Invitation, ce soir. Pour un revenu de base.



Le groupe PI-Valais organise le 9 mars 2012 à Martigny la projection du film-essai « Le revenu de base » de Daniel Häni et Enno Schmidt, qui présente un modèle de société fondamentalement différent où la confiance en l’homme et en sa créativité est valorisée. Ce modèle qui appelle chaque citoyen à devenir plus libre et plus responsable soulève de nombreuses questions: plus que l’argent de son financement, il s’agit de savoir si nous savons encore mettre à profit la liberté quand elle est à portée de main.
http://www.facebook.com/events/284219438310279/

http://www.youtube.com/watch?v=-cwdVDcm-Z0

Avertissement:


Ce revenu ou dividende ne vient pas de impôts ou des salaires mais de la création monétaire actuellement monopolisée par les banksters.

« Un revenu, c’est comme l’air sous les ailes de l’oiseau ! ». C’est ainsi que commence le film. Est-ce que ce revenu devrait être inconditionnel pour chacun ? Est-ce possible, un droit civique économique ?

Le film est captivant, il fait réfléchir, il touche et met le doigt sur ce qui est raisonnable. Il permet de voir la situation de la société et le devoir de l’argent sous un jour nouveau. Un thème d’une actualité brûlante:

« C’est un petit film intelligent sur l’état de notre monde. Une tentative d’explication du fonctionnement du revenu de base, qui le financerait et ce qu’il pourrait changer. »
Mikael Krogerus, brand eins

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« Le film sur le revenu de base est beaucoup plus qu’un assemblage de questions, de réponses et d’arguments. Certes, on y voit de nombreux témoins de notre époque, il y a des graphiques et tout ce qu’il se doit dans un documentaire éducatif, mais il y a aussi des conceptions étonnantes et utopiques. »

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« Si chacun est son propre roi, personne ne doit être le roi de l’autre. »
Michael Sennhauser, radio DRS

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« Le film « Revenu de base » éveille la curiosité et invite à réfléchir. Une leçon d’économie à ne pas manquer. »
Basler Zeitung

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« Le film laisse une profonde impression. Il fait réfléchir et encourage l’activité individuelle. Il enlève la crainte devant l‘inconfort de la pensée. Il éveille un vif intérêt et une prise de conscience envers le fonctionnement de la société. Une impulsion culturelle au-delà de l’idéalisme, un défi ! »
Nadine Aeberhard-Josche, Info3

  1. François de SiebenthalDividende universel par les robots libérateurs.

    1 juil. 2010  Le dividende universel n’est pas financé par les impôts ni par des versements patronaux. Il vient de la production des robots et de la création 

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  2. François de Siebenthal: Le dividende ou allocation universelle.

    10 nov. 2010  La théorie économique du « dividende ou allocation universelle » est …. bien sa vie et qui est riche reverse le RMG à l’Etat par sesimpôts.

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  3. François de Siebenthal: Le Bilderberg suisse à Vevey ? Synthèse.

    18 janv. 2011 et l’ancien patron du Credit Suisse, Lukas Mühlemann, Paul Bulcke et le  La seule solution, le dividende direct ou des guerres atroces.….. l’on devrait financer à partir des contributions et des revenus actuels desimpôts.

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  4. François de Siebenthal: Erreurs des banquiers. 1’000 milliards ! Qui 

    28 oct. 2011  François de Siebenthal  Le peuple par des hausses d’impôts, TVA . …. Qu’un « dividende national » donne un revenu de base garanti à tous sans tenir compte du fait qu’ils aient ou …… Prions St Yves, lepatron des avocats, 

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  1. François de Siebenthal: Agences de notation, banques: plaintes 

    7 déc. 2011  Mais les impôts eux, n’attendent pas, la banque non plus… …..immédiatement pour que leurs revenus soient payés sans tarder. …. hommes, comment voulez vous que dans le civil après tout, les patrons paient leurs salariés.

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  2. François de Siebenthal: Bilderberg: bas les masques en Suisse.

    8 juin 2011  François de Siebenthal  banquiers centraux, patrons de presse et militaires débattent dans un …. mieux saisir les enjeux…des milliards volés et soustraits aux impôts Eva Joly souhaite un revenuuniversel, incondition.

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  3. François de Siebenthal: DSK, LE FMI ET LEURS FRASQUES

    23 mai 2011  Sa retraite de patron de l’institution lui garantit environ 80 000 $ par an jusqu’à la fin de sa vie.  totale ou partielle d’impôt et du fait que c’est pour l’argent de poche, …. Eva Joly souhaite un revenu universel, incondition.

    desiebenthal.blogspot.com/2011/…/dsk-le-fmi-et-leurs-frasques.html – En cache – Pages similaires
  4. François de Siebenthal: Bilderberg: la liste secrète 2011

    10 juin 2011  La reine Beatrix des Pays-Bas, Eric Schmid, patron de Google ou ….. Quelques images en vidéo pour mieux saisir les enjeux…des milliards volés et soustraits aux impôts Eva Joly souhaite un revenu universel, incondition.

    desiebenthal.blogspot.com/…/bilderberg-la-liste-secrete-2011.html – En cache– Pages similaires
  5. page4_7 – Famille de Siebenthal

    On peut citer le patron qui profite d’une situation d’abondance de  qui est un impôt sur ce qui ne rapporte rien puisque les revenus sont taxés d’autre part.

    www.de-siebenthal.com/page4_07.htm – En cache – Pages similaires
  6. page76-thibon-bourgeoisie – Famille de Siebenthal

     la catégorie sociale qui comprend des personnes de revenu indépendant ou…… quand il appartient à l’État, seul patron, c’est la Tyrannie absolue i On parle …. Autrefois au moins on appelait les choses par leur nom, l’impôt en particulier.

    www.de-siebenthal.com/page76-thibon-bourgeoisie.htm – En cache – Pages similaires

Tridel et Italie, particules fines invisibles très dangereuses

Tridel, on pollue et on empoisonne discrètement.

Encore des camions Della Santa qui viennent d’Italie sans aucun contrôle.
Dioxines et nano-particules dangereuses.
On brûle la nuit plus de 140’000 tonnes, sans aucun audit sérieux.
Le seven ne répond pas aux courriers ni aux alertes.

Quel sera le coût de l’addition finale réelle des soins ?
Surtout si on compte les maladies dues aux pollutions importées d’Italie sans aucun contrôle !
Camions, notamment  Della Santa en 2009, 2010, 2011, 2012…,  pleins d’ordures étrangères italiennes, allemandes, françaises… en violation de tous les traités internationaux.
http://desiebenthal.blogspot.com/2009/10/mysterieux-nuage-toxique-sur-la.html
Ordures italiennes Della Santa en vrac et sans contrôles à Lausanne ?

On cache les données,notamment à Epalinges, voici-dessous le point d’interrogation bleu sans données même provisoires.

http://www.vd.ch/fr/themes/environnement/air/qualite-de-lair/semaine-passee/

  Nyon  Morges  Bussigny  Epalinges  Montreux  Aigle  Yverdon  Lausanne NABEL  Payerne NABEL  Massongex VS 

Données provisoires

Quelques textes du dossier pour mémoire :

Un milliard de m3 d’air pollué chaque année, qui provoque des cancers, l’Alzheimer par nano particules ou PM10, etc.

Quels en sont les coûts pour la santé publique ? Des milliards…

Les dioxines et les nano particules provoquent notamment:

1. Cancers
– Cancers primitifs du foie
– Sarcomes des tissus mous
– Lymphomes non Hodgkiniens
– Maladie d’Hodgkin
– Cancers respiratoires (larynx, trachée, bronches et poumons) *
– Cancer de la prostate.

2. Désordres métaboliques
– Lipidiques: désordres cérébro-artériels; désordres artériels coronariens
– Glucose: diabète

3. Maladies du système nerveux, Alzheimer.
– Neuropathie périphérique *
– Myélome multiple *

4. Maladies de la peau
– Chloracnée *
– Porphyrie cutanée tardive *

5. Naissances inhabituelles
– Avortements spontanés, naissances prématurées
– Morts-nés
– Grossesse molaire, chorio-carcinome

6. Malformations à la naissance et foetus mal formés chez un ou plusieurs enfants, qui peuvent aussi apparaître dans la génération suivante (petits-enfants). Plus de 4 millions d’enfants sans anus au sud Vietnam, qui sont rejetés car les poches artificielles puent.

7 . Des fraudes démocratiques et des corruptions.  


 http://euroracket.blogspot.com/2009/07/fraudes-democratiques-tridel-dioxines.html




Est-il vrai qu’il y beaucoup plus de cancers dans cette zone du “Vallon”, de la Sallaz, de la Cité, de Vennes et du CHUV ?

Plainte pénale contre x pour empoisonnement. (exemple).

http://desiebenthal.blogspot.com/2009/07/tridel-fr-35250-la-tonne-et-beaucoup.html


Tridel & Satom, alertes dioxines et radiations

  1.  Tridel et Italie, particules fines invisibles très 

  2. Tridel, 5 milliards de m3 de nano-particules 

  3.  Tridel

  4. Politique – Famille de Siebenthal

    La famille Creux est en lutte avec la famille de Siebenthal depuis des ….. Faire la lumière sur les scandales (Banque(s), Fareas, Tridel, Tuteur Général, etc.) 

    www.de-siebenthal.com/politique.htm – En cache – Pages similaires
  5. Le mouvement citoyen vaudois | Facebook

    François de Siebenthal Le mcvd existe depuis des années, fondé  http://desiebenthal.blogspot.com/2009/07/film-de-tridel-et-des-camions-della.html … Film de 

    www.facebook.com/group.php?gid=52557579451&v=wall – En cache – Pages similaires

LES PROBLEMES LAUSANNOIS
DE TRIDEL

L’implantation de Tridel dans le Vallon du Flon imposera des travaux complémentaires importants :

1
Obligation légale de purger le remblai qui dissimule une décharge et ses contenus toxiques.

2
En raison de la nature instable du sol, obligation de créer un radier pour asseoir les bâtiments projetés, radier assorti de travaux de pilotage en profondeur afin d’ancrer ses fondations sur le socle mollassique.

3
Obligation de stabiliser les terrains fluents de part et d’autre du vallon.

4
En raison de l’enfermement géographique de Tridel, accentué encore par l’absence de toute desserte ferroviaire, nécessité discutée et discutable d’adjoindre à l’usine une interface éloignée de réception, assortie d’un transport souterrain. Son coût, déjà considéré comme une dépense exagérée, est évalué à quelque Fr. 48 millions. Une partie de la classe politique lausannoise en a déjà refusé le principe.

5
Pour les mêmes raisons d’enfermement géographique et de carence ferroviaire, le trafic camions-bennes dirigé directement sur Tridel entraînera le coûteux réaménagement de l’infrastructure routière périphérique.

6
Le projet Tridel a été précédé du massacre prémédité d’un site classé en zone verte. On tentera de faire oublier sa destruction par les promesses d’apports artificiels de végétation.

7
Obligation de déplacer une ligne à haute tension.

Cheminée, voisinage et pollutions

Des tonnes/an de poussières

Plusieurs rapports américains s’inquiètent des émissions résiduelles recrachées par les cheminées. Elles sont d’autant plus dangereuses qu’elles s’additionnent aux pollutions de l’air dont souffrent déjà l’environnement avant même la construction d’une usine d’incinération.

Aussi basses soient-elles, les normes d’émission se traduisent par des tonnes de poussière et d’éléments toxiques rejetés sur la tête des gens. Les études démontrent à l’évidence que 80 % de la pollution vomie par les cheminées retombe dans un environnement proche

A-t-on, simulé, étudié, mesuré, de façon objective et contrôlable, le rayon de propagation de la cheminée de Tridel ?

Le rapport d’impact demeure muet sur certains polluants cancérigènes : ainsi la dioxine et les furannes sont des éléments chimiques de très haute nocivité. Quelles que soient les quantités rejetées et leurs teneurs résiduelles, ces éléments, difficilement maîtrisables, présentent une dangerosité rémanente. Dans certains Etats américains, le principe de l’incinération par four est abandonné au profit de des solutions moins dangereuses pour l’environnement.

En Allemagne et en Hollande, les retombées de telles émissions toxiques sont prises en considération, puisque les produits laitiers émanant de ces zones sont interdits pour l’alimentation des enfants.

Dans l’argumentation officielle distribuée par les services communaux lausannois, on peut lire :

“Pour percer la chape qui recouvre Lausanne à certaines périodes de l’année et disperser les quelques particules ayant échappé au lavage des fumées hors des zones habitées, la cheminée mesurera 75 m de hauteur”.

L’ASVF observe que le lavage des fumées par circulation d’eau charge celle-ci de métaux lourds, cette eau polluée, dont on ne veut pas pour la Venoge, n’étant que partiellement traitée en usine, le solde ira dans le Flon, puis dans la step de Vidy.

Et l’avocat de l’ASVF de relever ceci : “Ce projet n’est pas inoffensif, comme les éléments qui précèdent le démontrent, surtout en pleine ville et que, à défaut d’étude précise concernant ces substances toxiques, il n’est pas possible de dire aujourd’hui si elles sont admissibles et si, préventivement, il n’y a pas matière à les limiter face à une telle densité de population.

“Différentes méthodes de substitution à l’incinération sont étudiées et l’on peut considérer que ces nouvelles méthodes pourraient rendre obsolète l’usine lausannoise peu après sa construction ! Tout cet aspect n’a pas été étudié dans l’étude d’impact, lacunaire à cet égard. Et aucune réflexion de reconversion éventuelle de l’usine, si le procédé d’incinération devait être réduit ou abandonné, n’existe.”

Sept réponses à un cadeau empoisonné

A ce chapitre, la polémique, les arguments subjectifs trouvent un terrain particulièrement favorable. D’un côté, on affirme que les “normes” à respecter écartent tout danger de pollutions actives ou passives émanant d’une cheminée haute de 75 m. D’un autre côté, si l’on se veut alarmiste, il est aisé de dénoncer les moindres fumerolles qui s’échappent encore d’une cheminée d’usine. Entre ces deux positions, l’ASVF se cantonne dans les faits et donne ses réponses.

1. On entend par pollutions actives, celles qui frappent directement la société humaine, par les voies respiratoires, dans le cas particulier d’une usine d’incinération. Les pollutions passives atteignent cette même société humaine d’une manière plus sournoise : les agents polluants trouvent dans l’eau, les herbages (viande, beurre, lait, fromages), les fruits et légumes les vecteurs qui les véhiculent jusque dans le corps humain.

2. En raison de l’immédiate proximité de quartiers où vivent 15 000 habitants, dans le cas de Tridel, il s’agit bien évidemment de pollutions actives. Dans le cas de l’usine fribourgeoise de Châtillon-Posieux, qui surgira de terre pratiquement en rase campagne, il est davantage question de pollution passive.

3. Les partisans de Tridel affirment, au côté des constructeurs, que les normes légales de dépollution, telles qu’elles sont appliquées aujourd’hui, écartent tout danger. Il convient de répondre factuellement à ces affirmations qui se veulent sécurisantes.

La première réponse est la suivante : les normes ne suppriment pas toute pollution, elles ne la limitent que dans une certaine mesure dite maximale, on le veut bien. Il en reste cependant toujours quelque chose, au même titre que les stations d’épuration ne parviennent pas à rejeter une eau objectivement pure. Malheureusement, les éléments filtrants, tels que les résidus des produits phytosanitaires, les médicaments et même la pilule contraceptive, insinue-t-on dans les milieux confessionnels, sont sources de pollutions secondaires très dommageables pour la faune piscicole en particulier.

La deuxième réponse est la suivante : cette comparaison n’a rien de fortuite. Les faits font preuve. En France, on a constaté que les techniques de dépollution, identiques à celles prévues dans le cas de Tridel, abandonnaient des dégagements non négligeables de dioxines. Malheureusement, même les filtres les plus perfectionnés ne sauraient les éliminer. En France, en situation de pollutions passives, les dioxines s’accumulent dans le terrain, puis se fixent dans les fourrages si bien que le lait qui en provient est contaminé au point que les fromages produits avec ce lait atteignent pratiquement la limite autorisée par les normes européennes. Les faits le démontrent : ces pollutions résiduelles répandent la dioxine dans un rayon étendu

Tout récemment, dans plusieurs médias, les informations touchant au “scandale des dioxines” se sont fortement développées et révèlent que les analyses entreprises mettent en évidence “des taux de contaminations qui dépassent les doses journalières admissibles de l’enfant et de l’adulte”. On précise que les incinérateurs contribuent pour une part de 40 % aux émissions de dioxine. La sidérurgie et la métallurgie y vont elles aussi de leurs 40 %. Le solde est attribué aux autres secteurs industriels.

La troisième réponse est la suivante : on observera que les normes sécurisantes ne concernent que les seules fuites hors cheminée. Elles n’ont rien d’indicatif touchant les autres sources de pollution qui pourraient affliger le site et encore moins celles dont souffrent déjà 15 000 Lausannois. Ni dans le rapport d’impact, à aucun moment dans les déclarations politiques, il n’a été fait allusion aux effets cumulatifs de pollutions provenant de sources différentes.

La quatrième réponse est la suivante : les quartiers touchés assument, du fait d’être situés à l’une des entrées principales du chef-lieu vaudois, l’intense circulation qui provient des route d’Oron et de Berne. Conséquence connue : les limites de pollution, considérées comme alarmantes, sont souvent atteintes quoique l’officialité relativise la situation. On mentionnera encore, selon la direction du vent ce qui provient du site de Pierre-de-Plan, y compris la nouvelle turbine à gaz. Sur le plan pollution on doit dire que le quartier est déjà assez bien servi.

La cinquième réponse est la suivante : on veut encore y ajouter Tridel avec une pollution encore plus importante., Trop c’est trop, car à ce jour on n’a encore pas étudié les effets de cumul des diverses sources de pollution. Tridel est donc un cadeau empoisonné pour les quelque quinze mille habitants du quartier, soit environ le huitième des habitants de notre ville.

La sixième réponse est la suivante : dans le périmètre “normal” de diffusion des pollutions filtrantes, à moins de 500 m de l’usine, se situent le complexe scolaire de Grand-Vennes et le nouveau collège de Boissonnet. Circonstance environnementale aggravante, ces deux établissements sont au même niveau que la partie supérieure de la cheminée projetée. Et dans le même rayon, on relève la présence du collège de la Sallaz et de la petite école de Saint-Etienne. Les nuisances ou les impacts, comme on aime à dire dans les rapports, ne concernent en rien nos enfants cantonnés à moins de 500 m. de Tridel puisque cet aspect majeur n’est nulle part relevé.

La septième réponse est la suivante : à 1 km à vol d’oiseau de l’usine, soit le rayon qui trace le diamètre de la zone condamnée à absorber la majeure partie des gaz dangereux émis par la cheminée, on trouve successivement :

a) Le complexe scolaire de Côteau-Fleuri.
b) Le collège de Chailly.
c) Le complexe de Béthusy et de Villamont.
d) Le gymnase du Bugnon.
e) Le collège de la Barre.
f) Les établissements de Bellevaux qui sont, eux aussi, à une semblable portée des inquiétantes émissions. Selon la fantaisie des vents porteurs, des milliers d’élèves de nos écoles seront tour à tour menacés.

g) Le CHUV et l’ensemble des établissements hospitaliers qui l’entourent.

Autre cible passive des pollutions vagabondes et incontrôlables, le massif sylvestre de Sauvabelin, l’un des dernières forêts urbaine du Pays, le “poumon vert” des Lausannois. Comment y respirera-t-on ? Y a-t-on songé ?

On en arrive à s’étonner que des politiques s’obstinent à vouloir Tridel dans le Vallon du Flon. Ils demeurent insensibles au constat que chacun pourra faire de lui-même : la zone qui sera atteinte, avant même l’habitat de 15 000 Lausannois, place aux “premières loges”, une aire de haute densité scolaire.

Ainsi donc, la santé de plus d’un huitième de la population lausannoise, de plusieurs milliers d’enfants en âge de scolarité, est sacrifiée au nom du chauffage à distance, le seul argument qui prétende justifier Tridel. Il est vrai que le chauffage à distance, aussi onéreux soit-il, contribuera à l’épuration de l’air citadin pendant que l’on toussera tout autour de Tridel.

Quand le ridicule ne tue pas !

L’officialité a quelques difficultés à faire jouer esthétique urbaine et proportions de Tridel.

1. De la plume de Monsieur le Syndic lausannois Jean-Jacques Schilt, alors directeur des travaux :”que bien que s’agissant d’une usine volumineuse, elle est traitée avec soin en comportant des ruptures de lignes et des matériaux tels que pavés de verre, verre-métal, qui accompagnent le béton”.

2. Au niveau cantonal, M. Daniel Schmutz, conseiller d’Etat descendant de charge, a lui aussi voulu mettre la main à la plume, ce qui donne ceci, dans son soucis de recourir au camouflage vert : “aménagements paysagers et plantations de haut jet seront correctement intégrés au projet pour assurer le masquage de l’usine sur ses flancs Est et Sud. ”

3. Impertinents, comme ils le sont, les ingénieurs du comité de l’ASVF font remarquer ceci : le masque que l’on demande aux arbres d’appliquer à Tridel ne sera efficace qu’au moment où l’on démolira l’usine, en raison de son usure, de sa vétusté. Question : combien d’années faudra-t-il à ces arbres-fonctionnaires pour mériter le qualificatif de haute futaie et pour dérober à la vue des passants et des habitants du Plateau de la Sallaz des façades hautes de vingt mètres ?

4. L’ensemble du projet Tridel est farci de ce type d’observations, à se demander si les études ont été faites par des gens qui ne craignaient pas le ridicule.

La cheminée n’en sort pas grandie

Certains chiffres parlent d’eux-mêmes et, au risque d’un mauvais calembour la cheminée de Tridel ne s’en sort pas grandie.

a) A son sommet, la cheminée atteint l’altitude de 682 m.

b) De ce fait, elle dépasse le niveau du Plateau de La Sallaz de 66 m.

c) Elle dépassera la Tour de la Migros de 23 m.

d) Aux 12 étages de cette tour il faudrait ajouter 8 étages.

Bavure architecturale et commentaires

Dans ses explications épistolaires, qu’il endosse, mais qu’il n’a pas rédigées lui-même assurément, le syndic de Lausanne Jean-Jacques Schilt, précédemment directeur des travaux, évoquant la cheminée, écrit entre autre ceci :

1. “Que la cheminée comporte une hauteur conforme au PAC laquelle a été optimalisée, après des études sérieuses sur les aspects d’immission et de panache ;

2. “Qu’en s’élevant à 75 m. de haut, dite cheminée peut présenter un aspect insolite depuis certains sites mais que son traitement avec trois carneaux permet de l’architecturer et d’alléger l’ouvrage ;

3. “Que nous pouvons, dès lors, considérer les ouvrages à construire satisfaisants en regard des règles esthétiques (art. 18 du PAC et 86 LATC).”

Le commentaire que l’ASVF en fait est le suivant :.

1. C’est vite dit et trop vite dit. Les collaborateurs de M. Schilt auraient pu ne pas omettre les aspects qui les dérangeaient dans leur discours laudatif à l’égard de Tridel. Voici pourquoi : ce qui n’est pas dit au sujet de la cheminée figure dans la lettre de l’Office fédéral de l’aviation civile, du 11.03.97, envoyée au DTPAT. L’office exige :

a) Un balisage par 5 bandes de couleur rouge/blanc/rouge d’une largeur de 5 m. chacune, rouge au sommet.

b) Un balisage de nuit par 3 feux d’obstacle basse intensité, pas clignotant, min. 10 CD en lumière rouge, tous les 120 degrés, placés au sommet ou au maximun 3 m. en dessous. ”

Peinturlurée avec autant de rutilance sur ses derniers 25 m., la cheminée éprouvera quelques difficultés avec “les règles esthétiques” évoquées plus haut. La nuit, de par les effets de la signalisation lumineuse, Lausanne aura enfin le phare d’un port de mer.

Encore un coup, le projet Tridel repose sur trop d’éléments flous, mal étudiés, voire tronqués quand ils en deviennent gênants Et rappelons, ce qui n’a jamais été dit officiellement que l’usine Tridel, dans sa disproportion, occuperait l’entier de la Place de la Riponne !.

Les “petites phrases” du rapport d’impact

Les “perles” relevées dans le rapport d’impact par l’Association pour la Sauvegarde du Vallon du Flon prêteraient à sourire si elles n’illustraient pas l’obstination des concepteurs de Tridel à vouloir imposer son implantation citadine aux Lausannois. Hélas, les rapports d’expertise s’éloignent, quant à eux, de la rigueur scientifique souhaitée. On veut espérer que leur sérieux scientifique l’emporte sur la volonté de convaincre les moins convaincus.
Si le rapport d’impact interpelle plus directement les Lausannois, par sa curieuse tournure, il n’en éclaire pas moins les “non-Lausannois” impliqués malgré eux dans le projet.

1. Une zone de transition

Nous citons :

“Les habitations se trouvent actuellement à la limite de la zone urbanisée, la vue étant caractérisée et dominée par le massif forestier du Bois de Sauvabelin. Le terrain vague, sur lequel le centre TRIDEL est projeté, constitue une zone de transition entre la zone urbanisée et le milieu naturel du Bois de Sauvabelin et du Vallon du Flon.

Actuellement, la qualité paysagère de cette zone de transition est diminuée par le fait de son utilisation pour des dépôts de matériaux divers et pour des stationnements non autorisés.”

Les auteurs du rapport ne précisent pas que cette “zone de transition” a été comblée dans l’illégalité la plus complète L’aire affectée était en effet englobée dans une zone de verdure classée. Ce qui a fait dire à l’un des responsables de l’administration lausannoise : “si nous n’avions pas mis à l’enquête, c’est parce que le bâtiment a été construit à titre provisoire”.

2. Phraséologie para-professionnelle

“La construction du centre TRIDEL rapprochera le tissu urbanisé de la limite des zones naturelles et reléguera en même temps les habitations en second rang.”
Cette phraséologie para-professionnelle est dépourvue de tout sens. La citation suivante confirme cette constatation :

“L’appréciation du paysage par les habitants concernés sera donc modifiée, le massif forestier perdra son importance d’élément structurant du paysage qui sera remplacé par celui des bâtiments de TRIDEL en premier plan.

