Des légumes produits localement, c’est de l’argent qui pousse.

Le Congo est très riche en tout, trop riche peut-être…

Commençons par de petites réalisations faciles à copier, pour le bien commun.

Comment démarrer par exemple un potager en permaculture

Un potager en permaculture est conçu de manière à imiter la nature du point de vue de la croissance des végétaux et de l’interaction entre les espèces. Aucun engrais ni pesticide n’est utilisé. Le potager en permaculture est composé de plantes indigènes, exploite la lumière du soleil et les ressources en eau de manière optimale, sur une surface souvent plus réduite que le potager traditionnel. Les principes de base de la permaculture étant de ne pas endommager l’écosystème et de s’appuyer sur les lois de la Nature, on obtient en conséquence des jardins extrêmement diversifiés et qui nécessitent relativement peu de soins.

Voici la création d’une butte autofertile à la façon canadienne, technique utilisée en permaculture.

Étapes

1
Se familiariser avec les plantes indigènes, les insectes et animaux de votre région.

2
Observer l’orientation de la parcelle à cultiver par rapport au soleil, aux vents et la quantité de lumière reçue.
3
Lister les plantes choisies et les regrouper en fonction de leurs besoins en lumière, en eau, et de leur sensibilité aux insectes.
4
Créer une ou plusieurs bordures. Les bordures sont des périmètres de terre surélevés de 15 à 30 cm. Elles ont un impact minimal sur le jardin car elles permettent de ne pas directement cultiver le sol, ce qui en épuiserait les éléments nutritifs. Une bordure doit être suffisamment large pour pouvoir y planter deux rangées de plantes, mais suffisamment étroite pour pouvoir en atteindre le centre.
5
Placer les plus grandes plantes de manière à ce qu’elles fournissent de l’ombre aux plantes plus petites et souvent plus sensibles au soleil.
6
Disposer les plantes qui requièrent davantage de soins près de la maison.
7
Placer les plantes avec les mêmes besoins en eau dans les mêmes bordures.Certaines plantes agissent comme insecticides pour d’autres! Par exemple, les soucis empêchent les invasions de vers dans les plants de tomates. Se renseigner auprès des jardineries locales pour développer ce type de relation entre les plantes de votre région.
8
Etaler du paillis sur les bordures. Le paillis empêche la prolifération des mauvaises herbes et enrichit la terre, ce qui élimine le besoin en engrais et désherbants chimiques. Les paillis se composent souvent de copeaux de bois, mais aussi de carton ou vieux journaux.
9
Composter. Le compost est un engrais naturel très efficace qui permet de réutiliser des déchets ménagers (épluchures de légumes/fruits non cuits, marc de café…) et des déchets verts (mauvaises herbes, feuilles mortes, gazon coupé…) mélangés avec de vieux papiers/cartons ou de la sciure.
10
Mettre en place un système d’arrosage optimal. Un arrosage en goutte-à-goutte (tube percé de petits trous et disposé le long d’une bordure) est un bon moyen de faire pénétrer l’eau directement dans le sol en évitant toute évaporation inutile. Arroser uniquement quand cela est nécessaire et faire varier les quantités d’eau selon les types de plantes. Récupérer l’eau des gouttières ou autres surfaces dans des barils, et recycler cette eau dans le système d’arrosage.
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Conseils

La conception d’un potager en permaculture dépend des types de plantes souhaités. En général, il faut essayer de loger le plus de plantes possibles dans chaque bordure et favoriser la diversité afin que les ressources soient conservées et que chaque plante puisse bénéficier aux autres. La bordure en “fer à cheval”, arrangée en demi-cercle autour de l’aire de travail du jardinier, est très populaire. Ce modèle permet l’optimisation de l’espace cultivé et encourage l’interaction entre les plantes.
Prendre en compte le cycle de croissance des plantes lors de la conception du jardin. Une plante qui a déjà fleuri ou en fin de vie libère des éléments nutritifs dans la terre : planter une espèce en pleine croissance près de cette dernière lui permet de bénéficier de ces éléments.
Ne pas réserver des bordures ou des zones pour certaines saisons : il faut essayer d’utiliser toutes les surfaces constamment, et au maximum.

Utiliser des treillis ou des plantes suspendues. Ces méthodes aident à utiliser l’espace au maximum en offrant des zones d’ombre supplémentaires aux plantes qui en ont besoin, ainsi qu’à attirer certains insectes ou nuisibles loin des plantes situées en-dessous.
Faidherbia albida

https://docs.google.com/open?id=1y26cn9kXy81h3SM_rybyII_9rhLCmvz-OLR3HFVMWDdANriJPCNRzCxLRJR3

Arbre qui donne gratuitement un engrais naturel azoté, près de 300 % de croissance gratuite des plantes.

Des essais au Burkina Faso ont montré que la multiplication végétative du Gao, alias Faidherbia albida par bouturage est faisable, avec un taux de réussite d’environ 50%

http://bft.cirad.fr/cd/BFT_237_31-43.pdf


Agriculture: 60’000 %, (sic) de rendement théorique. ( soixante mille % ).

Au Malawi, les rendements du maïs ont augmenté jusqu’à 280 pour cent dans la zone sous le couvert des arbres par rapport à la zone en dehors de la canopée des arbres. En Zambie, les récentes observations … ont montré que les rendements du maïs non fécondés à proximité des arbres Faidherbia moyenne 4,1 tonnes par hectare, comparativement à 1,3 tonnes à proximité mais au-delà de la canopée des arbres. Augmentations de rendement ont également été documentées dans le millet non fertilisés cultivés sous l’arbre en Afrique occidentale, pour le sorgho en Éthiopie, d’autres parties de l’Afrique, et en Inde, en plus de l’arachide et le coton. Souvent, le millet et le sorgho ne présentent aucune autre réponse aux engrais artificiels au-delà de celle prévue par la chute des feuilles de l’arbre.

http://www.kongo.l-h-l.org/?English:Alcacia_albida

http://desiebenthal.blogspot.ch/2011/10/agriculture-60000-sic-de-rendement.html

Cultures et azote naturel, 300 % plus productives gratuitement… Racines à 35 mètres de profond (sic).

Pompes à eau gratuites.

Prix locaux de quelques outils: une brouette: 5O$, machette:1O$, râteau:7$, binette:5$, corde:5O$, houe:7$, bêche:1O$


Agriculture: 60’000 %, (sic) de rendement théorique.

Extrait de notre mail de 2006…

“De la « Saga du maïs »…100 grains peuvent en donner 60’000 sur une année, avec trois récoltes par année…du 60’000 ( soixante mille, (sic) pour cent théorique) “…pas besoin d’OGM ni de Terminator…

Nous devons rappeler aux gens que Dieu fournit l’abondance, qu’il est en effet très généreux. Aux Philippines ou à Madagascar par exemple, ils peuvent faire trois récoltes de maïs par an. Si vous prenez une graine de maïs, cette graine vous donnera trois épis, ce qui vous donnera environ 200 graines. Donc, dix graines vous donnent 2000; cent vous donnent 20.000. Trois récoltes par an (20.000 X 3) donnent 60.000 %. Et le banquier vous donnera moins de 6%. Dieu est en effet généreux.

Vous savez que la terre pourrait nourrir plusieurs fois la population mondiale.

Ce n’est pas un problème de nourriture, mais un problème de distribution. Ensuite, il est important de se rappeler comment la terre est généreuse et qu’il y a assez de place pour tout le monde sur cette terre.

A ce train-là les grains « jaune » vont valoir des lingots…
On ne spécule plus sur les métaux, mais sur le maïs…qui devient mieux que du pétrole….et qui peut même servir de bio-carburant, avec les déchets végétaux traités comme bio-masse productrice de méthane.

La méthode push-pull («pousser-tirer») est une technique écologique qui améliore la production de maïs et la fertilité des sols.

Un régime équilibré, à base de maïs et d’haricots, plus quelques légumes et fruits variés et de saison.
Agriculture durable et développement rural au bord du Lac Victoria: diffusion de la méthode push-pull parmi les petits paysans grâce à l’encouragement spécifique des femmes comme utilisatrices et médiatrices

La méthode push-pull («pousser-tirer») est une technique écologique qui améliore la production de maïs et la fertilité des sols. La tactique push-pull réunit deux composantes essentielles: la pyrale qui pond ses oeufs dans les plants de maïs est chassée par l’odeur du Desmodium planté parmi ceux-ci (push).

Autour du champ on plante de l’herbe à éléphant (Pennisetum purpureum) qui attire les pyrales hors du champ (pull). On améliore ainsi les rendements sans employer d’engrais chimiques ni de pesticides. En plus, l’herbe à éléphant et le Desmodium constituent un fourrage supplémentaire sain et bienvenu pour le bétail. Les femmes fournissent la plus grande partie du travail dans l’agriculture et dirigent plus d’un tiers des petites exploitations.

Le projet tient compte de ces conditions : en plus d’une transmission du savoir adaptée à la situation des femmes, on veille à ne pas alourdir la charge de ces dernières, à discuter de la répartition des rôles traditionnels – aussi bien durant l’optimisation de la méthode que lors des stratégies de diffusion. Cette approche doit permettre une utilisation efficace de la méthode push-pull par de nombreuses paysannes faiblement ou pas du tout scolarisées.

Le maïs est conservé dans des raccards ( stocks sur échasses, à l’abri des rongeurs et autres vermines, la hauteur de saut est importante, rien ne doit s’appuyer contre, aucune plante ne doit servir d’appui possible aux rongeurs trop habiles à sauter dans le raccard

http://fr.wikipedia.org/wiki/Raccard )


Semis direct sur Couverture Végétale (SCV)

Découvrir le Semis direct sur Couverture Végétale (SCV), une technique agricole qui permet (entre autres) d’éviter l’érosion des sols, les engrais et autres produits chimiques coûteux ( pesticide…) et de ne pas labourer.

Remplacer le travail mécanique du sol par du travail biologique (racines du couvert végétal semé directement après la moisson de la culture précédente) et travailler avec l’aide notamment des vers de terre gratuits.

Semer sans travailler le sol. C’est possible et c’est bon !!!
Bon pour l’activité biologique du sol,
Bon pour les réductions de coûts et de pollutions,
Bon pour la biodiversité,
Bon pour empêcher les mauvaises herbes de germer
Bon pour réduire les coûts de mécanisation et d’énergie
Bon pour protéger le sol contre l’érosion

« plus » de vert, « plus » de vivant, « plus » de diversité, plus de joie et de fêtes.

Plus de stocks, moins de pertes, plus de monnaies locales par jeux d’écritures et trocs améliorés de temps utiles, entraides rotatives, www.wir.ch

http://desiebenthal.blogspot.com/2011/05/pour-un-capital-social-local-le.html

et sous moustiquaires, avec des plantes qui repoussent les vermines.

http://desiebenthal.blogspot.com/2010/11/des-solutions-simples-et-efficaces.html

http://desiebenthal.blogspot.com/2011/10/moustiques-stop.html

Récoltes impressionnantes sans aucun engrais chimique…

I. Congo: Cours de formation à Lutendele.

Remise des diplômes.

MM. Marcel Lefebvre, François de Siebenthal, Gabriel Koubang, Louis Fahé.

Réunion à St Michel de Bandal, Kinshasa.

Louis Fahé, l’Abbé Djim, un confrère journaliste, Marcel Lefebvre, Marie-Josée Amputu, Gabriel Koubang, Père Odon-Charles Miense et l’Abbé Dieudonné.

Le Père Odon Miense.

Exemples suisses, banques locales, argent local, forêts, élevages.

Les maisons sont réparties sur les territoires en un réseau respectueux de la nature. La deuxième loi promulguée fût celle du respect des forêts pour éviter notamment les avalanches.La forêt protectrice par exemple du Gurschen au-dessus d’Andermatt a une histoire particulière que les visiteurs peuvent découvrir en empruntant le sentier didactique. En 1397 déjà, une lettre officielle interdisait l’abattage des arbres dans la forêt située au-dessus du village, car on avait reconnu sa fonction protectrice. Plus tard, on apprit aussi à entretenir la forêt pour qu’elle soit en mesure de résister aux masses d’eau et de neige. Dès le 19e siècle, les forêts protectrices ont été systématiquement reboisées dans cette région, puis renforcées par des pare-avalanches au 20e siècle. Aujourd’hui, Andermatt doit sa sécurité à la fois à la prévoyance de ses anciens citoyens et à la prudence de ses habitants actuels !

http://desiebenthal.blogspot.ch/2012/05/sarkozy-et-clovis.html

D’une manière générale, dans tous les sites visités, les espèces comme F. albida, A. digitata, Z. spina-christi, Ficus platyphilla, P.africana et P. reticulatum jouissent de ce privilège. Parmi ces espèces, 4 principales (F. albida, A. digitata, P.africana et P. reticulatum), classées par ordre de préférence paysanne sont délibérément protégées dans les terroirs.

Ces espèces sont protégées et épargnées de toute forme d’exploitation anarchique parce qu’elles présentent

certaines vertus de point de vue paysanne. Non seulement, elles contribuent à l’amélioration de la fertilité des

sols et conséquemment augmentent les rendements agricoles mais aussi, elles procurent soit du fourrage pour

le bétail ou entrent dans l’alimentation humaine mais aussi et surtout procurent des revenus pour les paysans.

Les revenus obtenus proviennent de la vente des fruits de ces espèces, leurs

feuilles et surtout le bois (chauffe, oeuvre et service). Certaines parties de ces

espèces sont utilisées dans la pharmacopée traditionnelle.

Durant les famines précédentes et plus particulièrement celle de 2005, les produits des arbres

ont contribué à sauver des vies. Les feuilles de baobab sont utilisées comme

aliment de résistance (sous forme de salade) en plus du fait qu’elles sont

utilisées chaque jour dans les sauces.

II. SUIVI PRATIQUE…QUESTIONNAIRE

Après avoir animé quelques séances au tour du crédit social à Lwono et à N’sele – Mwedi, les participants ont répondu aux questions suivantes :

1. Quel est le but de l’économie ? pourrions – nous affirmer que l’économie atteint le but dans notre pays ? pourquoi ? justifiez – vous.

R) Le but de l’économie est de satisfaire les besoins de la population. Non l’économie n’atteint pas le but dans notre pays à cause de manque d’organisation de nos dirigeants d’une part et de notre peuple en général d’autre part ; certes, le développement est une affaire collective.

2. Enumérez les quatre principes de base de la doctrine sociale de l’Eglise ?

R) Le respect de la dignité de la personne humaine, la recherche du bien commun, la subdiarité et la solidarité.

3. Pour vous les fermiers de Lwono et N’sele – Mwedi, quel a été le but visé par le Père Antoine EKKELBOOM en fondant le centre Lwono en 1979 et sa succursale N’sele- Mwedi en 1986 par Monsieur Glodi François ? pourquoi le but n’est pas atteint ?

R) Le but visé était de donner aux jeunes chômeurs la possibilité de s’organiser dans leurs luttes pour la vie et rendre les communautés villageoises responsable de leur devenir. Le but n’est pas atteint à cause surtout de manque de formation intellectuelle.

4. A. Pourquoi notre Pays, la R.D. Congo se trouve dans le chaos général ? Que faire pour aller de l’avant ?

B. Donnez deux définitions du mot développement que vous connaissez ?

R.A. Parceque les trois principes de la doctrine chrétienne qui sont : la justice, la vérité et l’amour ne sont pas dans la mémoire de la plupart de nos concitoyens. Pour aller de l’avant nous devons dénoncer le mal comme nous le recommande les autorités ecclésiastiques, éviter les mensonges le vol, la corruption et d’autres maux qui freinent le développement et avoir l’esprit de la recherche du bien commun, celui de l’amour du prochain (Jean 15, 12-13) et de la patrie.

B. Le développement est le passage des conditions moins humaines vers les conditions plus humaines.

– Le développement est aussi et surtout le changement des mentalités.

5. Pour que les communautés locales en particulier émergent, Monsieur François de siebenthal, l’un des formateurs des pèlerins de Saint Michel suisse insiste au tour de …..

R) L’unité, la solidarité et l’organisation.

6. Pourquoi les banquiers sont devenus les maitres de la planète ? Comment lutter contre ce système qui appauvrit de plus en plus les Pays pauvres ?

R) Parce qu’ils créent l’argent et contrôlent le crédit. Pour lutter contre ce système, les Pays pauvres doivent créer la Monnaie locale et valoriser les banques locales.

7. Pourquoi 75% des Congolais vivent sous le seuil de pauvreté avec moins d’un dollar par jour ? Et pourquoi l’exode rural existe ?

R) Parce que nous manquons l’organisation. L’exode rural existe parce que le gouvernement n’adopte pas la politique agricole comme en chine et d’autres pays développent ; Néanmoins, l’agriculture est la base du développement économique d’un Pays. Donc, les paysans quittent la campagne à cause de la misère et de la sous – alimentation.

8. Qui créent les banques locales en suisse ?

R) En suisse, les banques locales sont créées par les agriculteurs.

9. Quel est le Pays Africain qui a beaucoup valorisé les enseignements de Louis EVEN ? pourrions – nous l’imiter ? comment ?

R) C’est le MADAGASCAR oui, Nous devons commencer à travailler en créant les associations locales.

10. A Que vous rappel les noms suivants :

Louis EVEN, Marcel LEFEBRE, Père Etienne VAN EYGEN ?

B. Que vous rappel la date du 02 décembre 2002 ?

R.A.1. Louis EVEN est le fondateur du journal « vers demain »

2. Marcel LEFEBRE est le directeur du journal « vers demain »

3. Père Etienne VAN EYGEN est un bon missionnaire Belge du verbe divin qui se souciait de la misère des fermiers de LWONO et de N’sele – Mwedi après la mort du Père Antoine EKKELBOOM. Il était l’unique missionnaire,

B. C’est la mort du Père Antoine EKKELBOOM, SVD à Kinshasa.

Fait à Lwono, le 17/06/2012

Vu et approuvé

Abbé Bernard MUNKANGA

Curé de la Paroisse

Les formateurs de Pèlerins

Des Saint Michel de la R.D. Congo

aux fermiers Lwono et de N’sele – Mwedi

dans la province de Bandundu

« La gloire de Dieu se dévoile à ceux qui, au milieu de la plus grande détresse et dans une situation sans issue font confiance au seigneur avec certitude qu’il est plus grand que toutes les détresses, plus grand même que la mort ».

Le formateur principal :

Etienne GAVUKA MBAA, Pèlerin de Saint Michel.

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

PROVINCE DE BANDUNDU

DISTRICT DU KWILU

TERRITOIRE DE BAGATA

SECTEUR DE WAMBA

GROUPEMENT DE KISIA

CENTRE LWONO

I. RAPPORT

SEMINAIRE DE FORMATION AUTOUR DU CREDIT SOCIAL : MAI – JUIN 2012

POPULATION CIBLE : les fermiers de Lwono y compris ceux de N’sele – Mwedi et les paysans d’environs.

But : rendre les communautés rurales responsables de leur devenir et assurer son développement harmonieux (cfr. L’Essor rural Août 1974)

Objectifs : – Valoriser les enseignements de louis EVEN, fondateur du journal « vers demain » et demander l’aide auprès des organismes internationaux pour continuer l’œuvre du défunt père Antoine EKKELBOOM, svd (1924 – 2002) et son collaborateur, le défunt fermier Erneste GAVUKA (1938 – 2008) : le projet Agro – pastoral et l’agro – foresterie (reboisement).

– Susciter des activités communautaires et promouvoir des actions de formation des adultes.

Après avoir animé un séminaire de formation au tour du crédit social aux fermiers du centre LWONO, N’SELE – MWEDI et aux paysans d’environs, tous les fermiers et paysans ont apprécié les enseignements qui consistent à lutter avec courage contre les systèmes des banquiers qui nous appauvrissent de plus en plus parce qu’ils créent l’argent et contrôlent le crédit. Créer la monnaie locale et valoriser les banques locales sont les meilleurs systèmes que nous allons adopter petit là petit, tel est le cas avec le MADAGASCAR ou certains pays que nous ignorons. Les paysans assoiffés du vrai développement recherchent aujourd’hui le dialogue avec les cadres techniques, administratifs et politiques. Mais ces cadres pour la plupart, ne répondent pas ou répondent mal aux préoccupations de ces populations qu’ils sont cependant chargés d’éclairer ou de guider. C’est pourquoi, après la formation au tour du crédit social, les populations locales invitent les organismes internationaux pour s’occuper de ces deux centres (LWONO et N’sele – Mwedi) au tour des projets déjà évoqués ; certes, les deux centres sont séparés par une vaste savane herbeuse de 28km. On peut encore trouver 20 à 25.000 ha ou plus non encore exploités depuis la création du monde. Ainsi, pour pouvoir valoriser le sol et lutter contre le réchauffement climatique, tous les chefs coutumiers de ce rayon d’action invitent les investisseurs à occuper cette savane herbeuse après une certaine négociation. Nous sommes là pour faciliter les démarches (voir le directeur MUKO, représentant des chefs coutumiers).

A l’exception de la culture d’acacia qui a été pratiquée à l’époque du défunt père Antoine EKKELBOOM svd (secteur reboisement), on peut aussi pratiquer la culture de gao qui est répandue dans toutes les zones sèches de l’Afrique tropicale. Cette culture pourrait aussi s’adapter à notre sol ; certes, les terrains qui lui conviennent sont les sols sablonneux ou silico – argileux. Le gao constitue la meilleure alimentation possible du bétail soit par émondage rationnel des arbres ou soit sans émondage par l’utilisation des gousses qui tombent des arbres demeurés intacts et qui présentent, en outre, l’avantage de se conserver facilement.

En termes de production de viande et de lait, on peut estimer qu’en fournissant une ration journalière de 7 kg de gousses à un bovin adulte (250kg), on assure son entretien et on obtient en supplément une production laitière quotidienne de 5l ou un gain quotidien de 700g de poids vif.

Dans ces conditions un gao moyen (125kg de gousses) peut assurer la production de 90l de lait ou de 12,5kg de viande (poids vif).

En bref : on peut dire que le gao exerce une action quadruplement bénéfique :

Primo, il double gratuitement les rendements des cultures, sans nécessiter de la part du paysan, d’autre investissement que son propre travail (plantation et entretien) ;

Secundo, il fournit un aliment abondant et de qualité au bétail ;

Tertio, par sa plantation en brise – vent en association avec des graminées et des légumineuses fourragères, il enrichit chimiquement le sol, permet, sa restructuration physique et participe ainsi à la sauvegarde et à l’amélioration du patrimoine national en le protégeant officiellement contre l’érosion éolienne.

Quinctio, par son intégration dans un système de cultures assolées, il marque la première étape vers une restructuration du terrain permettant le passage, par étapes d’une agriculture extensive à une agriculture intensive orientée vers l’autosuffisance en production vivrière et vers la production fourragère pour l’embouche bovine, en contribuant ainsi à résoudre le difficile problème de l’équilibre éleveurs transhumants et paysans sédentaires.

Aussi bien le reboisement constituerait pour ce projet une priorité majeure afin de lutter contre le réchauffement climatique et autres avantages qui seront bénéficiales aux populations locales et à notre peuple en général. C’est sur lui que devaient s’appuyer les autres actions conduisant par degrés, à une intensification de l’agriculture, dans une double perspective d’intégration de l’agriculture à l’élevage et de restructuration villageoise.

L’Afrique et son monde rural ont souvent été bien observés mais les développeurs ont souvent manqué les possibilités par la nature intégratrice du processus de reboisement en gaos qui maintiennent le sol avec les rendements des cultures vivrières plus élevées, alimentations animales…

A partir de ces types de projet, on peut aussi aboutir à la Sylvie culture ; d’où le projet agro – sylvo – pastoral.

75% des congolais (RDC) vivent sous le seuil de pauvreté avec moins d’un d’abord par jour (cfr. La démocratie économique à la page 29).

Pour lutter contre la pauvreté, la misère, l’exode rurale et le chômage, nous invitons les organismes de bonne volonté d’écouter les cris de la misère de notre peuple comme le soulignait autre fois le pape Paul VI dans son encyclique « populorum progression « cfr. l’ouvrage déjà évoqué à la page 36) et le Pape Benoit XVI dans sa lettre du 25 Octobre 2005 parle de la même façon (cfr. L’île des naufragés à la page 8).

En conclusion si notre économie est détruite, c’est par manque de politique agricole et pourtant l’agriculture est la base du développement économique d’un pays. Nous remercions les pèlerins de Saint Michel pour leurs enseignements et nous les invitons de nous aider jusqu’au bout ; certes « ce que tu auras fait aux autres, Dieu te le fera ».

A tous les organismes chargés de l’aide internationale qui aimeraient nous venir en aide et venir habiter avec nous, nous vous assurons de nos prières.

Que le seigneur Jésus par l’intercession de sa sainte Mère continue à vous bénir ainsi que les pays dont vous êtes originaires.

