Greed = cupidité

La nouvelle est à la une du Wall Street Journal (WSJ) et du Financial Times (FT).

Historique, première condamnation à de la prison ferme (14 ans) au motif de manipulation motivée par la cupidité.






Un ex-courtier d’UBS condamné à 14 ans de prison pour avoir manipulé le Libor…



Le jury a tranché «de manière unanime» dans ce procès «pour l’exemple», de plus «plusieurs autres grandes banques ont avoué avoir aussi manipulé le Libor».

Une semaine de délibération… super, bravo à ces anglais, enfin de la sagesse 🙂


Pour se défendre, l’ex-courtier avait expliqué que la manipulation du taux était “monnaie courante” dans l’industrie financière.

Pas seulement des taux, mais tout le système est une gigantesque manipulation “ex nihilo”, du néant en latin…, de cupides à nos dépens à tous…

Les autorités américaines et britanniques ont annoncé … avoir infligé une amende de près de 6 milliards de dollars à 6 grandes banques pour avoir manipulé les taux de change entre 2007 et 2013.

Outre UBS, Citigroup, JPMorgan, Barclays, Royal Bank of Scotland (RBS) et Bank of America sont concernés.

Les établissements américains Citigroup et JPMorgan, les britanniques Barclays et Royal Bank of Scotland ont plaidé coupable dans cet énième scandale touchant la finance, selon un communiqué du département américain de la Justice.

Outre la pénalité financière, la banque suisse UBS a perdu son immunité la préservant d’éventuelles poursuites judiciaires au pénal.

>>Lire: UBS doit payer deux nouvelles amendes aux Etats-Unis





















La cupidité, greed en anglais, à son maximum, au greed o meter, avant l’explosion … !


https://www.youtube.com/watch?v=TIRjtKgUcnE&feature=youtu.be




Découverte intéressante d’un blog juridique sur l’économie et la finance publié par Jean-Cédric Michel. À lire…
[…] “Il a fallu la révélation d’une nouvelle affaire à charge de Barclays révélée par la presse anglaise pour qu’il sorte publiquement que… le Credit Suisse avait fait la même chose en catimini: soutenir son cours et augmenter fictivement ses fonds propres par un prêt de 10 milliards de francs à un tiers pour souscrire dans son augmentation de capital. Et ce tiers est le même, le Qatar. En Angleterre la FSA et le Serious Fraud Office enquêtent sur cette manipulation – par laquelle Barclays avait visé à éviter de devoir être “bailed-out” ou quasi-nationalisée comme à cette même époque RBS et Llodys TSB. Il y a là le problème technique, de fond: une souscription fictive de capital n’améliorant que fictivement les fonds propres avec la manipulation de cours que cela entraîne. Il y a le problème contextuel d’un secteur dirigé par des bandits prêts à tout pour conserver leur indépendance et leurs bonus – cette question ayant été centrale sur la période 2007-2009. Pour Barclays qui est décidément de tous les mauvais coups, il y a encore des suspicions de trafic d’influence, corruption et faux, certaines écritures et paiements ne correspondant probablement pas à la réalité de certains arrangements, au demeurant dépourvus de sens commercial, entre la banque et le Quatar. Mais en Suisse? Eh bien le Credit Suisse a fait la même chose apparemment avec l’accord de la Finma. Le double problème de fond évoqué ci-dessus se double d’un troisième aussi grave: cette opération n’a pas été révélée – alors qu’elle constitue pourtant un délit au-delà de la grave manipulation comptable et boursière qu’elle constitue.
Mais dans la bucolique Dysfunctioning Corporate Switzerland, tout le monde s’en moque et ce n’est qu’à la faveur d’un article du FT que quelques entrefilets furent publiés en page 9 ou 14, par Le Temps par exemple le 4 février, mais reprenant l’information brute du FT sans aucune analyse ni commentaire supplémentaire. Aucun émoi ni sur la manipulation des fonds propres, ni sur la manipulation boursière, ni pire encore sur l’absence de transparence de cette opération. Est-ce le fait que la Finma semble avoir autorisé cette opération? Il est compréhensible que le ré-haussement des fonds propres du Credit Suisse ait été un élément crucial et impératif dans la crise catastrophique de l’automne 2008. Le seul motif exprimé du bout des lèvres pour justifier une opération autrement illicite réglementairement est celle-là: éviter une market uncertainty au pile moment du sauvetage de l’UBS. Et il est vrai que de devoir suspendre la cotation d’une banque ou les retraits, ou qu’elle se trouve en état de faillite comptable, constituaient des préoccupations réelles de la Finma et des régulateurs à l’époque. Mais son accord n’en rend certainement pas l’opération licite, encore moins au plan pénal, ni ne justifie l’absence de transparence et d’information des actionnaires s’agissant d’un groupe coté. Le communiqué de presse du Credit Suisse du 16 octobre 2008 mentionne l’augmentation de capital et l’intervention de Qatar Holding – mais naturellement pas le prêt.
Y aura-t-il une interpellation parlementaire ou tout le monde s’en moque-t-il définitivement en Suisse, sachant que les autorités de poursuite pénale ne feront rien, n’en ayant ni les ressources, ni les connaissances, ni l’envie? Scary en tout cas sachant que c’est… la Finma qui disposera très prochainement de compétences élargies en matière de répression des délits d’initiés et abus de marché dans la nouvelle LBVM. Problématique et dépassé également qu’elle ne soit pas soumise à la LTrans. Ah oui dernière chose, le prêt à Qatar Holding n’avait pas à être révélé dans le cadre de l’augmentation de capital d’octobre 2008? Trois coups de bâtons à celui qui prétendra que cela est exact, que c’était une opération de crédit autonome distincte de l’augmentation de capital. C’était-là à l’évidence un fait susceptible d’avoir un impact sur le cours et devant donc être révélé. Et quelqu’un s’est-il posé la question du délit d’initié pour les opérations sur titres Credit Suisse de ceux qui connaissaient l’existence de ce prêt? Ah? Il fallait?”

