La Haute finance à l’assaut de votre patrimoine génétique. (Votation 14 juin DPI) Par Liliane held-Khawam

Le dieu-argent de la haute finance est un dieu gourmand voire vorace. Il n’a jamais de sensation de satiété. Ce 21ème siècle est son heure. Il s’est coup sur coup approprié sans grande difficulté le marché de l’emploi, a saboté le concept d’Etat-Nation, a privatisé les services publics, a démantelé les institutions publiques de plus en plus soumises aux besoins impératifs du marché mondial, a confisqué les capitaux de retraite et autres épargnes, a mis la main sur les ressources naturelles mondiales, a siphonné les monnaies nationales et les excédents des balances publiques, etc. La privatisation de la planète et de ses ressources est ainsi une réalité difficilement contestable.
Les exploits du dieu-argent sont innombrables. Le plus déterminant pour l’avenir de l’humanité serait la réussite du renversement déjà bien engagé de la suprématie des législations nationales en sa faveur. Pour faire simple, le système du dieu-argent supplante aujourd’hui les gouvernements qui lui ouvrent grand les portes de leurs territoires et de leur législation dans une ambiance d’impuissance mêlée d’un certain fatalisme.
Que ce transfert de la suprématie du peuple en faveur des marchés financiers soit reconnu constitutionnellement et l’on verra tomber tout rempart protecteur de l’homme, de son identité et par extension de l’humanité.
Cette fragilisation des droits de l’humain et de sa liberté de disposer de lui-même dans un environnement sécurisé est fortement aggravée actuellement par une technologie massivement soutenue par les marchés financiers qui a pris une option claire pour le transhumanisme.
Eugénisme, marchandisation de l’être humain, captation du patrimoine génétique, humanisation des robots et robotisation de l’humain sont devenus non seulement possibles mais exigés par des décideurs inconnus cachés derrière les marchés financiers.
La bataille de fond qui se livre actuellement est celle de l’identité de l’humanité, des libertés inaliénables et gratuites de l’homme. L’enjeu : La privatisation de la VIE et de l’immortalité. Rien de moins !

Le transhumanisme

Le transhumanisme est un concept très peu connu du grand public. Pourtant, le mouvement qui est derrière ce concept vise la mutation de l’humain vers une catégorie appelée « posthumain ».


