La Banque nationale suisse (BNS) semble être à nouveau intervenue sur le
marché des changes pour freiner l’appréciation du franc. Les avoirs à vue
des banques et de la Confédération auprès de l’institut d’émission ont
augmenté de 4.5 milliards de francs la semaine dernière, à 543.5 milliards.
C’est ce qui ressort des statistiques hebdomadaires publiées lundi par la
BNS et fait penser à une intervention, estiment courtiers et économistes. La
semaine précédente, les avoirs à vue avaient augmenté de 4 milliards. Leur
évolution constitue un bon indicateur quant à d’éventuelles interventions de
la BNS sur le marché des devises pour affaiblir la valeur du franc.
L’institut d’émission achète des devises étrangères, notamment des euros, et
inscrit les montants correspondants en francs sur les comptes détenus par
les banques commerciales auprès de la banque centrale.


Morning News | 21.02.2017 – Swissquote Bank


Sujet du jour



Qui est Theo Siegert, le deuxième actionnaire de la Banque nationale suisse (BNS), après le Canton de Berne? L’homme d’affaires allemand de 69 ans reste très discret sur ses activités en Suisse. Entré dans le capital de la BNS en 2008, ce professeur honoraire d’économie à l’Université de Munich a toujours défendu son placement comme un pur investissement financier. Il justifiait alors ce choix par le «professionnalisme et la solvabilité des gardiens de la monnaie» en Suisse.
A l’époque, les actions de la BNS n’étaient pas considérées comme un bon placement. Neuf ans plus tard, dans le contexte des taux d’intérêt négatifs, la banque est devenue relativement intéressante pour les gros investisseurs, même à 1,5% de rendement. La valeur de l’action a pris plus de 60% en un an et a dépassé les 2000 francs en octobre 2016.
Réseau des plus influents
Comment l’Allemand a-t-il pu flairer la bonne affaire? Theo Siegert fait partie d’une dynastie d’entrepreneurs de Düsseldorf très bien implantée dans les milieux économiques et financiers. On le retrouve dans de nombreux conseils de surveillance: Deutsche Bank, Ergo, Merck, Henkel, DKSH, EON. Avec sa femme et ses enfants, il détient près de 10% d’Orell Füssli, qui imprime les billets de banque en Suisse.
Il est président du conseil de surveillance du think tank libéral Stiftung Marktwirtschaft, qui a récompensé Jens Weidmann, président de la Banque centrale allemande, en 2014. Enfin, il est vice-président de l’influent cercle de l’industrie de Düsseldorf.
Qui a fait décoller la BNS?
En 2012, il était déjà en possession de 5995 actions. Depuis, il fait grimper cette part à 6595 actions. L’investissement est aujourd’hui rentable et rapporte chaque année une rente de près de 100 000 francs.
Avec 6,6% des actions, Theo Siegert est le plus grand actionnaire de la BNS, après le Canton de Berne mais devant celui de Zurich. Les cantons et les banques cantonales contrôlent cependant de leur côté la Banque centrale à près de 75%. L’Allemand n’a en outre rien à dire sur la conduite de l’institution, dont l’indépendance est préservée par la loi.
Est-il à l’origine de l’envolée du cours à l’automne 2016? Personne ne peut l’affirmer. La faiblesse du capital flottant – combiné au fait que la BNS ne vaut que 175 millions de francs en Bourse, moins que la Banque centrale grecque – permet facilement de faire monter ou descendre le cours.
De son côté, Theo Siegert ne commente jamais sa participation à la BNS. A l’assemblée générale annuelle des actionnaires, en mai, il se fait toujours représenter. Officiellement, il ne s’intéresse pas à la politique monétaire du pays. «Un actionnaire silencieux», résume le HandelsZeitung. L’Allemand veut rester «l’actionnaire invisible» de la Banque nationale. Et toucher ses dividendes, sans faire de bruit. (24 heures)

(Créé: 07.02.2017, 21h58)

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