“Afin d’atténuer cet effet, une importante arborisation transversale, entre le flanc est du vallon (côté La Sallaz) et le Bois de Sauvabelin est prévue. Cette arborisation et l’aménagement de surfaces vertes permettront au mieux de maintenir le caractère de zone de transition du remblai du Vallon du Flon. Les nouvelles constructions se relieront au tissu urbain de la Sallaz et les importantes surfaces vertes se raccorderont au milieu naturel du Bois de Sauvabelin.”

Le jardinage compensatoire ne remplacera jamais le site naturel sciemment massacré. Le non respect de sa protection devrait conduire à sa totale réhabilitation.

3 Diminution de la vision paysagère

Le même rapport d’impact relève encore ceci :

“L’impact visuel pour les riverains du site sera important pendant la construction et durant les premières années après l’aménagement :

– Absence de la zone de transition actuelle ;

– Perte de l’impression d’habiter en limite urbanisée ;

– Diminution de la vision paysagère du Bois de Sauvabelin et du Vallon du Flon.”

L’ASVF juge très insatisfaisant le retour à un décor de verdure artificielle, dont on ne pourra constater les résultats que de nombreuses très longues années après la mise en exploitation de Tridel. Cette appréciation n’a rien de forcé, ni ne subjectif si l’on se range à l’avis des rapporteurs eux-mêmes :

“L’impact négatif résiduel pour les habitants et les promeneurs (après le développement de la couverture végétale) peut-être qualifié de moyen à fort.

En page 12, du “document-argumentaire”, élaboré par le Service d’assainissement de la Ville de Lausanne, on donne les précisions suivantes :

– Quel degré de sensibilité a été attribué à cette zone ?

Il existe quatre degrés : 1 pour les zones de détente, 2 pour zones d’habitation, 3 pour des activités industrielles moyennement gênantes, comme l’artisanat et 4 pour les zones où travaillent des entreprises fortement gênantes.

Le degré 3 a été attribué en l’occurrence, au site de Tridel que l’on veut encore faire passer comme “zone verte”.
Une autre source indique : “chaque fois que la consommation de vapeur ne coïncide pas avec la production, les soupapes de décharge s’ouvrent et produisent un bruit infernal qui s’entend loin à la ronde”.

Cette grave nuisance sonore se reproduira à plusieurs reprises parce que la production de Tridel n’est pas coordonnée avec l’usine de chauffe de Pierre-de-Plan. Il y aura un gaspillage de moyens et pertes de rendement.

4. Vous avez dit cheminée ?

Si l’on reprend la lecture du rapport d’impact, on s’arrêtera sur ce passage :

“Il est indéniable que les dimensions et la structure de la cheminée s’intégreront peu dans les unités paysagères du Bois de Sauvabelin et du Vallon du Flon. Une diminution de la qualité de vue est donc prévisible pour les habitants concernés, qui, il est utile de le rappeler, ne sont pas très nombreux.

“L’impact paysager de la cheminée pour ces habitants peut donc être qualifié d’important. Cet impact sera à minimiser par un habillage adapté des surfaces de la cheminée.”

On n’a pas fait autrement dans les pays de l’Est. Le Mur de la honte s’est effondré, les cheminées à “l’habillage adapté” pas encore, hélas.

5. A 500 m, que verra-t-on ?

“La cheminée ne sera visible que depuis certains points de vue spécifiques dans ce périmètre. Ces points de vue se trouvent en général au niveau des étages supérieurs d’immeubles ou dans l’axe des routes menant à la Sallaz.”

Pour éviter les “points de vue spécifiques”, il est donc préférable d’habiter dans les étages inférieurs des immeubles.

6. Un élément structurant

“La cheminée sera perçue comme un élément structurant vertical, se distinguant clairement des autres constructions du tissu urbain. L’effet structurant sera atténué par l’environnement par rapport à la cheminée de Pierre-de-Plan.”

Pour parler d’une cheminée qui, généralement, s’efforce d’être à la verticale, on y va de l'”élément structurant vertical”. Une telle définition, fait on ne peut plus professionnel. Si l’on comprend cette parabole, selon Saint-Tridel, la cheminée projetée sera moins moche que sa petite soeur de l’usine thermique de Pierre-de-Plan, parce que l’environnement, tout de vert habillé, la rendra presque jolie !

7. Le nez de Cyrano, un point de repaire

“L’impact de la cheminée pour l’observateur éloigné, situé sur ces points spécifiques, n’est pas négligeable. En ces points, le paysage urbain, caractérisé par une relative homogénéité des constructions actuelles (hauteur, volumes), sera marqué par la présence de la cheminée.”
Les gens qui voudront s’épargner la vue de l'”élément structurant vertical”, la cheminée pour nous autres, éviteront avec soin de s’arrêter aux points spécifiques. Ne serait-il pas opportun que ces points spécifiques soient désignés par des panneaux d’avertissement ?

Comment les auteurs peuvent-ils se satisfaire d’une constatation aussi floue : la “relative homogénéité” ? De très loin, le CHUV et la cheminée de Pierre-de-Plan insultent la délicate silhouette de la cathédrale. En prime esthétique, la cheminée de Tridel permettra de proclamer que Lausanne aura enfin le nez de Cyrano au milieu du visage. De plus, à lire la considération suivante, l’observateur bénéficiera d’un… “point de repère” :

“En effet, l’éloignement de l’observateur donne une vision large sur le tissu urbain de Lausanne et la cheminée ne représente plus qu’un élément secondaire du paysage et devient un point de repère.”

Suite aux interventions médiatiques répétées par lesquelles de l’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon relevait que “le rapport d’impact était ahurissant de contre-sens”, un article, tout à la louange de leurs auteurs a paru dans 24H, article intitulé : “Des consultants ont fait de l’écologie leur créneau. Et ça marche ! L’ASVF dirait plutôt que ça boîte.

Lausanne, juin 1998

LES INSULTES DE TRIDEL

Cheminée, voisinage et
pollution.

Sept réponses à un cadeau empoisonné.

Quand le ridicule ne tue pas !

Bavures architecturales et
commentaires.

Documentation de l’Association pour la Sauvegarde du Vallon du Flon

LES PROBLEMES LAUSANNOIS
DE TRIDEL

L’implantation de Tridel dans le Vallon du Flon imposera des travaux complémentaires importants :

1 Obligation légale de purger le remblai qui dissimule une décharge et ses contenus toxiques.

2 En raison de la nature instable du sol, obligation de créer un radier pour asseoir les bâtiments projetés, radier assorti de travaux de pilotage en profondeur afin d’ancrer ses fondations sur le socle mollassique.

3 Obligation de stabiliser les terrains fluents de part et d’autre du vallon.

4 En raison de l’enfermement géographique de Tridel, accentué encore par l’absence de toute desserte ferroviaire, nécessité discutée et discutable d’adjoindre à l’usine une interface éloignée de réception, assortie d’un transport souterrain. Son coût, déjà considéré comme une dépense exagérée, est évalué à quelque Fr. 32 millions. Une partie de la classe politique lausannoise en a déjà refusé le principe.

5 Pour les mêmes raisons d’enfermement géographique et de carence ferroviaire, le trafic camions-bennes dirigé directement sur Tridel entraînera le coûteux réaménagement de l’infrastructure routière périphérique.

6 Le projet Tridel a été précédé du massacre prémédité d’un site classé en zone verte. On tentera de faire oublier sa destruction par les promesses d’apports artificiels de végétation.

7 Obligation de déplacer une ligne à haute tension.

Cheminée, voisinage et pollutions

Des tonnes/an de poussières

Plusieurs rapports américains s’inquiètent des émissions résiduelles recrachées par les cheminées. Elles sont d’autant plus dangereuses qu’elles s’additionnent aux pollutions de l’air dont souffrent déjà l’environnement avant même la construction d’une usine d’incinération.

Aussi basses soient-elles, les normes d’émission se traduisent par des tonnes de poussière et d’éléments toxiques rejetés sur la tête des gens. Les études démontrent à l’évidence que 80 % de la pollution vomie par les cheminées retombe dans un environnement proche

A-t-on, simulé, étudié, mesuré, de façon objective et contrôlable, le rayon de propagation de la cheminée de Tridel ?

Le rapport d’impact demeure muet sur certains polluants cancérigènes : ainsi la dioxine et les furannes sont des éléments chimiques de très haute nocivité. Quelles que soient les quantités rejetées et leurs teneurs résiduelles, ces éléments, difficilement maîtrisables, présentent une dangerosité rémanente. Dans certains Etats américains, le principe de l’incinération par four est abandonné au profit de des solutions moins dangereuses pour l’environnement.

En Allemagne et en Hollande, les retombées de telles émissions toxiques sont prises en considération, puisque les produits laitiers émanant de ces zones sont interdits pour l’alimentation des enfants.

Dans l’argumentation officielle distribuée par les services communaux lausannois, on peut lire :

“Pour percer la chape qui recouvre Lausanne à certaines périodes de l’année et disperser les quelques particules ayant échappé au lavage des fumées hors des zones habitées, la cheminée mesurera 75 m de hauteur”.

L’ASVF observe que le lavage des fumées par circulation d’eau charge celle-ci de métaux lourds, cette eau polluée, dont on ne veut pas pour la Venoge, n’étant que partiellement traitée en usine, le solde ira dans le Flon, puis dans la step de Vidy.

Et l’avocat de l’ASVF de relever ceci : “Ce projet n’est pas inoffensif, comme les éléments qui précèdent le démontrent, surtout en pleine ville et que, à défaut d’étude précise concernant ces substances toxiques, il n’est pas possible de dire aujourd’hui si elles sont admissibles et si, préventivement, il n’y a pas matière à les limiter face à une telle densité de population.
“Différentes méthodes de substitution à l’incinération sont étudiées et l’on peut considérer que ces nouvelles méthodes pourraient rendre obsolète l’usine lausannoise peu après sa construction ! Tout cet aspect n’a pas été étudié dans l’étude d’impact, lacunaire à cet égard. Et aucune réflexion de reconversion éventuelle de l’usine, si le procédé d’incinération devait être réduit ou abandonné, n’existe.”

Sept réponses à un cadeau empoisonné

A ce chapitre, la polémique, les arguments subjectifs trouvent un terrain particulièrement favorable. D’un côté, on affirme que les “normes” à respecter écartent tout danger de pollutions actives ou passives émanant d’une cheminée haute de 75 m. D’un autre côté, si l’on se veut alarmiste, il est aisé de dénoncer les moindres fumerolles qui s’échappent encore d’une cheminée d’usine. Entre ces deux positions, l’ASVF se cantonne dans les faits et donne ses réponses.

1. abOn entend par pollutions actives, celles qui frappent directement la société humaine, par les voies respiratoires, dans le cas particulier d’une usine d’incinération. Les pollutions passives atteignent cette même société humaine d’une manière plus sournoise : les agents polluants trouvent dans l’eau, les herbages (viande, beurre, lait, fromages), les fruits et légumes les vecteurs qui les véhiculent jusque dans le corps humain.

2. abEn raison de l’immédiate proximité de quartiers où vivent 15 000 habitants, dans le cas de Tridel, il s’agit bien évidemment de pollutions actives. Dans le cas de l’usine fribourgeoise de Châtillon-Posieux, qui surgira de terre pratiquement en rase campagne, il est davantage question de pollution passive.

3. abLes partisans de Tridel affirment, au côté des constructeurs, que les normes légales de dépollution, telles qu’elles sont appliquées aujourd’hui, écartent tout danger. Il convient de répondre factuellement à ces affirmations qui se veulent sécurisantes.

La première réponse est la suivante : les normes ne suppriment pas toute pollution, elles ne la limitent que dans une certaine mesure dite maximale, on le veut bien. Il en reste cependant toujours quelque chose, au même titre que les stations d’épuration ne parviennent pas à rejeter une eau objectivement pure. Malheureusement, les éléments filtrants, tels que les résidus des produits phytosanitaires, les médicaments et même la pilule contraceptive, insinue-t-on dans les milieux confessionnels, sont sources de pollutions secondaires très dommageables pour la faune piscicole.

La deuxième réponse est la suivante : cette comparaison n’a rien de fortuite. Les faits font preuve. En France, on a constaté que les techniques de dépollution, identiques à celles prévues dans le cas de Tridel, abandonnaient des dégagements non négligeables de dioxines. Malheureusement, même les filtres les plus perfectionnés, ne sauraient les éliminer. En France, en situation de pollutions passives, les dioxines s’accumulent dans le terrain, puis se fixent dans les fourrages si bien que le lait qui en provient est contaminé au point que les fromages produits avec ce lait atteignent pratiquement la limite autorisée par les normes européennes. Les faits le démontrent : ces pollutions résiduelles répandent la dioxine dans un rayon étendu

Tout récemment, dans plusieurs médias, les informations touchant au “scandale des dioxines” se sont fortement développées et révèlent que les analyses entreprises mettent en évidence “des taux de contaminations qui dépassent les doses journalières admissibles de l’enfant et de l’adulte”. On précise que les incinérateurs contribuent pour une part de 40 % aux émissions de dioxine. La sidérurgie, la métallurgie y vont elles aussi de leurs 40 %. Le solde est attribué aux autres secteurs indutriels.

La troisième réponse est la suivante : on observera que les normes sécurisante ne concernent que les seules fuites hors cheminée. Elles n’ont rien d’indicatif touchant les autres sources de pollution qui pourraient affliger le site et encore moins celles dont souffrent déjà 15 000 Lausannois. Ni dans le rapport d’impact, à aucun moment dans les déclarations politiques, il n’a été fait allusion aux effets cumulatifs de pollutions provenant de sources différentes.

La quatrième réponse est la suivante : les quartiers touchés assument, du fait d’être situés à l’une des entrées principales du chef-lieu vaudois, l’intense circulation qui provient des route d’Oron et de Berne. Conséquence connue : les limites de pollution, considérées comme alarmantes, sont souvent atteintes quoique l’officialité relativise la situation. On mentionnera encore, selon la direction du vent ce qui provient du site de Pierre-de-Plan, y compris la nouvelle turbine à gaz. Sur le plan pollution on doit dire que le quartier est déjà assez bien servi.

La cinquième réponse est la suivante : on veut encore y ajouter Tridel avec une pollution encore plus importante., Trop c’est trop, car à ce jour on n’a encore pas étudié les effets de cumul des diverses sources de pollution. Tridel est donc un cadeau empoisonné pour les quelque quinze mille habitants du quartier, soit environ le huitième des habitants de notre ville.

La sixième réponse est la suivante : dans le périmètre “normal” de diffusion des pollutions filtrantes, à moins de 500 m de l’usine, se situent le complexe scolaire de Grand-Vennes et le nouveau collège de Boissonnet. Circonstance environnementale aggravante, ces deux établissements sont au même niveau que la partie supérieure de la cheminée projetée. Et dans le même rayon, on relève la présence du collège de la Sallaz et de la petite école de Saint-Etienne. Les nuisances ou les impacts, comme on aime à dire dans les rapports, ne concernent en rien nos enfants cantonnés à moins de 500 m. de Tridel puisque cet aspect majeur n’est nulle part relevé.

La septième réponse est la suivante : à 1 km à vol d’oiseau de l’usine, soit le rayon qui trace le diamètre de la zone condamnée à absorber la majeure partie des gaz dangereux émis par la cheminée, on trouve successivement:

a) abLe complexe scolaire de Côteau-Fleuri.
b) abLe collège de Chailly.
c) abLe complexe de Béthusy et de Villamont.
d) abLe gymnase du Bugnon.
e) abLe collège de la Barre.
f) abLes établissements de Bellevaux qui sont, eux aussi, à une semblable portée des inquiétantes émissions. Selon la fantaisie des vents porteurs, des milliers d’élèves de nos écoles seront tour à tour menacés.

g) abLe CHUV et l”ensemble des établissements hospitaliers qui l’entourent.

Autre cible passive des pollutions vagabondes et incontrôlables, le massif sylvestre de Sauvabelin, l’un des dernières forêts urbaine du Pays, le “poumon vert” des Lausannois. Comment y respirera-t-on ? Y a-t-on songé ?

On en arrive à s’étonner que des politiques s’obstinent à vouloir Tridel dans le Vallon du Flon. Ils demeurent insensibles au constat que chacun pourra faire de lui-même : la zone qui sera atteinte, avant même l’habitat de 15 000 Lausannois, place aux “premières loges”, une aire de haute densité scolaire.

Ainsi donc, la santé de plus d’un huitième de la population lausannoise, de plusieurs milliers d’enfants en âge de scolarité, est sacrifiée au nom du chauffage à distance, le seul argument qui prétende justifier Tridel. Il est vrai que le chauffage à distance, aussi onéreux soit-il, contribuera à l’épuration de l’air citadin pendant que l’on toussera tout autour de Tridel.

Quand le ridicule ne tue pas !

L’officialité a quelques difficultés à faire jouer esthétique urbaine et proportions de Tridel.

1 De la plume de Monsieur le Syndic lausannois Jean-Jacques Schilt, alors directeur des travaux :”que bien que s’agissant d’une usine volumineuse, elle est traitée avec soin en comportant des ruptures de lignes et des matériaux tels que pavés de verre, verre-méta/, qui accompagnent le béton”.

2 Au niveau cantonal, M. Daniel Schmutz, conseiller d’Etat descendant de charge, a lui aussi voulu mettre la main à la plume, ce qui donne ceci, dans son soucis de recourir au camouflage vert : “aménagements paysagers et plantations de haut jet seront correctement intégrés au projet pour assurer le masquage de l’usine sur ses flancs Est et Sud. ”

3 Impertinents, comme ils le sont, les ingénieurs du comité de l’ASVF font remarquer ceci : le masque que l’on demande aux arbres d’appliquer à Tridel ne sera efficace qu’au moment où l’on démolira l’usine, en raison de son usure, de sa vétusté. Question : combien d’années faudra-t-il à ces arbres-fonctionnaires pour mériter le qualificatif de haute futaie et pour dérober à la vue des passants et des habitants du Plateau de la Sallaz des façades hautes de vingt mètres ?

4 L’ensemble du projet Tridel est farci de ce type d’observations, à ce demander si les études ont été faites pas des gens qui ne craignaient pas le ridicule.
La cheminée n’en sort pas grandie

Certains chiffres parlent d’eux-mêmes et, au risque d’un mauvais calembour la cheminée de Tridel ne s’en sort pas grandie.

a) A son sommet, la cheminée atteint l’altitude de682 m.

b) ab De ce fait, elle dépasse le niveau du Plateau de La Sallaz de 66 m.

c) ab Elle dépassera la Tour de la Migros de 23 m.

d) ab Aux 12 étages de cette tour il faudrait ajouter 8 étages.

Bavure architecturale et commentaires

Dans ses explications épistolaires, qu’il endosse, mais qu’il n’a pas rédigées lui-même assurément, le syndic de Lausanne Jean-Jacques Schilt, précédemment directeur des travaux, évoquant la cheminée, écrit entre autre ceci :

1. ab”Que la cheminée comporte une hauteur conforme au PAC laquelle a été optimalisée, après des études sérieuses sur les aspects d’immission et de panache ;

2. ab”Qu’en s’élevant à 75 m. de haut, dite cheminée peut présenter un aspect insolite depuis certains sites mais que son traitement avec trois carneaux permet de l’architecturer et d’alléger l’ouvrage ;

3. ab”Que nous pouvons, dès lors, considérer les ouvrages à construire satisfaisants en regard des règles esthétiques (art. 18 du PAC et 86 LATC).”

Le commentaire que l’ASVF en fait est le suivant :.

1. ab C’est vite dit et trop vite dit. Les collaborateurs de M. Schilt auraient pu ne pas omettre les aspects qui les dérangeaient dans leur discours laudatif à l’égard de Tridel. Voici pourquoi : ce qui n’est pas dit au sujet de la cheminée figure dans la lettre de l’Office fédéral de l’aviation civile, du 11.03.97, envoyée au DTPAT. L’office exige :

a) abUn balisage par 5 bandes de couleur rouge/blanc/rouge d’une largeur de 5 m. chacune, rouge au sommet.

b) abUn balisage de nuit par 3 feux d’obstacle basse intensité, pas clignotant, min. 10 CD en lumière rouge, tous les 120 degrés, placés au sommet ou au maximun 3 m. en dessous. ”

Peinturlurée avec autant de rutilance sur ses derniers 25 m., la cheminée éprouvera quelques difficultés avec “les règles esthétiques” évoquées plus haut. La nuit, de par les effets de la signalisation lumineuse, Lausanne aura enfin le phare d’un port de mer.

Encore un coup, le projet Tridel repose sur trop d’éléments flous, mal étudiés, voire tronqués quand ils en deviennent gênants Et rappelons, ce qui n’a jamais été dit officiellement que l’usine Tridel, dans sa disproportion, occuperait l’entier de la Place de la Riponne !.

Les “petites phrases” du rapport d’impact

Les “perles” relevées dans le rapport d’impact par l’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon prêteraient à sourire si elles n’illustraient pas l’obstination des concepteurs de Tridel à vouloir imposer son implantation citadine aux Lausannois. Hélas, les rapports d’expertise s’éloignent, quant à eux, de la rigueur scientifique souhaitée. On veut espérer que leur sérieux scientifique l’emporte sur la volonté de convaincre les moins convaincus.

Si le rapport d’impact interpelle plus directement les Lausannois, par sa curieuse tournure, il n’en éclaire pas moins les “non-Lausannois” impliqués malgré eux dans le projet.

1 Une zone de transition

Nous citons :

“Les habitations se trouvent actuellement à la limite de la zone urbanisée, la vue étant caractérisée et dominée par le massif forestier du Bois de Sauvabelin. Le terrain vague, sur lequel le centre TRIDEL est projeté, constitue une zone de transition entre la zone urbanisée et le milieu naturel du Bois de Sauvabelin et du Vallon du Flon.

Actuellement, la qualité paysagère de cette zone de transition est diminuée par le fait de son utilisation pour des dépôts de matériaux divers et pour des stationnements non autorisés.”

Les auteurs du rapport ne précisent pas que cette “zone de transition” a été comblée dans l’illégalité la plus complète L’aire affectée était en effet englobée dans une zone de verdure classée. Ce qui a fait dire à l’un des responsables de l’administration lausannoise : “si nous n’avions pas mis à l’enquête, c’est parce que le bâtiment a été construit à titre provisoire”.

2 Phraséologie para-professionnelle

“La construction du centre TRIDEL rapprochera le tissu urbanisé de la limite des zones naturelles et reléguera en même temps les habitations en second rang.”
Cette phraséologie para-professionnelle est dépourvue de tout sens. La citation suivante confirme cette constatation :

“L’appréciation du paysage par les habitants concernés sera donc modifiée, le massif forestier perdra son importance d’élément structurant du paysage qui sera remplacé par celui des bâtiments de TRIDEL en premier plan.

“Afin d’atténuer cet effet, une importante arborisation transversale, entre le flanc est du vallon (côté La Sallaz) et le Bois de Sauvabelin est prévue. Cette arborisation et l’aménagement de surfaces vertes permettront au mieux de maintenir le caractère de zone de transition du remblai du Vallon du Flon. Les nouvelles constructions se relieront au tissu urbain de la Sallaz et les importantes surfaces vertes se raccorderont au milieu naturel du Bois de Sauvabelin.”

Le jardinage compensatoire ne remplacera jamais le site naturel sciemment massacré. Le non respect de sa protection devrait conduire à sa totale réhabilitation.

3 Diminution de la vision paysagère

Le même rapport d’impact relève encore ceci :

“L’impact visuel pour les riverains du site sera important pendant la construction et durant les premières années après l’aménagement :

– Absence de la zone de transition actuelle ;

– Perte de l’impression d’habiter en limite urbanisée ;

– Diminution de la vision paysagère du Bois de Sauvabelin et du Vallon du Flon.”

L’ASVF juge très insatisfaisant le retour à un décor de verdure artificielle, dont on ne pourra constater les résultats que plusieurs années après la mise en exploitation de Tridel. Cette appréciation n’a rien de forcé, ni ne subjectif si l’on se range à l’avis des rapporteurs eux-mêmes :

“L’impact négatif résiduel pour les habitants et les promeneurs (après le développement de la couverture végétale) peut-être qualifié de moyen à fort.

En page 12, du “document-argumentaire”, élaboré par le Service d’assainissement de la Ville de Lausanne, on donne les précisions suivantes :

– Quel degré de sensibilité a été attribué à cette zone ?

Il existe quatre degrés : 1 pour les zones de détente, 2 pour zones d’habitation, 3 pour des activités industrielles moyennement gênantes, comme l’artisanat et 4 pour les zones où travaillent des entreprises fortement gênantes.

Le degré 3 a été attribué en l’occurrence, au site de Tridel que l’on veut encore faire passer comme “zone verte”.
Une autre source indique : chaque fois que la consommation de vapeur ne coïncide pas avec la production, les soupapes de décharge s’ouvrent et produisent un bruit infernal qui s’entend loin à la ronde.

Cette grave nuisance sonore se reproduira à plusieurs reprises parce que la production de Tridel n’est pas coordonnée avec l’usine de chauffe de Pierre-de-Plan. Il y aura un gaspillage de moyens et pertes de rendement.

4 Vous avez dit cheminée ?

Si l’on reprend la lecture du rapport d’impact, on s’arrêtera sur ce passage :

“Il est indéniable que les dimensions et la structure de la cheminée s’intégreront peu dans les unités paysagères du Bois de Sauvabelin et du Vallon du Flon. Une diminution de la qualité de vue est donc prévisible pour les habitants concernés, qui, il est utile de le rappeler, ne sont pas très nombreux.

“L’impact paysager de la cheminée pour ces habitants peut donc être qualifié d’important. Cet impact sera à minimiser par un habillage adapté des surfaces de la cheminée.”

On n’a pas fait autrement dans les pays de l’Est. Le Mur de la honte s’est effondré, les cheminées à “l’habillage adapté” pas encore, hélas.