Association française transhumaniste en France, Neohumanitas en Suisse sont les représentants de cette mouvance transhumaniste mondiale qui veut renouveler l’humain en le combinant à la technologie.
Les adeptes du transhumanisme prônent l’usage des sciences et des techniques, ainsi que les croyances spirituelles afin d’améliorer les caractéristiques physiques et mentales des êtres humains. Le transhumanisme considère certains aspects de la condition humaine tels que le handicap, la souffrance, la maladie, le vieillissement ou la mort subie comme inutiles et indésirables. Dans cette optique, les penseurs transhumanistes comptent sur les biotechnologies et sur d’autres techniques émergentes (extrait et traduction par Wikipedia de l’article en ligne de Nick Bostrom : « A history of transhumanist thought », Journal of Evolution and Technology ). 
La fusion de l’homme et de la machine est beaucoup plus avancée que ce que certains pourraient imaginer. Actuellement, elle est utilisée dans des cas de maladie (stimulateur cardiaque). Pourtant, le processus va beaucoup plus loin que ce que l’on peut imaginer avec à la clé les promesses de bonheur, de santé et in fine d’immortalité….
Voici ce qu’écrivaient Frédérique ROUSSEL et Marie LECHNER le 18 juin 2011 : « Le transhumanisme, frange extrême de la cyberculture californienne, professe que l’humanité se trouverait au seuil de la plus grande transformation de son histoire. Grâce à l’union des biotechnologies et des nanotechnologies, des sciences de l’information (robotique et informatique) et des sciences cognitives, l’homme pourra enfin s’affranchir des limites assignées au corps, ce tombeau de l’âme décrit par Platon. Ses capacités physiques et mentales vont être sublimées. Et le dispenseront bientôt de naître, de souffrir, de vieillir, et même de mourir » (cf. schéma ci-dessous)
NBIC
Voici un extrait édifiant d’une présentation faite à l’ESSEC par le Dr Laurent Alexandre intitulée : « Faire reculer la mort : jusqu’où irons-nous ? »
Source. Vidéo https://www.youtube.com/watch?v=ZEu_WSwi4AQ&feature=youtu.be ( article avec vidéos ici)
Le Dr Alexandre, président de VISION DNA, société de séquençage d’ADN présente quelques exemples du « bricolage du vivant ». Tout y passe, du séquençage de l’ADN complet du fœtus à la fabrication de spermatozoïde en passant par la greffe d’utérus (artificiel ?)…
Le NBIC est donc le lieu de rencontre :
• des sciences cognitives liées au cerveau et ses cellules que sont les neurones
• la biotechnologie centrée sur les gênes et bien évidemment ce qui va avec : l’appareil germinal (sperme, ovule), les chromosomes et le fœtus.
• de l’informatique (Bits) qui appliquée au champ de la biologie devient la bio-informatique
• La nanotechnologie (Atomes) qui est une science qui relève de l’électronique ou de la chimie ramenée à l’infiniment petit, soit de l’ordre de l’atome. Selon des spécialistes, la nanotechnologie serait elle-même dépassée et nous devrions parler de « technologie quantique »…
Bricolage du vivant
Objet de votation du 14 juin pour modification de la Constitution
Le peuple suisse est invité à se prononcer le 14 juin sur la modification de l’article 119 de la Constitution qui dit actuellement ceci dans son alinéa c:
« le recours aux méthodes de procréation médicalement assistée n’est autorisé que lorsque la stérilité ou le danger de transmission d’une grave maladie ne peuvent être écartés d’une autre manière, et non pour développer chez l’enfant certaines qualités ou pour faire de la recherche; la fécondation d’ovules humains hors du corps de la femme n’est autorisée qu’aux conditions prévues par la loi; ne peuvent être développés hors du corps de la femme jusqu’au stade d’embryon que le nombre d’ovules humains pouvant être immédiatement implantés ».
Le Conseil fédéral propose de le remplacer par ceci :
« le recours aux méthodes de procréation médicalement assistée n’est autorisé que lorsque la stérilité ou le danger de transmission d’une grave maladie ne peuvent être écartés d’une autre manière, et non pour développer chez l’enfant certaines qualités ou pour faire de la recherche; la fécondation d’ovules humains hors du corps de la femme n’est autorisée qu’aux conditions prévues par la loi; ne peuvent être développés hors du corps de la femme jusqu’au stade d’embryon que le nombre d’ovules humains nécessaire à la procréation médicalement assistée »
En disant oui, le peuple suisse lève toute limitation dans le temps et au niveau de l’emploi de ces ovules. En levant la notion de l’implantation immédiate, on introduit la notion de stockage de plus ou moins longue durée d’ovocytes.
Pourtant l’appareil législatif existant en Suisse est déjà bien riche. On relèvera quelques observations sur ce qui existe déjà :
1. LA LRH (loi relative à la recherche sur l’être humain)
Une Loi fédérale a été votée en Suisse le 29 septembre 2011 concernant la recherche sur l’être humain. Le message des autorités fédérales la présentait en tant que outil protecteur de la dignité, la personnalité et la santé de l’être humain dans la recherche.
Or, dès son article 2, on voit un champ d’autorisation plus que vaste de la recherche sur l’humain Voici l’étendue de cette loi initiée par le Conseil Fédéral dont le contenu a été fort peu relayé (pas du tout ?) auprès du peuple.
ART.2 Champ d’application
1La présente loi s’applique à la recherche sur les maladies humaines et sur la structure et le fonctionnement du corps humain, pratiquée:
a. sur des personnes;
b. sur des personnes décédées;
c. sur des embryons et des fœtus;
d. sur du matériel biologique;
e. sur des données personnelles liées à la santé
2. L’Ordonnance relative à la recherche (ORH) sur l’être humain à l’exception des essais cliniques.
L’enjeu mondial du moment étant le Big data et le stockage de données génétiques et humaines en général, le regard peut être attiré à la lecture de l’ORH par le fait qu’elle veille à conserver les données personnelles. D’où nos questions : Sont-elles conservées au-delà des besoins des « traitements » ? Ceci n’entre-t-il pas en conflit avec la protection de la sphère privée prévue par la Constitution ? Qui sont « les personnes qui en ont besoin pour accomplir leurs tâches » ? Voici ce que l’on peut y lire :
Art. 5 Conservation de données personnelles liées à la santé et de matériel biologique (ORH)
1 Quiconque conserve des données personnelles liées à la santé à des fins de recherche doit garantir leur protection par le biais de mesures opérationnelles et organisationnelles appropriées, notamment: 
a. permettre l’emploi des données personnelles liées à la santé aux seules personnes qui en ont besoin pour accomplir leurs tâches; 
b. empêcher la publication, la modification, la suppression et la copie des données personnelles liées à la santé sans autorisation ou par inadvertance; 
c. documenter l’ensemble des processus de traitement déterminants pour garantir la traçabilité. 
2 Quiconque conserve du matériel biologique à des fins de recherche doit notamment: 
a.respecter les principes au sens de l’al. 1; 
b. garantir le respect des exigences techniques pour la conservation appropriée du matériel biologique; 
c. mettre à disposition les ressources nécessaires à la conservation
3. La Loi fédérale sur la procréation médicalement assistée (LPMA)
Une autre loi attire l’attention avec le modèle du NBIC en arrière-plan : la Loi fédérale sur la procréation médicalement assistée (LPMA). Dans cette loi ce qui y est intéressant est ce qu’elle interdit.
On y trouve le clonage, la formation d’hybrides et de chimères ainsi que l’utilisation abusive d’un matériel germinal pour créer un embryon. Si on peut saluer ces interdictions, on prend conscience que de tels abus et infractions pourraient exister.
 La vitrification, don et création de banque publique d’ovocytes
La demande de lever la  temporalité  liée à l’utilisation des ovocytes découle l’amélioration des conditions de congélation/vitrification. Ce système permet de stopper le vieillissement. Il peut être assimilé à une mesure préventive voire de confort.
Voici ce qu’en dit le centre de la reproduction humaine belge (CRG):
« Grâce à de récents développements, il est aujourd’hui possible de congeler des ovocytes. La technique utilisée est appelée la vitrification.
La congélation des ovocytes permet aux femmes de conserver leur potentiel de procréation sans qu’il doive d’abord y avoir fécondation (pour congeler les embryons). Les jeunes femmes qui n’ont pas encore de partenaire peuvent faire congeler leurs ovocytes avant de débuter un traitement qui pourrait endommager leurs ovaires (tel que la chimiothérapie). 
Comme la congélation arrête l’horloge biologique des ovocytes – ils ne vieillissent plus et ne peuvent pas être endommagés par des facteurs externes – la congélation préventive est une mesure qui permet de préserver la fécondité. « 
La technique de la vitrification des ovocytes semble permettre avant tout la simplification des DONS d’ovocytes. Un article du Figaro nous apprend ceci :
« «La vitrification d’ovocytes issus d’un don permet une préservation totale de l’anonymat de la donneuse. Le couple receveur d’ovocytes ne risque pas de la croiser dans les couloirs de l’hôpital», résume le Pr Samir Hamamah. Plus efficace que les autres techniques, la vitrification apporte d’après ce dernier une garantie éthique supplémentaire au don d’ovocytes. » On y apprend aussi :  «La vitrification permet plus de confort à la donneuse qui peut accomplir sa démarche indépendamment des contraintes de traitements lourds et longs administrés à la receveuse», détaille le Pr Bernard Hédon, gynécologue et président du Collège national des gynécologues et obstétriciens.
La création d’une banque d’ovocytes est une suite logique à tout ce qui précède… J-Y Nau relevait dans un article les deux raisons pour lesquelles le besoin de créer une banque publique d’ovocytes se faisait ressentir :
« Le premier réside dans la pénurie de cellules sexuelles féminines destinées à être «données». Entendons-nous : pé¬nurie dans les pays ayant adopté des dispositions interdisant la commercialisation (ouverte ou déguisée) des cellules sexuelles féminines utilisées dans le cadre de procédures d’assistance médicale à la procréation (AMP). Le second élément tient aux progrès accomplis dans le maniement de la technique de vitrification ovocytaire. »
Voilà qui a le mérite d’être clair !
Vitrification et dons d’embryons
Selon François-Xavier Putallaz , la loi actuelle permet le développement de 3 embryons par cycle menstruel. La nouvelle loi permettrait de passer à 12 embryons par cycle…. Le professeur Putallaz relève ceci :
« Le DPI (diagnostic préimplantatoire) implique structurellement une sélection et un tri d’embryons, dont la plupart sont détruits, ou congelés, ou consommés pour la recherche. »
Cette tendance qui risque d’atteindre la Suisse est confirmée par un avis de droit rédigé par Andrea Büchler à la demande de l’Office fédéral de la santé. On peut relever ceci dans les recommandations sur la réforme entreprise (p 51 du document):
« 6. L’autorisation du don d’embryons devrait aller de pair avec celle du don d’ovules. »
Or, dans sa déclaration de principes de la Société Suisse de Bioéthique dit ceci :
« 4.-L’embryon humain possède la dignité et les droits fondamentaux reconnus à l’être humain. On ne peut porter atteinte à son intégrité ni le détruire, que ce soit intentionnellement ou par négligence. Construire pour l’embryon un statut artificiel, au gré de nos désirs, d’une idéologie, au gré des besoins de la science ou de ceux de la société, constitue un détournement irrecevable de la raison. »
« 5. La science et la technique ne sauraient s’engager dans une recherche qui ferait fi de la dignité et des droits fondamentaux d’un être humain. Une prouesse de la médecine, si prometteuse qu’elle puisse paraître, n’est pas, en tant que telle, licite. L’admettre reviendrait à consacrer le droit du plus fort. »
Congélation et don d’ovocytes/foetus, un business juteux et prometteur
Récemment, Facebook, Apple et Google ont annoncé qu’ils pourraient faciliter la congélation d’ovocytes de leurs employées. Sous des allures d’employeurs attentionnés, la congélation devient un moyen qui permet de mieux contrôler la vie intime des collaboratrices.
Cet amalgame insoutenable en temps normal est de plus en plus admis au nom de la compétitivité de l’entreprise, lieu où le droit à l’intimité est relativisé. Les gouvernants contemporains, grands facilitateurs de cette révolution, multiplient les législations pour toujours plus d’intrusion dans la sphère privée, intime voire génétique. On y verra bien sûr l’action des lobbyistes fortement présents dans les allées du pouvoir autrefois public.
Bertrand Vergeley, philosophe et théologien s’insurgeait récemment dans le figaro contre cette pratique aux premiers abords féministes mais qui selon lui « Les entreprises comme Google, Apple ou Facebook, se mêlent donc aujourd’hui de la reproduction du genre humain. Au-delà d’une intrusion dans la vie privée des employés, je pense qu’il faut parler de manipulation de la vie en elle-même ! ».
Il poursuit plus loin : « A mon sens, nous entrons dans un processus préoccupant. Notre société souhaite appliquer les techniques de la science à l’homme ; autrement dit, elle cherche à déréaliser homme, à nier son individualité, pour appliquer plus facilement des algorithmes, des clés de lecture sur le monde. Le but est alors bien de simplifier l’être humain, de le dématérialiser, de le désindividualiser, au nom de cette simplification rendue possible par la technologie moderne. L’homme est ainsi peu à peu sacrifié à l’argent, à l’entreprise, au capitalisme, nouvelles religions du monde. »
Un autre exemple étonnant vient d’avoir lieu en Europe. Une société américaine est venue à Bruxelles présenter son programme d’adoption de bébés. Malgré son statut de société non bénéficiaire, vous devez compter entre 60 et 150’000 euros le bébé. Une grande chaîne américaine hôtelière sponsorisait l’évènement en offrant de substantiels rabais aux participants.
Un article publié dans le Figaro par une personne qui a participé à la présentation relevait notamment 2 choses :
  • Le témoignage d’un participant à la conférence expliquait : «mon partenaire et moi, nous avons fait fabriquer 12 embryons, qui ont été congelés dans un soucis de planification et d’économies. Un premier enfant est né, suivi d’un deuxième enfant 3 ans plus tard.»
  • • L’auteur de l’article semble consterner quand le médecin qui semblait fort sympathique ajoute « «son agence peut tout sélectionner moyennant supplément de prix, notamment le sexe, la couleur de peau, les tests génétiques, la sélection des embryons»…
La « chosification » des personnes a commencé avec un risque réel d’eugénisme :
Un fait qui en dit long sur l’évolution de la société et l’esprit des gouvernants fut l’introduction d’un numéro unique d’identifiant pour TOUTE personne (individu ou entreprise). Ce numéro anonyme supplante et supplantera toujours plus les données personnelles qui définissent l’identité de l’individu (nom, prénom, date de naissance etc…). Et à chacun de ces numéros est attribué un code-barres, symbole mercantile par définition ! Vous le trouverez facilement sur votre passeport, matériel de vote etc.
Grâce à ce code-barres, la personne n’est plus simplement identifiée par les autorités de son pays mais aussi par tout système connecté au big data, futur or noir des marchés financiers.
L’intérêt est que sous cette identification automatique, pourront être stockés l’ensemble de vos comportements en tant que consommateurs, patient (médical), contribuable, conducteur ou militant politique.
Le code-barres permet de mettre en place une méthode de traçabilité de vos moindres faits et gestes. Les réseaux sociaux et autres outils de télécommunication gratuits viendront compléter ces informations.
Bref, en transposant cet outil de gestion des stocks et de la traçabilité des marchandises à l’être humain, les gouvernants –sous la pression des lobbies- ont admis le transfert des données personnelles, individuelles et demain génétiques à des entreprises hautement financiarisées qui ne se gêneront certainement pas à tirer profit de cette manne extraordinaire.
Ce faisant, les autorités nationales ont bafoué allègrement coup sur coup, la Constitution, les lois sur la protection des données personnelles, les lois sur les droits de protection des citoyens.
Sur un plan plus psychologique, cet acte de réduire l’identité personnelle à un numéro et un code-barres -rigoureusement identique au paquet de cigarettes acheté au Kiosque du coin- est un geste supplémentaire vers le dépouillement de l’identité personnelle au profit d’une « chosification » de l’individu.
Le Big data veut votre patrimoine génétique dans le cadre de son « bricolage du vivant ». Cette gigantesque base de données vise à concentrer massivement TOUTES les informations sur TOUT et sur TOUS. Que vont-ils en faire ?
L’eugénisme, concept abominable et honni par n’importe quel être humain qui a un minimum de santé mentale est sur la sellette. Le Conseil d’Etat français a voté pour une étude qui concerne la révision des lois de bioéthique. Il y est dit ceci au sujet du DPI (le sujet de votation du 14 juin) .
« À l’inverse, tout assouplissement du DPI (diagnostic préimplantatoire) induit des risques supplémentaires d’eugénisme. ». 
Plus loin, on trouve dans cette étude une définition de l’eugénisme :
« L’eugénisme peut être désigné comme l’ensemble des méthodes et pratiques visant à améliorer le patrimoine génétique de l’espèce humaine. Il peut être le fruit d’une politique délibérément menée par un État et contraire à la dignité humaine. Il peut aussi être le résultat collectif d’une somme de décisions individuelles convergentes prises par les futurs parents, dans une société où primerait la recherche de l’« enfant parfait », ou du moins indemne de nombreuses affections graves. »
Dans cette course effrénée vers l’omniscience –autrefois réservée à Dieu-la technoscience est soutenue massivement par les marchés financiers. Les données génétiques deviennent indispensables. Les outils informatiques et scientifiques les plus performants sont mis à disposition pour développer la banque bio-informatique.
La haute finance –BNS comprise- suit et soutient largement ce mouvement. L’ambition est sans limite, l’argent déversé non plus… C’est un monde qui ne connaît pas de crise financière… mais morale et éthique sans aucun doute.
Notons aussi que ce petit monde qui a réussi à s’accaparer tout ce que la terre offre gratuitement tremble devant la seule chose qu’il ne peut acheter : la vie éternelle….
L’humanité n’a pas fini de payer avec son sang l’égo décidément malade de quelques-uns.
Liliane held-Khawam
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NON au diagnostic préimplantatoire