Avec nos meilleures salutations

Etienne GAVUKA MBAA, Pèlerin de Saint Michel/R.D. Congo

GAO, son nom dans quelques autres langues:

Afrikaans

Ana, ana-boom

Arabic (Chad)

Harraz

Arabic (Sudan)

Haraz, hiraz

Bambara (Bamanankan)

Balansan, balasa

Cangin

Saas[4]

Djerma

Gao

English

Apple-ring acacia, winterthorn

French

Kad, cadde

Fula (Fulfulde; Pulaar)

Cayki, caski

Hausa

Gao

Hebrew

שיטה מלבינה (sheeta malbina)

Kuunda

Musangu

Maasai

Ol-erai

Moore

Zanga, zaaga

Serer

Saas[4]

Somali

Garbi

Tabwa

Muchese

Tamachek

athes, ahtes, ates

Tonga

Musangu, muunga

Turkana

Edurukoit

Wolof

Kad

Commment s’en sortir ?

Le meilleur moyen est celui d’implémenter le crédit social avec les solutions à la suisse.

Un exemple de multi-culture est celle de tomates + oignons + souci, le souci repoussera certains parasites de la tomate.

Dans l’Himalaya, à Garhwal en Inde, une pratique appelée baranaja va jusqu’à l’ensemencement de plus de 12 récoltes sur la même parcelle, y compris divers types de haricots, en graminées, et de millet, et de les récolter à des moments différents.

Dans la culture du riz, les cultures multiples exige une bonne irrigation, en particulier dans les régions avec une saison sèche. La pluie qui tombe pendant la saison des pluies permet la culture du riz au cours de cette période, mais pendant que l’autre moitié de l’année, l’eau ne peut être canalisée dans les champs de riz, sans un système d’irrigation.

Sur les pentes de l’Himalaya, à plus de 1500 mètres d’altitude, l’agriculteur et militant Vijay Jardhari a fondé le mouvement Beej Bachao Andolan en réponse aux échecs de la révolution verte qui a asservi les paysans indiens aux monocultures en apportant avec elle la dégradation du sol, la perte de la biodiversité et la pollution. Après avoir constaté les effets néfastes de cette approche, Jardhari a engagé sa croisade pour le salut des semences traditionnelles et en faveur de la biodiversité agricole et des traditions locales.
De village en village, au cours de ces 25 dernières années Vijay a collecté plus de 600 variétés différentes de graines originaires de la région et a remis au goût du jour l’ancien système de culture Baranaja, aujourd’hui utilisé par tous les villages de l’Uttarakhand (un des 27 États de la République indienne). Cette méthode prévoit que chaque agriculteur utilise douze semences, au cycle de vie différent, de manière à assurer une production optimale sans empoisonner le sol.

http://newsletter.slowfood.com/tm/09/tmfra.html

http://en.wikipedia.org/wiki/Forest_gardening

http://en.wikipedia.org/wiki/Multiple_cropping

Questions à se poser au niveau des villages ( aide mémoire pour les rapports, nous sommes très heureux de recevoir des rapports accompagnés des photographies des personnes impliquées avec leurs noms et fonctions, des réalisations avec des commentaires avant, pendant et projets futurs justifiés, si possible avec des chiffres de rendements estimés, les anecdotes des succès sont très importantes pour tous les autres, merci ) :
• nom du lieu

• coordonnées GPS
• distance d’un chef-lieu
• distance d’une bonne route
• distance jusqu’à des formations naturelles hors des champs de culture
• nombre d’habitants
• nombre d’interviewés par genre

Plantation d’arbres et de légumes (essences…importance relative)

Pépinière villageoise et/ou pépinières individuelles
L’évolution de la végétation selon les villageois
• nombre d’arbres/arbustes
• espèces (changements dans la composition de la végétation)
• depuis quand les villageois ont commencé à protéger les arbres ?
• pourquoi ?
• incitations ?
– la crise écologique des années 80 ?
– changements dans la politique nationale ?
– changements dans le comportement et l’appui des services forestiers ?
• contraintes ?
– divagation du bétail
– transhumance
– autres
La protection des arbres/arbustes
• par les paysans individuels ?
• par des groupes organisés à cette fin ?
Si par des groupes…
• comment-se sont-ils organisés ?
• qui sont membres ?
• règles et comment sont-elles respectées ?
Conflits autour des arbres ?
• entre qui ?
• fréquence (stable, en augmentation ou en diminution ?) et comment réglé ?
Qui sont propriétaires des arbres ?
• hommes
• femmes
Comment les femmes bénéficient-elles de la situation ?
• réduction des efforts de collecte ?
• propriétaires des arbres ?
• changements dans leur accès aux produits forestiers ?
Est-ce qu’il y a un marché d’arbres (vente et achat) ?
• Si oui,
– quels espèces
– importance de ce marché
– les prix
– qui achètent et qui vendent?
Les droits d’exploitation des arbres
Changements dans les droits d’accès ?
Protection des arbres et commercialisation (si possible quantifier : combien de personnes/quantités/prix)
• bois de feu
• bois de construction
• fourrage
• produits artisanaux
• produits pharmacopées
Les arbres et les objectifs millénaires
• réduction de la pauvreté
• réduction de la faim (2004/2005)
• amélioration de la nutrition
• amélioration de l’environnement
Impacts sur l’agriculture ?(changement du système de production ? ; quelle serait la densité optimale par hectare ?… multicultures efficaces, nem ? ).
Impacts sur l’élevage ?
Impacts sur la fertilité des sols ?
Impacts sur le micro-climat ?
Autres impacts perçus ?
Le comportement de la nappe phréatique du village au fil des années ?

http://desiebenthal.blogspot.com/2011/05/pour-un-capital-social-local-le.html

Les Pèlerins de Saint-Michel promeuvent le crédit social pour contenir les conséquences des crises financières

lundi 26 septembre 2011 Paul Kabeya (AEM) Kinshasa-RDC

Le Père Odon-Charles Miense

Les Pèlerins de Saint- Michel ont organisé, à Kinshasa entre les mois de juillet et d’août, des sessions de formation sur la démocratie économique ou le crédit social découlant de la doctrine sociale de l’Église qui, à leurs yeux, serait une réponse aux effets pervers de l’injustice sociale créée par le système financier mondial actuel. Qui sont les Pèlerins de Saint-Michel ? Pourquoi un intérêt aux questions monétaires et économiques ? En quoi le crédit social serait une réponse à la crise financière et l’objet de leur séjour à Kinshasa ? Eléments de réponse avec le Père Odon-Charles Miense.

AFRIQU’ ÉCHOS MAGAZINE (AEM) : Qui sont les Pèlerins de Saint-Michel ?

PERE ODON-CHARLES MIENSE (POM) : Les Pèlerins de Saint-Michel sont une œuvre des presses catholiques pour la justice sociale fondée par Louis Even au Canada en 1939 (www.versdemain.org), et qui publient maintenant en quatre langues (français, anglais, espagnol et polonais) pour faire connaître l’enseignement de la doctrine sociale de l’Église et en donner une application concrète, connue sous le nom de démocratie économique, ou crédit social.

AEM : Parlez-nous brièvement de la doctrine sociale de l’Église ?

POM : C’est un ensemble d’enseignements du Magistère de l’Église sur les principes moraux à appliquer aux activités de l’homme en société, élaborés principalement dans les grandes encycliques sociales des Papes, depuis Rerum novarum de Léon XIII jusqu’à Caritas in veritate de Benoît XVI. On peut lire au paragraphe 71 du Compendium de la doctrine sociale de l’Église (publié en 2005 par la Commission pontificale Justice et Paix, à la demande de Jean-Paul II, pour résumer cet enseignement) : « En raison de la valeur publique de l’Évangile et de la foi et à cause des effets pervers de l’injustice, c’est-à-dire du péché, l’Église ne peut pas demeurer indifférente aux affaires sociales. Il appartient à l’Église d’annoncer en tout temps et en tout lieu les principes de la morale, même en ce qui concerne l’ordre social, ainsi que de porter un jugement sur toute réalité humaine, dans la mesure où l’exigent les droits fondamentaux de la personne humaine ou le salut des âmes. » Ce Compendium résume la doctrine sociale de l’Église en quatre principes : la primauté de la personne humaine, le bien commun, la subsidiarité et la solidarité.

AEM : Que reprochez-vous au système financier mondial actuel et quelle solution envisagez-vous ?

POM : Le capitalisme n’est pas à condamner en tant que système producteur, propriété privée et libre entreprise. Pour employer les termes utilisés par les Papes, le capitalisme a été vicié par le système financier qu’il utilise. Deux points principaux peuvent être reprochés au système financier actuel : La façon dont l’argent est créé sous forme de dette par les banques commerciales lorsqu’elles accordent des prêts, ce qui entraîne des dettes impayables, tant pour les pays en voie de développement que pour les pays les plus développés. Deuxièmement, l’absence chronique de pouvoir d’achat par la population, c’est-à-dire que les salaires ne suffisent pas pour acheter toute la production offerte, ce qui fait que des millions d’êtres humains sont laissés à leur triste sort dans les conditions économiques actuelles.

Sur cette photo (de g à d) : Louis Fahé, l’Abbé Djim, un confrère journaliste, Marcel Lefebvre, Marie-Josée Amputu, Gabriel Koubang, Père Odon-Charles Miense et l’Abbé Dieudonné.

AEM : Le crédit social serait-il donc la panacée ?

POM : Le crédit social tel que prôné par les Pèlerins de saint Michel n’est pas une institution de crédit ou de prêt d’argent, mais une réforme monétaire qui peut être obtenue par l’éducation de la population. Par crédit social, on entend l’argent social, émis par la société sans dette, par opposition à l’argent actuel qui est émis par les banques commerciales sous forme de dette. Il signifie aussi la confiance de vivre ensemble en société, ce que Benoît XVI dans sa dernière encyclique Caritas in veritate (paragraphe 32) désigne comme « capital social », c’est-à-dire « de cet ensemble de relations de confiance, de fiabilité, de respect des règles, indispensables à toute coexistence civile. » Cette réforme prônée par les Pèlerins de saint Michel est aussi appelée parfois démocratie économique, car elle permettrait à chaque être humain l’accès aux biens nécessaires à la vie, en lui versant un revenu mensuel à titre de coactionnaire, cohéritier des deux plus grands facteurs de production actuel, les richesses naturelles, qui sont un bien commun, ou don de Dieu à tous les hommes, et l’héritage du progrès, des inventions des générations précédentes, qui appartiennent aussi à tous. Chaque être humain devrait ainsi réellement être « capitaliste », c’est-à-dire propriétaire d’un capital.

AEM : En quoi le crédit social se démarque-t-il des crédits bancaires ?

POM : L’argent, qu’il soit émis par des banques privées ou par l’État, tire sa valeur de la capacité de production du pays, du fait qu’il existe des biens et services offerts. Cette capacité de production est un bien commun qui appartient à tous, et non pas à des banquiers privés. L’argent, ou le crédit, ne peut donc pas être émis avec intérêt par des institutions privées. Le Pape Pie XI écrivait dans son encyclique Quadragesimo anno en 1931 : « Il y a certaines catégories de biens pour lesquelles on peut soutenir, avec raison, qu’ils doivent être réservés à la collectivité lorsqu’ils en viennent à conférer une puissance économique telle qu’elle ne peut, sans danger pour le bien public, être laissée entre les mains de personnes privées. » La façon actuelle de créer l’argent par les banques commerciales, sous forme de prêts bancaires, entraîne une véritable dictature sur la vie économique, où les banquiers sont devenues les maîtres de nos vies. On peut lire dans la même encyclique : « Ce pouvoir est surtout considérable chez ceux qui, détenteurs et maîtres absolus de l’argent et du crédit, gouvernent le crédit et le dispensent selon leur bon plaisir. Par là, ils distribuent le sang à l’organisme économique dont ils tiennent la vie entre leurs mains, si bien que, sans leur consentement, nul ne peut plus respirer. » Sous un système de crédit social, l’argent serait émis sans intérêt pour représenter la production, et on ne rembourserait que le capital, sans intérêt, une fois que le produit a atteint les consommateurs. Tout endettement pour la nation serait donc impossible.

AEM : Comment sont structurés les Pèlerins de Saint-Michel ?

POM : Il existe une trentaine de membres permanents à la maison-mère au Canada (des célibataires qui donnent tout leur temps de façon bénévole), et des milliers de membres « à temps partiel » à travers le monde, c’est-à-dire des jeunes, ainsi que des pères et mères de familles qui, après s’être occupés de leurs obligations familiales, donnent de leur temps libre pour faire connaître ce message des Pèlerins de saint Michel aux autres, soit par la visite des familles, soit par l’organisation d’assemblées ou des conférences.

Marcel Lefebvre au tout début de la session Lutendele

AEM : Comment les personnes rencontrées à Kinshasa ont accueilli les enseignements des Pèlerins ?

POM : Très positivement et de façon très enthousiaste. Et même, tous les participants se demandaient pourquoi ce message ne leur est jamais parvenu depuis, alors qu’il existe il y a déjà plusieurs dizaines d’années. En plus, certains autres participants disaient : « ce message vient à point nommé pour nous dédouaner de l’emprise de la pauvreté artificielle créée par une poignée d’individus qui contrôlent l’économie du monde. »

AEM : Quelles sont les stratégies arrêtées pour matérialiser ces enseignements au Congo Kinshasa ?

POM : Nous avons d’abord cherché à savoir si ce message est applicable et sous quelles conditions. Suite à la réponse positive à cette question, nous avons mis sur pied un comité de suivi pour faire tout le travail de suivi qui aboutirait à l’étude des stratégies. Par la même occasion, arrêter les objectifs à atteindre, les actions concrètes à mener et de se fixer un timing. Comme priorité, on doit d’abord s’atteler à mieux assoir les connaissances acquises et en avoir la maîtrise. Cela sous-entend le renforcement des capacités et la formation des formateurs des formateurs. Ensuite, passer à la formation en cascade des populations par diverses formes d’organisation d’activités de sensibilisation et de vulgarisation. Pour y arriver, la production des outils de formation est nécessaire et la contribution matérielle et financière des membres et des personnes de bonne volonté est aussi exigée. En plus, il est à noter que tout le travail se fait de façon bénévole.

AEM : Comment adhérer dans le mouvement des Pèlerins de Saint-Michel ?

POM : Comme pour toute association, l’adhésion est libre et surtout si l’idéal poursuivi par ce message semble vous intéresser. Mais il est toujours bon de consulter leur site web pour plus d’informations. Il est aussi à signaler que chaque section qui s’implante dans un pays est autonome et doit s’organiser en conséquence sans trop compter sur la maison mère située au Canada.|Propos recueillis par Paul Kabeya (AEM), Kinshasa, RDC

Remise des brevets de participation

L’ Acacia albida, célèbre mais mal connu.

(SYFIA) La réputation de l’Acacia albida, “arbre miracle” de l’Afrique tropicale sèche, n’est plus à faire. Mais la recherche a encore du pain sur la planche pour élucider tous les mystères de son étrange fonctionnement.

L’Acacia albida ne passe pas inaperçu. Sous le dôme généreux de son feuillage, des marchés, des troupeaux entiers trouvent refuge contre le soleil pendant la saison sèche : vert quand tous les autres arbres ne tendent plus que des branches sèches vers le ciel, il perd ses feuilles à l’entrée de la saison des pluies lorsque les autres reverdissent. Cette providentielle feuillaison à contretemps, ne serait, après tout, qu’une aimable excentricité de la nature si l’Acacia se contentait d’être un parasol. Mais il est aussi une très précieuse réserve de fourrage en saison sèche et, surtout, une exceptionnelle usine d’engrais gratuit pour les pauvres sols sahéliens. Sous son couvert, les rendements de mil doublent et ceux de maïs augmentent des trois quarts.Tant de qualités expliquent que, depuis bien longtemps, il soit devenu l’arbre-roi de l’agroforesterie traditionnelle. Les Sérères du Sénégal, l’un des peuples d’agriculteurs les plus anciens de l’Ouest africain ont d’ailleurs mis au point un système très élaboré de parcs intégrant le “sas”, la culture des céréales, la jachère et l’élevage bovin.

Bactéries en sous-sol

Mais le mystère de la fertilité des sols sous l’acacia était, jusqu’à présent, resté entier. Des recherches menées près de Dakar par l’ORSTOM, institut français de recherche et l’Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA) viennent de lever un petit coin du voile sur le fonctionnement de cette fabrique d’engrais azoté naturelle. Certaines bactéries du sol, les rhizobium, ont le rare privilège de pouvoir utiliser directement l’azote de l’air pour le transformer en un engrais naturel et le rendre assimilable par les plantes. Elles colonisent les racines des légumineuses, telles que le haricot, le niébé ou le jeune acacia, et comme une usine miniature produisent de l’ammoniac à partir de l’air qui circule dans le sol. Echange de bons procédés, les racines cèdent du sucre aux bactéries. Ce troc, que les spécialistes appellent une symbiose, a lieu à l’intérieur de petites bulles, de la couleur du sang : les nodules. La sève se charge ensuite du transport de l’azote. Destination : les feuilles. Ce sont elles qui, devenues litière, se décomposent à la surface du sol et l’enrichissent en engrais azoté.Au début de sa vie, l’Acacia albida illustre fidèlement ce schéma : sur ses jeunes racines, on voit de très nombreux nodules qui lui servent sa ration d’engrais à partir de l’azote de l’air. Ses racines ne lui permettent pas encore de se ravitailler, comme les grands, en utilisant l’azote sous forme de nitrate en solution dans les sols. Des nodules ayant très rarement été observés sur les racines des acacias adultes, sauf dans les horizons superficiels du sol, on pouvait penser que les bactéries fixatrices d’azote n’étaient pas pour grand chose dans le pouvoir hautement fertilisant de leurs feuilles. De récents forages pratiqués dans le sable sous des acacias ont permis de montrer la présence en très grand nombre de rhizobium à proximité des racines au niveau de la nappe d’eau, à 35 m sous terre. Il y a donc de “fortes probabilités” comme l’explique Bernard Dreyfus, qui dirige ces travaux à l’ORSTOM de Dakar pour que des nodules puissent se former en profondeur sur les racines de l’albida. Cette “association entre un arbre et des bactéries permet la fertilisation des sols sahéliens, conclut l’ORSTOM. La sélection des plus performantes de ces bactéries et leur inoculation à de jeunes plants pourraient favoriser “une croissance rapide de l’arbre en accompagnant ses racines au fur et à mesure de leur descente vers la nappe”. Si cette hypothèse se vérifiait, elle pourrait ouvrir de belles perspectives au redéploiement de l’Acacia albida en Afrique de l’Ouest.

Recherches tous azimuts

L’Observatoire du Sahara et du Sahel qui associe dans la lutte contre la désertification les chercheurs du Sud et du Nord vient de désigner l’Acacia albida comme espèce prioritaire pour l’agroforesterie. Les scientifiques sont invités à intensifier leurs travaux et à faire circuler au mieux l’information sur cet arbre précieux entre tous qui, au Sahel, peut être un rempart contre l’appauvrissement des sols. Il n’y a pas de temps à perdre. Cet arbre sans défaut qui de la cime à la racine, déploie des trésors de générosité est sérieusement menacé et les sols sahéliens avec lui. La sécheresse des vingt dernières années en amplifiant les dégâts de la surexploitation par l’homme et du surpâturage a dangereusement éclairci leurs rangs.Ironie du sort, l’Acacia albida pâtit ailleurs d’un excès de protection comme au Sénégal ou au Niger. Dans ces pays où il est devenu intouchable en raison d’une législation draconienne, les paysans se sont peu à peu désintéressés de lui. Dans les parcs, les vieux gaos finissent tranquillement leurs jours. Personne ne s’attaque plus à leurs branches. Mais revers de la médaille, les agriculteurs ont perdu l’habitude de repérer les jeunes plants dans leurs cultures pour les soustraire à la dent du bétail. Des voix s’élèvent à présent pour dire qu’une protection mal comprise peut être un remède pire que le mal. Malgré l’apparente profusion des travaux sur cette espèce aux mille vertus, le fonctionnement exact de l’Acacia albida reste mal connu et bien des lacunes restent à combler, notamment en ce qui concerne sa génétique, son alimentation azotée ou la croissance des plants cultivés ou spontanés. A terme, une meilleure compréhension de tous ces mécanismes permettra de produire des plants plus performants, bien adaptés aux besoins des agriculteurs et des éleveurs et résistants aux maladies. En vedette, sous le microscope des chercheurs, l’Acacia albida gardera-t-il son grand secret, celui qui intrigue l’observateur le plus profane : pourquoi ce diable d’arbre s’obstine-t-il, et c’est tant mieux, à vivre à contretemps des autres arbres ?

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http://www.afriquechos.ch/spip.php?article5346

Autres expériences positives.

Engrais: meilleures qualités pour fixer l’azote

Moins bonne qualité

Albizia lebbeck (Lowry 1989)
Chamaecytisus palmensis (Snook 1982)
Cratylia argentea (Argel and Lascano 1998)
Desmodium rensonii (Djojo et al. 1995)
Desmanthus virgatus (Gutteridge 1994a)
Gliricidia sepium (Stewart et al. 1996)
Leucaena leucocephala (Shelton et al. 1998)
Leucaena diversifolia (Shelton et al. 1998)
Sesbania grandiflora (Gutteridge and Rekib 1995)
Sesbania sesban (Gutteridge and Rekib 1995)
Acacia aneura (Beale 1994) *
Acacia nilotica (Carter 1994)
Acacia tortilis (Wickens et al. 1995) *
Albizia chinensis (Zabala 1997)
Albizia saman (Roshetko 1995)
Calliandra calothyrsus (Evans 1996)
Erythrina spp. (Westley and Powell 1993)
Faidherbia albida (Wickens et al. 1995) *
Flemingia macrophylla (Gutteridge 1994a)
Prosopis juliflora (Dutton 1992)

Légumineuses fourragères tropicales dans les systèmes d’agroforesterie H.M. Shelton

Max Shelton est professeur associé auprès de la Faculté de ressources naturelles, sciences agronomiques et vétérinaires de l’Université de Queensland (Australie). De janvier à avril 1999, il était expert invité au Service des cultures et des herbages, Division de la production végétale et de la protection des plantes de la FAO.

Note: Cet article est une adaptation d’un rapport plus complet de Max Shelton publié sur la page d’accueil du Groupe des herbages de la FAO (http://www.fao.org/WAICENT/FAOINFO/AGRICULT/AGP/AGPC/doc/Present/Shelton/ default.htm)

SODIS – De l’eau saine dans 6 heures

La désinfection solaire de l’eau – méthode SODIS – est un procédé simple de désinfection de l’eau à boire contaminée. L’eau contaminée est versée dans des bouteilles en verre incolore

ou en PET incolores ( nous recommandons le verre à cause des hormones du plastique )

et celles-ci exposées au soleil pendant six heures.

Les rayons UV du soleil détruisent alors les germes infectieux responsables des maladies diarrhéiques.

La méthode SODIS aide à prévenir la diarrhée et à sauver des vies humaines. Ceci est impérieux, car chaque jour plus de 4000 enfants meurent encore des suites de maladies diarrhéiques.

SODIS (abréviation pour Solar Water Disinfection) est un engagement de l’Eawag. Nos activités pour la diffusion de la méthode SODIS dans les pays en développement vise à fournir aux populations du Sud de l’eau potable propre et à améliorer à long terme leur santé.

http://www.sodis.ch/index_FR

infusion de feuilles de Neem…

STOP aux moustiques et insectes:

Arbres Nem ou Neem

, Nim, alias Dému Buki, Dému tubab en wolof, kaaki, Leeki, Nim, Nuwakinin, Tirotiya, Miliahi, en pulaar, Neem, Nivaquine en serer, Goo,Guy en bambara, Tubabu tombohô, Tubabu tohoro, en mandingue ou encore Dongoyaro, en haoussa et Neem en moré (maure)…

A la découverte d’un arbre aux multiples propriétés

Le neem : l’anti-paludéen et l’insecticide naturel

Présent dans de nombreux pays sub-sahariens, le neem est un arbre aux milles vertus. Si ses feuilles servent de médicaments pour soigner le paludisme dans la pharmacopée traditionnelle, ses fruits, dont on fait de l’huile, sont un parfait insecticide naturel, inoffensif pour l’homme et les animaux. Découverte.

Par Badara Diouf

Un anti-paludéen et un insecticide naturel. L’Azadirachta indica, arbre plus connu au Sénégal sous le nom de neem, possède de précieuses vertus appréciées par de nombreux Africains depuis longtemps. Au-delà du bois de neem en lui-même et de ses multiples usages, les feuilles et les fruits révèlent de véritables trésors de bienfaits.