5 A 500 m, que verra-t-on ?

“La cheminée ne sera visible que depuis certains points de vue spécifiques dans ce périmètre. Ces points de vue se trouvent en général au niveau des étages supérieurs d’immeubles ou dans l’axe des routes menant à la Sallaz.”

Pour éviter les “points de vue spécifiques”, il est donc préférable d’habiter dans les étages inférieurs des immeubles.

6 Un élément structurant

“La cheminée sera perçue comme un élément structurant vertical, se distinguant clairement des autres constructions du tissu urbain. L’effet structurant sera atténué par l’environnement par rapport à la cheminée de Pierre-de-Plan.”

Pour parler d’une cheminée qui, généralement, s’efforce d’être à la verticale, on y va de l'”élément structurant vertical”. Une telle définition, fait on ne peut plus professionnel. Si l’on comprend cette parabole, selon Saint-Tridel, la cheminée projetée sera moins moche que sa petite soeur de l’usine thermique de Pierre-de-Plan, parce que l’environnement, tout de vert habillé, la rendra presque jolie !

7 Le nez de Cyrano, un point de repaire

“L’impact de la cheminée pour l’observateur éloigné, situé sur ces points spécifiques, n’est pas négligeable. En ces points, le paysage urbain, caractérisé par une relative homogénéité des constructions actuelles (hauteur, volumes), sera marqué par la présence de la cheminée.”
Les gens qui voudront s’épargner la vue de l'”élément structurant vertical”, la cheminée pour nous autres, éviteront avec soin de s’arrêter aux points spécifiques. Ne serait-il pas opportun que ces points spécifiques soient désignés par des panneaux d’avertissement ?

Comment les auteurs peuvent-ils se satisfaire d’une constatation aussi floue : la “relative homogénéité” ? De très loin, le ChUV et la cheminée de Pierre-de-Plan insultent la délicate silhouette de la cathédrale. En prime esthétique, la cheminée de Tridel permettra de proclamer que Lausanne aura enfin le nez de Cyrano au milieu du visage. De plus, à lire la considération suivante, l’observateur bénéficiera d’un… “point de repère” :

“En effet, l’éloignement de l’observateur donne une vision large sur le tissu urbain de Lausanne et la cheminée ne représente plus qu’un élément secondaire du paysage et devient un point de repère.”

Suite aux interventions médiatiques répétées par lesquelles de l’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon relevait que “le rapport d’impact était ahurissant de contre-sens”, un article, tout à la louange de leurs auteurs a paru dans 24H, article intitulé : “Des consultants ont fait de l’écologie leur créneau. Et ça marche ! L’ASVF dirait plutôt que ça boîte.

Remarque : Le texte extrait du Rapport annuel de la Surveillance des prix est en italique. Les passages soulignés font l’objet des commentaires de l’ASVF, qui eux, sont en caractères romains.

Taxes d’évacuation des ordures ménagères

Sur la base de l’étude de l’an passé sur les prix et éléments des prix des déchets urbains ainsi que des connaissances acquises lors d’analyses concrètes, la Surveillance des prix a formulé des conditions nécessaires à une formation équitable des taxes d’évacuation des ordures ménagères. Elles ont déjà pu être appliquées à quelques cas. Pour l’avenir, il faut se demander, au vu des importantes surcapacités des usines d’incinération des ordures ménagères (UIOM) et de la mobilité croissante des déchets, si la construction d’une nouvelle UIOM est vraiment nécessaire.

L’ASVF observe ceci :

Malgré les surcapacités des usines existantes, le “Rapport final”, dans sa scandaleuse supercherie, ignore cette circonstance majeure et préconise la construction d’une UIOM vaudoise et d’une UIOM fribourgeoise, dépourvues toutes deux d’une indispensable relation ferroviaire.

La “mobilité croissante des déchets”, telle qu’elle est relevée par la Surveillance des prix, est volontairement rejetée par Tridel et Posieux, au détriment du Bien public. Le recourt au trafic combiné rail-route offre une flexibilité que l’on a volontairement ignorée pour des raisons qui mériteraient enquête.

Conditions pour des taxes d’évacuation des ordures plus équitables

En janvier, la Surveillance des prix a publié les résultats de son étude sur les prix et éléments de prix des déchets urbains. Les résultats publiés, principalement les constatations relatives aux surcapacités et au potentiel de baisse des coûts, ont suscité différentes réactions.

Ainsi, le combat pour l’amélioration de l’utilisation des UIOM s’est engagé. On peut plus concrètement citer des contrats entre l’arrondissement rural de Waldshut et les cantons de Zurich et d’Argovie relatifs à la reprise d’ordures ménagères allemandes. En général, les UIOM s’écartent de plus en plus de l’interdiction de brûler des déchets étrangers qu’elles se sont imposée. D’un autre côté, les milieux officiels mettent encore l’accent sur le fait que, jusqu’en l’an 2000, date à partir de laquelle, les décharges pour ordures ménagères seront interdites, de nouvelles UIOM devront être construites pour permettre de brûler tous les déchets qui peuvent l’être.

L’ASVF observe ceci :

La Surveillance des prix qualifie bien de “combat” les affrontements en cours sur l’opportunité de construire n’importe où et à n’importe quel prix, ou au contraire, de s’orienter vers des programmes mieux adaptés à la situation réelle. Quand on va dans le fond des choses, force est de constater que trop d’intérêts particuliers poussent à la construction abusive et demeurent sourds aux appels à la raison.

Les surcapacités existantes sont mises en évidence par la nécessité d’acheter des déchets hors les zones de desservance d’usines volontairement disproportionnées.

L’expression “les milieux officiels” ressort d’un pudique euphémisme. Il s’agit de l’OFEFP, qui n’en est plus à un abus de pouvoir près, et des partisans inconditionnels de Tridel et de Posieux.

De nombreuses communes ont reconnu l’existence d’un potentiel important d’économies au niveau des coûts de ramassage et de transport des déchets, suite à l’accent mis sur ce point dans l’étude précitée. Dans de nombreuses communes, cela a également abouti à des baisses de tarifs.

Au total, la Surveillance des prix salue l’engagement d’une discussion relative à ces taxes. Pour lui donner des impulsions supplémentaires, dix conditions pour la formation de taxes d’évacuation des ordures équitables et conformes à la surveillance des prix ont été formulées. Leur application assure, selon la Surveillance des prix, que la fixation de prix d’élimination équitables, exigée maintenant par les modifications de la loi sur la protection de l’environnement n’aboutira pas à des taxes insupportablement hautes et par conséquent également préjudiciables à l’environnement.

L’ASVF observe ceci :

A aucun moment, dans la supercherie du “Rapport final”, il n’est question d’un autre rapport, celui de la Surveillance des prix pour 1997. Les points qui suivent ont pourtant été clairement énumérés. Il est vrai, que parodiant le “on rase gratis” des comédies françaises, le conseiller municipal Tillmanns a déclaré devant le Conseil communal que les Lausannois seraient dispensés de payer des taxes poubelles. Serait-ce le cas aussi des 130 autres communes englobées dans le périmètre de Tridel ?

L’aspect inquiétant de cette circonstance, ce n’est pas la promesse hasardeuse telle qu’elle a été formulée, c’est surtout l’indication que les partisans de Tridel ne maîtrisent aucunement les études financières et sont incapables de publier des chiffres dûment contrôlables.

Les dix conditions

– Les usines d’incinération des ordures ménagères veillent à la meilleure utilisation possible de leurs installations. Si la quantité d’ordures de la zone attenante est trop faible, du matériel à brûler supplémentaire sera cherché dans un périmètre étendu – par une collaboration avec les UIOM ou les décharges avoisinantes. Ce n’est qu’ainsi que le cercle vicieux des taxes croissantes et des quantités de déchets décroissantes pourra être brisé. Les coûts d’exploitation résultant de surcapacités ne doivent pas être répercutés sur les consommateurs ;

L’ASVF observe ceci :

Rien dans ce que l’on peut connaître du projet Tridel ne répond à cet impératif.

– L’amortissement des installations d’incinération s’oriente sur la durée de vie effective des différentes parties des installations et tient compte d’éventuelles subventions des pouvoirs publics ;

– Les décharges poursuivent une politique de réserves et de provisions réaliste ;

– Des coûts supplémentaires découlant d’erreurs de planification et de gestion ne sont pas répercutées sur les taxes d’élimination des déchets. Les coûts d’exploitation résultant de surcapacités ou d’erreurs dans les achats de prestations étrangères peuvent être cités comme exemples ;

L’ASVF observe ceci :

Au vu des errements, des modifications successives, de l’incapacité à profiler Tridel, les taxes d’élimination des déchets seront converties en un véritable impôt.

– Les UIOM et les décharges publiques ainsi que les communes répercutent sur les taxes au plus les coûts nets des prestations d’élimination des ordures ;

– Les communes facturent leurs coûts d’élimination de manière équitable sur la base d’un tarif duquel ressort une relation claire entre la quantité de déchets produite et le niveau des taxes. Une facturation des coûts d’élimination des déchets sur la base de la quantité d’eau épurée ou de la valeur d’assurance immobilière ne remplit pas les critères de taxes équitables ;

L’ASVF observe ceci :

Les taxes poubelles seront-elles les mêmes pour l’ensemble des 131 communes vaudoises que Tridel devrait desservir ? La question se pose aussi concernant l’UIOM de Posieux, dans le canton de Fribourg. Une seule usine pour les deux cantons, implantée à Domdidier-Avenches, le trafic combiné rail-route, les conteneurs modulaires, apporteraient la réponse la plus souple et la mieux adaptée à ce problème important.

– D’éventuels bénéfices sur l’élimination des ordures réalisés par des entreprises financées par les pouvoirs publics reviennent aux usines elles-mêmes et pas au ménage public. Seule cette manière de faire permet d’éviter le prélèvement d’impôts indirects au moyen de taxes d’élimination des déchets. Il va de soi que les éventuels bénéfices réalisés seront restitués aux clients à la première occasion ;

L’ASVF observe ceci :

Tant pour Tridel que pour Posieux, rien n’est précisé à ce chapitre. A Lausanne, on peut craindre que les promesses de bénéfices réjouissants ne se transforment en déficits que les Vaudois devront éponger bien malgré eux.

– Dans un système de taxes basées sur le volume, les poids moyens des différents contenants seront périodiquement recalculés sur la base d’échantillons ;

– La répercussion sur les consommateurs de coûts étrangers à une période est interdite. Ainsi, par exemple, le préfinancement d’investissements visant à une amélioration future de la qualité de l’élimination doit être considéré comme allant à l’encontre du principe de causalité, le consommateur actuel ne devant supporter que les coûts en relation directe avec la quantité d’ordures livrée à l’élimination ;

– En résumé, la Surveillance des prix est d’avis que seuls les coûts découlant de prestations actuelles d’élimination et d’une gestion économique des entreprises participant à la chaîne d’élimination peuvent être répercutées sur les taxes.

Applications des nouvelles conditions aux cas concrets

Avec les cas traités durant l’année écoulée, la Surveillance des prix a pu transposer directement certaines des conditions précédemment citées à la politique des taxes. Trois cas sont présentés ci-après à titre d’exemples :

Association UIOM Thurgovie : l’association avait, en tant que représentante de l’UIOM de Thurgovie (à Weinfelden) dont la construction n’était alors pas encore terminée, augmenté les prix d’élimination des ordure avant la mise en exploitation de la nouvelle usine. La taxe par sac de 35 l. a passé, en février 1996, de fr. 1,98 à fr. 3,30. Un examen du calcul de ce prix a montré que celui-ci était basé sur une utilisation à venir d’environ 56 % des capacités de l’usine. La Surveillance des prix est d’avis, qu’en raison du principe de causalité, il n’est pas acceptable que les consommateurs aient à payer des frais d’exploitation résultant de surcapacités. Le Surveillant des prix a donc demandé aux représentants de l’association de fixer la taxe par sac de 35 l, sur la base d’une utilisation raisonnable de 80 % des capacités de l’usine au maximum à fr. 2,70 et de traiter, en cas de nécessité, également des déchets étrangers. Après de très longues hésitations, l’association a donné suite à cette demande et a fixé, dès le 1er janvier 1998, à fr. 2,70 la taxe par sac de 35 l.

Association pour le traitement des déchets dans le canton d’Uri : une annonce du public a attiré l’attention de la Surveillance des prix sur les taxes poubelles élevées du canton d’Uri. L’association pour le traitement des déchets dans le canton d’Uri fait brûler ses déchets dans l’UIOM de Horgen. Avec un prix de fr. 386 par tonne, cette usine appartient aux deux UIOM les plus chères de Suisse. A cette époque, un tel prix s’écartait effectivement considérablement de celui qui se serait formé en situation de concurrence. C’est pourquoi le Surveillant des prix a recommandé à l’association uranaise concernée de remettre au concours le contrat de livraison de déchets, de choisir l’offre la plus favorable et d’adapter en conséquence les taxes à la baisse. De plus, la Surveillance des prix a clairement dit qu’une association pour le traitement des déchets devait, dans ses décisions, non seulement poursuivre des buts écologiques mais également tenir compte des besoins des clients, tel que par exemple, celui de taxes d’élimination des ordures bon marché. L’association ayant obtenu de l’UIOM Horgen une baisse des taxes d’incinération à fr. 250 par tonne, elle a renoncé à remettre au concours le mandat d’incinération. Les taxes par sac ont donc baissé, au 1er octobre 1997, de 20 à 25 %. Pour un sac de 35 l. par exemple, les Uranais ne doivent payer plus que fr. 2,65 au lieu de fr. 3,30.

Tarif d’élimination des ordures ménagères de la commune de Kriens (canton de Lucerne) : en raison d’une annonce du public, le système de taxes d’élimination des ordures de la commune de Krienz a été analysé. Le niveau des taxes est fixé ici en fonction de la valeur d’assurance immobilière. La Surveillance des prix est d’avis qu’une telle tarification contrevient à une formation équitable des taxes puisqu’il n’est pas possible de déterminer une relation entre la valeur d’assurance immobilière et la quantité de déchets produits. C’est pourquoi la recommandation édictée demande une révision du système de prélèvement des taxes de manière à ce qu’un lien direct entre la quantité de déchets produits et le niveau des taxes apparaisse. Le canton de Lucerne a accepté cette recommandation et prépare actuellement des recommandations visant à élaborer un système équitable de taxes d’élimination des ordures.

Perspectives

L’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) ne conteste pas l’existence momentanée d’importantes surcapacités d’incinération en Suisse. A ce sujet, la Surveillance des prix soutient la position déjà exprimée selon laquelle, conformément au principe de causalité, les frais d’exploitation résultant des surcapacités ne doivent pas être répercutés sur les consommateurs. Les responsables de l’UIOM de Weinfelden, par exemple, ont déjà reconnu ce principe. De plus, la Surveillance des prix est d’avis que les coûts de transport ne sont plus un argument déterminant dans la planification de la distribution d’UIOM sur un petit territoire. En effet, les déchets peuvent aujourd’hui être transportés dans des conteneurs adéquats sans problème et à coûts réduits dans toute la Suisse. La distance en tant que facteur de coûts a donc perdu en importance.

L’ASVF observe ceci :

Le “Rapport final” est à nouveau confronté à ses contradictions, à la volonté de ses auteurs de privilégier avant tout Tridel, en abandonnant aux Fribourgeois “leur” UIOM de Châtillon-Posieux. Pour parvenir à cette situation de profits, et profitable aux constructeurs des deux usines, le rail a été rejeté avec une désinvolture révélatrice, les coûts de transports afférents abusivement alourdis. Le système des conteneurs modulaires n’a même pas pesé dans les évaluations tronquées de la Commission technique. L’ASVF constate avec satisfaction que son argumentation en faveur du transport combiné rail-route, associé à une usine commune aux deux cantons, ne procède pas d’une vision unilatérale, mais que, bien au contraire, un organisme fédéral va dans la même direction.

En ce qui concerne les capacités disponibles en l’an 2000, date à partir de laquelle les décharges seront interdites, les opinions de l’OFEFP et d’autres experts divergent considérablement. Selon les dernières prévisions de l’OFEFP de septembre 1997, en l’an 2000, les capacités pour le traitement d’environ 250 000 tonnes de déchets manqueront, rendant la construction de deux nouvelles UIOM nécessaire. Des experts mettent en doute ces prévisions qui se baseraient, tant en ce qui concerne la quantité attendue de déchets par habitant que les capacités d’incinération des UIOM existantes, sur des estimations très pessimistes. Plusieurs prévisions arrivent à la conclusion qu’il faut s’attendre, pour l’an 2000, à des surcapacités dans le domaine de l’incinération des ordures ménagères.

Un pronostic optimiste compte avec 1 430 00 tonnes alors qu’une prévision plus réaliste chiffre à 650 000 tonnes les surcapacités qui existeront, cela sans la construction de nouvelles UIOM. 11

Le premier scénario prend en considération 220 kilos de déchets à incinérer par habitant, une utilisation moyenne de toutes les UIOM de 105 % par rapport à la capacité nominale des installations ainsi qu’une capacité d’incinération dans les cimenteries de 400 000 tonnes. Les hypothèses suivantes sont à la base du deuxième scénario : 320 kilos de déchets à incinérer par habitant, utilisation de 105 % des UIOM et capacité de 300 000 tonnes dans les cimenteries. 12

L’ASVF observe ceci :

Le comportement de l’OFEFP est étrange. Office fédéral aux ordres du pouvoir politique, contrairement à la décision politique de n’accorder des subventions qu’à une seule nouvelle usine en Suisse romande, négligeant les recommandations politiques quant au recours au rail, l’OFEFP agit en toute souveraineté.

Il patronne l’élaboration du fallacieux “Rapport final”, le cautionne, et diffuse des communiqués triomphalistes. Il publie ses propres chiffres prospectifs des besoins en traitement des déchets, conteste ceux d’autres instances pour justifier la construction de deux nouvelles UIOM en Suisse romande.

En raison de telles divergences d’opinions entre les experts, la Surveillance des prix se demande s’il ne serait pas plus judicieux d’arrêter momentanément les projets de nouvelles UIOM poursuivis actuellement pour gagner ainsi le temps nécessaire à répondre à la question déterminante relative à l’estimation réaliste des capacités disponibles après l’an 2000. De la réponse à cette question dépend plus particulièrement l’attribution ou non par la Confédération et les cantons de subventions supérieures à 100 millions de francs aux nouvelles UIOM prévues. Du point de vue des futurs payeurs de taxes et en raison de la situation précaire des finances fédérales et cantonales, le Surveillant des prix est d’avis qu’il faut éviter de commettre des erreurs de planification semblables à celles qui ont été effectuées dans le domaine des hôpitaux et dont les conséquences sont actuellement supportées par le personnel, les assurés et les contribuables.

L’ASVF observe ceci :

La proposition d’une “remise à plat”, que recommande le Surveillant des prix, exprime l’opinion des milieux modérés et raisonnables. Il faut que cesse cette course aux UIOM pour laquelle les cantons de Fribourg et de Vaud sont entrés en compétition, compétition que les Fribourgeois sont en passe de gagner mais sans apporter une réponse convenable et rationnelle à l’élimination moderne, écologique et environnementale, des déchets. Si, par dérision, l’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon qualifie cette situation ultra-cantonaliste de “patriotisme des déchets”, il est dans ses objectifs politiques de demander l’ouverture d’une enquête appelée à jeter quelques lumières sur les motifs, obscurs pour l’instant, qui ont poussé les appareils administratifs à défendre des projets si manifestement entachés d’intérêts particuliers.

Le comportement de l’OFEFP, et plus particulièrement de son chef, M. Philippe Roch, vaut à lui seul une très sérieuse remise à l’ordre politique. Il n’est pas acceptable qu’un organisme administratif s’arroge autant de pouvoir et prétende, du même coup, savoir mieux que les autres. L’affaire du “Rapport final” est une supercherie qui insulte le pouvoir politique tant on a si manifestement cherché à le tromper.

La conclusion du rapport annuel de Monsieur Prix s’applique on ne peut mieux à Tridel qui se révèle être, de jour en jour, davantage une affaire Tridel qu’un projet.

Indépendamment de la réponse actuelle à la question de la nécessité de construire des UIOM supplémentaires, la Surveillance des prix s’appuiera à l’avenir également sur le principe selon lequel les coûts résultant de surcapacités ne doivent pas être répercutés sur les consommateurs.

Lausanne, juin 1998

Les notes 11 et 12 sont données à la page suivante

11) Cf Fredi Flügel, in. dipl. ETH “Prognosen zur Kehrichtentsorgung im Jahr 2000 – Eine Replik und Ergänzung zur Stellungahme der Abteilung Abfall des BUVAL zu Handen des Verwaltungsgeristes des Kt Bern in Sachen Schwelbrennenanlage Thun vom 17 September 1997”.

12) Il faut savoir à ce sujet, qu’aujourd’hui déjà, dans le canton de Zoug, seulement 145 kilos de déchets sont incinérés par habitant. L’OFEFP relativise ce chiffre qui correspond uniquement aux ordures ménagères du service communal de ramassage.
En raison d’importants coûts de triage, les industries et les arts et métiers livrent une grande partie de leurs déchets directement à des usines extérieures au canton, ce qui fait disparaître ces déchets de la statistique du canton de Zoug. Selon l’expert Fredi Flügel, l’utilisation d’une UIOM à 120 %, par rapport à sa capacité nominale, est par ailleurs réalisable. De son côté l’OFEFP part de la quantité de déchets actuelle de 350 kilos par habitants ainsi que de la capacité nominale d’incinération puisque, à son avis, l’exploitation d’une usine au-dessus de sa capacité peut causer d’importants dommages et coûts. Par ailleurs, les estimations de capacités de l’OFEFP ne tiennent pas compte des capacités des cimenteries et des réserves de capacités politiquement bloquées. En 1996, selon les données de l’OFEFP, 150 000 tonnes de déchets ont été incinérées dans les cimenteries. En ce qui concerne la prise en considération des cimenteries dans la planification des capacités des UIOM, l’OFEFP est d’avis qu’une augmentation à 300 000 tonnes des quantités de déchets brûlés dans les cimenteries ne signifie pas un dégagement identique des capacités des UIOM puisque les déchets brûlés dans ces deux catégories d’usines ne coïncident que rarement.

AVANT DE CONSTRUIRE
DE NOUVELLES UIOM

REFLECHISSONS !

DANS SON RAPPORT ANNUEL

Monsieur Prix tire
la sonnette d’alarme

L’ASVF en commente les passages
les plus significatifs

Documentation de l’Association pour la Sauvegarde du Vallon du Flon

Les alternatives au site de Tridel

dans le Vallon du Flon

L’argumentation de l’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon (ASVF), ne se borne pas à dire “allez planter Tridel, ailleurs”. L’ASVF a étudié diverses alternatives, telles que :

Délocalisation

Une seule usine pour deux cantons

Une solution écologique et économique

Documentation de l’Association pour la Sauvegarde du Vallon du Flon
Délocalisation

La construction d’une nouvelle usine d’incinération dans un autre site que celui du vallon du Flon présente de nombreux avantages non négligeables. Le site à choisir doit être accessible par rail et par route si possible sans traverser de villages .

Un tel site existe, il a même été envisagé comme site de réserve par les projeteurs de Tridel, c’est la zone industrielle d’Eclépens desservie par le rail et par une route reliée à l’autoroute sans traversée de villages.

Les conditions de fondations d’une usine sont bonnes et il n’y aurait pas de plus-values dues à un mauvais emplacement.

Un tel choix entraînerait des économies non négligeables pour l’usine vaudoise en effet on pourrait économiser toutes les plus-values constatées pour Tridel, soit un investissement diminué de fr. 126 millions environ, dans l’état des finances cantonales et communales c’est une somme qui paraît non négligeable.

Une seule usine pour deux cantons

Les surcapacités engendrées par la construction de deux usines cantonales pour Vaud et Fribourg montrent qu’il serait raisonnable de ne mettre en oeuvre qu’une usine pour les deux cantons.

Elle devrait être un peu plus excentrée que celle d’Eclépens, mais disposer des mêmes conditions d’accessibilité. Le site de Domdidier pourrait parfaitement convenir dans ce cas.

Il en résulterait une économie globale d’investissement de plus de fr. 200 millions à partager entre les deux cantons.

Ainsi le canton de Vaud bénéficierait d’une double économie celle due à la délocalisation et celle résultant de la construction d’une seule usine, la diminution des investissements vaudois serait alors supérieure à fr. 226 millions.

En ce qui concerne le canton de Fribourg, la diminution des investissements serait supérieure à fr. 100 millions.

Remarque : Ces valeurs ont été établies sur la base du choix de deux usines d’une capacité de 100’000 t/an ressortant des résultats du rapport de la commission technique. On sait depuis que Fribourg a réduit la capacité de son usine pour diminuer ses investissements et par là le coût de l’incinération des déchets.

Première conclusion
Le seul choix de l’une ou l’autre de ces solutions permettrait de diminuer les investissements et par conséquent les coûts d’incinération dans des proportions considérables. Mais il existe au moins une autre solution beaucoup plus écologique et très certainement plus économique.

Une solution écologique et économique

En examinant les diverses solutions possibles pour éliminer les ordures ménagères l’ASVF s’est particulièrement intéressée au tri et au recyclage tel qu’il est pratiqué à :

l’Usine Sorval, de Châtel-Saint-Denis.
qui traite 45 000 t/année
pour 180 communes vaudoises et fribourgeoises

Une fiabilité démontrée

Les usines de Tridel (Vaud) et de Posieux (Fribourg), telles qu’elles sont projetées, envisagent, hors de tout autre procédé, l’incinération globale de toutes les ordures ménagères. Malgré l’évolution technologique dans le traitement des ordures, les concepteurs de Tridel se sont toujours refusés à envisager des procédés novateurs.

La démonstration en a pourtant été faite, non loin de Lausanne. Cette réponse moderne au traitement des déchets a fait ses preuves ; elle est même rentable.