Un des quatre objets au menu des votations fédérales du 14 juin concerne la procréation médicalement assistée (PMA) et, en particulier, l’autorisation ou non du « diagnostic préimplantatoire » (DPI).
L’objet direct de la votation est une modification de seulement quelques mots à la dernière ligne de l’art. 119 al. 2 lettre c de la Constitution fédérale. Le texte actuel dispose : « (…) ne peuvent être développés hors du corps de la femme jusqu’au stade d’embryon que le nombre d’ovules humains pouvant être immédiatement implantés ». La modification proposée prévoit quant à elle : « (…) ne peuvent être développés hors du corps de la femme jusqu’au stade d’embryon que le nombre d’ovules humains nécessaires à la procréation médicalement assistée ». Soit le remplacement des quatre derniers mots par six autres mots.
Bien que cette modification de quelques mots ne soit déjà pas anodine en elle-même, l’objet indirect de la votation est bien plus vaste. En effet, si la modification constitutionnelle est approuvée, une refonte de la loi fédérale sur la procréation médicalement assistée (LPMA), d’ores et déjà approuvée par le Parlement fédéral, entrera en vigueur, à moins que le référendum soit lancé contre elle. En revanche, si la modification constitutionnelle est refusée, cette refonte de la LPMA passera à la trappe.
Avant de passer en revue les principales modifications apportées à la LPMA, il est nécessaire de rappeler les premières étapes de la conception. Tout commence par l’« imprégnation », c’est-à-dire la pénétration du spermatozoïde dans l’ovule. Il faut attendre une quinzaine d’heures pour que les noyaux de ces deux cellules fusionnent. Avant la fusion des noyaux, on parle d’« ovule imprégné » ; à partir de la fusion des noyaux, on parle d’« embryon ». La « migration » de l’embryon dans la trompe en direction de l’utérus dure environ cinq jours. Aux alentours du sixième jour intervient la « nidation » de l’embryon dans l’utérus.
Conformément à la Constitution, la loi actuelle dispose : « Ne peuvent être développés hors du corps de la femme jusqu’au stade d’embryon que le nombre d’ovules imprégnés nécessaire pour induire une grossesse durant un cycle de la femme ; ce nombre ne peut être supérieur à trois. » (art. 17 al. 1 LPMA) Il est interdit de développer in vitro un embryon au-delà du stade propice à la nidation (al. 2). Il est également interdit de congeler des embryons (al. 3). La loi actuelle autorise la congélation d’ovules imprégnés, mais seulement pour une durée de cinq ans (art. 16). Enfin, la loi actuelle prohibe le DPI : « Le prélèvement d’une ou plusieurs cellules sur un embryon in vitro et leur analyse sont interdits. » (art. 5 al. 3)
A l’origine, les techniques de PMA ont été développées pour résoudre certains problèmes de stérilité et permettre ainsi à certains couples qui en sont empêchés d’avoir des enfants. Puis, le développement du « génie génétique » a permis de trouver dans les gènes l’origine de certaines maladies.
Le but du DPI est de soumettre les embryons à un « contrôle de qualité » avant de les implanter dans le corps de la femme, pour éviter que se pose ultérieurement la délicate question de l’éventuel avortement d’un embryon « défectueux ». Alors que le Conseil fédéral souhaitait réserver le recours au DPI aux couples dont l’un des membres se sait porteur d’une grave maladie héréditaire (entre 50 et 100 cas par année), le Parlement a choisi d’ouvrir le DPI à tous les couples qui recourent à la PMA (environ 6 000 cas par année), même à ceux qui y recourent à cause d’un « simple » problème de stérilité, sans que l’un ou l’autre membre du couple ne soit porteur d’une grave maladie héréditaire. On peut parier que, à brève échéance, des couples qui n’ont ni problème de stérilité ni maladie héréditaire grave revendiqueront, au nom de l’égalité de traitement, le droit de recourir à la PMA et au DPI, dans le but de s’assurer que leur enfant sera « génétiquement correct ».
Dans l’état actuel de la technique, pour qu’une PMA avec DPI ait des chances raisonnables de déboucher sur une naissance, il faut développer au moins une dizaine d’embryons in vitro.
La nouvelle loi ferait donc sauter les principaux garde-fous contenus dans la loi actuelle :
– on pourrait développer in vitro jusqu’à douze embryons ;
– les embryons pourraient être congelés ;
– la durée de conservation serait allongée à dix ans.
Avec 6’000 traitements par année et une réglementation aussi laxiste, nous aurions rapidement en Suisse des dizaines de milliers d’embryons congelés, dont les neuf dixièmes seraient condamnés à une triste fin (art. 16 al. 4 de la nouvelle loi) : soit leur destruction pure et simple, soit leur utilisation pour la recherche scientifique…
Au motif d’« épargner aux couples une décision difficile » (p. 12 de la brochure explicative du Conseil fédéral) – celle d’avorter ou non un embryon « défectueux » –, on donne à un scientifique dans son laboratoire le pouvoir de décider de la vie et de la mort des embryons : c’est lui qui va juger souverainement lesquels sont dignes de vivre, lesquels sont condamnés à la mort immédiate et lesquels obtiennent le sursis de la congélation.
En outre, le comité d’opposition interpartis à la modification constitutionnelle fait valoir l’argument suivant1 : « Aujourd’hui déjà, les parents sont soumis à une forte pression de justification lorsqu’ils refusent d’avoir recours à un examen prénatal ou refusent une interruption de grossesse malgré un embryon non conforme à la norme. […] La seule mise à disposition de la procédure du DPI engendrera une pression sociale pour l’utiliser. » L’autorisation du DPI renforcerait à coup sûr la mentalité eugéniste de notre société.
Enfin, il faut le dire clairement : au lieu d’éliminer la maladie, le DPI élimine le malade. C’est donc le contraire même d’un acte médical.
Pour tous ces motifs, nous voterons NON au diagnostic préimplantatoire2.
Denis RameletLa Nation n° 201815 mai 2015
Notes:
2 Pour de plus amples développements sur les enjeux éthiques du DPI, voir : François- Xavier Putallaz, « Les enjeux du diagnostic préimplantatoire »,Nova et Vetera, n° 90/1, janvier-mars 2015, accessible en ligne : 


Les enjeux du diagnostic préimplantatoire


1. Introduction

Au début, il y a la souffrance des couples qui craignent de transmettre à leur futur enfant une affection d’origine génétique lourde dont ils se savent porteurs : une fibrose kystique, ou une atrophie musculaire par laquelle l’enfant mourra à un âge précoce. Le Diagnostic préimplantatoire (DPI) offre une solution à ces dilemmes, qui sont autant de drames contre lesquels lutter, en mettant à disposition le meilleur du savoir technique disponible et l’accompagnement humain dont chacun est capable.
Mais est-ce à n’importe quel prix ? Je voudrais relever cinq enjeux du DPI, montrant que la prévention des maladies ne justifie pas qu’on porte atteinte à la dignité des humains.
Le DPI est une technique à but médical « par laquelle les embryons provenant de la fécondation artificielle sont analysés sur un plan génétique » avant tout transfert dans l’utérus : « Les informations obtenues au sujet de leur prédisposition génétique » conduisent à les trier, les sélectionner, et décider soit d’en transférer certains, soit de les écarter ou les détruire. « L’objectif principal de cette technique est d’assurer que l’enfant à naître ne sera pas porteur d’une affection d’origine génétique dont les parents sont porteurs[1]. »

2. Les variantes du DPI

Beaucoup de voix s’expriment en faveur d’une légalisation du DPI, aujourd’hui interdit en Suisse en raison de la Constitution  qui  précise que « ne peuvent être développés hors du corps de la femme jusqu’au stade d’embryon que le nombre d’ovules humains pouvant être immédiatement implantés[2] ».
Une modification de la Constitution requiert en Suisse une votation, dans le courant de cette année 2015, dont l’issue semble courue d’avance : une majorité probablement acceptera la nouvelle formulation plus large, permettant de développer jusqu’au stade d’embryon « le nombre d’ovules humains nécessaire à la procréation médicalement assistée », mais seulement ce nombre[3].
Le projet suisse consiste à n’autoriser le DPI que « lorsque le danger de voir le couple parental se trouver dans une situation intolérable parce que l’enfant à concevoir sera atteint avec une forte probabilité d’une maladie héréditaire grave ne peut être écarté autrement[4] ». On notera d’emblée qu’il s’agit d’une probabilité. J’y reviendrai.
Quand le peuple aura été favorable à une autorisation du DPI, on modifiera conséquemment la Loi sur la procréation médicalement assistée (LPMA) : d’une part, la règle selon laquelle on ne peut développer plus de trois embryons par cycle sera abrogée pour le DPI, afin de relever le nombre à 12 embryons, chiffre contesté par plusieurs milieux scientifiques, et fixé plutôt pour des raisons d’égalité de chance entre tous les couples ayant recours à la fécondation in vitro (FIV). D’autre part, on autorisera la congélation des embryons pour toute FIV.
Alors que le Conseil fédéral estimait à quelque 50-100 couples qui pourraient être annuellement concernés, l’élargissement des indications voulu par le Parlement, notamment en raison du dépistage de la trisomie, implique que ce nombre sera beaucoup plus élevé : certains milieux officiels l’estiment à  environ mille cas par année, sur une totalité d’environ 6000 fécondations in vitro[5].
Mais le DPI peut s’utiliser à de tout autres fins que celles que je viens d’énoncer :
1. D’abord le Diagnostic peut se transmuer en Dépistage systématique ou screening. Des voix déjà réclament de telles extensions : pourquoi ne pas utiliser le DPI pour chaque FIV afin de rassurer les parents inquiets et d’éliminer tous les embryons susceptibles de développer une grave maladie ?
2. Ensuite d’autres caractéristiques d’origine génétique peuvent être isolées afin de trier les embryons : le sexe, par exemple. Ou alors on peut produire ce que le langage journalistique appelle un « bébé-médicament », ou typage HLA, sélectionnant les futurs enfants en raison de caractéristiques tissulaires permettant une transplantation de cellules hématopoïétiques sur un aîné malade.
3. On peut aussi déceler certaines anomalies chromosomiques empêchant le bon développement embryonnaire ; le but serait alors seulement d’augmenter le taux de réussite de la FIV.
Le Conseil fédéral veut interdire de telles extensions du DPI pour des raisons évidentes : on entrerait dans un processus eugénique ayant de graves conséquences pour la société. Et c’est le premier enjeu : un enjeu de société, que l’on appelle « pente glissante ». Une fois posé le pied sur la pente, on jure tous les dieux de ne jamais aller plus loin ; mais à peine le mouvement est-il engagé qu’il s’enchaîne irrésistiblement : aucune disposition légale ni aucune promesse ne le retiennent.
Il est de grande naïveté d’imaginer éviter que le DPI ne s’étende pas à ces trois pratiques. Le signe en est que des pays comme la France ou l’Espagne, après avoir légalisé le DPI, ont été conduits à en élargir les indications 10 ans plus tard, et à autoriser le bébé-médicament par exemple. Aucun garde-fou n’y fait rien. Il en allait de même en Suisse, dans les discussions au Parlement : les limites n’étaient pas encore posées qu’on se proposait de les dépasser[6]. Ce n’est finalement qu’une question de temps, car la machine est enclenchée, selon l’imparable logique suivante : dans le cas du « bébé-médicament », puisque l’on fait de la souffrance le critère présidant au choix, pourquoi la souffrance d’un petit enfant immunodéficient, qui vit sous une bulle, et celle de ses parents effondrés, serait-elle moins respectable que la souffrance de couples inquiets de transmettre une grave maladie ? Si on autorise le DPI dans ce dernier cas, il faut conséquemment l’autoriser dans le premier[7].
Qu’on ne se méprenne pas : il est très probable qu’un enfant conçu par typage HLA, c’est-à-dire choisi dans le but de servir à son grand frère ou sa sœur, sera finalement aimé pour lui-même, et autant que n’importe quel autre enfant. D’ailleurs, parmi les multiples raisons qui poussent les parents à « avoir un enfant », cette motivation médicale n’est probablement pas la pire : les plus mauvaises motivations ne peuvent-elles se transfigurer par amour ?
Non, le problème est ailleurs : il tient au fait que les autres embryons, embryons sains de surcroît, sont détruits purement et simplement : dans ce sens, le typage HLA constitue une instrumentalisation technicienne de la vie humaine prénatale, qui la transforme en objet, mis au service des préférences plus ou moins justifiées des parents.
Si j’ai commencé par les extensions du DPI, c’est qu’elles sont révélatrices : elles mettent en pleine lumière la logique interne de cette technique : ce n’est pas dans ses écarts seulement que le DPI ne respecte pas la dignité humaine, c’est dans sa logique même : il est un processus qui en lui-même implique une sélection ou un tri. Autrement dit : ce qui est aujourd’hui considéré comme une dérive trouve son origine dans le processus même du DPI, et c’est pourquoi l’accepter c’est déjà admettre nécessairement ce qui viendra ensuite, selon la logique interne de la pente glissante.
C’est donc le processus du DPI lui-même qu’il faut questionner.

