La réunion de Simpsonwood

Une
réunion top-secrète pour parler des dangers des vaccins à 52 invités
triés sur le volet avec interdiction de photocopies des données
“Les
fabricants de vaccin ont alors commencé à supprimer le mercure de
certaines injections administrées aux nouveau-nés américains, mais ils
ont liquidé les stocks de vaccins au mercure jusqu’en 2005. Ensuite, le
CDC et la FDA les ont aidés à exporter ces vaccins vers les pays en voie
de développement et leur ont permis de continuer à utiliser ce produit
pour certains vaccins américains, dont des vaccins pédiatriques contre
la grippe et le tétanos administrés aux enfants de 11 ans.”
 

Santé publique et enjeux commerciaux

ou
 

Vaccins et enjeux commerciaux

 

article paru dans le n° de juillet 2006 de Réalités & Vaccinations

On comprend mieux le silence ou les dénégations des Etats-Unis et de
l’industrie pharmaceutique quand il s’est fait jour qu’en juin 2000
sous l’égide du CDC, un groupe de scientifiques et d’officiers de santé
du gouvernement américain s’est réuni à Simpsonwood dans un centre de
retraite méthodiste isolé qui favorisait le secret.
L’événement était d’importance, mais l’agence s’était gardée d’annoncer
publiquement la réunion et n’avait invité que cinquante-deux personnes.
Les invités étaient triés sur le volet. Certains faisaient partie du CDC
ou de la FDA [Food and Drug Administration], d’autres étaient les
spécialistes de la vaccination de l’OMS. Enfin, on pouvait y rencontrer
les représentants des principaux fabricants de vaccins, tels
GlaxoSmithKline, Merck, Wyeth et Aventis Pasteur.


Ce beau monde avait été rassemblé pour
discuter d’une récente étude qui soulevait d’importantes questions sur
la sécurité des vaccins administrés journellement aux nouveau-nés et aux
jeunes enfants. D’après Tom Verstraeten, un épidémiologiste du CDC qui
venait d’examiner les données médicales de 100 000 enfants, il était
apparu de manière irréfutable que le mercure contenu dans les vaccins
était responsable de l’effrayante augmentation d’autisme et de désordres
neurologiques chez ces enfants. Verstraeten a cité les nombreuses
précédentes études qui démontraient bien les liens entre le mercure et
les problèmes auxquels étaient confrontés les enfants.

Tout au long de la conférence, le CDC a répété aux participants que les
travaux et les interventions devaient rester secrets. Ils ne pourraient
faire de photocopies des documents, ni emporter des papiers en partant.
Ces données ont affolé de nombreux participants. « Vous pouvez retourner
ces données dans tous les sens, les résultats sont significatifs », a
déclaré le docteur Bill Weil, consultant de l’American Academy of
Pediatrics.
Cependant, au lieu de décider d’alerter immédiatement le public et de
débarrasser les vaccins du mercure, les intervenants passèrent le plus
clair de ces deux jours à discuter sur les moyens de cacher les données
alarmantes.


D’après la transcription des travaux, obtenue grâce à l’intervention du Freedom of information Act, la plupart des participants s’inquiétaient essentiellement de l’impact de ces révélations sur l’industrie pharmaceutique.
 

« Nous serons en mauvaise position pour nous défendre en cas de poursuites », a constaté le docteur Robert Brent, pédiatre à l’hôpital pour enfants Alfred du Pont dans le Delaware.
Le docteur John Clements, conseiller de l’OMS pour les vaccins, a avoué qu’ « il aurait mieux valu que cette recherche n’ait pas eu lieu ». Il a ajouté : « les résultats doivent être remaniés » car l’étude risquait de tomber dans des mains étrangères et d’être « utilisée de manière différente, hors du contrôle de leur groupe ».

