Saint-Maurice: importante découverte, les rois burgondes

Une visite guidée sera  organisée le mercredi 14 août, dès 17.00
heures pour le public intéressé. Nous vous remercions de la signaler dans
vos médias respectifs.
Une documentation vous sera remise directement sur place. Vous la trouverez
également sur le site Internet
www.vs.ch
dans les rubriques habituelles.

http://www.rts.ch/info/regions/valais/5127607-les-vestiges-d-un-grand-site-religieux-decouverts-a-st-maurice.html

Fouilles archéologique Avenue d’Agaune

St-Maurice – Fouilles archéologique Avenue d’Agaune
(IVS).-
Les dernières découvertes archéologiques effectuées à St-Maurice lors
de la réfection de l’avenue d’Agaune changent complètement nos
connaissances concernant la surface occupée par l’Abbaye dès sa
fondation. Sous le parvis, les vestiges d’une nouvelle église avec des
tombes imposantes ont été mis au jour. Alignée sur le sanctuaire
martyrial qui s’élevait à l’emplacement du Martolet et de mêmes
dimensions, cette deuxième église complète le plan général de l’aire
sacrée des premiers temps chrétiens. Un peu plus au sud, sous l’avenue,
une vaste salle  d’environ 25 sur
20 m de côté, flanquée de locaux secondaires, a été mise au jour. Elle
fait partie d’un grand complexe dont les dimensions ne sont pas encore
connues.
Cette
grande « aula » servait sans doute de salle de représentation pour
l’abbé-évêque ou pour le roi-abbé ; de nombreux ecclésiastiques et
dignitaires pouvaient s’y réunir. Le sol de cette salle, aménagé sur un
vide sanitaire pour régler le climat, est pourvu d’un podium surélevé
d’une marche. Il s’agit sans doute de l’emplacement de la cathèdre où
« trônait » un personnage de pouvoir qui s’occupait des problèmes
spirituels, politiques et économiques de la région. Le podium, d’abord
entouré d’une cloison ou balustrade en bois, a été monumentalisé lors de
la dernière période d’utilisation par l’ajout d’une abside en arc de
cercle d’environ 6 m d’ouverture. La question d’un aménagement
liturgique est posée. Les vestiges de ce bâtiment sont absolument
uniques. Les rechapages successifs des sols en mortier et les
transformations des locaux témoignent de l’utilisation de ce bâtiment de
prestige sur une longue durée, avant sa destruction par le feu.
L’orientation et la disposition des deux grands monuments  découverts sous l’avenue d’Agaune,  montrent
bien que le complexe religieux du premier millénaire est organisé en
fonction du baptistère qui constitue dès le Ve siècle de notre ère, le
centre de ce programme architectural. Les différents édifices devaient
être reliés par des allées funéraires ou des portiques réservés aux
processions. Ainsi, sous un corps de bâtiment de l’Abbaye, à
l’emplacement de la future salle du trésor, les restes d’une de ces
allées menant au lieu du culte principal
ont
été mis au jour. L’extension et la topo-graphie de cet ensemble
exceptionnel témoignent de l’importance religieuse et politique de
l’Abbaye.
Les
travaux archéologiques récents ont apporté des éléments fondamentaux et
ont permis d’éclairer sous un jour nouveau les origines du culte
chrétien en ce lieu. Nous avons aujourd’hui la preuve que les vestiges
mis actuellement au jour ne correspondent qu’à une petite partie d’un
complexe de grande envergure dont les habitations notamment sont encore à
découvrir.
La
mise en valeur des vestiges du Martolet et l’extension des fouilles
dans le complexe religieux se sont révélées très positives. L’effort
entrepris est à la hauteur de la richesse historique du lieu, notamment
en ce qui concerne la période de la christianisation de notre pays.
L’ensemble architectural de St-Maurice dévoilé par les fouilles
archéologiques peut être considéré comme exceptionnel en Europe. Des
vestiges comparables, par exemple la cathédrale double et l’aula
épiscopale de Poreč (Istrie) ou la salle de représentation basilicale de
Barcelone, sont extrêmement rares. Pour notre pays et notre région, il
s’agit de vestiges architecturaux majeurs qui témoignent du rayonnement
spirituel de l’Abbaye depuis un millénaire et demi.
A. Antonini

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12.08.2013, 11:48 – Martigny
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Actualisé il y a 33 minutes

Saint-Maurice: importante découverte archéologique

histoire


Les dernières découvertes archéologiques témoignent peut-être d’une église funéraire royale.
Crédit: KEYSTONE

Les fouilles entreprises à l’occasion de la réfection
de la route qui longe l’abbaye de Saint-Maurice ont permis de mettre au
jour une partie des murs d’une église.

L’importance de la ville de St-Maurice dans l’histoire a
certainement été plus grande qu’imaginée jusqu’à présent. Les dernières
découvertes archéologiques témoignent d’un site ecclésiastique
particulièrement vaste et peut-être d’une église funéraire royale.
Les fouilles entreprises à l’occasion de la
réfection de la route qui longe l’abbaye ont permis de mettre au jour
une partie des murs d’une église. Le bâtiment se prolonge sous
l’actuelle église de l’abbaye. Une découverte majeure qui met en lumière
le rayonnement de ce haut lieu de la chrétienté, a estimé lundi le
conseiller d’Etat Jacques Melly lors d’une présentation du chantier.
Ces vestiges correspondent à une petite partie d’un
complexe de grande envergure dont les habitations n’ont pas encore été
découvertes. Seuls les restes d’un grand bâtiment ont été mis au jour
lors des fouilles actuelles. Selon les archéologues, il pourrait s’agir
d’un palais, vu sa taille.
Source: ATS

Valais: Importante découverte archéologique sous le parvis de l’Abbaye de St-Maurice

La mise à jour des vestiges d’une église témoigne d’un site ecclésiastique particulièrement vaste   

St-Maurice,
12 août 2013 (Apic) A St-Maurice (VS), les fouilles archéologiques
effectuées sous le parvis de l’Abbaye ont mis à jour les vestiges d’une
église, avec des tombes imposantes. C’est ce que fait savoir le canton
du Valais dans un communiqué du 12 août 2013. Cette découverte majeure
jette une nouvelle lumière sur la surface qu’occupait l’Abbaye de
St-Maurice dès sa fondation en l’an 515 de notre ère.

Les fouilles
entreprises à l’occasion de la réfection de la route qui longe l’Abbaye
ont permis de mettre au jour une partie des murs d’une église. Le
bâtiment se prolonge sous l’actuelle église de l’Abbaye. “Une découverte
majeure qui met en lumière le rayonnement de ce haut lieu de la
chrétienté”, a estimé le conseiller d’Etat Jacques Melly lors d’une
présentation du chantier.
Ces vestiges correspondent à une petite
partie d’un complexe de grande envergure dont les habitations n’ont pas
encore été découvertes. Un peu plus au sud, sous l’avenue d’Agaune, une
vaste salle d’environ 25 sur 20 m de côté, flanquée de locaux
secondaires, a en effet également été mise à jour.
Cette grande
“aula” servait sans doute de salle de représentation pour l’abbé-évêque
ou pour le roi-abbé ; de nombreux ecclésiastiques et dignitaires
pouvaient s’y réunir. Le sol de cette salle, aménagé sur un vide
sanitaire pour régler le climat, est pourvu d’un podium surélevé d’une
marche. Il s’agit sans doute de l’emplacement de la cathèdre où
“trônait” un personnage de pouvoir.

Un ensemble architectural exceptionnel

http://www.flickr.com/photos/jlp45/sets/72157628111831087/detail

L’ensemble
architectural de St-Maurice dévoilé par les fouilles archéologiques
peut être considéré comme exceptionnel en Europe. Des vestiges
comparables, par exemple la cathédrale double et l’aula épiscopale de
Pore? (Istrie) ou la salle de représentation basilicale de Barcelone,
sont extrêmement rares. (apic/com/cw)
Abbaye de Saint-Maurice

Laus Perennis

Le monastère d’Agaune fut le premier d’Occident à reprendre cette
coutume venue d’Orient de “louange perpétuelle”, application à la lettre
des préceptes divins de “prier sans cesse” (cf. Mt 18,19-20; Mt
24,42-44 et Lc 21,36; 1Th 5,17…).

Ce rite de la louange perpétuelle fut inventé par l’archimandrite
Alexandre né vers 350 dans une île de l’Asie mineure et mort vers 430.
Alexandre fut le fondateur des Acémètes, autrement dit “les
non-dormants” ou “les vigilants”.

© - Les pèlerins au tombeau des martyrs de la Légion ThébaineL’Eglise
est considérée comme une image du ciel où les anges louent
perpétuellement le Seigneur de gloire (cf. Ap 4,8). Il est donc bon
d’imiter sur la terre cette adoration perpétuelle. Les moines, divisés
en choeurs, chantent donc sans cesse la laus perennis. Ce rite, pratiqué
avec éclat à Constantinople, fut donc introduit à Agaune dès la
fondation de l’Abbaye en 515, vraisemblablement suite aux relations que
saint Avit, évêque de Vienne en Dauphiné, entretenait avec l’empereur et
le patriarche de Constantinople. Dès lors fut assurée, au lieu où
reposent les martyrs thébains, la continuité ininterrompue de la louange
chrétienne, par le chant des hymnes et des psaumes, prolongation de la
louange rendue par Maurice et ses Compagnons dans le témoignage de leur
sang. Il semble que cinq ou même, pour certains auteurs, neuf choeurs de
moines se relayaient jour et nuit pour assurer l’office divin.

L’exemple d’Agaune fit école en Occident et l’on retrouve mention de
celui-ci dans les actes de fondation d’autres monastère en Gaule, par
exemple Sainte-Bénigne à Dijon et Saint-Marcel à Châlon. Plus tard, vers
634, Dagobert Ier introduisit le même usage dans le monastère de
Saint-Denys en France et ici encore, au témoignage de Clovis II, c’est
“l’institution d’Agaune” qui avait servi de type. La laus perennis fut
encore pratiquée à Luxeuil en Bourgogne, à Saint-Germain-des-Prés de
Paris, à Saint-Médard de Soissons, à Saint-Riquier dans le Ponthieu.

Des témoignages nous assurent que la laus perennis était encore en
pratique à Agaune au VIIIe siècle. Elle semble donc avoir duré en tout
cas deux siècles, jusqu’à la décadence du IXe siècle qui vit le
remplacement des moines par des chanoines.

Si la “laus perennis” au sens historique du terme n’est plus
pratiquée de nos jours à Saint-Maurice que sporadiquement, les offices
religieux continuent de résonner quotidiennement dans la basilique de
Saint-Maurice. Depuis la prière des Laudes à celle des Vigiles en
passant par l’Office du Milieu du Jour, les Vêpres et la Messe (18h00),
toute la journée est scandée par l’action de grâce communautaire dans le
sanctuaire.

Prions pour le retour des laudes perpétuelles, 24h/24, 7j/7, 365j/365. Merci de nous aider.

Monastère
Av. d’Agaune 15
Case postale 34
CH-1890 Saint-Maurice
Tél. +41 (0)24 486 04 04
Fax +41 (0)24 486 04 05
E-mail : Formulaire de contact

Le texte catholique le plus détruit et censuré.

Le texte catholique promulgué officiellement par deux papes.