3. La logique interne du DPI

3.1. Une sélection
On l’a compris : le DPI implique structurellement une sélection et un tri d’embryons, dont la plupart sont détruits, ou congelés, ou consommés pour la recherche. C’est pourquoi plusieurs questions portent sur le processus même.
(A) Il supprime non seulement des embryons qui n’auraient aucune chance de se développer, mais des embryons sains. En effet, le DPI diagnostique notamment une simple prédisposition à développer plus tard une grave maladie : « En effet les analyses génétiques qui sont concernées par la réglementation (…) ne peuvent servir au diagnostic des maladies qui se sont déjà déclarées ; ni les gamètes ni les embryons in vitro ne sont malades. Le résultat de l’analyse ne peut qu’amener à la détection ou non d’uneprédisposition génétique déterminée qui pourrait conduire à une maladie dans le futur, avec une certaine probabilité[8]. » Cette probabilité est fixée à 25% et la maladie probable doit se déclarer avant l’âge de 50 ans[9].
Et nous voici renvoyés à la question de la nature de l’embryon humain. La revue Nova et Vetera y a consacré de nombreuses études, qui conduisent toutes à un respect de l’embryon humain dès la conception. Je rappellerai simplement que, en cas de doute sérieux sur la nature du produit de la génération humaine, le fardeau de la preuve appartient à ceux qui pensent que l’embryon n’est pas du tout une personne. À ma connaissance, pareille preuve n’a jamais été apportée, et c’est pourquoi le principe de précaution impose ici de le traiter « comme une personne »[10].
(B) Un autre point inquiétant tient au processus de sélection, car on se donne le pouvoir exorbitant de décider quelle vie vaut la peine d’être vécue, et laquelle ne le vaut pas, supposant au passage que l’humain se réduirait à son génome ou à son bagage génétique. C’est un deuxième enjeu, proprement anthropologique.
Accueillir la vie, c’est l’accueillir dans sa totalité, car l’être humain est un tout unitaire, constitué de matière biologique structurée par l’esprit : il est une personne, dont la nature le presse à connaître la vérité et à préférer le bien, en une relation constitutive avec autrui. C’est pourquoi l’humain n’est pas duel, avec une âme et un corps qui seraient comme deux morceaux juxtaposés : il est un, totalement biologique et totalement spirituel. Puisque le corps fait ‘partie’ intégrante de la personne, l’accueil de la vie requiert le soin de la personne totale, dans sa petitesse, dès le tout début : prendre soin des embryons, c’est déjà prendre soin de la personne, en un geste d’humanité naturelle.
C’est pourquoi il est ruineux de réduire la vie humaine à son génome, ou à sa structure matérielle objective, et de la mettre sur une balance comme si l’on soupesait des biens ou des intérêts divers ! Même un auteur comme Habermas, qui refuse l’idée de personnalité de l’embryon, est conduit à cette observation : « [Mais] nombre d’entre nous paraissent obéir à une intuition, à savoir que nous ne souhaitons pas que la vie humaine, même à son stade le plus élémentaire, soit soupesée pour être mise en balance, ni avec la liberté (…) de la recherche, (…) ni même avec le désir des parents d’avoir un enfant en bonne santé, ni enfin avec la perspective (envisagée pour l’instant sur arguments) de nouveaux types de traitements pour les déficits génétiques sévères[11]. »
(C) Soupeser les intérêts sur une balance est une manière d’instrumentaliser la vie humaine à ses débuts. Or, si on tient vraiment à parler d’ « intérêt » à la manière des utilitaristes, on relèvera la curiosité suivante : le DPI se fait toujours au bénéfice d’un tiers, mais jamais en faveur de l’enfant à naître.
Déjà évident pour le HLA, dont le premier bénéficiaire sera l’aîné, cette observation vaut pour tout DPI. On ne peut, sans cynisme ni contradiction, prétendre qu’il serait dans « l’intérêt » du futur enfant de ne pas naître ! Il ne peut être dans l’intérêt de personne de ne pas exister, du moment que l’existence est la condition même permettant d’éprouver un intérêt !
Voici par exemple l’affirmation qui fonde et rythme tout le rapport de la Commission nationale suisse d’éthique en 2005, justifiant le DPI, pourvu que les indications visent « l’évitement de maladies, ou de handicaps graves et menaçants, au bénéfice de l’être en devenir lui-même[12] ». Tournez la phrase en tout sens possible, vous trouverez qu’elle n’en a aucun. Simplement parce qu’elle est contradictoire. C’est, au passage, un troisième enjeu du DPI : ses justifications souvent heurtent la raison et blessent l’exigence de vérité. C’est là un grave enjeu culturel, témoin de la défaite de la pensée, puisque la raison se réduit à un rôle instrumental et renonce à sa dimension métaphysique. L’accueil joyeux de la vie passe aussi par l’accueil de la vérité qui fait vivre l’intelligence et la nourrit dans sa saveur de sagesse.
3.2. Comment déterminer le seuil de graves maladies ?
Dans la forme négative de l’eugénisme que véhicule le DPI, on accorde comme allant de soi qu’il n’est justifié qu’en cas de maladie grave[13]. Reste à établir le seuil d’une maladie grave ! Or cette notion de gravité pose une difficulté si on veut l’appliquer au DPI, car deux solutions se présentent, qui toutes deux restent gravement insatisfaisantes :
1° Soit on laisse aux parents toute latitude dans la décision, de façon qu’ils deviennent, eux, la norme de gravité d’une maladie, en fonction de leur subjectivité. Cette option conduit au pur arbitraire, à une pratique variable qui répugne à la médecine et à l’importance du choix. Par là même, on peut imaginer glisser vers des décisions de confort[14].
2° Soit une autre option consiste à dresser une liste de handicaps, ou un seuil de maladies considérées comme suffisamment graves, pour justifier un DPI. Outre le fait qu’un tel seuil ne peut être fixé de manière objective, l’effet serait dévastateur, puisqu’une telle liste signifierait aux personnes vivant actuellement avec ces handicaps qu’il aurait mieux valu qu’elles ne vivent pas. Une telle stigmatisation de personnes fragiles suscite la juste réaction des associations de personnes ou de parents de personnes handicapées.
Il faut reconnaître que, conscient de ces difficultés, le Conseil fédéral propose une solution à la jointure des deux options : d’abord il établit des critères permettant de considérer une maladie comme grave[15], mais sans jugement. C’est ensuite à l’intérieur de ce cadre fixé qu’intervient la liberté des parents, lesquels jugeront en conscience si cela leur paraît supportable ou intolérable.
La solution est ingénieuse, mais tente vainement de résoudre la quadrature du cercle : car on n’échappe pas au subjectivisme. Elle est si subtile, cette ‘solution’, que personne ne s’y tient. La preuve, c’est que dans le projet de loi adopté, le Parlement a ajouté la Trisomie 21. N’ayant pas compris la finesse du projet du Conseil fédéral, les députés ont donc fait mention d’un handicap particulier. L’effet est dévastateur : d’une part on stigmatise les personnes vivant actuellement avec une Trisomie, d’autre part on a la preuve de la pente glissante, car il est impossible de maintenir la technique sélective dans les limites souhaitées. On voit combien le DPI se focalise sur le handicap et non sur la personne handicapée.
Tout à l’inverse, le souci humaniste et chrétien d’accueillir la vie réoriente notre regard sur la personne même, « seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même, ce qui est de plus noble dans la nature[16] », investie de toute la dignité humaine au-delà de son handicap, exigeant un soin tout particulier de la société et des lois à l’endroit des petits, des faibles et des enfants fragiles. Déjà le préambule de la Constitution rappelle avec vigueur que le peuple suisse est conscient « que la force de la communauté se mesure au bien-être du plus faible de ses membres ».