Pour sa part, le docteur Robert Chen, chef du service de la sécurité des
vaccinations au CDC, a exprimé son soulagement d’avoir conservé ces
informations « hors de portée des personnes moins responsables ».
On peut se demander quelle est sa notion de la responsabilité.
N’oublions pas qu’il fut invité par la France pour participer au « consensus »
de Bichat pour la relance du vaccin HB chez les nourrissons, où il
s’est empressé d’occulter tout effet indésirable du vaccin. On peut
ainsi juger de l’intégrité du personnage.

En fait le gouvernement a prouvé de façon magistrale qu’il souhaitait
surtout limiter les dégâts plutôt que protéger la santé des enfants. Le
CDC a recommandé à l’Institut de Médecine de mener une nouvelle étude
afin de blanchir le mercure et de minimiser se risques, ordonnant aux
chercheurs « d’éliminer » les liens avec l’autisme.
Le CDC occulta les travaux de Verstreten et raconta au Freedom of
information Act que les données originales avaient été perdues et ne
pouvaient donc être reproduites.

Lorsque Verstreten publia finalement ses travaux en 2003, il avait été
engagé par GlaxoSmithKline et revit ses données afin d’enterrer le lien
entre le mercure et l’autisme. En effet, il pouvait difficilement mettre
en péril son nouveau patron.

Les fabricants de vaccin ont alors commencé à supprimer le mercure de
certaines injections administrées aux nouveau-nés américains, mais ils
ont liquidé les stocks de vaccins au mercure jusqu’en 2005. Ensuite, le
CDC et la FDA les ont aidés à exporter ces vaccins vers les pays en voie
de développement et leur ont permis de continuer à utiliser ce produit
pour certains vaccins américains, dont des vaccins pédiatriques contre
la grippe et le tétanos administrés aux enfants de 11 ans.

Washington influence le CDC
Il est de notoriété publique que Wahington protège les
compagnies pharmaceutiques et influence le CDC, mais nous sommes peu
avertis des détails de ces affaires. Ainsi le leader de la majorité au
Sénat, Bill Frist, a reçu 873 000 dollars de l’industrie pharmaceutique
afin de protéger les fabricants de vaccins des 4 200 procès intentés par
des parents d’enfants handicapés.

A cinq différentes occasions, Frist a essayé de cacher tous les
documents relatifs aux vaccins – y compris les transcriptions de
Simpsonwood – et de protéger des assignations le laboratoire Eli Lilly,
l’inventeur du thimerosal, dérivé du mercure. En 2002, Frist fit voter
ce qu’on appelle le « Eli Lilly Protection Act ». En
retour, la compagnie contribua à sa campagne électorale pour 10 000
dollars et acheta 5 000 copies de son livre sur le bioterrorisme.

Le congrès abrogea le décret en 2003, mais en 2005 Frist présenta un nouveau projet de loi « anti-terroriste » qui déniait toute compensation aux enfants soufffrant de désordres relatifs aux vaccins. « Les
plaintes sont tellement nombreuses qu’elles pourraient mettre au
chômage de nombreux producteurs de vaccins et limiter notre capacité
d’enrayer une attaque biologique d’origine terroriste
 », a expliqué Dean Rosen, conseiller de Frist pour la politique de santé [cf. Robert F. Kennedy Jr. Deadly Immunity].

C’est alors que le Los Angeles Weekly a annoncé : « Les
encouragements de Frist pour les lobbyistes de la vorace industrie
pharmaceutique n’ont pas de limites. Frist n’est pas le sénateur du
Tennessee, il est le sénateur d’un vassal de l’industrie pharmaceutique.
Il possède plus de 2 millions de dollars dans le secteur de la Santé,
ce qui lui confère le privilège douteux de recevoir plus d’argent des
services de santé que 98% de ses collègues ».

