PIERRE D. MOTTIER
Programme universel
de libération et de relance
d’une économie nationale
V2.1 – 2013-2015
Exergue
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Les fichiers en format portable (PDF) ainsi que le texte source en format libre (ODT) sont téléchargeables à partir du blog « Wordpress » intitulé « monnaie souveraine, Suisse romande pour la réforme monétaire » .
Cette contribution à la justice et à la paix sociale par une économie libre de dette est un don d’hommes libres et désintéressés. Elle ne saurait exister sans les travaux de l’ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas, concepteur du « Crédit Social » et du canadien Louis Even, qui a consacré sa vie à faire connaître cette vision révolutionnaire de l’économie.
En vue d’une mise en œuvre, les fondements théoriques, analyses et synthèses économiques et mathématiques du programme de relance sont disponibles sur l’internet en téléchargement libre, sous différentes licences. souverain
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Théorie relative de la monnaie V. 2.71828, Stéphane Laborde 2012, Licence GNU GPL
http://wiki.creationmonetaire.info/index.php?title=Main_Page
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Manifeste des économistes déterrés, Gérard Foucher, 2013,
http://fr.scribd.com/doc/146132103/Manifeste-des-economistes-deterres
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Sous le signe de l’abondance, Louis Even, 1946-20082, http://www.michaeljournal.org/soussigneFF.pdf
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La démocratie économique en 10 leçons, Alain Pilote, 20083http://www.michaeljournal.org/10lecons2010.pdf
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Du régime des dettes à la prospérité, J-Crate Larkin, 20083http://www.michaeljournal.org/Larkin_fr.pdf
http://wiki.creationmonetaire.info/index.php?title=Main_Page
http://fr.scribd.com/doc/146132103/Manifeste-des-economistes-deterres
À propos de l’auteur
De formation scientifique, Pierre D. Mottier, né en 1960, réside à Sion où il enseigne la chimie et la physique. À partir de 2006, il s’intéresse à la création monétaire et finit par en dévoiler les arcanes. S’inspirant des thèses de C. H. Douglas, de Maurice Allais, il approfondit encore le sujet en explorant des voies de sortie efficaces pour des nations entrées en austérité, particulièrement en zon Euro.
La présente proposition est une idée audacieuse, qui invite chaque peuple européen touché par l’injustice du système de l’Euro et par l’austérité, à prendre en mains son avenir de façon citoyenne, car actuellement les grouvernements sont devenus incapables de renverser la vapeur d’un train prêt à dérailler et qui fonce à toute vitesse vers la pauvreté générale.
Elle part du constat que les problèmes économiques actuels sont des conséquences d’une façon erronée de concevoir la monnaie, vue comme une marchandise ayant une valeur propre, alors qu’elle n’est en définitive qu’un simple moyen comptable destiné à faciliter des échanges.
Il est en effet étonnant que la dynamique des transactions locales soit grippée par un manque de chiffres destinés à les évaluer, que ces chiffres soient payants, et partant, soient devenus des causes d’appauvrissement du système.
Selon une méthodologie impliquant une approche scientifique et équitable dans la manière de penser, la monnaie ne sera désormais plus un but en soi, une fois qu’elle pourra être libérée de la contrainte de produire un rendement financier.
De l’argent pour servir au lieu de l’argent pour régner, voilà un concept sociétal exactement à la hauteur d’une humanité qui sera capable de se perpétuer quand elle aura compris les lois bénéfiques de la réciprocité.
Considérants
Exerçant notre souveraineté pour le bénéfice de la pérennité de notre sociétéi, nous, peuple de N… , considérant :
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que la dépression économique lancinante et les contraintes sociales consécutives sont des atteintes directes à cette souveraineté et aux libertés citoyennes,
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que l’érosion constante du pouvoir d’achat et l’instauration de mesures d’austérité imposent des charges intolérables aux personnes et à tous les secteurs de l’économie,
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que le service de la dette et du crédit à la consommation pèse indûment sur le pays tout entier,
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que la perception d’intérêts sur le prêt répond en fait exactement à la définition originelle de l’usure,
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que les investissements d’institution financières internationales aggravent considérablement la situation,
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que réduire temporairement l’intensité d’une servitude fait seulement oublier qu’elle est organisée pour durer et qu’il n’est aucunement question de l’abolir,
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que les tentatives de relance par renflouage des banques ne fait qu’aggraver le poids de la dette et paralyser progressivement l’économie réelle,
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que les intérêts publics nationaux prévalent sur les intérêts privés étrangers,
préconisons, formulons et voulons avec parfaite détermination ce programme de relance, destiné à redonner au citoyen, à l’artisanat, à l’industrie et à l’état leurs pleines capacités d’acteurs économiques, en vue de restaurer une prospérité optimale de la nation.
Programme
Principe
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L’existence de la monnaie souveraine est totalement indépendante et distincte de l’existence de monnaie privative (€).
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La monnaie souveraine prend cours légal au sein de la zone monétaire, en concurrence directe avec la monnaie privative (€). Tous les secteurs d’activité économique, y compris ceux financés en monnaie privative (€), sont légalement tenus d’accepter les devises en monnaie souveraine comme moyen de paiement officiel pour la production et les échanges locaux.
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Toute tentative de distorsion des devises (marché noir), de chantage ou de rétorsion de la part d’un acteur économique (p. ex. la finance) en défaveur de la monnaie souveraine doit être considérée comme une atteinte à l’intégrité de la nation.
Organes
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Une instance exécutive (office du Crédit Social, banque centrale ou ci-après « Trésor »), est créée nouvellement ou réforméexiv pour assurer l’émission, la circulation et la régulation de monnaie souveraine.
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Un Conseil monétaire apolitique et indépendant (ci-après « Conseil ») est mandaté pour établir le plan d’action monétaire du Trésorxv.
Fonctionnement
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Durant la période de mise en place du nouveau système monétaire, tous les échanges économiques peuvent être composés de parts complémentaires de monnaie souveraine et de monnaie privative (€).
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Les montants en monnaie souveraine crédités par les acteurs économiques doivent être remis prioritairement en circulation sous forme d’achats de fournitures, de consommation de prestations externes, ou de parts de salaires.xvi
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La monnaie souveraine ne peut servir à la spéculation, ni entrer en bourse, ni prêtée à intérêts, ni soumise à l’impôt directxvii.
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L’unité monétaire de la monnaie souveraine est entièrement originale et distincte de la monnaie privative (€), ainsi que ses symboles et code ISO.
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Moyens
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La production de monnaie souveraine, physique ou scripturale, est couverte à 100 % par des bons du Trésorxx dont la quantité est réglée par le Conseil.
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Les numéraires sont produits en coupures estampillées au nom du Trésor, dûment protégées contre la contrefaçon, déclinées en séries de valeurs statistiquement efficacesxxi.
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Les appoints en monnaie divisionnaire privative pour les montants inférieurs à la plus petite coupure de monnaie souveraine sont tolérés. À terme, la monnaie divisionnaire privative sera remplacée par de la monnaie divisionnaire souveraine.
Mesures à court terme
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L’émission de monnaie souveraine se fait en trois volumes distincts : primaire, secondaire et tertiaire.
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Le volume primaire est évalué pour rendre à la population un pouvoir d’achat suffisant. Il est exclusivement physique durant la période de mise en place et atteint ses destinataires par le moyen de lettres de change mensuelles réparties sur un mois à faire valoir auprès du réseau postal.
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Le volume secondaire est destiné à dynamiser l’esprit d’entreprise par le crédit bancaire gratuit (c.f. art. 26). Il est soutenu par une disponibilité adéquate de monnaie physique.
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Le volume tertiaire est attribué au financement de l’état, des collectivités publiques et du système social (c.f. art. 21 & 22).
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Les personnes majeures ou mineures, jouissant de la liberté des droits, ayant une existence déclarée sur le territoire nationalxxiv, sont les bénéficiaires inconditionnels du dividendexxv. L’autorité parentale touche le dividende des enfants mineurs, qui est une fraction du dividende des personnes majeures.