Dont Benoît XIV
Sur les contrats: Vix pervenit
Objet et occasion de l’Encyclique: 
Approbation des contrats avec de justes profits mais…
Condamnation de l’intérêt et de l’usure, quelque soit le taux pratiqué…
Nous avions appris qu’à l’occasion d’une nouvelle controverse
(dont l’objet consiste à savoir si un certain contrat doit être jugé
valide),
il se répandait … quelques opinions qui sembleraient n’être pas
conformes à la saine doctrine. Aussitôt nous avons considéré comme un
devoir de notre ministère apostolique d’apporter un remède convenable à
ce mal, qui pourrait à la faveur du temps et du silence, prendre de
nouvelles forces, et de lui barrer la route pour l’empêcher de s’étendre
plus loin et de gagner les villes d’Italie où il n’a pas encore pénétré.
§1- C’est pourquoi nous avons pris les moyens et suivi la
méthode dont le Siège apostolique s’est toujours servi en pareil cas.
Nous
avons expliqué toute l’affaire à quelques-uns de nos vénérables frères
les
cardinaux de la sainte Église romaine, qui se sont acquis une plus
grande
considération par leur profond savoir en théologie et en droit
ecclésiastique. Nous avons aussi appelé plusieurs réguliers qui tiennent
le premier rang dans les deux facultés, et que nous avons pris en partie
chez les moines en partie chez les religieux mendiants et enfin parmi
les
clercs réguliers. Nous y avons même adjoint un prélat qui est docteur en
droit civil et canonique, et qui a longtemps suivi le barreau. Nous les
avons tous assemblés en notre présence, le 4 juillet dernier, et, leur
ayant
fait un détail bien exact de l’affaire pour laquelle ils étaient convoqués,
nous nous sommes aperçus qu’ils la connaissaient déjà parfaitement.
§2 – Ensuite nous leur avons ordonné d’examiner à fond cette
affaire, sans partialité, et sans passion, et de mettre par écrit leurs
opinions. Toutefois nous ne les avons pas chargés de donner leur
jugement sur le contrat qui avait occasionné la première dispute, parce
qu’on manquait de plusieurs documents absolument nécessaires. Nous
leur avons enjoint de déterminer en fait d’usure les points de doctrine
auxquels les bruits qu’on a dernièrement répandus dans le public
semblaient porter atteinte. Ils ont tous sans exception, exécuté nos
ordres.
Ils ont exposé publiquement leurs sentiments dans deux congrégations,
dont la première s’est tenue devant nous le 18 juillet, et la seconde le
ler
août dernier. Us les ont enfin laissés par écrit entre les mains du
secrétaire de la Congrégation.
§3 – Or voici les choses qu’ils ont approuvées d’un commun
accord.
Partie Théorique
En quoi consiste l’usure
1o- L’espèce de péché qu’on appelle usure réside
essentiellement dans le contrat de prêt «MUTUUM». La nature de ce
contrat demande qu’on ne réclame pas plus qu’on a reçu. Le péché
d’usure consiste pour le prêteur à exiger, au nom de ce contrat, plus
qu’il
n’a reçu et à affirmer que le prêt lui-même lui donne droit à un profit
en
plus du capital rendu. Ainsi tout profit, de ce genre, qui excède le
capital,
est illicite et usuraire.
2o Fausses allégations pour légitimer l’usure ainsi définie
Il- Et certes, pour ne pas encourir cette note infamante, il ne
servirait à rien de dire que ce profit n’est pas excessif mais modéré;
qu’il
n’est pas grand, mais petit; -que celui à qui l’on réclame à cause du
seul
prêt, n’est pas pauvre mais riche, ou bien même qu’il ne doit pas
laisser
inutilisée la somme prêtée, mais l’employer très avantageusement pour
augmenter ses biens, pour acquérir de nouveaux domaines, pour faire des
affaires lucratives.
3o Vraie raison qui condamne l’usure
En effet, la loi du prêt a nécessairement pour objet l’égalité
entre ce qui a été donné et ce qui a été rendu. Donc, tout homme est
convaincu d’agir contre cette loi quand, après avoir reçu un équivalent,
il
n’a pas honte d’exiger, de qui que ce soit, quelque chose de plus en
vertu
du prêt lui-même. Le prêt exige, en justice, seulement l’équivalence
dans
l’échange. Par conséquent, si une personne quelconque reçoit plus
qu’elle
n’a donné, elle sera tenue à restituer pour satisfaire au devoir que lui
impose la justice dite commutative, vertu qui ordonne de maintenir
scrupuleusement dans les contrats de commerce l’égalité propre à chacun
d’eux, et de la rétablir parfaitement quand on l’a rompue.
Les titres extrinsèques
4o- Mais par là on ne nie point qu’il ne puisse quelquefois se
rencontrer dans le contrat de prêt certains autres titres qui ne sont
pas du
tout essentiels, et pour parler le langage courant «intrinsèques», à la
nature même du contrat de prêt considéré en général. Ces titres créent
une raison très juste et très légitime d’exiger, suivant les formalités
ordinaires quelque chose, en plus de l’argent dû à cause du prêt.
5o Les autres contrats
On ne nie pas non plus qu’il y ait d’autres contrats d’une nature
tout à fait différente celle du prêt, qui permettent souvent de placer
et
d’employer son argent sans reproche, soit en procurant des revenus
annuels par l’achat de rentes, soit en faisant un commerce et un négoce
licite, pour en retirer des profits honnêtes.
6o – En effet, dans tant de diverses sortes de contrats, il faut
certainement maintenir l’égalité propre à chacun. Autrement, tout ce que
l’on reçoit de trop aboutit, sinon à l’usure (parce qu’il n’y a point de
prêt
manifeste ni dissimulé) au moins à une autre véritable injustice qui
impose pareillement l’obligation de restituer. Au contraire, si tout y
est
fait dans les formes, et pesé à la balance de la justice, ces mêmes
contrats
fournissent, à n’en pas douter, une multiplicité de moyens et de
manières
licites d’alimenter le commerce, de maintenir et de promouvoir pour le
bien public, un négoce productif. Que les chrétiens ne s’imaginent pas
que les usures et autres semblables injustices puissent faire fleurir
les
branches du commerce.
Bien au contraire, les oracles de la Sainte Écriture nous
apprennent que la justice élève les nations, et que le péché plonge les
peuples dans la misère! (Prov. 14,34)
Conclusion: Gratuité essentielle du contrat de prêt
En effet, il faut bien le remarquer, il serait téméraire et
déraisonnable de croire qu’il se trouve toujours avec le prêt d’autres
titres
légitimes, ou bien, sans parler du prêt, qu’il se présente partout
d’autres
contrats justes, titres ou contrats permettant de recevoir une
augmentation modérée en plus du capital intégral, argent, blé ou autre
chose. Cette allégation serait certainement contraire non seulement aux
enseignements divins et au sentiment de l’Église catholique sur l’usure,
mais encore au sens commun et à la raison naturelle. Personne ne peut au
moins ignorer que dans de nombreux cas l’homme est tenu de secourir
son prochain par le prêt pur et simple, puisque c’est de Jésus-Christ
que
avons reçu cette instruction particulière : Ne refusez point à celui qui
vous demande d’emprunter (Matth., 5,42), et qu’aussi dans plusieurs
circonstances il n’y a pas matière à d’autre contrat juste et vrai qu’à
celui
du prêt. Tout homme qui veut agir en sûreté de conscience doit donc
examiner d’abord avec soin s’il se rencontre véritablement avec le prêt
un
autre titre légitime ou s’il peut passer un contrat juste et différent
du prêt.
A la faveur de ce titre ou de ce contrat il pourra, sans craindre
d’offenser
Dieu, se procurer le profit désiré.
Il- Partie pratique
§4 – C’est en ces termes que les cardinaux, théologiens et les
grands canonistes, dont nous avons demandé l’avis sur cette affaire
importante, se sont résumés et ont expliqué leurs sentiments. De notre
côté, nous n’avons pas négligé d’étudier en particulier la même cause,
avant, pendant et après la tenue des congrégations. Nous avons parcouru
avec le plus grand soin les jugements des hommes habiles que nous
venons de rapporter. Cela étant nous approuvons et confirmons tout ce
qui est contenu dans les avis ci-dessus exposés, attendu que tous les
écrivains, les professeurs en théologie et en droit canon, plusieurs
passages de l’Écriture sainte, les décrets des pontifes nos
prédécesseurs,
l’autorité des conciles et des Pères, semblent quasi conspirés à établir
les
mêmes sentiments. De plus, nous connaissons parfaitement les auteurs à
qui l’on doit rapporter les sentiments contraires, aussi bien que ceux
qui
les protègent et les défendent ou semblent chercher l’occasion de les
répandre. nous n’ignorons pas enfin avec quelle sagesse et quelle force
les théologiens, voisins des contrées où se sont élevées des
contestations
ont pris la défense de la vérité.
§ 5- C’est pourquoi nous avons adressé cette lettre encyclique
à tous les archevêques, évêques, ordinaires d’Italie. Ainsi, vous
recevrez
comme tous les autres, ces instructions et quand il arrivera de tenir
des
synodes, de parler au peuple, de lui faire des instructions sur la
doctrine
chrétienne on n’avancera jamais rien de contraire aux sentiments que
nous avons relatés.
Nous vous exhortons encore à employer tous vos soins pour
que dans vos diocèses personne n’ait la hardiesse d’enseigner le
contraire
de vive voix ou par écrit. Que si quelqu’un refuse d’obéir nous le
déclarons sujet et soumis aux peines décrétées par les saints canons
contre ceux qui méprisent et transgressent les ordres apostoliques.
§6 -Mais nous ne statuons rien à présent sur le contrat qui a
fait naître ces nouvelles disputes. Nous n’arrêtons rien non plus à
cette
heure sur les autres contrats dont la légitimité partage les théologiens
et
les canonistes. Nous croyons néanmoins devoir animer le zèle que vous
avez pour la religion et pour la piété, afin que vous exécutiez ce que
nous
ajoutons ici.
§ 7 – Premièrement faites bien voir à vos peuples, par la
gravité de vos paroles, que le vice de l’usure est condamné par l’Écriture
sainte, qu’il prend même différentes formes, afin de précipiter de
nouveau dans les derniers malheurs les fidèles qui ont été remis en
liberté et en grâce par le sang de Jésus-Christ. C’est pourquoi, s’ils
veulent
placer leur argent qu’ils se gardent de se laisser emporter par
l’avarice,
source de tous !es maux ; mais plutôt qu’ils demandent conseil aux
personnes renommées par leur érudition et par leur mérite.
§8-En second lieu, que ceux qui ont assez confiance dans leurs
forces et dans leur sagesse pour répondre hardiment sur ces questions
(qui demandent néanmoins une grande connaissance de la théologie et
des canons) évitent avec le plus grand soin les extrêmes toujours
vicieux.
Quelques-uns, jugeant ces affaires avec beaucoup de sévérité blâment
tout intérêt tiré de l’argent comme illicite et tenant à l’usure.
D’autres, au
contraire très indulgents et relâchés pensent que tout profit est exempt
d’usure. Qu’ils ne s’attachent pas trop à leurs opinions particulières :
mais
qu’avant de répondre, ils consultent plusieurs écrivains de grand renom;
qu’ils embrassent ensuite le parti qu’ils verront clairement appuyé non
seulement sur la raison mais encore sur l’autorité. S’il s’élève une
dispute
au sujet de quelque contrat examiné, qu’on évite soigneusement de rien
dire d’injurieux et d’offensant à ceux qui suivent un sentiment
contraire ;
et qu’on se garde bien d’affirmer que leur opinion mérite d’être
fortement
censurée surtout si elle est n’est pas dénuée de raisons et
d’approbations
d’hommes éminents parce que les injures et les outrages rompent le lien
de la charité chrétienne et sont pour le peuple des pierres
d’achoppement
et de scandale.
§9 – En troisième lieu il faut avertir ceux qui veulent se
préserver de la souillure du péché de l’usure et confier leur argent à
autrui, de façon à tirer un intérêt légitime, de déclarer, avant toutes
choses, le contrat qu’ils veulent passer, expliquer clairement et en
détail
toutes les conventions qui doivent y être insérées, et quel profit ils
demandent pour la cession de ce même argent. Ces explications
contribuent beaucoup, non seulement à éviter les scrupules et les
anxiétés
de conscience, mais encore à prouver au for extérieur le contrat qui a
eu
lieu. Elles ferment aussi la porte aux discussions qu’il faut
quelquefois
soulever pour voir clairement si un placement d’argent qui paraît avoir
été fait dans les règles renferme néanmoins une usure réelle,
dissimulée.
§10 – En quatrième lieu, nous vous exhortons à ne point
accueillir les discours déplacés de ceux qui disent sans cesse
qu’aujourd’hui la controverse sur les usures n’est qu’une dispute de
mots,
vu que l’on retire ordinairement profit de l’argent cédé à autrui d’une
manière quelconque. Il suffit pour voir clairement à quel point cela est
faux et éloigné de la vérité de considérer que la nature d’un contrat
est
tout à fait différente et distincte de la nature d’un autre contrat et
qu’il y a
pareillement une grande différence entre les conséquences des contrats
qui sont opposés entre eux. En effet, il y a une différence évidente
entre
le revenu qu’on tire de l’argent légitimement et qui, pour cette raison,
peut être gardé devant tout tribunal, et entre le revenu qu’on tire de
l’argent illégitimement, et dont pour cette raison, le for extérieur et
le for
de la conscience ordonnent la restitution. Il est donc certain qu’on a
tort
de dire que la question proposée, de nos jours sur les usures est une
question vaine et frivole, parce que l’on tire ordinairement profit de
l’argent cédé à autrui.
Conclusion
Voilà ce que nous avons cru devoir principalement vous
marquer, dans l’espoir que vous exécuterez tout ce que nous prescrivons
par cette lettre. Nous avons aussi la confiance que, si par hasard il
s’élève
des troubles dans votre diocèse à l’occasion de cette nouvelle
controverse
sur les usures, ou si l’on cherche à ternir l’éclat et la pureté de la
saine
doctrine, vous saurez y apporter les remèdes les plus convenables.
Nous vous donnons enfin à vous, et au troupeau qui vous est
confié, notre bénédiction apostolique.
Benoit XIV

Le texte catholique le plus détruit et censuré, même dans les séminaires et les bibliothèques “catholiques”…

Charlie Chaplin et le revenu de base.

Charlie Chaplin est victime du maccarthisme (son nom figure sur la « liste noire de Hollywood »), il est harcelé par le FBI en raison de ses opinions de gauche (pour sa part, il se présentait comme un « citoyen du monde »).
En fait, il fait fortune car il suit les conseils de Clifford H. Douglas, connu pour avoir créé le concept de Crédit social et promoteur du revenu de base inconditionnel qu’il nommait dividende.
http://desiebenthal.blogspot.ch/2015/05/dividende-universel-par-les-robots.html
En 1952, Charlie Chaplin et sa famille retournent à Londres pour promouvoir le nouveau long métrage, Les Feux de la rampe. Profitant de l’occasion, le sénateur Joseph McCarthy lui interdit de retourner en Amérique, en supprimant son visa10. Il renonce alors à sa résidence aux États-Unis et installe sa famille en Suisse, à Corsier-sur-Vevey au Manoir de Ban, jusqu’à la fin de ses jours.
En 1954, il donne deux millions de Francs à l’Abbé Pierre et à Emmaüs, soit environ 40 500 euros (en valeur 2010), à la suite de l’appel de 1954. Il déclare à cette occasion : « je ne les donne pas, je les rends. Ils appartiennent au vagabond que j’ai été et que j’ai incarné. »11

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9dit_social

http://veritasincaritate.blogspot.ch/2009/07/names-associated-with-social-credit.html

Revenu de base ou dividende universel.

Revenu de base inconditionnel. Réponses FAQ

Pour convaincre mon entourage, j’ai besoin d’arguments pour dissiper leurs doutes:
1- Alors, on va payer (et forcément attirer) des immigrés ?
2- L’homme tend vers le fainéantise: comment ne pas engendrer ainsi des profiteurs ?
3- Est-ce que l’essai dans d’autres pays fut concluant ?
4- Pourquoi certains “socialistes” sont contre ?

Tous capitalistes, ce n’est que justice.

Page d'aide sur l'homonymie Ne doit pas être confondu avec Revenu minimum ni Salaire minimum.

Le revenu de base est un revenu versé par une communauté politique
à tous ses membres, sur une base individuelle, sans contrôle des
ressources ni exigence de contrepartie (selon la définition du Basic Income Earth Network)1.
Cette proposition est aussi appelée :

  • « revenu universel »2,
  • « revenu inconditionnel »2,
  • « revenu inconditionnel suffisant »3,
  • « revenu d’existence »4,
  • « revenu minimum d’existence »5
  • « revenu social »6,
  • « revenu social garanti »4,
  • « allocation universelle »4,
  • « revenu de vie »7,
  • « revenu de citoyenneté »8,
  • « revenu citoyen »9,10,
  • « salaire à vie »11,
  • « dotation inconditionnelle d’autonomie »12
  • ou « dividende universel »4.

Certaines définitions de l’allocation universelle sont plus
restreintes et nécessitent par exemple un montant permettant de
satisfaire les besoins primaires d’une existence, ou remplacent tous les transferts sociaux par l’allocation universelle1. Ces termes sont parfois aussi repris pour des mesures qui, proches de l’impôt négatif,
versent cette allocation selon la situation des ménages, ou qui
incluent des contreparties, et qui ne sont donc pas des formes
d’allocation universelle selon la définition du BIEN1,3,13.
L’allocation universelle a été expérimentée notamment au Canada, en Inde ou en Namibie. L’Alaska a mis en place l’Alaska Permanent Fund,
une forme particulière d’allocation universelle basée sur les revenus
miniers et pétroliers de l’État. L’allocation universelle est défendue
au niveau mondial par des politiques allant des altermondialistes aux libertariens [réf. nécessaire], des universitaires, des personnalités et des associations notamment regroupées au sein du BIEN.
Les arguments invoqués pour sa mise en œuvre vont de la liberté et de l’égalité à la réduction de la pauvreté, au combat contre des conditions de travail inhumaines, à l’amélioration de l’éducation et à la réduction de l’exode rural et des inégalités régionales14. L’allocation universelle peut aussi être justifiée comme un dividende monétaire ou crédit social reçu par chacun lié à la propriété commune de la Terre et à un partage des progrès techniques passés14. Cette mesure permet aussi de lutter contre le chômage et d’améliorer la flexibilité du marché du travail14 en luttant contre les trappes à pauvreté créées par les mesures de type revenu minimum ou impôt négatif.

Montant

Selon Liêm Hoang-Ngoc deux branches existent pour l’allocation universelle : une marxiste et une libérale3 ; la branche marxiste « s’appuie sur les Grundrisse,
ces textes où Karl Marx imagine le développement d’une société où
l’humanité sera sortie du salariat et où les machines seules assureront
la création de richesses, qui seront reversées sous la forme d’un revenu
socialisé universel »3.
La branche libérale considère qu’il convient d’accorder une certaine
somme d’argent aux citoyens, mi-filet de sécurité, mi-capital de départ,
pour qu’ils puissent consommer et participer à la vie de la société. À
chacun, ensuite, d’organiser ses dépenses comme il l’entend3.
Des montants faibles sont donc plutôt libéraux et peuvent être liés à
une privatisation de l’éducation, de la santé et tous les autres
services publics15. En outre, selon Jean-Pierre Mon :
« Un revenu d’existence très bas est, de
fait, une subvention aux employeurs. Elle leur permet de se procurer un
travail en dessous du salaire de subsistance. Mais ce qu’elle permet aux
employeurs, elle l’impose aux employés. Faute d’être assurés d’un
revenu de base suffisant, ils seront continuellement à la recherche
d’une vacation, d’une mission d’intérim, donc incapables d’un projet de
vie multi-active16,15. »

Des montants plus élevés permettent de vivre décemment de la seule
allocation universelle, mais peuvent soulever des incertitudes sur la
participation au travail et des problèmes de financement15. Pour Jacques Marseille :
« Le pari de l’allocation universelle est que
l’insertion sociale ne peut se construire sur la contrainte mais sur la
confiance placée dans les bénéficiaires de ce nouveau droit. Une
utopie, sans doute, pour tous ceux qui n’accordent aucune confiance aux
individus et pensent que seule la contrainte de “gagner son pain à la
sueur de son front” est le meilleur garde-fou contre la paresse. Un pari
sur l’intérêt et la nature humaine pour tous ceux qui pensent au
contraire qu’un individu préférera toujours cumuler ce revenu à un autre
salaire, surtout quand ce salaire correspondra à un travail qu’il aura
librement choisi17. »

Les partisans de l’allocation universelle qui souhaitent lui
attribuer un montant faible veulent qu’elle soit identique pour tous les
êtres humains résidents, alors que ceux qui souhaitent lui attribuer un
montant très élevé ne visent en général qu’une partie de la population
comme les seuls adultes, ou prévoient plusieurs montants différents, par
exemple en fonction de l’âge, le montant indiqué étant le plus élevé de
la liste.
Le montant varierait en France selon plusieurs propositions15 :

Financement

Par redistribution

En Allemagne, selon le modèle de l’ancien président du conseil des ministres de Thuringe, Dieter Althaus
(CDU), l’allocation universelle coûterait annuellement à l’État 583
milliards d’euros, mais ce système est alors conçu comme venant en
remplacement de l’actuel système d’aide sociale, qui coûte 735
milliards. Donc l’allocation universelle selon le modèle « althausien »
serait moins coûteuse pour les finances publiques que le système actuel19.
Certains[réf. souhaitée]
considèrent que l’allocation universelle devrait être alimentée par un
prélèvement économiquement le plus neutre possible, en particulier pour
ne pas peser de façon trop ciblée sur le coût du travail, afin de préserver la compétitivité de la zone concernée.
Un autre type de financement de cette allocation universelle se
ferait notamment par une imposition sur les revenus et sur la
consommation (TVA).
Ainsi, tous les ménages, y compris les plus pauvres, payeraient un
impôt. D’une manière générale, il n’y a pas de raison de créer un impôt
spécifique pour financer l’allocation universelle : il suffit de la
faire financer par l’État selon le principe de non affectation des
ressources aux dépenses.
Marc de Basquiat20
développe une proposition selon laquelle l’allocation universelle prend
la forme d’une réforme de l’impôt sur le revenu qui serait transformé
en IURR (impôt universel de redistribution des revenus). Les 280
milliards d’euros de la redistribution actuelle seraient redirigés vers
un impôt négatif versé à tous, avec un montant variable selon l’âge, financé par un prélèvement uniforme de 30 % sur tous les revenus.
Pour Philippe Van Parijs
le financement de l’allocation universelle doit contribuer à l’équité
et diminuer les inégalités. Doivent être taxés les dons et héritages, la
pollution et les revenus marchands21.
En effet la pollution détériore le sort des générations futures alors
qu’elle est principalement le fait des couches les plus aisées22.
L’emploi est devenu une ressource rare et très inégalement répartie.
Majoritairement il fournit des avantages directs et indirects enviables.
L’équité exige que la valeur des privilèges attachés à l’emploi soit
égalitairement distribuée. D’où la taxation des revenus professionnels,
et plus largement de tous les revenus marchands23.