Nombre de conservateurs ont été choqués par les efforts du gouvernement
pour couvrir les dangers du thimerosal et quelques membres du Congrès
ont soutenu que les conglomérats que sont Merck, GlaxoSmithKline, Wyeth
et Eli Lilly devraient fermer leurs portes s’ils étaient un jour obligés
d’assumer leur responsabilité pour les accidents causés par leurs
produits.
Le républicain David Obey, sénateur du Wisconsin, estime que « la
loi a été adoptée de manière arrogante et unilatérale par un abus de
pouvoir exercé par deux des membres les plus importants du Congrès ».

Le sénateur Ted Kennedy, du Massachusetts, a comparé cette loi à un « chèque en blanc pour l’industrie pharmaceutique », et le sénateur Robert Byrd, doyen du Sénat, a qualifié l’adoption de cette loi de « mascarade ». En
février 2006, Edward Kennedy et dix-neuf autres sénateurs démocrates
ont écrit à Bil Frist pour lui demander de retirer cette loi protégeant
les fabricants de vaccins. 
« Le refus des compagnies pharmaceutiques d’assumer la
responsabilité de leur production et la complicité des plus hauts
responsables gouvernementaux vont diminuer la confiance du public de
notre pays dans les programmes de vaccinations. Déjà, nombre de mères, y
compris nos propres filles, craignent de vacciner leurs enfants »
ont précisé Lewis Seiler, président de Voice of the Environment, et son directeur exécutif, l’ancien député Dan Hamburg.

L’affaire s’est passée aux États-Unis, mais les laboratoires sont
présents partout dans le monde et gèrent notre santé pour leur plus
grand profit et au détriment des citoyens. Peut-on encore avoir une
confiance aveugle dans les marchands de vaccins ?! La politique médicale
d’obligation vaccinale est-elle scientifiquement et humainement
légitime ?

Chapitre VI

LE POINT SUR LES VACCINS POUR LE CONTRÔLE DE LA FERTILITÉ

Dominique Bellet

Introduction

Bien qu’il existe déjà de nombreuses

méthodes contraceptives, celles-ci ne répondent

pas à l’attente de tous les individus qui ont une culture,

une religion ou un mode de vie éminemment variable. De

plus, la plupart des méthodes actuelles procèdent

par action pharmacologique sur une cellule ou un organe impliqué

dans la reproduction. L’altération ou l’inhibition d’une

fonction physiologique provoquée par ces méthodes

aboutit non seulement à un contrôle de la fertilité

mais induit aussi des effets adverses variés et de moins

en moins bien acceptés, en particulier par les femmes les

utilisant pendant plusieurs années. Depuis plus de 150

ans et de façon quasi inespérée, les vaccins

ont démontré leur grande efficacité à

contrôler les maladies infectieuses. Un tel succès

a stimulé les chercheurs à développer de

nouveaux vaccins pour le contrôle de la fertilité

(VCFs) en espérant que ceux-ci seraient efficaces et dénués

d’effets adverses pour venir compléter les méthodes

actuelles.

En théorie, les avantages que devrait avoir

un VCF sur les autres méthodes sont les suivants : (a)

pas d’activité pharmacologique et d’effets adverses associés

; (b) une action prolongée après une à deux

injections ; (c) une réversibilité potentielle ;

(d) un coût de production peu élevé et un

mode de délivrance à travers des structures médicales

existantes. La réalisation de ces objectifs repose d’abord

sur l’identification de molécules impliquées dans

le système de reproduction et dont la neutralisation par

voie immunologique provoque un contrôle de la fertilité

efficace, dénué d’effets adverses et compatible

avec les convictions personnelles de chacun. Le développement

de VCFs implique également le développement de modèles

animaux relevants pour effectuer les études précliniques

d’innocuité et d’efficacité.

Les cibles potentielles des vaccins pour le contrôle

de la fertilité.

La reproduction humaine résulte de mécanismes

très complexes impliquant de nombreuses molécules.