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Le Conseil établit périodiquement la péréquation du dividende universel, basée sur les connaissances mathématiques du comportement de la monnaiexxvi, afin de permettre la distribution des produits et de réguler la masse monétaire en circulationxxvii. Il a légalement droit à toute information utile de la part de tous les acteurs économiquesxxviii.
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Le Conseil vérifie et entérine le financement équilibré de l’état et des régions par l’émission du volume tertiaire de monnaie souveraine, aligné sur les exigences budgétaires, suivant le concept de sobriétéxxix.
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En prévision d’une réforme de la bourse, un décret d’urgence met définitivement hors-la-loi le trading à haute fréquence, la constitution de produits complexes ou dérivés, la vente à découvert, et toutes les transaction boursières sont taxées proportionnellement à la brièveté de propriété des titres.
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Les sociétés d’investissements doivent être strictement séparées des banques de dépôt.
Mesures à moyen terme
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Le système social (pensions, chômage, prestations d’assurance, assistances diverses, etc.) est progressivement restructuré en fonction du dividende universel et du financement de l’étatxxx.
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Toute banque de dépôt peut décider de convertir ses activités et être autorisée par le Trésor de gérer des dépôts en monnaie souveraine et proposer des prestations élaborées (comptes, cartes de débitxxxi, e-banking, etc.).
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Pour être autoriséexxxii, la banque doit respecter un plan de reconversion basé sur une économie réelle de plein argent (Vollgeld ou 100% monnaie). Suivant la transformation de la banque centrale, elle renoncera notament au refinancement par dépôts interbancaires ou sur les marchés, à la perception d’intérêts sur l’argent. Elle pratiquera un programme d’assainissement par concentration et élimination des comptes et transactions en monnaie privative (€)xxxiii. Elle se défera de tous les actifs ou passifs sans rapport avec l’économie réelle. Elle communiquera toute sa comptabilité au Trésor et tiendra sa comptabilité à l’attention du service fiscal.
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Les dépôts peuvent être fondants au delà d’un certain montant et d’un certain termexxxiv.
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Les crédits de construction ou d’entreprise en monnaie souveraine sont accordés à 0% d’intérêts et sont couverts à 100%. Ils sont soumis à une évaluation de faisabilitéxxxv, de pertinencexxxvi, et à la présentation de fonds propresxxxvii. L’amortissement est modulable selon les revenus ou la rentabilitéxxxviii.
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Une charte de protection et de restitution rétroactive est promulguée. Elle permet de relancer une production injustement arrêtée et l’emploi dans des régions fortement touchées, par refinancement des saisies et des faillites. Elle concerne la propriété privée, les entreprises locales et la relocalisation de l’industrie.
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Mesures à long terme
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Avec le concours des banques autorisées, le Trésor régule la masse monétaire privativexli pour assurer les échanges internationaux durant la période intérimaire de concurrence des monnaies, en négociant des taux préférentiels dépendants de la marche économique du paysxlii, dans le but d’annuler les dettesxliii.
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La nation se retire globalement de toute participation aux marchés financiers, les banques d’affaires convertissent graduellement leurs activités de spéculation ou quittent le territoirexliv.
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Le système boursier est transformé en un instrument d’échanges de matières premières, de biens de production et de services, dont les valeurs sont établies à périodes régulières (fixing) sur la base de leurs activités et santé économique réelles et non supputées. Le marché extérieur s’articule sur la base d’une demande étrangère face à des compétences spécifiquesxlv.
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La liberté de commerce et d’entreprise est garantie. Outre la sphère de la finance, le secteur public se réapproprie les postes et communications, les transports, l’énergie, l’eau, la santé, la formation et la sécuritéxlvi.
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L’état invite à la responsabilisation du citoyen et engage les moyens nécessaires à une dynamique optimale du travailxlvii.
Finalité
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Tant que les exigences de rentabilité pour l’usage de monnaie privative (€) subsistent en constituant une menace générale pour l’économiexlviii et la société, la monnaie souveraine s’y oppose.
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Lorsque la monnaie privative (€) cesse d’avoir cours légal au sein de la zone économique, le programme de relance atteint sa phase finale en devenant de facto la nouvelle politique monétaire de la nation. La monnaie souveraine devient la devise officielle ayant cours légal exclusifxlix, et peut envisager une certaine convertibilité si la nécessité de fluidifier les échanges extérieurs l’exige.
Conclusions
La philosophie de ce programme de relance est une transition en douceur de l’économie privative vers une économie libre de dette, donc l’instauration du Crédit Social.
Dans l’idéal, le programme aura atteint ses buts en créant un minimum de perturbations dans le fonctionnement de l’économie. Il se distancie par nature de toute révolution sanglante. Même la résorption du système des marchés spéculatifs ne saurait normalement se faire brutalement, étant donné les possibles et incontrôlables effets secondaires. La seule activité qui peut vraiment être arrêtée d’un coup est le trading à haute fréquence. Pour le reste on peut par exemple suspendre les cotations durant le temps nécessaire.
La reconversion du métier de trader doit être envisagée au bénéfice de nouvelles activités boursières qui ne manqueront pas de devenir nécessaires comme la résorption des actifs toxiques et des dettes, le partage du travail ou la répartition la plus homogène et équitable des matières premières, des semences et des aliments entre les peuples. Les mathématiciens les plus intelligents du monde ne sont pas pour autant dispensés d’une conversion de la manière de penser la vie. Comment ne pas se dévaloriser à ses propres yeux, si, doté d’un minimum de conscience, on prétend vraiment comprendre ce que l’on fait ?
La restauration d’une honnête prospérité ne s’autorisant plus aucune avance de fonds sur le renouvellement des ressources naturelles et la qualité de vie des générations futures est par vocation compatible avec tous les régimes politiques dont les préoccupations sont focalisées sur le droit à l’existence, l’équité, la subsidiarité, la paix sociale, la prospérité, le bien commun, et la pérennité de l’aventure humaine.
La libération de l’économie par le Crédit Social est en soi un nouveau paradigme économique, une révolution culturelle destinée à s’incarner de façon originale dans le génie de chaque peuple.
Ce mode de pensée est compatible avec la doctrine sociale de l’Église et répond avec honnêteté aux problèmes éthiques soulevés par les préceptes de toutes les grandes religions et des philosophes de l’antiquité grecque, dont Aristote, qui déjà à l’époque avaient eu sur ces sujets une sagesse et un discernement exemplaires.
En cette heure de désespoir et de grands troubles sociaux, formons le souhait ardent qu’au lieu de sortir dans la rue avec des calicots, des cocktails Molotov, des bâtons, des cailloux, et de s’entre-déchirer, les citoyens se mettent à réfléchir productivement sur ces bases saines. Ils pourraient passer quelques heures à imaginer un monde fonctionnant selon ces nouveaux paramètres.
Il est évident que les perspectives offertes par cette vision leur apparaîtraient rapidement comme infiniment plus intelligentes et souhaitables que le système actuel : un pouvoir d’achat suffisant pour tous, plus d’impôts, l’état qui fonctionne selon les besoins, plus de dettes publiques, plus de nécessité de croissance, disparition du gaspillage, plus de concurrence commerciale entre les nations mais de la coopération, plus de guerres ni de troubles publics liés à l’argent, du travail en suffisance, du temps libre pour des activités d’ordre supérieur.
En résumé : tout ce qui est nécessaire à l’avènement d’un monde honnêtement prospère, c’est-à-dire vivable.
Le reste s’en suivrait, naturellement, par réseautage.
Quand on sait ce qu’il faut faire, on peut enfin s’organiser.
P. M.
Notes
Les notes contenues dans les pages suivantes sont référencées dans le texte plein, et peuvent constituer une base pour une rédaction spécifique accompagnant le programme.