Par création monétaire

Selon le modèle du Crédit social, le coût serait nul, l’allocation n’étant que la répartition équitable de l’augmentation de la masse monétaire nécessitée par la croissance de la valeur des biens et services échangés. Ce modèle nécessite toutefois la ré-appropriation par l’État de la fonction régalienne de création monétaire.
Plus récemment, le journaliste et économiste Anatole Kaletsky défend l’idée selon laquelle les banques centrales devraient faire de l’assouplissement quantitatif pour le peuple, plutôt qu’à travers le système bancaire, en rachetant des actifs financiers24,25.
Selon cette idée, la banque centrale pourrait injecter de la nouvelle
monnaie dans l’économie directement en versant de l’argent dans les
comptes bancaires des citoyens. Selon lui, il se pourrait que cette
proposition gagne du terrain prochainement26.

Par les revenus des biens communs

Différents mécanismes basés sur la compensation des externalités négatives ont été proposés.
Pour Peter Barnes (en) les biens communs, tels que les ressources naturelles, les services écologiques, les biens culturels, la solidarité, etc. devraient, pour les mettre à l’abri d’une appropriation, être « propriétisés » et leur gestion confiée à des fiducies.
Le but de ces fiducies serait de maintenir au moins la valeur de ces
biens pour les générations futures et de distribuer le surplus à la
génération présente27.
Pour On The Commons28 le marché des droits à polluer (cap and trade) est un système moins efficace qu’un système de dividende universel financé par les droits à polluer (cap and dividend)29.
C’est un mécanisme de ce type qui est utilisé par l’Alaska (voir plus bas).

Aspects philosophiques

Liberté réelle

Le concept d’allocation universelle est soutenu par une réflexion philosophique face au défi posé par la pensée libertarienne à la Théorie de la justice (1971) soutenue par John Rawls30. L’un de ses défenseurs, Philippe Van Parijs,
affirme ainsi qu’elle est un moyen de soutenir, d’un point de vue de
gauche, une position « réal-libertarienne » qui défendrait une liberté réelle (et non pas simplement formelle comme elle le reste pour les auteurs libertariens classiques) maximale pour tous, c’est-à-dire, en accord avec le principe rawlsien de différence, avec la liberté réelle maximale pour les plus faibles30.
Selon Van Parijs, elle permettrait à chacun de disposer des libertés
possibles les plus étendues qui soient, en permettant à la fois à chacun
de se vendre sur le marché du travail s’il le désire ou d’agir autrement s’il le préfère30.
Ses défenseurs considèrent que l’allocation universelle entraînerait
une évolution de la relation contractuelle entre les salariés et leur
employeur, plus aucun salarié n’étant dans la situation de devoir
accepter n’importe quel emploi pour gagner de quoi vivre : les salariés
pourraient plus librement négocier leur contrat, ce qui conduirait à la
suppression des « mauvais emplois »31 tout en luttant contre les conditions de travail inhumaines14.

Respect de soi

L’absence de condition lié au versement de l’allocation universelle est en accord avec le principe du respect de soi de Rawls32 de ne pas stigmatiser les bénéficiaires de l’allocation. Des allocations telles que le revenu de solidarité active (RSA) permettent, en principe, d’éviter les effets de seuil conduisant à des situations d’un travailleur pauvre
mais n’évitent pas le second écueil, puisqu’elles portent atteinte,
selon Parijs, au respect de soi et à la liberté individuelle en
obligeant son bénéficiaire à chercher un travail, et donc à se dédier à
des activités rémunérées par le marché du travail plutôt qu’à d’autres
activités bénévoles
ou jugées non rentables, mais gratifiantes et/ou utiles au bien commun.
Ce revenu permettrait également la mise en œuvre de projets dont la
rentabilité est incertaine ou ne s’observe que sur le long terme, comme
la formation, la création d’entreprise ou l’activité artistique.
L’allocation universelle mettrait fin par exemple au problème des personnes en « fin de droits » d’allocations chômage
et à la surveillance des personnes bénéficiant de ces allocations pour
vérifier que la personne cherche effectivement un emploi, qui peut être
vécue comme une atteinte à la vie privée pouvant provoquer des
humiliations et du stress33.
Le même argument est défendu par l’entrepreneur Allemand Götz Werner qui parle de la perte « d’une partie des droits de l’homme » pour les bénéficiaires du système Allemand « Hartz IV »
qui implique l’acceptation forcée de toute offre d’emploi. Il souligne
aussi dans une interview que le niveau de subvention est parfois plus
élevé que le minimum social pour les plus riches qui profitent
d’activités soutenues par l’État comme l’opéra34.

Conséquences

Sur les revenus

Bas revenus


Revenu disponible en fonction du salaire brut

Le cumul de l’allocation universelle avec les revenus implique qu’une
tranche de la population bénéficiera de cette aide tout en travaillant,
mais ne sera pourtant pas ou peu imposable. Selon la situation
antérieure et selon le type de financement, ce fait peut mener à un
surcoût pour l’État que détaille le schéma ci-contre :

  • Y+ représente, avant allocation universelle, le revenu brut
    maximal non imposable. Au-delà de ce seuil de revenus les travailleurs
    participent à la collecte nationale par le biais de l’impôt sur le revenu ;
  • la droite rouge représente la situation des revenus après mise en
    place de l’allocation. Si des travailleurs bénéficient de revenus tout
    en jouissant de cette aide universelle, ils pourront bénéficier d’un
    revenu net qui dans la situation antérieure aurait été imposé. Tant que
    leurs revenus ne dépassent pas y*, le revenu net (salaire + allocation –
    impôts) sera supérieur au salaire brut.

Cela entraînerait une augmentation relative des bas revenus et donc
un tassement de la hiérarchie des salaires. Une diminution du seuil
d’exonération fiscale pourrait limiter cet effet.

Hauts revenus

La mise en place de l’allocation universelle peut, selon les schémas
envisagés, entraîner une augmentation des impôts versés par les plus
riches [réf. nécessaire], qui au final ne verront donc pas leurs revenus augmenter.

Sur l’emploi

Les arguments en faveur d’un mécanisme d’allocation universelle sont
parfois contradictoires : certains cherchent à faciliter l’accès de tous
à l’emploi en supprimant les trappes à inactivité, d’autres prétendent libérer l’homme de la nécessité de travailler35. Le québécois Groulx conclut : « On
se trouve devant un paradoxe, où le revenu universel est justifié à
partir de cadres idéologiques opposés ; il devient capable d’engendrer
des avantages eux-mêmes opposés, sinon contradictoires »
36.

Incitations au travail salarié

Suppression des trappes à inactivité
Article connexe : Trappes à inactivité.

L’un des effets de l’allocation universelle serait de réduire les effets désincitatifs des systèmes classiques d’assurances sociales ou de prestations sociales, qui conduisent à des « trappes à inactivité » décourageant les individus de chercher un emploi rémunéré lorsque le montant des rémunérations est inférieur au « salaire de réserve ».
En effet, les prestations sociales actuelles sont diminuées voire
supprimées lorsque les revenus du travail augmentent, pouvant conduire
dans certains pays à des situations absurdes où l’individu a parfois
financièrement intérêt à ne pas accepter un travail, principalement des emplois à temps partiel.
Alors qu’avec le revenu de base l’individu conserve en permanence son
revenu et en acceptant un emploi, ses revenus vont augmenter. C’est pour
cette raison que les partisans du revenu de base affirment qu’il
faciliterait l’ascension sociale.
De plus, l’effet réel de ces supposées trappes à inactivité est
toutefois contesté, d’abord parce que l’intérêt économique n’est pas le
seul mobile gouvernant la recherche d’un emploi, qui obéit aussi à des
enjeux de reconnaissance sociale. Ainsi, « un tiers des bénéficiaires du RMI en France qui reprennent un emploi n’y ont pas intérêt »37 , économiquement parlant, et le font pour d’autres raisons38.
La seule prise en compte de l’intérêt économique dissimule d’autres
aspects du problème, tels que les contraintes « familiales », dues
notamment à l’absence d’accompagnement vers et dans l’emploi, aux
difficultés de modes de garde et aux contraintes de santé ou de transport39.
Ce genre de problèmes ne se reproduirait plus avec le revenu de base
car travailler n’étant plus une obligation, chaque individu, obtenant le
droit de se reposer, ne va plus accepter un emploi sous la pression
sociale mais selon son propre choix. Ce genre de situation, selon les
partisans du revenu de base, est un exemple de la liberté donné à chacun
grâce au revenu de base, pour eux, l’homme n’est jamais complètement
libre s’il ne peut choisir son travail.

Incitation aux lancements de projets et à la prise de risque

Mais en réduisant l’incertitude sur les revenus futurs, l’allocation
universelle jouerait selon certains de ses partisans comme un filet de
sécurité favorisant la prise de risque individuelle, et le lancement
dans des projets non-rentables à court terme40.
Au bout de quelques mois d’expérimentation d’une allocation universelle
en Namibie dans un village, le chômage a diminué et les revenus des
habitants du village ont augmenté de 29 %, soit plus que le revenu
supplémentaire octroyé par le programme, grâce aux micro-entreprises qui
se sont mises en place41.

Désincitations au travail salarié

Une proportion plus ou moins grande de la population déciderait que
l’allocation universelle leur suffit et cesserait de chercher un emploi
ou quitterait son emploi, favorisant ainsi le temps libre, les activités artistiques, philosophiques voire scientifiques, ainsi que le bénévolat. Cela permettrait également, puisque travailler est une contrainte moins forte, une réduction du temps de travail pour ceux qui le souhaitent et une mise en valeur des horaires réduits.
Certaines activités (la recherche par exemple) n’étant pas souvent
rentables à court terme en termes de production pour une entreprise,
mais bénéfiques pour la société à long terme, elles ne sont pas
stimulées par la loi de l’offre et la demande. Selon les partisans de
l’allocation universelle, la société aurait tout intérêt à parier sur la
participation des individus à son progrès en leur libérant du temps
pour leurs activités personnelles et en leur garantissant les moyens de
subsister, considérant que l’activité salariée n’est pas tout dans
l’évolution de la société. Certains partisans arguent également que dans
l’histoire de l’humanité, on n’a quasiment jamais vu de grands groupes
d’être humains totalement inactifs, et font remarquer que certaines
activités peuvent être considérées comme néfastes, même si elles sont
économiquement rentables comme la vente d’alcool, la fabrication
d’armement ou l’exploitation du pétrole…[réf. nécessaire]
Dans le programme Mincome
au Canada, seuls 1 % des hommes, 3 % des femmes mariées et 5 % des
femmes non mariées ont arrêté de travailler après la mise en place de
l’allocation42.
Dans un sondage en Allemagne 60 % des personnes interrogées disent
qu’elles ne changeraient rien à leur mode de vie si elles touchaient le
revenu de base ; 30 % travailleraient moins, ou feraient autre chose ;
et 10 % répondent : « D’abord dormir, ensuite on verra. » En revanche,
80 % se disent persuadées que les autres ne travailleront plus43.

Simplification administrative majeure

L’allocation universelle a, selon certains de ses défenseurs, vocation à remplacer toutes les aides sociales1.
Le versement de l’allocation universelle évite les nombreuses
difficultés administratives des aides sociales classiques comme la
détermination de la période de référence pour le calcul des ressources35.
Aucun critère n’étant requis pour en bénéficier, elle entraînerait la
suppression des postes de fonctionnaires chargés du contrôle de la
situation des bénéficiaires, qui pourraient être réassignés à d’autres
tâches.
Comme d’autres formes d’aide sociale,
l’allocation universelle exerce la solidarité par l’attribution d’un
pouvoir d’achat plutôt que la fourniture de services publics, le
versement de l’allocation peut conduire à confier à des institutions
privées des prestations qui auraient été gérées par l’administration44.

Justice sociale

Équité visible par la simplicité

La complexité croissante du système socio-fiscal forme une
contradiction avec l’essence de la démocratie : le peuple censé
gouverner la cité est de facto mis hors jeu, à commencer par les moins
informés. La simplicité d’un mécanisme d’allocation universelle permet
de restaurer les conditions d’un débat démocratique, portant sur les
paramètres du système comme le niveau de l’allocation et taux de
prélèvement35.

« La société s’affaiblit dans son fonctionnement démocratique
lorsqu’elle se donne moins les opportunités de mettre en place une
grande discussion sur les critères de justice. (…) Le regard (des
citoyens) est très aiguisé pour évaluer toutes les différences de
situations avec leurs voisins. Il y a donc deux choix possibles. Soit
celui de l’opacité, et c’est le choix dans lequel beaucoup de sociétés
se sont en fait engagées avec des politiques de réduction fiscale, qui
sont défendues en mettant en avant les effets macroéconomiques
bénéfiques qui sont supposés en résulter. Soit à l’opposé le choix que
j’appellerai le « choix du développement démocratique ». Repenser
l’impôt ce n’est donc pas simplement repenser un mode de prélèvements,
c’est renforcer la démocratie45,35. »

Équité horizontale

L’aide sociale actuelle est destinée surtout à venir en aide aux
personnes qui sont pauvres car elles ne sont plus productives (les vieux
et les infirmes). En revanche, il n’existe pas réellement de dispositif
pour aider ceux qui sont pauvres parce qu’ils ne sont pas encore
productifs (les jeunes et les immigrés peu qualifiés), alors que selon
les économistes, il serait profitable pour le pays de permettre leur
entrée sur le marché du travail. Les revenus issus du système d’aide sociale actuel varient ainsi en fonction de particularités individuelles.
Vu l’absence de prise en compte des situations individuelles, l’aide
étant universelle et inconditionnelle, l’allocation universelle n’a pas
l’effet pervers de tous ces systèmes, c’est-à-dire l’existence d’ayants
droit ne touchant pas l’aide parce qu’ils ignorent l’existence de
celle-ci, ou ne sachant pas qu’ils y ont droit, ou étant dans
l’incapacité de prouver que leur situation leur donne droit à l’aide ;
par ailleurs, la sphère privée en serait protégée.
C’est ce caractère universel, inconditionné et individualisant de l’allocation universelle qui la distingue de l’impôt négatif proposé par Milton Friedman.

« Il est important, par conséquent, que le revenu minimal garanti puisse assurer la maximisation de la liberté réelle dans ses dimensions de revenu et de pouvoir sans porter atteinte à ce respect de soi, minutieusement décrit dans la Théorie de la justice
(section 67) comme le contraire de la honte. Pour cela, il est
essentiel qu’il soit attribué sous une forme qui n’en stigmatise pas,
n’en humilie pas les bénéficiaires et qui se fasse donc, en particulier,
sans contrôle des ressources (contrairement à ce qui se passe, par
définition, en cas d’impôt négatif) et sans contrôle de la vie privée (requis pour vérifier, par exemple, le statut d’isolé ou de cohabitant46. »

L’allocation permettrait par exemple une plus grande égalité des chances entre étudiants, si certains doivent travailler pendant leurs études.

