Graphique trafiqué, voir à gauche, la ligne verticale n’est pas brisée et elle indique 600, 800, 1000, 1200, … 2600…. En fait, on devrait partir de zéro et montrer toute la surface, et on verrait alors que la baisse ne touche que le haut de la surface rouge, ce qui serait moins impressionnant…, comme on le constate par analogie ci-dessous…

Mais inquiétudes quand même…

Ces chiffres qui font craindre un krach systémique, 
évoqués par Karel Vereycken

  • Bulle des actions. Le S&P 500 dépasse les 2700 points, c’est-à-dire plus que le double du niveau à la veille du krach de 2008. Warren Buffet examine systématiquement le PER (Price Earning Ratio qui mesure le gouffre qui sépare sa valeur en bourse avec ses bénéfices) avant toute décision. A cela il faut ajouter la prolifération des « licornes » (genre Tesla), ces start-ups de la Silicon Valley dont la valeur réelle n’est qu’une image construite à coup de com ;
  • Bulle des obligations dont la valeur baissera mécaniquement avec la hausse annoncée des taux ;
  • Les banques cachent leur insolvabilité : alors que ses fonds propres ne représentent que 4% des actifs, une banque, en pondérant ses actifs, peut affirmer en toute légalité que son ratio atteint 10 %…
  • Bulle de la dette entreprise (corporate). Le volume des dettes des grandes entreprises privées non financières a augmenté de 7 800 milliards de dollars entre 2010 et 2017 aux États-Unis ;
  • Bulle de la dette étudiante américaine a dépassé 1350 milliards de dollars en 2017 et le pourcentage de défauts de paiement atteint plus de 11 % ;
  • Bulle du crédit automobile américain : le volume des dettes sur le marché de l’automobile de ce pays dépasse 1200 milliards de dollars, c’est une augmentation de 70 % depuis 2010 ; Les échéances des crédits dépassent celles de la durée physique des voitures ;
  • La dette des ménages aux États-Unis a dépassé début 2017 le niveau qu’elle avait atteint en 2008 avant la faillite de Lehman Brothers. Le volume total de la dette des ménages avoisine 13 000 milliards de dollars ;
  • Les banques centrales se transforment en Bad Banks : la BCE possède 21% des dettes souveraines de la zone euro ; la Fed possédait en octobre 2017, 1770 milliards de dollars de MBS (Mortgage Backed Securities), c’est-à-dire des titres adossés à l’immobilier américain. Dès leur mise sur le marché, leur prix s’effondrera ;
  • Le shadow banking, des marchés de gré à gré totalement en dehors de toute régulation et rendu possible par les directives européennes, représente au moins 92000 milliards de dollars, à comparer avec le PIB mondial (70 000 milliards de dollars) ;
  • La taille des mégabanques : les bilans totaux des quatre grandes banques américaines représentent 44,5 % du PIB des États-Unis et les totaux des bilans des quatre grandes banques françaises représentent 3 fois le PIB de la France ;
  • L’encours des produits dérivés a été multiplié par dix depuis 1997 pour dépasser les 700 000 milliards de dollars en 2007, dix fois le PIB mondial ;

  • Quel est le montant exact de produits dérivés qui s’échangent chaque jour sur les marchés financiers? La réponse à cette question fait chauffer les calculatrices tant on en arrive aux limites de l’entendement humain.

    Savez-vous ce que les Anglo-saxons entendent par “Quadrillion”? Il s’agit d’un terme de quantification mathématique, utilisés en sciences essentiellement, mais aussi sur les marchés financiers et plus précisément sur le segment des produits dérivés. En effet, selon une enquête de Marketwatch, l’ensemble des encours sur ce type de produits représente… plus de 1 million de milliards de dollars, autrement dit plus de 1 quadrillion (1.000.000.000.000.000). Un montant incroyable qui pose de multiples problèmes, ne serait-ce que pour appréhender ce qu’il peut représenter. Il est d’ailleurs impossible d’utiliser un tel chiffre sur la calculatrice d’un téléphone mobile standard.
    Plus que l’ensemble des bourses mondiales

    Du coup, impossible de diviser ce chiffre par quoi que ce soit de représentatif (prix d’un Airbus A 380 ou d’un réacteur EPR), puisque la donnée de base est impossible à afficher… Il s’agit pourtant de la somme totale des produits dérivés qui existent sur le marché. 1,2 “Quadrillion” très précisément, soit 1.200.000.000.000.000 dollars. Largement plus que l’ensemble des pièces, billets et des sommes déposées sur les comptes de dépôts de liquidités de l’ensemble de la planète, estimés à 81.000.000.000.000 dollars (81 trillions). Et bien au-delà de la valeur boursière de toutes les entreprises et entités cotées sur l’ensemble des places boursières mondiales (70 trillions de dollars). Un chiffre vertigineux donc, qui exprime également l’engouement et la frénésie qui entoure ce marché à la fois spéculatif et consubstantiel à l’activité des gestionnaires de portefeuilles.

    Comme le résume fort bien cette définition de la Documentation française, “les produits dérivés sont appelés de la sorte car leurs prix “dérivent” de la valeur d’autres actifs (actions, obligations, matières premières, immobilier…), mais aussi de variables monétaires, financières ou réelles (taux de change, taux d’intérêt, indices boursiers, indices climatiques) que l’on appelle le “sous-jacent”. Ils offrent ainsi une forme protection aux agents économiques: “Un gestionnaire de portefeuille pourra ainsi craindre la baisse du cours des actions, un importateur européen l’appréciation du dollar s’il doit honorer à plus ou moins brève échéance une facture libellée dans cette monnaie, tandis qu’un débiteur pourra légitimement s’inquiéter d’une possible hausse des taux d’intérêt s’il est endetté à taux variable. Les produits dérivés sont un des moyens permettant, selon différents mécanismes, de fixer dès à présent un prix pour ces actifs et ce, pour une date ultérieure.”


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