“Il existe de nombreuses manières d’organiser un système bancaire, celle que nous utilisons aujourd’hui est la pire de toutes.”

Mervin King, gouverneur de la Banque d’Angleterre du 1er juillet 2003 au 1er juillet 2013

La Banque Centrale d’Angleterre, dans son bulletin sorti le 14 mars 2014, démonte consciencieusement les idées fausses qui sont encore largement enseignées dans de nombreux cours d’économie à propos de la monnaie, et les remplace par une description complète de la réalité des faits.

Le Conseil fédéral rejette l’initiative «Monnaie pleine» sans contre-projet. Il nie la réalité avec notamment cette phrase.

“Ainsi, les banques commerciales ne pourraient plus octroyer de crédits financés comme aujourd’hui par des dépôts à vue (comptes courants).”

La réalité est exactement le contraire, ce sont les crédits qui créent du néant, EX NIHILO, en latin pour les “initiés”, TOUTE LA MONNAIE QUI NOUS EST ALORS LOUéE à INTéRÊTS COMPOSéS … Le franc suisse doit revenir aux suisses qui en sont les propriétaires, un propriétaire ne doit pas louer son propre bien, c’est du VOL au profit de quelques banquiers, politiciens et actionnaires…

Explication : 
Pour la première fois dans l’histoire de la finance, une Banque Centrale publie enfin une description parfaitement claire et exacte de la façon dont la monnaie est créée et distribuée dans la société, et c’est une version tout à fait bouleversante pour les dogmes établis.
Cette publication est également une excellente nouvelle pour tous les activistes qui, depuis des années, se battent pour faire connaître ces dispositifs essentiels, et se heurtent à l’incrédulité d’une grande partie du public et de la majorité des spécialistes de la question, qu’ils soient économistes, universitaires ou responsables politiques.
C’est un évènement d’autant plus important que ces mécanismes monétaires ont des conséquences incalculables à tous les niveaux de nos sociétés (inégalités croissantes, pillage de l’économie et de la planète, crises à répétition, étouffement de la démocratie, etc, etc…).
De plus, malgré de nombreux efforts (vidéos, documentaires, livres, articles…), la création monétaire par la dette était jusqu’à présent restée un domaine assez confidentiel, limité à quelques initiés.
Aucune institution officielle n’avait jusqu’ici présenté publiquement et exhaustivement ces informations. 
Cela vient de changer du tout au tout.
Il y avait bien eu auparavant quelques timides approches de ces mécanismes hautement contre-intuitifs par d’autres Banques Centrales.
– La Banque de France, dans son petit livret “La monnaie et nous”, annonçait sans commentaires que
“L’argent créé par le banquier prêteur se retrouve en dépôt dans d’autres établissements bancaires.” (p 15),
et que
“Le crédit… fait apparaître sur un compte une somme qui n’existait pas auparavant.” (p 29)
mais ce livret est quasiment introuvable aujourd’hui.
– La Banque Nationale Suisse pour sa part répondait ainsi à la question “Comment les banques créent-elles de la monnaie ?” :
“Si l’entrepreneur acquiert pour 16 000 francs de matériel informatique et que le vendeur verse le montant reçu en billets à sa banque, celle-ci peut à nouveau en prêter une partie sous forme de crédit. La masse monétaire s’accroît à nouveau. Le processus de création monétaire se poursuit.”
Mais c’était au fin fond d’un site complexe et à usage professionnel.http://www.snb.ch/f/welt/portrait/banks/4.html
Il faut toutefois reconnaître que les banquiers centraux, malgré le caractère souvent obscur de leurs discours, n’ont jamais vraiment “caché” le système qui commande les mécanismes de création et de distribution monétaires.
En revanche, ils n’ont jamais non plus cherché à démentir les légendes qui entourent depuis toujours la monnaie, la première de ces légendes étant que le métier de la banque c’est de collecter des dépôts et de les prêter à des emprunteurs, et la seconde légende étant que la quantité de monnaie de base émise par la Banque Centrale limite à tout moment la quantité de monnaie en circulation dans la société, et qu’en conséquence les Banques Centrales conservent un rôle crucial dans la bonne gestion de l’économie.
Pour la première fois de manière absolument officielle dans ce bulletin, la Banque d’Angleterre affirme désormais tout le contraire de ces légendes, et rejoint ainsi, enfin, les analyses des citoyens de tous bords qui en décryptent la véritable nature depuis des années.
Les deux conclusions essentielles de la Banque d’Angleterre sont les suivantes :
1. La création monétaire est effectuée par les banques commerciales à chaque fois qu’elles émettent un crédit pour un client
2. La création de crédit n’est pas limitée par la Banque Centrale, mais par les opportunités de profit disponibles.
Les conséquences sont claires :
– Toute la monnaie qui réside sur les comptes bancaires (c’est-à-dire le total de tous les soldes de tous les agents économiques : particuliers, entreprises, administrations, collectivités locales, etc…) a été émise d’abord par un emprunt bancaire, et donc toute la monnaie est de la dette qui circule.
– La quantité de monnaie dans l’économie ne dépend ni de l’État, ni de la Banque Centrale. Elle dépend seulement du bon vouloir des banques d’émettre du crédit et des besoins en monnaie des agents non bancaires (particuliers, entreprises, État).