Les voyous qui nous volent en toute impunité! Liliane Held-Khawam

Dettes publiques, crédits hypothécaires, trafic de paiements, caisses de retraite, épargnes diverses, comptes salaires, crédit commercial PME, etc. TOUT est entre les mains des banques et de leurs acolytes les banquiers centraux et autres hedge funds.
Or, voilà la preuve que ces gens qui tiennent des milliards d’individus par la gorge sont de véritables voyous. Zerohedge (relayé par TDG ci-dessous) rapporte les échanges entre traders pour fixer, pardon pour manipuler le prix du Libor du franc suisse. Ce Libor est un taux qui sert de référence au marché monétaire. Même la Banque nationale suisse s’en sert dans sa politique monétaire!
Nous savions que tout était pipé. Nous savions que le même marché  manipule la valeur du franc suisse pour permettre à la BNS de mener sa politique au service de l’étranger. Nous savions qu’un petit groupe de personnes, par le fait du prince, s’approprie le fruit du travail durement gagné de certains. Nous savions qu’un petit groupe de personnes s’appropriait l’épargne d’honnêtes gens ainsi que leurs retraites. Mais de le lire en direct est choquant!
De lire noir sur blanc ce que toute cette corporation savait déjà est attristant. De lire que notre travail a été échangé contre des sushis vieux de la veille est humiliant.
Mais savoir qu’une Finma, dirigée régulièrement par des ex hauts dirigeants de UBS qui à n’en pas douter ont trempé directement ou indirectement là-dedans, ne bouge pas le petit doigt pour ouvrir une enquête est une trahison.
L’histoire se souviendra des coupables mais aussi de tous ceux qui se sont tus alors que tout est sur la place publique!
Liliane Held-Khawam
Des documents issus d’un procès intenté contre des établissements bancaires ayant manipulé les taux Libor du franc suisse rappellent avec quelle légèreté les traders évoquaient leurs stratagèmes.
« C’est notre droit naturel de refléter nos intérêts lors du processus de fixation du Libor (…) toutes les banques font la même chose », expliquait en 2005 un employé d’UBS chargé de transmettre le taux d’intérêt du franc suisse.
Cette déclaration est contenue dans un document judiciaire américain mis en ligne par le siteZerohedge, en lien avec un recours collectif contre un groupe de banques, dont Credit Suisse, UBS et RBS. Toutes accusées d’avoir activement manipulé les taux du franc suisse.

Discussions par téléphone et chats internes

Les arrangements entre les employés chargés de transmettre les taux et les traders avaient déjà été soulignés comme problématiques dans le dossier UBS, banque amendée à plus de 545 millions de dollars en mai dernier.
Cette compilation de discussions par téléphone et chats internes – qui avaient déjà été révélées pour certaines – illustrent les manipulations subies par le taux de référence du franc suisse durant des années, touchant indirectement un grand nombre de produits financiers, tels que les emprunts immobiliers (voir encadré plus bas).
Toujours chez UBS, cette fois en 2006, un trader explique à son collègue responsable de transmettre le taux qu’il a besoin « d’un taux à un mois élevé ». « Pas de problème, je le fixerai haut », réplique directement le collègue.

« Il me reste des sushis »

Des discussions illustrent également la légèreté avec laquelle se déroulaient des actes pourtant illégaux. Extrait d’une discussion datant de 2008 chez RBS:
Trader: « Peux-tu pousser plus bas le Libor suisse à 6 mois s’il te plaît »
Responsable Libor: « Non (…) qu’est-ce que cela vaut?
Trader: « Il me reste des sushis de hier »
Responsable Libor: « OK, je baisse le taux à 6 mois, rien que pour toi »
Trader: « Wooooooooohoooooooo, 0,01% serait fantastique »
Toujours chez RBS, mais cette fois en 2009, une demande de manipulation est à nouveau faite sur un ton léger:
Trader: « Pourrait-on avoir un (taux, ndlr) super haut à trois mois et super bas à 6 mois? »
Responsable Libor: 41 & 51
Trader: Si tu fais ça je t’aimerai pour toujours!
Responsable Libor: « 41 & 55 alors »
Trader: « Si tu fais ça je viendrais vers toi et te ferai l’amour, je te laisse choisir »
Responsable Libor: « Ça sera 41 & 51 alors »
Les plus grandes banques du monde ont payé près de 9 milliards de dollars en amendes depuis 2012 afin de régler des litiges liés à la manipulation des taux Llibor.
Marc Renfer



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