2Publié par les Pèlerins de saint Michel, Rougemont, CA
iLa sauvegarde de la nation, peuple et institutions, est une priorité essentielle, qui dépasse en importance et urgence toute autre considération politique.
iiL’argent-dette est en soi un concept entièrement mensonger et faux, la notion de service est détournée et inversée, ce n’est plus l’argent au service du peuple, c’est le peuple asservi par l’argent. De plus, la notion d’argent-dette est un système qui empêche la sortie de la dette, puisque pour sortir de la dette il faudrait la payer avec de l’argent ayant engendré une dette. Le cercle est donc vicieux. Il impose à l’économie une surcharge exponentielle et parasitaire. L’idée générale suit son cours dans le monde et le ralliement pour une réforme monétaire internationale prend corps sérieusement dans un nombre croissant de pays.
Consulter http://internationalmoneyreform.org/, et même en Suisse, supporté par des éminents professeurs de la haute école de Saint Gall : http://www.vollgeld.ch
iiiSur la question de la symétrie de la monnaie libre, voir les notes vii , xv et xxiii.
ivPromulgation publique de niveau constitutionnel équivalente à l’instauration d’un état de légalité de crise, conférant aux autorités certains pouvoirs exceptionnels. La question constitutionnelle est à la fois un défi politique et le point d’entrée du programme, dont dépend la suite. C’est le verrou à faire sauter en priorité. Tant que ce point n’est pas réglé, et cela exigera peut-être une prise de conscience douloureuse pour pouvoir le faire, aucun progrès ne sera possible. On peut ici littéralement parler d’un coup d’état, en ce sens que l’état doit être réformé, beaucoup moins sur le plan du « qui doit diriger » que sur le plan de « que doit-on ordonner ».
vLes pouvoirs régaliens sont en fait au nombre de quatre et non de trois : le législatif, l’exécutif, le judiciaire et le monétaire. Il est étonnant de constater que la mémoire collective en soit arrivée jusqu’à oublier la nécessité de ce quatrième pouvoir, sans lequel aucun état ni aucune nation ne sait normalement fonctionner de façon autonome, et qu’il est admis sans aucune remise en question que ce pouvoir passe depuis trois siècles progressivement en mains privées, c’est-à-dire celles des banquiers, héritiers des orfèvres florentins qui commencèrent à prêter à découvert l’or déposé sous leurs voûtes.
viEn UE, l’article 123 du traité de Lisbonne, qui reprend l’article 104 du traité de Maastricht, également identique à l’article 181 du traité constitutionnel Européen précise : « Il est interdit à la Banque centrale Européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées « banques centrales nationales », d’accorder des découverts ou tout autre type de crédits aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres. L’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale Européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite. ».
Par l’existence de ces articles, l’appauvrissement et l’asservissement des peuples et des états est délibérément et implacablement organisé.
viiUne monnaie de base ne fait pas de distinction entre la monnaie centrale servant aux ajustements interbancaires et la monnaie en circulation. Tout argent est 100% monnaie.
viiiLa monnaie privative (€) émise par, et due à des institutions privées, engendre par fonction directe une dette égale à la masse monétaire circulante, et par fonction indirecte un surcroît exponentiel de dette, dû à l’impossible remboursement de la monnaie, dont la nécessité est de circuler pour le bien de l’économie réelle. Au fur et à mesure du temps, un pays approvisionné en monnaie privative (€) ou monnaie-dette s’appauvrit donc inexorablement, quelles que soient les mesures d’économie prises par les autorités.
ixLa monnaie souveraine n’engendre par conséquent aucune dette. Voir http://sovereignmoney.eu/
xToute spéculation ou intérêt sur la monnaie souveraine n’a donc aucune pertinence.
xiLa valeur de la monnaie souveraine ne dépend donc pas d’un adossement à une matière conventionnelle comme l’or ou à une valeur relative comme une cotation, mais devient effective dans sa puissance de répartition équitable du travail et de la production de richesse, qui sont des biens publics. Le pouvoir réel d’une monnaie digne de ce nom est de rendre possibles et gratuits (inertie nulle) tous les échanges légitimes et utiles au bon fonctionnement de la société, et non de les vendre à un prix croissant au fil du temps (parasitisme et paralysie économique).
xiiLes impôts trouveront ici leur ultime justification et leur fin en servant à retirer progressivement la monnaie privative (€) de la circulation pour la remplacer par de l’argent sain.
xiiiLe projet d’apurement n’est pas d’ordre moral, il est prophylactique : concentrer l’argent-dette et tous les actifs toxiques afin de les détruire en les restituant de droit à qui les a émises. C’est rendre à Mamon ce qui vient de Mamon, le priver de son pouvoir, le ruiner, puis l’oublier pour toujours.
xivPar exemple en redéfinissant et limitant strictement le rôle et les activités de la banque centrale.
xvLe Conseil est l’autorité suprême en matière de création monétaire, dont le bras exécutif est le Trésor. Il fait respecter la symétrie spatiale et temporelle de la monnaie en veillant notamment à l’équilibre des flux financiers et évalue périodiquement les volumes de monnaie à mettre en circulation. C’est l’autorité de surveillance chargée de veiller au bien commun. Cette autorité est nécessaire tant que l’esprit de lucre n’aura pas disparu des mentalités, tant que la population n’aura pas appris à se départir des désirs artificiels et à gérer intelligemment les ressources. Le Conseil peut être par exemple composé d’autorités morales, de scientifiques, de juristes, d’économistes, d’informaticiens, bref, de toute personne compétente en matière d’équité et d’équilibre des systèmes. Le Conseil se donne les moyens pour des compétences et capacités élevées en matière de modélisation et de simulation en temps réel. Les membres du Conseil sont tirés au sort et simplement salariés et n’obtiennent aucun avantage social ni aucune immunité. Ils jouissent en revanche d’une autonomie absolue de pensée par rapport aux trois autres pouvoirs ainsi que par rapport au secteur privé, ce qui leur confère le plus haut niveau de crédibilité.
xviLa monnaie souveraine est conçue pour une vitesse de circulation élevée : monnaie exclusivement physique dans un premier temps afin de relancer la dynamique économique du peuple, incitation à la remise en circulation immédiate, thésaurisation fondante (voir art. 28 et note xxxiv).
xviiPuisque l’état n’a pas à rembourser de dette avec la monnaie souveraine car il se finance lui-même, et que d’autre part le dividende constitue en soi un impôt négatif, les impôts directs sont appelés à disparaître en même temps que la monnaie privative (€). Demeurera éventuellement la possibilité théorique d’une taxe sur la consommation destinée à prévenir toute menace d’inflation, mais ce serait étonnant qu’à l’heure des grandes austérités la diminution de la masse monétaire soit nécessaire, ce serait plutôt le contraire. Consulter à ce propos les propositions du crédit social et la théorie générale sur la monnaie, cités en exergue.
xviiiLe décrochage fiduciaire des deux monnaies peut venir d’une panique sur les marchés, d’opérations hostiles ou d’un crash boursier toujours possible. Dans ce cas, la monnaie souveraine, en principe non convertible, reste alignée sur l’économie réelle de la période précédant la variation dangereuse de la valeur de la monnaie privative (€).
xixAfin de faciliter les échanges au niveau de la population, une unité de monnaie souveraine serait calculée pour avoir exactement la même valeur fiduciaire qu’une unité de monnaie privative (€). À l’introduction de la monnaie souveraine, le pouvoir d’achat des deux monnaies est donc parfaitement identique, ce qui évite toute falsification des prix par arrondis abusifs.
xxLe crédit n’a par conséquent plus aucun effet multiplicateur et ne met pas les banques en danger de défaut de liquidités. En terme de crédit, les banques commerciales deviennent donc de fait des succursales du Trésor, leur travail sera simplifié par exemple par l’abolition des contraintes régissant les comptes épargne, devenues inutiles par la disparition de l’intérêt. Cela rejoint les six objectifs du mouvement mondial pour la monnaie positive.
Consulter http://www.positivemoney.org/ et en français pour la liste ci-dessous : http://monnaiehonnete.blogspot.sk/
1 ) Retirer aux banques le pouvoir de créer de l’argent.
5) S’assurer que l’argent créé soit directement injecté dans l’économie réelle sans transiter par les marchés financiers.