– La monnaie, c’est la dette, et la dette, c’est la monnaie.
– Pour chaque centime de monnaie, il existe un centime de dette.
– Si nous voulons plus de monnaie dans l’économie, il faut s’endetter encore plus.
– Si l’on essayait de rembourser toute la dette, il faudrait vider tous les comptes et il n’y aurait plus un centime de monnaie.
Et ce ne sont là que les données immédiates du problème.
Les ramifications sont beaucoup plus profondes, et déséquilibrent au quotidien et depuis des décennies tous les rapports entre humains, entre classes sociales, entre pays. Ce système a rendu la monnaie payante, à l’infini, et de manière exponentielle.
Comme le dit plus frontalement l’économiste Tarek El Diwany :
“Nous avons institutionnalisé la fraude, la fraude dont on ne parle pas… l’abus de la création de monnaie par le système bancaire est au coeur du problème… Tant que nous n’aurons pas traité cette fraude au coeur de notre système, rien d’autre ne sera juste.”
(Tarek El Diwany at “The City and the Common Good : What kind of City do we want ?” debate – St Paul’s Cathedral, 7th May 2013) http://youtu.be/Qh8Lz70aCss?t=26m5s
Sur la première conclusion, l’omniprésence de la monnaie-dette, le bulletin de la BoE est très clair.
Citation :
“Dans une économie moderne, la plus grande partie de la monnaie existe sous la forme de dépôts bancaires, qui sont créés par les banques commerciales elles-mêmes. Quand une banque accorde un crédit à l’un de ses clients, elle crédite simplement le compte de ce client avec un solde de dépôt plus élevé. À cet instant, de la monnaie nouvelle est créée.”
Explication : Les banques ne prêtent pas des dépôts existants. Les dépôts sont inscrits au passif des banques, et ne sont donc pas des actifs qui pourraient être prêtés. Bien au contraire, ce sont de simples engagements envers les déposants de leur rendre leur argent à un moment donné, à condition que cet argent soit disponible au moment où ils le demandent, et à condition que tout le monde ne redemande pas son argent en même temps !
Sur l’absence de contrôle de la masse monétaire en circulation, le doute n’est pas permis non plus. La Banque d’Angleterre démonte l’un des mythes les plus solides de l’enseignement de l’économie : le multiplicateur monétaire.
Jusqu’à présent, il était difficile d’aborder cette question épineuse de la création ex nihilo de quantités infinies de crédit par les banques “pourvu qu’elles marchent toutes du même pas”, comme l’écrivait J.-M. Keynes (ce qui aurait pu permettre d’expliquer entre autres l’émergence de bulles spéculatives et immobilières, et leur explosion).
Tous les manuels d’économie enseignent encore que les Banques Centrales disposent d’un pouvoir de régulation sur les emballements possibles du secteur bancaire privé grâce au contrôle de la “monnaie de base”, les fameuses “réserves obligatoires” qu’elles sont les seules à pouvoir émettre. C’est ce processus que tous les économistes ressortent en général quand on leur pose la question : “Qu’est-ce qui limite les émissions de crédit par les banques ?”
Les explications de la Banque d’Angleterre, toutefois, réfutent totalement ce mythe, et elles sont parfaitement claires :
Citation :
“La relation entre les réserves et les crédits opère dans le sens inverse de celui qui est décrit dans certains cours d’économie. Les banques décident d’abord combien elles vont prêter selon les opportunités de profit disponibles… Ce sont ces décisions qui déterminent le montant des dépôts qui seront créés par le système bancaire. Le montant des dépôts influence à son tour le montant de monnaie centrale que les banques veulent détenir en réserve (pour fournir les retraits du public, les paiements aux autres banques, ou satisfaire aux exigences des ratios de liquidité”.
Explication : Le multiplicateur monétaire n’existe pas. Les autorités monétaires n’ont aucun pouvoir pour décider de la quantité de monnaie dont l’économie a besoin en imposant une quelconque quantité de réserves aux banques commerciales privées. Le processus fonctionne en réalité dans le sens inverse : les banques créent d’abord du crédit ex nihilo, et les réserves s’ajustent après. Les banques centrales ne peuvent même pas stimuler l’économie en relançant le crédit aux entreprises en créant de la monnaie de base, car ces opérations d’assouplissement quantitatif ne sont que de la création de réserves, et ces réserves ne peuvent pas être transmises à l’économie réelle.
(Il est vrai toutefois que la création monétaire n’est pas tout à fait sans contraintes, et la politique monétaire des Banques Centrales, c’est-à-dire le contrôle des taux d’intérêts, a toujours un rôle, mais cette technique a désormais révélé toutes ses insuffisances. Malgré des taux au plus bas depuis des années et des politiques colossales d’assouplissement monétaire, le crédit aux entreprises ne montre aucune tendance à la reprise.)
On peut donc légitimement se poser la question de savoir si un système de création monétaire privé, dépendant des décisions d’un secteur particulier de la société, et qui injecte la monnaie nouvelle dans l’économie sous forme de dette soumise à intérêt, est vraiment le meilleur processus pour faire face à tous les problèmes écologiques, financiers et sociaux que l’humanité doit résoudre en ce moment même.
