Nain chapel


St Canisius nous confirme St Materne



Ehl Vet en Alsace, ou Helvet, qui signifie enfer, Hell Vet…

Une ancienne tradition confirmée par St Pierre Casinius affirme que saint Materne a vécu au premier siècle de notre ère. Il est le fils décédé de la veuve de Naïm, ressuscité par Jésus.

Envoyé par saint Pierre en compagnie de deux disciples, Valère et Euchaire, afin d’évangéliser le nord de la Gaule et la Germanie, saint Materne a donc importé le christianisme dans ces régions dès le premier siècle, fondant de nombreux lieux de cultes et évangélisant un grand nombre de villes, notamment dans la région mosane.

La tradition populaire attribue à Materne plusieurs miracles et faits merveilleux. Ainsi, à Ciney, il aurait ressuscité les cinq enfants noyés d’un certain prince Clément, qui gouvernait alors la ville condruzienne, provoquant ainsi la conversion au christianisme de celui-ci et de toute sa famille.

Une autre légende raconte que Materne, de passage dans le comté de Salm, dans les Ardennes, aurait ramené à la vie le jeune fils décédé d’une parente du comte, entraînant ici aussi la conversion de la famille.

À Walcourt, Materne aurait sculpté de ses propres mains une statue de la Vierge Marie. À Namur enfin, Materne aurait été à l’origine du nom de la ville. Il aurait en effet réduit au silence une idole païenne baptisée Nam, donnant ainsi à la cité le nom de Nam-Mutus (Nam muet), qui allait devenir plus tard Namur.

À Ehl Vet en Alsace, Materne, épuisé par ses voyages, mourut. Ses disciples, ne pouvant se passer de sa présence, retournèrent à Rome chercher la férule pétrinienne, grâce à laquelle ils purent ressusciter Materne pour la seconde fois.

Quelle que soit la véracité de toutes ces légendes, il est clair qu’elles témoignent que Materne fut sans doute l’un des pionniers de l’évangélisation de la Gaule du Nord.

Saint Materne est vénéré localement au mois de septembre (le 14, le 20 ou le 25 selon les lieux).


Ses reliques sont à Benfeld en Alsace.


Saint Materne et l’introduction du christianisme en Alsace

Origine de la christianisation de l’Alsace et des Burgondes devenus les Suisses.

Une ancienne tradition défendue par certains théologiens dont Saint Pierre-Canisius, affirme que Materne était le fils ressuscité par Jésus, de la veuve de Naïm (Luc 7,11-17).

Ayant suivi Saint Pierre dans sa mission d’évangélisation, celui-ci l’envoya porter la bonne parole dans les régions du nord. Ce dernier s’exécuta et choisit, pour l’accompagner, deux disciples: Valère et Euchaire. Arrivé en Alsace à Ehl (Ellelum), une petite ville de garnison romaine, Materne, voyant partout des autels païens rentre dans un colère effroyable. Il renverse une colonne romaine et se lance dans la construction d’une église. Puis il se rend à Strasbourg (Argentoratum). Là, confronté à une population insensible à la “Divine Parole” le pauvre Materne doit quitter la ville et il décide de retourner à Ehl. Son dépit est tel qu’il y meure quelques jours à peine après son arrivée.

Catastrophés, Valère et Euchaire se précipitent à Rome auprès de Saint-Pierre et lui content le drame. “Qu’à cela ne tienne, prenez mon bâton, repartez à Ehl et vous verrez !”. Muni du bâton de Saint-Pierre, les deux hommes repartent en Alsace, perplexes. De retour à Ehl, une surprise les attend. Devant eux, droit comme la Croix, Materne est là qui les attend, à nouveau prêt pour sa mission d’évangélisation. Il avait été ressuscité par le seigneur après avoir reposé pendant 40 jours dans son tombeau. Après ce miracle, les païens se convertirent en grand nombre. A Strasbourg, Materne parvient finalement à fonder la première église catholique de la ville qui, d’après la légende, serait l’actuelle église Saint-Pierre-le-vieux.

Tous trois arpentèrent l’Alsace, évangélisant la population et construisant des lieux de cultes. Nous connaissons celui d’Ellelum ainsi qu’un petit sanctuaire près d’Avolsheim appelé le Dompeter (Domus-Petri ou Maison de Saint Pierre). Cette église vénérable est ombragée par un très ancien tilleul sous lequel, la tradition veut que l’évêque Materne y ait prêché et ait été arrosé par l’eau de la source Sainte Pétronille, portant le nom de la fille de Saint Pierre. Cette église a servi pendant tout le Moyen Age d’église-mère pour toutes les localités environnantes. Certains voient dans le baptistère situé à un peu moins d’un kilomètre de là, un indice que le Dompeter était peut-être une église épiscopale pour le siège apostolique qu’aurait fondé Materne en Alsace.

Après avoir évangélisé l’Alsace les trois disciples se rendirent à Trèves où les païen se convertirent en si grand nombre qu’ils fondirent le premier évêché de la ville dont Euchère fut le premier évêque. Sous sa direction s’accomplirent de nombreux miracles. Après 25 ans, un ange lui apparut et lui révéla qu’il allait mourir bientôt. Il lui désigna alors Valère comme successeur. Celui dirigea l’évêché pendant 15 ans avant que Materne lui succède à son tour. Entre temps Materne avait fondé les évêchés de Cologne et de Tongres et au total il fut évêque pendant 40 ans. La tradition veut que le bâton de Saint-Pierre qui avait ressuscité Materne, fut conservé à Cologne jusqu’au Xe siècle, lorsque sa partie supérieure fut déposée à Trèves et emmené ultérieurement à Prague par l’empereur Charles IV(1355-1378).