Caractéristiques de l’arbre universel

Le neem, très présent en Afrique (et également en Inde), prend différents noms en Afrique de l’Ouest : Neem, Nim, Dému Buki, Dému tubab en wolof, kaaki, Leeki, Nim, Nuwakinin, Tirotiya, Miliahi, en pulaar, Neem, Nivaquine en serer, Goo,Guy en bambara, Tubabu tombohô, Tubabu tohoro, en mandingue ou encore Dongoyaro, en haoussa et Neem en moré (maure). L’arbre appartient à la famille des Méliacées et ne dépasse pas 10 à 12 m au Sénégal, mais peut atteindre 25-30 m dans son pays d’origine (l’Inde), selon la direction la Recherche forestière au Sénégal.

Dans le cas du Sénégal l’arbre est présent sur le sol du pays en affichant une biomasse des plus importantes du continent. « La population actuelle de neem (au Sénégal) peut être estimée entre 18 et 30 millions d’arbres », d’après les statistiques de la direction forestière. L’arbre y pousse bien sous un climat semi-aride, à semi-humide et supporte même les climats aux précipitations inférieures à 500 mm. Il montre peu d’exigences vis-à-vis des sols, s’accommodant des terres maigres, pierreuses ou sableuses. Il n’existe pas d’aires de plantation en régie dans les zones visitées.

Anti-paludéen et redoutable insecticide

L’Afrique souffre depuis longtemps du fléau du paludisme. Les vertus du neem sont un allié de taille qui permet de lutter contre, à travers l’élaboration du sirop de neem administré aux enfants. Et dans la pharmacopée traditionnelle, ce sont les feuilles de l’arbre que les populations locales font bouillir dans l’eau. Ces infusions font ainsi office de nivaquine. Sur le plan de la recherche en laboratoire, il est l’objet d’études approfondies, pour mieux percer ses autres mystères, notamment au sein de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal), avec le chercheur spécialiste du groupe neem, le docteur entomologiste Lassana Konaté. Les feuilles sont, par exemple, parfois utilisées comme antiseptique.

A ce jour et depuis les années 80, explique-t-on à la Recherche forestière, l’usage du neem dans le domaine agricole est d’une efficacité remarquable en qualité d’insecticide. Il est jugé efficace pour lutter contre 100 espèces d’insectes et nématodes (vers). L’huile de neem est un produit naturel dont les extraits ont une action extrêmement toxique et non mutagène sur les insectes, mais reste inoffensive pour les animaux à sang chaud et les hommes. Les substances actives, qui éliminent radicalement les larves de moustiques, se dégradent par ailleurs rapidement sous l’action des rayons du soleil. Utilisée en pulvérisation, l’huile est obtenue à partir du fruit de l’arbre.

30 kg de fruits pour 3,75 litres d’huile

La récolte des fruits de neem se fait soit en cueillant les fruits de l’arbre, soit en les ramassant à terre. A l’intérieur, une, parfois deux, amande(s) brune(s). Après le décorticage, le vannage consiste à séparer les débris de coques des amandes pour en faire de l’huile. Au Sénégal, le neem est productif vers 4 ou 5 ans. Il atteint sa pleine maturité vers sa dixième année, âge à partir duquel, il produit en moyenne 30 à 50 kg de fruits par an. Pour ce qui est de la fabrication de l’huile de neem, 30 kg de fruits fournissent 13,60 kg d’amandes, qui pourront fournir 3,75 litres d’huile par un procédé de pressage artisanal.

Le neem, malgré ses nombreuses vertus et produits dérivés, n’est malheureusement pas exploité sous forme de plantations surveillées. Ce qui permettrait une production plus conséquente. La direction de la Recherche forestière préconise « des plantations avec des écartements de 10 m sur 10 m pour éviter les effets bordure. Ainsi dans un hectare, on pourrait avoir 100 à 120 arbres qui produiront annuellement au bout de 4 à 5 ans 3 à 4 tonnes de graines ». L’utilisation des feuilles, de la poudre des graines ou de l’huile soigne l’homme et protège les céréales et légumineuses en stock ou sur pied contre les insectes nuisibles. L’importance du paludisme en Afrique et les crises acridiennes qui sévissent sur le continent justifient à eux seuls que soit développée une exploitation sans retenue du neem, l’arbre universel.

Le Neem et le pays en voie de développement

Comme la plupart des plantes,le Neem déploie des défenses chimiques internes pour se protéger contre les insectes.Ces armes chimiques sont extraordinaires.

Après plusieurs tests,des entomologistes ont trouvé que le Neem pouvait affecter plus de 200 espéces d’insectes,ainsi que des mites,des nématodes,des champignons,des bactéries et même certains virus.Les tests ont inclus plusieurs douzaines de fermes infestées par le scarabée mexicain du pois et les scarabée de la pomme par exemple.

L’effet de Neem a été un succès sur les insectes du coton et du tabac en Inde,en Israél et aux États-Unis,sur le riz aux philippines,sur les punaises du café au Kenya.

Le Neem a également protégé les graines de mais stockées,les pois et tout autre sorte d’aliments pour une période allant jusqu’à 10 mois.

Des chercheurs du département de l’agriculture aux États-Unis ont étudié le Neem depuis 1972, grâce à des expériences en laboratoire,ils ont trouvé que le Neem allait jusqu’à repousser certain des insectes les plus voraces d’ Amérique.Lors d’un test sur des feuilles de soja,on a placé dans un récipient avec des scarabées japonais,une moitié de feuilles de soja traitées avec de l’huile de Neem et une autre moitié non traitée,les feuilles traitées n’ont pas été touchées,mais sous 48 heures la moitié de feuilles non traitées ont été complètement attaquées jusqu’aux veines.En fait les scarabées sont morts plutôt que de s’attaquer aux feuilles de soja traitées avec de l’huile de Neem.

Les tests en champs montrent le même résultat,dans l’Ohio des feuilles de soja traitées avec de l’huile de Neem sont restées intacts pendant plus de 14 jours alors que les feuiilles non traitées ont été attaquées et mâchées en petites pièces par différentes espèces d’insectes.

Le Neem contient plusieurs ingrédients actifs qui agissent de différentes façons sous différentes circonstances. Ces composants n’ont rien de semblables avec la chimie des insecticides synthétiques.Chimiquement ils se rapprochent des composants de la famille des stéroïdes qui inclue la cortisone,la pilule contraceptive et autres médicaments.
Seulement composés de carbone,d’hydrogène et d’oxygène,les composés du Neem n’ont pas de chlore,ni de souffre que l’ont retrouve dans les pesticides chimiques en général.

Les produits du Neem sont uniques du fait qu’ils n’agissent pas comme tueur d’insectes au sens propre,ils vont modifier le comportement de l’insecte ou bouleverser sont cycle de vie et de reproduction de façon très subtile.Petit à petit l’insecte ne pourra plus s’alimenter ou se métamorphoser et donc ne sera plus une menace pour les plantes.

Un des composants majeurs du Neem, l’azadirachtin interrompt la métamorphose de la larve.La larve ne peut pas se développer et donc meurt sans produire de nouvelle génération.De plus l’azadirachtin est si répugnant pour l’insectes qu’ils préfèrent se laisser mourir de faim plutôt que de toucher une plante qui à une trace d’azadirachtin.

Une autre substance du Neem est la Salanin,similaire de l’azadirachtin,la salanin est un trés puissant répulsif.La salanin empêche les insectes de toucher la plante qu’ils dévoreraient en temps normal.Effectivement la salanin dissuade certains insectes plus efficacement que la molécule synthétique appelée DEET que l’on trouve dans des centaines de répulsifs.
Il est assez facile d’obtenir un insecticide à partir de l’arbre de Neem..,du moins en principe.

Les feuilles ou graines sont broyées et infusées dans de l’eau,de l’alcool et autres solvants. Ce cocktail contenant 4 composants majeurs et une vingtaine de composants mineurs peut se montrer extrêmement efficace.

Certains composants du Neem agissent de façon systémique sur les plantes.Ils sont donc absorbés par la plante,dans ce cas la,les extraits de Neem peuvent simplement être saupoudrés sur le sol,les ingédients sont absorbés par les racines puis remonte jusqu’à la tige et le haut de la plante,de cette façon les végétaux sont protégés de l’intérieur.

Parce que l’action systémique agit sur l’intérieur des plantes les composants absorbés ne peuvent plus être lavés par la pluie,même les nouvelles plantes qui poussent après le traitement sont aussi protégées,contrairement aux produits chimiques qui laissent les plantes vulnérables aux insectes.

La plus grande qualité du Neem est sûrement le fait qu’il ne soit pas toxique pour les animaux à sang chaud.Les oiseaux et les chauves souris mangent la pulpe des fruits de l’arbre de Neem et ne sont pas affectés.

Certains produits à base de Neem semblent être bénéfique pour les humains.Les graines et les feuilles contiennent des composants aux propriétés antiseptique,anti viral et fongicide,il y aurait indirectement un bénéfice sur la santé car les feuilles contiennent des ingrédients qui perturbent le champignon qui produit l’aflatoxine ,une des substances cancérigène les plus connues.

Toutes ces conclusions sont d’une importance vitale pour les pays très pauvres dont la population est souvent bien trop élevée,des pays ou les médicaments font défauts et ou les cultures sont souvent dévastées par toutes sortes d’insectes.

L’arbre de Neem pourrait apporter une santé et des meilleures récoltes pour des fermiers trop pauvres.Les problèmes résultants de l’utilisation de pesticides chimiques sont particulièrement présents dans les pays du tiers monde.L’organisation mondiale de la santé compte 20 000 morts et plus d’un million de maladies chaque année due à l’utilisation excessive de pesticides chimiques.

Propriétés du Neem

Pour se protéger des attaques d’insectes, de nombreux végétaux produisent des substances chimiques aux propriétés diverses : toxiques, régulatrices de la croissance des insectes ou encore anti-appétantes (appétant = nourrissant), ou phagodissuasif. Le Neem produit par ses fruits, ses feuilles, ses fleurs et son écorce plus d’une centaine de substances chimiques, dont l’une d’elles (l’azadirachtin) est l’un des bio-insecticide les plus performants.

Pour les plantes

En émulsion avec de l’eau et par pulvérisation, l’huile de Neem sert :
de fertilisant (fertilisation foliaire)
de stimulateur de défenses naturelles
de pesticide
d’insecticide
de répulsif dans des cultures légumières, fruitières et forestières

Ses propriétés ovicides et larvicides lui permettent d’affecter la ponte des femelles de certains arthropodes ainsi que la mue et la croissance des larves, affaiblissant ainsi la résistance de ces insectes.

L’huile de Neem n’est pas toxique pour les animaux à sang chaud (vertébrés) et les êtres humains.

Les composants naturels du Neem permettent des applications très diverses :
Dans la production agricole ou forestière, l’huile de Neem permet la mise en place de procédés efficaces et respectueux de l’environnement pour les cultures nécessitant :
des pesticides (parasites)
des fongicides (champignons)
des insecticides (insectes)

L’action biologique des extraits du Neem permet de lutter contre plus de 400 espèces d’insectes ravageurs, dont certaines sont résistantes aux pesticides chimiques.

L’efficacité de l’huile de Neem a été prouvée en laboratoire, en serre et en champ sur :
Le tétranyque à deux points en laboratoire
Le puceron vert du pêcher (Myzus percicae), l’aleurode des serres en laboratoire
Le thrips des petits fruits en laboratoire et en serre
Le virus de l’enroulement de la pomme de terre (PLRV) et le virus Y de la mosaïque de la pomme de terre (PVY) en serre
Les acariens, les pucerons, l’aleurode des serres, les mouches noires en serre
Sur les haricots verts contre la mouche du haricot et le criquet en plein champ
Sur les pastèques contre la mouche des cucurbitacées en plein champ
Sur la tomate contre la noctuelle de la tomate, mouches blanches, mineuses, pucerons du feuillage, thrips en plein champ
Sur la fraise contre la punaise terne en champ
Sur le brocoli, le rutabaga, le chou, le radis contre la mouche du chou en champ
Sur les oignons contre la mouche de l’oignon en champ
Sur le romarin en tunnel contre la cicadelle (Eupterix decemnota), acariens, mouches blanches, thrips
Sur la fraise contre l’oïdium du fraisier en laboratoire
Sur le pommier contre le puceron cendré et le puceron du feuillage en verger
Pour les hommes
En médecine allopathique, homéopathique et dans la médecine traditionnelle Indenne, les extraits de Neem sont utilisés pour un grand nombre de pathologies, soins dermatologiques, respiratoires, digestifs, etc. Elle a également des propriétés antiseptiques.
Dans l’industrie cosmétologique, l’huile de Neem est incorporée dans des crèmes, huiles corporelles, shampooings, répulsifs, protections solaires et dentifrices
Pour l’habitat : l’huile de Neem permet de réduire considérablement la présence de moustiques dans les habitations.
Pour les animaux

Dans l’hygiène et les soins vétérinaires : l’huile de Neem vaporisée permet de désinfecter les étables et les écuries par son action fumigatoire. En shampooing, elle sert de répulsif et de soin pour le poil.

Énergie.

Le biogaz est un biocarburant présentant de nombreux avantages :
réduction des émissions de gaz à effet de serre, …
substitut à d’autres énergies exogènes (fossile et nucléaire), source de revenus pour l’exploitant qui économise sur ses dépenses énergétiques et/ou, de plus en plus vend son énergie.
diminution de la charge en carbone des déchets végétaux. Une fois digérés, les déchets sont moins nocifs pour l’environnement; le risque d’une pollution biologique ou organique est en outre largement amoindri, et la fermentation diminue le pourcentage de matière sèche, permettant de diminuer le volume à transporter et épandre.
Il peut aussi être injecté sur le réseau de gaz naturel. C’est la solution qui offre le meilleur rendement énergétique, si le réseau est assez proche du point de production. Cette solution se heurte aux réticences des groupes gaziers, comme l’a été l’injection d’électricité renouvelable pour EDF. En France, l’Afsset a récemment conclu que l’injection de biogaz épuré dans le réseau ne posait pas de problème sanitaire particulier1.

Les utilisations du biogaz sont par exemple :
combustion dans un moteur à gaz ou une petite turbine, pour produire de l’électricité injectée sur le réseau (plus de 4 000 installations en Allemagne), et souvent de la chaleur encogénération, mais une trigénération est possible.
alimentation de centrale thermoélectrique, cimenterie, chaufferie collective…) quand il en existe près de la source;
chauffage et enrichissement en CO2 de serres;
carburant pour véhicules GNV, en substitution au gaz naturel fossile du réseau classique. Il alimente des flottes captives (autobus, bennes à ordures, véhicules de service) (voirbiogaz carburant), ou même les véhicules individuels (Suisse et Suède).
reformage du méthane pour former de l’hydrogène renouvelable (dit « biohydrogène ») ; comme pour l’injecter dans le réseau, il faut alors extraire le CO2, l’eau, les composés soufrés du biogaz pour obtenir un gaz composé à plus de 96 % de CH4 substituable au gaz naturel fossile. Pour les autres applications, un gaz contenant 60 % de méthane est largement suffisant, donc le purifier serait une dépense inutile. On se contente alors d’enlever les impuretés qui présentent des problèmes de pollution, de corrosion ou d’odeur, notamment les composés soufrés.
Efficacité

Les études de l’IFEU montrent, qu’en Allemagne, l’utilisation de biogaz pour la cogénération locale avec un moteur à gaz est plus efficace vis-à-vis de l’effet serre, de l’injection dans les réseaux et de la maintenance nécessaire2.

Le rendement d’exploitation d’une cogénération chaleur-électricité est au mieux de 70 %. Soit 30 % de pertes. En France l’électricité est produite sans GES ou presque, ce qui n’est pas le cas en Allemagne. L’utilisation de la chaleur est saisonnière et requiert une certaine proximité avec les utilisateurs et un réseau de distribution couteux.

L’injection, elle est autorisée dans une certaine limite, notamment pour les fumiers équins, donne un rendement d’exploitaion de 90 %. Ssoit 10 % de pertes. La consommation de gaz est aussi saisonnière mais présente un étiage supérieur en été du fait des cuisines, la production de biométhane en été trouve un débouché que ne trouve pas la chaleur de cogénération.

Fontainebleau, accompagnée par l’Ecole Supérieure des Mines met en route une méthanisation-injection de 30.000 tonnes/an de fumiers de cheval sous le nom de projet : EQUIMETH.

Au Mali, des projets pilotes ont été menés dans des zones isolées, pour mesurer comment le biogaz pouvait produire de l’énergie à usage domestique dans une optique durable. L’expérience a montré qu’avec la formation d’artisans locaux pouvant prendre en charge la production des équipements nécessaires (gazomètre, digesteur) et la formation des familles à l’entretien des équipements, le biogaz peut être une alternative viable à l’utilisation des combustibles ligneux pour la cuisson des repas et améliorer les conditions de vie par d’autres apports en énergie (réfrigération notamment). La pression sur les ressources ligneuses a diminué et le compost produit a été utilisé pour fertiliser les sols. Un appui financier reste nécessaire pour la mise en place du système (équipements, installation, formation)3.

Arti, une organisation non-gouvernementale en Inde, développe un simple digesteur d’1m3 (surélevé) pour les Tropiques qui utilise les déchets de la cuisine (riches en amidon et sucres) pour produire la biogaz. 1 kg de déchets produit 400 litres de méthane en 6 à 8 heures, ce qui suffit pour environ 15 à 20 min de cuisine4.

Autres solutions, étangs solaires salés:

The El Paso Solar Pond, University of Texas,
Bhuj Solar Pond in India
Solar Pond in Israel
Royal Melbourne Institute of Technology research ponds and real world project at Pyramid Salt (Pyramid Hill, Northern Victoria)

Finances locales:

Comment créer et partager des capitaux et les surplus:
https://docs.google.com/viewer?a=v&pid=explorer&chrome=true&srcid=1Kxlo32UKwGx0fVhNYmkul1mr0oKs6RyIIdzKOUAlcWVv6n83Z-Cnr8lc-EHs&hl=fr

http://www.frameweb.org/adl/fr-CA/2802/file/4/FRAME.pdf

On peut penser à toutes sortes d’associations graminées/arbres/cultures pour produire plus de fourrage à la ferme…. Des directives peuvent être proposées. Tout d’abord, des arbres à aptitude fourragère et d’autres plantes vivaces appropriées devraient être insérées dans pratiquement tous les systèmes agroforestiers des tropiques semi-arides. On pourrait par exemple utiliser des arbres à aptitude fourragère dans des coupe-vent ou aménager les savanes-parcs pour la production de fourrage (gousses ou branches élaguées). Ensuite, les savants devraient étudier davantage, dans le cadre de leurs recherches sur les systèmes agricoles, les possibilités d’augmenter la production fourragère.

Finalement, les activités de recherche-développement réalisées dans ce domaine, au niveau de l’exploitation, devraient porter principalement sur la conception de systèmes efficaces du type «couper et emporter».

Systèmes divers

Dans les terres irriguées ou dans les vallées fluviales où les nappes phréatiques sont proches de la surface du sol, on trouve de nombreux systèmes agroforestiers traditionnels qui sont très semblables à ceux en vigueur dans les tropiques humides (Vandenbeldt, 1990). Dans ces endroits, il serait possible, chose tout-à-fait rare, de maximiser toute l’année la production de produits forestiers et de tirer profit de leurs usages multiples, tels que supports de vigne, clôtures de plantes vives, abris, etc.

Dans les zones non irriguées, on n’a guère étudié la plantation d’arbres à l’exploitation pour des objectifs agricoles spécifiques, même si cette question est d’un grand intérêt potentiel (Weber et Hoskins, 1983). Dans les tropiques semi-arides, on emploie couramment les végétaux pour construire des clôtures, que ce soit sous la forme de plantes sur pied ou de branches d’épineux élaguées. De même, les limites entre les champs et les exploitations pourraient être rendues plus productives par la plantation d’arbres ou d’arbustes pour le pacage et d’autres utilisations. Dans les villages du Sahel et aux abords de ceux-ci, on plante parfois des arbustes le long des drailles du bétail pour contrôler les déplacements des animaux et définir les limites des villages. Les arbres peuvent jouer un rôle important dans les efforts de stabilisation des cours d’eau et des rives et dans la conservation des sols (plantations selon les courbes de niveau). Avec la plantation d’arbres, on peut, dans les systèmes d’exploitation agricole, valoriser des zones qui habituellement ne sont pas cultivées, telles que murets, coins de parcelle, parties rocailleuses et improductives des champs.

http://www.fao.org/docrep/u5200f/u5200f09.htm

Des techniques appropriées aux diverses conditions du milieu et n’ayant pas recours aux engrais chimiques ni

aux produits phytosanitaires existent d’ores et déjà dans certaines régions. La pratique consistant à associer

simultanément et successivement plusieurs espèces et variétés dans un même champ permet aux plantes

cultivées de bien intercepter la lumière pour transformer celle-ci en calories alimentaires. Ces associations

et rotations de cultures recouvrent rapidement les sols et protègent ceux-ci de l’érosion ; elles limitent la

propagation des agents pathogènes et insectes prédateurs et contribuent à minimiser les risques de très

mauvais résultats en cas d’accidents climatiques4. L’intégration de légumineuses dans les assolements

permet de fixer l’azote de l’air pour la fertilisation des sols et la synthèse des protéines. L’association de

l’élevage à l’agriculture facilite l’utilisation des sous-produits de cultures dans les rations animales et

favorise la fertilisation organique des sols grâce aux excréments animaux.

Citons notamment les « jardins créoles » multistrates soigneusement fertilisés par les déjections animales en Haïti, les

caféiers cultivés en association avec des haricots et des Grévillea au Burundi, l’association de la céréaliculture à l’élevage

pastoral sous les parcs arborés d’Acacia albida dans plusieurs régions de l’Afrique sahélo-soudanienne, les agro-forêts à

damar dans l’île de Sumatra, etc.

L’histoire montre que ce sont souvent dans les exploitations familiales de taille moyenne que l’on observe les

systèmes de production agricole les plus diversifiés, avec divers systèmes de culture et d’élevage

relativement complémentaires du point de vue des calendriers culturaux et de l’utilisation des sous-produits

: résidus de culture, déjections animales, etc. Conçus pour optimiser l’emploi de la main-d’oeuvre

familiale, sans « temps morts » ni pointes de travail, ces systèmes de polyculture-élevage sont aussi ceux qui

permettent de recycler au mieux les matières organiques, de maintenir le taux d’humus des sols, et de

pratiquer des rotations culturales empêchant les proliférations incontrôlables de “mauvaises herbes” et

d’insectes parasites, sans consommation exagérée de produits phytosanitaires. Cela ne signifie bien

évidemment pas qu’il soit impossible d’y élever encore davantage les rendements à l’unité de surface. Mais

les agriculteurs ne sont généralement disposés à faire de nouveaux investissements à rentabilité différée que

s’ils ont la certitude de pouvoir en bénéficier des avantages ou transmettre ceux-ci à leurs descendants. La

sécurité des modes de tenure foncière est donc souvent une condition nécessaire à la mise en oeuvre de

systèmes de production durables ; ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il faille toujours promouvoir la

propriété privée exclusive avec des titres en « bonne et dur forme »

La pratique des cultures associées

Des systèmes de culture intensifs en travail et capables

d’intercepter au mieux l’énergie solaire et de fixer l’azote de l’air par

la voie biologique sans avoir recours à des herbicides, insecticides et

fongicides, existent aussi sur de très nombreux terrains exondés où les

paysans, équipés d’outils exclusivement manuels et travaillant dans

des conditions d’extrême précarité, n’ont jamais eu intérêt à spécialiser

leurs systèmes de production agricole et n’en auraient sans doute

pas eu non plus les moyens. Ainsi en est-il par exemple dans les mornes

d’Haïti où, faute de revenus suffisants, nombreux sont les paysans

minifundiaires qui ne peuvent toujours pas acheter des engrais chimiques

et des produits phytosanitaires. Ces paysans qui vivent le

plus souvent dans des conditions de grand endettement cultivent simultanément

ou successivement, dans chacun de leurs champs, de très

nombreuses espèces et variétés aux exigences physiologiques fort différentes

(céréales, légumineuses, tubercules et cucurbitacées), de façon

notamment à réduire les risques de très faibles revenus en cas d’éventuels

accidents climatiques. Ils s’efforcent généralement, pour ce

faire, de créer une multitude de micro-écosystèmes différents au sein

même de chacune de leurs parcelles cultivées, avec la constitution de

buttes de forme et de taille variables dans lesquelles les matières organiques

sont concentrées en des endroits très précis et entre lesquelles

sont aménagés des creux de profondeur variable. Ces associations et

successions culturales recouvrent rapidement et intensément les surfaces

de ces parcelles; elles paraissent ainsi à même de créer des conditions

d’humidité ambiante permettant aux feuilles de fonctionner avec

leurs stomates ouverts sur de longues périodes, de façon à bien intercepter

l’énergie lumineuse et à transformer au mieux celle-ci en calories

alimentaires[ 19]. Ces associations et rotations de cultures qui

recouvrent durablement les sols protègent ceux-ci de l’érosion ; elles

peuvent aussi limiter la propagation des agents pathogènes et insectes

prédateurs. L’intégration de légumineuses dans les associations

permet bien sûr d’utiliser l’azote de l’air pour la synthèse biologique

des protéines et la fertilisation des sols. L’intégration de petits élevages

porcins ou caprins aux systèmes de production agricole permet la

valorisation des sous-produits de cultures dans les rations animales et

contribue à accumuler des matières organiques sur les parcelles les

plus proches de l’habitat grâce aux déjections animales qui y sont déposées

lors du parcage nocturne des animaux[20].

