– Peut-on comparer les pollutions des deux accidents ? « Ce sont les mêmes produits radioactifs, en effet. Et là encore, on devrait retenir la leçon des erreurs de Tchernobyl. On sait par exemple que l’iode 131 perd la moitié de sa radioactivité au bout de huit jours et qu’il ne reste plus rien de l’effet de l’iode au bout de 80 jours. Si on avait fait les foins en Ukraine, les vaches n’auraient pas brouté l’herbe radioactive, contaminant le lait. Par contre, le césium 137 divise sa radioactivité par deux tous les trente ans. Il faut donc 300 ans pour s’en débarrasser. Et attention quand on dit que la pluie va diluer ou le vent va disperser. Les particules radioactives sont toujours fixées, souvent au sol, par les organismes vivants, comme les champignons qui fixent les pollutions. Les physiciens ont oublié la biologie, c’est un drame ! »
– Fukushima n’est donc pour l’instant pas Tchernobyl ?… « Ce qui m’angoisse le plus avec le Japon, c’est la présence de Mox dans le troisième réacteur. C’est un combustible qui contient du plutonium : 10 milligrammes sont une dose mortelle pour l’homme. Pour l’instant, le Mox est confiné dans le réacteur, il faut que ça tienne ! Il y en avait très peu en Ukraine. Le plutonium est lourd, il s’était déposé près de la centrale de Tchernobyl. On parlait de demi-vie, celle du plutonium est de 24 000 ans. Il faudrait donc 240 000 ans pour qu’il disparaisse, c’est le temps qui nous sépare du début de l’aventure de l’espèce humaine sur Terre.
Il y a 240 000 ans, on griffonnait les premières bêtes dans les grottes… Je suis géologue de formation. Qui peut dire que les sols ne bougeront pas à long terme ? La centrale de Thiange, à 30 km de Liège, est posée au mètre près sur la faille du Midi qui n’a pas bougé depuis des millions d’années. Pour nous, c’est la plus grande cassure dans le socle géologique et en géologie, on ne prévient pas un mouvement… » •

NB;  Une dose létale par inhalation de Pu239 pèse officiellement 46 microgrammes selon certaines sources, 1 millionième de gramme selon d’autres sources, donc une seule poussière…
ZOOM
• Qu’est-ce que le MOX ?
Le combustible MOX est fabriqué à partir du plutonium (7 à 8 %) créé par capture neutronique de l’uranium 238 dans les réacteurs nucléaires et isolé lors du processus de traitement des combustibles irradiés. Ce plutonium est mélangé avec de l’uranium appauvri pour permettre un recyclage du combustible nucléaire (on parle alors d’enrichissement). Sur l’ensemble du parc français, EDF utilise le mélange MOX depuis les années 1990 pour 20 réacteurs nucléaires à eau pressurisée, dont quatre à Gravelines. •


http://www.lavoixdunord.fr/France_Monde/actualite/Secteur_France_Monde/2011/03/18/article_alain-villain-l-angoisse-eveillee-entre.shtml 


PS:


En matière de plutonium, la dose mortelle pour l’être humain se situe au millionième de gramme.
Produit inévitable de l’industrie nucléaire civile, le plutonium ne sert guère qu’à produire des bombes, et sa durée de demi-vie est de 24 000 ans ! Si les moines carolingiens avait eu la mauvaise idée de découvrir la radioactivité, des gens d’armes du roi auraient du garder sous haute surveillance les sites pollués depuis Charlemagne, avant de succéder sans heurts aux bandes révoltées durant les guerres civiles et les jacqueries, puis aux agents républicains après 1789, aux troupes allemandes d’occupation, etc. Et il ne nous resterait quand même jamais que 23 000 ans de ”demi-vie” pour surveiller encore et toujours ces même sites. (Ceci n’est d’ailleurs rien à côté de l’uranium 235 et 238, du potassium 40 et du thorium 232, produits radioactifs dont la demi-vie se calcule… en milliards d’années !).
Voilà ce qu’on appelle le respect des générations futures ! Et tout cela pour un mode de production d’énergie qui n’est même pas rentable, qui a surtout servi des intérêts financiers privés considérables, ne protège pas réellement de l’effet de serre, et consacre la vulnérabilité de la France (là où on croyait garantir son indépendance).
Et bien voilà la garantie que les manuels d’histoire-géo de l’an 5000 se souviendront à coup sûr de la courte période 1950/2000+, en exécrant pour l’éternité la lâcheté et l’inconscience des Français de cette époque, la nôtre.
Une explosion nucléaire spontanée à La Hague ? ”Le risque Zéro ne peut être garanti”, confirme l’ANDRA (agence nationale des déchets radioactifs). La DRIRE pense le contraire (mais c’est également ce qu’elle avait garanti à Toulouse !).
Comme dit ”Ouest-France”, sortant de sa réserve, c’est ”Édifiant et préoccupant”.




[Source ”Nucléaire : les inquiétudes d’un ingénieur”, par Jean-Pierre Buisson, samedi et dimanche 13/14 oct. 2001, ”Ouest-France”, page 6, toutes éditions de Brest au Mans, et de Cherbourg à Luçon.)




– Si vous avez des amis journalistes, faites leur passer ce message.
– Si vous avez des élus qui lisent eux-mêmes leur courrier, écrivez-leur.
– Si vous avez des amis politiques, dites-leur qu’il est pour le moins tragique que l’actuel gouvernement poursuive le délirant programme nucléaire français (le 1er au monde par habitant, conçu à l’ère pompidolo-giscardienne, appliqué sans faiblesse et sans débat par les deux décennies mitterrandiennes qui suivirent, tandis que tous les autres pays industrialisés démocratiques abandonnaient la filière nucléaire).


Peut-être que le sort de la France (pour des millénaires) s’est joué lors de nos combats citoyens gravement perdus, sur le site du surgénérateur nucléaire de Creys-Malville, les étés 1976 et 1977, alors que, dans l’hostilité ou l’indifférence de la gauche (sauf le PSU), nous connaissions notre premier mort tué par la police française (10 ans avant Malik Oussekine, et 20 ans avant Gènes), alors qu’il y avait déjà les ”black bloc” de l’époque, nos incapacités collectives à créer un rapport de force citoyen, réaliste et radical, et la presse aux ordres qui nous insultait (déjà)
Luc Douillard de l’association Neuf (Nantes Est Une Fête)
Nantes le 17 10 2001
[Merci de rediffuser ce message préoccupant auprès de vos correspondants et listes de diffusion.] 
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