Certaines de ces molécules appartiennent à l’axe

hypothalamo-hypophyso-gonadique et sont la cible d’agents pharmacologiques

conduisant à un contrôle de la fertilité avec

l’induction d’effets adverses parfois mal acceptés. Si

on veut éviter de tels effets, il est alors nécessaire

d’identifier des cibles spécifiques dont l’inhibition immunologique

aura un effet unique sur le contrôle de la fertilité.

Idéalement, de telles cibles doivent avoir les caractéristiques

suivantes : elles doivent correspondre à des molécules

nécessaires à la reproduction ; ces molécules

ne doivent pas être présentes sur des cellules qui

ne sont pas directement impliquées dans la reproduction

; ces cibles doivent être accessibles aux molécules

ou aux cellules effectrices du système immunitaire ; ces

molécules doivent être localisées dans un

site ou une réaction immunologique spécifique et

contrôlée n’aura pas d’effets adverses ; ces molécules

ne devront être présentes que de façon transitoire

ou en faible concentration. Plusieurs molécules correspondent

à ces critères et notamment des protéines

de membranes du sperme, des protéines de la zone pellucide

qui entoure l’ovocyte, des protéines de membrane du trophoblaste.

Ce tissus est un composant du blastocyste au moment de l’implantation

de l’oeuf et du placenta dès le début de la grossesse.

Le trophoblaste sécrète notamment une hormone, l’hormone

chorionique gonadotrope ou hCG qui peut servir de cibles à

un VCF. Des expériences effectuées chez l’animal

ont démontré que ces différentes molécules,

éventuellement modifiées, sont capables d’induire

une réponse immune qui neutralise leur activité

biologique ou détruit leur structure, induisant alors une

réduction ou une inhibition de la fertilité. Les

résultats les plus significatifs obtenus expérimentalement

chez l’animal et dans quelques cas chez l’homme sont présentés

dans le paragraphe suivant.

Les recherches actuelles sur les vaccins pour

le contrôle de la fertilité.

Malgré l’intérêt évident

de VCFs, le nombre d’institutions ou d’équipes travaillant

sur de tels vaccins est encore limité. Avec l’identification

de nouvelles cibles potentielles, ce nombre commence cependant

à augmenter et, observation significative, de puissantes

compagnies pharmaceutiques et de nouvelles sociétés

de biotechnologies travaillent sur le développement de

VCFs. Actuellement, les recherches les plus avancées sont

effectués sur les vaccins dirigés contre l’hCG.

Le développement de vaccins anti-hCG

L’hormone chorionique gonadotrope ou hCG est une

hormone dimérique composée de l’association non

covalente d’une sous-unité alpha (hCGa)

de 92 acides aminés et d’une sous-unité beta (hCGb)

de 145 acides aminés. Cette hormone complexe constitue

une cible privilégiée de VCFs pour plusieurs raisons.

En premier lieu, l’hCG est l’une des premières molécules

produites après la fécondation: en fait, les ARN

messagers correspondant aux sous-unités de l’hCG sont détectables

dans les quelques heures qui suivent l’implantation, dès

le stade 4-8 cellules (1). Cette observation indique qu’un vaccin

anti-hCG agit potentiellement avant l’implantation de l’oeuf fécondé

et donc avant la grossesse qui nécessite une telle implantation.

Par ailleurs, des données récentes suggèrent

que des anticorps anti-hCG sont naturellement produits par certains

sujets (2). Enfin, il a été clairement montré

qu’une interruption du processus de reproduction intervient très

précocement dans 22% des cas de fécondation avant

même l’évidence clinique d’une grossesse (3).

