Michel Rocard, ancien premier ministre français
de 1988 à 1991, et décédé en juillet 2016, s’exprimait
ainsi le 22 décembre 2012 sur les ondes de
la radio Europe 1, durant l’émission Mediapolis:

«Rappelons-nous quelque chose:
la Banque de France a été créée
en 1801 et jusqu’en 1874 – ça fait
quand même du temps, n’est-ce
pas! – elle finançait l’État français
sans intérêt.

Sans intérêt. Si on
était resté là, aujourd’hui, avec tous
les emprunts qu’on a fait depuis –
puisqu’on emprunte tous les ans –
la dette publique française serait de
16 ou 17% du Produit Intérieur Brut.
“Mais en 1974 , on a eu une loi
stupéfiante qui s’appelle la loi bancaire, qui a interdit
à l’État de se financer sans intérêt auprès de la Banque
de France, et qui a obligé notre État… nous faisions
comme les Allemands, tout le monde, c’était
un peu la mode, c’était une façon de penser… On
a obligé les États à aller se financer sur le marché
financier privé, à 4 ou 5%. Et du coup, notre dette,
elle est maintenant à 90-91% du produit national
brut. (Note de Vers Demain: En juin 2017, la dette
publique de la France atteignait 2 209,6 milliards
d’euros, soit 98,9 % du PIB. Cette dette augmente
de 2665 euros de plus chaque seconde.)
«C’est un peu effrayant. La dette s’est moins
augmentée du surplus post Lehman brothers que
j’évoquais tout à l’heure. Ce qui veut dire tout
d’abord que l’humanité a vécu quelques siècles en
se finançant à l’œil et sans avoir de
crise de la dette souveraine. Ça donne
des idées, tout de même…
«Quand on sait que la Banque
centrale américaine, a depuis ça,
pour éviter la récession, fait bien
plus que tous les autres en prêtant
1.200 milliards de dollars en plus
des 700 milliards de dollars du plan
Obama officiel à 0,01% d’intérêt, aux
banques en difficulté.
«Les banques, qui nous avaient
mis en difficulté mais qui y étaient elles-mêmes,
trouvaient leur argent pour s’en sortir à 600 fois
moins cher le loyer de l’argent que la pauvre Grèce.
Et même à 300 fois moins cher que nous!

Qu’est ce
que c’est que ce jeu imbécile? C’était donc possible
de l’éviter (la crise).
«On pouvait faire autrement, mais on n’a
pas fait autrement. Donc les règles du jeu sont
là et maintenant on est coincé et il faut rembourser
la dette…»

 Michel Rocard

Solution.

http://desiebenthal.blogspot.ch/2017/12/sondages-monnaie-pleine.html

Traduction »