6) Assurer aux individus la transparence et le contrôle de la façon dont leur argent est investi.
xxiOn peut imaginer la série suivante : 1, 2, 5,10, 20, 50, 100, 200. Un billet de 10’000 pourrait même constituer une alternative de second rang aux bons du Trésor, échappant à la fonte des dépôts (§28) en vue d’investissements planifiés, et dont la remise en circulation peut se faire au guichet d’une succursale du Trésor à volume et date validée par le Conseil.
xxiiC’est-à-dire l’abolition de la pauvreté systémique par la reconnaissance d’un droit à l’existence, qui constitue un but essentiel de ce programme. Deuxièmement, le fait que près du deux tiers des personnes ont déjà un revenu participatif qui ne dépend pas d’un travail salarié, justifie qu’une part du revenu ne soit pas liée au travail. Troisièmement, le progrès technique engendrant la mécanisation croissante de la production, les machines ne touchant pas de salaire, il est logique que ceux dont le taux d’emploi est diminué pour ces raisons ne soient pas sanctionnés par le soulagement de travail que ce progrès est justement sensé apporter.
xxiiiLa répartition symétrique de la monnaie dans l’espace et dans le temps constitue un critère majeur pour la qualification de monnaie libre. Tous les fondements théoriques de l’évaluation du dividende et de son installation se trouvent dans la théorie relative de la monnaie (citée en exergue).
xxivLes personnes dans l’illégalité continueront à émarger au système comme par le passé, en touchant des revenus qui ne peuvent être que de la monnaie remise en circulation. De ce point de vue, ils profitent indirectement de l’effet dynamisant du dividende mais ils ne peuvent en bénéficier directement pour des raisons évidentes de politique d’immigration. Ensuite, les personnes qui ne paient pas d’impôts ni ne contribuent au système social sont libérées de cette opprobre vu que les perceptions disparaissent et que le système social est réformé selon les mêmes principes. Ce qui est infiniment souhaitable, c’est évidemment l’introduction coordonnée de la création monétaire, du dividende et de l’escompte, le « Crédit Social » dans tous les pays. Ainsi, le statut de réfugié économique n’ayant plus lieu d’exister, les exilés pourront retrouver leurs patries et contribuer à leur développement, et les doigts crochus iront tous ensemble gratter la poussière ailleurs. On peut toujours rêver, mais toutes les grandes réalisations ont toutes commencé par une pensée juste, par un idéal. Si on a aboli l’esclavage racial au XXe siècle on peut tout de même légitimement tenter d’abolir l’esclavage monétaire au XXIe, qui, soit dit en passant, ne touche pas seulement une population déterminée mais ravage le monde entier.
xxvDividende ou « revenu de base inconditionnel ».
xxviThéorie relative de la monnaie, cité en exergue.
xxviiCalcul de l’escompte national selon Clifford Douglas : Sous le signe de l’Abondance, pp 67-71, (cité en exergue). En résumé, l’escompte est un système de rabais, qui compense par création monétaire versée sur le compte des commerçants, la différence entre le pouvoir d’achat et le prix réel des produits. L’escompte permet d’éviter l’augmentation des prix, le commerçant s’y retrouvant toujours, le client ayant son pouvoir d’achat maintenu. En ajustant le financement des biens à leur production, le rapport entre la masse monétaire servant à la production et celle servant à l’achat est toujours de 1:1, les légères variations étant compensées par la modulation du taux d’escompte sur la période suivante . Le risque d’inflation est donc définitivement éliminé par ce système d’ajustement constant des prix vers le bas.
xxviiiOn entrevoit ici que le service des impôts ne disparaîtra pas avec l’abolition des impôts, mais se transformera en service d’analyse de l’activité économique, dans le but de fournir au Conseil une analyse exacte de l’économie, élaborée sur la base des déclarations fiscales et servant à prévoir les volumes ultérieurs de création monétaire.
xxixLa sobriété est le concept révolutionnaire de la santé économique qui répond à la nécessité d’une « honnête prospérité », répondant à des besoins réels et non à des désirs provoqués, fondée sur l’équilibre des flux et non sur l’illusion d’une croissance locale, qui, tel que le système est conçu, implique forcément la décroissance ailleurs. La sobriété doit être capable de réguler une décroissance opportune sans engendrer de récession, de diminution de pouvoir d’achat, de perte d’activité ou de pauvreté, ainsi que d’assurer une croissance de bon aloi sans permettre de surchauffe ou engendrer de gaspillage. La sobriété répond à une volonté éthique par l’ajustement rationnel des constantes modulant les équations d’évaluation du pouvoir d’achat et d’octroi général de crédit. Les questions d’environnement, d’énergie, de pertinence, de capacité de réalisation, de mobilisation des ressources, de proportionnalité des projets et d’équilibre de la production vis-à-vis de la consommation sont des critères prépondérants à l’établissement des avis autorisés du Conseil.
xxxEn principe, tout le système social peut être financé entièrement par émission de monnaie souveraine. On pourrait donc théoriquement allouer la plupart des fonds des assurances sociales au solde des dettes en monnaie privative (€) et dans le même mouvement refinancer sans problème des pensions de retraite décentes en monnaie souveraine. De même, puisque le dividende assure à tout le monde le minimum vital, le travail se répartit mieux, et les caisses de chômage voient leurs charges diminuer d’une fraction importante. Comme l’instauration du revenu de base deviendra un acquis social, plus la société évoluera vers une notion de service dans une mentalité altruiste, plus l’ensemble du revenu deviendra distinct de la nécessité d’avoir une activité lucrative pour le percevoir, et l’intérêt se muera en désintérêt, qui est tout le contraire de l’indifférence.
xxxiLes cartes de crédit offriront les mêmes facilités mais sans engendrer d’endettement exponentiel. Au taux actuel de 12% par an, c’est finalement de cartes d’extorsion qu’il faudrait parler. Là non plus il n’y a pas disparition, seulement transformation, allègement, en définitive humanisation de l’économie.
xxxiiLa création de succursales du Trésor, simples guichets physiques et portail électronique constituera cependant une priorité, ce qui incitera les banques à la conversion rapide de leurs activités.
xxxiiiDans l’optique de sa destruction par remboursement, la monnaie privative (€) sera concentrée par conversion de tous les investissements à caractère local en monnaie souveraine. La conversion d’un crédit avantagera le client par une rétrocession des intérêts perçus depuis sa constitution, à titre de dédommagement et d’amortissement. Pour simplifier la transition, les derniers montants d’intérêts perçus pourraient servir de base à une forme optionnelle d’amortissement direct.
xxxivLa thésaurisation correspond à une soustraction plus ou moins longue de monnaie de la circulation, donc à un appauvrissement des moyens d’échange. Elle sera découragée par l’application d’une taxe périodique sur les dépôts dépassant une valeur limite. Cet argent serait immédiatement ajouté au volume d’émission primaire (dividende) de la période suivante. De ce point de vue, une philosophie d’investissement participative, voire pour une fois un peu émotionnelle, engendrant des dividendes cohérents, évite d’être tenté de vendre prématurément des actions.
xxxvEt non de rentabilité à terme, le financement du risque diminue en conséquence. La faillite ne serait plus due à une carence de financement mais à un défaut de compétences ou de qualité de produits.
xxxviIl ne serait pas convenable de cautionner des activités nuisibles au fonctionnement de l’économie. Dans le même ordre d’idée, rétablir le pouvoir d’achat et la dynamique normale de l’économie est une chose bien différente de la notion de croissance économique, souvent synonyme de consommation abusive et d’exploitation excessive des ressources de la terre. Les mêmes règles que pour le secteur public s’appliquent en fait au secteur privé. Vu que les banques n’ont plus besoin de faire fructifier de l’argent, elles peuvent redevenir des services présentant un caractère moral. Elles peuvent disposer en interne d’un comité monétaire, organe subsidiaire du Conseil monétaire.
xxxviiÀ l’exclusion de l’hypothèque de la résidence principale, pour raisons d’intangibilité de la propriété. D’autre part, l’exigence de fonds propres permettent de désamorcer à la base les velléités de surchauffe immobilière.
