Décédé , à
Paris, d’un accident vasculaire cardiaque (Avc) à l’âge de 88 ans, le cardinal Bernard
Agré a été inhumé ce vendredi 4 juillet à Abidjan.
Né le 26 mars 1926 à Monga, dans le diocèse d’Abidjan, Bernard Agré est
baptisé à six ans à Memni, sa ville d’origine. Il poursuit ensuite une
scolarité classique au petit séminaire, avant de partir étudier la
théologie au grand séminaire de Ouidah (Bénin), où il noue une amitié
durable avec le futur cardinal Bernardin Gantin, figure dominante de
l’Église africaine post-Vatican II.
Ordonné prêtre en 1953, puis évêque en 1968, Mgr Agré sera le premier
évêque de Man. En 1992, il est appelé par Jean-Paul II à fonder le
diocèse de Yamoussoukro, qui abrite la plus grande basilique du
continent, avec une architecture inspirée de Saint-Pierre de Rome. Il
n’y restera que deux ans, jusqu’à la succession du cardinal Bernard
Yago, à Abidjan.
Créé cardinal par le pape Jean-Paul II lors du consistoire du 21 février
2001, il est le premier cardinal ivoirien à avoir participé à
l’élection d’un pape, notamment à celle de Benoît XVI en 2005.
L’homme aura été l’un des médiateurs dans la crise politique et
militaire qui a secoué la Côte d’Ivoire pendant plus d’une décennie,
après la mort en 1993 du père de l’indépendance de la Côte d’Ivoire,
Houphouët Boigny, et une succession de présidence difficilement assurée.
Réputé pour être un homme qui ne cultivait pas la langue de bois, il
exhortait sans cesse les chrétiens au pardon et à être de vrais témoins
de l’espérance dans leurs milieux respectifs.
(AIP)
kg/ask
Afrique: le cardinal Agré dénonce le système bancaire.
ROME, vendredi 21 mai 2004
(www.zenit.org) Nous publions ci-dessous le discours prononcé par le
cardinal Agré, cardinal d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, lors du congrès
organisé à Rome par le Conseil pontifical justice et paix sur le
développement économique et social en Afrique, qui a eu lieu les 21 et
22 mai, 2004.
Eminence Cardinal Martino, Président du Conseil,
Mesdames et Messieurs, Honorables Participants,
Développer l’Afrique, continent oublié, continent saturé de mauvaises
nouvelles, comme l’on dit, constitue un problème d’une rare complexité.
Et cependant, les ressources naturelles ne manquent pas: produits
abondants du sol et du sous-sol, présence d’une élite intellectuelle et
économique très appréciable…
Cette élite provient des universités et grandes écoles locales, elle
provient également des universités et grandes écoles de l’Occident. Et
plusieurs de ses membres se sont illustrés en Europe et en Amérique par
leur compétence et leur créativité.
Ces Africains compétents et motivés sont prêts, très souvent, à
entreprendre des actions de développement en terre africaine. Mais outre
les problèmes de marchés qui freinent souvent leur élan à cause d’une
concurrence extérieure très forte, aggravée par les lois sacro-saintes
de la mondialisation, ces développeurs africains se heurtent le plus
souvent à un système bancaire qui constitue un barrage infranchissable.
Il est de bonne coutume d’accuser les Africains de leur mauvaise gestion
financière. Mais il y a, comme dans tous les continents, des exceptions
encourageantes. Aujourd’hui, en Afrique, il se trouve de bons
gestionnaires, de bons entrepreneurs. Mais comment peuvent-ils avoir
accès aux crédits qui sont partout dans le monde un levier important de
l’entreprise et du développement? Les banques sont en général basées en
Europe et font la politique de leur nation. Et même lorsque les
entrepreneurs africains présentent des dossiers fiables aux succursales
de ces banques qui se trouvent dans nos pays, ils peuvent essuyer un
refus catégorique ou poli à cause des intérêts nationaux prioritaires.