Équité selon les situations familiales

Beaucoup de pays appliquent une aide économique aux personnes pauvres
qui tient compte de la situation familiale de la personne en difficulté
(cas du RSA pour la France, qui varie fortement). Ainsi, proportionnellement, la personne en couple touche moins d’aides que la personne seule, en raison des économies d’échelles réalisées par la vie en ménage.
Ces effet sont pris en compte par la notion d’unité de consommation
(UC) qui permet de comparer le niveau de vie de ménages de structures
différentes. Il existe différentes échelles, celle définie par l’OCDE affecte 1 UC pour le premier adulte du ménage, 0,3 UC par enfant de moins de 14 ans et 0,5 UC pour les autres personnes47.
Selon la définition de l’allocation universelle, elle est versée à
chaque individu sans considération de sa situation matrimoniale. Les
couples seraient donc avantagés par rapport aux célibataires. Cet effet
peut être corrigé par une modification du taux d’imposition des ménages
en fonction de leur caractéristique, le surcoût ne perdurerait donc que
pour les ménages non imposables. On peut aussi considérer que la
cohabitation (que ce soit en couple ou en colocation) est un choix de
vie personnel, qui n’a pas à être favorisé ou sanctionné par les
pouvoirs publics. Par ailleurs les hommes ou femmes au foyer
disposeraient d’un revenu propre qui ne serait pas dépendant de celui
de leur conjoint, acquisition d’une certaine indépendance de ces
dernières dans le ménage et d’un vrai statut social reconnu, même sans
accéder à l’emploi.
Pour les familles avec enfants, l’allocation universelle aurait vocation à se substituer aux allocations familiales.
Si les mineurs ne perçoivent pas d’allocation universelle les familles
seraient défavorisées par rapport aux personnes sans enfants. À
contrario, si l’allocation était identique pour les enfants et les
adultes, celles-ci verraient leur pouvoir d’achat surévalué, les coûts
d’un enfant étant plus faibles que ceux d’un adulte. Le montant de
l’allocation versée aux mineurs devra donc être fixé en fonction de la
politique familiale poursuivie. Par exemple une allocation élevée pourra
être motivée par une relance de la natalité, dans le cas des pays
développés à la démographie vieillissante, l’allocation étendue aux
enfants assurerait alors un revenu supplémentaire aux familles.
Certaines propositions d’allocation universelle remplacent le système du
quotient familial48.
En effet, ce système permet aux familles d’avoir, pour un nombre donné
d’enfants, une réduction de leur impôt sur le revenu d’autant plus
élevée en valeur que leurs revenus et donc leurs impôts sont élevés.
Cette réduction d’impôts équivaut en fait à une allocation, laquelle
profite en valeur absolue davantage aux familles riches, même si ce
n’est pas en proportion des impôts payés.
Dans le cas où le niveau d’aide économique reçu par un foyer
monoparental est inchangé, la mise en place de l’allocation universelle
augmenterait surtout les revenus des foyers biparentaux pauvres. Les
familles biparentales seraient favorisées par rapport aux familles
monoparentales.

Critiques

Le courant d’opposition à l’allocation universelle[Qui ?]
argue que chacun a le devoir de contribuer dans le cadre de ses
possibilités et aptitudes personnelles au bien-être de la société, et
voient dans l’allocation universelle, si elle est trop élevée, une
exhortation à l’inactivité et à l’égoïsme. Certains libéraux jugent donc
immoral le concept de revenu versé sans réciprocité49. Ils y voient la remise en cause de la valeur travail.
Le versement d’une allocation universelle pourrait avoir un impact
négatif sur le marché du travail et inciter ses bénéficiaires à ne pas
ou à moins travailler. D’après certaines expériences[réf. souhaitée]
menées sur des périodes de temps limitées, cet impact serait réel mais
pourrait cependant rester assez limité, tout du moins à court terme.
Un condensé de critiques ont été versées par un ancien élu de Mèze50, dans une vidéo51 sur une missive52 d’un journal en ligne.

Histoire

Le concept d’une allocation universelle est défendue par des économistes et des philosophes appartenant à tous les bords politiques, des libertariens aux écologistes et aux socialistes. Cette idée est connue sous le nom de crédit social ou dividende social depuis 1920, par les travaux de Clifford Hugh Douglas, et soutenue par le « prix nobel » d’économie Maurice Allais53.
Il ne s’agit pas de le financer par de la dette ni de lui allouer une
valeur fixe, mais qu’il soit versé en création monétaire par la banque
centrale pour assurer la création monétaire nécessaire en rapport avec
la croissance de l’économie. Ainsi il doit être nul en cas de
décroissance.
L’allocation universelle pourrait dans ce cadre être un complément au
dividende universel qui crée de la monnaie, et pourrait ne pas avoir à
être payée si le dividende calculé lui est supérieur.
Il convient également d’envisager le versement de tout ou partie de
cette allocation en monnaie complémentaire locale. Cela permet en effet,
d’une part, d’avoir moins de problème par rapport aux normes bancaires
de création monétaire et, d’autre part, de ne pas entrainer de fuites
trop importantes de devises hors du pays émetteur.
Il existe depuis 1980 la théorie de l’inoppression active qui ne
consiste plus à garantir un revenu d’existence en créant de l’argent
mais en faisant tourner plus vite une petite partie en fonctions des
réalités de l’offre et de la demande réelle. Le principe est qu’ayant
dépassé l’époque charnière de l’humanité, de l’époque du « manque »
avant les années 1970 où l’on avait besoin de toute la population pour
créer l’offre à l’ère de « pléthore » ou de l’ « économie de l’abondance »
d’après 1970 où ce sont désormais les machines qui travaillent de plus
en plus à la place des humains, on peut « mécaniquement » garantir des
capacités de consommer les produits des machines à tout le monde, avec
une loi de finances en équilibre.

Origines

Le sénateur brésilien Eduardo Matarazzo Suplicy (PT) cite comme ancêtres de ce concept Thomas More, l’auteur d’Utopia (1516), son contemporain Juan Luis Vives dont la réflexion inspira les Poor Laws, Thomas Paine, instigateur du salaire minimum de vie (SMIV), à l’époque de la révolution américaine, et l’anglais Thomas Spence, qui mêla les réflexions de Paine à celles du socialiste utopique Charles Fourier 54. Dans son livre Agrarian Justice (1796),
Paine évoqua l’idée d’une dotation inconditionnelle pour toute personne
(homme ou femme) accédant à l’âge adulte et d’une pension de retraite
inconditionnelle à partir de 50 ans. Selon lui, « les hommes n’ont pas
créé la Terre. C’est la valeur des améliorations uniquement, et non la
Terre elle-même, qui doit être la propriété individuelle. Chaque
propriétaire doit payer à la communauté un loyer pour le terrain qu’il
détient. »55
Dans son conte L’homme aux quarante écus de 176856, Voltaire imagine la valeur locative de l’ensemble des arpents du royaume réparti entre tous ses sujets, et tombe sur la somme de quarante écus.
Son héros se débrouille tant bien que mal pour vivre avec cette somme :
pauvre, certes, mais libre puisqu’affranchi de tout travail.
Une autre description connue de l’allocation universelle date de 1848 avec la publication de la Solution du problème social ou constitution humanitaire du philosophe belge Joseph Charlier (en), inspiré par Fourier54. L’utilitariste John Stuart Mill a aussi défendu le concept d’une allocation universelle, dans sa seconde édition des Principes d’économie politique, de même que Condorcet, le prix Nobel Bertrand Russell ou le lauréat du prix de la Banque de Suède James Edward Meade54.
On a souvent justifié l’allocation universelle comme contrepartie à la propriété privée de la terre. Le philosophe anglais John Locke justifiait en effet l’appropriation de biens communs (comme la terre) et donc le droit de propriété
en déclarant, entre autres, que seul un propriétaire privé aurait
intérêt à la mettre en valeur, puisque selon Locke, le droit de
propriété s’applique uniquement au produit de son travail. Cependant,
privatiser une terre implique d’exclure les autres êtres humains de
l’accès aux ressources naturelles, si bien que, selon la « clause lockéenne »,
la justice commande d’indemniser les gens pour la perte de leur droit à
se livrer à des activités telles que la chasse, la pêche, la cueillette
ou encore l’extraction des ressources naturelles minérales.
En effet, la « clause lockéenne » exige que, lorsque quelqu’un
s’approprie un objet, il doit en rester, selon la formule de Locke,
« suffisamment et en qualité aussi bonne en commun pour les autres »57. Par exemple, quelqu’un n’a pas le droit de s’approprier l’unique source d’eau dans un désert. Pour contourner ce problème, Robert Nozick
affirme ainsi que, dans un tel cas, l’appropriation originelle d’un
bien commun ne peut se faire qu’à condition de compenser les autres
utilisateurs « de telle sorte que leur situation ne se détériore pas par
elle-même »58.

Partisans

Le revenu de base est « défendu sous des appellations et pour des
motifs divers par des universitaires et des militants, des hommes
d’affaires et des syndicalistes, des formations politiques de droite et
de gauche, des mouvements sociaux et des organisations non
gouvernementales, des altermondialistes que par des libertariens.

Implémentations

Canada

Le concept a été expérimenté par le Programme Mincome dans les années 1970 à Dauphin-ville (Manitoba) au Canada59.
Les résultats de cette expérience, pendant longtemps non étudiée, ont
finalement montré que la désincitation au travail y avait été très
faible durant la durée de l’expérience (quatre ans). De plus, d’autres
conséquences positives non attendues ont été observées, comme
l’augmentation de la durée des études des jeunes, une baisse de la
criminalité et des hospitalisations60.

États-Unis

Aux États-Unis, quatre expérimentations sociales ont eu lieu entre
1968 et 1982. Ces expérimentations visaient à tester les comportements
des citoyens vis-à-vis du travail s’ils touchaient un revenu garanti.
Les chercheurs observèrent une désincitation plutôt faible au travail61.

Alaska

En 1976, l’Alaska a mis en place l’Alaska Permanent Fund, un fond souverain
dont le capital est basé sur les revenus miniers et pétroliers de
l’État, et dont les revenus alimentent depuis 1982 un dividende
universel versé le 30 juin de chaque année62,63.
En 1999 un référendum interdit à l’État d’utiliser « une partie » des
revenus du fond (84 % d’opposants). Le montant maximum versé a été de
$2,069.00 en 2008 ; le dividende 2012 a été de $878.0064.

Inde

En partenariat avec l’UNICEF et copilotés par le chercheur britannique Guy Standing et l’activiste indienne en:Renana Jhabvala65, des projets pilotes de revenu de base sont en cours dans des villages ruraux de l’Inde66 depuis janvier 2011 sur une base de 200 roupies par mois par adulte, et 100 roupies par enfant.
Près d’un an après le début de l’expérimentation, celle-ci a déjà
montré des résultats positifs sur la nutrition, la santé, l’éducation,
les infrastructures et l’activité économique67.

Koweït

Le Koweït démarre en février 2012 une expérience d’allocation universelle inconditionnelle68 mais limitée dans le temps pour ses 1,155 millions de citoyens de 1 000 dinars/Citoyen (3 580 dollars/Citoyen).

Namibie

Une expérimentation a été menée en Namibie, dans le secteur de Otjivero – Omitara (environ 1 000 personnes à 100 kilomètres de Windhoek)69. Elle consiste à distribuer chaque mois pendant deux ans (à partir du premier janvier 2008) à chaque habitant enregistré 100 dollars Namibiens.
Au bout de quelques mois d’expérimentation, la criminalité a baissé,
la sécurité alimentaire de la population a augmenté, l’absentéisme à
l’école a diminué, et des micro-entreprises se sont mises en place qui
revitalisent le tissu économique et social du village. Globalement les
revenus des habitants du village ont augmenté de 29 %, soit plus que le
revenu supplémentaire octroyé par le programme. Le chômage a également
diminué dans le village41.

Royaume-Uni

Le gouvernement de Tony Blair a mis en place, en mai 2003, le Child Trust Fund, une mesure proposée par Bruce Ackerman afin de fournir à chaque enfant un « capital de base » à ses 18 ans54.

Singapour

En 2011, Singapour met en place un « dividende de croissance » redistribué à tous les singapouriens adultes70.

Projets gouvernementaux

  • Au Brésil, la loi 10 835, approuvée sous le gouvernement Lula, prévoit d’étendre progressivement l’application du programme Bolsa Família (créé en 2003) jusqu’à instauration complète d’une allocation universelle54,71. En février 2008, près d’un tiers de la population brésilienne bénéficiait de ce programme71.
  • En Catalogne, une ILP (Initiative populaire)
    est lancée depuis janvier 2013 pour que soit débattue au Parlement
    catalan la possibilité d’un “Revenu Garanti de Citoyenneté” (RGC). Si le
    mouvement pour l’adoption de cette loi est composé de certains
    défenseurs locaux du revenu de base (Red Renta Básica, Justícia i Pau,
    ATTAC,…), le RGC n’en resterait pas moins une aide conditionnelle, qui
    répondrait à une situation de pauvreté (proche du RSA (Revenu de solidarité active) en France). Le RGC ne peut donc pas être considéré comme un revenu de base, par nature, inconditionnel72.
  • Des membres du Congrès américain ont proposé la mise en place d’un tel revenu, en Irak, sur le modèle de l’Alaska Permanent Fund71. Soutenu par l’envoyé de l’ONU Sérgio Vieira de Mello et la Banque mondiale, la mesure a été suspendue depuis la mort de de Mello54.
  • En Suisse, l’initiative populaire fédérale
    « Pour un revenu de base inconditionnel » a été lancée le 11 avril 2012
    et doit rassembler 100 000 signatures d’ici au 11 octobre 201373.
  • L’initiative citoyenne européenne
    pour un « revenu de base inconditionnel » a été lancée le 14 janvier
    2013 et doit rassembler un million de signatures d’ici au 14 janvier
    2014 pour être examinée par la Commission européenne74.
aplinCharlieMy Autobiography, Simon & Schuster, 1964



Charlie Chaplin and Social Credit
Most people have heard of Charlie Chaplin
(1889-1977), probably the most popular screen
comic of all times with his character of the tramp
that captivated audiences all over the world. But
did you know that Chaplin was in favor of Douglas’s
Social Credit? He mentioned it himself in
his autobiography, published in 1964:
“During the filming of City Lights, the stock
market crashed. Fortunately, I was not involved
because I had read Major C. H. Douglas’s Social
Credit, which analysed and diagrammed our
economic system… I was so impressed with
his theory that in 1928, I sold all my stocks and
bonds, and kept my capital fluid.”
On another page, Chaplin wrote: “I was discussing
Major Douglas’s book, Economic Democracy,
and said how aptly his credit theory
might solve the present world crisis.”


Source:


[PDF]

“In God’s family, no one ought to go without the necessities of life”

Format de fichier: PDF/Adobe Acrobat – Version HTML
Social Credit and the Kingdom of God. By Eric D. Butler 4 to 7. Charlie Chaplin and Social Credit. 6. Full employment is outmoded. JP II 
www.michaeljournal.org/english-june-july-august-06.pdf – Pages similaires – À noter

page 6….

Further Reading

ChaplinCharlieMy Autobiography, Simon & Schuster, 1964 


More:


Chaplin also had a genius for many things besides filmmaking. According to his biographer, David Robinson, “he was particularly fascinated by economics.”
After reading “Social Credit,” by Major H. Douglas, Chaplin “was so impressed by its theory of the direct relationship of unemployment to failure of profit and capital” that he took growing U.S. unemployment as a warning and “in 1928 turned his stocks and bonds into liquid capital, and so [was] spared at the time of the Wall Street crash” of 1929.
In “Modern Times,” which he began filming in 1933, Chaplin anticipated the droll humor of Beckett’s “Waiting for Godot.” Two tramps on a park bench solemnly discuss the world economic crisis and their fears about going off the gold standard: “This means the end of our prosperity–we shall have to economize.”
In the 1930s and ’40s, the protean artist became a target for ultraconservatives who reviled his morals–all four of Chaplin‘s wives were teenagers when he married them, including two who were 16–as well as his left-wing politics.
During the McCarthy period, while on a trip to London for the 1952 world premiere of “Limelight” with his fourth wife, Oona (the daughter of Eugene O’Neill), and their children–the 63-year-old Chaplin was barred by the U.S. attorney general from reentering the country. (He subsequently moved to Vevey, Switzerland, but returned in triumph in 1972, invited back by the Film Society of Lincoln Center in New York.)
Many of the pictures in the Port’s mini-retrospective, “Between Laughter and Tears,” are readily seen on video. (“Limelight,” incidentally, has a scene with Buster Keaton, the only time the two greatest comedians of silent pictures appeared together, Robinson notes, “and the only time since 1916 that Chaplin had worked with a comic partner.”)
But this is a chance to catch Chaplin where he truly belongs–in a movie house on a screen that offers the proper treatment of his larger-than-life vitality and pathos.