xxxviiiL’amortissement des dettes privées a pour effet de ne pas faire peser sur la communauté la régulation de monnaie en circulation (le crédit n’est pas un cadeau), et donc d’éviter en théorie l’inflation ou l’apparition de taxes à la consommation. Il est justifié par les objectifs macro-économiques mais il peut être assorti d’une très grande libéralité en termes micro-économiques, donc d’échéances, à cause de la souplesse du système du calcul du dividende et de l’escompte national, qui par nature permettrait même de financer gratuitement la propriété d’un logement principal de base pour chaque famille (n’est-ce pas finalement un droit social?) sans qu’elles s’endettent pour autant, et sans que la société ait à en pâtir.
xxxixLes banques redeviennent donc ce qu’elles doivent être par principe, de simples administrations publiques, au fonctionnement entrant dans le budget de l’état, dont le rôle est de fournir les services de base et d’assurer « la mise en relation d’épargnants et d’emprunteurs, et la transmission des uns aux autres d’argent préalablement existant. » (Manifeste des économistes déterrés, op. cit., p. 37).
xlCela permet tout de même aux banques une certaine originalité, conçue en termes de diversité et de qualité.
xliLa monnaie privative (€) doit servir essentiellement au solde des dettes d’état et des dettes privées, et pourquoi pas des dettes bancaires.
xliiUn pays dont l’économie est prospère obtient plus facilement la négociation de conditions optimales.
xliiiL’apurement des dettes est le passage obligé pour rendre au pays une économie saine et le débarrasser d’une tutelle nocive. Il sert aussi à ne pas créer de déséquilibre dans l’économie des pays dépendant encore des banques produisant de la monnaie-dette. Cependant, la restitution ne s’entend qu’en terme de principal, vu qu’il est mathématiquement impossible de rembourser en plus des intérêts sans faire de nouveaux emprunts qui obligent à une croissance infinie. Le principe qui guide l’apurement est : « ce qui n’est pas remboursable n’est pas remboursé ». La stratégie est donc d’imposer petit à petit une philosophie alternative concernant la dette, et de reprendre l’ascendant sur les intérêts privés. Dans cette optique, il peut être judicieux de légaliser le court-circuitage des comportements toxiques.
xlivOn enlève au fonctionnement de l’économie toutes les sources d’érosion et d’instabilité par supression des impondérables : hasard, cupidité, effet de bulle, caprices, croissance exponentielle. La spéculation ne doit pas être frileusement taxée en espérant décourager les marchés, mais purement et simplement interdite. Les milieux de la haute-finance qui sont aujourd’hui capables d’enrayer toute régulation en menaçant d’instabilité économique, voire en créant des rétorsions et même des troubles sociaux et des guerres doivent préventivement être mis hors-la-loi, au même titre que les escrocs et les assassins. Cette dernière mesure exigera peut-être des contraintes physiques. Il est bien clair que dans l’établissement d’un tel plan on décide froidement de se passer de l’aval des spéculateurs, et que la moindre tentative de chantage doit être interprétée comme un acte de guerre (article 7).
xlvLa délocalisation dans un but autre que le transfert de technologie à l’avantage du commerce international devient inutile du moment que l’économie interne est florissante. Les entreprises continuent à innover et exportent des produits détaxés dont les prix sont adaptés aux marchés extérieurs. Les différences de prix à l’export par rapport au marché local sont compensées à l’exportateur par l’escompte national. De même, les importations sont taxées ou subventionnées de manière à équilibrer les prix avec le marché local. Voir à ce sujet l’article de Louis Even, au chapitre 43, pp 216-220 : « Crédit social et commerce international », in « Sous le Signe de l’Abondance », cité en exergue.
xlviTous les secteurs qui ont progressivement échappé à la souveraineté nationale et à la protection de l’état en matière de concurrence, à cause des privatisations imposées par l’accord général sur le commerce et les services (GATS).
xlviiNotamment par une nouvelle répartition du travail consécutive à l’introduction du dividende. On pourrait par exemple rétribuer spécifiquement, en plus du dividende, le travail du conjoint au foyer ainsi que les étudiants, redonner à l’agriculture des subsides corrects. En tout état de cause, l’introduction du nouveau système (le Crédit Social) doit s’accompagner d’une politique d’information et d’éducation de la population. Les conséquences du Crédit Social sur d’autres politiques (famille, énergie, environnement, éducation, sécurité, etc.) sont potentiellement immenses.
xlviiiLe risque est de retomber dans une économie dépendante de l’argent-dette dont justement on essaie de sortir, par peur de la nouveauté ou à cause de menaces du monde bancaire.
Consulter http://internationalmoneyreform.org/, et même en Suisse, supporté par des éminents professeurs de la haute école de Saint Gall : http://www.vollgeld.ch
Par l’existence de ces articles, l’appauvrissement et l’asservissement des peuples et des états est délibérément et implacablement organisé.
Consulter http://www.positivemoney.org/ et en français pour la liste ci-dessous : http://monnaiehonnete.blogspot.sk/
Adaptations à La Suisse:
Pour que la BNS protège efficacement l’appellation «franc suisse» (CHF)!
Pour que la BNS applique la définition des banques en tant que pratiquantes exclusives du dépôt de la monnaie légale «franc suisse»(CHF).
Pour que chaque citoyen suisse qui le demande puisse disposer d’un compte de virement à la BNS, comme les employés de la BNS.
Pour que la BNS mesure et publie le cumul de la création d’unités monétaire distinctement du stock d’unités monétaires.
Pour que la BNS explicite, formalise et publie la méthode de calcul du taux de change de la monnaie légale «franc suisse» (CHF) par rapport aux devises internationales.
Pour que la BNS sépare sa comptabilité interne de la comptabilité de la monnaie légale suisse, comme pour des «actifs sous gestion».
Pour que la BNS étende et applique effectivement la «Charte de la BNS sur l’environnement» pour toutes ses activités y compris lors de ses placements.
Pour que chaque actionnaire qui le demande puisse accéder au registre des actionnaires et puisse recevoir le procès-verbal de l’Assemblée Générale.
Pour que chaque citoyen suisse qui le demande dispose gratuitement d’une action de la BNS.
Pour que chaque citoyen suisse qui le demande dispose gratuitement d’un compte de financement souverain de l’économie réelle suisse.
Nos 10 propositions.
Coopérative bancaire intégrale citoyenne avec:
Une structure familiale, communale, cantonale, et fédérale.
La fin des monnaies-dettes impossibles dans la durée. De simples écritures sans taux d’intérêts
Un compte au moins par personne.
Pas besoin d’ouvrir un compte coûteux dans une banque commerciale risquée.
Une sécurité totale
Une simplification
Une égalité totale
Une distribution automatique des créations monétaires en milliards de francs suisses aux personnes, ce qui relancera l’économie et les robots, nos esclaves modernes, par la robolution.
Unis, un pour tous, tous pour un !
Assemblée générale 2016 de la banque nationale suisse en vidéo, un mépris total de toutes les règles suisses …
L’ assemblée générale de la BNS…
Art. 36, alinéa f. ( oublié par le Président et la direction ! ).
… peut soumettre au Conseil fédéral, à l’intention de l’Assemblée fédérale, des propositions de révision de la présente loi ou de liquidation de la Banque nationale.
Minutages des interventions: https://drive.google.com/file/d/0B-p0lmjLtiXzY1ZiMHRONi1QZERYdnJwU3NXdldneTJSUnVr/view?usp=sharing
L’ assemblée générale de la BNS…
… peut soumettre au Conseil fédéral, à l’intention de l’Assemblée fédérale, des propositions de révision de la présente loi ou de liquidation de la Banque nationale.
Projet de loi d’application de monnaie-pleine
Le dividende national : l’autre revenu de base
Le revenu de base a le vent en poupe. Quels que soient le nom et la dimension sociale et économique que l’on lui donne, il n’est plus une utopie.
Convaincus depuis des décennies par le dividende national que proposa Clifford Hugh Douglas et que Louis Even popularisa auprès du public francophone, nous ne pouvons que nous en féliciter.