Avec le temps et beaucoup d’efforts, le secteur bancaire avait réussi à reprendre au monde politique le privilège de “battre monnaie”. Le prétexte était que les politiciens n’étaient pas à la hauteur de la tâche. Nous constatons que le secteur bancaire ne fait guère mieux, et que les mécanismes seraient à revoir de fond en comble, peut-être même à remplacer entièrement…
Quoi qu’il en soit, nous devons féliciter la Banque Centrale d’Angleterre pour son courage et son honnêteté. Pour la première fois dans le monde, la vérité est faite sur le fonctionnement réel du système monétaire.
Cet article du Bulletin officiel de la Bank of England entrera sans doute dans l’Histoire, et restera la référence ultime, maintenant et dans le futur, pour comprendre, enseigner ou réformer notre système financier. C’est une grande victoire et ce sera un excellent support pour tous ceux et celles qui se battent depuis des années pour essayer d’éduquer les responsables politiques et le grand public à propos de ces réalités.
On pourra même espérer relancer l’industrie de l’édition scolaire et de l’imprimerie : il va y avoir un bon nombre de manuels scolaires et universitaires à détruire et à réécrire !
Pour en savoir plus :
Annexe :
Extrait du bulletin de la Bank of England “Two misconceptions about money creation”
Traduction :
Page 15
Deux idées fausses sur la création monétaire
La grande majorité de l’argent détenu par le public prend la forme de dépôts bancaires. Mais la question de savoir d’où vient le stock des dépôts bancaires est souvent mal comprise.
Une idée fausse répandue est que les banques agissent simplement comme des intermédiaires, transmettant à des emprunteurs les dépôts que les épargnants leur confient. Dans cette perspective, les dépôts seraient “créés” par les décisions d’épargne des ménages, puis les banques “prêteraient” ces dépôts existants à des emprunteurs, par exemple à des entreprises cherchant à financer des investissements ou à des personnes souhaitant acheter des maisons.
En réalité, lorsque les ménages choisissent d’épargner de l’argent dans leurs comptes bancaires, ce sont autant de dépenses qu’ils ne feront pas au profit d’entreprises qui auraient pu alors recevoir cet argent en paiement de biens ou de services. Les montants déposés en banque par les épargnants sont autant de fonds qui ne seront pas mis en dépôt par les entreprises. L’épargne par elle-même n’augmente pas le total des dépôts bancaires.
En fait, voir les banques simplement comme des intermédiaires ignore le fait que, dans la réalité d’une économie moderne, ce sont les banques commerciales qui créent l’argent des dépôts.
Cet article explique comment les banques ne prêtent pas les dépôts qu’elles reçoivent, mais au contraire, créent des dépôts par l’acte de crédit. Tout l’inverse de la séquence généralement décrite dans les manuels scolaires.
Une autre idée fausse répandue est que la banque centrale détermine la quantité de prêts et de dépôts dans l’économie par le contrôle de la quantité de monnaie de banque centrale – l’approche dite du “multiplicateur monétaire”. Dans ce point de vue, les banques centrales mettent en œuvre la politique monétaire en choisissant la quantité de réserves. Et, parce qu’il est supposé exister un rapport constant entre la monnaie de base et la masse monétaire en circulation, ces réserves sont ensuite “multipliées” pour devenir un montant beaucoup plus important de crédits et de dépôts bancaires.
Pour que cette théorie soit valide, il faudrait que le montant des réserves exerce une contrainte sur le montant des crédits, et que la banque centrale puisse déterminer directement le montant des réserves. Cette théorie du multiplicateur monétaire peut être un moyen utile de présenter l’argent et la banque dans un manuel d’économie, mais ce n’est pas une description précise de la façon dont l’argent est créé dans la réalité. En général, plutôt que de contrôler la quantité de réserves, les banques centrales mettent en œuvre aujourd’hui la politique monétaire en fixant le prix de réserve – qui est un taux d’intérêt.
En réalité, les réserves n’exercent aucune contrainte sur les crédits, et la banque centrale ne fixe pas le montant des réserves disponibles. Comme la relation entre les dépôts et les crédits, la relation entre les réserves et les crédits opère généralement dans le sens inverse de celui qui est décrit dans certains manuels d’économie.
Les banques décident d’abord de la quantité de crédit qu’elles vont émettre en fonction des opportunités de prêts rentables qui s’offrent à elles, et qui dépendent surtout du taux d’intérêt fixé par la Banque d’Angleterre. Ce sont ces décisions de création de crédits qui déterminent la quantité de dépôts bancaires qui seront créés par le système bancaire. Le montant des dépôts bancaires influence à son tour le montant de monnaie de base que les banques voudront détenir en réserve (pour couvrir les retraits par le public, faire des paiements à d’autres banques, ou répondre aux exigences réglementaires de liquidité). Ces réserves sont alors, en temps normal, fournies sur demande par la Banque d’Angleterre.
 Gérard Fouché.