SORVAL à Châtel-St-Denis

SORVAL, société privée, créée il y a une dizaine d’années, pour traiter les déchets des communes voisines, n’a jamais touché de subventions, ce qui ne l’empêche pas d’être parfaitement rentable.

a. Sorval fonctionne sur le principe d’un tri poussé des déchets ménagers en vue de la récupération et du recyclage optimalisés.

b. SORVAL traite environ 45 000 tonnes/an d’ordures pour environ 180 communes situées aussi bien dans le canton de Fribourg que dans le canton de Vaud.. Le taux de mise en décharge ou d’élimination, après les opérations de tri, était de 20 % seulement. C’est dire l’importance du volume recyclé par rapport au solde encore à traiter.

c. Pour se conformer aux prescriptions fédérales, la décharge actuellement en service, qui reçoit encore le solde des ordures, sera fermée en l’an 2000. A partir de ce moment, ce solde de 20 % sera traité par un procédé définitif d’élimination.

Remarque :Il faut dire que ce taux maximum n’est plus tout à fait valable actuellement après l’entrée en vigueur des nouvelles lois sur le traitement des ordures ménagères.

d. De nombreux postes de travail ont été créés par le type de fonctionnement propre à SORVAL, soit une quarantaine à l’usine même correspondant à l’équivalant d’un poste par 1000 tonnes traitées, sans compter les postes de travail nécessaires dans les usines spécialisées qui recyclent les matériaux triés. L’aspect conjoncturel de cette procédure technique est loin d’être négligeable.

e. Les usines du type de la Sorval sont parfaitement rentables ; elles ne coûtent rien à la collectivité.

f. Les techniques de recyclage sont évolutives et réservent un large avenir ouvert aux possibilités nouvelles de récupération.

g. Les usines du type SORVAL sont de petites dimensions ; leur délocalisation flexible évite le coût financier, social et environnemental d’une usine dont les proportions exagérées sont soumises au triomphalisme partisan, au constructivisme centralisateur.

De quelques autres avantages

a. Une part non négligeable du biogaz (méthane) est récupéré à SORVAL, par la fermentation des déchets déposés dans sa décharge encore ouverte.
Par la suite, il sera possible de récupérer le biogaz avant l’élimination ultime des déchets restants en prévoyant une installation intermédiaire.

b. Une réponse positive est donnée à l’élimination des gaz délétères difficiles à épurer. Le tri élimine la majeure partie des plastiques et autres déchets dont la combustion dégage la plupart des émissions toxiques. Avantages écologiques

La production de dioxines, par exemple est réduite à sa plus simple expression. Les gaz émis par l’usine d’incinération sont presque propres et sont diminués de plus de la moitié par rapport à la solution du tout à l’incinérateur.

c. Le pouvoir calorifique des déchets trié est sensiblement plus élevé que celui des ordures en vrac.

d. Le tri maximal en usine ne contraint plus les usagers à faire ce travail que les partisans de Tridel cherchent à faire passer pour une vertu civique.

Observation : il est intéressant de noter que la loi sur la gestion des déchets du 13 novembre 1996 poursuit le but suivant :”Afin d’accomplir les tâches qui leur incombent, les communes établissent un règlement relatif à la gestion des déchets prévoyant au moins la collecte des déchets valorisables.” Cette condition est parfaitement remplie par la procédure de traitement de SORVAL. En revanche, les méthodes voulues pour TRIDEL sont incomplètes ; seule une faible partie de déchets valorisables est ainsi récoltée.

A y bien réfléchir

La solution retenue par la Coordination intercantonale romande pour les nouvelles UIOM, responsable d’avoir élaboré un ahurissant “Rapport final”, serait de construire les usines de Posieux (Fribourg) et de Tridel (Vaud), redimensionnées chacune à 100’000 tonnes annuelles traitées par l’incinération totale.

Si le tri maximal assuré à SORVAL était appliqué dans la situation des “usines patriotiques” que l’on cherche à imposer aux populations vaudoise et fribourgeoise, son résultat se traduirait, selon un rapide calcul, de la manière suivante :

a. Les 200 000 tonnes/an intercantonales à éliminer seraient ramenées à 100 000 tonnes, quantité que l’usine genevoise des Cheneviers traiteraient à l’avantage de toutes les collectivités.

b. Quelque 100 postes de travail dans les usines de tri localisées seraient ainsi créés, à raison d’un poste pour 1000 tonnes/an.

c. Paradoxe de taille : sans frais pour la communauté, la méthode de SORVAL pourrait-être aisément appliquée au Tridel actuel. L’usine d’incinération encore en fonction serait suffisante si l’on édifiait une usine de tri raisonnablement dimensionnée et à frais réduits.

Voici pourquoi : l’UIOM actuelle de Lausanne est capable d’incinérer 58’000 t/an. Après tri du type SORVAL, et ses effets réducteurs, il serait possible avec la capacité déjà existante, aujourd’hui, de traiter les 100’000 t./an de déchets programmées dans le projet Tridel, paramètre qui dénie sa réalisation ridicule et coûteuse, cruellement dommageable pour l’environnement sylvestre et habité.

Observation : ce type d’usine rentable pourrait être construite et exploitée par des privés. Les coûts de traitement des déchets s’en trouveraient diminués en proportion, la pollution réduite à des valeurs plus tolérables.

Une nouvelle conception

1 Situation avant 1997

1. Le principe de base appliqué par cette société était de trier les déchets au maximum de manière à en mettre le minimum en décharge. SORVAL arrivait ainsi à recycler jusqu’à 80 % des déchets traités. Dans cette quantité figurait une part de 15 à 20 % qui était conditionnée pour servir de combustible destiné à la fabrication du ciment. On relèvera que ce type de production était parfaitement licite et sans danger. Pourquoi ? Parce que les fours à ciment fonctionnent à 2 000° C. A cette température, tous les éléments nocifs sont détruits et minéralisés. Les gaz de combustion sont donc propres et non polluants.

2. La mise en décharge locale et contrôlée des éléments non recyclables assure la récupération du biogaz par le moyen de tuyaux d’aspiration des gaz de fermentation. Ce biogaz fournit l’énergie calorique pour la production d’électricité. Après la fermeture légale de la décharge, l’exploitation du biogaz pourra se poursuivre pendant encore une dizaine d’années.

2. Situation depuis 1997

Deux circonstances ont obligé SORVAL à modifier son processus :

1. L’interdiction de la mise en décharge qui entre en vigueur dès l’an 2000.

2. La loi sur le traitement des déchets du 13 novembre 1996 qui a été mise en application dans le courant de 1997. Cette loi interdit fort injustement “l’utilisation des déchets pour alimenter les fours à ciment” ; elle n’établit aucune différence entre l’incinération sans pollution à 2 000° C et l’incinération ordinaire à environ 900° C.

3. A la température de 990° C, les gaz nocifs se dégagent essentiellement de la combustion des matières plastiques. Les filtres, même les plus perfectionnés, ne les éliminent que très partiellement.

3. L’opération sacs jaunes

Ces modifications importantes ont contraint SORVAL à revoir ses techniques. SORVAL collectait déjà séparément, verres, papiers cartons, tous matériaux valorisables, qui représentaient environ 30 % des-déchets totaux.

L’expérience du tri complet des ordures a démontré que la moitié du solde, soit 35 %, était constituée par toutes les ordures récupérables et recyclables. Sorval a demandé alors aux usagers de déposer ces matières en vrac dans des sacs de couleur jaune afin qu’elles soient collectées séparément.

Contenu type d’un sac jaune : bouteilles, flacons et récipients plastiques, boîtes de conserve rincées, boites de boissons, barquettes en aluminium, récipients métalliques, bombes aérosols vides, les papiers propres et les emballages de carton, en particulier ceux qu’on ne peut pas mettre en liasse pour les poser sur le trottoir.

4. Tri et bonne valorisation

Afin de livrer aux recycleurs des matériaux débarrassés des corps étrangers, la précision du tri entre en jeu. C’est la condition première d’un recyclage hautement valorisant de chaque sorte de matériaux traitée séparément. Le tri s’effectue sur des matériaux relativement propres qui ne dégagent pas d’odeurs désagréables. Ce tri est donc plus facile que précédemment quand l’on triait les ordures dans leur totalité. En outre la concentration des matières recyclables en un seul lieu rend les possibilités de valorisation plus intéressantes.

Cette manière de procéder présente de nombreux avantages

5. Les avantages financiers

a. Résolument moins coûteuse que l’incinération globale, la collecte séparée des matières plastiques et métalliques, leur tri et leur recyclage bénéficiaire, abaisse sensiblement le prix unitaire de la tonne traitée.

b. Les déchetteries pourraient être supprimées grâce aux sacs jaunes du type SORVAL Elles coûtent fort cher aux communes. En effet, la présence d’un personnel formé est indispensable pour procéder à la juste répartition des déchets amenés par les usagers. La filière “sacs jaunes”, le tri en usine plus précis, fournissent la bonne réponse économique.

c. D’importantes économies d’investissements sont réalisables. Une usine de tri, telle que SORVAL, coûte environ 20 millions de francs, alors qu’une grande usine d’incinération coûte au moins 170 millions de francs sous réserve de conditions favorables à sa construction. On le rappelle : le tri préalable réduit les quantités à incinérer de quelque 50 %, opération qui se solde par un tonnage de scories réduit lui aussi, d’où des économies d’investissements répétées.

d. Une usine de tri crée un emploi par 1000 tonnes/an triées, opération assurée par des employés sans formation particulière, soit la catégorie la plus difficile à reclasser, actuellement.

En résumé les économies à réaliser avec cette méthode sont considérables : on pourrait éviter de construire une nouvelle usine d’incinération, on diminue dans de fortes proportion le coût du traitement à la tonne et on recycle le maximum de déchets, en étant ainsi parfaitement conforme aux lois.

6. Les sacs jaunes : leurs résultats

La collecte des verres et papiers telle qu’elle se fait actuellement doit se poursuivre sur les mêmes bases. A partir de ce principe, on continuera à raisonner uniquement sur les déchets normaux en tenant du traitement globalisé comparé à l’apport des sacs jaunes, en prenant en compte un total de référence de 100’000 tonnes par année.

Le cas de TRIDEL

Incinération globale : 100 000 t./an

Production de scories : 25 000 t./an

Procédé SORVAL et sacs jaunes

Incinération après tri 50 000 t./an

Production de scories 10 000 t./an

Remarque : les scories diminuent dans une plus grande proportion que les matériaux à incinérer car on élimine les éléments qui laissent beaucoup de résidus après incinération.

Ces valeurs sont intéressantes à plus d’un titre, tout d’abord dans le coût du traitement des déchets :

Actuellement, le tri des sacs jaunes correspond dans son prix brut, avant bénéfice, aux 70 % du coût de l’incinération. Cette proportion pourrait-être même abaissée par la mise en oeuvre d’une usine de tri moderne.

En partant d’une base réaliste d’un coût d’incinération de fr. 180.- par tonne, on établira le calcul suivant :

Le cas Tridel

Incinération : 100 000 t. à fr. 180.- / t. fr. 18 000 000.-

Solution avec tri et sacs jaunes :

Incinération : 50 000 t. à fr. 180 .- / t. fr. 9 000 000.-

Tri des sacs jaunes : 50 000 t. à fr. 126.- / t. fr. 6 300 000.-

Total du coût annuel : fr. 15 300 000.-

L’économie à réaliser sur ce poste est donc de 2,7 millions par année soit : 15 %

Pour le traitement des scories la différence est encore plus importante :

Cas de TRIDEL

Scories: 100 000 t. fois 25 % = 25’000 t./an

Solution avec le tri et les sacs jaunes

Scories : 50 000 t. fois 20 % = 10 000 t./an

Dans ce cas l’économie à réaliser est importante. Elle est de 60 %.

Observation no 1 :

On ne connaît pas encore le coût à la tonne de la stabilisation des scories pour leur mise en dépôt dans les décharges spécialement prévues à cet effet ; il est donc difficile de supputer un prix sans risque de commettre des erreurs importantes.

Observation no 2 :

Il convient de noter que le projet TRIDEL a, sauf erreur, été conçu avant la mise en vigueur des nouvelles lois qui imposent la stabilisation des scories. Ce point important reste à contrôler. Cette stabilisation appelle certainement des installations coûteuses non comprises dans le prix du projet ; elles n’ont probablement pas été mises à l’enquête.

Observation no 3 :

Les capacités assez réduites de SORVAL, sa pleine exploitation, son absence de liaison avec le rail, conduisent à trouver une autre possibilité. Elle sera recherchée ailleurs par la construction d’une usine de tri des sacs jaunes en parallèle avec la construction d’une usine d’incinération aux proportions adaptées aux tonnages encore à traiter, reliée au rail et hors de toute zone environnementale dommageable.

Observation no 3 :

La solution idéale après tri serait de détruire le solde des ordures par pyrolyse à environ 2000 0 C, ce qui minéralise tout et ce qui détruit tous les gaz nocifs. On aurait réalisé dans ce cas la solution totalement écologique pour l’élimination des déchets ménagers.

Conclusions

Les avantages d’une telle solution :

1. Ressources financières suffisantes grâce au recyclage.

2. Proportions réduites des usines d’incinération.

3. Délocalisation flexible par petites unités pour le tri .

4. Gigantisme d’une usine d’incinération centraliste évité.

5. Investissements financiers compatibles avec l’état des trésoreries publiques.

6. Pollutions maîtrisées, voire éliminées.

7. Nuisances environnementales écartées.

8. Un poste de travail créé par 1000 t. triées.

9. Valorisation énergétique optimisée.

Ces avantages sont suffisamment importants pour adopter cette méthode moderne, économique et écologique.

Lausanne, juin 1998
ASVF

Information aux autorités politiques communales et cantonales
faite en 1998

Liste des dossiers

Cahier 1 Introduction “Une affaire”
Dossiers cah1tit et cah1txt

Cahier Les supercheries du rapport final
Dossiers cah2tit et cah2txt

Cahier 3 Huit plus-values oubliées ou méconnues
Dossiers cah3tit et cah3txt

Cahier 4 Des permis contestés
Dossiers cah4tit et cah4txt

Cahier 5 Les insultes de Tridel
Dossiers cah5tit et cah5txt

Cahier 6 Avant de construire : Réfléchissons
Dossiers cah6tit et cah6txt

Cahier 7 Les alternatives à Tridel
Dossiers cah7tit et cah7txt
CONSIDERATIONS PREALABLES

On ne comprend pas l’acharnement des partisans de Tridel, comme ceux de Châtillon-Posieux à vouloir “leur” UIOM respective. Le Bien public devrait appeler les solutions les moins coûteuses, les plus performantes.
Au contraire, sous prétexte de servir la collectivité, on en oublie ce principe, voire même l’objectif. Quel est-il cet objectif ? C’est de parvenir à maîtriser l’élimination des déchets au plan national pour ne plus recourir aux mises en décharge d’éléments nuisibles à l’environnement, à la santé publique.

L’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon (ASVF) prétend le démontrer aujourd’hui, Tridel est bien davantage une affaire qu’un projet. L’ASVF invite nos élus politiques à en reprendre le contrôle.

LES OBJECTIFS DE L’ASSOCIATION
POUR LA SAUVEGARDE
DU VALLON DU FLON (ASVF)

1 PREMIER OBJECTIF : ATTIRER L’ATTENTION

Le présent argumentaire, constitué de sept cahiers, dont un de présentation, attire l’attention, des élus politiques, des citoyens et des citoyennes responsables de ce canton, interpellés par Tridel. L’ASVF dénonce le caractère volontariste et dogmatique de ce projet, ses coûteuses inconnues techniques et financières, ses nuisances écologiques.

L’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon, malgré sa désignation, ne se borne pas à défendre les 25 000 habitants (le cinquième de la population lausannoise) des quartiers que Tridel menacerait de sa proximité, à exiger, en leur nom, le retour en zone verte légalisée de leur proche environnement. L’ASVF porte le débat sur le plan cantonal ; son objet est d’importance cantonale.

L’ASVF s’est officiellement constituée, à Lausanne, le 24 septembre 1994. A la clôture de la mise à l’enquête du plan partiel d’affectation destiné à légaliser l’implantation en site urbain de Tridel (Traitement par Recyclage et Incinération des Déchets Lausannois), ouverte du 1er au 30 septembre 1994, l’ASVF déposait 420 oppositions. Au début de cette année, plus de 500 oppositions ont été formulées quand la Municipalité de Lausanne a précipitamment accordé d’une manière unilatérale un permis de construire à Tridel.

2 DEUXIEME OBJECTIF : UNE MEILLEURE INFORMATION

Inviter les milieux politiques à exiger une information suffisamment transparente pour qu’elle soit comprise de tous et dont les données soient vérifiables. Pour l’instant, les milieux politiques habilités aux prises de décisions, n’ont guère été consultés. La carence d’une information objective se traduit par la délivrance de communications laudatives et par la publication d’un “Rapport final”, dont l’ASVF dénonce le caractère de solennelle supercherie.

3 TROISIEME OBJECTIF : INVITER LE GRAND CONSEIL A SAUVEGARDER SES PREROGATIVES

L’ASVF suggère à Mesdames et Messieurs les Députés au Grand Conseil de demander, par voie de motion, ou par toute autre démarche :

a La constitution d’une commission d’enquête parlementaire afin que toute la lumière soit faite sur l'”affaire Tridel” et éviter en de plus graves proportions, une nouvelle “affaire de l’Hôpital de Sully”.

b La suspension immédiate des études en cours, négociations et passations de marchés.

c Le gel des dépenses financières afférentes.

d Le contrôle parlementaire des opérations destinées à assainir la gestion cantonale du traitement des déchet, à la rendre transparente.

e L’élaboration d’un rapport complet, par cette même commission, rapport qui portera sur les responsabilités personnelles et causales des acteurs de Tridel, sur leur politique-écran qui a fait, d’un projet erratique et manifestement mal maîtrisé, une affaire Tridel, une nébuleuse Tridel.

4 QUATRIEME OBJECTIF : LA DEFENSE DES CONTRIBUABLES

Tôt ou tard, les charges fiscales supplémentaires menaceront, les contribuables vaudois des 131 communes prises dans les mailles du périmètre d’exploitation que ce soit, par l’augmentation des impôts, ou par des taxes poubelles prohibitives. Tel que le plan financier de Tridel a été esquissé au travers d’estimations contestables, les contribuables vaudois n’échapperont pas.

5 CINQUIEME OBJECTIF : PROPOSER LES ALTERNATIVES DE L’ASVF

Le projet ne saurait être que lausannois. Il doit présenter davantage de souplesse géographique, être exempt d’inconvénients écologiques majeurs, reposer sur des données financières maîtrisées et compatibles avec l’état des finances publiques.

Raisons pour lesquelles, l’ASVF soutient le concept d’une usine intercantonale implantée sur les terrains industriels d’Avenches-Domdidier ou, seconde alternative à Tridel, sa délocalisation dans la région d’Eclépens.

Ces deux variantes ont l’avantage de recourir au transport combiné rail-route assorti des équipements modulaires afférents. Ce qui n’est pas le cas, ni de Tridel, ni de Châtillon-Posieux, dans le Canton de Fribourg.

L’ASVF part du point de vue que l’incinération globale n’est pas nécessairement la seule et meilleure solution ; le tri préalable, la récupération, réduisent singulièrement les procédures finales et dégagent les solutions financières optimales, les solutions techniques les plus sécurisantes.

Une décision politique hautement souhaitable :

Il serait hautement souhaitable qu’une expertise conduite par un organisme, à la compétence reconnue, hors de l’influence des milieux favorables, à Tridel procède à :

– La remise en perspective objective des sites d’Aclens et Eclépens, officiellement qualifiés de “prioritaires” mais écartés au profit du seul projet lausannois.

– La prise en considération des possibilités combinées rail-route qui, en Suisse et à l’étranger, connaissent des applications rationnelles et économique. Le Canton de Thurgovie a planifié le traitement des déchets en fonction du principe intermodal rail-route. D’autres cantons ont opté pour des orientations semblables.

– L’étude comparative des techniques alternatives de recyclage et d’élimination des déchets, quitte à écarter le procédé préalablement choisi, et parvenir ainsi, à des performances supérieures, à des coûts financiers plus raisonnables.

– L’élaboration d’une politique d’appels d’offres conforme à l’ouverture des marchés publics.

6 SIXIEME OBJECTIF : LA SAUVEGARDE DU “POUMON VERT”

Dans notre Pays, Sauvabelin demeure l’un des rares sites forestiers que l’on peut encore qualifier de poumon vert urbain. Ce serait faire injure aux Lausannois que d’y porter atteinte, de diminuer en proportion leur qualité de vie, de ternir la réputation de la ville.

7 SEPTIEME OBJECTIF : OBTENIR GAIN DE CAUSE

Dans la perspective d’une consultation populaire, étendue au canton si besoin est, par la voie du droit auprès d’instances successives de recours, l’ASVF entend obtenir gain de cause. Les oppositions déposées lors de la mise à l’enquête du plan partiel d’affectation, puis lors de la délivrance précipitée et intempestive du permis de construire par la Municipalité de Lausanne, exercent un salutaire effet retardateur. Il est encore temps d’envisager des projets plus raisonnables, générateurs de meilleures solutions.

Avec un optimisme, peu en rapport avec l’importance de l’objet, le calendrier officiel a prévu des échéances qui sont, aujourd’hui, largement dépassées. Par ses oppositions légales, l’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon a

donné du temps au temps.

1 Le canton ne se verra pas imposer un Tridel tout emballé et clef en main.
2 Les délibérations politiques se dérouleront normalement.
3 L’information, revue, corrigée, rendue plus objective, sera mieux communiquée.
4 Des projets plus réalistes verront le jour.
5 Les communes auront leur mot à dire, les contribuables aussi.

Ne pas réagir :

1 C’est admettre que les partisans à n’importe quel prix de Tridel parviennent à leurs fins :

a Echapper au contrôle du pouvoir politique délibérant.

b Imposer un projet qui s’identifie davantage à une nébuleuse, à une affaire, qu’à un concept rigoureusement structuré.

c Sacrifier au “patriotisme cantonal des déchets” qui voile d’autres intérêts.

2 C’est admettre le caractère dangereusement négatif, illogique et dommageable,d’une partie essentielles de la planification cantonale du traitement des déchets. Cette planification a été élaborée par-dessus la tête des 131 communes, englobées qu’elles sont, dans un périmètre de desservance trop visiblement favorable aux seules conceptions lausannoises.

3 C’est admettre la politique écolo-énergétique de la Ville de Lausanne pratiquée au détriment des collectivités vaudoises.

4 C’est admettre la soumission des communes interpellées, qu’elles plient sous de nouvelles charges fiscales, résultant du flagrant déséquilibre financier de Tridel, situation d’autant plus inacceptable en raison de l’état des trésoreries publiques.

5 C’est admettre la mauvaise formulation volontaire du projet, l’information occultée, afin d’éviter le dialogue et les objections dérangeantes de la part du pouvoir politique délibérant.

6 C’est admettre les charges démesurées générées par :

– Les imprécisions du projet, compte tenu du but premier, celui de la destruction des ordures ménagères.

– Un environnent urbain dont la protection est méprisée.

Les cahiers de l’ASVF

On trouvera à la suite les sommaires des cahiers que l’ASVF soumet à l’attention des lecteurs.

Le premier cahier de l’ASVF :

UNE TENTATIVE DE CONCILIATION FÉDÉRALE
QUI TOURNE COURT

LES SUPERCHERIES D’UN “RAPPORT FINAL”

Il convient de le rappeler une fois de plus : la décision fédérale de ne subventionner qu’une seule usine entre les cantons de Vaud et de Fribourg appelait logiquement une solution médiane qui réponde mieux à la globalisation du traitement des déchets, à des soucis d’économie, à des considérations environnementales, au recours au trafic combiné rail-route.

Devant l’entêtement “patriotique” manifesté par les deux cantons en cause, décidés quoiqu’il en coûte aux contribuables, d’édifier chacun leur propre usine, l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) a réuni une Commission technique formée des représentants des Cantons de Vaud, Genève et Fribourg, et ceci, pour parvenir à la globalisation souhaitée.

Tout au contraire, cette Commission technique est parvenue à produire un “Rapport final” qui se révèle être une solennelle supercherie. Cette évaluation pseudo-scientifique conclut à justifier la construction d’une UIOM dans chacun des deux cantons en concurrence.

La contre-analyse de l’ASVF

Sous la direction de l’ingénieur civil EPFL Claude Monod, actuellement président de l’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon, les ingénieurs, membres du Comité de l’ASVF, se sont livrés à une analyse approfondie du “Rapport final”. Ils ont mis à jour les procédés dont on a usé aux fins de parvenir à ces effarantes conclusions : la construction de deux usines d’incinération. Une fois de plus, le pouvoir politique délibérant a été placé devant le fait accompli.

Par la publication d’un communiqué, l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage est même parvenu à donner quelque crédit à cette troublante opération. On cite :

“Les conseillers d’Etat des cantons de Fribourg, Vaud et Genève ainsi que le directeur de l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEPF) ont dégagé une solution (souligné par l’ASVF) pour l’incinération des déchets urbains des trois cantons concernés : il s’agit à la fois d’utiliser les capacités des usines existantes et de mettre en place un réseau d’usines d’incinérations judicieusement (souligné par l’ASVF) réparti en Suisse romande.”

“L’ordre de priorité pour la construction des deux nouvelles usines dépendra de plusieurs facteurs, tels que l’opportunité politique, l’état des procédures (souligné par l’ASVF) ainsi que les garanties de la Confédération en matière de subventions. Dans un premier temps, il est donc important que les études relatives à ces deux projets se poursuivent rapidement (souligné par l’ASVF).
De “petites phrases” révélatrices

La publication du “Rapport final” s’est assortie de petites phrases révélatrices :

“Les décisions politiques ne tarderont pas à emboîter le pas aux estimations techniques”.

Cette déclaration péremptoire appelle de la part de nos responsables politiques une interrogation étonnée. Elle ressort des commentaires triomphalistes qui escortaient le “Rapport final”. En d’autres termes, les auteurs responsables du “Rapport final” considèrent les politiques élus par les citoyens et citoyennes de ce canton pour quantité négligeable, qu’il est aisé de désinformer, de distraire de leurs compétences en matière de contrôle et de décision.