Entre les principes soutenus dans Economic democracy1 et les nombreuses propositions de revenu dissocié du travail qui émergent aujourd’hui, il y a, certes, encore un long chemin à parcourir, mais le chemin existe et la direction devient incontournable.
Une croissance destructrice d’emplois ?
On ose en effet admettre aujourd’hui que le plein emploi est devenu un modèle obsolète ! Ah, bien sûr, il y a encore quelques esprits chagrins toujours équipés de leur logiciel fordiste des Trente glorieuses qui croient encore aux sirènes de la destruction créatrice, du déversement des emplois d’un secteur à l’autre, et d’une future et forte croissance riche en emplois. Naïvetés ou fadaises ? A l’heure où l’on parle d’ubérisation de l’emploi, mais que l’on déplore aussi la faible productivité de nombreux nouveaux postes de travail, souvent tertiaires, chacun devine confusément que le modèle salarial et de plein emploi d’hier, qui ne fut possible que grâce à une croissance économique soutenue par un très faible coût de l’énergie, n’est déjà plus qu’un joli souvenir.
L’ubérisation de l’économie (du néologisme issu d’UBER, société américaine de mise en relation directe, par une application numérique, de particuliers en demande et offre de déplacement automobile) se répand partout dans le monde et dans tous les secteurs de l’activité. On peut citer les activités de tourisme, de restauration, d’informatique…
En revanche, on sait que de grandes entreprises de plus en plus robotisées et informatisées réduisent considérablement leur coût de production et leur masse salariale.
La récente loi Noé (pour Nouvelles orientations économiques) de novembre 2915 qui entend doper l’économie numérique se propose de simplifier le statut d’autoentrepreneur. Or, on sait que les autoentrepreneurs avaient, dans les années 2010, pour la grande majorité d’entre eux, un revenu inférieur au SMIC. On notait cependant de grands écarts sociaux d’une autoentreprise à l’autre2.
C’est dans ce contexte d’évolution des contrats de travail, de doute sur la pérennité de nos modèles de protection sociale et de distorsion des revenus, que l’idée d’instaurer un revenu indépendant du travail est présentée ou expérimentée dans de nombreux pays. Cette idée, on le sait, n’est pas nouvelle.
d’expériences et des propositions voisines
1796 : Proposition de loi de Thomas Paine d’établissement d’une dotation attribuée à chaque adulte.
1919 : Clifford H. Douglas propose dans Economic Democracy la distribution de dividendes nationaux financés par de nouveaux crédits.
1932 Jacques Duboin propose dans « La Grande Relève des hommes par la machine » un revenu social distribué à tous.
1932 : Proposition de loi Goldsborough aux Etats-Unis rendant au Congrès son pouvoir d’émission monétaire et de fournir à la population un revenu monétaire suffisant pour lui permettre de consommer la production selon la pleine capacité du commerce et de l’industrie des Etats-Unis.
1957 : Proposition de loi n°5048 pour une réforme fiscale et sociale instituant l’impôt sur l’énergie et l’allocation nationale. Elle instituait dans son article 4 « une allocation unique, égalitaire, pour tous les Français, dite allocation nationale, dont le montant sera appelé minimum vital ».
1982 : Etats Unis : Toute personne vivante dans l’Etat d’Alaska depuis six mois reçoit un dividende de l’Alaska permanent fund, fondé sur les ressources du pétrole.
1986 : Création du BIEN (Basic income european network), association militante de sensibilisation autour du revenu de base inconditionnel. En Europe, puis au niveau international.
1993 : Yoland Bresson propose dans L’après-salariat l’instauration d’un revenu d’existence.
2004 : Au Brésil, à partir de la « Bolsa familia », on évolue progressivement vers le revenu de base inconditionnel.
2006 : Proposition de loi n° 3378 visant à créer un dividende universel, présentée par Mme Christine Boutin, en France.
2014 : Le QE4P (Quantitative easing for people) est une idée qui court l’Europe soutenue par de nombreux économistes dont en France Jean Gadrey 3.
– Suisse : En septembre 2015 la proposition d’un revenu de base fut cependant rejetée par le parlement suisse au prétexte qu’il était dangereux, nocif, présentait des risques en termes d’immigration et de désincitation au travail, et ne serait pas finançable. Une nouvelle initiative autour de la monnaie pleine rendant à l’Etat le pouvoir de création monétaire est actuellement en cours.
– Finlande : L’expérimentation d’un revenu de base à 800 euros mensuel est en cours.
– France 2016 : Proposition d’expérimentation d’un revenu de base par le rapport Travail Emploi Numérique Les nouvelles trajectoires.
De nombreuses autres expériences ont été discutées ou récemment initiées dans le monde, en Afrique du Sud, au Canada, à Utrecht (Pays-Bas) en Italie, en Inde et en Namibie. Une initiative citoyenne fut portée en 2014 à la Commission européenne. En France, c’est en 2006 que Christine Boutin présenta une proposition de loi sur la création du dividende universel. Dominique de Villepin, Eric Woerth, Arnaud Montebourd l’ont également récemment évoqué comme une piste à considérer.
en 2006 visant à créer un dividende universel (Extraits)
« Le montant du Dividende Universel reste modeste – évalué à 330 euros, en France – et tout juste suffisant pour survivre. De ce fait, les personnes qui le perçoivent en dehors de tout autre revenu sont naturellement incitées à travailler pour augmenter leurs revenus et obtenir davantage que le minimum vital. Bien plus, le Dividende universel renverse le système de l’assistanat en permettant une simplification générale et une grande transparence. Au lieu d’une juxtaposition d’aides catégorielles, il constitue une allocation pour tous. Ainsi, il remet chaque citoyen dans une situation de responsabilité : chacun dispose d’un même minimum vital inconditionnel et demeure responsable de percevoir des revenus supplémentaires tirés de son activité. »
Plus récemment, c’est donc à un autre gouvernement que Nathalie Andrieux remit en janvier 2016 au ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du dialogue social un rapport Travail Emploi Numérique Les nouvelles trajectoires. (La documentation française) expliquant et demandant l’expérimentation d’un revenu de base. Nous vous en présentons ici un résumé et quelques extraits significatifs :
· Nous commencerons d’abord par le constat. Le salariat est derrière nous.
Les structures de travail se sont modifiées très intensément ces dernières décennies : « entre 1980 et 2007, 29 % des destructions d’emploi dans l’industrialisation sont dues à l’augmentation des gains de productivité (et donc en large partie aux évolutions technologiques). Entre 2000 et 2007, cette part s’élève à 65 %. »
On constate ainsi que « le travail cesse d’être intégré dans des communautés traditionnelles pour devenir une force de travail, quantifiable et échangeable. »
Le travail n’est plus à la base du lien social. Il n’est plus « le moyen privilégié de l’intégration à la fois économique et sociale. »
L’automatisation du secteur tertiaire et les nouveaux outils numériques tendent à balayer les formes traditionnelles de la production, « jusqu’alors fondées sur l’appartenance à une entreprise, sur le salariat. » On peut citer ici le modèle du logiciel libre, des plateformes de travail à la demande, des nouveautés technologiques comme le « blockchain », procédé qui est à la base de la monnaie virtuelle Bitcoin, qui tous, permettent de baisser le coût marginal de production4. Cependant, si l’abondance est permise, et si l’entreprise ne nécessite plus d’apport en capital, on craint que la croissance que le numérique pourrait engendrer ne porte plus d’emplois. Une étude menée par des chercheurs d’Oxford5 « sur les Etats-Unis à horizon 20 ans conclut que 47 % des emplois ont une probabilité forte d’être automatisés, 19 % une probabilité moyenne et 33 % une probabilité faible. »
· Faut-il alors dissocier les revenus et le travail ?