Il faut aussi noter que les taux pratiqués en Côte d’Ivoire, par
exemple, pour ne citer que ce pays que je connais bien, sont fort
élevés. On ne prête pas à moins de 17, voire 20 % du capital. Qui peut
faire face à de tels taux qui font que le capital double tous les cinq
ans? Cela n’est pas du tout encourageant de forcer l’accès à ces
crédits. Il est à noter aussi que les banques ne prennent très souvent
aucun risque car avant de prêter, elles exigent de telles garanties que
celles-ci couvrent déjà le capital emprunté. Ce système-là doit être
revu et corrigé si nous voulons donner des chances à des personnes
valables pour transformer sur place les matières premières, dont on se
vante d’être les premiers ou deuxièmes producteurs au monde, et leur
assurer une plus-value. L’Afrique semble être fatiguée de n’être que
productrice de matières premières.
J’invite tous ceux qui peuvent contribuer à apporter une solution plus
humaine, plus rentable à cet état de chose, à se donner la main et à
aider l’Afrique à se prendre en charge.
Il serait bon, en parlant de l’Afrique, de dépasser le discours
idéologique pour passer à l’engagement concret. Le discours maintient
l’Africain dans son sous-développement et même le fait reculer.
L’engagement véritable le libère et fait de lui un vrai partenaire.
Ainsi, l’Occident et l’Afrique n’auront plus de rapports de cheval à
cavalier – l’Afrique étant toujours le cheval – mais des rapports de
respect mutuel et d’amitié effective.
Je vous remercie.
Bernard Cardinal AGRE
Archevêque d’Abidjan
Cet article a paru dans le numéro d’août-septembre 2004 de Vers Demain
la 3e fois que je viens ici
J’ai trouvé une lumière! (le Crédit Social)

de Côte d’Ivoire: Au centre Son Eminence le Cardinal Bernard Agré, à
sa gauche Mme Sophie Amiha, S. Ex. Mgr Marie Daniel Dadiet, Frère Auguste
Hounwanou. A sa droite, Mme Lucie Nénon, Père Georges Marie Angoran, en
arrière et M. le curé Patrice Savadogo.
le 4 septembre 2009, pour les derniers jours de la semaine d’étude et
pour leur congrès, les Pèlerins de saint Michel avaient encore le grand
honneur d’accueillir Son Éminence le Cardinal Bernard Agré, de Côte d’Ivoire:
Son Éminence le Cardinal Agré
chers amis, ce n’est pas la première fois que je viens ici — c’est
même la troisième fois — mais c’est toujours avec beaucoup de
plaisir, parce que j’ai découvert, en vous écoutant, en voyant tant de
personnes, de sommités, comme des ministres qui viennent, des évêques,
des archevêques, que l’espoir est permis, parce que ce n’est pas
possible que nous ayons la corde au cou, depuis des années, et partout, c’est
le même tableau, le même scénario, et quelqu’un (Louis Even) qui dit
tout à coup: «J’ai trouvé une lumière (le Crédit Social).»
quand on regarde cette lumière, à force de lire, à force de voir, à
force d’entendre des expériences de partout — de Suisse, de Pologne,
du Canada, de Madagascar la grande île, et de tant d’autres pays — on
se prend à rêver. Et le rêve n’est pas utopique ! Le rêve est
quelque chose de concret: on s’en sortira !… Je suis heureux de
voir que parmi vous, il y a des jeunes et les jeunes nous apporteront la
victoire, c’est sûr !
M. Marcel Lefebvre est venu en Côte d’Ivoire, il a soulevé l’enthousiasme;
beaucoup de gens avaient lu les «10 leçons», et ce sont des jeunes qui
m’en ont parlé avec beaucoup d’enthousiasme. Ce livre-là (les 10
leçons sur le Crédit Social), je l’ai fait lire à au moins une
trentaine d’adultes, dont le Président de l’Assemblée nationale, de
Côte d’Ivoire, et il m’a beaucoup remercié, et il m’a dit: «On
aura l’occasion d’en reparler en profondeur, parce que c’est un
comprimé d’espérance !»