L’Afrique sahélo-soudanienne est réputée pour connaître de nos

jours une crise écologique, économique et sociale sans précédent, dont

les principales manifestations sont l’extension des surfaces cultivées

aux dépens des anciennes terres de parcours, le surpâturage de ces dernières,

la disparition progressive de la biomasse arbustive et arborée,

l’accélération de l’érosion pluviale et éolienne, la baisse du rendement

des principales cultures, la diminution de la taille des troupeaux et l’émigration

massive de nombreuses populations[ 21]. Mais il nous faut

cependant reconnaître une très grande diversité de situations avec

notamment l’existence de sociétés paysannes capables, par endroits,

de produire tous les ans des céréales et des légumineuses sur les mêmes

terres, sans ne plus avoir à laisser périodiquement celles-ci en friches.

Cette intensification relative des systèmes de culture n’a été

rendue possible et durable qu’au moyen de leur établissement sous le

couvert d’un parc arboré d’Acacia albida[ 22] dont la présence permet

de fournir aux animaux du fourrage riche en protéines et d’apporter

des matières organiques assurant la fertilisation azotée et le maintien

du taux d’humus des sols. Cet arbre dont la croissance spontanée est

soigneusement protégée par les paysans est en effet une légumineuse

à enracinement puissant, capable de puiser des éléments minéraux dans

les couches profondes du sous-sol, et dont la particularité est de développer

son feuillage en saison sèche et de perdre ensuite ce dernier en

saison des pluies, ce qui fait que les paysans peuvent alors cultiver

leurs céréales et légumineuses alimentaires sous sa frondaison, sans

craindre un ombrage excessif[ 23]. Grâce à son action fertilisante, le rendement

en céréales est plus de deux fois supérieur sous sa frondaison

que dans les espaces interstitiels[ 24]. L’implantation et la multiplication

de l’Acacia albida dans les espaces cultivés sont favorisées par le passage

des animaux en vaine pâture : la dormance des graines est en effet

levée lors de leur passage dans le tube digestif des bovins après que

ces derniers se soient alimentés des gousses pendues aux arbres. Ainsi

en est-il tout particulièrement dans les régions habitées par les Sérères

(au Sénégal), les Mossis (au Burkina Faso) et les Haoussas (au

Niger), où les paysans sédentaires sont parvenus précocement à entretenir

des bovins au sein même de leurs unités de production, sans avoir

besoin de les confier aux éleveurs transhumants[ 25]. Ces régions comptent

aujourd’hui parmi les plus densément peuplées de l’Afrique sahélosoudanienne,

avec souvent plus de 80 habitants au kilomètre carré.

Par Marc DUFUMIER

Institut national agronomique Paris-Grignon (France)

dufumier@inapg.inra.fr

http://www.francophonie-durable.org/documents/colloque-ouaga-a3-dufumier.pdf

http://www.ecologie-et-politique.info/IMG/pdf/31_Creativite_paysanne_dans_le_tiers-monde.pdf

Corriger le système financier

L’ Église ne peut rester indifférente à des situations telles que la faim dans le monde et l’endettement, qui mettent en péril le salut des âmes, et c’est pourquoi elle demande une réforme des systèmes financiers et économiques, l’établissement d’un système économique au service de l’homme. Les demandes en ce sens du Pape Jean-Paul II abondent. Déjà, dans sa première Encyclique (Redemptor Hominis, 4 mars 1979), le Pape parlait «d’indispensables transformations des structures économiques… de la misère en face de l’abondance qui met en cause les structures et mécanismes financiers… l’homme ne peut devenir esclave des systèmes économiques…». Et nous n’ajouterons ici que cette autre citation:

«Je tiens encore à aborder une question délicate et douloureuse. Je veux parler du tourment des responsables de plusieurs pays, qui ne savent plus comment faire face à l’angoissant problème de l’endettement… Une réforme structurelle du système financier mondial est sans nul doute une des initiatives les plus urgentes et nécessaires.» (Message du Pape à la 6e Conférence des Nations-Unies sur le Commerce et le Développement, Genève, 26 septembre 1985.)

L’ Église présente donc les principes moraux sur lesquels doit être jugé tout système économique et financier. Et afin que ces principes soient appliqués de manière concrète, l’Église fait appel aux fidèles laïcs — dont le rôle propre, selon le Concile Vatican Il, est justement de renouveler l’ordre temporel et de l’ordonner selon le plan de Dieu — pour travailler à la recherche de solutions concrètes et l’établissement d’un système économique conforme à l’enseignement de l’ Évangile et aux principes de la doctrine sociale de l’Église. .

Le Crédit Social

C’est pour cette raison que Louis Even décida de propager la doctrine du Crédit Social — un ensemble de principes et de propositions financières énoncés pour la première fois par l’ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas, en 1918 (les mots «Crédit Social» signifient «argent social» — un argent émis par la société, en opposition à l’argent actuel qui est un «crédit bancaire» — un argent émis par les banques).

Actions concrètes:

Madagascar, images

http://desiebenthal.blogspot.ch/2012/06/congo-experiences.html

Bonsoir François, merci pour tous vos messages. concernant la fixation de l’azote dans le sol: le pois d’angole, cajanus cajan, cystisus cajan (Crawfurd, 1852); Cajanus indicus, Spend -Valder 1855. 40 kg d’azote à l’hectare.

Union de prière, à bientôt. Bonne fête.

Hortense

Invitation to join us, every year, two periods, either March or August-September.

The next week of study in 2012 will be held in Rougemont, Canada in four languages ​​from August 22 up to the 31 followed by the Congress in September 1-2-3, with a pilgrimage on September 4.

So there must be at least one trip from August 21 to September 5.

Free meals and rooms for all our guests from countries outside of Canada.Comme chaque année, la prochaine semaine d’étude 2012 aura lieu à Rougemont au Canada en 4 langues du 22 au 31 août suivie du congrès les 1-2-3 septembre, avec un pèlerinage le 4 septembre. Donc il faut prévoir un voyage au moins du 21 août au 5 septembre. Repas et couchers gratuits pour tous nos invités des pays hors du Canada. Autre période de formation en mars-avril chaque année.

http://desiebenthal.blogspot.com/2011/05/pour-un-capital-social-local-le.html

http://pavie.ch/articles.php?lng=fr&pg=711

http://www.union-ch.com/file/Speeches_and_workshops_of_the_03_04_.pdf

https://docs.google.com/document/d/1MRXDMGi4zbTYwFiKI8qpqFeAg3ayEkLaufWq4OrlQ0o/edit?hl=fr&authkey=CLrT-IwK

Comment créer et partager les surplus:

https://docs.google.com/viewer?a=v&pid=explorer&chrome=true&srcid=1Kxlo32UKwGx0fVhNYmkul1mr0oKs6RyIIdzKOUAlcWVv6n83Z-Cnr8lc-EHs&hl=fr

http://www.de-siebenthal.com/Vix%20pervenit.htm

Avec mes meilleurs voeux notamment pour une bonne santé

Une bonne idée reçue. A l’origine de tout message, il y a un homme ou une femme, qui a pris le temps et la peine de nous écrire. Il nous est très agréable de lui confirmer l’avoir bien reçu. Autrefois, cela se faisait par une poignée de main ou un sourire de remerciement.

François de Siebenthal

Economiste MBA HEC Lausanne et lic. és sc. iur.

14, ch. des Roches

CH 1010 Lausanne

Suisse, Switzerland

Jean-Paul II a notamment comparé le rapport sexuel chaste entre les époux chrétiens à l’adoration eucharistique.
Admiration.
http://www.union-ch.com/file/portrait.wmv
http://desiebenthal.blogspot.com/2011/05/le-rapport-sexuel-est-comparable.html

Krach ? Solutions…

Local Exchange Systems in 6 languages

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merci.

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François de Siebenthal: Madagascar: solutions

desiebenthal.blogspot.com/2012/06/madagascar-solutions.html

4 juin 2012 – Pour une société plus juste et plus chrétienne, Pour lutter contre la pauvreté. Notes de plusieurs conférences sur le crédit social. Recueillies …

François de Siebenthal: Agriculture: doubler le rendement et éviter l …

desiebenthal.blogspot.com/…/agriculture-doubler-le-rendement-et.ht...

5 mars 2012 – François de Siebenthal … À Madagascar, le semis direct sur couverturevégétale permanente, ou SCV, peut mener vers une existence plus …

François de Siebenthal: L’usure tue, autres exemples.

desiebenthal.blogspot.com/2012/05/lusure-tue-autres-exemples.html

31 mai 2012 – La Coordination Nationale de Micro-Finance de Madagascar, comme aussi une étude … François de Siebenthal: Pour un capital social local.

ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION
NATURELLE ASSISTÉE DANS LA
RÉGION DE ZINDER (NIGER)

Juillet 2006
Cette publication a été produit pour revue par United States Agency for International Development
(USAID/EGAT). Elle a été préparée par M. Larwanou, M. Abdoulaye, and C. Reij de l’International Resources Group
(IRG).
COVER PHOTO
Photo: Chris Reij.
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION
NATURELLE ASSISTÉE DANS LA
RÉGION DE ZINDER (NIGER)
UNE PREMIÈRE EXPLORATION D’UN PHÉNOMÈNE
SPECTACULAIRE
International Resources Group
1211 Connecticut Avenue, NW, Suite 700
Washington, DC 20036
202-289-0100 Fax 202-289-7601
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DÉSISTEMENT
Les vues des auteurs exprimées dans cette pubication ne reflètent pas obligatoirement celles de l’USAID ou le gouvernement
des États Unis.

ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) i
SOMMAIRE
Sigles et Abréviations……………………………………………………………………………….. iii
Résumé …………………………………………………………………………………………………….. 1
1. Introduction ………………………………………………………………………………………….. 3
2. Objectifs de l’Etude ……………………………………………………………………………….. 5
3. Méthodologie ………………………………………………………………………………………… 6
4. La RNA dans les 3M ………………………………………………………………………………. 8
4.1 L’échelle de la Régénération ………………………………………………………………………………………… 8
4.2 L’évolution de la Végétation…………………………………………………………………………………………. 9
4.3 La Typologie des Parcs Agroforestiers dans les 3M……………………………………………………. 9
4.4 Le Choix Sélectif de Certaines Espèces ……………………………………………………………………..12
5. Qu’est ce qui a Incité les Villageois à Investir dans la RNA……………………. 13
5.1 La Crise Ecologique……………………………………………………………………………………………………..13
5.2 La Pression Démographique et l’Evolution des Systèmes de Production…………………14
5.3 L’Engagement de Maradi et le Changement des Politiques Forestières ……………………15
5.4 Les Interventions dans la Région par les Partenaires au Développement…………………15
6. La Perception de la Population des Impacts de la RNA ……………………….. 17
6.1 Sur les Revenus ……………………………………………………………………………………………………………17
6.2 Sur l’Environnement…………………………………………………………………………………………………….19
6.3 Sur l’Agriculture …………………………………………………………………………………………………………..19
6.4 Sur l’Elevage………………………………………………………………………………………………………………….20
6.5 Sur la Sécurité Alimentaire ………………………………………………………………………………………….22
6.6 Sur la Nutrition ……………………………………………………………………………………………………………22
6.7 Sur les Femmes…………………………………………………………………………………………………………….23
6.8 Sur les Jeunes ……………………………………………………………………………………………………………….24
7. Les Droits d’Accès aux Arbres……………………………………………………………… 25
7.1 L’Appropriation Individuelle des Arbres …………………………………………………………………….25
7.2 Transactions Monétaires et Arrangements Autour des Arbres………………………………..25
7.3 L’Accès des Femmes aux Arbres et à ses Produits ……………………………………………………26
8. Les Conflits Autour des Arbres ……………………………………………………………. 27
8.1 La Coupe Abusive………………………………………………………………………………………………………..27
8.2 Conflits avec les Eleveurs Transhumants ……………………………………………………………………27
ii ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
9. Une Typologie des Situations et des Tendances …………………………………… 28
9.1 RNA avec Cultures Maraîchères dans les Cuvettes…………………………………………………..28
9.2 RNA avec Elevage………………………………………………………………………………………………………..29
9.3 RNA sans Intensification Agricole ………………………………………………………………………………30
9.4 RNA avec Transition vers un Système de Production plus Intensive ……………………….31
10. Perspectives d’Avenir ………………………………………………………………………… 32
10.1 RNA dans un Contexte d’une Forte Croissance Démographique………………………….32
10.2 L’Exploitation de la RNA…………………………………………………………………………………………..33
10.3 Marchés Ruraux Forestiers et la RNA……………………………………………………………………..34
11. Quelques Conclusions et Recommandations………………………………………. 36
11.1 Conclusions………………………………………………………………………………………………………………..36
11.2 Recommandations ……………………………………………………………………………………………………..37
Références ………………………………………………………………………………………………. 38
Annexe 1 : Personnes Rencontrées ………………………………………………………….. 40
Annexe 2 : Guide d’Enquête…………………………………………………………………….. 41
Annexe 3 : Situation Agro-écologique de la Région de Zinder et les
Départements de Matamèye (Kantché), Magaria et Mirriah …………………….. 44
Annexe 4 : Evolution de la Plantation d’Arbres dans la Région de Zinder …. 46
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) iii
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
3M Magaria, Mirriah et Matamèye
ANPIP Agence Nigérienne de Promotion de l’Irrigation Privée
CES/DRS Conservation des Eaux et des Sols/Défense et Restauration des Sols
CILSS Comite Interetats de Lutte contre la Secheresse dans le Sahel
CND Conseil National de Développement
CNEDD Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable
CRAC Cellule de Recherche Action Concertée
CUN Communauté Urbaine de Niamey
DE Direction de l’Environnement
DFPP Direction Faune, Pêche et Pisciculture
DRE Direction Régionale de l’Environnement
DSCF Direction de la Statistique et des Comptes Forestiers
EROS Earth Resources Observation and Science
FAO Food and Agricultural Organisation
GRN Gestion des Ressources Naturelles
INRAN Institut National de la Recherche Agronomique du Niger
LCD Lutte Contre la Désertification
ODM Objectifs du Développement pour le Millénaire
PAGCRSPII Programme d’appui à la Gestion Concertée des Ressources Sylvo-Pastorale, Phase II
PAN Plan d’Action National
PIR Programme Intérimaire de Reboisement
PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
PRSAA Programme de Renforcement des Structures d’Appui à l’Agriculture
PS Programme Spécial
PUSF Projet Utilisation des Sols Forestiers
RNA Régénération Naturelle Assistée
SDE Service Départemental de l’Environnement
USAID United States Agency for International Development
USGS United States Geological Survey

ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 1
RÉSUMÉ
Ce rapport présente les résultats d’une étude dont l’objectif était d’explorer l’échelle de la régénération
naturelle assistée (RNA) dans les 3M (les départements de Magaria, Matameye et Mirriah), ses impacts sur les
conditions de vie de la population et d’identifier ce qui a motivé les paysans à protéger et à gérer les arbres.
Nous parlons de RNA quand les cultivateurs activement protègent et gèrent les repousses dans leurs champs
afin de (re-)créer une végétation ligneuse. Il s’agit presque toujours des especes ayant une valeur économique.
On l’appelle RNA pour distinguer ce pratique avec le reboisement ou la plantation d’arbres dans les bois, les
brisevents ou ailleurs, et la gestion des peuplements naturelles dans les blocs forestiers en dehors des zones de
cultures.
En ce qui concerne l’échelle de la RNA dans les 3M, nous l’estimons à environ 1 million ha avec une forte
dominance de gao (Faidherbia albida), mais surtout à Mirriah un important peuplement de baobab (Adansonia
digitata). Les formations naturelles ont presque disparu de la région.
Partout, les interviewés ont souligné que la crise écologique des années 70 et 80 les a motivée à protéger et à
gérer les jeunes arbres de façon plus systématique et massive que par le passé. En même temps, les politiques
nationales, inspirées de l’Engagement de Maradi (1984) ont favorisé la vulgarisation de la régénération
naturelle assistée. Le Projet de Renforcement des Services d’Appui à l’Agriculture (PRSAA ; 1988 – 1998) a
formé des producteurs en matière de défrichement amélioré et de protection et entretien de la RNA.
La densité de la population de cette région était déjà élevée il y avait 20 ans. Son taux de croissance annuelle
est d’environ 3%, ce qui implique que la population a doublé depuis le début des années 80. La forte pression
sur les ressources naturelles a également incité la population à une intensification agricole.
La protection systématique des jeunes gao a eu comme effet la « construction » des parcs agroforestiers, qui
ont contribué à maintenir ou à améliorer la fertilité des sols. Malgré cette évolution favorable, il reste
beaucoup de villages où le parc est encore jeune et les effets sur la fertilité des sols ne se font pas encore
sentir. Ces villages sont encore dans une phase de transition vers une intensification. N’empêche que presque
partout les systèmes de production sont devenus plus complexes à cause d’une meilleure intégration des
cultures, du bétail et des ligneux.
Cette régénération naturelle sur les champs de culture a eu de nombreux impacts :
• sur les revenus (vente de feuilles de baobab, du bois, du fourrage)
• sur l’environnement (amélioration du micro-climat, car moins de vent et érosion éolienne à cause de la
forte densité d’arbres)
• sur l’agriculture (amélioration de la fertilité des sols)
• sur l’élevage (plus de fourrage à cause des gousses des gao et plus de bétail)
• sur la sécurité alimentaire (la vente de bois par les familles pauvres les a rendu moins vulnérable pendant les
périodes de soudure)
• sur la nutrition (les cuvettes dans la région produisent beaucoup de cultures maraîchères)
• sur les femmes (le temps qu’il faut pour chercher du bois a fortement diminué)
• sur les jeunes (dans certains villages l’exode a diminué, car la coupe et le transport de bois donnent
quelques revenus)
2 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
Les paysans considèrent qu’ils ont un droit exclusif sur les arbres qui se trouvent dans leurs champs et
certaines espèces (baobab) sont l’objet de transactions monétaires. Les femmes ont libre accès au bois mort
dans les champs et aux sous produits comme les gousses de gao. Elles peuvent être propriétaires des espèces
alimentaires (baobab) par héritage ou par achat.
Les conflits autour des arbres sont relativement rares. Il y a des conflits avec certains transhumants.
Chaque arbre est protégé et géré par les paysans et l’échelle de ce phénomène est si importante qu’il est
justifié de parler d’une mutation dans les systèmes de production. Malgré le fait que les conditions macroéconomiques
et macro-politiques au Niger étaient peu favorables entre 1985 et 2000, les paysans ont
spontanément continué à intensifier leurs systèmes de production tout en améliorant leur environnement.
Les acquis sont encore fragiles. En cas de plusieurs années de sécheresse consécutives la pression sur les parcs
agroforestiers sera très forte. Malgré le fait que les paysans considèrent qu’ils ont un droit exclusif aux arbres
qui se trouvent dans leurs champs, il serait bon de le confirmer dans le code forestier.
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 3
1. INTRODUCTION
Au cours des années 70 et 80 de nombreuses publications ont été consacrées à la crise d’énergie dans les pays
du Sahel et ailleurs dans les zones arides et semi-arides (Eckholm, 1975, Winterbottom, 1980). L’argument
principal des auteurs était qu’il y avait un écart important entre les besoins en énergie de la population, qui
était presque exclusivement fourni par le bois, et la croissance annuelle des formations végétales. En même
temps le Sahel traversait une période de crise à cause des années de sécheresses successives. L’agriculture
s’étendait de plus en plus sur des zones marginales où la végétation était largement détruite. La perception
était que dans un avenir proche des zones autour des villes au Sahel seraient complètement dénudées à cause
des besoins de bois de feu de leurs populations dont le nombre augmentait rapidement.
La perception actuelle reste que la végétation au Sahel est en train de se dégrader à cause d’une surexploitation
par la population (PANLCD, 2000). La dégradation de la végétation dans certaines régions du Sahel est un
fait indéniable, mais en même temps des observations sur le terrain, des études et des images satellitales
montrent des zones importantes de reverdissement (Olsson et al. , 2005 ; Hermann et al. 2005). Au Niger on
constate un reverdissement, par exemple, dans les régions suivantes :
• dans la Région de Tahoua où le processus est lié aux plantations d’arbres dans le cadre des projets de
réhabilitation de terres dégradées, mais aussi à la protection de la régénération par les paysans sur leurs
champs et par les éleveurs dans leurs terroirs (Acacia raddiana dans le nord de Tahoua) ;
• dans la Région de Maradi où la protection de la régénération a été promu par différents projets dans les
années 80 et récemment par un projet financé par le FIDA dans le département d’Aguié;
• dans la Région de Zinder où la protection et la gestion de la régénération naturelle par les paysans a pris
une ampleur exceptionnelle.
Nous parlons de RNA quand les cultivateurs activement protègent et gèrent les repousses dans leurs champs
afin de (re-)créer une végétation ligneuse. Il s’agit presque toujours des especes ayant une valeur économique.
On l’appelle RNA pour distinguer ce pratique avec le reboisement ou la plantation d’arbres dans les bois, les
brisevents ou ailleurs, et la gestion des peuplements naturelles dans les blocs forestiers en dehors des zones de
cultures.
Il est surprenant de constater que la régénération naturelle sur les champs de culture, qui est protégé et géré
par les paysans, a largement volé sous le radar. Très peu de décideurs nationaux et internationaux sont au
courant de ce phénomène et il y a très peu de publications sur ce sujet1. Une étude sur l’évolution de
l’agriculture et de l’environnement au Niger, qui est en cours, a estimé que la Régénération Naturelle Assistée
(RNA) concerne environ 2 millions d’hectares2, mais après une visite dans la région de Zinder la conclusion
était que ce chiffre est probablement une sous-estimation. La mission estimait que la RNA dans les 3M (les
départements de Magaria, Matameye et Mirriah) pourrait être de l’ordre de 1 million d’hectare3. Si le
reverdissement a réellement pris une telle ampleur, il s’agit d’un phénomène unique pour le Sahel et
probablement même unique pour l’Afrique.
La RNA dans la région de Maradi a reçu plus d’attention que la RNA dans la région de Zinder, car il y a eu
dans les années 80 les effort de l’ONG Sudan Interior Mission (SIM), mais aussi du Projet de Développement
de Maradi, qui ont expérimenté avec les producteurs des techniques de régénération. Ensuite il y a eu un
1 Jouve et al. (1996) est une exception, mais ils sous-estiment l’ampleur du phénomène
2 Une équipe de chercheurs nigériens, a fait cette estimation sur la base des données existantes
3 La mission composée de Mahamane Larwanou (agroforestier de l’INRAN), Gray Tappan (spécialiste en télédétection USGS EROS Data Center
South Dakota) et Chris Reij (socio-économiste).
4 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
projet financé par le FIDA dans le département d’Aguié qui a fait de la RNA son action prioritaire4. Selon une
évaluation du SIM en 1999 88% des personnes répondant à l’enquête dans les villages ciblés et dans les
villages hors-projet pratiquaient la RNA dans une certaine mesure dans leurs champs, avec pour résultat
environ 1,25 million d’arbres supplémentaires par an dans la zone du projet (USAID, CILSS et IRG,
2002 :16).
Il est important d’identifier et de mieux comprendre ce qui a incité les paysans à protéger la régénération
naturelle sur leurs champs, comment ils gèrent ce nouveau capital et quels sont les impacts de la RNA sur les
Objectifs du Millénaire.
USAID, à travers le International Resources Group, a bien voulu financer une mission à Zinder pour mieux
comprendre ce qui sous-tend cette régénération Naturelle et la visite a eu lieu du 1 au 9 juin 20065. Cette
étude de cas vient en appui à l’Etude Sahel au Niger qui est financé par la Coopération Suisse et par USAID,
et piloté en concertation avec le CILSS
4 Voir le rapport de USAID, CILSS et IRG (2002). Investir dans la forêt de demain : vers un programme d’action de revitalisation de la foresterie en
Afrique de l’Ouest ; Joet, A., et al. 1998
5 L’équipe était composée de Mahamane Larwanou (agroforestier), Mohammed Abdoulaye (anthropologue) et Chris Reij (socio-économiste) et a
séjourné du 1er au 9 juin dans la région de Zinder.
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 5
2. OBJECTIFS DE L’ETUDE
Les objectifs principaux de cette étude légère sont:
• de vérifier l’échelle de la RNA dans la région de Zinder, et notamment dans les départements de Magaria,
Kantché (ex-Matameye) et Mirriah (les 3M);
• d’analyser ce qui a incité les villageois à investir si massivement dans la RNA;
• d’identifier les impacts de la RNA sur les conditions de vie de la population et sur l’environnement.
• de savoir comment les villageois apprécient et perçoivent les impacts de la RNA.
6 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
3. MÉTHODOLOGIE
Avant de partir sur le terrain l’équipe a développé une liste de thèmes à aborder lors des discussions au niveau
des villages (voir annexe 3). Cette liste servait de point de repère pour des interviews semi-structurés et dans
bien de cas la plupart de ces thèmes ont pu être discutés. L’équipe a sillonné les trois départements, mais
toutes les discussions ont été menées spontanément. Personne n’a été informé de l’arrivée de l’équipe. Il y a
eu des discussions avec des paysans qui vendaient des fagots de bois à côté de la route, avec des paysans qui
étaient en train de semer leurs champs ou de faire un premier désherbage; avec des paysans qui cherchaient de
l’eau ou avec des paysans qui travaillaient dans leurs jardins maraîchers. Dans plusieurs cas l’équipe est entrée
dans des villages pour mener des discussions avec des groupes plus larges et à ce genre d’entretien le nombre
de personnes qui assistaient variaient de 20 à 100, dont 5 à 10 participaient activement aux débats.
Figure 1. Entretien avec quelques producteurs à Tchiro Bogagé
(département de Matameye) l’arbre
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 7
Figure 2. Entretien dans le village de Gaounawa (département de Magaria)
Pour des raisons culturelles il était difficile de discuter avec les femmes, mais parfois il a été possible de leur
poser directement quelques questions quand elles se trouvaient aux champs soit avec d’autres membres de la
famille ou en train de nourrir leur bétail.
L’équipe a bien sûr suivi les grands axes de communication dans les trois départements, mais souvent des
pistes de brousse ont été suivies dans les champs non semés pour observer des formations végétales
intéressantes ou pour discuter avec les paysans travaillant dans leurs champs. La durée des entretiens variait
de 15 minutes à 2 heures.
L’équipe a rencontré environ 450 personnes (groupes et individus). Dans tous les cas, l’équipe a été
impressionnée par la volonté des villageois de discuter de la RNA et de ses impacts, ce qui n’est pas
surprenant, car le sujet concerne leur vie quotidienne et leur bien-être.
8 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
4. LA RNA DANS LES 3M
Une description générale de la situation agro-écologique de la région de Zinder a été présentée en annexe 4.
Ce chapitre est surtout consacré à l’échelle de la régénération naturelle, l’évolution de la végétation, la
typologie des parcs agroforestiers et au choix sélectif de certaines espèces par les villageois.
4.1 L’ÉCHELLE DE LA RÉGÉNÉRATION
L’échelle de la régénération dans les départements de Magaria, Matameye et Mirriah est impressionnante. En
sillonnant les routes et les pistes on voit des jeunes parcs agroforestier, qui sont à beaucoup d’endroits
dominé par F. albida (gao), mais ailleurs aussi par P. reticulatum ou par une combinaison de A. digitata (baobab)
et F. albida ou par des palmiers doum. La grande variabilité des formations végétales frappe chaque observateur
intéressé. Par exemple entre Zinder et Mirriah la RNA est dominé par les baobabs (photo), qui poussent sur
les champs de culture, mais on trouve aussi de fortes concentrations dans les nombreuses cuvettes. A l’est de
Dogo (à 35 km au Sud de Zinder) on trouve des champs avec des jeunes peuplements de gao, mais aussi de
vastes zones avec des palmiers doum. A l’ouest du grand village de Droum il y a des vastes forêts de jeunes
gao. Si on se met sur une dune on y voit des jeunes gao à perte de vue.
Figure 3. Forêts de jeune gao à perte de vue (ouest du village de Droum)
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 9
Au Sud-est de Matameye le nombre de P. africana est plus élevé qu’ailleurs.
Après avoir parcouru les trois départements du nord au sud et de l’est à l’ouest, notre conclusion est que :
• les formations naturelles dans cette région ont pratiquement disparu ;
• les densités de populations dépassent souvent 100 habitants/km² et les champs de culture couvrent dans la
plupart des cas 100% des terroirs ;
• il y a des endroits où la végétation est en régression ;
• la RNA est un trait dominant sur des superficies très importantes ;
• la densité de la RNA varie souvent de 20 à 120 arbres à l’hectare (mais parfois plus).
Les formations naturelles ont pratiquement disparu à cause des densités élevées de la population et les
besoins en terre cultivée et en bois induit par la croissance démographique. A cela s’ajoute que les formations
naturelles appartiennent à l’Etat et la RNA appartient aux producteurs.
Avec les moyens alloués à cette étude il est difficile d’estimer avec précision l’échelle de la régénération, mais
sur la base des visites de terrain et les images satellitales il est raisonnable de dire qu’il s’agit dans les 3M d’une
superficie d’environ 10.000 km² (= 1 million ha)6.
4.2 L’ÉVOLUTION DE LA VÉGÉTATION
La végétation dans les zones d’étude était caractérisée par la présence des formations naturelles sous formes
de forêts classées et des espaces communautaires laissées sous forme d’aires de pâturages et des arbres
dispersés dans les champs ou parcs agroforestiers.
Cette structuration de la végétation a évolué au fil des années en une transformation progressive dans certains
cas et brusque dans d’autres pour laisser place aux parcs agroforestiers. L’augmentation de la population et
conséquemment, le besoin pressant de terres de cultures est à la base de cette évolution.
Quant au couvert végétal, il a passé d’une structure plus ou moins fermée (dans les années 50) à une structure
plus ouverte caractérisé par des cimes ne se touchant qu’occasionnellement. Cette disposition et / ou
structuration est façonnée pour permettre une pénétration de la lumière pour les cultures annuelles.
La diversité biologique quant à elle est caractérisée par une disparition totale de beaucoup d’espèces ligneuses
dans les trois départements. Larwanou (1998) a recensé 24, 26 et 32 espèces ligneuses disparues
respectivement dans les départements de Mirriah, Magaria et Kantché lors d’une enquête sur les espèces
ligneuses disparues et menacées de disparition.
Quelques espèces très rares sont conservées dans les champs de culture. La diversité des espèces suit
présentement un gradient pluviométrique dans les 3 départements. Elle est plus importante au sud qu’au
nord. On rencontre des espèces très caractéristiques suivant les stations écologiques qui sont caractéristiques
ou typiques des différents parcs agroforestiers présents dans les départements.
4.3 LA TYPOLOGIE DES PARCS AGROFORESTIERS DANS LES 3M
Les parcs agroforestiers dans les 3M ont surtout un caractère monospécifique (une seule espèce dominante) et
parfois plurispécifique (un mélange de plusieurs espèces à proportion presque égale).
Ainsi, d’une manière générale, dans le département de Magaria, cinq types de parcs peuvent être retenus:
• parcs à F. albida épars
6 Un survol à basse altitude est programmé pour octobre 2006 qui donnera des données plus précises pour cette région.
10 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
• parcs à F. albida dense
• parcs à F.albida et Prosopis africana
• parcs à F. albida, P. africana et P. reticulatum
• parcs à F.albida et P. reticulatum.
Au niveau du département de Mirriah, 4 types de parc ont été identifiés:
• parcs à F. albida épars
• parcs à F. albida et A.digitata au nord et au centre
• parcs à F. albida, A. digitata, H. thebaïca et A. raddiana principalement dans le centre et le sud-est;
• parcs à F. albida, P. africana et S. birrea dans la partie sud.
Dans le département de Kantché les principaux parcs sont les suivants :
• parcs à F. albida et H. thebaïca dans le nord et l’est
• parcs à F.albida et P. africana dans la partie ouest
• parcs à F. albida, P. africana, Ziziphus spina-christi et Lannea microcarpa dans la partie sud.
Il est important de souligner que les différents parcs agroforestiers ont été ‘construits’ par la population.
Certaines espèces ont été sélectionnées, préservées, façonnées et gérées. Chaque pied de F.albida et de
P.reticulatum est élagué, ce qui les permet d’acquérir la forme d’un arbre.
Figure 4. Un parc de baobab dans le département de Mirriah
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 11
Figure 5. Un jeune parc de gao à densité très élevée dans le département de Kantché
(ex-Matameye)
Seignobos (1982) a fait une typologie fonctionnelle des parcs agroforestiers et distingue 7:
• les parcs de famine, destinés à suppléer d’autres ressources alimentaires (espèces caractéristiques : Ficus et le
rônier (Borassus aethiopum)
• les parcs d’appoint alimentaire avec notamment baobab (A.digitata) et néré (P.biglobosa)
• les parcs oléifères avec le karité (Vitellaria paradoxa) et le palmier à huile (Eloeis guineensis)
• les parcs d’appui agronomique, dont le modèle est le parc à gao (F.Albida), mais où peut aussi figurer Prosopis africana
• les parcs vignobles, dont l’espèce caractéristique unique est en principe le rônier
• les parcs « à bois » avec notamment Ziziphus spp. et Anogeissus leiocarpus
• les parcs vestimentaires, à caïlcédrat (Khaya senegalensis) pour l’huile, et divers Ficus pour l’écorce.
En comparant la typologie de Seignobos avec les parcs agroforestiers dans les 3M il est évident que ces parcs
ont surtout comme fonction le maintien et l’amélioration de la fertilité des sols la protection et la gestion du
gao (appui agronomique), l’appoint alimentaire (baobab) et parcs « à bois » (gao). Compte tenu de la forte
dominance du gao dans certaines zones, cette espèce constitue presque la seule source de bois de feu. La
distinction entre parcs de famine et parcs d’appoint alimentaire devient très flou lors des périodes de
sécheresse. En effet pendant les années de sécheresse chaque parc agroforestier sert à lutter contre la famine
par la vente de bois de feu et la collecte des fruits et des feuilles pour l’autoconsommation et la vente.
7 Cette partie est basée sur un rapport de Raison (1988), qui cite Seignobos (1982)
12 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
4.4 LE CHOIX SÉLECTIF DE CERTAINES ESPÈCES
Le rôle que joue certaines espèces dans le rétablissement de l’équilibre écologique et sur la vie sociale et
économique des populations confère à ces espèces un privilège de choix de préservation délibérée. Ces espèces
délibérément choisies avec une protection rapprochée sont variables suivant les zones. D’une manière générale,
dans tous les sites visités, les espèces comme F. albida, A. digitata, Z. spina-christi, Ficus platyphilla, P.africana et P.
reticulatum jouissent de ce privilège. Parmi ces espèces, 4 principales (F. albida, A. digitata, P.africana et P.
reticulatum), classées par ordre de préférence paysanne sont délibérément protégées dans les terroirs.
Ces espèces sont protégées et épargnées de toute forme d’exploitation anarchique parce qu’elles présentent
certaines vertus de point de vue paysanne. Non seulement, elles contribuent à l’amélioration de la fertilité des
sols et conséquemment augmentent les rendements agricoles mais aussi, elles procurent soit du fourrage pour
le bétail ou entrent dans l’alimentation humaine mais aussi et surtout procurent des revenus pour les paysans.
Les revenus obtenus proviennent de la vente des fruits de ces espèces, leurs
feuilles et surtout le bois (chauffe, oeuvre et service). Certaines parties de ces
espèces sont utilisées dans la pharmacopée traditionnelle.
Durant les famines précédentes et plus particulièrement celle de 2005, les produits des arbres
ont contribué à sauver des vies. Les feuilles de baobab sont utilisées comme
aliment de résistance (sous forme de salade) en plus du fait qu’elles sont
utilisées chaque jour dans les sauces.
Le bois des différentes espèces (variables par endroit) est collecté dans les champs
et vendu soit dans le village ou dans les grandes villes pour acheter du mil et des
condiments. Plusieurs familles ont révélé qu’ils ont survécu la sécheresse de
2004/2005 à cause des arbres qu’ils ont entretenus et gérés dans leurs champs.
DEUX ESPÈCES FORESTIÈRES HAUTEMENT APPRÉCIÉES PAR LES COMMUNAUTÉS RURALES DANS LA
RÉGION DE ZINDER : BAOBAB (ADANSONIA. DIGITATA) ET GAO (FAIDHERBIA ALBIDA)
Dans la région de Zinder, au plan de la couverture végétale, l’aspect particulièrement frappant est la forte densité des
espèces F.albida et A.digitata.
Elles sont toutes localisées dans les exploitations agricoles mais la seconde se rencontre également dans les
concessions au niveau des villages et centres urbains. Si la première a bénéficié d’une protection rapprochée depuis la
colonisation pour des considérations écologiques (protection et fertilisation de sol), la deuxième s’est imposée de part
sa valeur économique. F.albida est très respecté et une marque de considération est souvent rapportée dans le milieu
par des expressions: « un Gao vaut mieux que dix cousins ». Pour les populations, cette expression trouve toute sa
valeur dans le fait qu’il ne soit pas certain qu’un cousin puisse apporter l’équivalent d’apport de fumure qu’un pied de
Gao donne au niveau d’une exploitation. Ceci démontre, si besoin est, qu’elles ont une claire conscience du rôle que
joue F.albida dans la fertilisation des sols.
Concernant la deuxième espèce, elle est tellement considérée qu’il est difficile de lui trouver une échelle de
comparaison. L’espèce fait partie intégrante des biens faisant l’objet d’héritage. Cet état de fait justifie aisément toute
une succession actuelle d’héritage des boisements mono spécifiques de baobab des grands parents aux petits-fils. Dans
le cas d’espèce, les familles bénéficiaires établissent consensuellement un plan d’exploitation des feuilles par rotation
annuelle. Et quelque soit le mode de transaction des terres en milieu rural, l’espèce n’est pas concernée. L’espèce joue
un rôle économique telle qu’une année de déficit foliaire est considérée comme catastrophe économique dans la
région. D’ailleurs les communautés la place en deuxième rang de leur déficit après les activités agricoles. L’exploitation
des feuilles à titre commercial et les revenus qui en découlent demeurent inestimables. La région de Zinder constitue
le bassin d’approvisionnement des régions de Diffa, Agadez, Tahoua et Maradi. C’est toutes ces raisons qui expliquent
la production, la plantation et l’entretien par les communautés locales des espèces F. albida et A. digitata dans les
champs, jardins et concessions.
Pendant la famine de 2005, nous
avons utilisé les arbres pour
joindre les deux bouts affirment les
paysans visités ; sans les arbres, nos
villages allaient disparaître du Niger
pendant cette période difficile.
Nous avions tout vendu, il ne nous
restait que les arbres. C’est la
raison pour laquelle nous devrons
protéger avec toute l’ardeur
requise cette RNA.
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 13
5. QU’EST CE QUI A INCITÉ LES
VILLAGEOIS À INVESTIR DANS LA
RNA
On ne peut pas dire qu’il y a une seule raison qui a incité les paysans à investir à grand échelle dans la
protection et la gestion des arbres sur leurs champs de culture, mais presque tous les paysans que nous avons
rencontré dans les 3M ont parlé de la crise écologique des années 70 et 80. Dans leurs discours ils ont souvent
utilisé le mot Sahara, ce qui est pour eux synonyme aux vents forts, qui n’étaient plus freinés par les arbres et
ces vents forts déplaçaient des quantités de sable et de poussière. Le sable rasaient les jeunes plants de mil et
de sorgho et il fallait souvent semer trois fois avant de réussir. Face à cette crise, la population a décidé de
réagir et elle a été appuyée par des nouvelles orientations politiques et aussi par des projets.
5.1 LA CRISE ECOLOGIQUE
Les grandes sécheresses des années 70 et 80 sont ancrées dans la mémoire des paysans sahéliens en général et
nigériens en particulier. Au lendemain de ces sécheresses, le potentiel productif était complètement affaibli
par la mort de beaucoup d’arbres et les animaux. Cela a aussi provoqué un appauvrissement des sols de
culture. En termes économiques les sécheresses entraînaient une forte décapitalisation et faisaient basculer
beaucoup de familles dans la pauvreté. Prenant conscience de ce phénomène et devant la nécessité d’agir pour
survivre, tous les acteurs (autorités, techniciens, paysans) se sont mis ensemble en vue de trouver des
solutions alternatives pouvant servir de tremplin pour renverser la tendance. Des stratégies alternatives ont
été adoptées et parmi lesquelles la protection de la régénération naturelle soit à travers le défrichement
amélioré, soit à travers le repérage, l’entretien et la protection de la régénération naturelle. Les paysans avaient
pris conscience de ces options de récupération de l’environnement et le besoin d’avoir des conditions
écologiques propices. La sensibilisation prônée par les agents de vulgarisations a bien réussi dans cette partie
du Niger.
Les sécheresses des années 1970, ayant sérieusement bouleversé les équilibres écologiques existants, la
nécessité d’une nouvelle orientation de la politique environnementale du Niger s’imposait. Elle s’est traduite
par un renforcement de la politique de préservation des ressources par l’élaboration des textes législatifs et
réglementaires, l’élaboration du code forestier qui fait l’objet de modifications en 1974, la création des
nouvelles forêts classées, notamment des gommeraies. Elle initiera également des actions de plantation dans
les centres urbains (alignement, édifices publics), dans les concessions aussi bien en milieu rural qu’urbain,
dans les écoles, marchés et autres lieux publics. Cette période marque aussi l’ère des projets dits de première
génération (Projet forestier ; PUSF; Projet Gommeraie ; les premiers projets de ceinture verte autour des
grandes villes (CNEDD, 2003). Ces actions vont être traduites par « la promotion de l’arbre dans les exploitations
agricoles, la création de bois de villages, l’aménagement des gommeraies et des rôneraies, les ceintures vertes périurbaines, les
fixations de dunes et les actions de CES/DRS». Les résultats décevants obtenus dans le domaine du reboisement
vont entraîner des critiques sur les politiques sectorielles trop coûteuses et peu rentables. C’est surtout le relatif
succès des opérations d’agro–foresterie associant la population, qui suscitera l’idée de la nécessité de
mobilisation générale des populations et leur participation dans les actions de reboisement.
La pratique de la RNA, bien qu’instituée dans la nouvelle perception politique, existait mais a été généralisée vers la fin des
années 80, juste à la fin de la sécheresse qui a provoqué une crise écologique avec des mouvements des sables et du
vent ; cela a provoqué une évolution des systèmes de production avec une plus forte intégration des arbres
dans les champs. Les paysans ont commencé à approprier systématiquement les arbres non seulement parce
14 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
que les espaces communs étaient en train de disparaître mais aussi et surtout à cause de la pression
démographique importante.
La RNA a été soulignée comme dynamique locale depuis des dizaines d’années qui devient spontanée et appuyée par les agents de
vulgarisation.
5.2 LA PRESSION DÉMOGRAPHIQUE ET L’EVOLUTION DES
SYSTÈMES DE PRODUCTION
La région sud Zinder (Matamèye, Magaria et Mirriah) fait partie des zones les plus peuplées du Niger avec des
densités de plus de 100 hbts/km2.
L’augmentation rapide de la population a entraîné dès le début du XXème siècle une colonisation des terres
disponibles et une rapide saturation foncière. Cette extension des cultures (c’est la stratégie la plus utilisée par
les paysans pour augmenter la production agricole) a eu pour conséquence la disparition progressive des
espaces pastoraux et des massifs forestiers. Il est probable que pendant une certaine période, l’extensification
a permis de faire face aux besoins alimentaires des populations. Mais les effets conjugués de la crise
écologique, de la pression démographique et l’appauvrissement des sols ont contraint les paysans à une
intensification agricole. A titre d’exemple, un paysan disait que l’espace cultivé il y a vingt ans par deux
paysans est aujourd’hui exploité par 10. Dans ces conditions, il faut maintenir un certain niveau de production
pour faire face aux besoins d’une population de plus en plus nombreuse. N’ayant plus la possibilité de
pratiquer l’extensification et la jachère, les paysans sont obligés d’augmenter les rendements par unité de
surface. C’est ce qui a conduit les paysans à de nouveaux systèmes de production basés sur une intégration
plantes- ligneux – animaux. Dans cette association, les arbres fertilisants occupent une place centrale.
L’arbre joue ainsi un rôle qui va au-delà de la pure et simple production de bois et tient une place essentielle
dans les stratégies que les agriculteurs adoptent pour diversifier leur alimentation et pour répondre aux aléas
climatiques. L’arbre est donc un élément fondamental des systèmes de production ( Raynaut et al, 1997).
Les conditions de gestion de l’arbre sont révélatrices des relations que les groupes humains entretiennent avec
leur environnement. Certaines sociétés ont poussé plus loin leur rapport à l’arbre. Les mesures sévères
instituées par les sultans de Zinder (Est-Niger) vers 1860 pour protéger les parcs à F. albida sont très souvent
évoquées pour illustrer cette intégration de l’arbre à l’agriculture africaine. Giffard cité par Hambally (1999)
rapportait qu’à Zinder et à cette époque « celui qui coupait sans autorisation un pied F. albida avait la tête tranchée ;
celui qui, sans raison, le mutilait avait un bras sectionné »
(Bonkoungou,1993). Le même auteur ajoute que pour la zone de Zinder « l’importance de cet arbre est si bien
établie en économie rurale qu’en cas de partage des champs dans certains groupes ethniques on tient compte du nombre de pieds de
A. albida qui existent dans le champ ».
« Par sa conception et par le rôle qui lui est assigné, le peuplement arboré de l’espace agricole apparaît comme le révélateur de la
stratégie que chaque société conduit à l’égard du milieu où elle est insérée. Ce ne sont donc pas seulement des besoins et des
techniques que traduit le parc, c’est la nature même de la société et son histoire, et d’une certaine manière sa structure qu’il
éclaire » ( Pélissier, 1980a).
« Le “gao” (F. albida) est un grand épineux qui peut atteindre 20 m de haut et plus d’un mètre de diamètre, il réclame des
terrains sablonneux et profonds, relativement secs, c’est donc un arbre de terrains à vocation agricole, mais il peut pousser nu en
terrain trop épuisé ou trop pauvre pour porter des champs de mil. Le gao présente la particularité de perdre ses feuilles pendant
l’hivernage et non au milieu de la saison sèche comme tous les arbres de la région. Il s’ensuit que c’est le seul arbre sous lequel les
cultures sont possibles, son couvert étant pratiquement nul de juin à octobre.
Il protège le sol contre l’érosion ; le fait qu’il ait un pouvoir fertilisant par fixation d’azote n’est pas prouvé, mais en fin de saison
sèche les animaux s’abritent sous le couvert du gao et engraissent le sol. Le fait que le gao soit favorable aux cultures est d’ailleurs
reconnu par les autochtones et les anciens sultans de Zinder interdisaient son abattage. Sous les gaos de Mirriah, de Babantapki
ou de Madarounfa, les cultivateurs cultivent les mêmes champs sans interruption souvent depuis quarante ans, c’est le seul cas
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 15
d’agriculture sédentaire dans le Niger Est » (extrait du rapport de Martinot Lagarde, Inspecteur des eaux et Forêts à
Zinder cité par Vilmin, 1955).
La pression démographique a joué un rôle important dans l’intensification agricole et on constate dans les 3M
que les densités de gao sont très élevées dans les zones ayant les plus fortes densités de population. Ce constat
est aussi valable dans d’autres régions du Niger où les zones les plus peuplées sont celles où la végétation est
plus dense.
En même temps il y a aussi une conscience que la forte croissance démographique menace les acquis. Dans
presque tous les entretiens, les producteurs ont souligné qu’ils produisent plus qu’il y a 20 ans, mais ils ont
aussi plus de bouches à nourrir, ce qui a dilué les gains (voir aussi 10.3).
5.3 L’ENGAGEMENT DE MARADI ET LE CHANGEMENT DES
POLITIQUES FORESTIÈRES
Les différentes années de sécheresses, la pression humaine et animale sur les ressources naturelles ont
hypothèqué la durabilité des modes de production agro-sylvo-pastorale et se traduisant ainsi par la saturation foncière, une
multiplication des conflits liés au foncier et à la gestion de l’espace, l’accroissement des terres incultes et indurées, l’absence des
jachères, le défrichement de nouveaux espaces, l’amenuisement des terres forestières et la perte de la diversité biologique.
Face à cette situation qui avait tendance à annihiler les efforts de développement entrepris par les
Gouvernements qui se sont succédés, le Niger a placé la lutte contre la désertification, la préservation de
l’environnement et la gestion durable des ressources naturelles au coeur de ses priorités nationales de
développement. Dans cette optique, le Niger a, au fil des années, élaboré et mis en oeuvre des politiques et
stratégies, en vue d’inverser la tendance. En effet, dès 1984, le Niger a organisé un débat national sur la lutte
contre la désertification. Cette concertation a permis d’identifier et de mettre en oeuvre, de manière
participative, un ensemble cohérent de stratégies et de politiques appelé «Engagement de Maradi» (CND,
1984). L’esprit et la lettre de l’Engagement de Maradi étaient déjà en conformité avec les engagements internationaux pris à Rio
de Janeiro, huit ans plus tard.
De 1984 à nos jours, plusieurs actions ont été menées sur le terrain, à travers le financement de l’Etat, des
collectivités et des projets et programmes de développement. C’est ainsi que:
• plusieurs centres urbains ont aménagé des espaces plantés de type boisements urbains et péri-urbains issus
de l’engagement de Maradi ;
• des milliers d’hectares de terres dégradées ont été récupérés et restaurés à travers des actions de
reboisement et des actions de réhabilitation de terres dégradées.