4. Objections et réponses

Malgré cela, le DPI sera pratiqué en Suisse. Or les raisons ne sont pas seulement émotionnelles : quand bien même il est difficile à quiconque de prendre la parole à la suite de forts témoignages que l’on ne manquera pas de présenter de la souffrance des gens, il y a bel et bien des arguments qui entraîneront l’adhésion de bien des gens.
4.1. Le Diagnostic prénatal (DPN) est autorisé, alors d’autant plus le DPI
Argument : la première objection répandue partout prétend que, puisque l’avortement est autorisé à la suite d’un DPN, alors autant pratiquer un DPI moins invasif et surtout moins traumatisant. On s’appuie donc sur la modification du Code pénal de 2002 pour effectuer un nouveau pas[17].
Réponse : cet argument cache un mauvais sophisme, car malgré leur similitude (élimination d’une vie humaine à ses débuts), les deux procédés sont de nature différente. Dans le cas du DPN, il existe une tension grave entre d’une part la volonté de la femme à l’auto-détermination, et d’autre part la nécessité de protéger l’embryon. Cette situation est donnée, et chacun comprend le drame qui consiste à la résoudre. Dans le cas du DPI au contraire, la situation est voulue, elle est provoquée : on choisit délibérément de produire plusieurs embryons dans le but de les détruire. L’intention est donc inscrite dans le processus technique, et non seulement dans l’intention subjective du couple, car c’est le DPI qui impose une sélection.
De plus, la barrière psychologique et spirituelle est plus forte dans le DPN, car l’avortement est invasif, et fait porter un poids très lourd à la conscience spontanée. Le DPI fait tomber cette barrière naturelle, et c’est pourquoi le relais doit être repris par l’éthique, de manière beaucoup plus intellectuelle, donc, en un sens, moins efficace. C’est pourquoi la vie naissante, pour être honorée, requiert une protection accrue de la société. Il n’est donc pas si absurde que la loi protège l’embryon in vitro davantage, ou autant, que le fœtus in utero, lequel jouit déjà d’une protection naturelle spontanée.
C’est un quatrième enjeu du DPI, d’ordre juridique : l’accueil de la vie requiert une protection juridique accrue qui, même si elle ne suffit pas à elle seule, joue un rôle efficace, jusque dans la formation des consciences.
4.2. La souffrance
Argument : mais l’objection rebondit, et prend une tonalité plus affective. « Préférez-vous, dira-t-on, qu’un couple potentiellement transmetteur d’une maladie grave, se voie interdit de DPI et tente une grossesse à l’essai, puis un DPN, quitte à avorter ? Est-ce cela que vous voulez ? Finalement votre position d’accueil de la vie ne revient-elle pas à une apologie de la souffrance ? »
Réponse : il ne s’agit pas de préférer une méthode à une autre, mais de choisir le moindre mal. Or pour un couple, il pourrait sembler, d’un point de vue psychologique et médical, que le moindre mal réside dans le DPI ; pour la société cependant, le DPI est évidemment plus grave, du fait qu’on induit une sélection au cœur même de la médecine, c’est-à-dire un véritable eugénisme négatif. Il est tout de même difficile de s’en réjouir. Même un auteur comme Jürgen Habermas avait relevé la gravité de cet enjeu. Le fait de soupeser la nécessité de protéger l’embryon – il en a besoin et cela lui est dû –, comme un bien évaluable, voilà qui « ouvre grand la porte à l’instrumentalisation de la vie humaine et à l’érosion du sens catégorique attaché aux requêtes morales[18] ». Aussi insiste-t-il sur « l’intégrité de la vie humaine en devenir, à laquelle aucune société civilisée ne peut toucher sans que cela entraîne des conséquences ».
Contrairement au conflit de conscience dans le cas d’une grossesse non désirée « les parents qui souhaitent avoir un enfant prennent une décision de procréer sous réserve (…). La sélection délibérée est fonction de l’appréciation de la qualité génétique d’un être humain et obéit à un désir d’optimisation[19] ». C’est pourquoi, comme le fait l’humanisme et comme y invite l’Église, l’accueil de la vie n’implique aucunement une apologie de la souffrance mais plus profondément une reconnaissance de la fragilité de cette vie humaine ; c’est cette vulnérabilité que le DPI s’emploie à masquer. Bien plus, « procréer sous réserve » relève de cette aspiration à revenir en arrière dans son choix, au lieu de se livrer avec confiance à un engagement définitif.

5. Conclusion

Argument : un dernier argument en faveur du DPI servira de conclusion, qui relève d’un dernier enjeu. La Suisse n’est pas une île au milieu de l’Europe ; or plusieurs pays environnants ont libéralisé le DPI depuis des décennies, y compris le typage HLA. La Suisse ne saurait en rester à sa position restrictive, sans favoriser un tourisme de la procréation médicalement assistée, auquel seuls les couples aisés pourront accéder : cette médecine à deux vitesses induit une injustice.
Réponse : l’enjeu est important, car la situation nous met comme devant un fait accompli. C’est là un problème redoutable, supposant une « force normative du factuel[20] ». Serions-nous mis en face de « faits accomplis sur lesquels il (semble) impossible de revenir d’un point de vue normatif » ? Cette tendance profonde qui, alors qu’on n’a que le mot ‘éthique’ à la bouche, ruine cependant l’éthique en la mettant à la remorque des faits et des techniques, est inquiétante pour le sens de notre humanité, laquelle semble dès lors plus être agie qu’avoir les moyens d’agir[21].
Or la Suisse ne craint pas de maintenir ses standards de qualité et des normes de sécurité sévères qui s’appliquent aux biens de production, ou aux denrées alimentaires ; la polémique autour du « Cassis de Dijon » montre que la Suisse n’est pas disposée à abaisser ses exigences les plus élevées, nonobstant le fait que beaucoup peuvent acheter des produits moins chers dans les zones frontalières. N’est-il pas choquant dès lors de se montrer plus pointilleux sur la qualité de tels produits que sur le respect de la vie humaine ? Dans ce sens, le DPI met en jeu une dimension politique importante. Non seulement on en décide dans les parlements, mais la question relève du fondement même du politique : en portant atteinte à l’intangible dignité humaine, on fragilise le cadre qui permet le fonctionnement démocratique. « Si les principes moraux qui sont sous-jacents au processus démocratique ne sont eux-mêmes déterminés par rien de plus solide qu’un consensus social, alors la fragilité du processus ne devient que trop évidente – là est le véritable défi pour la démocratie. » Ce propos du pape Benoît XVI devant le Parlement anglais[22] relève l’enjeu fondamental d’une absolutisation des droits de l’individu.
Pour nous, la joie d’accueillir la vie s’entend de la totalité de ce qui constitue la vie humaine :
accueil de la vie biologique, car la personne est une ;
accueil de la vie morale de la conscience ;
accueil de la vie de la raison nourrie de vérité ;
accueil de la vie collective, sociale et politique ;
et au cœur de tout cela, il y a l’accueil des plus petits et des plus vulnérables.
Mais cette analyse prend sens à condition que des témoins montrent que la vérité peut être vécue. Puissent-ils se lever au cœur même du débat politique.
François-Xavier Putallaz

[1] Ces citations sont tirées du message du Conseil fédéral, en Suisse, et adressé au Parlement le 7 juin 2013 (ci-après CF), p. 2. Le peuple suisse sera appelé aux urnes dans le courant de 2015, en raison de la modification d’un article constitutionnel relatif à la procréation médicalement assistée et au génie génétique dans le domaine humain. Si l’article est accepté, la loi fédérale sur la procréation médicalement assistée (LPMA) sera modifiée en conséquence. Le système suisse, dans cette deuxième phase, prévoit une possibilité de referendum.
L’important est de comprendre que les deux objets (Constitution et loi) sont liés. En effet, en 2014, les deux chambres fédérales du Parlement ont accepté le projet du Conseil fédéral, mais en élargissant (déjà) les limites dans lesquelles celui-ci voulait maintenir le DPI : notamment, le Conseil fédéral voulait l’interdire pour dépister une Trisomie 21, mais le Parlement en a décidé autrement. Cette ouverture très libérale pourrait-elle conduire le peuple suisse à juger que le projet va trop loin ?
[2] CST 119, al. 2, let. c.
[3] CF, 2.1., p. 65.
[4] CF, p. 3.
[5] Ces chiffres sont avancés dans le communiqué officiel du Parlement du 24 novembre 2014.
[6] C’est le cas par exemple de la majorité de la commission du Conseil des États chargée du dossier, et qui souhaite autoriser le « bébé-médicament ». Le Parlement n’a pas suivi cet avis, et la loi finale votée interdit tout typage HLA, vraisemblablement, selon le même communiqué, en raison du « couperet du vote populaire » !
[7] Si une partie des gens refusent cet écart, c’est en raison de l’instrumentalisation de la personne humaine en ses débuts. En effet, (quelles que soient les convictions concernant la nature de l’embryon humain) chacun porte en lui cette intuition qu’une vie humaine avant la naissance ne saurait être réduite à un « objet fabriqué » : la technique forcément considère comme objet ce sur quoi elle porte ; or lorsqu’elle porte sur l’homme et sur l’identité corporelle intrinsèque à sa substance, elle implique l’avenir de la personne, laquelle ne devrait pourtant en aucun cas être considérée comme objet fabriqué. Contrairement à l’éducation, on ne peut supposer ici que le futur enfant qui naîtrait ou le futur adulte donne à terme un consentement venant confirmer le choix des parents, puisque le DPI rend impossible une telle confirmation, du fait qu’il empêche la naissance de ceux qui ne seront pas sélectionnés : ceux-là n’auront rien à dire, puisqu’ils n’ont pas de futur.
[8] CF, 2.2, p. 67.
[9] CF, 2.2, p. 69.
[10] C’est une curiosité culturelle de voir comment, dans les débats sur le début de la vie ou sur le « droit de mourir », le fardeau de la preuve a changé de camp, sans qu’on y prenne garde. Ce sont à ceux qui réclament de nouveaux droits d’en établir le fondement dans un ordre juridique démocratique.
[11] Jürgen HabermasL’avenir de la nature humaine. Vers un eugénisme libéral ?, Paris 2002, p. 103.
[12] Commission nationale d’éthique pour la médecine humaineDiagnostic préimplatatoire. Position n° 10/2005, Berne 2005, p. 51. Pour en suivre une analyse détaillée, cf. Diagnostic préimplantatoire: questions d’éthique impertinentes, dans Nova et Vetera 83/1 (2008) 85-96 ; cette critique n’a jamais trouvé la moindre réponse.
[13] Qu’on n’oublie pas qu’il ne s’agit pas seulement de maladie, mais de simple prédisposition, et que la maladie en question est censée se déclarer avant la 50e année de vie de l’adulte.
[14] On rétorquera que de tels propos sont irrespectueux des parents, lesquels mesurent leur responsabilité, et ne pratiqueront jamais de DPI qu’en cas de maladies sévères et très lourdes. Il semble qu’il y ait quelque naïveté à une telle assurance dans le cadre de notre société de consommation, au point que le Conseil fédéral ne retient justement pas cette option trop risquée. De surcroît c’est oublier un peu vite les leçons de l’histoire. Lorsque les ultra-libéraux, tels Rorty, pariaient que « la liberté et la vérité veilleront sur elles-mêmes », le Cardinal Ratzinger rétorquait  que là « il se trompe tout simplement », car de telles intuitions de respect de la personne humaine ont été plusieurs fois exclues de la sensibilité dominante durant les siècles, et rien ne garantit qu’elles vont perdurer : « L’histoire, poursuit le cardinal Ratzinger en parlant de Rorty, a montré de manière dramatique qu’il est facile de fourvoyer [la majorité] et de la manipuler, et que la liberté peut être détruite précisément au nom de la liberté. » Cardinal JosephRatzingerValeurs pour un temps de crise. Relever les défis de l’avenir, Paris 2005, p. 37. « Mais les majorités aussi peuvent être aveugles ou injustes. L’histoire ne le montre que trop. » Cardinal Joseph Ratzinger, « Démocratie, droit et religion », dans J. Habermas-J. Ratzinger, « Les fondements prépolitiques de l’État démocratique », Esprit 306, juillet 2004, p. 21.
[15] Six critères sont avancés : douleurs résistantes, limitations de la motricité, dépendance, sévères limitations cognitives, limitation de l’émotionnalité et l’affectivité, limitation de la liberté de mouvement. Cf. CF, 2.2, p. 68-69.
[16] Concile Vatican IIGaudium et spes, n. 24/3.
[17] C’est exactement la définition de la « pente glissante » : on prend appui sur une situation acquise, afin de franchir une nouvelle étape inexorable. Lorsque cette pratique est délibérée, on l’appelle vulgairement « tactique du salami ».
[18] Jürgen HabermasL’avenir de la nature humaine. Vers un eugénisme libéral ?, Paris 2002, p. 59.
[19] Ibid., p. 142.
[20] Ibid., p. 33. Si je cite plusieurs fois Habermas, ce n’est pas que je partage sa conception philosophique, mais pour montrer que des penseurs aussi éloignés de la ligne doctrinale d’une revue comme Nova et Vetera, ont été conduits par de tout autres chemins à des conclusions qui n’en sont pas éloignées. C’est là un beau témoignage à la vérité, quel que soit celui qui l’énonce.
[21] Le sens de l’accueil des petits conduira de plus en plus souvent les chrétiens à se rebiffer devant ce défaitisme, quitte à entrer dans de nouvelles logiques d’objection de conscience. Le souffle évangélique y aidera à coup sûr.
[22] Rencontre avec le Parlement et la British Society, Allocution du Saint-Père Benoît XVI, du 17 septembre 2010.