Social Credit – Wikipedia, the free encyclopedia

– [ Traduire cette page ]

Names associated with Social Credit include Charlie Chaplin, William Carlos Williams, Ezra Pound, T. S. Eliot, Herbert Read, Aldous Huxley, Storm Jameson,

Notes et références

  1. a, b, c et d (en) Basic Income Earth Network, « How is Basic Income defined? » [archive]
  2. a et b Quelques éléments en vue d’un débat sur le revenu universel [archive], sur les Alternatifs [archive]
  3. a, b, c, d et e Mathieu Deslandes, « De Boutin à Villepin, tous les avatars du « revenu citoyen » » [archive], sur Rue89 [archive]., 18 avril 2011
  4. a, b, c et d Association pour l’Instauration du Revenu d’Existence, Le revenu d’existence [archive].
  5. Proposition de loi portant création d’un Revenu minimum d’existence et d’un Revenu minimum d’activité [archive], par Christine Boutin
  6. collectif PouRS (Pour un Revenu Social). [archive]
  7. Appel pour le revenu de vie [archive].
  8. http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/fichelivre.asp?n_liv_cerf=4729 [archive]
  9. Étude pour un Revenu Citoyen [archive], sur Mouvement sociétal [archive], mars 2000
  10. Gilles Dryancour, « Proposition pour un Revenu citoyen » [archive], sur InstitutTurgot [archive], 15 février 2009
  11. Bernard Friot, « À partir des retraites, imaginer un salaire à vie » [archive], sur [1] [archive], septembre 2010
  12. Dotation Inconditionnelle d’Autonomie [archive], sur Mouvement des Objecteurs de Croissance [archive].
  13. Louis-Marie Bachelot, « Non au “revenu citoyen” de Villepin, oui à “l’allocation universelle” ! » [archive], sur Atlantico [archive]., 22 avril 2011
  14. a, b, c et d (en) Basic Income Earth Network, About Basic Income [archive].
  15. a, b, c et d [PDF] JC. Loewenstein, Allocation universelle [archive], février 2012.
  16. Jean-Pierre Mon, « Pour une conditionnalité transitoire », 9e congrès international du BIEN, septembre 2002.
  17. Jacques Marseille, L’Argent des Français, chap. 32, Éditions Perrin, 2009.
  18. http://www.alternatives-economiques.fr/un-revenu-pour-tous–precis-d-utopie-realiste_fr_art_946_50275.html [archive]
  19. « Allemagne : allocation citoyenne demandée par Dieter Althaus », article sur Wikinews.
  20. Voir la modélisation complète sur allocationuniverselle.com [archive].
  21. Paugam, p. 142.
  22. Paugam, p. 140.
  23. Paugam, p. 141.
  24. Anatole Kaletsky, “How about quantitative easing for the People?” [archive], August 2012
  25. Anatole Kaletsky, Central banks make an historic turn [archive], Reuters, September 2012
  26. Anatole Kaletsky“Suddenly QE for the People seems possible” [archive], Reuters, August 2012
  27. http://capitalism3.com/ [archive]
  28. http://onthecommons.org/about-commons-0 [archive]
  29. http://capanddividend.org/ [archive]
  30. a, b et c Philippe Van Parijs, Qu’est-ce qu’une société juste ? Introduction à la pratique de la philosophie politique, Le Seuil, 1991, p. 211-239 (en particulier p. 211-216), « L’allocation universelle la plus élevée possible ».
  31. [L’allocation universelle par Yannick Vanderborght et Philippe Van Parijs], Alternatives économiques, mai 2005
  32. John Rawls, Théorie de la justice,
    « Le respect de soi-même comporte le sens qu’un individu a de sa propre
    valeur, la conviction profonde qu’il a que sa propre conception du
    bien, son projet de vie valent la peine d’être réalisés. ».
  33. interview [archive] de Yannick Vanderborght, rédacteur de L’allocation universelle [archive]
  34. 1 000 € pour chacun, du nourrisson au vieillard [archive], traduction d’une interview de Götz Werner
  35. a, b, c et d Marc de Basquiat, [PDF] Rationalisation d’un système redistributif complexe : une modélisation de l’allocation universelle en France [archive] – réduction de la thèse en économie soutenue le 30 novembre 2011 à Aix-en-Provence, janvier 2012
  36. Groulx L-H., Revenu minimum garanti. Comparaison internationale, analyses et débats, Presses de l’Université du Québec, collection Problèmes sociaux et interventions sociales, 2005
  37. Selon Yannick L’Horty, professeur d’économie à l’université d’Évry
  38. Le mythe de la « trappe à inactivité » [archive], L’Humanité, 4 novembre 2000
  39. Dominique Méda, Le Revenu de Solidarité Active en question [archive], La vie des idées, 24 avril 2008
  40. Erreur de référence : Balise incorrecte ; aucun texte n’a été fourni pour les références nommées AL.
  41. a et b http://www.courrierinternational.com/article/2010/04/29/les-miracles-du-revenu-minimum-garanti [archive]
  42. (en) Derek Hum et Wayne Simpson, « A Guaranteed Annual Income? From Mincome to the Millenium », Policy Options Politiques, janvier-février 2001, p. 80 [texte intégral [archive] (page consultée le 14 mars 2012)]
  43. Mona Chollet et Thomas Lemahieu, « Revenu garanti, « la première vision positive du XXIe siècle » », Périphéries, décembre 2010 [texte intégral [archive] (page consultée le 14 mars 2012)]
  44. Introduction au droit fiscal général et à la théorie de l’impôt p. 227, Michel Bouvier 2007, (ISBN 978-2275030968)
  45. Pierre Rosanvallon, « Relégitimer l’impôt », Regards croisés sur l’économie, no 1, mars 2007, p. 16-26.
  46. Philippe Van Parijs, Qu’est-ce qu’une société juste ? Introduction à la pratique de la philosophie politique, Le Seuil, 1991, p. 214
    (section « L’allocation universelle la plus élevée possible »). Van
    Parijs indique, en note, que « les atteintes à la dignité impliquées par
    un système de revenu minimal garanti impliquant pareils contrôles sont
    bien mises en lumière par François Ost », in « La théorie de la justice et le droit à l’aide sociale », section II.2, in Individualisme et justice sociale. À propos de John Rawls (C. Audard, J.-P. Dupuy et R. Sève éd.), Paris, Éditions du Seuil, 1988, p. 245-275
  47. http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/unite-consommation.htm [archive]
  48. Financement de l’allocation universelle [archive] selon Marc de Basquiat
  49. L’Immoralité de l’allocation universelle [archive], Alain Wolfesperger, professeur à Sciences Po.
  50. Thierry Desesquelle, Conseil Municipal 2008-2014 de Mèze [archive]
  51. Communiqué # 3bis – Ici et maintenant – Le revenu de base, Youtube [archive]
  52. Le travail et le Revenu de Base, Civilisation 2.0 Actus [archive]
  53. [2] [archive]
  54. a, b, c, d, e et f Eduardo Matarazzo Suplicy (sénateur du PT-SP), Citizen’s Basic Income: The Answer is Blowing in Wind [archive], 2006
  55. Justice Agraire [archive], Tom Paine (1795)
  56. Voltaire, Intégrale de L’homme aux quarante écus [archive]
  57. Philippe Van Parijs, Qu’est-ce qu’une société juste? Introduction à la pratique de la philosophie politique, Le Seuil, 1991, p. 142
  58. Robert Nozick, Anarchie, État et utopie, 1974, p. 178 éd. originale, 223 trad. française, cité par Van Parijs, 1991, p. 143
  59. Researchers examine ‘town without poverty’ [archive], CBC, 5 décembre 2005
  60. Revenu garanti: quand la réalité devance l’Utopie [archive], Basta!, janvier 2012
  61. http://www.bastamag.net/article2056.html [archive]
  62. (en) What is the Alaska’s Permanent Fund [archive]
  63. The permanent fund dividend [archive]
  64. Annual dividend payouts [archive]
  65. http://diestandard.at/1355460457667/Armen-Grundeinkommen-in-der-Testphase [archive]
  66. Basic Income News : India Basic Income Pilot Projects [archive]
  67. Inde: les projets d’expérimentation de revenu de base montrent des résultats positifs [archive], Basic Income News, septembre 2012
  68. KUWAIT: A Temporary, Partial basic income for Citizens Only [archive]
  69. Basic Income Grant Coalition in Namibia [archive]
  70. http://veryfinecommentary.tk/articles/the-slow-trickle/ [archive]
  71. a, b et c Lettre du Basic Income Network [archive] janvier 2008
  72. http://revenudebase.info/2013/01/catalogne-revenu-garanti-citoyennete/ [archive]
  73. Initiative populaire fédérale ‘Pour un revenu de base inconditionnel’ [archive], sur le site de la Chancellerie fédérale.
  74. Revenu de base inconditionnel – Explorer une voie vers des conditions sociales émancipatrices dans l’UE. [archive], sur le site de la Commission européenne.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens vidéos externes

plus:

http://desiebenthal.blogspot.ch/2013/11/charlie-chaplin-suisse-au-nom-de-la.html

Edward Snowden: asile temporaire en Russie.

Edward Snowden a quitté l’aéroport Moscou-Cheremetievo et s’est vu octroyer l’asile temporaire en Russie.

 Il vient de révéler que notamment la NSA peut suivre en temps réel toutes les activités électroniques de millions de citoyens dans le monde entier.

Edward Snowden

Edward Snowden lors de son interview par Glenn Greenwald et Laura Poitras, le 6 juin 2013 à Hong Kong.
Données clés

Nom de naissance Edward Joseph Snowden
Naissance 21 juin 1983 (30 ans)
Elizabeth City, Caroline du Nord, États-Unis
Nationalité Drapeau : États-Unis Américaine
Profession Informaticien
Activité principale Administrateur systèmes chez Booz Allen Hamilton (jusqu’au 10 juin 2013)
Autres activités Révélateur des programmes de surveillance électronique (PRISM) de citoyens, d’entreprises et d’États par les agences de renseignements américaines (NSA, FBI) et britanniques (GCHQ)

Edward Joseph Snowden, né le 21 juin 19831, est un informaticien américain, ancien employé de la CIA et de la NSA2,3, en tant qu’employé de divers sous-traitants, dont Dell ou Booz Allen Hamilton, son dernier employeur4.

En juin 2013, Snowden rend publiques par l’intermédiaire des médias, notamment du Guardian5 et du Washington Post6, des informations classées top-secrètes de la NSA concernant la captation des métadonnées des appels téléphoniques aux États-Unis, ainsi que le système d’écoute sur internet du programme de surveillance PRISM du gouvernement américain7,8.

Justifiant ces révélations, il indique que son « seul objectif est de dire au public ce qui est fait en son nom et ce qui est fait contre lui »9.

À la suite de ses révélations, Edward Snowden est inculpé le 22 juin 2013 par le gouvernement américain sous les chefs d’accusation d’espionnage, vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux10,11.

Biographie

Famille et éducation

Edward Snowden naît le 21 juin 1983 à Elizabeth City en Caroline du Nord, mais passe toute son enfance dans la ville de Wilmington12. Son père, Lonnie Snowden, originaire de Pennsylvanie, est un ancien officier de la garde côtière des États-Unis13. Sa mère, Wendy, originaire de Baltimore, Maryland, travaille à la cour fédérale du district du Maryland. Il a une sœur plus âgée que lui, qui est avocate12,14.

En 1999, Edward déménage avec sa famille à Ellicott City dans le Maryland, où il étudie l’informatique à l’université Anne Arundel Community College (en)12, pour obtenir les crédits nécessaires à l’obtention d’un diplôme d’études secondaires. À Crofton, Maryland (en), où il habite, presque tout le monde travaille pour l’armée ou la NSA, dont le quartier général est non loin à Fort Meade15. Snowden est visiblement très intelligent, mais pas bon élève : il ne finit pas sa licence à Arundel16, échec dont il sort mortifié et peut-être méfiant vis-à-vis des institutions incarnant l’autorité15. Son père explique qu’Edward a raté plusieurs mois d’école pour cause de maladie, et, plutôt que de retourner passer son GED dans un lycée local — qu’il a par la suite obtenu17 — il préfère suivre des cours en ligne afin d’obtenir une maîtrise à l’université de Liverpool, en 201118.

Ayant travaillé dans une base militaire américaine au Japon, Edward Snowden aurait eu à cette occasion un intérêt profond pour la culture japonaise et en aurait étudié la langue 19. Snowden a également affirmé qu’il avait une compréhension de base du mandarin, qu’il était profondément intéressé par les arts martiaux et a revendiqué le bouddhisme comme étant sa religion20. Avant de fuir pour Hong Kong, Snowden résidait à Honolulu, Oahu, sur l’archipel d’Hawaï21. Il avait visité Hong Kong auparavant avec Lindsay Mills, sa petite amie22.

Le 17 juin 2013, Lonnie Snowden accorde une interview à Fox TV, étant préoccupé par la désinformation dans les médias concernant son fils. Il décrit Edward comme étant « un jeune homme attentionné et sensible, doté d’une profonde réflexion »18. Alors qu’il est en accord avec son fils dans son opposition aux programmes de surveillance qu’il a révélés, Lonnie Snowden demande à son fils de cesser sa fuite et de rentrer à la maison18.
Le 31 juillet 2013, lors d’un interview organisé et diffusé par la télévision russe Rossiya 24, Lonnie Snowden conseille à son fils de rester en Russie pendant son asile temporaire : « Je
pense que la Russie a la ferme intention et la possibilité de protéger
mon fils. Si j’étais à sa place, je resterais en Russie »
23.

Convictions politiques

En juin 2013, Edward Snowden est photographié à côté d’un ordinateur portable orné d’autocollants à l’effigie d’associations promouvant un internet libre, comme l’Electronic Frontier Foundation ou le réseau Tor24.

À l’élection présidentielle américaine de 2008, Snowden dit avoir voté pour un Tiers parti, sans préciser lequel. En 2008, il est prêt à faire ses révélations, mais il décide d’attendre à cause de l’élection de Barack Obama. Snowden dit qu’à cette période il « croyait aux promesses d’Obama », mais que celui-ci « a continué les pratiques de son prédécesseur »25.

Concernant l’élection présidentielle américaine de 2012, les listes de donateurs aux politiques indiquent qu’il a contribué à la primaire de Ron Paul, le candidat du Parti libertarien26.

Carrière

Le 7 mai 2004, Edward Snowden s’engage dans l’armée en tant que recrue des forces spéciales. Il dit vouloir combattre pendant la guerre d’Irak, parce, disait-il, il « se sentait obligé en tant qu’être humain d’aider les peuples libres contre l’oppression ».
Cependant, quatre mois plus tard, un accident pendant un entrainement
lui brise les deux jambes et l’oblige à abandonner sa formation. Il est
par la suite embauché par la NSA comme agent de sécurité à l’Université du Maryland, avant de rejoindre la CIA pour travailler dans la sécurité informatique27.

De mars 2007 à février 200928, Snowden est envoyé par la CIA à la mission américaine des Nations unies à Genève en Suisse29. Il décrit cette expérience à Genève comme étant « formatrice ». Par exemple, il raconte que la CIA a délibérément rendu ivre un banquier suisse, puis l’a encouragé à rentrer chez lui en voiture. Quand ce dernier a été arrêté, un agent de la CIA lui aurait alors offert son aide, puis l’aurait recruté. Le président de la Confédération suisse, Ueli Maurer, a commenté ce témoignage : « Il ne me semble pas que cet incident se soit déroulé de la façon dont Snowden et les médias la décrivent ». Ces révélations sont arrivées à un moment particulier dans les relations États-Unis–Suisse, puisque le Conseil fédéral suisse tentait d’adopter une loi pour plus de transparence dans le secteur bancaire. Snowden a justifié cette révélation en disant « je ne veux pas vivre dans une société qui pratique ce genre de choses »30,31.

En 2009, Snowden quitte la CIA pour travailler chez un prestataire privé de la NSA sur une base militaire américaine au Japon. Le directeur de la NSA, Keith B. Alexander a confirmé que Snowden a eu un poste à la NSA pendant un an, avant de devenir consultant32. Snowden travaille ensuite pour Booz Allen Hamilton pendant trois mois, en tant qu’administrateur systèmes pour la NSA, au Centre de renseignement régional SIGINT de Kunia Camp, Hawaii (en) à Oahu, une des îles de l’archipel d’Hawaï33.

Snowden décrit sa vie comme très confortable, gagnant un salaire annuel d’environ 200 000 dollars avant son emploi chez Booz Allen Hamilton34. Dans un entretien avec le quotidien de Hong Kong le South China Morning Post, réalisé le 12 juin 2013, mais publié seulement le 25 juin 2013, Snowden affirme avoir cherché un emploi chez Booz Allen Hamilton afin de recueillir des preuves des activités de la NSA : « Mes
fonctions au sein de Booz Allen Hamilton me donnaient accès aux listes
des appareils [ordinateurs, téléphones portables] espionnées à travers
le monde par la NSA »
. « C’est pour ça que j’ai accepté le poste il y a trois mois », a-t-il expliqué35.

Snowden travaillait à Hawaï depuis un mois lorsqu’il dérobe des informations ultraconfidentielles à l’aide d’une clé USB36. Il les transporte ensuite à l’aide de quatre ordinateurs portables jusqu’à Hong Kong, où il se réfugie du 20 mai 201336au 23 juin 2013, date de son départ en direction de Moscou. Son travail d’administrateur systèmes lui donnait un accès facile au réseau des ordinateurs de la NSA. D’après le Los Angeles Times, le technicien savait parfaitement comment échapper au contrôle opéré afin d’éviter tout téléchargement illégal de documents officiels37. Snowden est licencié de chez Booz Allen Hamilton le 10 juin 2013, à la suite, selon ses employeurs, d’une « violation du code d’éthique et de la politique de l’entreprise »38,39

Quand Snowden quitte les États-Unis en mai 2013, après la perte de son travail qui lui assurait un mode de vie privilégié, il explique : « Je suis prêt à sacrifier tout cela parce que je ne peux, en mon âme et conscience, laisser le gouvernement américain détruire la vie privée, la liberté d’Internet et les libertés essentielles des gens du monde entier avec ce système énorme de surveillance qu’il est en train de bâtir secrètement »40,41.