Il est probable que ce sont les impacts de ces actions issues de l’engagement de Maradi qui ont influé la prise de conscience de
la population à la protection de la RNA jusqu’à une appropriation totale de l’arbre.
Nous avons constaté lors de nos entretiens avec quelques cadres forestiers dans les 3M et avec des groupes de
paysans, que le nombre de cadres forestiers dans le 3M est très réduit ; il s’agit presque d’une présence
symbolique. Mais la nature des contacts entre forestiers et paysans a changé. Les paysans viennent chez les
forestiers soit pour se plaindre des conflits et rapporter des dégâts aux arbres, soit pour demander des
conseils. Certains forestiers ne fonctionnent plus comme policiers, mais ils sont devenus de vrais animateurs
et facilitateurs de la protection de l’environnement.
5.4 LES INTERVENTIONS DANS LA RÉGION PAR LES
PARTENAIRES AU DÉVELOPPEMENT
Plusieurs projets de développement sont intervenus dans la région et parmi ces projets, il faut souligner le
projet 3M sur financement USAID. C’était un projet intégré ayant conduit des actions d’amélioration des
systèmes productifs (plantations artificielles, sensibilisation et formation des paysans sur les aspects de
16 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
récupération de l’environnement). En plus de ce grand projet, le projet de renforcement des services d’appui à
l’agriculture (PRSAA) a mis un accent particulier sur la formation et la sensibilisation sur tous les aspects
relatifs au développement rural ; des agents polyvalents de base ont dispensé des formations, assuré la
sensibilisation d’une manière rapprochée avec les producteurs. Au cours de la phase d’exécution de ce projet
axée sur les formations et sensibilisations, les paysans ont été bien formés sur le défrichement amélioré et
l’entretien et la protection de la régénération naturelle assistée.
Tout récemment, un autre projet non moins important (Projet Aménagement des Formations Naturelles) est
intervenu pour continuer les actions des projets précédents.
C’est probable que l’action de ces projets a aussi contribué à la prise de conscience des populations sur
l’entretien et la protection de la RNA dans cette partie du Niger.
D’autres projets par contre ont consacré leurs appuis à la production et plantation d’arbres dans la région.
Des quantités immenses de plants ont été produites dans la région depuis 1984 et ont évolué au fil des temps
(Figure 6).
Figure 6. Courbe d’évolution de la production des plants
dans la région de Zinder de 1984 à 2002
0
500000
1000000
1500000
2000000
2500000
3000000
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
Années
Production des plants
Plants Produits
Source : DSCF ; rapports annuels DRE
Durant ces deux décennies d’interventions, des millions d’arbres ont été produits et plantés dans la région,
mais à ce jour, il n’existe que quelques milliers d’hectares de plantations dignes de ce nom avec des espèces comme le neem
(Azadirachta indica), Eucalyptus camaldulensis et quelques acacias notamment Acacia senegal.
Les impacts des investissements en terme de plantation sont de loin inférieurs à l’étendue et la densité de la régénération
naturelle assistée. C’est pour dire, qu’il serait intéressant de mieux focaliser les efforts dans l’entretien et la protection de la RNA
dans toutes les zones agroécologiques de cette région.
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 17
6. LA PERCEPTION DE LA
POPULATION DES IMPACTS
DE LA RNA
Cette partie traite des résultats des entretiens avec des groupes de paysans dans les villages visités et aussi avec
des individus ou des familles rencontrés dans leurs champs.
6.1 SUR LES REVENUS
La RNA a dans beaucoup de cas eu un impact important sur les revenus des paysans, y compris les femmes et
les jeunes. Dans le village de Ara Sofawa il a été évoqué que l’exode de jeunes a diminué, car environ 100 jeunes
gagneraient un peu d’argent avec le transport et la vente de bois. Dans le grand jardin maraîcher de Mirriah nous
avons observé des jeunes qui étaient en train de récolter des feuilles de baobab. Ils avaient acheté les feuilles sur
l’arbre pour un montant de 4.000 CFA et ils vendent la récolte à Zinder, mais aussi à Diffa.
Figure 7. Le transport de bois est une source de revenus pour les jeunes
18 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
Les feuilles de baobab ne sont pas seulement consommées presque
chaque jour dans la majorité des ménages, mais elles constituent
une très importante source de revenus pour des milliers de personnes dans la
région. Un sac de feuilles est vendu pour 1000 à 3000 CFA selon
l’âge et la qualité des feuilles et un seul grand baobab peut
produire 5 à 6 sacs.
Dans l’un des premiers entretiens que l’équipe a eu avec des
paysans qui vendaient des fagots de bois sur la route de Zinder à
Magaria, ils indiquaient que le prix d’un fagot pourrait varier de
150 à 400 CFA par fagot selon la periode de l’année. En juin
2006 les prix sont assez bas, car c’est la période de soudure. Les
pluies tardent à venir et ils n’ont pas encore pu semer. Surtout
les familles pauvres dont le niveau de sécurité alimentaire est
précaire, se lancent dans la coupe et la vente de bois vert de gao, ce qui les aide à survivre pendant la période
de soudure. La vente de bois dépanne surtout les pauvres, car les familles relativement riches n’ont pas besoin de ces
revenus et selon les dires des paysans interviewés, les riches les autorisent de couper un peu sur leurs champs.
Figure 8. La vente de bois est une source de revenus pour les familles pauvres
Beaucoup de villageois interviewés ont indiqué qu’en 2005 ils ont survécu grâce à la vente de bois, ce qui les a
permis de gagner de l’argent utilisé pour acheter un peu de céréales aux marchés à un prix très élevé.
Dans le village de Kanya, les femmes achètent
d’une manière générale les pieds de baobabs
auprès des hommes et les conservent pour cueillir
les feuilles et les vendre. Elles font des revenus
importants sur les feuilles et les pulpes du baobab.
Les revenus obtenus sont utilisés pour entretenir
les ménages et acheter d’autres biens comme les
chèvres et même les vaches. Ces revenus sont
aussi utilisés pour appuyer les jeunes dans les frais
de transport pour aller en exode et pour des
contributions financières aux mariages, baptêmes
et autres activités sociales.
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 19
L’abondance des pieds de gao dans la région a aussi un impact important sur l’élevage, car ses gousses constituent
une source fourragère importante dans une région sans pâturages naturels. Le prix d’un sac de gousses est variable, mais
500 CFA par sac est un prix courant.
La collecte d’écorce de certaines espèces médicinales comme Sclerocarya birrea est une pratique commune dans
la zone. Des tradipraticiens se donnent à cette activité soit pour leur utilisation ou pour vendre à certains
praticiens à Zinder. Un sac d’écorce se vend à 250 à 400 CFA.
6.2 SUR L’ENVIRONNEMENT
Les populations rencontrées reconnaissent bien les impacts de la RNA sur leur environnement. Les arbres
délibérément laissés dans les champs fournissent divers services environnementaux à savoir :
• l’amélioration du microclimat : à côté des arbres, le milieu est plus humide et la chaleur est moindre affirment
les producteurs;
• l’amélioration de la fertilité de sols : plus la densité des arbres est importante, plus la production agricole croît ;
• protection contre l’érosion : la régénération naturelle, en plus de son apport à la gestion de la fertilité, constitue
selon les paysans un rempart contre l’érosion éolienne dont l’effet était l’ensablement des jeunes plants en
début des cultures ;
• amélioration du bien-être : les producteurs affirment que la présence des arbres dans leurs terroirs leur rend
plus à l’aise du point de vue de l’esthétique du paysage et du bien-être
L’échelle de la RNA dans la région de Zinder a un autre impact important sur la gestion de la fertilité des sols.
Dans les années 70 et 80, beaucoup de femmes utilisaient la bouse de vache comme combustible pour faire la
cuisine. Dans plusieurs endroits les paysans ont affirmé que l’utilisation de bouse de vache a beaucoup
diminué ou a même disparu, car il y a suffisamment de bois de feu disponible grâce aux arbres dans les
champs.
6.3 SUR L’AGRICULTURE
L’espèce emblématique de la régénération naturelle dans la zone des 3M est le gao (F. albida.) Il est
prédominant à l’échelle de la zone mais dans certains terroirs les parcs à P. reticulatum et les palmiers doum
sont plus denses. D’autres espèces comme B. aegyptiaca, peuvent être rencontrées. Les paysans procèdent à
une régénération naturelle assistée sélective. Deux types d’espèces sont protégés, les espèces fertilisantes et les espèces
alimentaires.
Le gao est considéré comme le fertilisant par excellence. Ainsi pour tous les paysans rencontrés, le niveau de
fertilité des sols dans les champs est lié à la densité des pieds de gao. On peut estimer que grâce à la
régénération naturelle assistée, les paysans ont pu maintenir un certain niveau de fertilité de sols. Malgré
l’absence de jachères et la faible utilisation de l’engrais minéral, les sols ne sont pas toujours pauvres. Dans les
villages avec un parc de gao d’une bonne taille, les paysans estiment que la fertilité des sols s’est améliorée au
fil des années, mais dans les villages avec un parc encore jeune, la perception des paysans est que la fertilité
des sols continue à diminuer.
La régénération naturelle participe à l’intensification agricole dans une dynamique d’intégration culturesligneux-
animaux (agriculture, foresterie et élevage) au sein des exploitations. La colonisation agricole des
espaces pastoraux n’a pas mis fin à la complémentarité agriculture- élevage. Les contrats de fumure entre
agriculteurs et éleveurs sont maintenus. Les agriculteurs fournissent les résidus des cultures nécessaires à
l’alimentation des animaux gardés sur leurs champs. La traction animale se développe. On voit de plus en plus
de boeufs dans les villages tirant des charrettes utilisées pour le transport du fumier, des produits agricoles et
du bois.
20 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
Dans les zones où existent des cuvettes, on observe une plus grande intensification agricole associant des
cultures pérennes (le dattier, le baobab, le moringa, le manguier, etc.), et des cultures annuelles (patate douce,
canne à sucre, oignon, chou, laitue) qui sont autant de sources de fourrage pour les animaux.. Selon un des
paysans rencontrés les feuilles de F. platiphylla sont de plus en plus utilisées pour l’embouche ovine en
remplacement des fanes de niébé qui deviennent de plus en plus rares.
Figure 9. Les feuilles constituent la principale source de fourrage lors de la saison sèche
6.4 SUR L’ELEVAGE
Les modes d’élevage ont beaucoup évolué avec la disparition des espaces pastoraux dans les terroirs. Dans les villages haussa,
l’élevage de case avec les animaux attachés au piquet est le plus dominant. Pendant la saison sèche, les animaux
sont laissés en divagation une partie de la journée ou conduit par un bouvier. En saison des pluies une grande
partie des troupeaux villageois est confiée à des éleveurs peuls ou touaregs qui vont en transhumance hors de la
zone agricole. Dans la plupart des cas, le cheptel a augmenté de façon significative. Là, où les effectifs ont baissé, c’est à cause
de la contrainte d’eau. C’est le cas dans la zone ouest, sud ouest et nord ouest de Mirria.
Dans les terroirs des agro-pasteurs peuls (Rouga Rahin Baouré, Tapkin Magaria et touaregs (Tchouro Bugagé,
Kabda, Damaga), il y a encore quelques jachères pour nourrir les animaux. Ici, le système est organisé pour assurer
la présence de l’animal dans les exploitations. Nicolas (1974) et Raynaut (1980) ont montré la singularité du système
de production des agro-pasteurs peuls et touaregs buzu. L’occupation du terroir obéit à une volonté d’assurer une
meilleure intégration agriculture élevage avec un système de fertilisation basé sur la gestion de la fumure du
troupeau familial et la mobilité de l’habitat. La plus grande disponibilité de fumure donne des rendements céréaliers
plus élevés, mais augmente aussi la disponibilité de résidus de récolte. Compte tenu des rendements céréaliers
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 21
élevés et du capital bétail disponible chez les agro- éleveurs peuls et touaregs, la pression exercée sur les ligneux est
moins forte. Ceci explique pourquoi le peuplement de gao dans le parc de Tchouro Bugagé est plus dense que dans
les terroirs haussa voisins. Ils n’ont pas besoin de vendre de bois.
Dans les terroirs peuls de Tapkin Magaria (non loin de Droum) et de Rahin Baouré (à environ deux
kilomètres à l’est de Dogo), il y a encore de petites formations naturelles où dominent les acacia et les
palmiers doums.
La régénération naturelle du gao a permis l’augmentation du fourrage aérien pour les animaux. Le gao a la
particularité d’être le rare arbre du Sahel dont les feuilles sont vertes en saison sèche, ce qui constitue une
chance pour les animaux à un moment où la biomasse herbacée disparaît. Le gao permet aux éleveurs de faire
face à la période de soudure. De nombreux éleveurs nigériens et nigérians transhument dans la zone pendant
la saison sèche pour profiter du fourrage aérien.
Le gao est réputé aussi pour ses gousses très prisées par les animaux. L’importance du parc à gao rend
disponibles de grandes quantités de gousses dont les animaux se nourrissent. Il n’est pas rare de voir des
animaux attendant sous les gao quand les gousses tombent. Elles sont ramassées ou cueillies aussi pour les
besoins de l’embouche.
Malgré la colonisation des espaces pastoraux, l’alimentation des animaux ne constitue pas une contrainte
majeure. En dehors du fourrage aérien, les éleveurs coupent aussi le fourrage vert en saison des pluies et
ramassent les résidus des cultures pour les stocker dans des huttes, dans les concessions et sur les toits des
habitations. Nous avons pu assister à quelques mètres du village de Kagna, à une séance d’alimentation du
troupeau village. Le berger du village garde les animaux sur un champ dont le propriétaire paie pour la fumure
organique (5000 FCFA/mois). Chaque matin, les propriétaires des animaux apportent de la paille et des
résidus des cultures. L’alimentation des animaux est assurée par des femmes. Il faut dire que dans les villages,
ce sont les femmes qui sont propriétaires de la majorité des animaux.
Figure 10. Femme à Kanya nourrit ses 2 boeufs et un troisième qui lui
est confie par un parent
22 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
6.5 SUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
L’arbre tient une place importante dans les stratégies de sécurisation alimentaire des paysans. Les arbres
fertilisants comme F. albida, P. reticulatum et P. africana contribuent à améliorer la production agricole des
cultures vivrières (mil, sorgho), principale source d’alimentation des habitants.
Les espèces alimentaires comme le baobab, le dattier, le manguier, le néré, B. aegyptiaca (le dattier du Sahel)
permettent de diversifier l’alimentation et constituent un appoint alimentaire très important. Les feuilles de
baobab sont la matière première pour la sauce. Dans beaucoup de terroirs du département de Mirriah, on
observe qu’il y a au moins un pied de baobab dans presque toutes les concessions.
Dans les villages où la production laitière est insuffisante, les paysans utilisent les pulpes de baobab et les
feuilles du tamarinier pour la préparation de la boule (crème à base de mil), principale base de l’alimentation
des ruraux.
La présence de plus d’arbres dans les champs a ouvert de nouvelles opportunités pour les paysans. L’arbre est
un capital qu’on peut mobiliser en cas de besoin. Plusieurs situations sont observables. Dans certains terroirs
la vente du bois de chauffe est devenue pour les ménages vulnérables, dont la production de leurs champs ne
couvre pas les besoins alimentaires annuels, un moyen de faire face aux déficits. Pendant les périodes de
famine ou de crise alimentaire comme en 2005, l’exploitation des ligneux était devenue pour de nombreux
ménages une stratégie de survie. Dans certains terroirs, la vente de bois n’est pratiquée que pendant les années
de déficit alimentaire. Elle est une soupape de sécurité pour les ménages à faible revenu.
Certaines espèces comme le baobab, le dattier, le manguier sont aussi une importante source de revenus pour
faire face aux déficits alimentaires. Les feuilles de baobab, les dattes et les mangues procurent de l’argent qui
sont investis dans l’achat de l’alimentation. Comme déjà mentionné en 6.1, selon les paysans, un sac de
feuilles de baobab peut être vendu de 1000 à 3000 FCFA selon les périodes et la qualité du produit.
Il est clair que les ménages qui ont plus d’arbres dans leurs champs et qui pratiquent l’arboriculture fruitière
dans les cuvettes sont dans une certaine sécurité alimentaire. Les ménages les plus pauvres ont recours au bois
pour assurer leur survie alimentaire.
6.6 SUR LA NUTRITION
La qualité de l’alimentation s’est de façon générale améliorée avec l’intensification agricole. Les zones à
cuvettes apparaissent comme celles où il y a une alimentation variée et riche en raison de la présence de
fruitiers (dattiers, manguiers) et de légumes (laitues, choux, tomates etc.). Les cuvettes sont exploitées toute
l’année avec souvent de deux à quatre cultures par an.
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 23
Figure 11. Quatre cultures par an dans le fadama de Tassaou (département de Kantché)
Les paysans affirment que sur les quinze dernières années, il y a eu des changements dans l’alimentation avec la consommation de
plus en plus importante des fruits et légumes. Pendant notre tournée dans la zone, nous avons à plusieurs reprises
rencontré des enfants en train de cueillir des mangues ou des dattes.
La disponibilité de produits laitiers est un élément de différenciation dans les villages. Chez les agro- pasteurs
peuls et touaregs, la production laitière est plus importante que chez les agriculteurs hausa. Les premiers
disposent de plus de bovins et l’alimentation est plus riche. Pour s’en convaincre, il suffit de comparer la
boule offerte aux visiteurs dans les villages.
6.7 SUR LES FEMMES
Dans la division sociale du travail propre aux sociétés rurales
sahéliennes, les femmes sont surtout chargées de la recherche du bois
de feu et de la cueillette de certains produits et sous produits
forestiers.
La régénération naturelle autour des villages a permis un allègement
du temps de ramassage de bois pour les femmes.
La disponibilité du bois a conduit les femmes à ne plus utiliser les
bouses de vache comme combustible. Il s’agit là d’une amélioration de la qualité de la combustion puisque les
bouses produisent beaucoup de fumée nuisible pour la qualité du cadre de vie des familles. Le bois de gao est
Un paysan du village de Ara Sohoua
caractérise cette réduction par la formule
suivante : « avant les femmes voyageaient
pour chercher du bois, aujourd’hui, elles
le ramassent derrière le village». Dans le
village de Damaga, les femmes estiment
qu’elles ne mettent plus qu’une demiheure/
jour pour chercher du bois alors
qu’auparavant il fallait au moins deux
heures et demi.
24 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
reconnu pour sa qualité dans la combustion. Un autre effet de cette utilisation du bois est que les bouses de
vache sont utilisées dans la gestion de la fertilité des champs.
Dans les villages, les femmes possèdent plus d’animaux que les hommes (ces derniers décapitalisent plus
souvent pour faire face aux besoins en numéraire de la famille). On peut dans ces conditions dire que la
régénération naturelle a beaucoup profité aux femmes par l’accroissement de leur cheptel. La présence des
gousses de gao permet aux femmes de faire de l’embouche ovine, une activité génératrice de revenus
largement pratiquée par les femmes rurales nigériennes.
Laugmentation des revenus des femmes leur assure une certaine autonomie financière et un plus grand rôle
dans l’espace domestique et même public.
6.8 SUR LES JEUNES
Comme déjà mentionné ci-dessus, beaucoup de jeunes du village de Ara Sofawa restent au village, car la
coupe et le transport de bois les donnent quelques revenus. Selon les villageois le nombre de charrettes au
village serait fortement augmenté les 10 dernières années. Ils ont indiqué qu’il y avait 2 charrettes au village il
y a 10 ans, mais presque 100 charrettes maintenant8. Lors d’une interview au marché de Dogo (à 35 km au
Sud de Zinder), plusieurs jeunes arrivaient avec des charrettes chargées de bois.
Dans les situations où on trouve un fadama avec un périmètre irrigué qui permet de cultiver des cultures
maraîchères pendant toute l’année, les jeunes restent au village
Il est sans doute vrai que des jeunes restent dans certains cas au village, car la RNA les permet de gagner un
peu d’argent, mais dans la grande majorité des cas les jeunes partent en exode après la récolte et reviennent
avant l’hivernage pour participer aux travaux champêtres. Les revenus de l’exode sont de plus en plus limités,
car l’inflation au Nigeria a diminué la valeur du Naira. N’empêche que l’exode diminue la pression sur le
grenier du ménage et sur l’environnement.
8 Nous n’avons pas pu vérifier ce chiffre, mais en traversant le village…et tant d’autres villages, le nombre de charrettes est impressionnant. Elles
sont surtout utilisées pour le transport de bois, de l’eau et du fumier.
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 25
7. LES DROITS D’ACCÈS AUX
ARBRES
La question de l’accès aux arbres et ses produits est d’une grande importance dans un contexte de forte
croissance démographique qui augmente la pression sur les ressources naturelles disponibles. Nous n’avons
pas seulement constaté une appropriation des arbres, mais aussi que les arbres ont acquis au fil du temps une
valeur monétaire.
7.1 L’APPROPRIATION INDIVIDUELLE DES ARBRES
A la question : à qui appartiennent les arbres qui sont dans les champs, la grande majorité des paysans
interrogés répondent : à nous. Une minorité répond à l’Etat.
L’évolution des systèmes de production avec l’intégration de l’arbre comme facteur de production a provoqué
un changement de statut de ce dernier. Il a cessé d’être depuis longtemps un bien communautaire et, depuis le
début des années 80, avec les changements des politiques forestières devenues moins répressives, l’Etat s’est
progressivement désengagé de la gestion des ligneux.
La pratique de la régénération naturelle a amplifié la tendance à la privatisation des arbres. Les vieux
peuplements naturels ont disparu et laissé la place à de nouveaux peuplements un peu moins naturels puisque
les paysans ont protégé ces arbres. Il y a un investissement qui autorise les paysans à les approprier. Quand les
paysans parlent des gao, ils disent très souvent mes gao comme pour affirmer leurs droits sur ces arbres.
Cette situation se traduit par un changement des conditions d’accès aux arbres. L’accès à certains ligneux et à
leurs sous produits est subordonné à une demande préalable auprès du propriétaire du champ.
Les arbres constituent aujourd’hui un capital et un facteur de production privatisé. Un paysan disait, l’arbre de ton champ,
c’est comme ta vache. C’est ainsi que lors du partage d’un champ d’héritage, on tient compte de la densité du
peuplement forestier.
Mais l’appropriation des arbres ne remet pas en cause leur caractère de ressource partagée. Les paysans
reconnaissent la prééminence de l’Etat sur les ressources et le droit d’accès des tiers notamment les éleveurs
transhumants. Il s’est développé au fil des années un partage de responsabilités entre l’Etat et les producteurs
dans le contrôle de l’accès aux ligneux.
7.2 TRANSACTIONS MONÉTAIRES ET ARRANGEMENTS AUTOUR
DES ARBRES
L’accès aux arbres se fait selon différentes modalités en fonction de l’objectif de l’exploitant (cueillette,
élagage, abattage, achat, etc.) et selon les espèces. On peut accéder à l’arbre :
• sur autorisation du propriétaire du champ sans contre partie ;
• à l’issue d’une transaction monétaire entre exploitant et propriétaire du champ;
• sur livraison d’un permis de coupe par les services forestiers ;
• de façon frauduleuse.
Les propriétaires de champs et l’Etat contrôlent l’accès aux ligneux. Ici, les chefs traditionnels et les
communautés ont perdu le droit de contrôle sur les arbres.
26 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
De nombreux acteurs exploitent les ligneux : paysans, vendeurs de bois, artisans, tradi- praticiens, éleveurs
locaux et transhumants, femmes, jeunes, etc. La marchandisation des arbres est la dynamique la plus récente en raison de
la forte régénération dans les champs.
Les arbres ont acquis au fil du temps une valeur monétaire. On observe plusieurs formes de transactions entre
« propriétaires d’arbres » et exploitants forestiers. Dans certains terroirs, il y a des vendeurs de bois qui
s’arrangent avec les paysans pour couper les arbres dans leurs champs. L’exploitation du bois est devenue une
source de revenus pour les jeunes au point d’endiguer le phénomène de l’exode. Dans le village de Ara Sofoua
dans le département de Magaria, les paysans ont affirmé que de nombreux jeunes s’adonnent à cette activité et
on compte une centaine de charrettes dans le village pour le transport de bois. Dans de nombreux villages,
situés le long des routes, se développe un marché de bois.
Les espèces alimentaires font l’objet de transactions aussi. Ainsi des pieds de néré, de dattier et de baobab
peuvent être vendus à des tiers. Par exemple, un pied de baobab coûte, selon sa taille, de 9.000 à 20.000
FCFA. Les baobabs sont vendus à des individus qui les exploitent pour leurs feuilles et leurs fruits. Nous
n’avons pas pu approfondir la question qui ont acheté et qui ont vendu, mais il y a des femmes parmi ceux
qui ont acheté. Un prix de 20,000 CFA pour un pied de baobab montre qu’il n’y a pas une relation entre le
prix et la valeur monétaire produite par cet arbre par la vente de ses feuilles. De même, leurs sous produits
(feuilles, fruits) peuvent être vendus avant la récolte. On a pu observer non loin de Mirriah des jeunes qui
récoltaient des feuilles de baobab. Ils avaient acheté les feuilles d’un baobab pour un prix de 4.000 CFA à
l’arbre et ils récoltèrent plusieurs sacs pour la vente à Zinder et dans d’autres villes plus éloignées.
Lors de la vente de terres, les espèces alimentaires font l’objet de transaction séparée. « La terre a son prix et l’arbre le sien »
disait un paysan. Il arrive souvent qu’un paysan vende la terre sans les espèces alimentaires qu’elles portent. Il
faut dire aussi que ces espèces n’ont pas qu’une importance alimentaire, elles sont également source de
revenus pour les paysans.
L’importance du parc agro- forestier a conduit le projet Aménagement des Formations Naturelles (PAFN) à
initier des marchés ruraux de bois basés sur l’exploitation du bois des exploitations paysannes. Cette action
remet en selle l’Etat à travers les services forestiers qui supervisent l’opération et « collectivise » l’exploitation
des ligneux à travers un comité de gestion villageois. L’opération est au stade expérimental dans le village de
Gaounawa que nous avons visité. Certains paysans sont sceptiques quant à la pertinence d’une telle initiative
dans la mesure où elle restreint la liberté d’exploitation individuelle et donne trop de pouvoirs au comité de
gestion.
Les artisans et les tradi- praticiens versent aux producteurs de l’argent pour accéder aux arbres. Les sculpteurs
qui fabriquent des mortiers et autres ustensiles achètent souvent des pieds d’arbres.
7.3 L’ACCÈS DES FEMMES AUX ARBRES ET À SES PRODUITS
Les conditions d’accès diffèrent en fonction des espèces et des produits et sous produits.
Concernant les espèces alimentaires, comme le baobab, les femmes peuvent être propriétaires par héritage ou
par achat. Elles ont un libre accès au bois mort dans les champs et à certains sous produits comme les gousses
de gao par exemple.
L’accès au bois se fait souvent par un détour des éleveurs. Ce sont les branchages coupés par les éleveurs que
les femmes ramassent. D’une certaine manière, il y a un compromis entre éleveurs et agriculteurs. Les
premiers coupent les arbres pour nourrir leurs animaux avec les feuilles, les seconds disposent du bois. Les
agriculteurs laissent les éleveurs couper les branches et à leur tour, ramassent le bois.
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 27
8. LES CONFLITS AUTOUR DES
ARBRES
L’exploitation des arbres donne parfois lieu à des conflits entre agriculteurs, exploitants et forestiers et entre
agriculteurs et éleveurs. Il faut souligner que les propriétaires des champs sur lesquels se trouvent les arbres
sont officiellement tenus de demander l’autorisation des services gouvernementaux de l’environnement pour
les couper. Dans la pratique, il y a très peu qui le font.
8.1 LA COUPE ABUSIVE
Dans certains terroirs en particulier proches des centres urbains où il y a une forte demande, la coupe abusive
du bois est importante. Elle est le fait d’exploitants forestiers qui profitent de la faible présence des paysans
sur les champs pendant la saison sèche pour couper les arbres. Dans certains cas, ils vont la nuit pour
commettre leurs forfaits. Lorsque les propriétaires des champs les surprennent, ils portent plainte auprès des
chefs de villages et de plus en plus chez les agents forestiers.
La coupe abusive peut être aussi le fait des gens du terroir. Dans ce cas, les propriétaires demandent que ça
cesse. Les auteurs sont réprimandés verbalement. On ne nous a pas signalé de conflits ouverts.
Dans le terroir de Kagna à une dizaine de kilomètres de la ville de Zinder, les paysans se plaignent de ce que
l’administration pénitentiaire de la prison de Zinder envoient les prisonniers escortés par des agents armés
pour couper les arbres dans les champs. Pour les paysans, l’Etat démontre par cet acte son droit sur les arbres.
8.2 CONFLITS AVEC LES ELEVEURS TRANSHUMANTS
Les éleveurs transhumants sont considérés comme les « grands coupeurs » des arbres. Il s’agit principalement
de transhumants moutonniers dont une grande partie vient du Nigeria. Pendant la saison sèche, le gao est
souvent la seule espèce sur laquelle on peut trouver du pâturage aérien. Il y a ici deux logiques en présence.
Les agriculteurs considèrent les gao comme leur propriété alors que les éleveurs les considèrent comme une
ressource partagée mais protégée par les services forestiers. Très souvent, les éleveurs paient des taxes de
permis de coupe délivrés par les services forestiers et cela dans un domaine privé. Cette pratique ne va pas
sans conséquences car dans certains villages, des conflits ont opposé agriculteurs et transhumants.
Dans ces conditions, malgré l’appropriation des arbres par les paysans, ces derniers sont compréhensifs parce
qu’ils reconnaissent le caractère partagé de ces ressources qui relèvent du domaine public de l’Etat. Il faut dire
aussi que les paysans (en particulier les femmes) profitent des élagages faits par les éleveurs pour
s’approvisionner en bois.
Les conflits sont plus fréquents avec les éleveurs moutonniers dont une majorité vient du Nigeria. Ils n’ont
souvent que très peu de contacts et de liens avec les agriculteurs. Ils s’arrangent avec les services forestiers, ce
qui leur donne le droit de couper les arbres sans se référer aux paysans.
28 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
9. UNE TYPOLOGIE DES
SITUATIONS ET DES TENDANCES
La typologie des parcs agroforestiers dans les 3M présentée en section 4.3 est basée sur la composition des
parcs. La typologie présentée dans cette section est différente, car elle est surtout basée sur les tendances et les
perspectives de développement. Par exemple, dans certaines situations la présence d’un parc de gao ne s’est
pas encore traduit, selon les producteurs, dans une amélioration de la fertilité des sols et une augmentation
des rendements agricoles, mais ailleurs la perception des producteurs est que leur parc de gao a déjà eu des
effets positifs sur la fertilité et les rendements. Malgré la forte dominance du gao dans la RNA dans les 3M, la
situation n’est donc pas homogène. Nous distinguons 4 situations : la RNA avec cultures maraîchères dans les
cuvettes; la RNA avec élevage ; la RNA sans intensification agricole et la RNA avec transition vers un
système de production plus intensive.
9.1 RNA AVEC CULTURES MARAÎCHÈRES DANS LES CUVETTES
La région de Zinder est caractérisée par la présence de centaines petites et grandes cuvettes. Les dunes et les
cuvettes s’alternent. Dans les cuvettes, on cultive surtout du riz et de la canne à sucre, mais aussi de la patate
douce, du manioc et des arbres fruitiers (papayers, dattiers et manguiers). Les cuvettes sont souvent entourées
des dunes sur les quelles on trouve un assez jeune parc de gao.
Figure 12. Cuvette avec dattiers, manguiers, manioc, canne à sucre et riz
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 29
La présence des cuvettes est un atout important et là où elles ne tarissent pas et la nappe d’eau est peu
profonde en saison sèche, les paysans ont développé avec ou sans appui de l’extérieur, des systèmes de
production complexes et productifs. Les revenus que les paysans tirent des cultures maraîchères sont parfois
importants, ce qui les permet de combler des déficits céréaliers. Les cultures maraîchères réduisent
probablement la pression sur le parc agroforestier (cas du village de Tassaou dans le département de Kantché)
et bon nombre de jeunes restent au village, car les revenus des cultures les permettent de gagner de l’argent.
Lors de notre passage à Tassaou quelques hommes et jeunes étaient en train de récolter des poivrons car les
commerçants nigérians viendraient chercher la récolte ce jour (10.000 CFA par sac de poivron).
Nous avons rencontré des cuvettes asséchées sans puits ou avec des puits éboulis ; des cuvettes asséchées
avec des baobabs ou des palmiers doum ; des cuvettes avec une forte densité d’arbres fruitiers sans cultures
maraîchères ; des cuvettes avec arbres fruitiers et cultures maraîchères. Il y a tant de situations différentes,
mais une chose semble certaine, il y a un potentiel à développer comme le montre l’exemple de Tassaou.
Dans le village de Tassaou le périmètre comptait plusieurs puits creusés par ANPIP et les jeunes irriguaient
les cultures à l’aide des pompes à pédales. Ils produisent 4 récoltes par an.
Figure 13. L’utilisation d’une pompe à pédales facilite l’irrigation
9.2 RNA AVEC ELEVAGE
Raison (1988) remarque que « force est de constater que, quelles que soient ses qualités éminentes, le parc à
F.albida ne suffit pas à lui seul à assurer la reconstitution de la fertilité. Son efficacité n’est complète que si son
association avec le troupeau est elle aussi complète ».
30 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
Nous avons constaté que le parc de F.albida est surtout bien développé dans les villages des agro-pasteurs
peuls et touaregs buzu. Le village de Tchiro Bougagé (département de Kantché) en est un bon exemple. Le
parc produit des gousses et des feuilles pour les troupeaux (en stabulation partielle lors de l’hivernage) et leur
fumure permet de bien fertiliser les sols, ce qui se traduit dans des rendements céréaliers élevés (bon niveau
de sécurité alimentaire) et dans une bonne production de résidus de récolte.
Figure 14. Le parc à Tchiro Bougagé : village tuareg-buzu
Ce constat est intéressant, car il y a une tendance à associer les agro-pasteurs avec la dégradation de la
végétation, mais cela n’est pas le cas dans quelques villages visités.
9.3 RNA SANS INTENSIFICATION AGRICOLE
Les terroirs sans intensification agricole sont des terroirs où le parc à F.albida est peu développé ou bien développé, mais
encore assez jeune. Par exemple, dans le village de Kirgui Haoussa près de Matameye, le parc à F.albida est assez dense, mais
encore jeune et la perception des villageois est que la fertilité des sols et les rendements céréaliers continuent à diminuer. L’autre
handicap est que le jeune parc ne produit pas encore suffisamment de fourrage pour le développement de
l’élevage.
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 31
Figure 15. Le jeune parc de gao à Kirgui Haoussa n’a pas encore
produit toutes ses bénéfices
D’une manière générale, le système de culture est principalement constitué par le système associatif: mil,
sorgho, niébé, mil-niébé, mil-arachide et sorgho-arachide sans rotation ni jachère.
Les arbres constituent la seule diversification des moyens de subsistance tirés sur l’environnement immédiat
en dehors des cultures annuelles. Ce système de RNA sans intensification agricole se différencie du système avec
diversification des modes et moyens de production ; dans ce dernier cas, les populations ont d’autres sources de subsistance et de