Le Conseil fédéral préfère protéger quelques banquiers aux salaires indécents au lieu du bien commun des peuples suisses… Une grave erreur historique. 

Il refuse de revenir à un système de monnaie pleine qui a fait ses preuves dans le passé pour continuer dans le nouveau système d’un casino mondial électronique et hasardeux. Il cite l’or comme valeur alors qu’il lutte en fait contre l’or.

Le Conseil fédéral rejette l’initiative «Monnaie pleine» sans contre-projet. Il nie la réalité avec notamment cette phrase.

“Ainsi, les banques commerciales ne pourraient plus octroyer de crédits financés comme aujourd’hui par des dépôts à vue (comptes courants).”

La réalité est exactement le contraire, ce sont les crédits qui créent du néant, EX NIHILO, en latin pour les “initiés”, TOUTE LA MONNAIE QUI NOUS EST ALORS LOUéE à INTéRÊTS COMPOSéS … Le franc suisse doit revenir aux suisses qui en sont les propriétaires, un propriétaire ne doit pas louer son propre bien, c’est du VOL au profit de quelques banquiers, politiciens et actionnaires…

http://desiebenthal.blogspot.ch/2016/02/le-conseil-federal-rejette-monnaie.html


autres commentaires.

Commentaire sur la prise de position du Conseil fédéral concernant l’initiative “Monnaie Pleine”