ne faut pas du tout se décourager. Depuis que je suis passé ici (à
Rougemont), il y a eu beaucoup de changements dans les mentalités, et
cela va se continuer en chaîne, et nous irons très loin.
ce que j’avais à vous dire. Ne restez pas là à dire: «Ah, ça ne
viendra pas…» Ça vient déjà ! Et il y a au fond du
tunnel, au bout là-bas, quelqu’un qui se tient, et qui est lumineux
comme au Thabor: Il s’appelle Jésus-Christ; et grâce à Lui, nous
irons avec la Vierge Marie, et nous irons à la fête ! Parce
qu’à la fête là-bas, la Vierge Marie va certainement nous préparer
(avec humour) du «blé d’Inde» avec beaucoup de choses, et il y aura
beaucoup de Québécois, de gens d’Argentine, du Chili, de Madagascar, d’Afrique
et de partout. J’ai hâte ! Courage !
synode africain à Rome, le Cardinal Agré demande énergiquement l’annulation
des dettes des pays, qui pèsent lourdement sur les peuples
Les
spécialistes savent que ces dettes sont
déjà remboursées par les intérêts

Éminence le Cardinal Agré, accompagné à sa droite par S.Ex. Mgr Marie
Arsène Odon Razakakolona, archevêque de Madagascar, de S.Ex. Mgr Damiao
Franklin, archevêque de Luanda, en Angola, à sa gauche , Son Ex. Mgr
Marie-Daniel Dadiet, archevêque de Korhogo, en Côte d’Ivoire, S.Ex. Mgr
Vincent Coulibaly, archevêque de Conakry, en Guinée, plusieurs prêtres et
laïcs de 23 pays réunis au Centre des Pèlerins de saint Michel, à Rougemont,
pour une semaine de réflexion sur le système financier, cause de tant de
misère dans tous les pays. du monde.
avoir assisté au congrès des Pèlerins de saint Michel à Rougemont,
Canada, Son Éminence le Cardinal Bernard Agré s’est rendu à Rome pour
assister au synode des évêques d’Afrique qui a eu lieu du 3 au 25
octobre. Voici le texte de l’intervention de Son Éminence au synode,
vendredi le 9 octobre.
Cardinal Bernard Agré
tout pays organisé, les jeunes nations d’Afrique, d’Amérique du sud,
etc .. ont dû faire appel à des banques internationales et autres
organismes financiers pour réaliser les nombreux projets en vue de leur
développement. Très souvent, on ne se méfie pas assez des dirigeants
mal- habiles. Ils sont tombés dans les pièges de ceux et celles que les
initiés appellent “les assassins financiers”, les chacals
commandités par des organismes rompus dans les marchés de dupes
destinés à enrichir les organisations financières internationales
soutenues habilement par leurs états, ou d’autres instances noyées
dans le complot du silence et du mensonge.
profits faramineux vont aux assassins financiers, aux multinationales
ainsi qu’à quelques nationaux puissants qui servent de paravent aux
négociants étrangers. Ainsi, la majorité des nationaux continue de
croupir dans la pauvreté et les frustrations qu’elle engendre.
«assassins financiers» porteurs de financements pléthoriques s’arrangent
avec leurs partenaires locaux pour que les gros montants prêtés avec le
système des intérêts composés ne puissent jamais se rembourser vite et
entièrement. Les contrats d’exécution et d’entretien sont dévolus d’ordinaire,
sous forme de monopole, aux ressortissants des prêteurs. Les pays
bénéficiaires hypothèquent leurs ressources naturelles. Les habitants,
de génération en génération, sont cadenassés, prisonniers pour de
longues années.
rembourser ces dettes inépuisables toujours menaçantes, comme l’épée
de Damoclès sur la tête des états, le «service de la dette» pèse
lourdement sur le budget national, dans l’ordre de 40 à 50% du produit
national brut.
ficelé, le pays respire mal, il doit serrer la ceinture devant les
investissements, les dépenses nécessaires d’éducation, de santé, du
développement en général.