La bioéthique, une nouvelle chance

Vers une écologie de l’amour

Introduction:

Cet exposé est la synthèse des différentes paroles et remarques prononcées en tant que modérateur lors du Congrès des 7 et 8 novembre 1986. De ce fait, il tentera de refléter le plus fidèlement possible le fil rouge ou la logique de ce congrès, mais ne pourra exprimer qu’imparfaitement la joie et l’enthousiasme des conférenciers et des participants.
Il comportera trois grands thèmes soit:
1) La Raison
2) Le Cœur
3) Les actions possibles
Une balance pondérée des deux premiers conduira à des actions constructives et urgentes. La situation est grave, et les mesures à prendre doivent l’être sans délai.

1. La raison

1.1 L’écologie de l’amour

Les plus récentes découvertes scientifiques démontrent que, grâce à la raison et à une volonté librement orientée, le couple peut espacer les naissances de manière purement naturelle. Nous pouvons être, au sens plénier du terme, des écologistes de l’amour.
La science vient donc vraiment appuyer un héritage de plu-sieurs siècles, et ce climat ne peut éclore que dans une civilisation où l’homme et la femme se respectent mutuellement et sont prêts à res-treindre librement, pour quelques jours par mois, leur instinct sexuel.
Cette méthode, que j’appelle méthode de Mère Teresa, (car elle en est le héraut dans les pays du tiers-monde) ou méthode Billings, nous a été expliquée par Mme le Dr Pinguet. De plus, la SSB tient à votre disposition un film de 16 mm, qui, sous forme d’un dessin animé, l’explique très simplement.
Des groupes M.A.O. se sont formés en Suisse romande pour ex-pliquer cette méthode. M.A.O. signifie Méthode d’Auto Observation. Le secrétariat de la SSB tient à votre disposition des adresses de contact, afin de permettre l’organisation en divers lieux de séances informelles d’explications.
Rappelons, pour prouver l’efficacité de tels moyens, que l’Inde exige, lors de chaque votation, que les citoyens établissent par certificat leur connaissance d’une méthode d’espacement des naissances ef-ficace. Les milliers d’Indiens ayant suivi les cours organisés par Mère Teresa de Calcutta peuvent bénéficier de ce statut civique sans utiliser la pilule, le stérilet ou d’autres systèmes chimiques ou mécaniques.

1.2 L’amour sans raison

Les excès actuels du langage reflètent un climat malsain. Ce mot amour, si beau et si évocateur, est chanté et galvaudé dans tous les cercles de la population.
Un amour sans raison devient une passion conduisant aux excès que nous déplorons actuellement.
Le corps de l’autre et le sien propre deviennent des objets de consommation et les enfants, “désirés” comme l’on désire une voiture ou un chien, deviennent des objets de consommation que l’on program-mera bientôt selon le schéma ci-dessous.
Bulletin de livraison :
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autres remarques :
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Tout objet non conforme à la commande peut être retourné dans les 3 mois.

1.3 La raison sans amour :

1.3.1 La terre est-elle sous-peupléeÿ?
La grande majorité des Européens croit sincèrement que la terre est surpeuplée. Cette affirmation semble à leur yeux “raisonnable” et indis-cutable.
Or, à l’instar d’autres grandes croyances qui ont démontré n’être que des illusions, voici que notre siècle, soi-disant éclairé, parti-cipe de ce mythe.
En effet, suite à une étude pluri-disciplinaire sérieuse de savants et d’universitaires, apparaissent les éléments suivants :
1) Toutes les prévisions démographiques se sont montrées exagérées.
2) L’Europe manque cruellement de naissances.
3) Les analyses dynamiques de la démographie prévoient de graves dangers sociaux et géopolitiques
a) Les pyramides des âges deviennent d’instables champignonsÿ: il y a de plus en plus de personnes âgées, pour des jeunes de moins en moins nombreux.
b) La sécurité sociale est incontrôlable.
c) Le vide démographique de l’Europe va appeler d’autres po-pulations.
4) De plus, la terre, grâce aux techniques actuelles d’agronomie et de pisciculture, pourrait nourrir plus de 100 milliards d’hommes.
Pour avoir une bonne compréhension de cet aspect de la problé-matique, nous vous recommandons notre film vidéo, “La grande farce”, qui démontre scientifiquement que la terre reste sous-peuplée.
1.3.2 La fécondation in vitro
Pour certains, cette méthode reflète le grand amour du couple stérile qui veut à tout prix un enfant.
Mais considérons les moyens. La fin justifie-t-elle les moyens?
De plus, le principal intéressé, l’enfant, est-il vraiment consulté ?
1.3.2.1 Eléments de base :
La stérilité d’un couple signifie déjà, de soi, quelque chose. En effet, il a été démontré que de nombreuses stérilités ont une raison objective qui bloque le cycle féminin.
Il vaut souvent mieux pour le couple et pour l’enfant, vu les conditions de vie du moment, qu’aucune naissance n’ait lieu.
Forcer la providence, sans changer ces circonstances objectives, ne pourra souvent qu’aggraver la situation.
1.3.2.2 L’enfant objet
L’enfant est parfois un symbole social. Il n’est pas accepté en tant que tel, personne à part entière digne de respect et d’amour ; mais en tant que propriété par rapport à d’autres, moyen de s’affirmer et de revendi-quer un statut dans son milieu. De plus, il sera “fabriqué” grâce à un en-semble complexe d’autres objets (seringue, pipette, éprouvette, li-quides, azote…) et sera manipulé par un ensemble de spécialistes qui le considéreront souvent en tant qu’objet de laboratoire. On peut aussi penser à une satisfaction d’apprenti sorcier se complaisant d’un senti-ment de “maître” de la vie.
1.3.2.3 L’amour à plusieurs
Ce tiers ou ces tiers rompent un des éléments essentiels à l’amour humain, l’échange confiant et personnel dans l’intimité secrète d’un couple qui s’isole pour exprimer un don total ouvert à un nouvel être éventuel. L’unité amour et sexualité se brise et le principal lésé ne peut pas donner son avis. Le romantisme de l’amour fait place à une science calculatrice, source de profits juteux.
On a voulu “faire” l’acte sexuel sans accepter l’arrivée éventuelle d’un enfant et maintenant on veut “faire” des enfants sans passer par un acte sexuel.
1.3.2.4. Les enfants sacrifiés
De plus, pour obtenir un enfant viable, la technique actuelle re-commande, pour augmenter les chances de succès, de féconder plusieurs ovules.
Les embryons “surnuméraires” après sélection des “plus beaux”, seront purement et simplement “oubliés”. Le frère ou la sœur, choisi par un technicien, pourra penser à sa chance personnelle et se féliciter de n’avoir pas été sacrifié comme les autres. Mais il pourra regretter de n’avoir pas connu ces frères ou sœurs.
1.3.2.5. Conclusion partielle :
La raison sans véritable amour devient folle. La passion techni-cienne se prend au jeu et écrase sans pitié les plus faibles de notre so-ciété. Le règne du plus fort, le technicien bardé de diplômes, s’instaure et le pauvre couple ne se rend pas compte de cette intrusion complète et destructrice dans son bien le plus précieuse, l’intimité de ses amours.

2. L’amour et la raison

2,1 L’amour sait souffrir pour les autres.

Le galant homme qui se lève pour laisser sa place à une gente dame accepte la “souffrance” de rester debout.
Le petit enfant qui partage son gâteau accepte la “souffrance” d’être moins rassasié.
La mère qui se lève la nuit pour nourrir son petit qui gémit de faim accepte la “souffrance” du sommeil interrompu.
En effet, la raison et le cœur leur démontrent que ces actions sont bonnes, pour eux et pour l’autre.
À tout amour correspondent un ou plusieurs autres, et la preuve réelle et tangible de l’amour réside dans ce fait unique que nous sommes prêts à souffrir pour cet autre, en le respectant en tant que personne unique et irrem-plaçable. L’amour est une relation unique, entre au moins deux personnes uniques, qui dure dans le temps et qui apporte un plus. L’amour est renforcé par la raison, qui reste indispensable pour établir les éléments nécessaires à la durée et à la qualification de la rela-tion. Un amour déraisonnable mène à une impasse.
Une raison sans amour conduit au mépris de la nature humaine. Seul l’amour éclairé par la raison est humain, car il respecte les plus faibles, accepte d’éventuelles souffrances et prouve ainsi sa solidité et sa qualité.