“Cette réévaluation nous a donné une nouvelle légitimité sans laquelle on ne peut plus rien faire en matière politique”.

Ainsi s’est exprimé le conseiller d’Etat descendant de charge Daniel Schmutz. Manifestement, Daniel Schmutz a été abusé par ses services. A aucun moment, le “Rapport final” n’a fait l’objet d’un aval politique au niveau fédéral. Il est le produit de connivences entre les cadres des seuls appareils administratifs.

“Nous avons la garantie fédérale”

Le conseiller municipal lausannois Tillmanns répand cette information sans s’être donné la peine de vérifier s’il ne brandissait pas, bien malgré lui, un faux diplôme.

Le refus de la confrontation

Dans un premier temps, et au premier état de sa contre-analyse, L’ASVF avait invité la Commission technique, les responsables du traitement des déchets dans les cantons interpellés à une comparaison objective des données réunies dans le “Rapport final” pour les confronter, dans la sérénité, aux observations, aux objections, à la mise aux chiffres produits par l’ASVF, tous éléments regroupés dans sa contre-analyse.

Cette demande de confrontation technique a été éludée par les auteurs, responsables du “Rapport final”.

Le deuxième cahier de l’ASVF :

HUIT PLUS-VALUES OUBLIEES OU MECONNUES

Les partisans du projet Tridel se retrouvent essentiellement dans les services administratifs du Canton de Vaud et de la Commune de Lausanne.

Ils continent à affirmer que l’implantation de Tridel dans le Vallon du Flon ne sera pas plus onéreuse qu’ailleurs.

On sera d’accord avec cette affirmation si, à leur exemple, on feint d’ignorer huit plus-values essentielles.

La facture “égarée” s’élèvera à 126 millions environ

Pour l’amortir en vingt-cinq ans, les intérêts annuels se monteront à 8,19 millions

Par oubli ou par ignorance, on aura donc dépensé 204,75 millions

Le prix unitaire de l’incinération subira une plus-value par tonne de 58,50 fr.

Vaut-il la peine de construire une usine qui imposera un prix à la tonne prohibitif, qui dépassera largement le prix unitaire d’une UIOM délocalisée ou celui d’une usine intercantonale ?

Le troisième cahier de l’ASVF :

DES PERMIS CONTESTES

Sans tenir compte des oppositions déposées par-devant le Tribunal administratif cantonal mais aussi dans l’intention de prendre le projet fribourgeois de Châtillon-Posieux de vitesse enfin de procéder, avant le Canton de Fribourg, à une demande de subsides fédéraux, la Municipalité de Lausanne, sous la signature de son syndic, alors directeur des travaux, a délivré le permis de construire en faveur de Tridel.

Lui appartenait-elle de le faire alors qu’il s’agit d’un projet cantonal ? L’ASVF pose la question. L’ASVF constate aussi que cette précipitation était inutile. En effet, l’état d’avancement de Châtillon-Posieux, ses efforts pour réduire les surcapacités prévisibles, et partant, pour ramener le plan financier à des proportions décentes, a placé Tridel en fort mauvaise position.
Dans ce troisième cahier, l’ASVF relève les points les contestables de la délivrance précipitée du permis de construire :

1 La ratification du plan d’affectation cantonal en suspens devant le Tribunal administratif

2 L’octroi unilatéral du permis de construire.

3 Les conditions de la délivrance du permis font constater un nombre alarmant d’irrégularités dans les procédure légales.

4 Des oublis volontaires.

5 Des arguments contestables.

Lettre ouverte au Directeur des Travaux, à Lausanne

L’ASVF a répliqué à cette très contestable délivrance d’un permis de construire par une lettre ouverte adressée au syndic de Lausanne Jean-Jacques Schilt, alors directeur des travaux dont voici la teneur :

Monsieur le Conseiller municipal,

Vous avez rejeté d’un revers de main plus de 500 oppositions à la délivrance du permis de construire de Tridel. Chacune des considérations qui tente de justifier cette décision appelle sa réfutation factuelle et pondérée. En outre, l’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon (ASVF) énonce les constatations suivantes :

1 Lausanne est atteinte dans sa dignité et sa respectabilité par la démarche précipitée et puérile à laquelle on a procédé aux fins de quémander, la veille même de l’échéance du 31 octobre 1997, les subsides fédéraux.

2 Hors de toute réalité, les partisans de Tridel procèdent à des jongleries administrativistes pour parvenir à leur fin :

a Feignent-ils d’ignorer la “procédure chaotique” dans laquelle ils se sont mis ?

b Se sont-ils assurés des délais et des conditions imposés par la Confédération ou, les connaissant, ont-ils volontairement et artificiellement brusqué les opérations, tant sur le plan communal que cantonal ? Il faudrait beau voir que les particuliers exigent la même célérité des services administratifs.

c Devant le Tribunal administratif cantonal, les oppositions au changement d’affectation des terrains couverts par l’emprise de Tridel sont à nouveau à l’instruction. En effet, suite à la demande de révocation du juge chargé du dossier, celui-ci s’est démis volontairement.

d Les oppositions au permis de construire, rejetées in extremis par la Municipalité de Lausanne, sont l’objet de recours auprès du Tribunal administratif cantonal. Si nécessaire, les recours seront portés devant le Tribunal fédéral.

e Les partisans de Tridel n’ignorent pas qu’un référendum sera lancé sur le plan communal, voire cantonal. L’ASVF s’y prépare avec l’appui d’autres organismes.

f Est-il clairvoyant dans ces conditions de poursuivre des études, rendues longues et très coûteuses, par le manque d’expérience et de savoir-faire de leurs auteurs ?

g Sous prétexte d’apprécier les besoins suisses romands, une commission technique a abusé d’un procédé universitaire d’évaluation afin :

1 De “légitimer”, l’édification de deux UIOM : Tridel mais aussi Posieux, dans le canton de Fribourg.

2 D’éliminer, parce qu’estimé “dangereux” pour les intérêts déjà engagés, le concept de la globalisation intercantonale des déchets dans une seule usine, assortie du trafic combiné rail-route. Cette globalisation entre les deux cantons vaudrait pourtant aux contribuables vaudois et fribourgeois une économie de quelque de 230 millions, mais aussi, des réponses honnêtes aux préoccupations environnementales et écologiques.

3 Invités à confronter leurs données à la contre analyse élaborée par les ingénieurs de l’ASVF, les membres de cette Commission romande ont jugé prudent de fuir une rapprochement aussi gênant, mais :

a L’ASVF rendra cette contre-analyse publique.

b L’ASVF interviendra au niveau fédéral pour dénoncer le procédé.

c L’ASVF mettra en lumière les fragilités techniques et financières de Tridel, rendues évidentes par les proportions éléphantesques du projet.

4 Le Conseil communal de Lausanne, mi-consentant, s’est vu priver de tout pouvoir de contrôle et de décision mais aussi de toute information factuelle, vérifiable. Appelés à se justifier auprès du Grand Conseil vaudois, les partisans de Tridel éludent le débat. Manifestement, les partisans de Tridel tentent d’échapper aux interventions émanant des organes législatifs.

5 A l’heure où de graves déficiences pécuniaires atteignent les trésoreries publiques, on tente d’imposer aux contribuables vaudois et lausannois, à la caisse fédérale, un projet dont les coûts financiers ne sont, ni connus, ni maîtrisés. L’ASVF poursuivra ses actions en vue de sauvegarder les intérêts des Lausannois et des Vaudois.

6 “Tridel n’en a pas fini avec ses détracteurs” : tels sont les propos que 24h a fait tenir au directeur des travaux de la Commune de Lausanne, au lendemain du rejet des oppositions. C’est exact : l’ASVF présentera prochainement et portera à la connaissance du public :

a Le programme de la délocalisation de Tridel dans les environs d’Eclépens, programme assorti du recours au trafic combiné rail-route, de réductions importantes des volumes construits pour une capacité égale de traitement, d’un plan financier qui grèvera sensiblement moins les trésoreries publiques, et partant, les contribuables.

b Le programme de la Réhabilitation verte du Vallon du Flon, visant à redonner aux Lausannois un vaste espace de détente au coeur du “poumon vert” de leur ville.

7 Bien que l’ASVF ait été qualifiée de “poignée d’irréductibles”, de “groupuscule populiste”, plusieurs personnalités politiques lausannoises et vaudoises ont rejoint ses rangs. Les effectifs grandissent au point que l’ASVF dépasse en nombre les organismes associatifs ou politiques des quartiers que Tridel menace :

a De sa monumentalité.

b De ses nuisances techniques et sonores, de pollutions difficilement contrôlables.

c De surcharges de trafic.

Le Comité de l’ASVF pense ainsi s’être expliqué avec suffisamment de clarté et vous prie, salutations etc.

Les textes en caractères gras sont spécialement soulignés par l’ASFV

Le quatrième cahier de l’ASVF :

LES INSULTES DE TRIDEL

1 Cheminée, voisinage et pollution.

2 Sept réponses à un cadeau empoisonné.

3 Quand le ridicule ne tue pas !

4 Bavures architecturales et commentaires.

Dans ce quatrième cahier, l’ASVF relève quelques-uns des éléments qui agressent plus directement les Lausannois. On dénonce aussi l’usage d’arguments grotesques auxquels les partisans de Tridel recourent pour tenter de crédibiliser l’implantation d’une usine d’incinération au coeur du massif sylvestre de Sauvabelin, de l’Hermitage et du Vallon du Flon. Le cinquième de la population lausannoise est menacé par cette insultante proximité.

On demeure consterné devant autant d’affirmations aussi contestables les unes que les autres.

Le cinquième cahier de l’ASVF :

AVANT DE CONSTRUIRE REFLECHISSONS !

DANS SON RAPPORT ANNUEL, MONSIEUR PRIX TIRE LA
SONNETTE D’ALARME.

L’ASVF en commente les passages les plus significatifs.

Le dernier rapport annuel de Monsieur Prix traduit ses inquiétudes, sa perplexité. Il constate que l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) se livre à des supputations erronées et minimalistes touchant les surcapacités de traitement des déchets.

Dans les projets qu’il soutient, à aucun moment l’OFEFP ne prend en compte les possibilités du trafic combiné rail-route assorti de son matériel modulaire et feint d’ignorer la flexibilité de la tarification ferroviaire.

Monsieur Prix s’interroge sur la facilité avec laquelle cet appareil administratif, qui se veut état dans l’état, préconise de nouvelles usines en dépit des surcapacités de traitement et de l’état des finances publiques.

Monsieur Prix en vient même à recommander l’arrêt de toute nouvelle construction d’usine d’incinération.

Pendant ce temps, les partisans de Tridel désinforment et se cachent derrière un écran de fumée pour se refuser à voir la réalité en face.
Le sixième cahier de l’ASVF :

LES ALTERNATIVES A TRIDEL

Des réponses rationnelles aux problèmes de l’heure

L’argumentation de l’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon (ASVF), ne se borne pas à dire “allez planter Tridel, ailleurs”. L’ASVF soutien, en fonction du recours au trafic combiné rail-route et des équipement de transport modulés afférents, deux alternatives :

La première alternative : l’ASVF propose la délocalisation de Tridel dans la région d’Eclépens accessible par route et rail. On parviendrait ainsi à satisfaire les exigences environnementales, qui sont totalement ignorées sur le site préalablement désigné ; on réaliserait une usine proportionnée aux besoins réels, on parviendrait à maîtriser des coûts manifestement hors contrôle dans le cas du projet encore en cours.

La seconde alternative : le projet d’édifier une seule usine intercantonale dans la zone industrielle déjà équipée rail, commune à Avenches ou à Domdidier, vaudrait aux deux cantons de sérieuses économies dans les investissements et dans les frais d’exploitation. Lors de sa présentation, sous le nom d’Uniduo, ce projet a été qualifié de “poudre de perlimpimpin” par les services de l’Etat. Par la suite, on s’est efforcé de l’écarter à l’aide du “Rapport final” : Uniduo remettait trop en question Tridel et Châtillon-Posieux.

Le recours au rail est méprisé

Le mépris du rail caractérise la référence aveugle aux seuls transports routiers. Ce mépris trahit l’aspect lacunaire des études entreprises et le soucis de servir des intérêts particuliers qu’il serait souhaitable d’identifier. Cette situation conduit aux constatations suivantes :

1 Le projet d’implantation d’une nouvelle UIOM dans le Vallon du Flon exclut tout raccordement au réseau ferroviaire. Pourtant, la législation fédérale fait de ce raccordement un postulat. On a donc sciemment écarté ce nécessaire instrument de transport sans tenir compte de la documentation fournie par les CFF, sans prendre en considération l’article 16 de l’Ordonnance fédérale sur le traitement des déchets, du 10.12.90 :

2 L’expérience montre que toutes les UIOM en activité sont tributaires, à des titres divers (manque de matières à traiter, immobilisation temporaire, dépannage d’autres UIOM) d’une capacité de transports lourds ; il est notoire que pour avoir un taux d’exploitation optimal, des UIOM, telle que celle de Zurich, font venir par train des ordures ménagères de l’étranger.

Une solution résolument écologique

Elle se fonde sur le principe du tri et du recyclage prioritaires, méthode éprouvée à

l’Usine Sorval, de Châtel-Saint-Denis.
45 000 t/an traitées
pour 180 communes vaudoises et fribourgeoises

Les avantages :

1 Ressources financières suffisantes grâce au recyclage.

2 Proportions réduites des usines de traitement.

3 Délocalisation flexible par petites unités.

4 Gigantisme d’une usine d’incinération centraliste évité.

5 Investissements financiers compatibles avec l’état des trésoreries publiques.

6 Pollutions maîtrisées et éliminées.

7 Nuisances environnementales écartées.

8 Un poste de travail créé par 1000 t. traitées.

9 Valorisation énergétique optimisée.

Le septième cahier de l’ASVF :

La réhabilitation verte du Vallon du Flon

Le septième cahier est en voie d’élaboration. L’ASVF a fait sienne le projet de l’architecte urbaniste Eric Magnin, secrétaire de son Comité, président de la Société de développement de La Sallaz-Vennes, conseiller communal.

En place et lieu d’une usine gigantesque, appelée à ruiner définitivement le massif sylvestre de Sauvabelin, la possibilité de réhabiliter le Vallon du Flon, de lui restituer sa fonction “verte” prend place parmi les alternatives que propose l’ASVF.

Cette réhabilitation est d’autant plus opportune qu’elle procurerait une zone de détente et de respiration aux Lausannois ; elle rejoindrait dans sa logique le projet des Sociétés lausannoises de développement d’édifier, entièrement en bois, une tour d’observation à Sauvabelin. Les nuisances visuelles et paysagères de Tridel ruineraient cette sympathique intention.

Ce dernier cahier vous sera remis dès que possible.

Lausanne, juin 1998.

Correspondance :

L’Association pour la Sauvegarde du Vallon du Flon (ASVF) – Le Secrétariat : Eric Magnin, architecte-urbaniste – ch. Boissonnet 16 – 1010 Lausanne – Tél et fax 021 653 55 61.

L’ASSOCIATION
POUR
LA SAUVEGARDE DU VALLON DU FLON
INFORME LES RESPONSABLES POLITIQUES

Tridel n’est plus un projet
mais

une affaire

1 La supercherie pseudo-scientifique d’un “Rapport final”.

2 Les lacunes et défaillances financières de Tridel.

3 La délivrance précipitée et unilatérale du permis de construire.

4 Les gesticulations verbales et techniques pour justifier l’implantation citadine de Tridel.

5 Les réflexions révélatrice de la Surveillance des prix.

En contrepartie, l’ASVF propose :

Les alternatives possibles à Tridel.

Le projet de la réhabilitation “verte” du Vallon du Flon en voie d’étude.

Documentation de l’Association pour la Sauvegarde du Vallon du Flon

CONSIDERATIONS PREALABLES

On ne comprend pas l’acharnement des partisans de Tridel, comme ceux de Châtillon-Posieux à vouloir “leur” UIOM respective. Le Bien public devrait appeler les solutions les moins coûteuses, les plus performantes.
Au contraire, sous prétexte de servir la collectivité, on en oublie ce principe, voire même l’objectif. Quel est-il cet objectif ? C’est de parvenir à maîtriser l’élimination des déchets au plan national pour ne plus recourir aux mises en décharge d’éléments nuisibles à l’environnement, à la santé publique.

L’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon (ASVF) prétend le démontrer : aujourd’hui, Tridel est bien davantage une affaire qu’un projet. L’ASVF invite nos élus politiques à en reprendre le contrôle.

LES OBJECTIFS DE L’ASSOCIATION
POUR LA SAUVEGARDE
DU VALLON DU FLON (ASVF)

1 PREMIER OBJECTIF : ATTIRER L’ATTENTION

Le présent argumentaire, constitué de sept cahiers, dont un de présentation, attire l’attention, des élus politiques, des citoyens et des citoyennes responsables de ce canton, interpellés par Tridel. LASVF dénonce le caractère volontariste et dogmatique de ce projet, ses coûteuses inconnues techniques et financières, ses nuisances écologiques.

L’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon, malgré sa désignation, ne se borne pas à défendre les 25 000 habitants (le cinquième de la population lausannoise) des quartiers que Tridel menacerait de sa proximité, à exiger, en leur nom, le retour en zone verte légalisée de leur proche environnement. L’ASVF porte le débat sur le plan cantonal ; son objet est d’importance cantonale.

L’ASVF s’est officiellement constituée, à Lausanne, le 24 septembre 1994. A clôture de la mise à l’enquête du plan partiel d’affectation destiné à légaliser l’implantation en site urbain de Tridel (Traitement par recyclage et incinération des déchets lausannois), ouverte du 1er au 30 septembre 1994, l’ASVF déposait 420 oppositions. Au début de cette année, plus de 500 oppositions ont été formulées quand la Municipalité de Lausanne a précipitamment accordé d’une manière unilatérale un permis de construire à Tridel.

2 DEUXIEME OBJECTIF : UNE MEILLEURE INFORMATION

Inviter les milieux politiques à exiger une information suffisamment transparente pour qu’elle soit comprise de tous et dont les données soient vérifiables. Pour l’instant, les milieux politiques habilités aux prises de décisions, n’ont guère été consultés. La carence d’une information objective se traduit par la délivrance de communications laudatives et par la publication d’un “Rapport final”, dont l’ASVF dénonce le caractère de solennelle supercherie.
3 TROISIEME OBJECTIF : INVITER LE GRAND CONSEIL A SAUVEGARDER SES PREROGATIVES

L’ASVF suggère à Mesdames et Messieurs les Députés au Grand Conseil de demander, par voie de motion, ou par toute autre démarche :

a La constitution d’une commission d’enquête parlementaire afin que toute la lumière soit faite sur l'”affaire Tridel” et éviter en de plus graves proportions, une nouvelle “affaire de l’Hôpital de Sully”.

b La suspension immédiate des études en cours, négociations et passations de marchés.

c Le gel des dépenses financières afférentes.

d Le contrôle parlementaire des opérations destinées à assainir la gestion cantonale du traitement des déchet, à la rendre transparente.

e L’élaboration d’un rapport complet, par cette même commission, rapport qui portera sur les responsabilités personnelles et causales des acteurs de Tridel, sur leur politique-écran qui a fait, d’un projet erratique et manifestement mal maîtrisé, une affaire Tridel, une nébuleuse Tridel.

4 QUATRIEME OBJECTIF : LA DEFENSE DES CONTRIBUABLES

Tôt ou tard, les charges fiscales supplémentaires menaceront, les contribuables vaudois des 131 communes prises dans les mailles du périmètre d’exploitation que se soit, par l’augmentation des impôts, ou par des taxes poubelles prohibitives. Tel que le plan financier de Tridel a été esquissé au travers d’estimations contestables, les contribuables vaudois n’échapperont pas

5 CINQUIEME OBJECTIF : PROPOSER LES ALTERNATIVES DE L’ASVF

Le projet ne saurait être que lausannois. Il doit présenter davantage de souplesse géographique, être exempt d’inconvénients écologiques majeurs, reposer sur des données financières maîtrisées et compatibles avec l’état des finances publiques.

Raisons pour lesquelles, l’ASVF soutient le concept d’une usine intercantonale implantée sur les terrains industriels d’Avenches-Domdidier ou, seconde alternative à Tridel, sa délocalisation dans la région d’Eclépens.

Ces deux variantes ont l’avantage de recourir au transport combiné rail-route assorti des équipements modulaires afférents. Ce qui n’est pas le cas, ni de Tridel, ni de Châtillon-Posieux, dans le Canton de Fribourg.

L’ASVF part du point de vue que l’incinération globale n’est pas nécessairement la seule et meilleure solution ; le tri préalable, la récupération, réduisent singulièrement les procédures finales et dégagent les solutions financières optimales, les solutions techniques les plus sécurisantes.
Une décision politique hautement souhaitable :

Il serait hautement souhaitable qu’une expertise conduite par un organisme, à la compétence reconnue, hors de l’influence des milieux favorables, à Tridel procède à :

– La remise en perspective objective des sites d’Aclens et Eclépens, officiellement qualifiés de “prioritaires” mais écartés au profit du seul projet lausannois.

– La prise en considération des possibilités combinées rail-route qui, en Suisse et à l’étranger, connaissent des applications rationnelles et économique. Le Canton de Thurgovie a planifié le traitement des déchets en fonction du principe intermodal rail-route. D’autres cantons ont opté pour des orientations semblables.

– L’étude comparative des techniques alternatives de recyclage et d’élimination des déchets, quitte à écarter le procédé préalablement choisi, et parvenir ainsi, à des performances supérieures, à des coûts financiers plus raisonnables.

– L’élaboration d’une politique d’appels d’offres conforme à l’ouverture des marchés publics.

6 SIXIEME OBJECTIF : LA SAUVEGARDE DU “POUMON VERT”

Dans notre Pays, Sauvabelin demeure l’un des rares sites forestiers que l’on peut encore qualifier de poumon vert urbain. Ce serait faire injure aux Lausannois que d’y porter atteinte, de diminuer en proportion leur qualité de vie, de ternir la réputation de la ville.

7 SEPTIEME OBJECTIF : OBTENIR GAIN DE CAUSE

Dans la perspective d’une consultation populaire, étendue au canton si besoin est, par la voie du droit auprès d’instances successives de recours, l’ASVF entend obtenir gain de cause. Les oppositions déposées lors de la mise à l’enquête du plan partiel d’affectation, puis lors de la délivrance précipitée et intempestive du permis de construire par la Municipalité de Lausanne, exercent un salutaire effet retardateur. Il est encore temps d’envisager des projets plus raisonnables, générateurs de meilleures solutions.

Avec un optimisme, peu en rapport avec l’importance de l’objet, le calendrier officiel a prévu des échéances qui sont, aujourd’hui, largement dépassées. Par ses oppositions légales, l’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon a

donné du temps au temps.

1 Le canton ne se verra pas imposer un Tridel tout emballé et clef en main.
2 Les délibérations politiques se dérouleront normalement.
3 L’information, revue, corrigée, rendue plus objective, sera mieux communiquée.
4 Des projets plus réalistes verront le jour.
5 Les communes auront leur mot à dire, les contribuables aussi.
Ne pas réagir :

1 C’est admettre que les partisans à n’importe quel prix de Tridel parviennent à leurs fins :

a Echapper au contrôle du pouvoir politique délibérant.

b Imposer un projet qui s’identifie davantage à une nébuleuse, à une affaire, qu’à un concept rigoureusement structuré.

c Sacrifier au “patriotisme cantonal des déchets” qui voile d’autres intérêts.

2 C’est admettre le caractère dangereusement négatif, illogique et dommageable,d’une partie essentielles de la planification cantonale du traitement des déchets. Cette planification a été élaborée par-dessus la tête des 131 communes, englobées qu’elles sont, dans un périmètre de desservance trop visiblement favorable aux seules conceptions lausannoises.

3 C’est admettre la politique écolo-énergétique de la Ville de Lausanne pratiquée au détriment des collectivités vaudoises.

4 C’est admettre la soumission des communes interpellées, qu’elles plient sous de nouvelles charges fiscales, résultant du flagrant déséquilibre financier de Tridel, situation d’autant plus inacceptable en raison de l’état des trésoreries publiques.

5 C’est admettre la mauvaise formulation volontaire du projet, l’information occultée, afin d’éviter le dialogue et les objections dérangeantes de la part du pouvoir politique délibérant.

6 C’est admettre les charges démesurées générées par :

– Les imprécisions du projet, compte tenu du but premier, celui de la destruction des ordures ménagères.

– Un environnent urbain dont la protection est méprisée.

Les cahiers de l’ASVF

On trouvera à la suite les sommaires des cahiers que l’ASVF soumet à l’attention des lecteurs.
Le premier cahier de l’ASVF :

UNE TENTATIVE DE CONCILIATION FÉDÉRALE QUI TOURNE COURT

LES SUPERCHERIES D’UN “RAPPORT FINAL”

Il convient de le rappeler une fois de plus : la décision fédérale de ne subventionner qu’une seule usine entre les cantons de Vaud et de Fribourg appelait logiquement une solution médiane qui réponde mieux à la globalisation du traitement des déchets, à des soucis d’économie, à des considérations environnementales, au recours au trafic combiné rail-route.

Devant l’entêtement “patriotique” manifesté par les deux cantons en cause, décidés quoiqu’il en coûte aux contribuables, d’édifier chacun leur propre usine, l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) a réuni une Commission technique formée des représentants des Cantons de Vaud, Genève et Fribourg, et ceci, pour parvenir à la globalisation souhaitée.

Tout au contraire, cette Commission technique est parvenue à produire un “Rapport final” qui se révèle être une solennelle supercherie. Cette évaluation pseudo-scientifique conclut à justifier la construction d’une UIOM dans chacun des deux cantons en concurrence.

La contre-analyse de l’ASVF

Sous la direction de l’ingénieur civil EPFL Claude Monod, actuellement président de l’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon, les ingénieurs, membres du Comité de l’ASVF, se sont livrés à une analyse approfondie du “Rapport final”. Ils ont mis à jour les procédés dont on a usé aux fins de parvenir à ces effarantes conclusions : la construction de deux usines d’incinération. Une fois de plus, le pouvoir politique délibérant a été placé devant le fait accompli.