Toutes ces observations suggèrent qu’un vaccin

anti-hCG agissant très précocement mime l’un des

processus naturels employés pour le contrôle de la

fertilité dans l’espèce humaine. A côté

de cet avantage qui n’est pas sans implication sur le plan éthique,

culturel ou religieux, un vaccin anti-hCG présente aussi

l’intérêt majeur de neutraliser une hormone présente

uniquement au cours de la grossesse chez les femmes en âge

de procréer. Le développement de vaccins anti-hCG

présente cependant plusieurs difficultés qui doivent

être résolues. Le premier de ces problèmes

concerne l’efficacité. Comme tout autre vaccin pour le

contrôle de la fertilité, il est souhaitable qu’un

vaccin anti-hCG ait une efficacité chez au moins 95% des

sujets, un pourcentage rarement atteint par les vaccins dirigés

contre les bactéries ou les virus. Le second problème

concerne la spécificité d’un vaccin anti-hCG.

En effet, cette hormone a une structure peptidique

très proche de celle présentée par l’hormone

luteinisante (LH), l’hormone folliculostimulante (FSH) et l’hormone

thyréostimulante (TSH). Ces quatre hormones ont la même

sous-unité alpha et leurs sous-unités alpha présentent

d’étroites homologies. Par exemple, la sous-unité

LHb a une

homologie de 82% avec la sous-unité hCGb.

Par contre, l’hCGb

a une portion carboxyl-terminale ou CTP de 24 acides aminés

qui est absente sur la LHb (4).

Compte-tenu de ces fortes homologies, il est apparu nécessaire

de définir des immunogènes induisant la formation

d’anticorps anti-hCG ne reconnaissant pas la LH.

A partir de 1974, un premier vaccin anti-hCG a été

développé par le groupe de G.P. Talwar qui travaille

à l’Institut National d’Immunologie de New Delhi. Ce vaccin

“prototype” était constitué de la sous-unité

hCGb couplée

à l’anatoxine tétanique (AT). A la suite d’études

encourageantes effectuées chez l’animal et notamment chez

le babouin, les premiers essais cliniques chez la femme ont été

effectués en 1976 dans cinq pays (Inde, Finlande, Suède,

Chili et Brésil). Cependant, les taux d’anticorps observés

chez un quart des sujets étaient trop faibles pour assurer

une protection efficace (5). Cette faible efficacité pouvait

être notamment due à l’emploi de l’AT comme protéine

porteuse.

En effet, la réponse contre un antigène

couplé à une protéine contre laquelle le

sujet à déjà été immunisé

induit un phénomène dénommé par les

immunologistes “suppression épitopique” et conduit

à une faible réponse contre l’antigène. La

plupart des sujets étant immunisés contre l’AT,

il apparaissait nécessaire de modifier la composition vaccinale

de cette première formulation. A partir de 1986, l’équipe

de G.P. Talwar a expérimenté de nouveaux vaccins

basés sur la combinaison de chaines a

ou b d’origine

ovine et d’hCGb

avec l’anatoxine tétanique et la chaine b

de la toxine cholérique comme protéines porteuses

(6).

Des essais d’efficacité ont été

effectués en Inde dans trois centres à partir de

1990. En 1992, G.P. Talwar rapporte qu’une seule grossesse a été

observée sur 750 cycles. Par ailleurs, le vaccin est réversible

lorsque le taux d’anticorps chute en dessous de 10 ng/ml

alors qu’un taux supérieur à 50 ng/ml semble

protecteur. L’approche de G.P. Talwar a cependant été

critiquée sur la base d’une faible spécificité

des immunogènes utilisés: comme cela a été

préalablement décrit, la sous-unité hCGb

présente de fortes homologies avec la LHb,

la FSHb

ou la TSHb.

De plus, la sous-unité a

d’origine ovine a également une structure proche de l’hCGa.

Il apparaissait donc nécessaire d’utiliser un immunogène

plus spécifique (7).

Pour atteindre cet objectif, le groupe de V. Stevens

de l’Université de l’Ohio aux Etats-Unis a développé

un vaccin basé sur un peptide synthétique de 37

acides aminés et de structure analogue à l’extrémité

carboxyl-terminale de la sous-unité hCGb.