3. Éléments pour agir

3,1 Formation

Ces éléments, qui reflètent une crise très grave de nos sociétés, mé-ritent une étude approfondie et persévérante. Dans ce dessein, nous nous proposons de tenir à intervalles réguliers des séminaires de forma-tion en bioéthique. L’aspect audio-visuel sera favorisé.

3,2 Démographie :

Certains pays ont démontré que des mesures politiques précises apportaient une amélioration de la situation. La Société Suisse de Bioé-thique devrait tenter d’établir une liste de ces mesures possibles et pro-poser un plan d’action pour les réaliser. La matière pour un futur Congrès ne manque pas.

3,3 Droit et politique :

Nos systèmes juridiques doivent définir de manière précise le dé-but de la personnalité.
De plus, les faibles et les “anormaux” seront protégés des per-sonnes sans scrupule, ne sachant plus respecter la dignité de chaque être humain, dès la conception.
La famille sera protégée dans son rôle de cellule de base de la so-ciété.

3,4 Prochains congrès :

Grâce à votre aide, la SSB pourra organiser à intervalles réguliers de tels congrès, dans le but d’élargir le cercle des personnes touchées par l’affirmationÿ: “L’embryon : un homme”, cœur de ces deux journées.

Conclusion :

Face à une philosophie de chosification des autres et souvent de la déification de celui qui parle ; face à la primauté absolue d’une civilisation du désir qui prône l’assouvissement immédiat du moindre besoin, en polluant souvent sans remords notre milieu vital et en prenant des risques exagérés, à l’image de Tchernobyl qui n’aurait jamais dû exploser, à l’instar du Titanic qui n’aurait pas dû couler, il existe une vision du monde qui démontre rationnellement que la porte de sortie réside dans le respect de la personne. La base de tout droit est la vie qui débute dès la conception.
Cette philosophie nous ouvre la voie des vertus humaines, tant louées par les philosophes antiques, et par la plupart des civilisations, par les Grecs, les Juifs, les Romains, les Chinois, les Arabes… Ces vertus encouragent à l’entraide, au respect, au pardon, au partage, à la confiance, à la bonne foi… Tout n’est pas toujours facile mais derrière chaque difficulté, on peut trouver au moins une solution ; derrière chaque tristesse, des joies ; derrière chaque maladie, l’occasion de découvrir des chemins nouveaux. Un cœur généreux et raisonnable et une raison charitable et pondérée sont indispensables pour conserver à notre monde trop tech-nicien un climat de liberté et d’humanisme.
Le vaste univers s’ouvre devant nous. Pourquoi prendre le risque de se perdre en croyant qu’il n’y a plus de place pour les fruits de nos amoursÿ? Ayons confiance dans l’esprit inventif de l’espèce humaine et partons à la conquête d’espaces nouveaux.
François de Siebenthal
Congrès 1986 Au CHUV /Lausanne (avec la Société suisse de bioéthique)
L’embryon : un homme (cf. Actes)
Déclaration fondamentale en quatre langues . Prof. Edgardo Giovannini : Ouverture du Congrès.(p. 15-20). Dr Adelheid Grüniger : La fertilisation in vitro (p. 23-26). Prof. Georges Cottier : Les bébés-éprouvettes : Problèmes éthiques (p.27-52).. Prof. Dominique Rivier : De la nécessité d’une formation éthique pour l’homme de science (p. 53-64) Dr Joaquim Huarte : Concepts fondamentaux d’embryologie (p. 65-68). Prof. E. Giovannini : Le statut de l’embryon (p. 69-90). Prof. Jean de Siebenthal : L’animation selon Thomas d’Aquin (p. 91-98). Dr Antoine Suarez : Engendré, non pas fabriqué (p. 99-123).François de Siebenthal : La bioéthique : Une nouvelle chance : Vers une écologie de l’amour (p. 125-130). Prof. Gérard Lefranc : La vie, objet de laboratoire (p. 131-143). Dr Françoise Pinguet : Régulation naturelle des naissances par auto-observation des signes de fertilité (p. 145-156). Dr Anselm Zurfluh : La démographie, un problème d’avenir ? (p. 157-171). Prof. Jérôme Lejeune : Le début de l’être humain (p. 173-.185). Mme Marie-Laure Beck : Dignité de la femme et nouvelles techniques (p.187-188). Prof. Claude Tricot : Réflexions esthétiques sur la vie (p. 189-192). M. Conrad Clément : Qu’est-ce que SOS Futures Mères ? (p.193-196). M. Raoul Pignat : SOS Futures Mères dans le Chablais (p. 197-198). Mme Chérina Henriksen : La vie n’est pas un calcul (p. 199-202). Pasteur Henri Coste : L’embryon, son avenir, mais aussi son passé (p. 203-206). M. Jean-Marc Berthoud : Défense de la famille chrétienne aujourd’hui (p. 207-212). M. Pierre Antonioli : Situation juridique (p. 213-220). Communion et libération : L’embryon : un homme ou l’audace d’un regard (p. 221-222). Dr Erwin Willa : Témoignage (p. 223-226). Prof. Jean de Siebenthal : Synthèse du Congrès (p. 227-229).
Congrès 1989 Europe : l’hiver démographique
PAS de fécondations in vitro
PAS de banques d’embryons congelés
PAS d’hommes jetés à la poubelle

Ce qui se passe dans toutes ces
manipulations est un crime contre l’humanité, une violation des droits de l’homme pire que celles qui sévissent déjà un peu partout dans le monde.

NON AU DPI…

Société suisse de bioéthique

Déclaration de principes de la Société Suisse de Bioéthique en 4 langues.

La Société suisse de bioéthique, section romande

1. L’être humain, avec son individualité et toutes ses potentialités, est présent dès le premier instant de la vie embryonnaire (ovule fécondé, accidentellement son équivalent uni- ou pluricellulaire). Il s’agit d’une évidence pour l’homme de science contemporain. 2. L’être humain se distingue des autres êtres vivants par le fait qu’il est corps et esprit. À ce titre, chaque être humain est une personne unique pleine de dignité et de liberté, qu’on ne peut réduire à un animal ou un objet matériels. 3. L’embryon humain possède la dignité et les droits fondamentaux reconnus à l’être humain. On ne peut porter atteinte à son intégrité ni le détruire, que ce soit intentionnellement ou par négligence. Construire pour l’embryon un statut artificiel, au gré de nos désirs, d’une idéologie, au gré des besoins de la science ou de ceux de la société, constitue un détournement irrecevable de la raison. 4. Toute destruction ou atteinte à l’intégrité d’un être humain sous le prétexte de son âge, de son sexe, de sa race, religion, maladie ou infirmité, est à rejeter et prohiber. 5. La science et la technique ne sauraient s’engager dans une recherche qui ferait fi de la dignité et des droits fondamentaux d’un être humain. Une prouesse de la médecine, si prometteuse qu’elle puisse paraître, n’est pas, en tant que telle, licite. L’admettre reviendrait à consacrer le droit du plus fort. 6. La législation en ces matières ne peut se satisfaire de faits accomplis ou de perspectives séduisantes. Elle doit prendre en considération aussi des normes éthiques, compatibles avec les exigences de l’être humain. 7. Le mariage et la famille sont le cadre naturel de la transmission et du développement de la vie humaine. Ces institutions donnent à l’enfant protection, sécurité et la formation qui lui sont indispensables. Garantir leur valeur demeure la tâche fondamentale de la société. 8. Finalement, ces principes ne ressortissent pas à telle croyance, telle morale, ou telle éthique particulières; ils s’appuient avant tout sur un bon usage de la raison.
Grundsatzerklärung
2. 1. Naturwissenschaftlich steht heute fest, dass der menschliche Embryo, mit allen seinen Anlagen, in allen seinen Entwicklungsstadien, ein menschliches Individuum ist. Dies gilt insbesondere sowohl für die befruchtete Eizelle als auch fr jeden ein- oder mehrzelligen Embryo. 2. Als leibgeistiges Wesen unterscheidet sich der Mensch von allen andern Lebewesen. Jeder Mensch ist einmalig und einzigartig, eine Person mit Würde und Freiheit. Er darf nicht auf die Stufe anderer Lebewesen oder materieller Objekte reduziert werden. 3. Der menschliche Embryo hat die Würde und die Grundrechte, die allen Menschen zustehen. Man darf ihn daher weder fahrlässig noch absichtlich schädigen oder vernichten. Die Konstruktion eines fiktiven Status für den Embryo nach Wunsch- und Zweckdenken, nach irgend-einer Ideologie, nach vermeintlichen Bedürfnissen von Wissenschaft und Gesellschaft, ist eine folgenschwere Verkehrung der Vernunft. 4. Jede Tötung oder Misshandlung eines Menschen unter Vorwand von Alter, Geschlecht, Rasse, Religion, Weltanschauung, Krankheit oder Gebrechen muss zurückgewiesen und verboten werden. 5. Wissenschaft und Technik dürfen sich nicht in Forschung einlassen, die Würde und Grundrechte des Menschen missachtet. Spektakulre medizinische Leistungen, so verlockend sie scheinen mögen, sind nicht schon als solche gerechtfertigt; andernfalls wrde die Macht des Strkeren gebilligt. 6. Die Gesetzgebung darf sich diesbezglich weder vollendeten Tatsachen noch verfhrerischen Aussichten anpassen. Sie hat sich nach ethischen Normen zu richten,die dem Wesen des Menschen entsprechen. 7. Ehe und Familie sind der naturgemsse Rahmen fr Zeugung und Entwicklung des menschlichen Lebens. Diese Institutionen geben dem Kinde Geborgenheit, Sicherheit und Förderung, die ihm unentbehrlich sind. Ihre Werte zu schtzen, ist fundamentale Aufgabe der Gesellschaft 8. Diese Grundsätze sind keineswegs nur eine Frage einer bestimmten Religion, Moral, Ethik oder Weltanschauung; sie ergeben sich schon aus den wissenschaftlichen Erkenntnissen und der Vernunft.
Dichiarazione di principio
3. 1. L’essere umano con la sua individualit e le sue potenzialit, presente dal primo istante della vita embrionale (ovulo appena fecon-dato, oppure, accidentalmente, anche il suo equivalente uni- o pluricellulare). Si tratta ormai di una evidenza per l’uomo di scienza contemporaneo 2. L’essere umano si distingue dagli altri esseri viventi per il fatto che corpo-e-spirito. A questo titolo ogni essere umano una persona unica, soggetto di dignit e libert, che non si pu ridurre al livello di un animale o di un oggetto materiale. 3. L’embrione umano possiede la dignit e i diritti fondamentali riconosciuti ad ogni essere umano. Non si pu attentare alla sua inte-grit, n intenzionalmente, n per negligenza. Costruire uno statuto artifi-ciale per l’embrione, a misura dei nostri desideri o di un’ideologia, o in base ai bisogni della ricerca scientifica o di quelli della societ, costituisce un pervertimento della ragione. 4. Ogni distruzione o attentato all’integrit di un essere umano, sotto il pretesto dell’et, sesso, razza, religione, malattia o infermit, da rigettare e condannare. 5. La scienza e la tecnica non possono impegnarsi in una ricerca che costituisca una sfida alla dignit e ai diritti fondamentali di un essere umano. Ogni progresso della medicina, per quanto promettente possa apparire, non di per s stesso lecito. Ammettere questo vorrebbe dire consacrare il diritto del pi forte . 6. La legislazione in questo campo non pu accontentarsi dei fatti compiuti o di prospettive seducenti. Essa deve ugualmente prendere in considerazione le norme etiche compatibili colle esigenze di ogni essere umano. 7. Il matrimonio e la famiglia sono il quadro naturale della tras-missione e dello sviluppo della vita umana. Queste istituzioni forniscono ai figli protezione, sicurezza e la formazione loro indispensabili. Garan-tire a tali istituzioni i valori che rivestono, un principio fondamentale al quale la societ deve attenersi. 8. Questi princpi non derivano necessariamente da un credo spe-cifico o morale o etico particolare; essi si appoggiano avantutto su un buon uso della ragione.
Declaration of Principle (July 19, 1986)
4. 1. The human being, with its individuality and all its potentials, is present from the first instant of embryonic life (fertilized egg, by chance its uni- or pluri-cellular equivalent). It is an obvious matter for the contemporary man of science. 2. The human being is distinguished from other living beings by the fact of being body and spiritual soul. Thereby each human being is an unique person full of dignity and liberty who cannot be reduced to an animal or material object. 3. The human embryo possesses dignity and the basic rights identified with the human being. His integrity can be neither diminished nor destroyed, wether intentionally or through negligence. To construct an artificial status for the embryo, to suit our desires, an ideology, the needs of science or of society, constitutes an unacceptable diverting of reason ! 4. Any destruction or impairment of the integrity of a human being on grounds of age, sex, race, religion, illness or infirmity is to be rejected and prohibited 5. Science and technology cannot engage in research which scorns the dignity and basic rights of a human being. An achievement in medicine, however promising it may appear, is not, as such, licit. So admitting would amount to sanctioning the law of the strongest. 6. Legislation on these matters cannot look only at past deeds or seductive perspectives. It must also take into consideration ethical norms compatible with the exigencies of the human being. 7. Marriage and the family are the natural setting for the transmission and development of human life. These institutions give a child protection, security and the training which are indispensable for it. Guaranteeing their worth remains a fundamental task of society. 8. Finally, these principles do not spring from any particular belief, morality or ethic ; they rest above all on a good use of reason.
Congrès au CHUV /Lausanne ( Le CDC, www.pavie.ch avec la Société suisse de bioéthique)