Par la publication d’un communiqué, l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage est même parvenu à donner quelque crédit à cette troublante opération. On cite :

“Les conseillers d’Etat des cantons de Fribourg, Vaud et Genève ainsi que le directeur de l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEPF) ont dégagé une solution (souligné par l’ASVF) pour l’incinération des déchets urbains des trois cantons concernés : il s’agit à la fois d’utiliser les capacités des usines existantes et de mettre en place un réseau d’usines d’incinérations judicieusement (souligné par l’ASVF) réparti en Suisse romande.

“L’ordre de priorité pour la construction des deux nouvelles usines dépendra de plusieurs facteurs, tels que l’opportunité politique, l’état des procédures (souligné par l’ASVF) ainsi que les garanties de la Confédération en matière de subventions. Dans un premier temps, il est donc important que les études relatives à ces deux projets se poursuivent rapidement (souligné par l’ASVF).

De “petites phrases” révélatrices

La publication du “Rapport final” s’est assortie de petites phrases révélatrices :

“Les décisions politiques ne tarderont pas à emboîter le pas aux estimations techniques”.

Cette déclaration péremptoire appelle de la part de nos responsables politiques une interrogation étonnée. Elle ressort des commentaires tromphalistes qui escortaient le “Rapport final”. En d’autres termes, les auteurs responsables du “Rapport final” considèrent les politiques élus par les citoyens et citoyennes de ce canton pour quantité négligeable, qu’il est aisé de désinformer, de distraire de leurs compétences en matière de contrôle et de décision.

“Cette réévaluation nous a donné une nouvelle légitimité sans laquelle on ne peut plus rien faire en matière politique”.

Ainsi s’est exprimé le conseiller d’Etat descendant de charge Daniel Schmutz. Manifestement, Daniel Schmutz a été abusé par ses services. A aucun moment, le “Rapport final” n’a fait l’objet d’un aval politique au niveau fédéral. Il est le produit de connivences entre les cadres des seuls appareils administratifs.

“Nous avons la garantie fédérale”

Le conseiller municipal lausannois Tillmanns répand cette information sans s’être donné la peine de vérifier s’il ne brandissait pas, bien malgré lui, un faux diplôme.

Le refus de la confrontation

Dans un premier temps, et au premier état de sa contre-analyse, L’ASVF avait invité la Commission technique, les responsables du traitement des déchets dans les cantons interpellés à une comparaison objective des données réunies dans le “Rapport final” pour les confronter, dans la sérénité, aux observations, aux objections, à la mise aux chiffres produits par l’ASVF, tous éléments regroupés dans sa contre-analyse.

Cette demande de confrontation technique a été éludée par les auteurs, responsables du “Rapport final”.
Le deuxième cahier de l’ASVF :

HUIT PLUS-VALUES OUBLIEES OU MECONNUES

Les partisans du projet Tridel se retrouvent essentiellement dans les services administratifs du Canton de Vaud et de la Commune de Lausanne.

Ils continent à affirmer que l’implantation de Tridel dans le Vallon du Flon ne sera pas plus onéreuse qu’ailleurs.

On sera d’accord avec cette affirmation si, à leur exemple, on feint d’ignorer huit plus-values essentielles.

La facture “égarée” s’élèvera à 126 millions

Pour l’amortir en vingt-cinq ans,
les intérêts annuels se monteront à 8,19 millions

Par oubli ou par ignorance,
on aura donc dépensé 204,75 millions

Le prix unitaire de l’incinération
subira une plus-value par tonne de 58,50 fr.

Vaut-il la peine de construire une usine qui imposera un prix à la tonne prohibitif, qui dépassera largement le prix unitaire d’une UIOM délocalisée ou celui d’une usine intercantonale ?

Le troisième cahier de l’ASVF :

DES PERMIS CONTESTES

Sans tenir compte des oppositions déposées par-devant le Tribunal administratif cantonal mais aussi dans l’intention de prendre le projet fribourgeois de Châtillon-Posieux de vitesse enfin de procéder, avant le Canton de Fribourg, à une demande de subsides fédéraux, la Municipalité de Lausanne, sous la signature de son syndic, alors directeur des travaux, a délivré le permis de construire en faveur de Tridel.

Lui appartenait-elle de le faire alors qu’il s’agit d’un projet cantonal ? L’ASVF pose la question. L’ASVF constate aussi que cette précipitation était inutile. En effet, l’état d’avancement de Châtillon-Posieux, ses efforts pour réduire les surcapacités prévisibles, et partant, pour ramener le plan financier à des proportions décentes, a placé Tridel en fort mauvaise position.
Dans ce troisième cahier, l’ASVF relève les points les contestables de la délivrance précipitée du permis de construire :

1 La ratification en suspens du plan d’affectation cantonal.

2 L’octroi unilatéral du permis de construire.

3 Les conditions de la délivrance du permis font constater un nombre alarmant d’irrégularités dans les procédure légales.

4 Des oublis volontaires.

5 Des arguments contestables.

Lettre ouverte au Directeur des Travaux, à Lausanne

L’ASVF a répliqué à cette très contestable délivrance d’un permis de construire par une lettre ouverte adressée au syndic de Lausanne Jean-Jacques Schilt, alors directeur des travaux dont voici la teneur :

Monsieur le Conseiller municipal,

Vous avez rejeté d’un revers de main plus de 500 oppositions à la délivrance du permis de construire de Tridel. Chacune des considérations qui tente de justifier cette décision appelle sa réfutation factuelle et pondérée. En outre, l’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon (ASVF) énonce les constatations suivantes :

1 Lausanne est atteinte dans sa dignité et sa respectabilité par la démarche précipitée et puérile à laquelle on a procédé aux fins de quémander, la veille même de l’échéance du 31 octobre 1937, les subsides fédéraux.

2 Hors de toute réalité, les partisans de Tridel procèdent à des jongleries administrativistes pour parvenir à leur fin :

a Feignent-ils d’ignorer la “procédure chaotique” dans laquelle ils se sont mis ?

b Se sont-ils assurés des délais et des conditions imposés par la Confédération ou, les connaissant, ont-ils volontairement et artificiellement brusqué les opérations, tant sur le plan communal que cantonal ? Il faudrait beau voir que les particuliers exigent la même célérité des services administratifs.

c Devant le Tribunal administratif cantonal, les oppositions au changement d’affectation des terrains couverts par l’emprise de Tridel sont à nouveau à l’instruction. En effet, suite à la demande de révocation du juge chargé du dossier, celui-ci s’est démis volontairement.

d Les oppositions au permis de construire, rejetées in extremis par la Municipalité de Lausanne, sont l’objet de recours auprès du Tribunal administratif cantonal. Si nécessaire, les recours seront portés devant le Tribunal fédéral.
e Les partisans de Tridel n’ignorent pas qu’un referendum sera lancé sur le plan communal, voire cantonal. L’ASVF s’y prépare avec l’appui d’autres organismes..

f Est-il clairvoyant dans ces conditions de poursuivre des études, rendues longues et très coûteuses, par le manque d’expérience et de savoir-faire de leurs auteurs ?

g Sous prétexte d’apprécier les besoins suisses romands, une commission technique a abusé d’un procédé universitaire d’évaluation afin :

1 De “légitimer”, l’édification de deux UIOM : Tridel mais aussi Posieux, dans le canton de Fribourg.

2 D’éliminer, parce qu’estimé “dangereux” pour les intérêts déjà engagés, le concept de la globalisation intercantonale des déchets dans une seule usine, assortie du trafic combiné rail-route. Cette globalisation entre les deux cantons vaudrait pourtant aux contribuables vaudois et fribourgeois une économie de quelque de 230 millions, mais aussi, des réponses honnêtes aux préoccupations environnementales et écologiques.

3 Invités à confronter leurs données à la contre analyse élaborée par les ingénieurs de l’ASVF, les membres de cette Commission romande ont jugé prudent de fuir une rapprochement aussi gênant, mais :

a L’ASVF rendra cette contre-analyse publique.

b L’ASVF interviendra au niveau fédéral pour dénoncer le procédé.

c L’ASVF mettra en lumière les fragilités techniques et financières de Tridel, rendues évidentes par les proportions éléphantesques du projet.

4 Le Conseil communal de Lausanne, mi-consentant, s’est vu priver de tout pouvoir de contrôle et de décision mais aussi de toute information factuelle, vérifiable. Appelés à se justifier auprès du Grand Conseil vaudois, les partisans de Tridel éludent le débat. Manifestement, les partisans de Tridel tentent d’échapper aux interventions émanant des organes législatifs.

5 A l’heure où de graves déficiences pécuniaires atteignent les trésoreries publiques, on tente d’imposer aux contribuables vaudois et lausannois, à la caisse fédérale, un projet dont les coûts financiers ne sont, ni connus, ni maîtrisés. L’ASVF poursuivra ses actions en vue de sauvegarder les intérêts des Lausannois et des Vaudois.

6 “Tridel n’en a pas fini avec ses détracteurs” : tels sont les propos que 24h a fait tenir au directeur des travaux de la Commune de Lausanne, au lendemain du rejet des oppositions. C’est exact : l’ASVF présentera prochainement et portera à la connaissance du public :

a Le programme de la délocalisation de Tridel dans les environs d’Eclépens, programme assorti du recours au trafic combiné rail-route, de réductions importantes des volumes construits pour une capacité égale de traitement, d’un plan financier qui grèvera sensiblement moins les trésoreries publiques, et partant, les contribuables.

b Le programme de la Réhabilitation verte du Vallon du Flon, visant à redonner aux Lausannois un vaste espace de détente au coeur du “poumon vert” de leur ville.
7 Bien que l’ASVF ait été qualifiée de “poignée d’irréductibles”, de “groupuscule populiste”, plusieurs personnalités politiques lausannoises et vaudoises ont rejoint ses rangs. Les effectifs grandissent au point que l’ASVF dépasse en nombre les organismes associatifs ou politiques des quartiers que Tridel menace :

a De sa monumentalité.

b De ses nuisances techniques et sonores, de pollutions difficilement contrôlables.

c De surcharges de trafic.

Le Comité de l’ASVF pense ainsi s’être expliqué avec suffisamment de clarté et vous prie, salutations etc.

Le quatrième cahier de l’ASVF :

LES INSULTES DE TRIDEL

1 Cheminée, voisinage et pollution.

2 Sept réponses à un cadeau empoisonné.

3 Quand le ridicule ne tue pas !

4 Bavures architecturales et commentaires.

Dans ce quatrième cahier, l’ASVF relève quelque’uns des éléments qui agressent plus directement les Lausannois. On dénonce aussi l’usage d’arguments grotesques auxquels les partisans de Tridel recourent pour tenter de crédibiliser l’implantation d’une usine d’incinération au coeur du massif sylvestre de Sauvabelin, de l’Hermitage et du Vallon du Flon. Le cinquième de la population lausannoise est menacé par cette insultante proximité.

On demeure consterné devant autant d’affirmations aussi contestables les unes que les autres.
Le cinquième cahier de l’ASVF :

AVANT DE CONSTRUIRE REFLECHISSONS !

DANS SON RAPPORT ANNUEL, MONSIEUR PRIX TIRE LA SONNETTE

D’ALARME. L’ASVF en commente les passages les plus significatifs.

Le dernier rapport annuel de Monsieur Prix traduit ses inquiétudes, sa perplexité. Il constate que l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) se livre à des supputations erronées et minimalistes touchant les surcapacités de traitement des déchets.

Dans les projets qu’il soutient, à aucun moment l’OFEFP ne prend en compte les possibilités du trafic combiné rail-route assorti de son matériel modulaire et feint d’ignorer la flexibilité de la tarification ferroviaire.

Monsieur Prix s’interroge sur la facilité avec laquelle cet appareil administratif, qui se veut état dans l’état, préconise de nouvelles usines en dépit des surcapacités de traitement et de l’état des finances publiques.

Monsieur Prix en vient même à recommander l’arrêt de toute nouvelle construction d’usine d’incinération.

Pendant ce temps, les partisans de Tridel désinforment et se cachent derrière un écran de fumée pour se refuser à voir la réalité en face.

Le sixième cahier de l’ASVF :

LES ALTERNATIVES A TRIDEL

Des réponses rationnelles aux problèmes de l’heure

L’argumentation de l’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon (ASVF), ne se borne pas à dire “allez planter Tridel, ailleurs”. L’ASVF soutien, en fonction du recours au trafic combiné rail-route et des équipement de transport modulés afférents, deux alternatives :

La première alternative : le projet d’édifier une seule usine intercantonale dans la zone industrielle déjà équipée rail, commune à Avenches et à Domdidier, vaudrait aux deux cantons de sérieuses économies dans les investissements et dans les frais d’exploitation. Lors de sa présentation, sous le nom d’Uniduo, ce projet a été qualifié de “poudre de perlimpin” par les services de l’Etat. Par la suite, on s’est efforcé de l’écarter à l’aide du “Rapport final” : Uniduo remettait trop en question Tridel et Châtillon-Posieux.

La seconde alternative : l’ASVF propose aussi la délocalisation de Tridel dans la région d’Eclépens. On parviendrait ainsi à satisfaire les exigences environnementales, qui sont totalement ignorées sur le site préalablement désigné ; on réaliserait une usine proportionnée aux besoins réels, on parviendrait à maîtriser des coûts manifestement hors contrôle dans le cas du projet encore en cours.

Le recours au rail est méprisé

Le mépris du rail caractéristise la référence aveugle aux seuls transports routiers. Ce mépris trahit l’aspect lacunaire des études entreprises et le soucis de servir des intérêts particuliers qu’il serait souhaitable d’identifier. Cette situation conduit aux constatations suivantes :

1 Le projet d’implantation d’une nouvelle UIOM dans le Vallon du Flon exclut tout raccordement au réseau ferroviaire. Pourtant, la législation fédérale fait de ce raccordement un postulat. On a donc sciemment écarté ce nécessaire instrument de transport sans tenir compte de la documentation fournie par les CFF, sans prendre en considération l’article 16 de l’Ordonnance fédérale sur le traitement des déchets, du 10.12.90 :

“Les déchets seront acheminés par le rail chaque fois que cela sera économiquement supportable et qu’il sera avéré que ce mode de transport est plus respectueux de l’environnement que les autres.”

2 L’expérience montre que toutes les UIOM en activité sont tributaires, à des titres divers (manque de matières à traiter, immobilisation temporaire, dépannage d’autres UIOM) d’une capacité de transports lourds ; il est notoire que pour avoir un taux d’exploitation optimal, des UIOM, telle que celle de Zurich, font venir par train des ordures ménagères de l’étranger.

Une solution résolument écologique

L’une d’elle se fonde sur le principe du tri et du recyclage prioritaires, méthode éprouvée à

l’Usine Sorval, de Châtel-Saint-Denis.
45 000 t/an traitées
pour 180 communes vaudoises et fribourgeoises

Les avantages :

1 Ressources financières suffisantes grâce au recyclage.

2 Proportions réduites des usines de traitement.

3 Délocalisation flexible par petites unités.

4 Gigantisme d’une usine d’incinération centraliste évité.

5 Investissements financiers compatibles avec l’état des trésoreries publiques.

6 Pollutions maîtrisées et éliminées.

7 Nuisances environnementales écartées.

8 Un poste de travail créé par 1000 t. traitées.

9 Valorisation énergétique optimisée.

Le septième cahier de l’ASVF :

La réhabilitation verte du Vallon du Flon

Le septième cahier est en voie d’élaboration. L’ASVF a fait sienne le projet de l’architecte urbaniste Eric Magnin, secrétaire de son Comité, président de la Société de développement de La Sallaz-Vennes, conseiller communal.

En place et lieu d’une usine gigantesque, appelée à ruiner définitivement le massif sylvestre de Sauvabelin, la possibilité de réhabiliter le Vallon du Flon, de lui restituer sa fonction “verte” prend place parmi les alternatives que propose l’ASVF.

Cette réhabilitation est d’autant plus opportune qu’elle procurerait une zone de détente et de respiration aux Lausannois ; elle rejoindrait dans sa logique le projet des Sociétés lausannoises de développement d’édifier, entièrement en bois, une tour d’observation à Sauvabelin. Les nuisances visuelles et paysagères de Tridel ruineraient cette sympathique intention.

Lausanne, juin 1998.

Correspondance :

L’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon (ASVF) – Le Secrétariat : Eric Magnin, architecte-urbaniste – ch. Boissonnet 16 – 1010 Lausanne – Tél et fax 021 653 55 61.

Le rapport final de la commission technique

désignée par la commission intercantonale

romande pour les nouvelles UIOM

Une solennelle supercherie

Documentation de l’Association pour la Sauvegarde du Vallon du Flon
Le rappel des circonstances :

La vive opposition de l’Association pour la sauvegarde du Flon, la présentation inattendue d’un projet d’usine commune aux Cantons de Vaud et de Fribourg, projet rendu possible par le recours au trafic combiné rail-route, ont semé une évidente panique parmi les partisans à n’importe quel prix de Tridel. Jusqu’alors, ils s’étaient satisfaits de pratiquer la rétention d’une véritable information, aux données vérifiables et contrôlables, pour lui substituer des définitions triomphalistes ressortant d’une propagande simpliste.

1. UNE TENTATIVE DE CONCILIATION FÉDÉRALE QUI TOURNE COURT

La décision fédérale de ne subventionner qu’une seule usine entre les Cantons de Vaud et de Fribourg appelait logiquement une solution médiane qui réponde mieux à la globalisation du traitement des déchets, à des soucis d’économie, à des considérations environnementales, dont les surcharges routières, et plus particulièrement, l’impact négatif exercé dans le voisinage immédiat de quartiers urbains hautement densifiés.

Devant l’entêtement “patriotique” manifesté par les deux cantons en cause, décidés quoiqu’il en coûte aux contribuables, d’édifier chacun leur propre usine, l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEFP) a réuni une Commission technique composée, entre autres, des représentants des cantons de Vaud, Genève et Fribourg, et ceci, pour parvenir à la globalisation souhaitée

par la conciliation.

Or, par un communiqué de presse affligeant dans sa rédaction “nègre-blanc” publié dans les médias du 24 janvier 1997, le brave peuple vaudois et ses élus politiques apprenaient la bonne nouvelle : les Cantons de Vaud et de Fribourg, forts d’une pseudo approbation fédérale, émanant des seuls appareils administratifs, pourront construire leur usine chacun de leur côté.

On demeure stupéfait de la manière dont les choses furent dites. Ce communiqué s’orne de perles rédactionnelles qui préfacent la solennelle supercherie qualifiée de “Rapport final” par l’officialité administrative. On souligne et l’on numérote les passages qui appellent les réflexions des ingénieurs de l’ASVF :

La collaboration intercantonale s’impose (1)

Les conseillers d’Etat des cantons de Fribourg, Vaud et Genève ainsi que le directeur de l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage (OFEPF) ont dégagé une solution (2) pour l’incinération des déchets urbains des trois cantons concernés : il s’agit à la fois d’utiliser les capacités des usines existantes et de mettre en place un réseau d’usines d’incinérations judicieusement réparties en Suisse romande (3), réseau qui devrait être opérationnel d’ici une dizaine d’années. Tel est le principal résultat auquel ils aboutissent après avoir pris connaissance du rapport de la commission technique qu’ils avaient mandatée pour évaluer les projets de nouvelles usines de Posieux et Lausanne (projet Tridel). L’utilisation des capacités d’incinération disponibles aux Cheneviers (GE) permettra donc d’échelonner dans le temps la réalisation des projets vaudois et fribourgeois.

Les conseillers d’Etat des trois cantons concernés (Claude Lässer, FR ; Daniel Schmutz, VD et Claude Haegi, GE) ainsi que le directeur de l’OFEPF, Philippe Roch, ont décidé lors de leur dernière rencontre de publier le rapport de la commission technique (4). Cela sera fait tout prochainement, dès que toutes les parties concernées auront été consultées.
Vers une répartition géographique équilibrée des UIOM en Suisse romande (5).

Lors de cette rencontre, les conseillers d’Etat ont vivement plaidé en faveur de la mise en place d’un réseau d’usines d’incinération pour ordures ménagères (UIOM) (6). Ce réseau devra garantir une bonne répartition géographique des usines en Suisse romande, et être opérationnel d’ici une dizaine d’années. Il faut faire en sorte que les déchets urbains puissent être traités à proximité de leur lieu de production. Des transports sur plus de 100 kilomètres sont particulièrement onéreux pour les collectivités (7). Comme le montre le rapport de la commission technique, les coûts de ces transports cumulés sur 20 ans équivalent facilement aux investissements nécessaires à l’incinération des quantités de déchets transportés (8).

Les coûts économiques et les impacts écologiques liés aux transports justifient donc qu’à moyen terme, les cantons de Fribourg et de Vaud disposent chacun de leurs propres installations (9)pour traiter les déchets incinérables qu’ils produisent.

Si la répartition équilibrée des UIOM en Suisse romande reste un objectif à atteindre, les conseillers d’Etat ont aussi été unanimes pour reconnaître qu’il fallait tenir compte de la situation actuelle, notamment des capacités d’incinération immédiatement disponibles aux Cheneviers (GE) que les autorités genevoises veulent amortir. Il s’ensuit que la réalisation d’un des deux nouveaux projets (Posieux ou Tridel) devra être reporté de quelques années (10). Pour tenir compte des intérêts de toutes les parties en cours de cette période transitoire, l’importance de la mise en place d’une péréquation entre les cantons pour les coûts de traitement et de transport des déchets a aussi été soulignée.

L’ordre de priorité pour la construction des deux nouvelles usines dépendra de plusieurs facteurs, tels que l’opportunité politique, l’état des procédures ainsi que les garanties de la Confédération en matière de subventions. Dans un premier temps, il est donc important que les études relatives à ces deux projets se poursuivent rapidement (11).

OFFICE FEDERAL DE L’ENVIRONNEMENT DES FORETS ET DU PAYSAGE
Service d’information.

CANTONS DE FRIBOURG, VAUD ET GENEVE
Services d’information (12).

Réflexion no 1 :

Comment peut-on intituler un communiqué “la collaboration intercantonale s’impose” , alors que son contenu dit tout le contraire ? S’il y avait eu entente, on s’orientait vers une solution économique qui répondait honnêtement aux préoccupations financières et environnementales, c’est-à-dire, une usine intercantonale liée aux transports combinés rail-route ou encore dans le choix d’un processus d’élimination associé à d’importances séquences de tri et de récupération. Tout au contraire, on prône la construction de deux usines d’incinération, méprisant ainsi les recommandations fédérales. Quels intérêts particuliers se cachent-ils derrière cette manoeuvre que l’on tente d’identifier à l’intérêt général, alors qu’elle ne fait que trahir le mépris du bien public ?

Réflexion no 2 :

On veut nous faire accroire que les gouvernements, tant genevois et fribourgeois, que vaudois, sont les initiateurs du rapport final, qu’ils ont eux-mêmes “dégagé une solution”. De l’aveu même des cadres concernés à l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage, la mission première de la Coordination intercantonale romande pour les nouvelles UIOM était de parvenir à apaiser une situation conflictuelle entre les Cantons de Vaud et de Fribourg. Pour qui connaît les relations entre ces deux cantons, la compétitivité a été l’arme économique des Fribourgeois pour effacer leur complexes de pseudo infériorité, au point que, référence historique particulièrement révélatrice, la N12 des Fribourgeois, mise en service bien avant la N1 des Vaudois, a été surnommée l’autoroute du Sonderbund.

Il n’était donc pas question que, dans la perspective des recommandations fédérales d’une seule usine subventionnée entre les deux cantons, les Fribourgeois cèdent le pas aux Vaudois. C’était très mal les connaître. La situation actuelle le démontre à l’évidence. Mais comment est-on parvenu à cette très troublantes entente entre les appareils administratifs qui, visiblement à défaut de la conciliation souhaitée, ont agi de connivence aux fins de préserver les intérêts mis en place ?

Cette connivence, travestie au travers de la formule alibi “dégagé une solution”, habillée d’une tenue professorale et académique grâce au “Rapport final”, appelle le travail d’une commission d’enquête fédérale.

Réflexion no 3 :

Encore un coup, pour justifier la construction de deux usines d’incinération, on trébuche dans le camouflage verbal. Voilà que, dans le communiqué, soit-disant entériné par les autorités politiques, on parle d’usines judicieusement réparties. A une époque où le sentiment écologique et le soucis de la préservation environnementale comptent pour beaucoup dans les décisions politiques, Tridel en plein coeur du “Poumon vert” des Lausannois, Châtillon-Posieux, à l’écart de toute relation ferroviaire fournissent une réponse contraire et désinvolte.

Réflexion no 4 :

On lit bien dans le communiqué que les autorités politiques cantonales et le directeur de l’appareil administratif appelé OFEFP ont décidé la publication du “Rapport final”. Depuis quand le pouvoir politique consent à se mettre au niveau d’un fonctionnaire ? La vérité veut que ce soit le fonctionnaire qui ait décidé en toute priorité. Le politique a emboîté le pas.

Réflexion no 5 :

L’inter-titre “vers une répartition géographique équilibrée des UIOM en Suisse romande” appelle les mêmes considération que sous réflexion no 5. Les études entreprises par l’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon démontrent le contraire, de toute évidence

Réflexion no 6 :

A chaque fois, on recherche la caution politique. Donc, les conseillers d’Etat ont “vivement plaidé en faveur de la mise en place d’un réseau d’UIOM”. De cette généralité parfaitement logique, on en fait une recommandation officielle particulière et sectorielle pour justifier Tridel et Châtillon-Posieux. Il serait intéressant que le procès-verbal de cette séance soit connu.

Réflexion no 7 :

On s’invente des distances de 100 km à parcourir pour justifier l’implantation de l’UIOM vaudoise au coeur de Lausanne et l’on rejette du même coup le rail, ce cauchemar du lobbies des camionneurs et autres transporteurs routiers. Quel projet connu parle de voyages touristiques pour les ordures qui touchent les 100 km virtuels des auteurs du communiqué ?