Les révélations

Contacts avec les journalistes

En janvier 2013, Edward Snowden prend contact anonymement avec la documentariste Laura Poitras42. Il commence par établir une méthode de communication sécurisée, lui demandant sa clé de chiffrement.
Il prétend alors avoir des informations intéressantes à partager dans
le domaine du renseignement. Snowden ne fournissant pas de documents à
cette étape, Laura Poitras a besoin d’évaluer la fiabilité de cette
source inconnue, elle en parle donc à quelques personnes, dont Barton
Gellman, qui l’aident à s’assurer de la crédibilité de ce contact
anonyme. Selon elle, Snowden a choisi de la contacter après avoir vu un
de ses articles dans le New York Times sur William Binney (en), un autre lanceur d’alerte des programmes d’espionnage de la NSA, en 2002. Elle fait partie de la Freedom of the Press Foundation, tout comme le journaliste Glenn Greenwald ou le célèbre lanceur d’alerte Daniel Ellsberg. En juin 2013, elle est à Hong Kong et réalise un documentaire sur les lanceurs d’alerte et les fuites d’informations43.

Glenn Greenwald, journaliste au Guardian, prétend travailler avec Snowden depuis février 201244. Le 5 juin 2013
il publie un premier article concernant les activités d’espionnage de
la NSA  : l’espionnage massif des appels téléphoniques de l’opérateur Verizon.
Edward Snowden lui a communiqué, ainsi qu’à Laura Poitras, entre 9 000
et 10 000 documents de la NSA lors de leur rencontre à Hong Kong45.

Le logo de PRISM

Barton Gellman (en), un journaliste du Washington Post,
dit qu’il a établi un premier contact avec Snowden le 16 mai 2013.
Gellman affirme que Greenwald a été impliqué seulement après que le Washington Post
ait renoncé à garantir la publication complète des documents dans les
soixante-douze heures, mais Greenwald dément cette chronologie des faits46,44. Gellman raconte qu’il aurait dit à Snowden « nous n’apportons aucune garantie sur ce que nous allons publier ou sur la date de cette publication » et Snowden aurait répondu « je regrette que nous ne puissions pas poursuivre ce projet ». Peu après Glenn Greenwald aurait été contacté. Le 6 juin 2013, Gellman publie avec Poitras le premier article du Washington Post révélant le programme de surveillance PRISM47.

Snowden communique par email de façon chiffrée42, il utilise le pseudonyme « Verax » qui signifie « véridique » ou « celui qui dit la vérité » en latin. Au départ, il demandait à ne pas être cité par de trop longues phrases par peur d’être identifié par analyse sémantique48.

Selon Gellman, avant de le rencontrer en personne, Snowden lui a écrit « Je
comprends que je vais avoir à répondre de mes actions, et que ces
révélations publiques marquent la fin de ma vie telle qu’elle a été »
.
Il a aussi dit à Gellman que tant que les articles ne sont pas publiés,
les journalistes travaillant avec lui sont en danger vis-à-vis des agences d’espionnage américaines.
Selon Snowden, ces agences de renseignement seraient même prêtes à tuer
une personne si elles pensent que cela peut empêcher des révélations
embarrassantes49.

L’identité d’Edward Snowden est révélée publiquement, à sa demande, par le Guardian et le Washington Post le 9 juin 201350. Il explique ce souhait de renoncer à l’anonymat en ces termes : « Je n’ai pas l’intention de me cacher parce que je sais que je n’ai rien fait de mal ».

Historique des révélations

La gravure de Edward Snowden avec la technique de gravure sur bois.

  • Le 6 juin 2013, The Guardian révèle que l’opérateur téléphonique américain Verizon
    — et vraisemblablement d’autres opérateurs — livre, chaque jour, à la
    NSA, à la demande du FBI, la totalité des données téléphoniques en sa
    possession concernant les communications téléphoniques au sein des
    États-Unis, mais aussi entre les États-Unis et l’étranger9,41.
    L’ordonnance de justice secrète qui force l’opérateur à fournir ces
    informations, est renouvelée tous les 3 mois, depuis au moins 7 ans,
    comme le précise la sénatrice Dianne Feinstein, présidente de la
    commission du renseignement du Sénat américain51,52.
  • Le 8 juin 2013, le Guardian révèle l’existence de Boundless informant, un système informatique de la NSA qui permet de générer automatiquement un tableau de bord
    graphique et synthétique des renseignements obtenus en temps réel par
    les différents systèmes d’écoutes de l’agence et de connaître le niveau
    de surveillance appliqué à chaque pays. 97 milliards de données issues
    des réseaux téléphoniques et internet ont ainsi été récoltées en mars
    201355.

Le quotidien de Hong Kong affirme avoir consulté un extrait des dossiers détenus par Snowden au cours de l’interview56. Y figurent les adresses IP visées et la date des infractions, identifiant des cibles de piratage à Hong Kong et en Chine57.
Selon le journal, les documents permettent de savoir si une opération
est en cours ou conclue, et semblent indiquer un taux de réussite des
tentatives d’intrusion de 75 %. « J’ignore
les informations spécifiques qu’ils cherchaient sur ces machines, je
sais seulement qu’utiliser des moyens techniques pour pénétrer sans
autorisation dans des appareils civils est une violation du droit et
c’est éthiquement douteux »
, leur a déclaré Snowden57.

  • Le 21 juin 2013, Edward Snowden affirme au Guardian
    que les autorités et les services secrets britanniques espionneraient
    les liaisons téléphoniques et informatiques transitant par des câbles sous-marins de télécommunications utilisant la fibre optique62,63qui relient les États-Unis à l’Europe, ceux-ci pouvant transmettre jusqu’à 21 petaoctets de données par jour64. Baptisé Tempora, ce projet, en place depuis fin 2011, permettrait au GCHQ de « puiser » les données (des emails, des messages Facebook, ou des historiques de recherches
    d’internautes,…), dans plus de deux cents câbles sous-marins de
    télécommunications et de les conserver durant trente jours. Les
    résultats de ces écoutes seraient transmis à la sécurité intérieure
    américaine, la NSA11.
  • Le 23 juin 2013, le quotidien de Hong Kong le South China Morning Post
    révèle que les États-Unis auraient piraté des entreprises chinoises de
    téléphonie mobile dans le but de collecter des millions de SMS. La NSA aurait également piraté le système informatique de l’Université Tsinghua à Pékin, ainsi que l’opérateur asiatique de fibre optique Pacnet (en) en 2009.
    Le journal chinois affirme que Snowden lui a fourni des documents
    détaillés attestant de ces faits sur une période de quatre années65,66.
  • Le 29 juin 2013, le Washington Post
    publie quatre nouvelles diapositives de présentation du programme PRISM
    qui montrent qu’il permet de surveiller en temps réel les emails, les communications par « chat », la participation à des forums de discussion, la diffusion de photos et de vidéos et les appels téléphoniques de « cibles ». À la date du 5 avril 2013, il y avait 117 675 « cibles » du surveillance au titre de « contre-terrorisme » dans la base de données de PRISM68.

D’après un document classé « strictement confidentiel » et daté de septembre 2010, la NSA a implanté du matériel d’écoute
dans les bureaux de l’UE à Washington et aux Nations unies, et était en
mesure, non seulement, d’écouter les conversations téléphoniques, mais
aussi d’accéder aux documents et aux e-mails des diplomates européens, qualifiés de « cibles » dans le document71,72. Un système d’écoute aurait été implanté sur un cryptofax
à l’ambassade de l’UE à Washington. La machine est utilisée pour
envoyer des câbles de retour aux ministères des affaires étrangères dans
les capitales européennes, rapportent les documents de la NSA73.« En plus des adversaires idéologiques traditionnels et des pays sensibles du Moyen-Orient, la liste de cibles inclut les missions de l’UE et les ambassades de France, d’Italie et de Grèce, ainsi qu’un certain nombre d’alliés des États-Unis, dont le Japon, le Mexique, la Corée du Sud, l’Inde et la Turquie », écrit le Guardian74. Le document « détaille une gamme extraordinaire de méthodes d’espionnage utilisées contre chacune de ces cibles, allant de micros
dissimulés dans des équipements électroniques de communication à des
branchements sur des câbles ou à la collecte de transmissions au moyen
d’antennes spéciales »
, ajoute le quotidien britannique73.

  • Le 29 juin 2013, dans un second article, l’hebdomadaire Der Spiegel révèle que la NSA reçoit quotidiennement les données issues des communications sur les réseaux téléphoniques français (jusqu’à 8 millions par jour en janvier 2013) et allemands (jusqu’à 60 millions par jour en janvier 2013)75,76.
  • Le 7 juillet 2013, le journal brésilien O Globo
    révèle que la NSA a surveillé les communications téléphoniques et
    électroniques de nombreuses entreprises et particuliers brésiliens au
    cours de la dernière décennie (2,3 milliards d’appels téléphoniques et
    d’emails interceptés en janvier 201377,78. Le Brésil était une priorité pour la NSA au même titre, que la Chine, la Russie, l’Iran et le Pakistan79. Les documents communiqués par Edward Snowden montrent que la NSA a noué des « partenariats stratégiques » avec plus de 80 entreprises mondiales (opérateurs de télécommunications, fournisseurs d’accès Internet, infrastructure de réseau, équipements, systèmes d’exploitation et applications)80.
    Les opérateurs téléphoniques américains, partenaires de la NSA, étaient
    eux-mêmes en relation d’affaires avec des opérateurs locaux, ce qui
    permettait à l’agence américaine d’avoir accès aux communications
    locales80. La NSA récupérait les données brésiliennes et celles d’autres pays grâce aux systèmes Fairview (surveillance program) (en) et X-Keyscore79.
  • Le 7 juillet 2013 également, dans un entretien publié par l’hebdomadaire allemand der Spiegel, Snowden explique que la NSA « travaille main dans la main avec les Allemands et la plupart des autres États occidentaux »81. Par exemple, dans le cadre de la coopération entre la NSA et le BND, les services de renseignement allemands, Snowden indique que la NSA fournit aux Allemands « des outils d’analyse » pour les informations passant par l’Allemagne, en provenance de régions comme le Proche et Moyen-Orient et dont le contenu est étudié au cœur du quartier général du BND, à Pullach, près de Munich82.
    Les Allemands craignent aujourd’hui que ces données ne leur aient
    totalement échappé, au profit de leurs partenaires américains ; les
    services allemands pourraient ainsi avoir remis indirectement aux
    Américains une multitude de données et de communications en provenance
    de ces pays82.

Évoquant le rôle du Directorat aux affaires étrangères de la NSA,
Snowden indique que le partenariat entre la NSA et les autres pays est
conçu de façon à « protéger leurs dirigeants politiques de l’indignation publique », si « la façon dont ils violent largement la vie privée dans le monde » est rendue publique83,82.Le magazine allemand s’inquiète également d’autres failles au sein
des services de sécurité, dans le cadre de deux projets sur le sol
allemand. Le premier projet prévoit la construction d’une base américaine
en Allemagne, dédiée au renseignement. Le second projet est un nouveau
centre d’analyse du renseignement allemand, en cours de construction à Wiesbaden. « Des installations qui sont exclusivement construites par des citoyens américains détenant des accès sécurisés », conclut le Spiegel82.

  • Le 12 juillet 2013, The Guardian publie un article qui détaille la coopération entre la compagnie Microsoft
    et les autorités gouvernementales américaines pour permettre le bon
    fonctionnement du programme de surveillance PRISM. Ainsi, les e-mails
    des services Hotmail, Live, et Outlook.com collectés par PRISM le sont avant leur cryptage. Microsoft et le FBI ont développé une solution permettant l’interception des chats
    cryptés d’Outlook.com avant que ce service ne soit lancé publiquement,
    une solution pour permettre l’accès via PRISM au service de stockage en
    ligne SkyDrive
    sans autorisation séparée, et travaillent ensemble pour comprendre les
    implications de la fonctionnalité de pseudonymes pour e-mails
    d’Outlook.com qui pourraient affecter le processus de requêtes de
    renseignements. L’article cite un document de la NSA de juillet 2012
    vantant qu’une nouvelle capacité avait triplé la quantité d’appels vidéo
    Skype
    collectée par PRISM (Microsoft dit n’avoir fait aucun changement à Skype
    à cette époque pour permettre la collecte via PRISM). Dans un
    communiqué au Guardian, Microsoft rappelle qu’elle n’obéit qu’aux
    demandes du gouvernement en conformité avec la loi, et que quand elle
    introduit ou met à niveau un produit, des obligations légales peuvent
    l’obliger de maintenir la capacité à répondre à des demandes
    gouvernementales84.
  • Le 31 juillet 2013, le journaliste Glenn Greenwald publie dans le journal The Guardian un article détaillant les fonctionnalités du programme X-Keyscore qui permet d’examiner “quasiment tout ce que fait un individu sur Internet”85,86,
    y compris le contenu des emails, l’historique de navigation d’un
    utilisateur, des sites visités ou recherches effectuées, ainsi que les
    activités sur les réseaux sociaux. Les analystes des partenaires du
    traité UKUSA
    (États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande)
    seraient ainsi capable d’intercepter, sans autorisation préalable,
    l’ensemble des communications internet en temps réel, grâce aux 500
    serveurs déployés dans 170 sites (sites américains ou partenaires,
    ambassades) dans des dizaines de pays (incluant la majeure partie des
    pays européens, la Chine et la Russie)85. Le guardian dévoile aussi un dossier de présentation (32 slides) de la NSA du programme Xkeyscore daté du 25 février 200885.

Détails

  • Le 17 juin 2013, répondant en direct aux questions des lecteurs du Guardian34, Snowden indique que « […] d’une manière générale, la réalité est la suivante : si la NSA, le FBI, la CIA, la DIA (Defense Intelligence Agency) et d’autres veulent interroger des bases de données brutes de renseignement électronique, ils peuvent « entrer » et obtenir ce qu’ils veulent. Numéros de téléphones, mails, identifiants, numéro unique d’un téléphone portable (numéro IMEI)…
    Tout ça, c’est pareil. Les restrictions portées à cet accès sont de
    nature politiques, et non techniques ; elles peuvent changer à tout
    moment. En plus de ça, les protocoles d’accès sont superficiels,
    incomplets et facilement falsifiables avec de fausses justifications.
    Pour les seuls renseignements britanniques GCHQ, 5 % seulement des requêtes émises le sont avec un protocole d’accès vérifié. »
    87.
  • Concernant les données surveillées et conservées par la NSA, Snowden assure que « en raison du Foreign Intelligence Surveillance Act
    (FISA), les communications des Américains sont collectées et vérifiées
    tous les jours, grâce à la validation d’un analyste de la NSA et non
    grâce à un « mandat ». La masse de données
    collectées est pour eux quelque chose de secondaire, mais à la fin de
    la journée, quelqu’un a bien encore accès à l’intégralité de vos
    communications. […] Il est important de comprendre que les services de renseignement
    n’agissent pas toujours en vertu de ce qu’on pourrait considérer comme
    un « vrai » mandat, comme ceux, par exemple, utilisés par la police. Les « mandats » qu’ils utilisent ont davantage l’aspect d’un formulaire que quelqu’un remplit et envoie ensuite à un juge avec un tampon. »
    87.
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Fuite et recherche d’un pays d’exil

Réfugié à Hong Kong

Panorama urbain de la ville de Hongkong.

Ayant fui son pays3, Edward Snowden était, depuis le 20 mai 201389, réfugié au sein de la région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong en Chine3,90,91,92. Parmi les cibles de la NSA, des centaines sont visées depuis 2009 à Hong Kong ou en Chine, a affirmé Snowden, qui dit agir notamment pour dénoncer « l’hypocrisie
du gouvernement américain quand il assure qu’il n’espionne pas
d’infrastructures civiles, au contraire de ses adversaires »
89.

À Hong Kong, Edward Snowden a demandé aux avocats qui le secondaient de mettre leur téléphone portable dans le réfrigérateur de sa planque, rapporte The New York Times93. Objectif : « Bloquer toute écoute », non grâce au froid mais grâce à l’effet cage de Faraday : les épaisses parois de métal du réfrigérateur créent une sorte de barrière électromagnétique empêchant le passage des ondes radio et la transmission de données, explique un expert, Adam Harvey94, dans le quotidien américain93. Toutefois, l’utilisation d’un simple shaker semble plus efficace pour bloquer les ondes électromagnétiques, selon Michael Colombo du site internet Make (magazine) (en), qui a fait l’expérience comparative95,96.

Alors qu’il est probable que la Chine refuse d’extrader Edward Snowden (malgré le fait que Hong Kong a un accord d’extradition avec les États-Unis)97, l’hebdomadaire français Le Nouvel Observateur reprend la question d’une éventuelle manipulation chinoise98,99 ; ce que dément Snowden le 17 juin 2013100, lors d’une discussion en direct avec les lecteurs du Guardian34. Il ajoute : « Le
gouvernement américain ne pourra pas étouffer [cette affaire] en
m’emprisonnant ou en me tuant. La vérité est en marche et ne pourra pas
être arrêtée »
, explique-t-il101.