La prise de position du CF est un modèle du genre. Elle démontre l’incapacité d’une institution à embrasser correctement la réalité. Elle est remplie d’arguments de mauvaise foi basés sur des détournements du texte de l’initiative. Si l’on devait attribuer la médaille de l’indécence, c’est certainement à cette prise de position qui fait honte à leurs signataires.
Ainsi, les banques commerciales ne pourraient plus octroyer de crédits financés comme aujourd’hui par des dépôts à vue (comptes courants).
Faux. Les crédits courants sont de la création monétaire pure, les dépôts à vue ne servent qu’à justifier l’émission de monnaie scripturale par le crédit, ils représente en réalité qu’un faible pourcentage des montants crédités au maximum. Dans le système actuel ce sont les crédits qui font les dépôts et non les dépôts qui font les crédits, comme on le fait croire. Sur ce mensonge universel repose l’arnaque de la création monétaire par le crédit que l’initiative se propose justement d’abolir.
L’initiative prévoit également de distribuer directement l’argent nouvellement créé aux collectivités publiques ou aux citoyens.
Un peu raccourci mais vrai. Et ça leur troue les poches. Distribuer de l’argent créé gratuitement pour le bien du pays (5-10 milliards par an), comment se fait-il que le CF en ait honte au moment où même la Confédération commence à avoir de très gros problèmes de budget, sans parler des cantons ?
Tout comme les auteurs de l’initiative, le Conseil fédéral reconnaît l’importance d’une place financière stable.
Et vas-y que je te passe de la pommade anesthésiante. En fait, on a un autre point commun : on respire tous de l’oxygène. Ça vous va ?
Il estime cependant que l’initiative ne permettrait pas d’assurer, comme elle le promet, une meilleure protection des détenteurs de comptes en cas de difficultés financières des banques, car elle ne préserverait pas les banques des problèmes de liquidités et de solvabilité.
Contradictoire. En clair cela signifie que ce serait dommage que les banques ne puissent plus avoir le droit de ponctionner les dépôts des citoyens en cas de problème, car l’argent serait légalement devenu insaisissable puisque l’initiative prévoit que les comptes de dépôts devraient être gérés en dehors du bilan des banques. C’est justement parce que les détenteurs de comptes seraient enfin protégés que les banques ne seraient plus en mesure de « se refaire » sur le dos de la collectivité. Ce serait la fin de la privatisation des profits et de la collectivisation des pertes. Ce serait très dommage, juste au moment où on vient de nous concocter tout un tas de petits règlement bien mesquins, qui permettent non seulement de ponctionner les dépôts de plus de 100’000.- mais aussi les autres petites économies, et non seulement sur décision judiciaire en cas de faillite mais à discrétion administrative en cas d’instabilité. Bonjour l’officialisation du braquage universel !
C’est pourquoi le Conseil fédéral souhaite plutôt poursuivre sa stratégie visant à renforcer la stabilité de la place financière au moyen d’une réglementation appropriée. D’importants progrès ont déjà été réalisés dans ce domaine au cours de ces dernières années, avec l’adaptation des prescriptions aux normes de Bâle III et aux exigences applicables aux établissements financiers d’importance systémique («too big to fail»).
Mensonger. Une stratégie de demi-mesures parfaitement inefficaces qui a “porté ses fruits” puisque maintenant, le système bancaire est non seulement devenu totalement incontrôlable, mais au contraire, c’est lui qui contrôle le pays par le levier du trafic des paiements entre autres. Et comme le système bancaire a autant de stabilité qu’un paquebot sans gouvernail lancé à pleine vitesse au milieu des icebergs, ça risque de chauffer un peu pour les pingouins. On se demande comment on peut sortir un argument aussi cruellement absurde, sauf une absence totale de liberté de pensée.
L’argent mis en circulation par la BNS a aujourd’hui pour contrepartie des réserves de devises et d’or inscrites au bilan.
