Vatican: Scandales Vatileaks & banques

Scandales mêlant banquiers, financiers, mafias, loges maçonniques et services secrets.

Des dizaines de documents secrets du Vatican sur la place publique, une “taupe” interpellée, le banquier du pape limogé…

Vatileaks : les secrets du Vatican de Benoît XVI.

Des documents confidentiels ont été communiqués à des médias italiens par une taupe du Vatican surnommée “Maria”. Un livre a été publié, les scandales continuent.

Les 320 pages du livre du journaliste italien Gianluigi
Nuzzi, « Sua Santita, le carte segrete di Benedetto XVI » (« Sa
Sainteté, les papiers secrets de Benoit XVI »), on a reproduit de très nombreux documents, souvent très récents, touchant de très près le pape : http://issuu.com/chiarelettere/docs/sua_santit__per_sito/4.

Leur authenticité n’a jamais été démentie.

On y voit notamment le tampon « Visto dal santo Padre » (« Vu par le
Saint-Père »), et souvent la patte manuscrite de Benoît XVI ; des télégrammes chiffrés, des affaires sensibles,
notamment au Japon et en Équateur, adressés à la
Secrétairerie d’ État ; une confidence personnelle au pape du P. Adolfo
Nicolas, Général des Jésuites ; des notes du secrétaire personnel de Benoît XVI, Mgr Georg
Gaenswein, par exemple celle de sa rencontre avec le P. Moreno, ancien assistant
du P. Maciel, le fondateur pervers des Légionnaires du Christ ; une
lettre du cardinal Zen, a. évêque de Hong-Kong; une note personnelle du pape détaillant sa position
sur le cas difficile de l’affaire d’ Ecône et des fraternités concernées, de l’ Opus Dei et surtout les scandales financiers à répétition dus au manque de respect de Vix Pervenit… etc, etc…

http://desiebenthal.blogspot.com/2012/04/stiglitz-draghi-tietmeyer-au-vatican.html

A qui profite le crime ?
 http://desiebenthal.blogspot.com/2012/02/les-chiffres-fous-de-la-finance.html

Ce livre constitue clairement une attaque contre  le cardinal Tarcisio Bertone. et contre les efforts pour concrétiser
les priorités du pape (transparence financière, purification des
comportements, unité de l’ Église).

http://desiebenthal.blogspot.com/2012/05/le-president-de-la-banque-du-vatican.html

Le
père Federico Lombardi a annoncé que:

 “l’enquête lancée
par la gendarmerie selon les instructions de la Commission des cardinaux
et sous la direction du Promoteur de justice du Vatican (procureur)
avait permis de localiser une personne en possession illégale de
documents confidentiels”.

“Cette personne se trouve actuellement à la disposition de la
magistrature vaticane pour des approfondissements ultérieurs”.

Le père Lombardi n’a donné aucune confirmation sur l’identité,
la fonction de cette personne et la date de l’interpellation, mais selon
des sources concordantes, notamment l’agence I.Media spécialisée sur le
Vatican, il s’agit bien du majordome du pape, Paolo Gabriele ( Butler ).

Il fait partie depuis début 2006 de la petite équipe proche du pape, il est surnommé “Paoletto”,

Paolo Gabriele, 46 ans, vit avec sa femme
et ses deux enfants dans un immeuble à l’intérieur du Vatican dont il a
la nationalité.

Détenu au siège de la Gendarmerie situé
derrière la basilique Saint-Pierre, Paolo Gabriele aurait été interrogé
dans la matinée par le Promoteur de justice Nicola Picardi.

Autour du pape gravitent aussi quatre
soeurs «Memores Domini» du mouvement catholique italien Communion et
Libération, ainsi que deux secrétaires particuliers,
Georg Gänswein et Alfred Xuereb.

Manipulations contre l’ Église…”L’Affaire Boffo” ressurgit…

Exemples historiques… Barabas…Goebbels et l’opération des prêtres pédophiles 

Texte en italien sur L’Avvenire du 16 avril (grâce à Raffaella).
Ma traduction.