Réflexion no 8 :

Quelle imprudence de citer des chiffres apparemment précis ! Avant même la parution du”Rapport final”, les ingénieurs de l’ASVF ont vu là une faiblesse erratique révélatrice du tout.

Réflexion no 9 :

Chassez Molière, il revient au galop : “Les coûts économiques et les impacts écologiques liés aux transports justifient donc, qu’à moyen terme, les cantons de Fribourg et de Vaud disposent chacun de leurs propres installations” ont écrit sans rire les médecins ès UIOM. Leur prédécesseur affirmait déjà que votre fille est muette parce qu’elle ne parle pas.

Réflexion no 10 :

A bien lire le “communiqué des tranchées”, style 14-18, ou Posieux ou Tridel devra patienter quelques années avant d’ouvrir chantier. A leur habitude, les Fribourgeois ont donné leur réponse : Ils passent avant les Vaudois. Il est vrai que ces derniers ont de la peine à tenir Tridel à bout de bras.

Réflexion no 11 :

Les études doivent donc se poursuivre, tant du côté fribourgeois que vaudois. Voilà qui arrangent certains, voilà qui permettra de prétexter d’études trop avancées pour envisager des solutions plus rationnelles.

Réflexion no 12 :

Le “communiqué des tranchées” est signé par les services administratifs. La signature des personnalités politiques engagées, à tort ou à raison, dans l’aventure aurait fait meilleure impression.

2. LES “PETITES PHRASES” NEES DU RAPPORT FINAL

Pour mémoire, l’ASVF se permet de rappeler les “petites phrases” suivantes :

“Une nouvelle légitimité pour les autorités”

Le conseiller d’Etat Daniel Schmutz, responsable des travaux public, alors qu’il était encore en charge : “cette réévaluation nous a donné une nouvelle légitimité, sans laquelle on ne plus rien faire en matière politique”.

Le Conseiller d’Etat Schmutz a été trop vite en besogne. La légitimité politique appartient au Grand Conseil vaudois, aux communes englobées dans le périmètre de Tridel, et non pas à aux organismes organismes administratifs. Il appartient, aujourd’hui encore, au Grand Conseil de juger de la “légitimité” venue de Berne sous la forme d’un “Rapport final” dont on voudrait connaître les véritables fondements.

L’un des auteurs du “Rapport final” s’est abandonné à dire : “que les décisions politiques ne tarderont pas à emboîter le pas aux estimations techniques”.

Note de l’ASVF : l’autocratisme administratif ne pouvait pas mieux s’exprimer. Question : laissera-t-on à nos élus politiques, voire même la possibilité d’emboîter le pas ?

Dans un élan oratoire auquel il a accoutumé le Conseil communal de Lausanne, le conseiller municipal Tillmanns répondant à une interpellation d’un conseiller communal, membre de l’ASVF, se référent au “Rapport final”, s’est exclamé sans sourcilier : “nous avons la garantie fédérale pour nous” .

Les faux diplômes ne font pas peur à certains.

3. LA FUITE DEVANT LA CONFRONTATION

Sous la présidence de M. Claude Monod, Ing. EPFL, peu après la publication du “Rapport final”, les spécialistes de l’ASVF contrôlaient les données du dit rapport et la manière dont on avait usée de la méthode d’évaluation. Ils produisaient alors une première contre-analyse dont les résultats firent l’objet d’une communication aux instances politiques délibérantes afin qu’elles ne soient pas abusées par les conclusions “officielles” et “scientifiques” du “Rapport final”.
Conscient qu’il ne fallait pas en demeurer à une première déclaration, le comité de l’ASVF s’était préparé, durant l’été 1997, à l’organisation d’un “débat technique” dans lequel devaient intervenir les spécialistes universitaires de la méthode d’évaluation, les auteurs du “Rapport final”, les ingénieurs de l’ASVF, les représentants des Chemins de fer fédéraux, des personnalités fribourgeoises intéressées à l’implantation d’une usine intercantonale implantée à Avenches-Domdidier, les auteurs du projet “Uniduo”.

Ce débat devait être placé sous la présidence d’une haute personnalité parlementaire fédérale qui avait donné son accord préalable. Il s’agissait d’organiser une “dispute” dans le sens médiéval du terme, c’est-à-dire que la confrontation se déroule à armes égales. Interpellés par les points du”Rapport final” que les auteurs de la contre-analyse estimaient à tort ou à raison douteux et critiques, les responsables du rapport auraient eu tout loisir de confondre les ingénieurs de l’ASVF en présentant arguments et chiffres qui normalement auraient fourni le meilleur crédit au”Rapport final”..

Ce débat de caractère public et médiatique, prévu pour l’automne, avait fait l’objet d’une correspondance préalable entre ses organisateurs et les auteurs du rapport ainsi qu’avec leurs autorités politiques de tutelle. Après une visible concertation entre “invités”, il fut répondu aux organisateurs qu’un tel débat n’était pas souhaitable, qu’il s’agissait d’éloigner tout esprit polémique de la cause, qu’une séance d’information destinée au Conseil communal de Lausanne avait fourni tous les éclaircissements désirés.

Ce que les ingénieurs de l’ASVF ont constaté

1. La méthode utilisée

La méthode utilisée est mathématiquement irréprochable, mais elle dépend fortement des opinions des participants à l’opération. Par conséquent, il est important pour l’acquisition des résultats que les membres de la commission soient neutres et objectifs, ce qui n’a pas été le cas. Tout au contraire, ils se sont employés à jouer avec les critères d’évaluation pour parvenir aux pondérations souhaitées et conférer à celles-ci l’apparente crédibilité d’un travail accompli dans la rigueur et l’objectivité la plus scientifique qui soit.
2. Les réactions de l’ASVF

L’Association pour la sauvegarde du Vallon du Flon (ASVF) est entrée en relations directes avec le Professeur L.Y. Maystre, directeur de l’Institut de génie de l’environnement à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne. On reconnaîtra bien volontiers, que la méthode d’aide multicritères à la décision nommée ELECTRE III (Elimination Et Choix Traduisant la REalité), utilisée sous son égide, ne saurait être mise en cause. Elle aurait conservé toute sa valeur d’instrument fiable si la commission avait respecté la neutralité et l’objectivité que requièrent le choix et l’introduction des données.

Pour couper court à toute polémique, le Professeur L.Y. Maystre a adressé à l’ASVF une note liminaire dont il a autorisé la publication. Sa lecture attentive est éclairante.
3. Des conditions non remplies

Une délégation du comité de l’ASVF a rencontré le Professeur Maystre pour discuter de ce problème. Il est alors apparu :

a) Pour que la méthode procure des résultats fiables, il fallait que toutes les parties soient représentées, même les opposants aux projets. Ces derniers apportaient ainsi des arguments nouveaux et différents de ceux fournis par les inconditionnels d’une solution subjective arrêtée à l’avance.
b) Concernant le projet UNIDUO, il aurait aussi été utile que la commission comprenne un représentant de la société privée, auteur de ce concept d’une usine intercantonale implantée sur un site équipé des installations ferroviaires afférentes.

c) Cette étude a été conduite trop tardivement. En général on l’applique avant de choisir un site définitif, selon le Professeur Maystre.

d) Les conditions pour une bonne application de la méthode n’ont pas été remplies au départ de l’étude ; les partenaires de la commission ont été libres d’orienter l’étude à leur guise pour obtenir les résultats qu’ils escomptaient.

Observation : La base même de la méthode permet en effet à une commission non neutre de procéder comme elle l’entend. Dans la définition de la méthode donnée dans le rapport on lit, en effet : “Les opinions des différentes parties ne sont pas moyennés mais conservés jusqu’à la fin de l’évaluation et mis en évidence dans les résultats”. C’est assurément un avantage déterminant de conserver ce critère partisan jusqu’au bout de l’évaluation ; ainsi, on est certain de ne pas manquer le but visé.

e) On aurait dû parler des besoins réels des différentes parties ce qui, bien évidemment, aurait changé les résultats finaux.

4. En toute neutralité

La commission technique chargée d’élaborer ce rapport qui se voulait “scientifique” a été désignée par la Coordination intercantonale romande pour les nouvelles UIOM. Cette commission était formée de la manière suivante :

1. Fribourg : MM Patrice Zurich, Loïc Constantin et Martin Descloux.
2. Vaud : MM. Marc Andlauer et Géza Völgyi.
3. Genève MM. Pierre Amman et Jean-Michel Schaublin.
4. OFEFP MM. Marc Chardonnens et Daniel Chambaz.
5. EPFL M. Dominique Bollinger (calculs).

Bien entendu, cette liste appelle les commentaires suivants :

a) Les représentants des cantons étaient tous des cadres administratifs personnellement engagés dans l’un ou l’autre des projets concernés.

b) Les représentants de l’OFEFP (Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage) étaient, pour le premier, président de la commission ce qui, normalement, impliquait une rigoureuse neutralité dans les débats. En négligeant d’appeler les concepteurs du projet d’usine intercantonale, en leur demandant à la dernière minute de répondre à un questionnaire assez particulier, ce devoir de fonction n’a pas été observé.

c) Le représentant de l’EPFL était chargé de l’application correcte de la méthode et des calculs afférents mais sans avoir de prise directe sur les choix faits par les autres partenaires, en particulier sur ceux des critères. On s’est donc targué de la crédibilité d’une “méthode universitaire” sans laisser la compétence au spécialiste présent de corriger les effets pervers de données sciemment sollicitées.

O ironie, le mandat de la Commission technique était défini ainsi :

5. L’autorité fédérale bafouée

1. La Commission technique, formée de fonctionnaires, a méprisé la volonté politique de l’Autorité fédérale de ne subventionner qu’une seule usine. Dès le début de l’étude, ce choix “sauvage” en a faussé les résultats.

2. L’a priori de ne retenir que la seule incinération, comme méthode d’élimination des ordures dans les divers scénarios choisis, procède d’un curieux comportement. Il devrait appeler une enquête, la publication des éclaircissements justifiant cette fixation sur une “technique unique”. Le mépris des autres possibilités modernes est d’autant plus accentué que, sur des fours à grilles à basse température (environ 900 ° C), aucun des nombreux problèmes de pollution n’est résolu.

6. Les scénarios choisis

Le nombre manifestement excessif de 16 scénarios ou solutions pris en compte trahissent d’emblée un évident parti pris. Ils sont relevés dans le tableau qui suit, assortis de leur surcapacité avec le signe “+” ou de leur sous-capacité avec le signe “-“.:

Type 0 Aucune nouvelle UIOM
0.1 Rénovation de Lausanne 1 – 50 000 t.
0.2 Rénovation de Lausanne 1 et agrandiss. de Monthey – 10 000 t.
0.3 Rénovation de Lausanne 1 et agrand. de Cottendart +10 000 t.
0.4 Agrandissement de Monthey – 60 000 t.
Type 1 Réalisation de Tridel et de Posieux
1.1 Tridel à 150 000 t./an, Posieux à 135 000 t./an + 185 000 t.
1.2 Tridel et Posieux chacune à 100 000 t./an + 100 000 t.
1.3 Tridel à 140 000 t./an et Posieux à 80 000 t./an + 140 000 t.
Type 2 Réalisation de Posieux seulement
2.1 Posieux à 135 000 t./an + 35 000 t.
2.2 Posieux à 100 000 t./an 0 t.
2.3 Posieux à 100 000 t./an et agrand. Monthey + 20 000 t.
Type 3 Réalisation de Tridel seulement
3.1 Tridel à 150 000 t./an, déchets Posieux aux Cheneviers + 50 000 t.
3.2 Tridel à 150 000 t./an, déchets Posieux sur diverses UIOM + 50 000 t.
3.3 Tridel à 100 000 t./an 0 t.
3.4 Tridel à 100 000 t./an et agrand. de Monthey + 20 000 t.
Type 4 Projet UNIDUO
4.1 UIOM de 250 00 t./an à Eclépens ou Daillens + 150 000 t.
4.2 UIOM de 150 00 t./an à Eclépens ou Daillens + 50 000 t.

Force est de constater le parti pris adopté au départ de l’étude :
sur 17 scénarios, 10 incluent Lausanne dont 7 concernent Tridel.

7. L’art de noyer le poisson

On notera que les solutions de type 0, comprenant la rénovation de Lausanne 1, sont parfaitement utopiques. Devant le Conseil communal de Lausanne, la municipalité n’a-t-elle pas toujours affirmé que l’usine d’incinération actuelle était démodée, à bout d’utilisation ? Elle devait être obligatoirement remplacée. En envisager une rénovation tenait de l’irréalité. A contrario, la commission a estimé que la chose était possible.

Pourquoi avoir enfilé une telle baudruche dans un Rapport final qui se voulait scientifique ? On serait curieux de savoir pourquoi ses auteurs ont cru malicieux de dresser un faux décor aussi grossier ?

Observation : les nombreuses incohérences du “rapport final” s’illustrent par cet exemple, précisément. En page VII, sous le titre “inconvénients”, on peut lire : “il sera très difficile d’envisager de réimplanter une UIOM en ville de Lausanne vers 2010, après avoir fermé l’usine actuelle en l’an 2000. Un nouveau site devra être trouvé dans le canton de Vaud pour une nouvelle UIOM.” Or donc, l’usine actuelle ne durera pas au-delà de l’an 2000, ce qui confirme l’utopie des scénarios 0.1 à 0.3.

a) Récidive dans le “scénario” de Monthey. La liste des capacités disponibles et des projets considérés révèle, à la première lecture, que l’agrandissement de Monthey ne résoudrait en rien les problèmes de capacité d’incinération. Ce scénario est donc tout aussi utopique que ceux comprenant Lausanne 1 et doit donc être éliminé d’emblée.

En fait, il ne subsiste réellement plus que 13 scénarios possibles, dont 7 comprennent Tridel !

8. Curieuse mise en scène

a) Les deux scénarios qui ne trahissent aucune surcapacité sont les scénarios 2.2 et 3.3. Ils concernent la construction d’une seule usine de 100’000t./an pour les deux cantons.

b) En définitive le choix de la commission s’est porté sur les scénarios 1.2 ou 1.3 qui sont tous deux des scénarios à très fortes surcapacités.

Pour le scénario 1.2, la capacité totale des usines est de 200 000 t./an
La surcapacité est de 100 000 t./an
C’est dire que les usines ne travailleront qu’à 50 %

Le scénario 1.3 donne respectivement une capacité totale de 220 000 t./an
La surcapacité est donc de 140 000 t./an
Soit un fonctionnement des usines à leur capacité totale de 36,4 %

Observation no 1 : de ce point de vue, les seuls scénarios valables sont ceux qui ne comportent que la construction d’une usine unique de 100 000 t./an. Il est regrettable mais significatif, hélas, que le projet UNIDUO (usine intercantonale et trafic combiné rail-route) réduit à cette capacité, ait été écarté sans aucune justification plausible. Ce projet demeure une solution intéressante.

Observation no 2 : si un nouveau site doit être trouvé, il semble qu’il aurait été utile de l’inscrire parmi les scénarios possibles.

Observation no 3 : Avant de commencer les calculs, il convenait d’éliminer les scénarios qui donnaient des sous-capacités ou de trop grandes surcapacités. De toute évidence, les seules solutions crédibles ne convenaient pas aux membres de la commission technique. Pourquoi les représentants de l’OFEFP, censés défendre la solution d’une seule usine pour les deux cantons, n’ont-ils pas mis d’eux-mêmes le holà ?

Pour restaurer quelque salubrité, dans cette invraisemblable manoeuvre du “Rapport final” ne serait-il pas urgent et opportun de connaître les motivations, occultées pour l’instant, d’une telle machination ?

Un “Rapport final” trahi par les critères de choix

C’est assurément dans ce domaine que la partialité et le manque d’objectivité de la Commission apparaissent avec le plus d’évidence. L’examen de certains des critères pris en compte, comme aussi l’analyse des critères qui n’ont pas été retenus, constituent un dossier particulièrement accusateur.

Observation : la numérotation des critères est celle donnée dans le rapport. Pour ne pas allonger, on ne cite que les critères qui appellent une remarque importante.

1. Les aspects écologiques

A cette rubrique, on ne parle pas de pollution, mais seulement de “facteurs écologiques… secondaires”.
Concernant Tridel, nous renvoyons nos lecteurs aux “facteurs secondaires” qui menacent un quartier lausannois de plus de 15 000 habitants.

2. La valorisation thermique (réf. C. 1.1)

Dans le cas d’une usine d’incinération l’énergie produite se présente sous deux formes :

1. Tout d’abord, une production d’électricité importante, au minimum 75 % de l’énergie totale récupérable ;

2. Secondement, un résidu sous forme thermique programmable qui peut être plus ou moins grand suivant sa destination, le chauffage à distance en ce qui concerne Tridel. Si l’on ne veut pas l’utiliser à cette fin particulière, voire à d’autres, on adapte les turbines productrices d’énergie électrique pour en augmenter le rendement. La “fuite en toiture” demeure par conséquent minime.

3. En fait, le critère qui aurait dû être pris en compte est la valeur totale de l’énergie produite et non celle de l’énergie thermique, seulement. Cet a priori “dope” à la base une évaluation qui favorise bien évidemment Tridel.

4. Les auteurs du “Rapport final” en utilisant à tort, la souplesse évaluative du programme Electre III de l’Institut de génie de l’environnement, à l’EPFL, ont résolument fait fausse route et voici pourquoi :

3. Un choix doctrinaire

Le choix idéologique de la téléthermie, autrement dit de l’approvisionnement du réseau lausannois du chauffage à distance, encore à développer, se heurte à la réalité. Le directeur des Services industriels lausannois, le conseiller municipal Daniel Brélaz, pourtant chaud partisan du chauffage à distance, c’est le cas de le dire, a précisé lors de la séance du Conseil communal de Lausanne, le 15 avril 1997. que le chauffage urbain avait été programmé :

1 Sans l’apport de Tridel.

2 Grâce à l’investissement de quelque 60 millions de francs dans une turbine à gaz, aujourd’hui en pleine fonction, à l’usine de Pierre-de-Plan. Cette turbine à gaz a été destinée à produire principalement de l’électricité. Accessoirement, elle fournit l’énergie thermique nécessaire au réseau lausannois du chauffage à distance.

La trésorie communale retire de cette installation un
bénéfice annuel de quelque fr. 6 000 000 .-

En voulant utiliser l’énergie thermique de Tridel pour remplacer celle de la turbine à gaz on sera contraint, climat oblige, de l’arrêter durant l’été pour le moins, ce qui réduira son bénéfice de moitié

d’où une perte de fr. 3 000 000 .-

Par la vente de son énergie thermique, avec une capacité de 150 000 t./an, Tridel compte

sur un bénéfice de fr. 3 000 000 .-

Si l’on tient compte, d’une part, de la réduction de la masse traitée à 100 000 t./an, amenuisée encore de 50 %, en raison des surcapacités de la solution choisie, soit une valeur ramenée à 50 000 t./an. Pendant longtemps, le bénéfice annuel escompté

ne sera que de fr.1 000 000 .-

Observation : en définitive, il appartiendra aux Services industriels, à la Ville de Lausanne d’assumer les frais de l’opération en subventionnant le bénéfice de Tridel. Rapport final ou pas, c’est résolument inacceptable.

4. Les silences du “Rapport final”

Les silences en disent souvent davantage que les déclarations péremptoires, deux procédés auxquels les rédacteurs responsables du “Rapport final” ont largement recouru.

d) Constatation dont on tait l’évidence dans le “Rapport final”, les calculs les plus simples font apparaître l’inquiétante mais évidente disparité des coûts, quelque 126 millions, entre une usine Tridel implantée dans le Vallon du Flon et une usine de capacité semblable construite dans un autre site plus favorable. Le cahier qui traite des surcoûts dénonce ce dérapage financier non publié et surtout comptablement non maîtrisé.

e) Une perte annuelle de plusieurs millions de francs découlera de l’implantation de Tridel dans le Vallon du Flon. Il est évident que le coût financier de ce dépassement non annoncé sera beaucoup plus élevé que le bénéfice faussement annoncé.

f) La partialité du “rapport final” est démontrée à ce chapitre. En effet, ses auteurs ont attribué à ce critère la pondération suivante :

Vaud 8,168 Fribourg 0.115

Soit environ 71 fois moins pour Fribourg que pour Vaud

Il est évident que si l’on avait pris en compte la production totale d’énergie, les poids auraient été à peu près de même valeur. Le facteur quasi maximum pris par Vaud, assortie des observations retenues plus haut démontrent que ce critère n’en est pas un, qu’il intervient pour orienter l’évaluation.

5. Les transports par train (C1.2)
Les transports par camion (C1.3)

g) Une fois de plus, la donne est faussée. Pourquoi ? Parce que l’on ne prend pas en compte les valeurs réelles des transports nécessaires à chaque scénario, mais uniquement la différence entre le projet fribourgeois de Posieux et celui de Tridel. On escamote ainsi le coût réel des transports, leur impact sur l’environnement ; on favorise les deux projets, artificiellement prioritaires, en incorporant dans l’évaluation de ces deux scénarios une partie faussement allégée des transports.

h) Pour le scénario 1. 3 Tridel et Posieux qui est redimensionné, les ingénieurs de l’ASVF constatent que, sur 20 ans, les coûts de transport se montent à fr. 2 millions.

Pour le scénario 1.1 Tridel et et Posieux, ce coût est nul !

Pour le scénario 1.2 Tridel redimensionné et Posieux
redimensionné , le coût n’est que de fr. 56 millions.

Dans tous les autres cas ces valeurs sont de

l’ordre de fr. 200 millions.

voire pour certains de fr. 300 millions.

La perversité du critère choisi est ainsi démontrée. Il eut été beaucoup plus clair et plus correct que chaque scénario soit assorti des transports qui lui sont propres, mais les résultats de l’étude auraient certainement été différents.

6. Les aspects économiques

1. Constat : contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’est pas question, à ce chapitre du “Rapport final” des investissements nécessaires, mais uniquement des coûts d’incinération à la tonne. On ne renonce pas pour autant aux manipulations destinées à fausser les évaluations, sous le couvert d’une apparence toute à la fois “scientifique” et “universitaire”.

2. Explications : dans ce cas encore, on utilise des critères subjectifs en ne prenant que les différences avec les projets de Tridel ou de Posieux. En procédant de la sorte on pénalise automatiquement d’autres solutions, tels que projet UNIDUO d’une usine pour les deux cantons associée au trafic combiné rail-route. Il eut été beaucoup plus objectif de prendre les coûts réels dans les calculs pour mettre toutes les solutions sur un pied d’égalité. Mais l’objectivité, fondement de toute démonstration scientifique, conduisait à des résultats tout autres que ceux, souhaités et fixés au préalable, par les membres de la Commission technique.

3. Pour “assagir” les critères économiques, on déniche dans la liste des sous-critères, les coûts des transports et la vente d’énergie thermique. ll est donc évident, qu’avec les définitions de ces critères prises précédemment, on fausse aussi les critères économiques.

7. Les aspects psychologiques

1. Le tempérament fouineur des ingénieurs de l’ASVF leur a fait constater que le critère “Investissements totaux”(C5.1) est relégué dans les derniers critères retenus.

2. Quand on sait la situation des trésoreries publiques, la question se pose : les auteurs du “Rapport final” ont ils vraiment le sens des réalités ? Leur position de fonctionnaires les appelait à se soucier avec davantage de “pudeur civique” de l’état des finances fédérales, cantonales et communales.

3. Le gain d’investissement de plus de 200 millions de francs, généré par la construction d’une seule usine (Uniduo), associée au trafic combiné rail-route, a été froidement taxé de “critère secondaire”, voire même qualifié de “psychologique” par les membres de la Commission technique.

Observation : ne serait-il pas de circonstance que les “psychologues” des ordures aient à répondre de cette classification désinvolte mais scandaleuse aussi ? Les contribuables des cantons concernés ne sont-ils pas interpellés par ce genre de problème que les membres de la Commission technique ont visiblement escamoté ? Il est scandaleux que des fonctionnaires de haut niveau se moquent à ce point des deniers publics.

8. Un tableau révélateur

Il est intéressant de donner le tableau des investissements totaux pour chacun des scénarios :
Type 0 Aucune nouvelle UIOM
0.1 Rénovation de Lausanne 1 222 mio
0.2 Rénovation de Lausanne 1 et agrand. de Monthey 222 mio
0.3 Rénovation de Lausanne 1 et agrand. de Cottendart 222 mio
0.4 Agrandissement de Monthey 87 mio
Type 1 Réalisation de Tridel et de Posieux
1.1 Tridel à 150 000 t./an, Posieux à 135 000 t./an 536 mio
1.2 Tridel et Posieux chacune à 100 000 t./an 471 mio
1.3 Tridel à 140 000 t./an et Posieux à 80 000 t./an 492 mio
Type 2 Réalisation de Posieux seulement
2.1 Posieux à 135 000 t./an 303 mio
2.2 Posieux à 100 000 t./an 277 mio
2.3 Posieux à 100 000 t./an et agrand.. Monthey 277 mio
Type 3 Réalisation de Tridel seulement
3.1 Tridel à 150 000 t./an, déchets Posieux aux Cheneviers 320 mio
3.2 Tridel à 150 000 t./an, déchets Posieux sur diverses UIOM 320 mio
3.3 Tridel à 100 000 t./an 281 mio
3.4 Tridel à 100 000 t./an et agrand.. de Monthey 281 mio
Type 4 Projet UNIDUO
4.1 UIOM de 250 000 t./an à Domdidier ou Eclépens, Daillens* 386 mio
4.2 UIOM de 150 000 t./an à Domdidier ou Eclépens, Daillens 303 mio

9. Les montants menteurs

Le tableau précédent amène bon nombre d’observations. Les ingénieurs de l’ASVF dénoncent la perversion des montants pris en compte :

1 Scénario 1.2 Tridel + Posieux redim. à 100 000 t./an investissement 471 mio

2 Scénario 2.2 Posieux redim. à 100 000 t./an coûte 277 mio
3 Scénario 3.3 Tridel redim. à 100 000 t./an coûte 281 mio
4 Le total de ces deux dernières valeurs est de 558 mio
5 Différence avec le scénario 1.2 concernant les deux usines + 87 mio

Aucune explication n’est donnée sur cette différence.