Foireux. Devises et or au prix bien incertains, qui menacent tout le système monétaire suisse et n’offrent absolument plus aucune garantie de stabilité. Quant à la fiducie de la monnaie pleine, elle ne reposerait pas sur des hochets pour financiers, mais sur le crédit national, qui est la richesse patrimoniale du pays. Ça c’est du solide, ça ne risque pas de partir en vacances dans un trou noir.
Si, comme le demande l’initiative, cet argent est mis en circulation par transfert aux pouvoirs publics ou aux citoyens, cela pourrait ébranler la confiance dans la valeur de ce moyen de paiement.
Ridicule. La BNS agit en fonction de ses intérêts propres sur les marchés, car elle s’est complètement immergée dans la haute finance : intérêts d’ordre général, et non d’ordre public. Cela fait une sacrée différence. Chaque action de la BNS se définit par une politique d’interaction extérieure, et non d’action intérieure en faveur du pays. Preuve en est le système génial des taux négatifs, qui pèse sur tout le pays. Quant à la confiance dans un moyen de paiement, elle repose sur le contrat avec son émetteur. Aujourd’hui, les banques commerciales sont les créatrices de la monnaie : quelle confiance pouvons-nous avoir en elles, sachant que si elles font faillite c’est nous, les citoyens, qui allons devoir payer ? Alors qu’une monnaie qui repose sur le pouvoir régalien de la nation, comme il se doit dans un pays qui a conscience de sa dignité et de sa souveraineté, est infiniment préférable à un pouvoir privé, dont les arcanes se perdent dans la haute-finance internationale. Aujourd’hui les nations ont été spoliées de ce pouvoir, et le CF prétend nous empêcher de le reprendre, et nous obliger d’avoir plus confiance en ceux qui nous spolient qu’en notre détermination à nous gouverner par nous-mêmes ? Heureusement que le ridicule ne tue pas.
La capacité d’action de la BNS en matière de politique monétaire pourrait ainsi diminuer, et il serait plus difficile de garantir la stabilité des prix.
Creux. La BNS n’a aujourd’hui plus aucune politique monétaire, elle navigue à l’aveugle dans un système totalement opaque. L’initiative vise justement à lui rendre une capacité de politique monétaire, en faveur du bien public qu’elle est censée garantir. Quant aux prix, la Suisse est actuellement en déflation, à cause d’une politique visant à préserver des taux de change, et non le pouvoir d’achat des citoyens, toujours plus pauvres.
Une refonte du système financier et monétaire impliquerait de manière générale des incertitudes et des risques pour l’économie suisse.
Hypocrite. Cette phrase démontre que le CF, n’ayant rien compris (en dix minutes) d’un système de monnaie pleine mis au point (sur plusieurs années) par un collège de personnes de haut niveau, non inféodées aux caprices des marchés. Le CF a choisi d’avoir plus peur du remède que de la maladie. Réflexe animal qui mord la main qui le soigne. Le spectre des risques sur l’économie suisse ressort à chaque votation, parfois sans aucun rapport avec le thème. C’est parfaitement déloyal mais très efficace. Faire peur aux gens avec des grandes phrases vagues, voilà le meilleur moyen de continuer de maintenir un système injuste.
Aucune économie moderne n’a jamais mis en place un système de «réserve pleine» ou de «monnaie pleine».
Sinistrement vrai. Et c’est justement depuis qu’on a des économies modernes que tout s’est dégradé et que progressivement plus rien ne fonctionne comme il faudrait. L’économie moderne commence avec la perte de la souveraineté financière des pays. Depuis ce moment-là rien ne va plus, c’est la catastrophe partout. L’argent-dette permet des affaires mirobolantes (pour ceux qui le contrôlent). Si on veut sa place au CF, il vaut mieux s’incliner devant ce maître et lui lécher les bottes. Ceux qui ont choisi de ne pas s’incliner ont fait le choix de nier à ce maître son pouvoir injuste. Non à l’argent-dette, oui à la monnaie pleine.
Si la Suisse était la seule à changer de système, cela mettrait en danger la position internationale de sa place financière.
