Paris, énorme panne électrique, l’hôpital américain et l’hôpital franco-britannique touchés.
 
Vous avez sans
doute appris que nous avons subi une énorme panne électrique
hier matin 14 janvier. Cette panne a concerné non seulement
Levallois dans sa totalité, mais aussi Neuilly et une
fraction de Courbevoie et de Clichy.
 
A 7h40, je venais
de terminer mon petit déjeuner et j’étais en train de
démarrer mon ordinateur, lequel est situé dans la
“travaillerie” à coté de la cuisine. Cette pièce, située au
3ème étage, donne sur le rue Danton qui, à cette heure
matinale, était sans la moindre circulation. Silence
complet. Bien que le jour n’était encore que faible, j’avais
levé le volet roulant.
 
Vous savez
peut-être que l’immeuble en face de nous dans la rue Danton
est un immeuble d’EDF. Il y a un petit immeuble de 3 étages
d’habitation où habitent des gens d’EDF. Ce petit  immeuble
est entouré d’immeubles plus importants abritant des
installations du réseau. Je me souviens que dans les années
1970 j’avais visité le grand immeuble bas qui se trouve le
long de la rue  et qui existe toujours : il abritait
d’énormes moteurs synchrones de plusieurs mètres de diamètre
qui tournaient à vide pour relever le cosinus phi du
réseau.  Depuis, un autre immeuble plus grand et plus
moderne, situé en arrière d’une cour, abrite de nouvelles
installations, sans doute des transformateurs.
 
A 7h40, j’ai
entendu une sorte de détonation, suivie dans la seconde
suivante d’une disparition du courant. J’ai beaucoup
réfléchi à cette détonation. Ce n’était pas un coup de
tonnerre qui se développe en roulant,  Ce n’était pas non
plus l’explosion d’un appareil dont le volume sonore est
ample. C’était une détonation sèche qui débute et se termine
instantanément. Une sorte de coup de fusil. Compte tenu de
ce que cette détonation provenait d’un espace fermé  ce
devait  être un “gros” fusil.  Finalement j’arrive à dire :
une détonation du même ordre que celle d’un canon de char.
 
Tout de suite en
regardant par la fenêtre j’ai vu qu’un volumineux nuage
très noir sortait de la cour intérieure. Puis cela a été le
carrousel des voitures de pompiers, de police et autres,
avec leurs avertisseurs, clignotants, etc… le grand jeu.
La circulation a été bloquée rue Danton ainsi que dans les
rues alentour. Une voiture a déployé sa grande échelle sous
ma fenêtre, non pas pour attaquer le sinistre, mais pour
permettre à un gradé de monter en haut pour évaluer la
situation.
 
Les pompiers ont
raccordé leurs tuyaux à 3 prises d’eau de la ville, rue
Danton et dans deux rues avoisinantes.
 
Je n’ai pas vu de
flammes, seulement de la fumée noire qui est allée en
diminuant. Vers les 10 ou 11 heures du matin tout le monde a
plié bagage.
 
 Mon
opinion de témoin direct
: Il me parait clair que
l’explosion était un plasticage. L’objectif devait étre un
gros transformateur dont l’huile s’est enflammée. Les dégâts
ont été limités à ce gros transformateur et il a été facile
d’éteindre l’incendie dans un local industriel.
 
Dans le quartier,
l’hôpital américain et l’hôpital franco-britannique ont
démarré leurs générateurs de secours. Pour nous, le courant
est revenu vers les 18h, le soir, au moment où nous
commencions à faire l’inventaire de nos bougies.
 A ce jour, le
quartier est toujours alimenté par 41 transformateurs
mobiles et on nous a demandé de limiter la consommation.
mais je sais que certains sont toujours dans le noir.
 
Je n’ai donc pas
été surpris lorsque j’ai entendu le soir à la télévision que
le gouvernement avait fait passer le plan “Vigipirate” de
rouge à écarlate. Mais pas un mot du sabotage. C’est la
règle du jeu.
 
Cela coïncidait
avec notre intervention militaire au Mali.
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