La question se pose, car « dans le cadre actuel de la protection sociale française, le sous-emploi ne peut être perçu comme une situation permanente (…). L’augmentation du taux de chômage depuis les années 1970 et la montée en puissance d’emplois atypiques (CDD, temps partiel non choisi …) a engendré des déséquilibres importants sur le marché du travail ». Ainsi, « malgré des dépenses très élevées de protection sociale (715 milliards d’euros en 2015), le taux de pauvreté est en hausse en France depuis le milieu des années 1990 (…). Les inégalités de revenus augmentent également depuis une vingtaine d’années alors même qu’elles étaient en diminution après les années 1970. »
On sait par ailleurs que « dans l’hypothèse d’un remplacement du travail humain par des machines, la valeur créée (identique, voire supérieure du fait des gains de productivité) ne serait plus répartie que dans quelques mains, accroissant de fait les inégalités et la paupérisation d’une grande partie de la population. La demande serait de moins en moins solvable. »
· Dans ces conditions, on peut poser la question du revenu de base et le défendre.
Pourquoi :
– pour « éradiquer la très grande pauvreté et simplifie notre système de protection sociale »,
– pour « fluidifier le marché du travail et limiter les effets de seuil »,
– pour « redonner au travailleur des marges de choix vis-à-vis de son emploi »,
– pour amorcer une société de l’après-emploi et de l’après-marchand »,
· Reste à savoir comment le financer ? Les auteurs font ici l’inventaire de toutes les propositions existantes :
– par une « réallocation du budget des minima sociaux, par une augmentation de la CSG »
– par la « fusion de l’aide sociale, des allocations chômage, familiales, et retraite, »
– par une « réinvention du système monétaire » qui rendrait le pouvoir d’émission monétaire à la Banque centrale, ce que préconisent les tenants du QE4P.
– par une redistribution de la rente pétrolière,
– par une part du « chiffre d’affaires des entreprises afin de rémunérer le travail gratuit ».
· Le rapport étudie ensuite des « modèles de (re)distribution et de solidarité.
On note tout d’abord que selon de nombreux contributeurs à ce rapport « le retour au plein emploi est une illusion : l’accélération de l’automatisation et le chômage structurel élevé persistant en sont les principaux marqueurs. »
Faut-il dès lors privilégier une réforme fiscale pour apporter une réponse au service d’une logique redistributive de solidarité on explorer la voie d’un revenu de base ?
Le Conseil national du numérique propose quant à lui « l’instauration d’un revenu de base universel en remplacement du RSA. »
Il suggère plusieurs étapes, mais ne se prononce pas sur la nature, le montant, et le financement de ce revenu.
Tout d’abord, il s’agirait de combler une lacune, car le taux de non-recours au RSA est très élevé, de l’ordre de 4 milliards d’euros. La solution serait qu’après que les URSSAF aient communiqué leurs informations aux services fiscaux pour la prédéclaration, celles-ci soient également transmises aux CAF afin qu’elles calculent les droits de chacun. « Ensuite, il s’agirait d’individualiser le RSA ce qui suppose conjointement une individualisation de l’impôt su le revenu », avec prélèvement à la source in fine. Puis, à plus long terme, « il s’agitait de rendre le versement du RSA universel ».
Le Conseil suggère également d’expérimenter ce RSA universel par une « première mise en œuvre de ce scénario à l’échelon local (…) en accompagnant la transition du RSA dans plusieurs collectivités », et de mener une étude d’impact pour étudier les effets de cette mesure en termes économique et social (sociabilités et construction de sens).
Quel revenu de base ?
Il y a aujourd’hui une multitude de propositions de revenus de base qui diffèrent, non seulement sur leur nom, mais surtout sur leur montant, leur objectif et leur financement, selon l’optique et la philosophie qui les portent.
Le dividende national que je défends ici s’inscrit dans une optique coopérative. Il a pour objectif de libérer le travail et de se substituer à la quasi-totalité du système archaïque de protection sociale issu d’une société productiviste de plein emploi. En effet, les politiques et autres experts qui s’évertuent à trouver des techniques plus rationnelles, plus coercitives, de gestion de nos instruments de protection sociale (qu’il s’agisse des allocations chômage, des allocations familiales, des aides sociales conditionnelles, APE, API, RSA, et des pensions de retraite) se trompent de combat. L’entropie des modèles de protection sociale issus des années 1950 est évidente. Feindre de ne pas le voir et laisser se dégrader la natalité en pressurant les jeunes actifs en âge de procréer pour financer le budget de retraite des anciens est un cercle vicieux et suicidaire. Ils favorisent la théorie du DINKS (double income, no kinds : pas d’enfants, double revenus). Ils sont responsables du manque d’espérance de plusieurs générations de Français face à l’avenir. Il faut savoir changer de modèle.
Revenons aux sources. C’est en 1919 dans Economic democracy que Clifford Hugh Douglas énonça les principes sur lesquels il construisit une nouvelle répartition des revenus et des droits sociaux à une époque où la protection sociale garantie par l’Etat n’existait pas. Il y écrivait :
« La création de richesses aujourd’hui est inévitablement une affaire coopérative. Des produits viennent de diverses sources et forment un ensemble de biens auquel tous viennent puiser… La production de cette richesse exige de moins en moins de labeurs. Elle est surtout le fruit de l’emploi de puissances motrices et d’ingénieuses machines de toutes sortes. Il faut bien le reconnaître, il y a un nombre croissant d’individus dont la production moderne n’aura nullement besoin pour une partie considérable de leur vie. Ce nombre ne pourra qu’augmenter de plus en plus (à mesure du recours à des sources d’énergie extrahumaine et à mesure du progrès dans les techniques de production). Le problème n’est donc pas de leur chercher vainement de l’emploi, mais d’établir un dispositif qui leur permette d’obtenir les produits sans être embauchés. Et cela peut se faire très facilement par le moyen d’un système de dividendes. »
C.H. Douglas était un économiste de la sous-consommation dont les travaux inspirèrent J.K. Keynes. Mais c’est surtout Irving Fisher qui lui rendit un bel hommage.
En France, Jacques Duboin développa une idée similaire en proposant l’allocation d’un revenu social :
« Cependant, les progrès techniques qui se succèdent en libérant de plus en plus l’homme de ses occupations matérielles ne doivent pas le priver des biens créés sous prétexte que son travail n’a pas été nécessaire. (….) Les droits du citoyen doivent se compléter des droits économiques du consommateur, concrétisés par un « revenu social » auquel il aura droit du berceau au tombeau6;»
Selon Duboin, ce revenu devait être distribué en monnaie non thésaurisable (comme le proposèrent également Alexandre Marc et Mireille Marc Lipianski) qui circulerait à côté d’une monnaie thésaurisable.
Si la mise en place de ce double circuit nous paraît trop contraignante pour que nous puissions l’instaurer durablement, il me semble que rendre un volume de monnaie non thésaurisable est relativement simple à promouvoir. Il suffirait que l’émetteur de la monnaie soit aussi celui qui l’annule comme dans le modèle jubilaire7. Ainsi, le pouvoir public peut émettre un volume monétaire auprès des consommateurs et l’annuler par un impôt ou une taxe sur la consommation pour le redistribuer à tous en parts égales.
Le dividende national : un circuit dynamique et coopératif
Pourquoi appelons-nous dividende national le revenu de base que nous proposons ici ?
D’abord, parce que c’est ainsi que Douglas appela ce revenu il y a bientôt un siècle. Ensuite, parce qu’il s’agit d’un dividende, c’est-à-dire qu’il dépend du niveau de la production offerte par un patrimoine, et que celui-ci est national. Il ne s’agit donc pas d’un revenu quelconque obtenu contre un temps de travail. Le dividende national, comme son nom l’indique, est exclusivement réservé aux nationaux. Ce n’est pas une protection sociale tirée d’un salaire ou d’une contribution à l’impôt. C’est le revenu d’un titre de propriété collective, d’un bien transmis par héritage et qu’il convient de transmettre : la nation ou encore le capital national matériel et immatériel.
Mais ce qui distingue le dividende national tel que je le propose et tel que Douglas le laissait entrevoir des autres propositions de revenus de base, c’est son caractère coopératif. Expliquons- nous :
Contrairement à de nombreuses autres propositions de revenus de base, le dividende national n’est pas un simple filet de sécurité contre l’exclusion sociale (comme le dividende universel par exemple), ou un revenu de remplacement de certaines allocations sociales conditionnelles qui serait financé par l’impôt, et accessoirement par les banques ou les Banques centrales. Il n’a pas un volume et un montant déterminés une bonne fois pour toutes par le législateur.