dette devient même un paravent politique pour ne pas satisfaire les
revendications légitimes, avec leur cortège de frustrations, de troubles
sociaux, etc …. La dette nationale apparaît comme une maladie
programmée par des spécialistes dignes des tribunaux qui jugent les
crimes contre l’humanité, la conspiration dans le mal pour étouffer
des populations entières. John Perkins, (Éditions Al Terre) a bien
décrit les dessous d’une aide internationale jamais efficace en terme
de développement durable. Le problème clef de nos jours, c’est le
désir, la volonté d’abolir tout esclavage.
générations montantes, jeunes gens et jeunes filles dans certains pays
développés et du Tiers-monde, prennent conscience que changer le monde,
ses mythes et ses fantasmes, est un projet réaliste et possible. Des ONG
naissent pour protéger l’environnement matériel et défendre les
droits des peuples opprimés.
du monde, l’Église, pour jouer son rôle prophétique devrait s’engager
concrètement dans cette lutte en vue de faire la vérité.
spécialistes savent que depuis des années, la plupart des dettes ont
été effectivement remboursées. Les supprimer purement et simplement n’est
plus un acte de charité, mais de justice. Ainsi le Synode actuel
devrait-il pouvoir prendre en compte ce problème de l’annulation des
dettes, qui pèsent trop lourdement sur des peuples.
que tout ceci ne soit pas une simple bouffée sentimentale, ma proposition
serait qu’une commission internationale composée de spécialistes de la
haute finance, de pasteurs avisés, hommes et femmes du Nord et du Sud, se
saisissent du dossier. À cette Commission serait confiée la triple
mission:
d’étudier la faisabilité de l’opération car il est évident que
tout n’est pas uniforme partout.
de prendre toutes sortes de dispositions pour éviter de retomber dans les
mêmes situations.
de veiller concrètement à l’utilisation transparente des sommes ainsi
économisées pour qu’elles servent effectivement les éléments de
toute la pyramide sociale: ruraux et citadins. Éviter que les retombées
de cette juteuse manne du siècle profitent toujours aux mêmes locaux et
étrangers.
Organiser des cercles d’étude
Offre spéciale pour organiser des cercles d’étude
Pour
connaître et comprendre la cause de la crise financière, il vous faut lire ces ouvrages très instructifs qui vous sont proposés à un prix spécial pour un temps limité, afin de former des cercles d’études dans vos paroisses, dans vos milieux:
1) «Du Régime de Dettes à la Prospérité»,
110 pages, une traduction par Louis Even du livre “From Debt to Prosperity” de J. Crate Larkin. L’édition originale anglaise comprend 96 pages. Louis Even, notre regretté fondateur, a eu le livre entre ses mains, en 1934 durant la crise économique. Après en avoir pris connaissance, il s’est dit : “C’est une lumière sur mon chemin, il faut que tout le monde connaisse cela”.
2) «Sous le Signe de l’Abondance»,
par Louis Even, 312 pages. Une conception nouvelle de l’économie, une merveille de simplicité qui fait voir clairement le non-sens de la misère en face de l’abondance.
3) «Une Finance Saine et Efficace»,
par Louis Even, 32 pages, format-magazine, un ouvrage qui démontre clairement comment on pourrait appliquer les grands principes de la Doctrine Sociale de l’Église dans les faits concrets.
4) «Les Proposition du Crédit Social expliquées en 10 leçons»,
par Alain Pilote, 148 pages, une vue d’ensemble à la lumière de la Doctrine Sociale de l’Église, une synthèse qui est utilisée dans nos semaines d’étude et dont plusieurs se servent pour former des cercles d’étude de par le monde.
Nous
sommes très reconnaissants envers Son Éminence le Cardinal Bernard Agré, de Côte d’Ivoire, pour le grand privilège qu’il nous a accordé de trois longs séjours à Rougemont.. Voici le magnifique avant-propos qu’il a daigné nous offrir à la suite de sa deuxième participation à la semaine d’étude et à notre congrès de septembre 2008:
http://desiebenthal.blogspot.ch/2013/01/chretiens-courage-et-en-avant.html
Offrandes suggérées pour vous procurer les livres suivants :
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