Les résultats préliminaires d’un essais phase I

effectué en Australie par l’équipe de W.R. Jones

ont été publiés en 1988 et suggèrent

que ce peptide couplé avec l’anatoxine diphtérique

comme protéine porteuse avec un dérivé du

muramyl dipeptide comme adjuvant était capable d’induire

sans effet adverse notable un taux protecteur d’anticorps pendant

environ 9 à 10 mois (8).

Ces essais préliminaires devaient être

poursuivis mais aucun résultat n’a encore été

publié. Si ce vaccin présente l’avantage d’une grande

spécificité, il pose cependant le problème

théorique d’une faible immunogénicité. En

effet, les peptides synthétiques mimant des sites antigéniques

dits continus (formés d’acides aminés situés

en continuité sur la chaine peptidique) sont souvent de

faibles immunogènes alors que les peptides mimant des sites

antigéniques discontinus ou conformationnels (formés

d’acides aminés placés en proximité étroite

lorsque la chaine peptidique adopte sa conformation spatiale)

sont, en théorie, de meilleurs immunogènes.

La détermination de sites antigéniques

conformationnels et spécifiques de l’hCG est cependant

délicate. Il a fallu attendre 1990 pour qu’un tel travail

soit réalisé et conduise au développement

d’un nouveau vaccin synthétique (9). Celui-ci est constitué

d’une partie de la sous-unité hCGa

liée à une région particulière de

la sous-unité hCGb.

Les essais effectués chez le lapin et la rate ont démontré

la spécificité de ce vaccin alors qu’un essais effectué

chez le chimpanzé en démontrait l’innocuité.

Ce dernier vaccin est actuellement en développement pré-clinique.

Les vaccins dirigés contre les protéines

du sperme

Le développement de vaccins anti-gamètes

a fait l’objet de nombreuses études coordonnées

notamment par l’Organisation Mondiale de la Santé. L’intérêt

potentiel de tels vaccins réside dans leur mode d’action

puisqu’ils agiraient avant la fécondation. Parmi les vaccins

anti-gamètes, les vaccins anti-spermatozoïde ont été

les premiers étudiés. Des études cliniques

ont démontrés que 5% des hommes ou des femmes stériles

développent une réponse immune contre de antigènes

du sperme. La présence d’anticorps anti-sperme dans le

sérum ou dans les sécrétions du tractus génital

est associé avec une réduction significative du

taux de grossesse. De plus, une relation de cause à effet

entre la présence d’anticorps anti-sperme et la stérilité

est suggérée par les études sur la réversibilité

de la vasectomie ; chez environ 70% des sujets stérilisés

par ce procédé, des anticorps anti-sperme peuvent

être détectés et compromettent la réversibilité

potentielle de la vasectomie.

Plusieurs antigènes exprimés par les

cellules germinales mâles ont été identifiés

et pourraient servir de cibles à des vaccins anti-sperme.

L’un des antigènes le mieux caractérisé est

la lactate deshydrogénase C4 (LDH-C4), un isoenzyme de

la LDH trouvé uniquement dans les gamètes males.

Des études préliminaires effectuées chez

la lapine et chez les souris ou les babouins femelles ont montré

que des immunisations contre la LDH-C4 réduisait la fertilité

de ces animaux. De plus, l’effet contraceptif chez le babouin

était lié aux taux d’anticorps anti LDH-C4 et un

arrêt des immunisations conduisait à une baisse du

taux d’anticorps et à une fertilité normale (10).

Ces études ont conduit au développement de peptides

synthétiques mimant des sites antigéniques continus

et plus récemment un site conformationnel de la LDH-C4

(11,12). Ce dernier peptide pourrait être utilisé

comme vaccin anti-sperme. Une autre approche consisterait à

vacciner avec le virus de la vaccine recombinant qui aurait intégré

l’ADNc codant pour la LDH-C4. Il a été montré

qu’un tel vaccin recombinant induisait la production d’anticorps

anti-sperme chez le lapin (10).