Goebbels et l’opération des prêtres pédophiles

En 1937,
le ministre de la propagande nazi a organisé une campagne pour
discréditer l’Église catholique, en réponse à l’encyclique “Mit
brennender Sorge”. Et le chef du contre-espionnage militaire allemand,
Wilhelm Canaris, fit parvenir à Pie XII les documents du plan.
 
Massimo Introvigne
——————

“Il y a des cas d’abus sexuels qui sont révélés tous les jours contre un grand nombre de membres du clergé catholique.
On
ne peut malheureusement plus parler de cas individuels, mais d’une
crise morale collective qui n’a peut-être jamais connu dans l’histoire
culturelle de l’humanité une dimension si effrayante et si
déconcertante. De nombreux prêtres et religieuses se sont reconnus
coupables. Il ne fait aucun doute que les milliers de cas portés à
l’attention de la Justice ne représentent qu’une petite fraction du
total authentique, puisque de nombreux délinquants ont été couverts et
cachés par la hiérarchie”.
Un éditorial paru dans un grand
journal laïque de 2010? Non: un discours prononcé le 28 mai 1937 par
Joseph Goebbels (1897-1945), ministre de la Propagande du IIIe Reich. Ce
discours, de grande résonance internationale, est le point culminant
d’une campagne lancée par le régime nazi pour discréditer l’Eglise
catholique dans un scandale des prêtres pédophiles.
276 religieuses et 49 prêtres séculiers sont arrêtés en 1937.
Les
arrestations se succèdent dans tous les diocèses allemands, de manière à
toujours garder les scandales sur la première page des journaux.
Le 10 Mars 1937 avec l’encyclique Mit brennender Sorge, le Pape Pie XI (1857-1939) condamne l’idéologie nazie.
À
la fin du mois, le ministère de la Propagande dirigé par Goebbels lance
une campagne contre les abus sexuels des prêtres. La planification et
la gestion de cette campagne sont connues grâce à des documents dont
l’histoire est digne des meilleurs romans d’espionnage.
En 1937, le
chef du contre-espionnage militaire allemand est l’amiral Canaris
Wilhelm (1887-1945). Il est devenu graduellement anti-nazi, et a mûri
les convictions qui l’amèneront à organiser l’attentat manqué contre
Hitler en 1944, à la suite de quoi il sera pendu en 1945. Canaris
désapprouve les manœuvres de Goebbels contre l’Église catholique et
charge l’avocat Josef Müller (1878-1979) de porter à Rome une série de
documents secrets sur le sujet.
À diverses reprise, Müller – avant
d’être arrêté et interné dans le camp de concentration de Dachau, dont
il survivra, devenant après la guerredministre de la Justice de Bavière –
apporte des documents secrets à Pie XII (1876-1958), qui demande à la
Compagnie de Jésus de les étudier.
Avec l’approbation de la
Secrétairerie d’État, les enquêtes sur la conspiration nazie contre
l’Église sont confiées au jésuite Allemand Walter Mariaux (1894-1963),
qui, après avoir animé l’organisation allemande anti-nazie Pauluskreis a
été prudemment envoyé comme missionnaire au Brésil et en Argentine. Là,
comme directeur de la Congrégation Mariale, il exerce son influence sur
toute une génération de laïcs catholiques, y compris le célèbre penseur
catholique brésilien Plinio Corrêa de Oliveira (1908-1995), qui
fréquente l’un de ses groupes de Sao Paulo. Mariaux publie en 1940 à
Londres en anglais, et en 1941 à Buenos Aires en espagnol, sous le
pseudonyme de «Testis Fidelis», deux livres sur la persécution
anti-catholique du Troisième Reich: plus de sept cents pages de
documents commentés qui suscitent une grande émotion dans le monde
entier.
L’expresssion «panique morale»
n’a été forgé par les sociologues que dans les années 1970, pour
identifier une alarme sociale conçue tout exprès en amplifiant les faits
réels et en exagérant leur nombre à travers des statistiques
folkloriques, tout en “découvrant” et présentant comme “nouveaux” des
événements en réalité déjà connus et éloignés dans le temps. A la base
il y a des événements réels, mais leur nombre est systématiquement
déformé. Même sans disposer des outils de la sociologie moderne, Goebbels répond à l’encyclique Mit brennender Sorge de 1937 avec une opération digne d’un manuel pour créer une panique morale.
Comme toujours, dans les paniques morales, les faits ne sont pas entièrement fictifs.
Avant
l’encyclique, il y avait eu en Allemagne quelques cas d’abus sur des
mineurs. Mariaux lui-même reconnaissait coupable un religieux d’une
école de Bad Reichenhall, un enseignant laïc, un jardinier et un
concierge, condamnés en 1936, tout en notant que la peine imposée par le
ministère de l’Éducation de Bavière – la révocation de l’autorisation
de gérer des écoles à quatre ordres religieux – était totalement
disproportionnée et se reliait à la volonté du régime d’écraser les
écoles catholiques. Également sur le cas de plusieurs franciscains de
Waldbreitbach en Rhénanie, Mariaux est ouvert à l’idée d’une culpabilité
des accusés, bien que plus tard les historiens n’aient pas exclu l’hypothèse d’un montage nazi.
Les cas – très peu nombreux, mais réels – avaient conduit à une réaction très ferme de l’épiscopat.