revenus et en général, la pression sur les ligneux est moindre.
Comme dans bien d’endroits le parc à F.albida est encore assez jeune, on trouve des cas de RNA sans
intensification agricole presque partout dans les 3M.
9.4 RNA AVEC TRANSITION VERS UN SYSTÈME DE
PRODUCTION PLUS INTENSIVE
Ce système de régénération naturelle assistée est aussi un cas de figure rencontré dans les départements de
Kantché et Mirriah principalement dans la frange nord de ces départements. Il se caractérise par une
apparition graduelle des ligneux à bas âge, mélangés à ceux à âge moyen. La densité est moins importante comparée
à RNA avec élevage et intensification agricole ; ce système suit le gradient pluviométrique et pourrait marquée la phase transitoire
vers un système de production intensive. En général, dans ce genre de système, les populations bien que reconnaissant le rôle
de l’arbre sont en phase de réplication des informations ou de ce qu’ils ont vu dans d’autres contrées.
32 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
10. PERSPECTIVES D’AVENIR
Le phénomène de la RNA dans les 3M a atteint une échelle impressionnante que nous estimons à environ 1
million d’hectares. En comparant la situation des systèmes de production dans cette région il y a 20 ans, il nous
paraît justifié de parler d’une mutation. Mais quel pourrait être son avenir ou plutôt ses avenirs dans un contexte
caractérisé par une forte densité de la population et un taux de croissance démographique d’environ 3% par an.
Et s’il y avait quelques années de sécheresse consécutives, qui poussaient les plus pauvres à couper plus d’arbres
pour survivre? Est-ce que le processus d’intensification agricole a déjà atteint ses limites ou non ?
10.1 RNA DANS UN CONTEXTE D’UNE FORTE CROISSANCE
DÉMOGRAPHIQUE
L’observation générale dans les sites visités est que la RNA est très
importante dans les terroirs densément peuplés. Afin de répondre aux
besoins croissants en produits forestiers ligneux et non ligneux, et du fait que
l’arbre dans cette partie du Niger n’existe que dans des champs privés, les
populations s’adonnent à la protection de la régénération naturelle et cela d’une
manière intensive. Dans le passé, le défrichement lors des préparatifs
des champs était systématique comme il y avait encore des réserves
d’espaces boisés communautaires. Avec l’augmentation de la
population, le besoin en terre de culture augmente. Les paysans
étaient et sont obligés de laisser des arbres dans leur champ afin de
satisfaire leurs besoins.
La RNA représente une recapitalisation des exploitations agricoles et il est fort probable que ce processus
continuera. Néanmoins il y a des dangers qui menacent le processus :
• la croissance démographique a incité la population à la protection de la régénération sur leurs champs de
culture, mais en même temps une croissance démographique rapide et continue menace les acquis. Presque
partout les interviewés ont souligné qu’ils produisent plus et qu’ils mangent souvent mieux qu’il y a 20 ans,
mais qu’ils ont aussi beaucoup plus de bouches à nourrir, ce qui a dilué les gains. Il y a une conscience
générale que la forte croissance démographique constitue un problème et les données de
recensement le confirment. La population de la région de Zinder a doublé entre 1977 et 20019 :
1977 1 million d’habitants
1988 1,4 million
2001 2 million
Selon les projections démographiques la population de la région évoluera comme suite :
2020 3,8 million
2030 4,7 million
2050 7,7 million
9 Guengant et Banoin (n.d. : 64) . Les chiffres de 1977, 1988 et 2001 sont basés sur les recensements démographiques ; les chiffres pour les autres
années sont basés sur une projection de la population avec un hypothèse de 5 enfants par femmes.
Dans le village de Tapkin Magaria, Mr Harouna
Mahamadou affirmait que il y a vingt ans, il
n’existait que quelques pieds de S. birrea, mais
grâce à nos efforts d’entretien et de
protection de la RNA, nous avons beaucoup
d’arbres dans nos champs pour nos divers
besoins. Nous comptons continuer dans cette
dynamique ».
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 33
La RNA, l’intensification agricole et la diversification des sources de revenus ont permis de gagner du temps.
Il s’agit d’un acquis et d’un dynamique très positif qui est encore trop mal connu. Nous sommes de l’avis que
dans beaucoup de villages les limites de l’intensification n’ont pas encore été atteintes, mais il est important
d’accélérer le processus d’innovation dans les systèmes de production et de diversifier l’économie rurale et
urbaine10.
• en 2005 les arbres ont permis à beaucoup de personnes de survivre les effets de la sécheresse, mais
plusieurs années de sécheresse consécutives pourraient fragiliser les acquis en matière de la RNA.
10.2 L’EXPLOITATION DE LA RNA
L’exploitation de la régénération naturelle assistée dans les terroirs villageois est faite de manière très
contrôlée par la population. Dans tous les villages visités, il nous a été rapporté que personne n’a le droit de couper
l’arbre dans le champ de quelqu’un qu’avec la permission du propriétaire. Dans la région de Maradi on trouve des
comités villageois de surveillance de la RNA, car il y a des villages qui ne la pratiquent pas. Dans les 3M, la
RNA est quasi-générale et tout le monde protège les arbres sur ces champs, ce qui a réduit la nécessité de
créer des organisations villageoises pour la protection des arbres.
La dynamique observée dans cette zone est systématique en terme de protection de la RNA. Il est difficile de
trouver dans un village quelqu’un qui ne protège pas les arbres.
En terme d’exploitation pour divers usages, plusieurs cas de figures se présentent :
• Exploitation pour le bois de chauffe : ce sont en général les femmes, les enfants et parfois les chefs de
famille qui s’adonnent à cette activité pour répondre aux besoins de la famille en bois énergie. Avec une
densité humaine, la plus forte du Niger, il est à penser que la quantité de bois exploitée pour cet usage est
très importante. Comme il n’existe pratiquement pas de pieds morts, le bois de chauffe vendu à Zinder est
presque toujours du bois frais et une bonne partie du bois vendu est du gao. Des chiffres manquent pour
estimer la quantité de bois prélevée dans les champs (issus de la RNA) et utilisée chaque jour pour les
besoins des familles très nombreuses. Mais il est rassurant que le temps de collecte de bois de chauffe à
diminué fortement depuis le début des années 80, ce qui a allégé les tâches des femmes.
• Exploitation pour le bois de service : la confection des maisons (en paillote comme en banco), les
ustensiles de cuisine et les outils aratoires est faite à base du bois des espèces ligneuses prélevé dans les
champs de culture. Aussi, la quantité devrait être importante pour la satisfaction des besoins de la
population.
• Exploitation pour la vente : notre source de revenus est basée sur le prélèvement du bois que nous
vendons dans les marchés de Bandé, Magaria et même Zinder affirment les populations de Gaounawa dans
le Département de Magaria lors d’un entretien dans le cadre de cette étude. Cette affirmation a été répétée
dans plusieurs villages visités ; c’est-à-dire que les populations rurales gèrent la RNA non pas seulement
pour l’esthétique du paysage ou pour des services écologiques mais aussi et surtout pour la satisfaction des
besoins immédiats de leurs foyers. Les recettes issues du bois prélevé et vendu servent aux populations de
faire face à plusieurs préoccupations économiques et sociales (contribution lors des baptêmes, mariages,
décès, aides aux nécessiteux, etc.).
Plusieurs interviewés ont souligné que surtout les familles pauvres bénéficient de l’exploitation des arbres.
• exploitation des produits fourragers : l’exploitation du fourrage aérien des ligneux est une pratique très
répandue dans les départements concernés ; comme il n’existe pratiquement pas d’aires de pâturage et avec
10 Une bonne circulation des produits est freiné par la présence de nombreux postes de contrôle le long des axes de circulation. Une diminution
des contrôles accélérera la circulation des produits, réduira les coûts de transaction et accélérera la croissance économique.
34 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
l’augmentation du nombre de bétail11 dans les villages, la seule voie de salut pour subvenir aux besoins des
animaux est le recours aux feuilles, gousses et fruits de nombreuses espèces ligneuses présentes dans les
terroirs.
• exploitation des produits pour la pharmacopée traditionnelle : parce que les facilités sanitaires sont
insuffisantes dans beaucoup de villages visités et l’habitude culturelle des paysans, le recours aux produits
forestiers pour les divers soins de la population et de leurs animaux est très courante. Regorgeant
différentes espèces médicinales, ce bassin constitue la source principale d’approvisionnement en produits
pharmaceutiques traditionnels de plusieurs autres régions du Niger.
De part ces usages, il ressort que l’exploitation de la RNA dans cette zone est une activité quotidienne ; couplée avec le
nombre très important des populations, l’on peut imaginer qu’au rythme actuel d’exploitation, des efforts continus sont nécessaires
par ces mêmes populations afin de maintenir un équilibre entre le potentiel exploitable et la satisfaction des besoins.
A présent il est difficile de donner une valeur monétaire aux différents revenus tirés de l’exploitation de la
RNA12.
10.3 MARCHÉS RURAUX FORESTIERS ET LA RNA
Les marchés ruraux forestiers mis en place dans les parcs agroforestiers ont pour objectif principal de
promouvoir la gestion durable des parcs agroforestiers villageois à travers une exploitation soutenue des
diverses ressources et d’améliorer les conditions de vie des populations locales tout en assurant l’équilibre
agronomique qu’ils apportent au sol.
Les propositions des quotas applicables pour l’exploitation de bois-énergie portent principalement sur les
essences dominantes, avec accessoirement des prélèvements d’essences secondaires. A l’échelle de chacun des
marchés ruraux installés ou en voie, la base principale repose sur les points suivants (PAFN, 2005):
• une vitesse moyenne de reconstitution des branches exploitées d’environ 9 ans ;
• les volumes sur pied des arbres et des branches de houppier calculés à l’issue des résultats de l’inventaire ;
• un choix des options de quota équivalent à 50% du volume des branches exploitables (soit une branche sur
deux) auxquels s’ajoute un prélèvement de 5% des volumes des arbres (sujets surannés, malades, tarés et
chablis) ;
• le quota annuel n’est qu’indicatif et est évalué sur la base d’une exploitation régulière sur les 9 années de la
rotation. En fonction des résultats des campagnes agricoles, il pourra être revu pour permettre aux
exploitants de satisfaire à leurs besoins prioritaires.
Ainsi, chaque propriétaire de champs retenu pour l’exploitation sera responsable de la coupe du bois dans son
(ses) champs. Le respect des normes techniques et du quota est impératif.
Il est important de rappeler trois principes directeurs ci-dessous qui accompagneront l’application des
directives proposées :
• avoir à l’esprit que les ressources forestières des terroirs cultivés, au-delà des enjeux liés à leur exploitation
comme bois-énergie, doivent être considérées aussi et surtout sous l’angle de l’équilibre agronomique
qu’elles apportent au support productif qu’est le sol (équilibre écologique, protection et fertilisation) ;
• pour leur gestion rationnelle, une approche intégrée, écologique et reconnaissant leurs relations réciproques
avec les composantes des systèmes pastoraux et agricoles, doit être adoptée.
11 Dans les villages visités, il a été rapportée (dans la majorité des cas), une augmentation du nombre d’animaux et un changement de la
composition du cheptel ; les bovins ont tendance à remplacer les petits ruminants ce qui est un signe d’augmentation des revenus.
12 Il serait très utile de faire une étude sur ce sujet, par exemple sous forme de PhD.
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 35
• réduire autant que possible les effets négatifs de la mise en culture et des pratiques pastorales sur la
régénération des principales essences : respect des semis lors des sarclages, accompagnement des jeunes
sujets par des techniques sylvicoles ou de régénération naturelle assistée, parcage dans les champs non
exploités pour faciliter la germination des graines pré-traitées avec le suc gastrique des animaux
Au vu des objectifs et des principes directeurs sous-tendant ces marchés ruraux, il ressort que théoriquement les dispositions
contenues sont claires pour assurer une exploitation rationnelle et des garde-fous pour éviter les mécontentements éventuels. Il est
coutume de dire que la théorie est facile mais la pratique est difficile ; en prenant en compte le contexte socio-économique des
populations, il serait difficile de respecter les règles prescrites sans pour autant avoir des débordements tant du point de vue du
quota exploitable et de la durée de la rotation sur la base des parcellaires établis.
Aussi, pour permettre une exploitation rentable aux propriétaires des champs, il serait judicieux et même raisonné
de donner libre choix à chacun de couper ce qui lui convient (avec le respect des règles de l’art) et de vendre sur le lieu indiqué.
Cela permettrait aux propriétaires de se sentir responsabilisés du point de vue de la gestion de la ressource
qu’il a protégée avec beaucoup de peine.
Lors des entretiens avec les populations, il ressort que :
• la population de Gaounawa, où l’expérimentation avec un marché forestier basé sur l’exploitation de la
RNA vient de commencer, a beaucoup d’incertitudes. Le système de rotation n’arrange pas, car ceux qui ne
se trouvent pas dans la zone qui sera exploitée cette année et qui ont besoin de l’argent,
souhaitentégalement exploiter leurs arbres. Une partie des revenus de la vente est mis dans une caisse
communautaire, mais cela n’arrange pas ceux dont les arbres ont été exploités.
• les paysans individuels sont tout à fait capables de bien gérer leurs arbres et de les exploiter selon leurs
besoins.
36 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
11. QUELQUES CONCLUSIONS ET
RECOMMANDATIONS
11.1 CONCLUSIONS
1. La perception des décideurs politiques, des experts nationaux et internationaux et de la population
urbaine, est souvent que l’environnement au Sahel en général, et au Niger en particulier, est soumis à un
processus de dégradation continue. Cette étude rapide dans une partie de la région de Zinder avec les plus
fortes densités de la population du pays, montre le contraire et confirment l’hypothèse de Boserup, qui
regarde une augmentation de la pression de la population sur les ressources disponibles comme un
facteur qui induit une intensification agricole (Boserup, 1965)
2. La protection et la gestion de la régénération naturelle (RNA) par les producteurs sur les champs de
culture dans la région de Zinder est un phénomène réel, dont l’ampleur est spectaculaire (environ 1
million ha). L’importance de la régénération dépasse de loin les plantations artificielles.
3. Il ne reste que quelques petites formations naturelles dans les 3M, presque tous les arbres se trouvent sur
les champs de culture sous forme de parcs agro-forestiers avec une forte dominance de F. albida.
4. C’est surtout la crise écologique et économique des années 70 et 80 qui a incité les producteurs à investir
systématiquement dans une protection et une gestion des arbres et ainsi ils ont ‘construit’ des nouveaux
parcs agroforestiers et des systèmes de production plus complex et plus productifs. Ces efforts de la
population ont été facilités et appuyés par une évolution des politiques nationales (après l’Engagement de
Maradi de 1984) et par quelques projets (voir 5.4).
5. Les villageois protègent et gèrent les arbres car dans leur perception ils ont un droit exclusif sur les arbres
qui se trouvent sur leurs champs (appropriation individuelle). Avant ils considèrent que les arbres
appartenaient aux forestiers (à l’Etat), mais cette perception a changé dans les années 80. Il est difficile
d’en identifier les causes. D’une part les politiques nationales sont devenues plus incitatives (plus grande
participation de la population dans les activités de développemen et un effort d’informer la population de
la crise écologique et des solutions techniques), et d’autre part il y a eu un affaiblissement et un
désengagement de l’Etat à cause des crises économiques et politiques. A présent il n’y a presque plus
d’agents forestiers sur le terrain dans les trois départements étudiés.
6. Les parcs à F. albida donnent un appui à l’agriculture (maintien et amélioration de la fertilité des sols) et à
l’élevage (fourrage) ; ainsi ils ont permis une intensification agricole et une recapitalisation des
exploitations agricoles. Ceci n’est pas encore le cas dans les villages avec des peuplements jeunes ou peu
denses (RNA sans intensification agricole ou dans une phase de transition vers l’intensif).
7. Dans les années 60 et 70 il y avait encore des vieux pieds de F. albida dans beaucoup de villages, mais ils
ont presque tous disparu. La « construction » de nouveaux parcs de F. albida a été réalisée par les
populations dans une période relativement courte (20 à 25 ans).
8. Les arbres ont réduit la vulnérabilité de la population aux années de sécheresse (collecte de feuilles et de
fruits ; vente de bois ; fourrage pour le bétail).
9. La majorité des interviewés considère que leur niveau de bien-être s’est amélioré au fil des années. Dans
leur perception il y eu une amélioration de l’environnement (plus d’arbres, moins de vent de sable), une
augmentation des rendements agricoles (amélioration de fertilité des sols ; réduction de l’utilisation de
bouse de vache comme combustible ; les arbres protègent les cultures contre la force des vents, ce qui
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 37
s’est traduit dans une réduction du nombre de semis), une réduction de la vulnérabilité à la sécheresse (les
familles pauvres ont accès aux arbres qu’ils exploitent et vendent) ; un allègement de la corvée de bois
(réduction substantielle du temps qu’il faut aux femmes et aux filles pour la collecte de bois de feu) et une
augmentation des sources de revenu (transport et vente de bois et commerce de produits forestiers).
10. Les conditions macro-économiques et macro-politiques au Niger entre 1985 et 2000 étaient peu
favorables et il est surprenant que malgré ce cadre défavorable, les paysans ont tranquillement continué à
« construire » des parcs agroforestiers. Ils ont créé des situations « gain-gain », car ils ont amélioré leurs
revenus et en même temps leur environnement.
11.2 RECOMMANDATIONS
Les recommandations visent surtout à renforcer les acquis en matière de la RNA, qui sont si importants dans
la région de Zinder et dans certaines régions du Niger. Malgré l’échelle unique de la RNA au Niger, il faut
considérer ces acquis comme fragiles.
1. Il serait judicieux de mettre un plus grand accent dans la politique forestière sur la promotion de la
régénération naturelle sur les champs de culture par les paysans, plutôt que sur la plantation d’arbres
(moins coûteux et plus d’impacts).
2. Il est important de formaliser dans la nouvelle loi forestière (ou code d’environnement ?) que les paysans
ont un droit exclusif aux arbres qui se trouvent sur leurs champs avec un droit d’accès aux tiers.
3. Il faut éviter de créer des marchés ruraux forestiers dans les parcs agro-forestiers car les paysans sont
parfaitement capables d’exploiter les arbres sur leurs champs et d’organiser leur vente quand ils en ont
besoin. Il faut envisager une politique fiscale locale appropriée.
4. Il est urgent de développer et de mettre en oeuvre une politique démographique pour diminuer le taux de
croissance actuel, qui est parmi les plus élevés en Afrique et au monde et qui fait doubler la population
environ chaque 25 ans.
5. Dans le souci d’augmenter la production agro-sylvo-pastorale, de réduire la vulnérabilité des populations
aux années de sécheresse et de diminuer la pression sur le parc agroforestier, il est recommandé
d’élaborer un plan de réhabilitation des nombreuses cuvettes dans la région de Zinder,
6. Il est important de stimuler le développement de l’élevage intensif dans la région, qui permettra une
meilleure fertilisation des champs. La plus grande contrainte au développement de l’élevage n’est pas la
disponibilité de fourrage, mais plutôt le manque d’eau pendant la saison sèche.
7. Il est important d’augmenter la connaissance des producteurs et des productrices des possibilités
d’intensification agricole en s’appuyant sur un programme de visites d’échanges et des voyages d’étude
qui vise à montrer des innovations locales, de bonnes pratiques et des cas de succès réalisés par des
producteurs ou par des chercheurs dans les mêmes conditions agro-écologiques.
38 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
RÉFÉRENCES
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ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 39
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40 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
ANNEXE 1 : PERSONNES
RENCONTRÉES
1. Mr Rachidi Harouna Directeur Régional de l’Environnement de Zinder
2. Mr Yahaya Yandaka, Gouverneur de la Région de Zinder
3. Mr Sani Mahaman Lawan, Directeur du projet SOS Sahel CRAC-GRN, Zinder (PAGCRSPII)
4. Mr. Mahaman Almadjir, Chef de Service départemental de l’Environnement de Magaria
5. Mr. Laouali Chaibou, Chef de poste forestier de Wacha
6. Mr Lamo Saley , Chef de Service Départemental de l’Environnement sortant de Matamèye
7. Mr Ousmane Gado, chef de Service Départemental de l’Environnement entrant de Matamèye
8. Le personnel de SOS Sahel à l’antenne de Zinder
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 41
ANNEXE 2 : GUIDE D’ENQUÊTE
Lors de notre visite à Zinder au début du mois de février nous avons constaté une très forte régénération de
la végétation sur les champs de culture. Cette régénération est dominé surtout par Faidherbia albida et dans
certaines zones par Prosopis africana .
Il est surtout important d’identifier pourquoi les villageois ont commencé à protéger et à gérer les arbres dans
les années 80. Il n’y a peut être pas une seule explication, mais plusieurs :
• la crise écologique
• la perception qu’ils ont un droit exclusif sur les arbres sur les champs
• la faiblesse de l’état après le décès du Président Kountché
• des changements dans les politiques nationales (la conférence de Maradi en 1984)
Comprendre le pourquoi est une chose…mais il est aussi important de savoir comment les villageois gèrent
leurs arbres…à qui ces arbres appartiennent…et qui ont accès aux produits (bois de feu et produits forestiers) ?
Les droits d’accès et de propriété des femmes ? Les droits d’accès des éleveurs ? Fréquence et gestion des
conflits ?
CONTEXTE
Les projets exécuté ou en exécution à Zinder (Magaria, Matameye et Mirriah) depuis 1980 avec une
composante foresterie ou énergie domestique.
La perception des agents du service des Eaux et Forêts concernant :
• l’évolution de la végétation (densité et composition ; zones)
• l’évolution du prix de bois de feu à Zinder (données quantitatives ?)
• l’évolution de l’approvisionnement du bois de feu à Zinder (zones d’approvisionnement ; changements
dans les espèces vendus ;……)
Au niveau des villages :
• nom
• coordonnées GPS
• distance de Zinder ou d’un chef-lieu
• distance d’une bonne route
• distance jusqu’à des formations naturelles hors des champs de culture
• nombre d’habitants
• nombre d’interviewés par genre
RNA observée
Plantation d’arbres (essences…importance relative)
42 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
Pépinière villageoise et/ou pépinières individuelles
L’évolution de la végétation selon les villageois
• nombre d’arbres/arbustes
• espèces (changements dans la composition de la végétation)
S’il y a RNA….
• depuis quand les villageois ont commencé à protéger les arbres ?
• pourquoi ?
• incitations ?
– la crise écologique des années 80 ?
– changements dans la politique nationale ?
– changements dans le comportement et l’appui des services forestiers ?
• contraintes ?
– divaguation du bétail
– transhumance
– autres
La protection des arbres/arbustes
• par les paysans individuels ?
• par des groupes organisés à cette fin ?
Si par des groupes…
• comment-se sont-ils organisés ?
• qui sont membres ?
• règles et comment enforcés?
Conflits autour des arbres ?
• entre qui ?
• fréquence (stable, en augmentation ou en diminution ?) et comment réglé ?
Qui sont propriétaires des arbres ?
• hommes
• femmes
Comment les femmes bénéficient de la RNA ?
• réduction des efforts de collecte ?
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 43
• propriétaires des arbres ?
• changements dans leur accès aux produits forestiers ?
Est-ce qu’il y a un marché d’arbres (vente et achat) ?
• Si oui,
– quels espèces
– importance de ce marché
– les prix
– qui achètent et qui vendent?
Les droits d’exploitation des arbres
Changements dans les droits d’accès ?
RNA et commercialisation (si possible quantifier : combien de personnes/quantités/prix)
• bois de feu
• bois de construction
• fourrage
• produits artisanaux
• produits pharmacopées
Les arbres et les objectifs millénaires
• réduction de la pauvreté
• réduction de la faim (2004/2005)
• amélioration de la nutrition
• amélioration de l’environnement
Impacts sur l’agriculture ?(changement du système de production ? ; quelle serait la densité optimale par hectare ?…).
Impacts sur l’élevage ?
Impacts sur la fertilité des sols ?
Impacts sur le micro-climat ?
Autres impacts perçus ?
Le comportement de la nappe phréatique du village au fil des années ?
44 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
ANNEXE 3 : SITUATION AGROÉCOLOGIQUE
DE LA RÉGION DE
ZINDER ET LES DÉPARTEMENTS DE
MATAMÈYE (KANTCHÉ)13,
MAGARIA ET MIRRIAH
La région de Zinder est divisée en trois zones agroécologiques qui sont :
• la zone agricole : celle-ci est située entre les isohyètes 400 et 600mm et couvre les départements de
Matamèye, Magaria et Mirriah. Les activités agricoles y dominent. Le couvert végétal est constitué des
combretacées, mimosacées, caesalpiniacées et des herbacées. Les parcs agroforestiers y sont très importants
et ils sont surtout dominés par Faidherbia aida ou gao, mais dans certains endroits aussi par Prosopis africana,
baobab (Adansonia digitata), Piliostigma reticulata ou des palmiers doum.
Les menaces qui pèsent sur cette zone du point de vue environnementale sont : agriculture, défrichement
anarchique, émondage des arbres pour l’alimentation de bétail et les feux de brousse occasionnels. Ces
phénomènes ne vont pas sans conséquences sur l’environnement ; c’est ainsi que la formation des glacis et
des dunes de sable lyriques altèrent dangereusement le couvert végétal. Ce qui avait entraîné une
déperdition des terres en termes de superficies. Le cri d’alarme est qu’il y a un abaissement de la fertilité des
sols dans certains endroits, disparition de l’habitat de la faune et la réduction de l’apiculture.
DÉPARTEMENT DE MAGARIA
Le département de Magaria comporte trois zones agroécologiques à savoir : la zone nord, nord-est ; la zone
centre et la zone sud.
• la zone nord, nord-est a un couvert végétal à dominance arbustive avec quelques buissons du type sahelodésertique.
C’est le domaine de la végétation arbustive à dominance herbacée où le Leptadenia pyrotechnica
constitue l’espèce colonisatrice.
• La zone centre qui se trouve à cheval entre la zone nord et la zone sud. La végétation naturelle est
composée essentiellement de peuplement de F. albida sur sol sableux, de Piliostigma reticulatum dans les
anciennes jachères et quelques peuplements de Sclerocarya birrea et Balanites aegyptiaca disséminés ça et là. La
majorité de la population du département est concentrée dans cette zone qui connaît actuellement une
exploitation du potentiel ligneux en faveur de l’agriculture, de l’élevage et besoins énergétiques.
• La zone sud était celle du boisement naturel dense où les espèces dominantes sont du type sahélosoudanien
et soudanien. Le couvert végétal est constitué principalement du F. albida, Lannea acida, Sclerocarya
birrea, P. africana, Ficus sp., Parkia biglobosa, etc…
13 A l’issue de la décentralisation, le Département de Matamèye a changé de nom pour Kantché qui était le nom du seul canton dans ce
Département
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 45
La régénération naturelle dans cette zone est très encourageante et les producteurs ruraux s’y mettent pour la
favoriser.
Le prélèvement du bois vert sur pied (qui est inévitable, car il n’y a pas d’autres ressources énergétiques)
constitue la menace de dégradation de ce milieu.
Les ressources forestières sont aussi composées essentiellement de 3 formations végétales :
• Savane arborée à dominance F. albida et Prosopis africana associées à des espèces herbacées typiques telles
que Eragrostis tremula et Andropogon gayanus sur sols hydromorphes, vertisols et sols peu évolués sur
formations sableuses. Dans les bas-fonds, on y trouve du ronier (Borassus aethiopum) et doumier (Hyphaene
thebaïca).
• Savane arbustive à dominance Leptadenia pyrotechnica et Acacia senegal associées à Cenchrus biflorus sur les sols
peu évolués et les sols ferrugineux et sols hydromorphes.
• Les forêts classées, au nombre de trois couvrent une superficie de 1380 ha et sont localisées à Dawanbaye
(180 ha), Tchédia (250 ha) et Karbalé (950 ha)….mais n’existent que de nom.
Toutes ces ressources sont utilisées pour le bois de feu, d’oeuvre et de service, la cueillette, le charbon et la
pharmacopée traditionnelle.
En outre, une partie de l’alimentation du bétail est assurée par la biomasse aérienne des ligneux.
DÉPARTEMENT DE MIRRIAH
Le département de Mirriah comporte deux zones agroécologiques à savoir : la zone nord et la zone sud.
La zone nord est une zone agropastorale avec un potentiel ligneux composé principalement des épineux
comme : Balanites aegyptiaca, Acacia nilotica, Acacia raddiana, A. senegal, A. seyal, F. albida et bien d’autres espèces.
Quant à la zone sud, on y trouve le F. albida comme espèce dominante suivie d’Acacia nilotica autour des
mares, le rônier et le doumier se rencontrent principalement dans les cuvettes. Dans les parcs agroforestiers,
on y trouve en plus de ces espèces, d’autres espèces comme le baobab, le tamarinier, P. reticulatum, etc…
DÉPARTEMENT DE KANTCHÉ (MATAMEYE)
Le département de Kantché est composé de deux grandes zones agroécologiques à savoir : la zone sud et la
zone nord, nord-est. C’est un arrondissement essentiellement agricole et comporte d’importants parcs
agroforestiers. Dans la partie sud, on y rencontre des parcs à P. biglobosa, F. albida et P.africana et bien d’autres
espèces éparpillées dans les champs. Il existe deux forêts classées :
• la forêt de Takieta qui est à cheval entre Mirriah et Matameye ; elle semble assez dégradée ;
• la forêt de Dezga (665 ha) est la plus dégradée. Actuellement, plus de la moitié est transformée en champs.
Il existe néanmoins des peuplements importants de rôniers et de doumiers. Des vieux sujets de beaucoup
d’espèces sont encore présents, mais la régénération naturelle y est presque inexistante.
La partie nord, nord-est est à dominance combretacées notamment l’espèce Boscia senegalensis et du P.
reticulatum. Des peuplements de P. africana et du F. albida sont observés dans les champs de cultures. Il faut
noter que dans cet arrondissement, il n’existe pratiquement pas de jachère.
Des peuplements d’Anogeissus leiocarpus sont observés dans la mare de Harba.
Les bois de villages sont importants dans ce département et on en compte 35 totalisant 265 ha (SDE, 2005).
46 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
ANNEXE 4 : EVOLUTION DE LA
PLANTATION D’ARBRES DANS LA
RÉGION DE ZINDER
Dans la région de Zinder d’une manière générale, trois (3) périodes ont marqué la production des plants et
leur plantation dans les différentes zones par les différents projets intervenant:
• La période de 1984-1991 marque une évolution progressive de la production des plants. Cette période a
connu d’importants projets de reboisement notamment le Projet Forestier IDA (avec la mise en place de
65 minis pépinières collectives), le Projet Utilisation des Sols Forestiers (PUSF), le Projet de Lutte Contre
l’Ensablement des Terres de Cultures dans les départements de Zinder et Diffa (Projet NER/ …), etc. et
l’apport du Programme Intérimaire de Reboisement (PIR) mis en place par l’Etat.
Dans cette région, comme partout ailleurs, la ferme volonté politique de lutter contre la désertification par les
actions de reboisement (l’Engagement de Maradi, le PIR, les projets pour ne citer que ceux-là) et les efforts
énormes d’investissements des partenaires au développement expliquent en partie cette évolution progressive
de la production des plants ;
• La période de 1992 – 1999, où il est constaté une baisse dans la production des plants dont la courbe est
caractérisée par une allure irrégulière, rappelant les difficultés socio-économiques et politiques que le pays
ait connues ;
• La période 2000 – 2002 accuse une hausse de la production des plants et de façon progressive. Cette
situation peut s’expliquer par le regain d’intérêt de l’Etat pour la réhabilitation de l’environnement à travers
le Programme Spécial (PS). Au cours de cette période, le pic est atteint dans cette région en 2002 avec une
production de 2.637.289 plants.
Quant aux plantations linéaires et en blocs, elles ont été faites par différents intervenants.
Les plantations en bloc réalisées de 1984 à 2002 dans la région de Zinder couvrent une superficie totale de
4099 ha. L’essentiel des réalisations a été fait par les projets IDA et PUSF, le projet lutte contre l’ensablement
des terres de cultures dans les départements de Zinder et Diffa, le projet PADEL, le PIR, le programme
spécial et les collectivités.
Les plantations linéaires réalisées dans la région s’évaluent à 4360 km. Elles sont composées principalement
des plantations le long des artères des villes et villages, le long des couloirs de passages des animaux, des brisevents
et haies vives.
ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER) 47
Figure 16. Tendance évolutive des plantations en bloc (en ha)
dans la région de Zinder de 1984 à 2002.
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1984
1986
19 88
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
Années
Plantations en ha
Plantations en bloc
Source : DSCF ; rapports annuels DRE
Figure 17. Tendance évolutive des plantations linéaires (en km)
dans la région de Zinder de 1984 à 2002.
0
500
1000
1500
2000
2500
3000
3500
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
Années
Longueur plantée en Km
Plantations linéaires
Source : DSCF ; rapports annuels DRE
48 ETUDE DE LA RÉGÉNÉRATION NATURELLE ASSISTÉE DANS LA RÉGION DE ZINDER (NIGER)
L’analyse des figures sur les plantations au niveau de la région de Zinder permet de faire les commentaires ciaprès
:
Par rapport aux plantations en bloc :
• 1984 -1990 : les superficies plantées ont connu une hausse de 1984 à 1988, rappelant ainsi le début d’une
volonté politique de faire face au processus de la dégradation accélérée des ressources naturelles. Un
relâchement a été constaté dans les réalisations se traduisant par une baisse des résultats. En effet, de 98 ha,
75 en 1988, les superficies plantées ont baissées de 32ha, 40 en 1989 ; puis de 25ha, 41 en 1990. Cet état de
fait peut s’expliquer aisément par la baisse de l’engagement politique ;
• 1991-1994 : fut la période où les réalisations sont plus significatives avec une moyenne de 300 ha
annuellement. Cet effort de réalisation est du en partie par certains projets ayant intervenu dans la région,
notamment le projet PUND/FAO, fixation des dunes Zinder/Diffa, pour ne citer que ce cas ;
• 1995-2002 : les réalisations présentent une allure en dents de scie, rappelant l’instabilité socio-économique
et politique que le Pays ait connues jusqu’à la veille de l’année 1999. Les années 2000, 2001 et 2002 ont
connu une évolution en hausse des superficies plantes. Le programme spécial en est pour quelque chose
dans l’obtention de ces résultats.
Concernant les plantations linéaires:
• 1984 -1990 : la situation est caractérisée par une hausse des réalisations de façon évolutive. L’année 1989
connaît toutefois une baisse des réalisations avec 7,46 km. Il faut souligner que cette période correspond à
celle où les actions de reboisement ont bénéficié de l’appui politique et de certains bailleurs de fonds ;
• 1991 – 2002 : à partir de 1991, on constate une baisse des surfaces plantées jusqu’en 2001. L’année 2000 a
enregistré le plus bas niveau de réalisations en matière de plantations avec seulement 23,5 km. Quant à
l’année 2001, elle marque le niveau le plus important des réalisations avec 546,7 km.
Madagascar, images