Faux dans un sens, vrai dans l’autre. Faux parce que ce n’est pas à cause d’un système d’absolutisation de la monnaie que la Suisse pourrait subitement s’effondrer, bien au contraire. Mais vrai, parce que la pression des prédateurs financiers internationaux, qui verraient leur pouvoir s’éroder, serait effectivement une menace de sanctions iniques contre la Suisse. Donc on devrait finalement avoir plus de peur de la méchanceté des hommes que de changer les choses pour établir la justice et l’équité dans notre propre pays. Cela montrerait qu’on mène une politique de lâches.
La mise en œuvre du nouveau système entraînerait une insécurité juridique et des désavantages concurrentiels pour les établissements financiers opérant en Suisse.
Cauteleux. Le CF serait chargé de la mise en œuvre de l’initiative si le parlement ne le fait pas dans un délai de deux ans. Et c’est sûrement ce qui arrivera si l’initiative est votée. Procrastination politique, noyade du poisson, une stratégie standard à laquelle nous sommes habitués. Non, non. Le CF ne veut pas hériter de la patate chaude, il serait obligé d’avouer qu’il est incapable, avec un système mathématiquement correct et équitable, de faire fonctionner de façon sûre la justice et l’équité dans notre pays. Pour résumer, il préfère rouler à dix à l’heure dans une poubelle que de piloter une puissante voiture de luxe. Au XIXe siècle, on croyait que si on dépassait la vitesse de 80 km/h on pouvait exploser à cause de la pression de l’air, et c’était un argument pour dénoncer les danger potentiels du développement de la voiture motorisée. L’homme n’a pas changé. L’obscurantisme n’a jamais failli.
Et un affaiblissement du secteur financier comporterait à son tour des risques pour le reste de l’économie suisse, notamment parce que l’initiative pourrait avoir pour effet de restreindre l’octroi de crédits.
Mensonger. L’initiative garantit justement l’approvisionnement intégral des crédits, d’où son nom de « Monnaie Pleine ». Là le CF nous prend pour des imbéciles, et si ce n’est pas le cas, c’est qu’il est peut-être composé de gens qui ne savent pas lire. Mais comme épouvantail à moineaux, reconnaissons en riant qu’on ne fait pas mieux.
Pour toutes ces raisons, le Conseil fédéral rejette l’initiative. Celle-ci étant en contradiction avec sa stratégie visant à garantir la stabilité financière, il renonce également à présenter un contre-projet direct ou une contre-proposition indirecte.
Incompétent. Une seule bonne raison vaudrait mieux que mille mauvaises, mais le CF fait bien de renoncer au contre-projet, à l’impossible, nul n’est tenu.
Le Département fédéral des finances a été chargé de rédiger d’ici au 1er décembre 2016 un message à l’intention du Parlement.
Irresponsable. Oui c’est mieux que quelqu’un d’autre fasse le sale boulot, parce qu’on a des affaires sérieuses à traiter au CF. Cela ne doit pas manquer de larbins sans vergogne pour pondre sur commande n’importe quel argumentaire foireux plein de contre-vérités. On en a un échantillon avec le texte de la prise de position du CF. Quant au parlement, il est déjà travaillé par les lobbies de nos adversaires, puissants et structurés. Cependant, la roue tourne, et une nouvelle bulle mondiale va éclater sous peu, démontrant une fois de plus l’inanité des politiques monétaires des nations éconduites. Mais cette fois-ci ce sera la dernière. Après, peut-être qu’on aura même plus assez d’argent pour imprimer des bulletins de vote. Alors la questions se pose : de quel avenir voulons-nous ? Avec quels moyens ? Régis par qui ?
Conclusion
Un premier domino peut être poussé en Suisse, raison fondée des craintes de nos adversaires, les banques commerciales, filles adultérines de la haute-finance. Si ce domino tombe, d’autres tomberont inévitablement, et nous sommes persuadés, que les puissances infernales qui commandent aujourd’hui à l’argent sur toute la terre, ont plus à craindre de nous, que la Suisse de leurs misérables et sordides menaces, peureusement colportées par un Conseil Fédéral qui démontre à l’envi que, malgré son titre prestigieux, en Suisse, ce n’est pas lui qui dirige. Il est impossible d’écrire une prise de position qui satisfasse aussi peu l’intelligence, à moins d’y être contraint, explicitement ou par autocensure mentale.
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