Le
2 Juin 1936, l’évêque de Münster, le Bienheureux Clemens August von
Galen (1878-1946) – l’âme de la résistance catholique au nazisme,
béatifié en 2005 par Benoît XVI – fait lire une déclaration à la messe
dominicale, où il exprime “la douleur et la tristesse” pour “les crimes
abominables” qui “couvrent de honte notre sainte Église. ”
Le 20
août 1936 après les événements de Waldbreitbach, l’épiscopat allemand
publie une lettre pastorale collective dans laquelle ils “condamnent
fermement” les dirigeants de l’Église et mettent l’accent sur la
collaboration avec les tribunaux de l’État.
À la fin de 1936, les
mesures strictes sont prises – devant quelques rares cas, parmi lesquels
certains douteux – les évêques allemands semblent avoir résolu les
problèmes réels.
D’une voix étouffée, les Évêques font aussi
remarquer que parmi les enseignants des écoles publiques et dans
l’organisation de jeunesse du régime elle-même, la Hitlerjugend, les cas
de condamnations pour violences sexuelles sont beaucoup plus élevés que
dans le clergé catholique.
C’est l’encyclique de Pie XI contre le
nazisme qui détermine la grande campagne de 1937. Mariaux le prouve en
publiant les instructions très détaillées envoyées par Goebbels,
quelques jours après la publication de Mit brennender Sorge à la
Gestapo, la police politique du Troisième Reich, et en particulier
aux journalistes, invités à «découvrir» les affaires jugées en 1936, et
même les épisodes plus anciens, les représentant en permanence au
public.
Goebbels ordonne à la Gestapo de trouver des témoins
pour accuser plusieurs prêtres, les menaçant d’arrestation immédiate
s’ils ne coopèrent pas, même lorsqu’il s’agit d’enfants.
L’expression
proverbiale “il y a un juge à Berlin”, qui dans la tradition allemande
indique une confiance dans l’indépendance de la magistrature face aux
puissances en place, vaut aussi – dans certaines limites – pour le
Troisième Reich. Sur les 325 prêtres et religieux qui ont été arrêtés
après l’encyclique, seuls 21 sont condamnés. Il est presque certain que
parmi eux il y a les innocents calomniés. Presque tous finissent dans
les camps d’extermination, où beaucoup meurent.
La tentative de
discréditer l’Église catholique à l’échelle internationale grâce à des
accusations d’immoralité et de prêtres pédophiles va toutefois échouer.

© Copyright Avvenire, le 16 avril 2010
http://www.pavie.ch/articles.php?lng=fr&pg=337

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