Invitation to join us, every year, two periods, either March or August-September.

The next week of study in 2012 will be held in Rougemont, Canada in four languages ​​from August 22 up to the 31 followed by the Congress in September 1-2-3, with a pilgrimage on September 4.

So there must be at least one trip from August 21 to September 5.

Free meals and rooms for all our guests from countries outside of Canada.La prochaine semaine d’étude 2012 aura lieu à Rougemont au Canada en 4 langues du 22 au 31 août suivie du congrès les 1-2-3 septembre, avec un pèlerinage le 4 septembre. Donc il faut prévoir un voyage au moins du 21 août au 5 septembre. Repas et couchers gratuits pour tous nos invités des pays hors du Canada.

http://desiebenthal.blogspot.com/2011/05/pour-un-capital-social-local-le.html

http://pavie.ch/articles.php?lng=fr&pg=711

http://www.union-ch.com/file/Speeches_and_workshops_of_the_03_04_.pdf

https://docs.google.com/document/d/1MRXDMGi4zbTYwFiKI8qpqFeAg3ayEkLaufWq4OrlQ0o/edit?hl=fr&authkey=CLrT-IwK

Comment créer et partager les surplus:
https://docs.google.com/viewer?a=v&pid=explorer&chrome=true&srcid=1Kxlo32UKwGx0fVhNYmkul1mr0oKs6RyIIdzKOUAlcWVv6n83Z-Cnr8lc-EHs&hl=fr

Avec mes meilleurs voeux notamment pour une bonne santé

Une bonne idée reçue. A l’origine de tout message, il y a un homme ou une femme, qui a pris le temps et la peine de nous écrire. Il nous est très agréable de lui confirmer l’avoir bien reçu. Autrefois, cela se faisait par une poignée de main ou un sourire de remerciement.

François de Siebenthal
Economiste MBA HEC Lausanne et lic. és sc. iur.
14, ch. des Roches
CH 1010 Lausanne
Suisse, Switzerland

Jean-Paul II a notamment comparé le rapport sexuel chaste entre les époux chrétiens à l’adoration eucharistique.
Admiration.
http://www.union-ch.com/file/portrait.wmv
http://desiebenthal.blogspot.com/2011/05/le-rapport-sexuel-est-comparable.html

Krach ? Solutions…

Local Exchange Systems in 6 languages
www.easyswap.org
http://pavie.ch/?lng=en
http://michaeljournal.org
http://desiebenthal.blogspot.com/
00 41 21 616 88 88
021 616 88 88 FAX: 616 88 81
http://m-c-s.ch et www.pavie.ch
http://ktotv.com/
Please, subscribe to be kept informed.
Un abonnement nous encourage. Pour la Suisse, 5 numéros par année de 16 pages par parution: le prix modique de l’abonnement est de 16 Sfr.- par année (envois prioritaires)
Nous vous prions de nous envoyer votre adresse postale pour l’abonnement au journal.
http://www.michaeljournal.org/abonnement.htm
merci.
www.familiaplus.com

à faire circuler largement, merci, le monde est déjà meilleur grâce à ce simple geste de solidarité.

Le 20 juin 2012 13:36, etienne ngavuka <ngav_etienne@yahoo.fr> a écrit :

Chers amis,

Ci – joints vous trouverez nos documents.

l’Abbé BERNARD MUNKANGA n’a pas cacheté les documents parce que son ordinateur avait une panne.
si vous désirez vous informer, voyez ses coordonées : Téléphone : 00243 810679410, 998119479, E-mail : munkangab@yahoo.fr
Etienne GAVUKA MBAA, Pèlerin de Saint Michel

Traduction »