Les pages qui suivent essaient d’attirer l’attention du lecteur sur les divers aspects de la question. Elles procèdent d’extraits de textes émanant du Comité présenté ci-contre, et communiqués par M. François de Siebenthal lors de sa conférence de presse du 20 janvier 2000 à Lausanne :

LA RECHERCHE SUR L’EMBRYON
Savez-vous
… que l’embryon humain constitue l’objet le plus intéressant pour la recherche ?
… que, une fois la voie ouverte, les abus dans la recherche sur les embryons ne peuvent être ni contrôlés ni arrêtés ?
… qu’ainsi l’être humain est abaissé au rang de cobaye ?
Avec un OUI à l’initiative PPD …
… nous refusons des manipulations sur la vie naissante qui ont pour suite la mort au lieu de la guérison.
LA DIGNITE DE LA FEMME
Malheureusement …
… la procréation in vitro ne se fait pas sans laisser de traces chez la femme.
… la femme peut, sans le savoir, être utilisée comme pourvoyeuse de matériel de base pour les manipulations sur les embryons.
Dites OUI à l’initiative PPD …
… pour que le sentiment du respect de soi chez la femme stérile ne soit pas blessé et que les tentatives de pression lui soient épargnées.
LES LIMITES DU FAISABLE
On doit savoir …
… que suite à une procréation in vitro, les statistiques démontrent une hausse des complications, comme les grossesses multiples, les naissances prématurées, les enfants morts-nés, les césariennes, l’augmentation de la mortalité des nourrissons, etc.
… que le traitement médical très coûteux prodigué par une équipe pluridisciplinaire de médecins est éprouvant et en plus, requiert un suivi psychologique avant et après le traitement.
Celui qui dit OUI à l’initiative PPD …
… sait que le fait de ne pouvoir avoir des enfants n’est souvent pas dû à des raisons organiques et que, par conséquent, il ne peut pas être résolu par des moyens techniques.
LA STERILITE
Par bonheur …
… il arrive qu’après une bonne consultation ou après l’accueil d’un enfant en pension, une femme que l’on connaît stérile ait plus de chance d’avoir tout de même son propre enfant qu’après une fécondation in vitro. Mais la douleur est grande pour chacune des 8 femmes sur 10 qui, malgré de multiples traitements suite à une fécondation in vitro, restent sans enfant.
Celui qui dit OUI à l’initiative PPD …
… croit que la stérilité n’est pas simplement un problème de technique médicale.
UN ETRE HUMAIN SUR MESURE
Nous craignons …
… que tout ce qui, pour le moment, est considéré comme maladif soit, à l’avenir, détruit sous prétexte que telle existence ne «mérite pas d’être vécue» … que les contrôles de qualité entraînent la demande d’un enfant garanti en bonne santé.
… que le droit à la vie des handicapés soit de plus en plus mis en question.
Nous disons OUI à l’initiative PPD …
… car nous n’avons pas l’arrogance de nous ériger en juges des vies qui méritent ou non d’être vécues.
LES MENSONGES SUR LA VIE
Peu de personnes savent …
… que les données concernant un donneur de
sperme doivent être conservées à Berne
pendant 80 ans .
… qu’un enfant procréé grâce à du sperme étranger n’apprend rien sur sa véritable origine sans un effort spécial.
… qu’un mariage entre demi-frères et soeurs est dès lors possible.
Seul un OUI à l’initiative PPD …
peut empêcher que des êtres humains soient trompés sur leur vraie origine.
LA SÉCURITÉ AU LIEU DE LA PEUR
La sécurité est préférable à la peur car … … elle tient compte des mauvaises expériences. … elle ne se fie pas aux promesses en l’air … sa devise est: la confiance c’est bien, le contrôle c’est mieux.
Celui qui dit OUI à l’initiative PPD …
évite un pas dangereux dans la mauvaise direction. Le fait qu’une chose soit faisable, ne veut pas dire qu’elle doit aussi être réalisée.
LE PEUPLE TROMPÉ
Tout le monde ne sait pas …
…que, en 1991, on a affirmé au parlement qu’il n’y aurait pas d’embryons surnuméraires et que le don de sperme pourrait toujours être interdit ultérieurement.
… que désormais on avoue l’existence d’embryons surnuméraires et que ceux-ci peuvent être utilisés à des fins de recherche.
Celui qui dit OUI à l’initiative PPD
… ne se laisse pas de nouveau duper.
… saisit l’occasion d’éviter l’impasse.

DES SUITES INCONNUES A LONG TERME
On devrait penser au fait …
…que l’on ne connaît pas du tout les effets de la fécondation artificielle sur les prochaines générations. … qu’en zootechnie, la fécondation artificielle a des effets secondaires inattendus.
… que nous agissons probablement selon la règle : «On commence par l’animal, on passe ensuite à l’homme».
Celui qui dit OUI à l’initiative PPD …
… évite aux générations futures des problèmes insolubles.
UNE MARCHANDISE A CONGELER
Tout le monde ne sait pas …
… que les ovules fertilisés sont congelés à moins 196′ Celsius, et qu’on les décongèle selon les besoins. … que beaucoup ne survivent pas au choc du froid ou sont endommagés.
Celui qui dit OUI à l’initiative PPD …
… empêche que l’être humain ne soit dégradé au rang de marchandise à congeler.
jetés à la poubelle. Seule façon d’échapper à cela: garantir une procréation digne dans le corps de la mère, avec les gamètes du couple (marié).
Jean de Siebenthal
Evidemment , cet (ces) article (s) est ( sont ) plein(s) de bon sens , pour son temps il(s) mérite(nt) vraiment une motion spéciale 

il est étonnant que depuis il n’ait rien été dit sur le clonage humain , audelà de la monstruosité des avortements legalisés et “gracieusement offerts ” , la FIVETE , l’ISCI et choses semblables : J Testart – “”père””(!!) d’Amandine – s’insurge contre les derives eugénistes (tri embryonnaire ) d’autres comme les bebe-medicaments (pourtant bien entrés dans les moeurs: on en compte 38par exemple en Belgique ) 

Mais tout cela recouvre des pratiques qui sont des abominations abominables qui touchent au caractère sacré de la vie humaine dès sa conception : puisqu’il s’agit de tuer ces personnes , les manipuler, les congeler , les utiliser , les réduire à l’état d’objets et de matériaux 
Mais le clonage humain est une abomination d’un cran supérieur : on peut parler de “changement d’état” ( plus que de niveau )dans l’abomination : car là l’homme touche au lieu et au moment ou Dieu lui m^me crée une ame spirituelle et donne a cette personne humaine son caractère sacré , la marque de Sa Présence Créatrice Eternelle et Glorieuse . C’est entrer non seulement dans une création dévoyée mais aussi une profanation sacrilège de la création humaine . C’est bien pire dans ses conséquences que les pratqiues eugénistes mp^me si le clonage humain en est la figure la plus monstrueuse et satanique ….. Comme nt se fait il qu’aucune reflexion ne soit faite sur cette question :
– alors quele lois autorisent le clonage humain 
– alors que libre de toute opposition dans le public , les medias, les autorités religieuses :
les chambres sataniques de création de clones humains ( qui seront des êtres defigurés mais non dépourvus d’âme ce qui n’en n’est que plus un drame “humain” : “quand un membre souffre le corps entier souffre avec lui ” ) oeuvrent librement et légalement et sans denonciation ;
C’est cette dernière verité qui est la plus stupéfiante mais non étonnante : les plus grands crimes contre l’humanité se soont toujours faits dans le secret des medias et l’omerta organisée de leurs auteurs 

vergeronbruno@netcourrier.com
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