Réfugié à Moscou

Le 23 juin 2013, Edward Snowden embarque à bord d’un vol de la compagnie Aeroflot à destination de Moscou en Russie accompagné par Sarah Harrison (en) une conseillère de WikiLeaks102, bien que cela ne soit probablement pas sa destination finale103,104. Le gouvernement de Hong Kong confirme l’information : « Aujourd’hui, Snowden a quitté Hong Kong volontairement pour un pays tiers de façon légale et normale », affirme un porte-parole. Les autorités hongkongaises n’ont, selon elles, « pas obtenu d’informations pertinentes » justifiant l’arrestation de l’américain comme le demandaient les États-Unis36,104. Ce même jour, afin de l’empêcher de voyager, le gouvernement américain révoque son passeport105.

À son arrivée à l’aéroport international Cheremetievo de Moscou, Snowden rencontre brièvement un diplomate de l’ambassade de l’Équateur à Moscou, le ministre des Affaires étrangères équatorien annonçant pour sa part que Snowden a demandé l’asile politique dans son pays106,107,108.

Voiture diplomatique de l’ambassade d’Équateur devant l’aéroport international Cheremetievo de Moscou, le 23 juin 2013.

Edward Snowden a officiellement demandé l’asile au gouvernement équatorien, dans une lettre rendue publique par la presse locale109 le 25 juin 2013 : « Moi,
Edward Snowden, citoyen des États-Unis d’Amérique, je vous écris pour
solliciter l’asile à la république de l’Équateur, face au risque de
persécution de la part du gouvernement des États-Unis et de ses agents
en relation avec ma décision de rendre publiques de graves violations de
la part du gouvernement des États-Unis d’Amérique de leur Constitution –
concrètement du quatrième et du cinquième amendement – ainsi que de plusieurs traités des Nations unies souscrits par mon pays »
. « (…)
Je crois qu’il est improbable que je reçoive un traitement humain avant
le procès et je cours en plus le risque d’une condamnation à perpétuité
ou la mort »
110.

Selon un cadre de la compagnie Aeroflot cité par l’agence Reuters, Snowden a réservé un siège sur un vol à destination de La Havane. D’après une journaliste de Reuters, qui se trouve sur ce vol, l’ex-agent ne se trouve toutefois pas à bord108. Le site WikiLeaks fondé par Julian Assange a annoncé que Snowden était « en route pour la République d’Équateur par un chemin sûr afin d’obtenir l’asile »111.

Le 25 juin 2013, le président russe Vladimir Poutine déclare qu’Edward Snowden est toujours dans la zone de transit de l’aéroport Cheremetievo ; son arrivée à Moscou étant, a-t’il affirmé, « totalement inattendue »112. La présence de Snowden dans la zone de transit cause un début de crise diplomatique entre les États-Unis et la Russie113,114,115, les Américains souhaitant que les Russes extradent de force Snowden vers les États-Unis, les Russes faisant état que : « Les
Américains ont mis en connaissance de cause Moscou dans l’embarras en
n’avertissant pas à temps de l’annulation du passeport »
d’Edward Snowden, a affirmé le 28 juin 2013 une source proche du dossier à l’agence russe Interfax. « Si
cela avait été su plus tôt, il est possible que Snowden n’aurait jamais
décollé pour Moscou, et il n’y aurait pas eu toute cette histoire »
, a ajouté la source114.

Dans une interview donnée à la chaîne NBC le 28 juin 2013116,
le père d’Edward Snowden a déclaré que son fils était prêt à envisager
un retour sur le sol américain s’il obtient certaines garanties117. Par l’intermédiaire de son avocat, Lonnie Snowden a adressé une lettre à Eric Holder, le ministre américain de la Justice.
Il y explique que son fils est prêt à rentrer aux États-Unis à
condition qu’il ne soit pas arrêté avant son procès. Il demande
également qu’il puisse choisir le lieu où il sera jugé et qu’il ne soit
pas tenu au silence. Selon NBC, les deux hommes ne se seraient pas parlé
depuis avril dernier118.

Le 30 juin 2013, selon un responsable des services consulaires
russes et l’agence Reuters, Edward Snowden aurait demandé l’asile
politique à la Russie. Le lendemain, ce responsable russe précise : « La
veille à 22 h 30, la citoyenne britannique Sarah Harrison (membre de
WikiLeaks voyageant avec M. Snowden) s’est présentée au service
consulaire de l’aéroport de Cheremetievo et a transmis une demande
d’asile politique de Snowden en Russie »
119.

Le 2 juillet 2013, le président russe, Vladimir Poutine déclare que Snowden pourrait rester en Russie uniquement s’il cessait « ses activités visant à faire du tort » aux Américains. « Comme il se considère comme un défenseur des droits de l’homme, il n’a manifestement pas l’intention de cesser ces activités, c’est pourquoi il doit choisir un pays où aller, et s’y rendre », a-t-il ajouté. Le porte-parole de la présidence de la Fédération de Russie Dmitri Peskov a ajouté que Snowden ne pouvait être remis aux États-Unis, où la peine de mort est en vigueur : « Aucun pays ne peut livrer Snowden à un autre pays comme les États-Unis où est appliquée la peine de mort » 120

Le 2 juillet 2013, Wikileaks annonce qu’Edward Snowden a fait une demande d’asile à vingt et un pays dont l’Islande, l’Allemagne, la France, l’Inde, la Chine, Cuba, l’Équateur ou encore le Brésil121,122. Ces nouvelles demandes font suite à la réticence de l’Équateur quant à l’accueil de l’ancien agent de la NSA, réticences engendrées par la forte pression exercée par les États-Unis pour empêcher Snowden, comme il le dit lui-même123 « Jeudi,
le président Obama a déclaré à la face du monde qu’il ne permettrait
aucune “manigance ou marchandage” diplomatique à mon propos »
, a déclaré Edward Snowden dans un communiqué. « Cependant,
on apprend maintenant qu’après avoir promis de ne pas agir de cette
manière, le président a donné l’ordre à son vice-président de faire
pression sur les dirigeants des pays auprès de qui j’ai demandé une
protection pour rejeter mes demandes d’asile politique »
, a-t-il ajouté124, de trouver une terre d’asile125. « Ce
type de méthode de la part d’un leader mondial n’est pas la justice… Il
s’agit des vieux instruments d’agression politique »
, ajoute-t-il126.

À cette période, Snowden renonce à demander l’asile politique en Russie127 et dénonce l’attitude de l’administration Obama à son égard : « Bien
que je ne sois déclaré coupable de rien, [l’administration Obama] a
unilatéralement annulé mon passeport, faisant de moi un apatride »
. « Sans
aucune décision de justice, cette administration tente à présent de
m’empêcher d’exercer un droit fondamental, un droit qui appartient à
tout le monde, le droit de demander asile »
128. À ce sujet, Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, déclare à des journalistes : « En apprenant hier la position de Poutine sur les conditions nécessaires pour rester en Russie, il a renoncé à sa demande »129.

Le 3 juillet 2013, comme l’Italie, le Portugal et l’Espagne, La France ferme brutalement son espace aérien, en raison de rumeurs selon lesquelles Edward Snowden se trouverait à bord de l’avion du président de Bolivie Evo Morales, qui revenait d’une conférence à Moscou130. Ce refus de survol de son espace aérien provoque un scandale en Bolivie, où des manifestants boliviens en colère s’attaquent à l’ambassade de France en Bolivie de La Paz131. La Bolivie et les pays d’Amérique latine sont furieux et déposent plainte à l’ONU. La France refuse d’expliquer pourquoi elle a interdit pendant plusieurs heures le survol de son pays132. Le soir du 3 juillet 2013, Paris fait part à la Bolivie de ses « regrets », évoquant un « contretemps », le porte-parole du ministère de Laurent Fabius indiquant que « Le
ministre des affaires étrangères a téléphoné à son homologue bolivien
pour lui faire part des regrets de la France à la suite du contretemps
occasionné pour le président Morales par les retards dans la
confirmation de l’autorisation de survol du territoire par l’avion du
président »
133.

Le 5 juillet 2013, le président du Venezuela, Nicolás Maduro, et le président du Nicaragua, Daniel Ortega, affirment tous les deux qu’ils sont disposés à accorder l’asile à l’ex-consultant Edward Snowden134135. Nicolás Maduro, au cours d’une célébration de l’indépendance du Venezuela, annonce qu’il entend « le protéger de la persécution de l’empire le plus puissant du monde, qui s’est déchaînée sur lui »136. Daniel Ortega confirme pour sa part avoir reçu une demande de Snowden à l’ambassade du Nicaragua à Moscou134 : « Nous,
nous sommes ouverts et respectueux du droit d’asile, et il est clair
que si les circonstances le permettent, nous recevrons Snowden avec
grand plaisir et lui donnerons l’asile ici au Nicaragua »
136. Le 6 juillet 2013, à la suite de ses ennuis avec certains pays européens qui lui ont refusé le survol de leur espace aérien, le président Bolivien, Evo Morales, offre lui-aussi l’asile politique à Snowden137.

Le 7 juillet 2013, le président cubain Raúl Castro soutient le droit de ces pays à offrir l’asile politique à ceux qui sont « persécutés pour leur idéal ou en raison de leur lutte pour les droits démocratiques »138.
Ce soutien est important, notamment en l’absence de vol commercial
direct à partir de Moscou vers l’un des trois pays latino-américains
susceptibles d’offrir l’asile à Edward Snowden, ce qui l’obligerait
théoriquement à faire escale à La Havane138.

Le 10 juillet 2013, lors d’une interview avec le Guardian, Snowden a tenu à dissiper les suspicions de trahison pesant sur lui139 : « Je n’ai jamais donné d’information à un quelconque gouvernement et ils n’ont jamais rien pris de mon ordinateur »140. En effet, le 23 juin 2013, le New York Times avait notamment affirmé que Snowden avait fourni des informations confidentielles à la Chine et à la Russie et que le contenu de ses ordinateurs avait été fouillé par ces pays alors qu’il se trouvait à Hongkong141. Le quotidien américain citait « deux experts dans le renseignement occidental » qui avaient « travaillé pour des agences de renseignement de gouvernements majeurs »140.

Le 12 juillet 2013,
lors d’une rencontre avec des avocats et des défenseurs des droits de
l’homme à l’aéroport de Moscou, Edward Snowden déclare qu’il va
redemander l’asile politique en Russie142,143, ce qui est confirmé par son avocat Anatoli Koutcherena.
Trois pays d’Amérique latine ainsi que Cuba sont prêts à l’accueillir,
mais Snowden invoque l’impossibilité de rejoindre ces pays pour
expliquer sa demande, n’ayant pas de passeport pour pouvoir se déplacer
hors de Russie : « Je ne peux qu’accepter l’offre de la Russie car je suis dans l’impossibilité de me déplacer », explique-t-il144.

Ce même jour, le président de la Douma, Sergueï Narychkine, s’exprime en faveur de l’accueil de Snowden : « La Russie doit accorder à Snowden l’asile politique ou un asile politique temporaire », déclare-t-il, le considérant « comme un défenseur des droits de l’homme »145.
Le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov réitère via
l’agence Interfax les conditions déjà fixées la semaine dernière par
Vladimir Poutine lui-même : s’il formule réellement une demande d’asile à
la Fédération de Russie, « Snowden pourrait
théoriquement rester si, premièrement, il renonce totalement à ses
activités qui font du tort à nos partenaires américains, et,
deuxièmement, si lui-même le souhaite »
143.

Le 15 juillet 2013, le président russe Vladimir Poutine accuse les États-Unis d’avoir « coincé » Edward Snowden en Russie : « Il est arrivé sur notre territoire sans invitation, en transit vers d’autres pays. Nos collègues américains l’ont de facto coincé [en Russie] après avoir intimidé tous les pays prêts à l’accueillir »146.

Le 16 juillet 2013, Edward Snowden, dépose officiellement sa demande d’asile en Russie afin d’obtenir le statut de réfugié politique,
qui lui permettrait ensuite de quitter Moscou à destination d’un autre
pays, la réponse des autorités russes étant attendue dans les trois mois147.

Le 24 juillet 2013,
la presse annonce qu’Edward Snowden devrait être autorisé à quitter
l’aéroport de Cheremietevo où il est confiné depuis un mois148, mais que cette décision ne sera effective que lorsque les papiers d’immigration seront remplis149; de son côté, Michael McFaul (en), United States Ambassador to Russia (en) confirme que les États-Unis ne demandent pas l’extradition de Snowden, mais son retour volontaire dans sa patrie.

Réactions

Au sujet de ses révélations

Amérique

États-Unis

Le 13 juin 2013, le directeur du FBI, Robert Mueller, confirme qu’une enquête pénale est lancée contre Edward Snowden150. « Ces
fuites ont causé des dommages importants à notre pays et à notre
sécurité. Nous prenons toutes les mesures nécessaires pour que cette
personne soit tenue responsable pour ces fuites »
, a-t-il déclaré lors d’une audition devant la Chambre des représentants des États-Unis151.

Le 19 juin 2013, le président des États-Unis, Barack Obama, en visite officielle à Berlin, indique en réponse à la chancelière allemande Angela Merkel, qui lui rappelait que la surveillance d’Internet doit avoir des limites, que le programme de surveillance PRISM ne s’applique qu’à la lutte contre le terrorisme et au trafic d’armes152.

Le 22 juin 2013, selon le Washington Post153, Edward Snowden est inculpé d’espionnage, de vol et d’utilisation illégale de biens gouvernementaux10,11. La plainte a été déposée en Virginie où se trouve le siège de Booz Allen Hamilton154.

Le 17 juillet 2013, des parlementaires américains, issus des deux principaux partis américains,
participant à la commission judiciaire de la Chambre des représentants,
dénoncent les programmes de surveillance mis en place par la NSA et menacent de ne pas les renouveler, jugeant qu’ils violent la vie privée des américains155.
À ce sujet : la représentante démocrate Zoe Lofgren affirme qu’elle croit « très clairement que ce programme est sorti des rails de la légalité ». Le principal élu démocrate de cette commission judiciaire, John Conyers, estime que c’est « intenable,
c’est scandaleux et [que cela] doit être stoppé immédiatement. Il me
semble que nous avons une très sérieuse violation de la loi »
. Le républicain Jim Sensenbrenner (en), l’un des promoteurs du USA PATRIOT Act en 2001 et de sa section 215, qui prévoit la collecte des métadonnées, a mis en garde James M. Cole (en), le procureur général adjoint des États-Unis : « La section 215 expire à la fin de 2015
et à moins que vous ne réalisiez que vous avez un problème, elle ne
sera pas renouvelée […] il n’y a pas les votes à la Chambre des
représentants, vous devez changer la façon dont vous utilisez la section
215, sinon dans un an et demi, vous ne l’aurez plus »
155.

Snowden a depuis reçu le soutien de l‘ancien président démocrate, Jimmy Carter,
pour qui la démocratie aux États-Unis est actuellement en panne,
affirmant que ses révélations sont probablement salutaires sur le long
terme156 ; il reçoit aussi le soutien de l’ancien sénateur républicain Gordon J. Humphrey (en), lequel l’encourage dans sa démarche en considérant ce programme de surveillance comme une violation généralisée de la Constitution des États-Unis156.

Le 23 juillet 2013, les États-Unis s’engagent, par une lettre d’Eric Holder, le procureur général des États-Unis adressée à son homologue russe, à ce qu’Edward Snowden ne soit ni condamné à mort, ni torturé en cas d’extradition dans son pays157.

Brésil

Le 7 juillet 2013, à la suite des révélations d’Edward Snowden concernant l’espionnage des entreprises et particuliers brésiliens, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères brésilien, Tovar Nunes, a qualifié ces révélations « d’extrêmement graves »80.

Le 20 juillet 2013, l’agence Associated Press, citant les autorités brésiliennes, indique que Joe Biden, le vice-président des États-Unis, s’est entretenu par téléphone avec Dilma Rousseff, la présidente brésilienne,
pour tenter d’apaiser les tensions survenues dans les relations entre
les deux pays à la suite des révélations d’Edward Snowden concernant
l’espionnage pratiqué par les États-Unis158.

Selon la ministre brésilienne de la Communication, Helena Chagas, Joe Biden a appelé Mme Rousseff pour « exprimer ses regrets au sujet des conséquences négatives de la divulgation de renseignements secrets ».
Le gouvernement brésilien a demandé des explications officielles aux
autorités américaines après la publication, par le quotidien O Globo,
des informations communiquées aux journalistes brésiliens par Edward
Snowden, cet article du journal ayant révélé l’existence d’une base
conjointe de la NSA et de la CIA à Brasilia158.