Par ailleurs, des anticorps monoclonaux ont été

produits contre les protéines du sperme dans le but d’identifier

d’autres antigènes cibles de vaccin anti-sperme. En 1984,

le groupe de R.K. Naz décrivait un anticorps dirigé

contre une glycoprotéine localisée sur le post acrosome

et sur la partie médiane et terminale du spermatozoïde

humain (13). Cet anticorps inhibe la liaison des spermatozoïdes

humains à l’ovule de hamster et leur pénétration.

L’antigène reconnu par cet anticorps a été

caractérisé et dénommé FA-1 (Fertilization

Antigen 1). Des études effectuées in vivo

chez la rate ont démontré qu’une seule injection

de l’anticorps anti-FA-1 réduisait la fertilité

des rates (14). De plus, la présence d’anticorps anti-FA-1

chez des sujets stériles et l’implication directe de ces

anticorps dans la stérilité de ces patients ont

été rapportés (15). Récemment, il

a été démontré que les anticorps anti-FA-1

agissent en inhibant la capacitation et la réaction acrosomiale

(16).

D’autres antigènes cibles ont également

été identifiés. Le groupe de P. Primakoff

travaille notamment sur un modèle animal, le cobaye, et

a identifié une protéine de surface cellulaire du

spermatozoïde dénommée PH-20. Cette protéine

est essentielle dans l’adhésion du spermatozoïde à

la zone pellucide qui est l’enveloppe la plus proche de l’ovocyte.

En 1988, ce groupe rapportait que l’immunisation de cobayes mâles

ou femelles avec la protéine PH-20 induisait une stérilité

dans 100% des cas. L’effet contraceptif était de longue

durée mais réversible (17).

En 1992, le même groupe a identifié

une autre protéine de surface du spermatozoïde identifiée

PH-30 et impliquée dans la fusion du gamète mâle

avec l’ovocyte (18). Cette protéine formée de deux

sous-unités apparait particulièrement intéressante

puisque, formée à partir de précurseurs,

la forme mature de cette protéine est exprimée à

la surface de la tête du spermatozoïde lorsque celui-ci

acquiert la capacité de féconder l’ovocyte. De plus,

la sous-unité a

de cette protéine présente de fortes homologies

avec des protéines de fusions virales impliquées

dans la liaison avec la cellule cible alors que la sous-unité

b contient

un domaine “disintégrine” qui se lie à

des récepteurs de type intégrine. La liaison de

ce domaine à de tels récepteurs localisés

à la surface de l’ovocyte précéderait la

fusion spermatozoïde-oeuf grâce au domaine localisé

sur la sous-unité a.

Ces données démontrent l’intérêt de

protéines humaines analogues à la PH-30 comme antigène

cible d’un vaccin anti-sperme. Par ailleurs, le groupe de J. Herr

de l’Université de Virginie travaille sur une protéine

du sperme dénommée SP-10 et qui semble un candidat

potentiel comme cible de vaccin anti-sperme. Enfin, il est à

noter que des travaux effectués dans des domaines très

éloignés des gamètes amènent à

l’identification de nouvelles cibles. Travaillant à la

caractérisation de récepteurs “orphelins”,

le groupe de G. Vassart a identifié chez le chien un gène

codant pour un récepteur olfactif putatif et préférentiellement

exprimé par la muqueuse olfactive et le spermatide ou le

spermatocyte (19). Ce groupe suggère que la protéine

codée par ce gène pourrait, si elle existe, conduire

au développement d’un nouveau type de contraception.