Vestiges historiques et archéologiquesIl est généralement admis par les historiens que le nord de la Gaule fut évangélisé dans la seconde moitié du IIIe siècle par l’importante voie romaine allant de Lyon la capitale des Gaules à Trèves en passant par Metz. Ainsi Saint-Clément aurait été le premier évêque de Metz vers 270, et c’est probablement vers la même période que les premiers missionnaires chrétiens arrivèrent à Trèves. Ainsi il est peut vraisemblable que l’évêché de Trèves soit antérieur à la fin du IIIe siècle. Il est possible que Euchère et Valère en furent les premiers évêques mais il n’existe aucune preuve historique en ce sens.

A côté de ce courant principal, l’Alsace représentait clairement un détour, une province frontière militaire touchée tardivement par les nouvelles idées venues du sud. Les premiers évangélisateurs prêchaient en général dans les grands centres urbains, et s’il est possible qu’une influence chrétienne exista à Strasbourg dès la fin du IIIe siècle (Le saccage du sanctuaire mithriaque de Koenigshoffen dans la seconde moitié du IIIe siècle a été attribué aux jeunes communautés chrétiennes ; le relief et les sculptures ont été brisées en menus morceaux et le sanctuaire rendu définitivement impur par l’inhumation d’un cadavre dans le périmètre sacré), les historiens s’accordent en général pour considérer que la pénétration de la Christianisation en Alsace ne débuta vraiment qu’à partir du début du IVe siècle.

Cette période est marquée par un événement important, à savoir la conversion au christianisme de l’empereur romain Constantin en 325 qui accéléra fort probablement la propagation des idées chrétiennes. Ainsi a été découvert récemment à Ehl une statue de Mercure indigène décapitée et accompagnée de plusieurs monnaies constantiniennes (Constantin fut empereur de 306 à 337). Ce témoignage de destruction des idoles au début du IVe siècle coïncide étrangement avec la légende qui fait d’Ehl le lieu où se réfugia Saint-Materne après avoir été chassé de Strasbourg par les païens.

Il se trouve justement que le nom de Materne soit historiquement associé au règne de Constantin. Dans son histoire ecclésiastique, Eusébius nous dit que :”Materne, le savant évêque de Cologne, prit une part active au concile de Rome en 313 et à celui d’Arles l’année suivante” (Eusebius hist. eccl. X, 5, 18f. GCS 9, 2, 887f). Le concile de 313 fut convoqué par l’Empereur Constantin en rapport à l’hérésie donatiste. Le pape Miltiade, l’évêque d’Arles et celui d’Autun assistèrent également à ce tribunal où Constantin fit du christianisme la seule religion de l’empire. On dit de Materne qu’il avait la confiance de l’empereur Constantin et peut-être que ce dernier l’aurait envoyé diriger les églises de Germanie. Ainsi Materne est présumé avoir été aussi l’évêque de Trèves et de Tongres. Saint-Materne serait mort à Trèves vers 325-328 et au plus tard en 344.

En ce qui concerne l’origine du christianisme à Strasbourg, les archéologues pensent que Saint-Pierre-le-Vieux n’est pas la plus ancienne église de Strasbourg car Sainte-Marguerite et Saint-Thomas seraient en effet de construction plus ancienne. Saint-Pierre-le-Vieux ne peut donc être l’église originelle fondée par Materne. Par contre il existe sous l’église Saint-Pierre le Jeune une crypte, considérée par une autre tradition comme la plus ancienne église de Strasbourg. Il s’agit en fait d’un caveau funéraire romain du IIIe siècle voisin de la route. Il est possible que cette hypogée ait servi d’asile aux Chrétiens pourchassés lors des persécutions du IVe siècle. On a également trouvé dans le cimetière romain de Koenigshoffen un verre chrétien du IVe siècle en cristal gravé portant la représentation du sacrifice d’Abraham et de Moïse faisant jaillir la source du désert.

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Sources:
Divers sites internet dont:
Frère Raphaël Steck – Mission gallicane en Alsace
http://www.gallican.org/alsace.htm

Quant à Ebersmunster, où, selon Koenigshoven, Materne détruisit un temple païen…. Les fouilles confirment que Novientum était bien le lieu d’un camp retranché des romains. On ne sait si Jules César y est vraiment venu, encore moins, s’il fut le fondateur du mystérieux temple dédié à Mercure. Par contre, la présence romaine est attestée par la découverte de monnaies romaines, des traces de la voie romaine et de tumuli. Beatus Rhenanus ( 1485-1547 ) parle de ruines romaines et d’une statue de Diane gardée dans le sanctuaire de l’abbaye, jusqu’à sa destruction par les Rustauds lors du sac de l’abbaye en 1525.

Décidément, il y a du vrai dans la légende de Materne !

 


http://bertrandjost.chez-alice.fr/Francais/Eveques_strasb/materne.htm

http://desiebenthal.blogspot.com/2010/03/von-siebenthal-bornholm-gotland.html

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