Il doit s’interpréter comme la troisième composante d’une nouvelle répartition des revenus : le dividende est un revenu continu, le salaire peut être un revenu discontinu et le revenu du capital un revenu aléatoire qu’il convient de distribuer à tous par un développement de la participation à la propriété collective8.
De la protection sociale au dividende national
Le budget des dividendes nationaux sera au départ financé par une réaffectation des ressources de la protection sociale (allocations familiales, de chômage, de retraite et minima sociaux, RSA, APL, API…) dont la charge, actuellement financée sur le travail (ce qui accroît son coût) sera transférée sur la consommation finale. On y retranchera cependant le budget santé-maladie car l’individualisation de sa dépense ne peut être proportionnelle aux risques de dégradation de la santé et de maladie de chacun.
Ce budget des dividendes nationaux sera ensuite périodiquement abondé par les ressources provenant de la création monétaire en raison de l’évolution du PIB. Il suppose donc le retour à l’Etat du monopole de la création monétaire.
Il conviendra donc de rendre impossible toute création monétaire autre que celle de la monnaie émise par la Banque centrale, selon la réforme de monnaie intégrale initiée par Irving Fisher et Maurice Allais.
Cette réforme permettrait : « de rendre impossible toute création monétaire autre que celle de la monnaie émise par la Banque centrale, de supprimer les déséquilibres résultant du financement d’investissements à long terme par des emprunts à court terme, de maîtriser le volume de la masse monétaire souhaitée, les émissions et les annulations de la monnaie, de rendre à la collectivité les gains provenant de la création monétaire, de permettre le contrôle par l’opinion publique et le Parlement de la politique monétaire, d’égaliser le taux d’investissement au taux d’épargne 9».
Après avoir procédé au retour à l’Etat de son monopole d’émission monétaire et transféré le financement du budget social sur la consommation, le législateur pourra procéder à l’abondement périodique des dividendes.
Illustrons ici ce mécanisme :
Admettons un flux annuel des revenus de 100 (c’est le PIB), dont 27 sont consacrés à la protection sociale moins la santé-maladie, lequel est autorisé avec une masse monétaire de 25 qui circule 4 fois dans l’année (c’est l’agrégat monétaire M1 et sa vitesse de circulation). A partir de ces données, nous allons calculer avec un taux de croissance économique de 2 % nominal (soyons très lucides, retenons 1 % de croissance en volume et 1% d’érosion monétaire) le résultat au terme de 10 ans (deux magistratures) :
PIB : 100*1,0210 = 121,8 et et M1 = 25*1,0210 = 30,4.
Si nous gardons le même modèle de protection sociale qu’aujourd’hui, son budget sera de 27*1,0210 = 32,9. Ce qui suppose évidemment le plein emploi, et le même rapport de populations active et inactive, ou à défaut une augmentation de la charge fiscale.
En revanche, si nous affectons toute la monnaie créée pendant cette décennie à ce budget initial, nous aurons un budget de 48,6 pour financer nos dividendes nationaux (5,4 de monnaie supplémentaire qui tourne 4 fois l’an donnent 21,6 de revenus que nous ajoutons au budget initial de 27) en considérant ici une même vitesse de circulation monétaire, ce qui n’est pas démontré, car l’assurance d’un revenu permanent pour les plus fragiles peut faciliter et entraîner les échanges.
En 10 ans, en prenant une estimation de croissance réelle basse (qui ne sera pas possible dans les années futures peut-être encore un peu lointaines), nous pourrions distribuer sous forme de dividendes nationaux à tous les Français presque 50 % du PIB. Dans ces conditions, le partage du travail dans une économie sans croissance et sans création d’emplois devient aisé. Le coût du travail est aussi affranchi de la charge des prélèvements et cotisations sociales. Le problème de financement de la protection sociale ne se pose plus.
Le niveau des dividendes nationaux
Bien évidemment, ce sera au législateur de déterminer la proportion de monnaie nouvelle qu’il entend affecter au financement de ces dividendes nationaux selon qu’il entend stabiliser ce dividende, par exemple, au seuil du taux de pauvreté (50 % ou 60 % du revenu médian) ou au-delà (75 % ou plus). La conséquence statistique sera alors de réduire l’écart entre le revenu médian et le revenu moyen10.
La proportion de monnaie nouvelle qui ne sera pas affectée au financement des dividendes nationaux pourra être affectée à des objectifs d’investissement public et de soutien à des entreprises d’intérêt collectif, ce qui permettra à l’Etat de ne plus emprunter auprès des marchés financiers internationaux.
Enfin, ces dividendes nationaux ne pourront être affectés qu’à la consommation puisqu’ils seront périodiquement distribués et redistribués auprès des consommateurs et annulés auprès de leurs fournisseurs par un prélèvement contributif à la régénération monétaire que nous pourrons appeler Contribution sociale sur la valeur ajoutée (CSVA). Autrement dit, ce volume de monnaie circule temporairement (c’est une monnaie de crédit). Il est circonscrit dans le temps et l’espace dans un circuit fermé11.
Tenter des expérimentations
Enfin, que l’on ne vienne pas nous dire qu’il est impossible d’expérimenter ce modèle. Nous avons, à l’Alliance sociale, présenté dans notre opuscule de 2015 Le local face aux défis du global12 une technique d’émission de monnaie complémentaire par anticipation des rentrées fiscales que n’importe quelle collectivité locale peut expérimenter pour relancer son activité territoriale et financer des revenus de base locaux. Il suffirait d’un maire de bonne volonté !
Nous sommes à l’aube d’une ère nouvelle où les dividendes nationaux pourraient arbitrer le partage de la valeur ajoutée entre les revenus (dont les rentes) issus du travail et du capital. L’enjeu d’un monde de prospérité et de partage est là.
L’As de Trèfle 1/2016 Le dividende national : l’autre revenu de base
2 : Selon l’INSEE, Les autoentrepreneurs réalisent en moyenne un chiffre d’affaires mensuel de 1 000 euros.(INSEE première, N° 1388 – février 2012).
3 : Voir su ce sujet l’excellent article de Gabriel Galand sur le site de Chômage et monnaie : Pourquoi le QE de la BCE ne marche pas.
http://www.chomage-et-monnaie.org/2016/01/17/pourquoi-le-qe-de-la-bce-ne-marche-pas/
4 : Le coût marginal de production est le coût de la dernière unité produite. Sa diminution inspira à J. Rikkin son ouvrage, La nouvelle société du coût marginal zéro (Les liens qui libèrent, 2014).
5 : Carl Frey et Michael Osborne, Université d’Oxford.
6 : Jacques Duboin, Les yeux ouverts, Geheber 1955.
7 : Rappelons que lors de l’année jubilaire les dettes et les créances sont éteintes et le patrimoine redistribué en parts égales à chacun.
8 : On lira ici avec profit Vers un nouveau corporatisme et Transmettre ou consommer As de Tréfle 4/2014 et 2/2015 http://alliancesociale.free.fr/_media/42014-as-de-trefle.pdf et
http://alliancesociale.free.fr/_media/22015-as-de-trefle.pdf
9 : Maurice Allais, L’impôt sur le capital et la réforme monétaire. Hermann 1976, page 203.
10 : Le revenu médian divise la population en deux parties égales, une partie ayant des revenus inférieurs, l’autre supérieurs.
Le revenu moyen s’obtient en divisant la somme des revenus distribués par le nombre d’allocataires.
11 : Les agents publics précédemment chargés de la protection sociale pourront ici être affectés au contrôle de la fluidité de ce circuit.
12 : A découvrir ici Et si les collectivités locales s’autofinançaient ? et icithttp://alliancesociale.free.fr/le-local-face-aux-defis-du-global.html
Avec mes meilleurs salutations
Distinti saluti
Kind regards, yours sincerely
Saludos cordiales
С уважение
ขอแสดงความนับถือ
你的真诚的
المخلص
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