Les vaccins dirigés contre les protéines

de l’oeuf

Des progrès importants ont été

faits dans la caractérisation des protéines de la

zone pellucide qui représente un excellent site pour une

inhibition immunologique de la fertilité. En effet, cette

zone acellulaire, est constituée essentiellement par des

sécrétions de l’ovocyte au cours de sa croissance,

possède des fonctions de liaison au spermatozoïde

et de protection durant la fécondation et le développement

embryonnaire précoce. Il a été démontré

que des anticorps anti-zone pellucide inhibent in vitro

la fécondation des ovocytes et empêchent la liaison

et la pénétration du spermatozoïde. De plus,

le transfert passif de tels anticorps s’accompagne d’une stérilité

chez la souris. Chez cet animal, la zone pellucide est composée

de trois glycoprotéines majeures identifiés ZP1,

ZP2 et ZP3.

Des protéines similaires ont été

également caractérisées chez le porc. La

fonction d’une de ces protéines, ZP3, est connue puisque

cette molécule de 120 000 daltons sert de récepteur

au spermatozoïde. Au contact avec ZP3, le spermatozoïde

est alors capacité. Le gène codant pour ZP3 a été

cloné et un peptide synthétique correspondant à

un épitope immunodominant de ZP3 a été utilisé

pour développer un immunogène (20). Chez la souris,

les anticorps anti-peptide se liaient à la zone pellucide

et induisaient une stérilité de longue durée.

Cependant, il est notable que le peptide utilisé induisait

une pathologie autoimmune ovarienne (21). Malgré cette

limitation, la protéine ZP3 continue à être

considérée comme une cible attractive.

En France, le groupe de J. Testard développe

une autre approche basée sur les protéines du cumulus

oophorus. Celui-ci est constitué par le massif de cellules

de la granulosa qui entoure l’ovocyte et accompagne la gamète

hors du follicule. L’expansion du cumulus s’accompagne de la rupture

de ses jonctions cellulaires avec l’ovocyte et de la sécrétion

d’un abondant matériel riche en acide hyaluronique qui

va constituer la matrice intercellulaire. Les glycoprotéines

du cumulus contribuent à la perméabilité

de la zone pellucide de l’ovocyte et sont susceptibles de participer

à la réaction acrosomique du spermatozoïde

fécondant. Ces glycoprotéines constituent donc des

immunogènes potentiellement actifs pour le contrôle

de la fertilité et des essais d’immunocontraception in

vivo chez la souris ont confirmé l’effet d’anticorps

anti-cumulus: ceux-ci conduisent à une stérilité

qui semble réversible. Les antigènes cibles de ces

anticorps restent cependant à identifier (22).

Conclusion

Les vaccins pour le contrôle de la fertilité

étant susceptibles d’être utilisés par des

millions d’individus, il est nécessaire de s’assurer de

l’efficacité et de l’innocuité de tels vaccins.

Ceci impose notamment la parfaite caractérisation de l’immunogène

utilisé. Actuellement, les vaccins anti-hCG sont les seuls

vaccins ayant fait l’object d’un développement clinique.

Aujourd’hui, le futur des vaccins pour le contrôle de la

fertilité dépend des progrès scientifiques

qui ne manqueront pas d’être faits. Finalement, la réelle

volonté des organismes chargés du contrôle

de la fertilité à l’échelon planétaire

et celle des compagnies pharmaceutiques risquent d’être

les facteurs déterminants dans le développement

de ces vaccins (23). Ces volontés dépendent parfois

de l’opinion de groupes de pressions qui considèrent ces

vaccins soit comme un miracle soit comme une menace. Dans le domaine

de la contraception comme dans d’autres, il est regrettable de

constater que des groupes souvent minoritaires ont un rôle

délétère sur le développement de nouveaux

moyens dont pourrait bénéficier une majorité.

BIBLIOGRAPHIE

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Dominique Bellet Laboratoire d’Immunologie

URA CNRS 1484, Faculté des Sciences Pharmaceutiques et

Biologiques de Paris et Service d’Immunologie Moléculaire,

Institut Gustave Roussy, Villejuif


IXèmes JTA Fort de France Janvier 1994

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