Pérou

Le 18 juillet 2013, à la suite des accusations d’espionnage en Amérique latine portées par le journal brésilien O Globo basées sur des documents d’Edward Snowden, les autorités du Pérou
ont demandé des explications aux États-Unis pour les activités
présumées d’espionnage dont le pays aurait été la cible, a indiqué à l’AFP, Eda Rivas (en), la ministre des Affaires étrangères péruviennes159.

Asie

Hong Kong

Le 15 juin 2013, à la suite des premières révélations dans la presse, plusieurs centaines de manifestants défilent à Hong Kong,
notamment devant l’ambassade américaine. Les activistes demandent
qu’Edward Snowden soit protégé, tout en dénoncant les opérations
américaines d’espionnage de la Chine et de Hong Kong160.

Europe

Union européenne

À la suite des révélations du 29 juin 2013 du Spiegel et du Guardian sur l’espionnage de l’Union européenne par la NSA, le président du Parlement européen, l’Allemand Martin Schulz, estime que « si cela se confirme, il s’agit d’un immense scandale » et que « cela nuirait considérablement aux relations entre l’Union européenne et les États-Unis »161.

Le ministre des Affaires étrangères du Luxembourg, Jean Asselborn, indique que « les États-Unis feraient manifestement mieux de surveiller leurs services de renseignement plutôt que leurs alliés ». Selon lui, l’espionnage américain est « hors de contrôle », en soulignant que si les activités de renseignement « sont justifiées par la lutte contre le terrorisme, l’Union européenne et ses diplomates ne sont pas des terroristes »162,71.

Le 3 juillet 2013, le groupe écologiste au Parlement européen, par la voix de son co-président Daniel Cohn-Bendit, indique, lors d’une interview sur France Inter, proposer Edward Snowden au Prix Sakharov pour la liberté de pensée163. Le député européen appelle également à une rupture immédiate des négociations sur le traité de libre-échange transatlantique, tant qu’un accord n’a pas été signé avec les États-Unis sur la protection des données72.

Début juillet 2013, le Parlement européen confie à une commission le
soin de mener des auditions sur l’espionnage électronique conduit par
les États-Unis et certains États membres de l’Union européenne, les eurodéputés
organisent une riposte politique au nom des citoyens qu’ils
représentent et souhaitent entendre les responsables américains dont le
directeur de la NSA Keith B. Alexander et Edward Snowden164.

Allemagne

Le 26 juillet 2013, Joachim Gauck, le président allemand déclare que les personnes comme Edward Snowden, méritent le respect pour leur combat pour la défense de la liberté165.

France

Le 1er juillet 2013, la France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, demande des explications aux autorités américaines « dans les plus brefs délais » : « Ces faits, s’ils étaient confirmés, seraient tout à fait inacceptables » indique-t-il. La garde des Sceaux, ministre de la Justice, Christiane Taubira, va plus loin, en estimant que si Washington avait bel et bien mené les opérations d’espionnage décrites par le Spiegel, ce serait « un acte d’hostilité inqualifiable »166.

Le même jour, le président de la République française, François Hollande, déclare que : « Nous ne pouvons pas accepter ce type de comportement entre partenaires et alliés ». « Nous demandons que cela cesse immédiatement », ajoute-t-il, en marge d’un déplacement à Lorient, jugeant que « les éléments sont déjà suffisamment réunis pour que nous demandions des explications »167.

Le 7 juillet 2013,
une manifestation de soutien à Edward Snowden, comprenant une
quarantaine de personnes, pour la plupart des militants d’organisations
de défense des droits et libertés sur internet, s’est tenue à Paris, place du Trocadéro168.

Le 11 juillet 2013, à la suite des révélations d’Edward Snowden, la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et la Ligue française pour la défense des droits de l’homme et du citoyen (LDH) déposent conjointement une plainte contre X auprès du procureur de la République de Paris.
Celle-ci porte sur l’accès frauduleux dans un système de traitement
automatisé de données, la collecte illicite de données personnelles,
l’atteinte à la vie privée et l’atteinte au secret des correspondances
électroniques169.

Royaume-Uni

À la suite des révélations d’Edward Snowden publiées par le Guardian et à la mise en évidence pour l’opinion publique du programme Tempora, les parlementaires britanniques demandent des comptes au gouvernement. Le Government Communications Headquarters (GCHQ) assure respecter scrupuleusement la loi, un porte parole déclarant : « Nous
ne faisons pas de commentaires sur les questions touchant au
renseignement. Nos agences de renseignement continuent à agir en
respectant un strict cadre légal »
64.

Le directeur de la commission parlementaire chargée du renseignement et de la sécurité, Malcolm Rifkind, s’est attendu à avoir une réponse rapide du GCHQ sur cette affaire, a-t-il indiqué sur la chaine de télévision britannique BBC, ajoutant que la commission pouvait décider le cas échéant d’entendre directement le directeur du GCHQ : « La
question cruciale n’est pas tant de savoir quelle quantité de données
[le GCHQ] peut en théorie collecter mais ce à quoi il peut avoir accès,
s’il s’agit d’une intrusion dans la vie privée des citoyens »
. L’opposition travailliste estime pour sa part que les informations du Guardian soulignent « l’urgence et l’importance du travail sur cette question de la commission sur le renseignement et la sécurité » ; des militants pour la protection de la vie privée ont également exprimé leur inquiétude64.

Russie

Le 26 juillet 2013, le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov, déclare que la Russie ne remettra pas Edward Snowden aux États-Unis : « Nous n’avons jamais remis quelqu’un et nous ne le ferons jamais dans le futur »170.

Personnalités publiques

  • Daniel Ellsberg, responsable de la fuite des Pentagon Papers dans les années 1970 pendant la guerre du Viêt Nam, déclare qu’Edward Snowden a eu raison de fuir pour éviter son emprisonnement aux États-Unis : « Bon
    nombre de gens nous comparent, Edward Snowden et moi, et lui reprochent
    d’avoir quitté le pays et de chercher asile à l’étranger plutôt que de
    se présenter devant un tribunal comme je l’ai fait. Je pense qu’ils ont
    tort. Mon histoire remonte à une autre époque, et les États-Unis
    n’étaient pas ce qu’ils sont aujourd’hui »
    172.
  • La chanteuse américaine Patti Smith apporte son soutien à Snowden lors d’un concert à Helsinki en Finlande en juillet 2013. Elle chante notamment : « Where
    are you, they don’t want you, but I do. You’re youth, you’re truth,
    raining down, shaking up Washington. Edward Snowden I don’t know what
    they will do to you, but Edward let it snow, let it snow »
    (« Où
    êtes-vous, ils ne veulent pas de vous, mais moi oui. Vous êtes la
    jeunesse, vous êtes la vérité, faisant pleuvoir [sur] et secouer
    Washington. Edward Snowden je ne sais pas ce qu’ils vont faire pour
    vous, mais Edward qu’il neige, qu’il neige »
    )173.

Manifestations de soutien

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Au sujet de sa fuite et de sa demande d’asile

Amérique

États-Unis

Le 23 juin 2013, juste avant de quitter Hong Kong, le passeport d’Edward Snowden est révoqué174. À ce sujet, la porte-parole du département d’État, Jennifer Psaki (en), déclare que « la
révocation du passeport de quelqu’un sous mandat d’arrêt pour crime est
courant et n’affecte pas son statut de citoyen (américain) »
105.

Le 24 juin 2013, Caitlin Hayden (en), la porte-parole de la NSA, déclare au sujet de l’arrivée de Snowden à Moscou ce même jour que, « Compte tenu de notre coopération après les attentats du marathon de Boston et notre histoire avec la Russie
sur le renforcement des lois sur ces questions de sécurité — y compris
concernant le renvoi en Russie de grands criminels à la demande de
Moscou — nous espérons que le gouvernement russe va étudier toutes les
options possibles pour expulser M. Snowden vers les États-Unis pour
répondre devant la justice des charges qui pèsent contre lui »
108.

Bolivie

Le 2 juillet 2013, le président bolivien, Evo Morales, déclare que son pays est prêt à examiner la demande d’asile politique de Snowden. Il indique à Russia Today (chaîne de télévision russe dont la diffusion est faite en russe, anglais, arabe et espagnol) : « S’il y avait une demande, nous serions bien sûr prêts à en débattre et à prendre en considération cette idée »175.

Le 6 juillet 2013,
après avoir ressenti le détournement de son avion présidentiel comme
une tentative d’intimidation de la part du gouvernement des États-Unis,
Evo Morales déclare que Snowden est le bienvenu en Bolivie. Il dit
proposer cette offre d’asile en réaction contre les nations européennes
et américaine, qu’il accuse d’avoir temporairement bloqué son vol de
retour de Moscou le 3 juillet 2013137,176.

Équateur

Le 24 juin 2013, le président équatorien, Rafael Correa, annonce que son pays analysera « avec une très grande responsabilité » la demande d’asile déposé par l’ex-consultant177. Un peu plus tôt, le chef de la diplomatie équatorien, Ricardo Patiño, avait défendu la demande d’asile déposée par Snowden auprès de son pays, estimant que son action avait permis de « faire la lumière » sur les agissements des États-Unis111 ; selon lui « Il en va de la liberté d’expression et de la sécurité des citoyens dans le monde », ainsi que « de la confidentialité des communications ». « Nous savons qu’il est à Moscou. Nous sommes en discussion avec les autorités », a précisé le chef de la diplomatie équatorienne178.

Le 29 juin 2013, le président équatorien rejette la demande d’asile, à la demande du vice-président américain Joe Biden.
Il déclare ne pas pouvoir engager de procédure de demande d’asile si le
demandeur ne se trouve pas sur le sol équatorien, et laisse la Russie
gérer cette situation : « Pour l’instant, la solution, la destination de Snowden, est entre les mains des autorités russes »179.

Nicaragua

Le 5 juillet 2013, le président de la République du Nicaragua, Daniel Ortega, annonce que son pays est disposé à donner l’asile à Snowden si les conditions sont réunies. Il déclare « Nous
sommes ouverts et respectueux du droit d’asile, et c’est clair que si
les circonstances le permettent, nous recevrons Snowden avec plaisir et
lui donnerons l’asile, ici au Nicaragua »
180.

Venezuela

Le 2 juillet 2013, le président du Venezuela, Nicolás Maduro, en déplacement en Russie, déclare à des journalistes que son pays n’a pas encore reçu de demande d’asile, mais a salué l’action du lanceur d’alerte. « Il n’a tué personne et n’a pas posé de bombe », déclare-t-il, cité par l’agence Interfax. « Ce qu’il a fait, c’est dire une grande vérité afin d’empêcher des guerres. Il mérite une protection »175.

Le 5 juillet 2013, le président annonce qu’il « a
décidé d’accorder l’asile humanitaire au jeune américain Edward
Snowden, pour qu’il puisse venir et vivre loin de la persécution de l’impérialisme nord américain »
180.

Europe

Union européenne

Le 2 juillet 2013, le président du Parlement européen, l’Allemand Martin Schulz, déclare à la télévision publique allemande : « j’ai
de la compréhension pour cette demande. Si M. Snowden fait une demande,
les autorités doivent examiner s’il fait effectivement l’objet d’une
persécution politique »
. Il ajoute : « La déception au sujet de Barack Obama est profonde. J’ai considéré cet homme comme un rénovateur, j’ai cru qu’il ferait entrer plus de démocratie, plus de transparence dans la politique américaine. Visiblement, ce n’est pas le cas »181.

Plusieurs pays d’Europe comme la Finlande, l’Irlande, l’Autriche, l’Italie ou l’Espagne
précisent que les demandeurs d’asile doivent être physiquement présents
sur leur territoire afin que la requête d’asile soit valide, et ne
peuvent donc pas faire suite à la demande d’asile d’Edward Snowden182.

Allemagne

Le 2 juillet 2013, le ministre des affaires étrangères allemand, Guido Westerwelle, confirme avoir reçu une demande d’asile politique d’Edward Snowden, une requête « transmise […] sans délai aux autorités compétentes » et que le pays examinera « en conformité avec la loi »175.

France

Plusieurs partis français s’engagent en faveur d’Edward Snowden. Ainsi, le 10 juin 2013, Marine Le Pen
déclare que « L’ancien agent de la CIA Edward Snowden doit être mis en
sécurité au plus vite » et que la France doit lui accorder l’asile183. Le 30 juin 2013, Jean-Luc Mélenchon le décrit comme un « bienfaiteur » et appelle la France à lui accorder l’asile politique184. Cette position est reprise par le Parti de gauche, dont le groupe au Conseil de Paris dépose le 1er juillet 2013 une motion afin d’élever le hacker au rang de citoyen d’honneur de la Ville de Paris185. Le même jour, le mouvement Europe Écologie Les Verts (EELV) publie un communiqué demandant à la France d’accorder « sans délai » l’asile à Edward Snowden186.

Le 1er juillet 2013, le président de la République française François Hollande
déclare qu’il a eu connaissance par voix de presse de la demande
d’asile de l’informaticien à la France mais qu’officiellement rien
n’était parvenu aux services français187. François Hollande prône une « position coordonnée, commune » de l’Europe dans ce dossier175.

Le 4 juillet 2013, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, annonce avoir rejeté la demande d’asile d’Edward Snowden : « La France a reçu, comme beaucoup d’autres pays, par l’intermédiaire de son ambassade à Moscou,
une demande d’asile de Edward Snowden. Compte tenu des éléments
d’analyse juridique et de la situation de l’intéressé, il n’y sera pas
donné suite »
188,189. Plus précisément, ce n’est pas l’asile, au sens usuel du terme (dont l’attribution est de la compétence de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), mais l’entrée sur le territoire français qui lui a été refusée par les autorités190,191.

Distinctions

Attribuées

Demandées par des tiers

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Filmographie

Documentaire

Fiction

  • (en)
    Court métrage sur Verax (Edward Snowden), tourné entre le 20 et le 23
    juin 2013, à Hong Kong (Chine) par un groupe de producteurs indépendants
    (Jeff Floro, Edwin Lee, Shawn Tse, Marcus Tsui) : Verax (film)

Articles connexes

Lanceurs d’alerte concernant les programmes de surveillance de la NSA :

Programmes de surveillance :

Liens externes

Notes et références

  1. (en)Spencer Ackerman à Washington, Edward Snowden did enlist for special forces, US army confirms [archive] , The Guardian, 10 juin 2013
  2. Farhad Manjoo (en),(fr) Prism, Snowden, et les guignols de la NSA [archive], Slate, publié le 10 juin et mis à jour le 11 juin 2013
  3. a, b et c Céline Lussato, Surveillance par la NSA : qui est Edward Snowden ? [archive] , Le nouvelobs.com avec l’AFP, 10 juin 2013
  4. a et b Surveillance d’Internet : un ancien employé de la CIA à l’origine des fuites [archive] , Le monde.fr avec l’AFP et Reuters, article publié le 9 juin et mis à jour le 10 juin 2013
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  7. Scandale du système de surveillance américain: Si vous avez raté le début… [archive] , 20minutes.fr avec l’AFP, 10 juin 2013
  8. Le FBI aurait accès aux serveurs de Google, Facebook, Microsoft, Yahoo! et d’autres géants d’Internet [archive], Le Monde.fr avec les agences AFP et Reuters, 7 juin 2013
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    Snowden, who has taken refuge in Hong Kong, has studied mandarin
    standard, was deeply interested in martial arts, claimed Buddhism as his
    religion and once mused that “China is definitely a good option career
    wise”. »
  21. (en) Bonnie Malkin, « Edward Snowden’s girlfriend revealed to be former ballet dancer », The Daily Telegraph, June 11, 2013 [texte intégral [archive] (page consultée le June 11, 2013)]
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  48. (en) Barton Gellman, « Code name ‘Verax’: Snowden, in exchanges with Post reporter, made clear he knew risks », The Washington Post, 10 juin 2013 [texte intégral [archive] (page consultée le 10 juin 2013)]
  49. http://www.washingtonpost.com/world/national-security/code-name-verax-snowden-in-exchanges-with-post-reporter-made-clear-he-knew-risks/2013/06/09/c9a25b54-d14c-11e2-9f1a-1a7cdee20287_story.html [archive]
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  54. Benjamin Ferran, « Prism : Apple, Microsoft et Facebook se confessent timidement » [archive], Le Figaro, 17 juin 2013. Mis en ligne le 17 juin 2013, consulté le 8 juillet 2013
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  57. a et b Snowden possède des documents secrets sur les cyberattaques en Chine [archive] – Le Point, 14 juin 2013
  58. (en) GCHQ intercepted foreign politicians’ communications at G20 summits [archive], The Guardian, 17 juin 2013. Mis en ligne le 17 juin 2013, consulté le 23 juin 2013
  59. http://www.france24.com/fr/20130617-londres-espionnage-delegues-g20-g8-brown-services-secret-snowden-internet [archive]
  60. http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/06/17/la-grande-bretagne-a-espionne-des-diplomates-lors-du-g20-de-londres_3431057_651865.html [archive]
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