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Résumé:

Rendre financièrement possible tout ce qui est physiquement possible, comme durant les guerres

Napoléon disait: “l’intendance suivra…”

On peut donc dire que si une collectivité a:
1 – un besoin
2 – la volonté de le satisfaire,
3 – les moyens techniques et énergétiques,
4 – un excès de main d’œuvre et le savoir-faire,
… l’impossibilité souvent alléguée du manque de financement est une mauvaise excuse car une vraie richesse résultera d’une création monétaire éventuellement nécessaire pour la réaliser. Il faut évidemment par la suite « détruire » cette monnaie;  l’impôt y pourvoira par remboursement progressif d’une dette sans intérêts  (et donc la destruction des obligations correspondantes) par exemple au fur et à mesure de l’usure, c’est-à-dire de l’amortissement, des richesses dont la production aura été permise par l’émission monétaire.


376 – Finance fonctionnelle et monnaie pleine

Pour ma part, je me sens très proche du néochartalisme, mais je considère que jamais, avec un système de création monétaire d’utilisation horizontale de monnaie de crédit bancaire, les Etats pourront régler finement la masse monétaire en circulation. C’est la raison pour laquelle je pense que le néochartalisme ne fonctionnerait pas sans un passage simultané à la monnaie pleine .
Mais d’abord quelques informations:
La Théorie Monétaire Moderne, autre nom du néochartalisme, considère :
  1. d’une part les transaction verticales ainsi appelées toutes les transactions impliquant l’État et éventuellement la Banque Centrale. Peu importe ici que l’autre partie soit nationale ou étrangère, ce qui compte c’est que l’un soit émetteur de la monnaie souveraine, alors que l’autre n’est qu’utilisateur de cette monnaie. De manière inhérente à la construction comptable, la dépense nette de l’État ajoute son montant à la trésorerie de l’utilisateur de la monnaie, et la recette nette de l’État ôte son montant à la trésorerie de l’utilisateur de la monnaie ; on dit que le déficit public est enregistré comme actif net supplémentaire pour les autres secteurs, et qu’à l’inverse, le surplus budgétaire de l’État est enregistré comme diminution des actifs nets des autres secteurs.
    En effet l’équation comptable est que l’épargne privée nette est égale à la somme du déficit public et de la balance courante, donc que le secteur privé ne peut épargner que si un État s’autorise un déficit ou si l’étranger est lui-même en déficit
  2. d’autre part les transactions horizontales entre utilisateurs de la monnaie,. De manière inhérente à la construction comptable, les crédits accordés entre utilisateurs de la monnaie ont un solde global nul : il n’est pas possible de créer une épargne nette par paiement ou par crédit. Le crédit influe uniquement sur la vitesse de la monnaie, sur le nombre de transactions payées avec la même monnaie, exactement de la même manière que le marché à terme peut échanger de nombreuses fois une même matière première depuis son embarquement jusqu’à sa livraison sans qu’elle en soit démultipliée physiquement pour autant.
La « monnaie pleine » (100% monnaie d’Irving Fisher et Maurice Allais) est le système monétaire dans lequel le SEUL émetteur de monnaie est la Banque Centrale, les établissements financiers et banques voyant leur rôle limité à la gestion des comptes de dépôt et les épargnes.  A ce titre elle ne peuvent plus prêter que ce qui leur est confié dans ce but, à l’exclusion de toute « monétisation  » (on appelle monétisation le droit dont dispose les banques de créer de la monnaie en échange d’actifs non monétaires.)
La finance fonctionnelle est est une théorie économique proposée par Abba P. Lerner . Le gouvernement doit s’auto-financer par sa Banque Centrale et non pas par les recettes budgétaires ou les emprunts pour atteindre des objectifs explicites, tels que la maîtrise du cycle économique, la réalisation du plein emploi , la croissance et une faible inflation . De plus le gouvernement doit maintenir un niveau de demande raisonnable en tout temps. S’il y a trop peu de dépenses et, par conséquent, un chômage excessif, le gouvernement réduit les taxes ou augmente ses propres dépenses via le financement par la Banque Centrale. S’il y a trop de dépenses, le gouvernement doit empêcher l’inflation en réduisant ses propres dépenses ou en augmentant les taxes et « gelant » la monnaie excédentaire.
Les principales idées de la finance fonctionnelle croisée avec la monnaie pleine peuvent être résumées comme suit:
1 – Les gouvernements doivent intervenir dans l’économie car celle-ci n’est pas autorégulatrice et ne se réglemente pas elle même
2 – Le principal objectif économique de L’État doit être d’assurer une économie prospère.
3 – La monnaie (« l’argent ») est une émanation de l’état qui doit donc le gérer, via sa banque centrale qui en aucun cas ne doit être « indépendante »
4 – La politique budgétaire doit être dirigée compte tenu de son impact sur l’économie, et le budget géré en conséquence, c’est-à-dire que vouloir équilibrer les revenus et les dépenses n’est pas important; c’est la prospérité qui est importante.
5 – Le montant et le rythme des dépenses publiques doit être fixés en fonction du niveau d’activité souhaité en visant le chômage zéro,
6 – La monnaie investie par l’Etat dans l’économie peut être régulée par les taxes et impôts qui permettront de réguler la masse monétaire
7 – Les principes de budget équilibrés ont un sens pour les individus, les ménages, les entreprises et les collectivités locales, mais ne s’appliquent pas aux gouvernements des États souverains qui peuvent émettre la monnaie nécessaire à leurs objectifs politiques
8 – Si nécessaire, l’Etat peut jouer le rôle d’employeur en dernier ressort à condition qu’il ne s’agisse pas de « contrats à durée indéterminée » (il faut que le secteur privé puisse recruter les éléments dont il peut avoir besoin lors d’une reprise d’activité)
Tout ceci va à l’encontre de l’opinion dominante affirmant que l’État doit rembourser tôt ou tard ses déficits budgétaires dont le cumul forme la dette.
Il faut un déficit pour financer la croissance, et encore un déficit pour financer l’épargne du secteur privé lorsqu’il souhaite rembourser ses dettes avant de croître à nouveau. La sottise c’est d’accepter que ces déficits soient couverts par des emprunts au lieu de les couvrir par monétisation directe de la Banque Centrale.
On peut donc dire que si une collectivité a:
1 – un besoin
2 – la volonté de le satisfaire,
3 – les moyens techniques et énergétiques,
4 – un excès de main d’œuvre et le savoir-faire,
… l’impossibilité souvent alléguée du manque de financement est une mauvaise excuse car une vraie richesse résultera d’une création monétaire éventuellement nécessaire pour la réaliser. Il faut évidemment par la suite « détruire » cette monnaie;  l’impôt y pourvoira par remboursement progressif d’une dette sans intérêts  (et donc la destruction des obligations correspondantes) par exemple au fur et à mesure de l’usure, c’est-à-dire de l’amortissement, des richesses dont la production aura été permise par l’émission monétaire.
La démonstration se trouve notamment ici et il peut être résumé par la formule lapidaire :ce n’est pas le fric qui manque !
Etienne Chouard simplifie lui aussi en écrivant  » C’est L’ÉTAT qui DOIT créer l’argent, AVANT qu’on le lui rende en impôts, et PAS LE CONTRAIRE  »

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