Il en est de même si l’on prend le scénario 1.1 avec des investissements de 536 mio
et le total des scénarios 2.1 et 3.1 623 mio

Les auteurs du “Rapport final” ne donnent aucune explications de ces différences et les ingénieurs de l’ASVF ne sont pas parvenus à en trouver. Mais véritable démonstration “scientifique”, on fait apparaître le coût de Tridel comme à peine supérieur à celui de Posieux.

Si l’on prend le cas des usines redimensionnées à 100 000 t./an, on découvre

1 Au scénario 2.2 Posieux redim. des investissements totaux de 277 mio

2 Au scénario 3.3 Tridel redim., les investissements ne sont que de 281 mio

3 Il n’y a donc qu’une différence de 4 mio

C’est véritablement vouloir masquer la réalité des chiffres, alors que les travaux supplémentaires nécessités par Tridel (centre de chargement de la Blécherette, tunnel et fondations spéciales, etc.)

coûteront environ 126 mio

On a tout simplement escamoté ce montant.(voir le chapitre “plus-values”) Une fois de plus on est amené à douter de l’objectivité et de la neutralité de ce “Rapport final” qui se targue d’officialité fédérale. Cet “oubli” est manifestement un scandale dont les motifs sciemment occultés devraient être l’objet d’une enquête.

10. Uniduo mis au placard

On a tout fait pour éliminer les scénarios UNIDUO. “Oubliés”, dans un premier temps, ils ont été tardivement et précipitamment introduits dans le processus d’évaluation, en raison du bruit qu’allait faire cette étrange mais révélatrice mise à l’écart. Voyons comment les auteurs du “Rapport final” sont parvenus à déclasser le projet “UNIDUO”, même si de toute évidence, ses avantages techniques, son coût favorable, l’emportaient loin devant les autres projets.

1 Scénario 1.2 Tridel redim. et Posieux redims. 100 000 t./an 471 mio
2 Scénario 4.2 UNIDUO 150 000 t./an 303 mio
3 Différence à prendre en compte 168 mio

En revanche, si l’on prend d’autres scénarios, avec la construction des usines séparées, on trouve des résultats complètement différents, il vient :

4 Scénario 2.2 Posieux redim. à 100 000 t./an 277 mio
5 Scénario 3.3 Tridel redim. à 100 000 t./an 281 mio
6 Total pour ces deux scénarios 558 mio
7 Scénario 4.2 UNIDUO 150 000 t./an 303 mio
8 Différence à prendre en compte 255 mio

La perversion des chiffres présentés dans le “Rapport final” est une fois de plus démontrée par la confrontation de ces deux calculs. La construction d’une seule usine entre les deux cantons permettrait donc d’économiser sensiblement plus de 200 mio

1. On remarquera encore dans ce tableau les valeurs données pour Tridel dans sa version originale aux scénarios 3.1 et 3.2,
soit des investissements de 320 millions

2. alors que devant le Conseil communal de Lausanne
on a toujours parlé de 260 millions

3. Il est intéressant de donner la pondération de ce critère par les divers partenaires :

Vaud 1,568
Fribourg 0,714
Genève 6,522
Confédération 7,500

La comparaison est édifiante : on constate immédiatement combien les administratifs représentants des cantons de Vaud et de Fribourg, sans jamais consulter leur autorité politique de tutelle, se soucient peu des deniers publics. En attribuant les notes minimales pour ces points, ils révèlent qu’ils sont disposés à toutes les tricheries afin d’accorder la pseudo-légitimité du “Rapport final” aux projets pour lesquels leur attachement ne manque pas d’étonner et de poser interrogation.

Conclusion provisoire entre deux rubriques :
Toutes ces valeurs contradictoires, dégagées par les ingénieurs de l’ASVF, jettent une lumière crue sur les conclusions que les auteurs du “Rapport final” ont pensé habiles de présenter. Mais il est vrai que le coût n’est qu’un facteur psychologique !

Les critères non retenus

Les critères écologiques (5.2.1)

1. Les nuisances sur le voisinage (NR1.1)

On lira non sans stupéfaction la définition de ce critère à son début :
a) Première observation : ce texte procède d’une dérive intellectuelle si évidente qu’il fait injure à la discipline scientifique, à la valeur des faits, que l’on était en droit d’attendre de la part des auteurs du “Rapport final”.

b) Seconde observation : comment peut-on affirmer d’une manière aussi péremptoire et désinvolte que les UIOM projetées ne portent pas atteinte aux paysages, pourquoi ne distingue-t-on pas, dans cette situation, le site urbain du site en campagne ?

c) Troisième observation : doit-on rappeler que, dans le cas de Tridel :

– Le site proposé est le Vallon du Flon qui fait partie intégrante du massif sylvestre urbain, le “poumon vert” des Lausannois ?

– Pour réaliser le projet on devra supprimer plus de 5000 m2 de forêt.

– La zone agressée est classée en zone protégée.Son déclassement a fait l’objet des premières oppositions formulées par l’ASVF.

– Tridel menace de ses nuisances environnementales un quartier habité par plus de 15 000 Lausannois.

– Quand l’on parle de “zones spécifiques pour le traitement des déchets”, on n’hésite pas à affirmer, dans le cas de Tridel que “les camions arrivant à l’usine ne traversent pas de localité.” Tout au contraire, les nouvelles dispositions prises dans le projet mis à l’enquête pour Tridel montrent que, près de la moitié des transports d’ordures arriveront directement depuis la ville et ne transiteront pas par la Blécherette.

– Au problème des nuisances, dues aux véhicules, il convient d’y ajouter celles produites par une usine dont la hauteur de toiture dépassera de 12 m. le niveau du Plateau de La Sallaz. Ce coût social n’a évidemment pas été évalué.

2. Les Pollution de l’air due à l’incinération (NR1.2 – non différenciant)
Les Pollution de l’air due aux transports (NR1.3 – redondant)

Ces deux problèmes vont de pair. La contre-analyse du “Rapport final”, élaborée par les ingénieurs de l’ASVF, fait apparaître le manque de fondement scientifique, d’objectivité, de connaissances techniques, des auteurs du “Rapport final”. Et voici pourquoi :

1. Dans les critères d’évaluation, on introduit l’affirmation que la cheminée de Tridel sera conforme aux normes. Pourquoi vouloir ignorer que les normes n’écartent pas toute pollution, elles ne la limitent que dans une certaine mesure, seulement.

Explications : les éléments en suspension qui s’échapperont encore de la cheminée constituent une charge polluante et nocive non négligeable, même si les techniques modernes permettent de limiter quelque peu les émissions délétères.

On sait pertinemment que les dioxines générées par la combustion passent au travers des filtres même les plus perfectionnés.

1. Les récents constats relevés en France font apparaître que la production de dioxines par les usines d’incinération n’est pas aussi négligeable que certains veulent bien le dire.

2. On a constaté que, même en pleine campagne, leurs effets sont importants. A la longue les dioxines imbibent le sol, puis pénètrent dans les plantes utilisées pour la nourriture du bétail et se retrouvent dans le lait.

3. Aux alentours de certaines usines d’incinération, les quantités de dioxines contenues dans le fromage fabriqué avec ce lait sont à la limite admissible des normes européennes.

4. Ces constats ont été notifiés et médiatisés dans les environs d’usines d’incinération d’une dimension semblable à celle prévue pour Tridel, en particulier en Normandie, puis par la suite, dans la région de Lille.

5. En milieu urbain ces dioxines sont absorbées directement par les habitants sans dilution dans le terrain. Ni dans le “Rapport final” et encore moins dans les études d’impact, il n’est fait mention de l’effet de cumul des pollutions. On ne tient compte que des émanations de la cheminée d’usine. En vérité, ces dioxines s’ajoutent aux autres sources de pollution soit :

– Celles que produira l’usine dans sa proximité immédiate avec un quartier habité.

– Celles provenant de l’intense circulation des routes d’Oron et de Berne. On a déjà atteint la limite des normes admises.

– On ajoutera encore, selon la direction des vents, les émissions diffuses produite par la nouvelle turbine à gaz de l’usine et les autres installations de Pierre de Plan .

Encore un coup, ni dans le “Rapport final”, ni dans les études d’impact, on a retenu l’effet nocif et difficilement contrôlable des retombées de la cheminée, non seulement dans un rayon d’un kilomètre mais à distance plus rapprochée encore, celui des immédiats 500 mètres. Dans cette véritable “nappe circulaire de pollution”, par ses émissions délétères, Tridel arrosera plusieurs sites scolaires, le Chuv, véritable “cité des malades” d’une haute densification de l’habitat..

Dans un rayon de moins de 500 mètres, on trouve successivement :

1 Le complexe scolaire de Grand-Vennes ;
2 Le nouveau collège de Boissonnet (ces deux au même niveau que la cheminée et d’autant plus exposés) ;
3 Le collège de la Sallaz ;
4 La petite école de Saint-Etienne.
5 Le CHUV et ses hôpitaux annexes.
6 La forêt urbaine de Sauvabelin où de nombreux Lausannois recherchent un air respirable qui ne le sera plus avec Tridel.

Dans un rayon de mille mètres, à vol d’oiseau, dimension de la “nappe nocive”, qui absorbe la majeure partie des gaz dangereux émis par la cheminée, on trouve successivement :

1 Le complexe scolaire de Côteau-Fleuri ;
2 Le collège de Chailly ;
3 Le complexe de Béthusy et de Villamont ;
4 Le gymnase du Bugnon ;
5 Le collège de la Barre ;
6 Les établissements de Bellevaux ;

Ce qui totalise, selon la direction du vent, quelques milliers d’élèves de nos écoles menacés dans leur santé. La densité des établissements scolaires autour de Tridel montre, qu’en fait, la zone touchée par la pollution est beaucoup plus sensible que le quartier de la Sallaz lui-même.

La santé de plus d’un huitième de la population lausannoise, celle de plusieurs milliers d’élèves a un prix infiniment supérieur aux quelques pauvres millions que l’on pourra peut-être gagner, espère-t-on, dans de lointains 35 ans quand l’amortissement des travaux supplémentaires nécessités par les caractéristiques du site sera terminé.

Constat : A cette rubrique, encore et toujours, l’objectivité et la neutralité des membres de la commission sont mises en doute.

3. La technologie choisie et sa fiabilité (NR1.4) (non différenciant)

1. Pour demeurer dans la ligne préalablement choisie pour Tridel et Châtillon-Posieux, on a délibérément et trop visiblement choisi l’incinération globale des ordures, sans tri préalable. La prise en considération objective des sources de pollutions conduisait à accorder davantage d’importance aux autres techniques d’élimination. L’expérience confirmée de SORVAL proposait des critères de décision qui, dans une évaluation dite scientifique rétablissaient l’équilibre.

2. Autre carence dans l’emploi de cette méthode multi-critères d’aide à la décision :si le choix était demeuré ouvert, il permettait d’aboutir à des solutions associées à la maîtrise des pollutions et sans usine d’incinération supplémentaire. Dans cette voie, la surcapacité de l’usine des Cheneviers était suffisante pour absorber les soldes à incinérer, après tri des ordures.

3. Autre “couac” stupéfiant : non seulement les problèmes de nuisance étaient résolus, mais de surcroît, on réalisait des économies considérables pour le plus grand soulagement des caisses publiques, et partant, des contribuables ; on créait 1 poste de travail par 1000 tonnes annuelles triées, sans compter les emplois procurés par le recyclage des déchets récupérables.
4. Les Résidus (NR1,5) (non différenciant)

Il tombe sous le sens que la méthode d’incinération globale choisie conduit à des quantités semblables de résidus. On l’a vu plus haut, d’autres méthodes n’ont même pas été prises en considération ; sans doute, parce que leurs avantages, celui de résidus sensiblement moins importants en particulier, influaient et perturbaient fâcheusement l’évaluation favorable à l’incinération globale.

5. La protection de la nature (faune, flore, paysage) NR1.6 (non différenciant)

On a encore dans ce cas écarté un critère déterminant, ce qui a été dit plus haut sous les points NR1.1, NR1.2 et NR1.3 s’applique sans autre à ce chapitre. Prétendre, au travers des échelles d’évaluation que les émissions délétères de l’usine Tridel ne nuisent pas à la forêt voisine tient de la cécité volontaire quand les auteurs du “Rapport final” eux-mêmes soulagent leur conscience en admettant que “des impacts sont inévitables pour ce genre d’installations”.

La récidive systématique d’un procédé navrant et hautement répréhensible est inacceptable ; il réduit le rapport à ce qu’il est vraiment : une solennelle supercherie. Il est évident, qu’en éliminant ce critère des impacts sur la nature, on gomme leur effet négatif dans l’évaluation. Les experts, véritables otages d’un projet douteux, admettent avec une légèreté plus que troublante que Tridel se construise en plein coeur d’un milieu urbain à haute densité d’habitation, que son emprise au sol nécessite un déboisement important dans la zone sylvestre du Bois de Sauvabelin pourtant classée en zone de détente et de loisirs aussi bien par la Commune de Lausanne que par le Canton de Vaud.

Les conclusions

1. La science ne supporte pas la supercherie

Dans leur contre-analyse du “Rapport final”, les ingénieurs de l’ASVF ont relevé les constatations les plus évidentes ; en vérité, elles ne donnent qu’un faible reflet des aberrations dont on a artificiellement gonflé le rapport de la Commission technique. Ces constatations, montrent à l’évidence que le rapport a été manipulé jusqu’à ce qu’il fournissent les résultats voulus par certains membres de la commission. A ce titre ce rapport n’a plus rien de scientifique, car la science ne supporte pas la tricherie.

2. Combiné pour éliminer toute autre solution

L’entier du rapport est établi à la gloire de Tridel et accessoirement à Posieux. Il a été combiné pour éliminer toute autre solution même si elle était moins coûteuse, beaucoup moins polluante et beaucoup moins gênante pour l’environnement.

3. Le tout en camions

Le “Rapport final” fait complètement abstraction de l’accessibilité des usines proposées par rail, comme si ce moyen de transport était à rejeter parce que recommandé par la Confédération. En revanche, on privilégie avec une exagération entendu le recourt aux transports routiers.

4. L’administration se moque de l’autorité politique

L’entier du “rapport final” se moque de la volonté politique de la Confédération de ne construire qu’une seule usine pour les deux Cantons de Vaud et de Fribourg. La construction d’une seule usine dans un site bien choisi assureraient des économies considérables en investissements, induisant par conséquent le coût unitaire d’incinération des déchets. Proposée par l’ASVF, la délocalisation de Tridel vaudrait à l’économie vaudoise quelque 126 millions de francs sauvegardés. La construction d’une seule usine intercantonale conduirait à une économie supplémentaire de plus de 200 millions de francs à partager entre les Cantons de Vaud et de Fribourg.

5. Davantage d’économies encore

Le tri préalable des déchets avant incinération, assorti de leur récupération générerait des économies plus importantes encore. Dans ce cas de figure intéressant, mais sciemment négligé par les auteurs responsables du “Rapport final”, la construction d’une nouvelle usine d’incinération intercantonale pourrait même être remise en question : les surcapacités existantes dans d’autres usines, en particulier dans celle des Cheneviers à Genève suffiraient à détruire les soldes des tris préalables. Il suffirait de construire des usines de tri dont le coût (environ 20 millions) serait sans rapport avec celui d’une usine d’incinération.

6. Il manque mille degrés

Les affirmations péremptoires du “Rapport final” appellent une réflexion approfondie sur les méthodes de destruction des ordures : plutôt que d’accepter l’incinération globale à basse température (900 0 C), il serait opportun d’envisager la destruction par pyrolyse (aux environs de 1’900 0 C), procédé qui détruit tout et ne laisse échapper aucun gaz ou autre matière délétère dans l’atmosphère.

Les quelques remarques données dans ce chapitre ne sont qu’une partie de ce que l’ASVF a relevé dans le rapport de la commission technique. Si un lecteur désirait les résultats de l’examen complet ils seront très volontiers mis à sa disposition par notre association.

Au nom du comité de travail : Claude Monod, Ing. EPFL, président de l’ASVF

Lausanne, juin 1998

HUIT PLUS-VALUES

OUBLIEES OU MECONNUES

Les partisans du projet Tridel se retrouvent essentiellement dans les services administratifs du Canton de Vaud et de la Commune de Lausanne.

Ils continuent à affirmer que l’implantation de Tridel dans le Vallon du Flon ne sera pas plus onéreuse qu’ailleurs.

On peut être d’accord avec cette affirmation si, à leur exemple, on feint d’ignorer huit plus-values essentielles. Cette énumération ne ressort pas d’arguments inutilement polémiques.

La facture “égarée” s’élèvera à 126 millions

L’amortissement sur vingt-cinq ans et
les intérêts annuels se monteront à 8,19 millions/année

Par oubli ou par ignorance,
on aura donc dépensé au total 204,75 millions

Le prix unitaire de l’incinération
subira une plus-value par tonne de fr. 58,50

Vaut-il la peine de construire une usine qui imposera un prix à la tonne prohibitif, qui dépassera largement le prix unitaire d’une UIOM délocalisée ou celui d’une usine intercantonale ?

Documentation de l’Association pour la Sauvegarde du Vallon du Flon

LES SURCOUTS DUS AU CHOIX DU SITE

Le choix intempestif du site provoquera sur les investissements globaux à prévoir des surcoûts inacceptables. Il est surprenant que leur importance n’ait pas entraîné une opportune délocalisation de Tridel sur l’un des sites de réserve tels que prévus à Eclépens ou à Aclens ; l’édification d’une usine commune aux deux cantons à Avenches-Domdidier, comme les sites de réserve, n’entraînerait pas les surcoûts que l’on présente et que l’on analyse ici.

Quelles sont les raisons qui ont poussé les partisans de Tridel à passer outre ces graves aspects financiers ou les ont-ils, ce qui serait plus inquiétant encore, oubliés dans leurs fragiles estimations budgétaires ? Quoiqu’il en soit, la situation révèle le profond mépris dont témoignent les promoteurs de Tridel à l’égard des trésoreries publiques, et partant, des contribuables.

Le montant des surcoûts

1 Interface de la Blécherette Fr. 20 mio

2 Tunnel de liaison Vallon du Flon-Blécherette
y compris le système de convoyage Fr. 48 mio

3 Fondations spéciales sur pieux, y compris
les conséquences sur les structures Fr. 3 mio

4 Tunnel de liaison Vallon du Flon et Pierre-de-Plan Fr. 11 mio

5 Aménagements routiers Fr. 10 mio

6 Plus-values sur les terrassements dues
à la décharge (neutralisation des matériaux extraits) Fr. 20 mio

7 Reboisements compensatoires et autres aménagements Fr. 3 mio

8 Divers et imprévus ou imprévisibles env. 3,5 %, TVA 6,5 % Fr. 11 mio

Total des plus-values dues au site choisi Fr. 126 mio

Première observation : on notera que montant porté ci-dessus n’a pas une valeur absolue et rigoureuse, tant il est difficile de connaître l’importance de nombreux postes. Mais l’approximation est suffisante pour qu’elle atteste des surcoûts que l’ASVF dénoncent et qui ont faits l’objet d’interventions parlementaires.

Deuxième observation : ces surcoûts n’ont pas été pris en compte par la Commission technique chargée d’établir le Rapport final dont l’ASVF dénonce par ailleurs les manipulations, la sollicitation abusive des données, l’oubli de celles défavorables aux évaluations dont le résultat avait été préalablement décidé. Les conclusions du”Rapport final” sont donc fausses et Tridel n’est pas le meilleur projet.

Troisième observation : on doit encore noter que dans le projet de Tridel, sont prévus des locaux au service de la Commune de Lausanne pour 23 mio (26 mio prévus au plan des investissements). On évite soigneusement d’en parler quand on évoque le coût de cette usine.

Quatrième observation : il est raisonnable de compter au nombre des surcoûts retenus un poste d’imprévus, voire d’imprévisibles.

Huit oublis sans réponses

Comment ces montants et leur total s’expliquent-ils ? On en fait ici la présentation et la démonstration.

1. L’interface de la Blécherette

Montant pris en compte : fr. 20 millions

La valeur donnée ci-dessus est approximative. ll y a quelques années, il avait été dit devant le Conseil communal de Lausanne que le total des travaux, entre le tunnel et l’interface de la Blécherette, était d’environ fr. 50 millions
A cette époque le tunnel seul était devisé à environ fr. 30 millions

Le montant pris en compte est donc la différence entre le
coût du tunnel et le total, soit fr. 20 millions

Compte tenu de la dimension de l’interface cette valeur prise en compte est parfaitement plausible.

2. Tunnel de liaison de la Blécherette au Vallon du Flon

Montant pris en compte : fr. 48 millions

Le montant pris en compte a été donné par la Municipalité de Lausanne dans sa réponse à l’interpellation du conseiller Claude Monod, président de l’ASVF, le 21 janvier 1998, en cours de séance du Conseil communal de Lausanne. Ce sont donc des montants récents, réactualisés.
On y trouve les montants suivants :

1. Travaux de génie civil fr. 39,3 millions
2. Système de convoyage fr. 8,4 millions

Soit au total fr. 47,7 millions, pour simplifier montant arrondi à fr. 48 millions

Observation : En 1993, ce coût a été estimé, par les auteurs du projet à 35 millions de francs. Depuis 1993, le projet a été sensiblement modifié ; le volume intérieur du tunnel d’acheminement des ordures a été augmenté, preuve que la première étude manquait de précision, fondée qu’elle était, sur des prévisions aléatoires.
3. Fondations spéciales sur pieux

Montant pris en compte: fr. 3 millions

L’important remblai accumulé durant des années dans le Vallon du Flon, en très grande partie sous forme de décharge ouverte et non contrôlée, oblige de rechercher le socle molassique de l’ancien vallon à 30 m. de profondeur, voire davantage à certains endroits, ceci pour assurer une assise suffisante à cette usine monumentale. De surcroît, une fondation sur pieux entraîne le renchérissement de la structure.

Il y a tout lieu de craindre que les travaux de forage atteignent des couches dangereuses qui dégageront des émanations toxiques. Les matériaux extraits devront être neutralisés avant leur mise en décharge (voir à ce sujet les explications données sous point f). Avec la prudence qu’une estimation faite sur ces bases impose, le coût de telles fondations fait apparaître un montant minimum de fr. 3 millions

4. Tunnel de liaison entre le Vallon du Flon et Pierre-de-Plan

Montant pris en compte : fr. 11 millions

Le coût du tunnel de liaison provient d’un devis qui date de 1993., il peut donc être admis à la valeur donnée à cette époque sans changement.

On notera que cet élément du projet était méconnu jusqu’au moment où le devis de 1993 est apparu. On a constaté ceci :

1. Pour le tunnel de liaison avec la Blécherette, le devis de 1993 était d’environ fr. 30 millions

2. Mais en 1998, ce montant atteint déjà fr. 48 millions

soit une plus-value de 60 %.

On veut espérer qu’il n’en est pas de même pour cet élément ce qui amènerait une

plus-value non comptée d’environ fr. 6 millions

5. Aménagements routiers

Montant pris en compte: fr. 10 millions

Dans sa réponse à l’interpellation du conseiller communal Claude Monod, la Municipalité de Lausanne donne les valeurs suivantes :

1. Giratoire du Solitaire fr. 0,9 million

2. Terrains et routes d’accès fr. 5,2 millions

Soit un total de fr. 6,1 millions

On omet dans ce calcul les accès qui doivent être aménagés depuis la ville de Lausanne pour les transports directs à Tridel qui représentent un montant estimé à environ
fr. 3,9 millions
Soit un total de Fr. 10 millions

Le projet prévoit une route à trois voies à l’aval de l’usine. Dans les circonstances où il faudra réaliser cette liaison, c’est encore quelques millions qu’il faut ajouter au montant donné par la Municipalité. C’est pourquoi la valeur de 10 millions prise en compte nous paraît raisonnable.

Première observation : ces aménagements ont surgi après les études présentées en 1993. Ils ne sont donc pas compris dans le devis initial. Pour mémoire, on rappellera que ces aménagements sont nécessaires aux fins d’assurer la desserte entre l’autoroute et l’interface de chargement de la Blécherette et les accès à Tridel, par le Vallon du Flon. Ces derniers aménagements sont apparus obligatoires depuis qu’il a été décidé de ne pas amener le volume entier des ordures à incinérer à la Blécherette, mais d’en décharger 45 %, pour le moins, directement à l’usine, créant ainsi un trafic supplémentaire générateur de nuisances diverses en pleine ville de Lausanne.

Force est de relever, une fois de plus, les contradictions, les hésitations, qui trahissent la fragilité du projet et ses promesses manifestement propagandistes. Ne proclamait-on pas que tout le trafic des ordures éviterait le coeur de la cité ?

6. Plus-value sur les terrassements due à la décharge

Montant pris en compte: fr. 20 millions

Le 4 décembre de l’année dernière, le conseiller communal Claude Monod, Ing. EPFL, président de l’ASVF, s’adressait à la Municipalité sous la forme d’une interpellation urgente. Son objet :

“…On dénombre quelques 700 décharges dont 9 sont classées comme sites à risques et peuvent présenter des dangers certains. A force d’observer la nébuleuse Tridel on finit par connaître quelques uns de ses secrets. Je m’attendais donc bien à ce que le Vallon du Flon, donc la zone où l’on espère construire Tridel, soit cité parmi les sites à risques. Ce secret a été bien gardé puisqu’il ne figure même pas dans le rapport d’impact établi pour justifier Tridel. Il est vrai, qu’en cachant l’existence de la décharge, on occultait en même temps tous les problèmes des dangers qui l’accompagnaient.

“Quand on veut neutraliser une décharge, une solution acceptable est de l’étanchéifier pour éviter que les nappes phréatiques ne soient pas polluées. C’est une méthode qui n’est pas tout à fait satisfaisante, mais elle restreint très sérieusement les dépenses et elle écarte tous dangers.

“Dans le cas du Vallon du Flon, soit sur le site de Tridel, on va excaver 250’000 m3 pour implanter l’usine et forer un nombre important de pieux qui forcément traverseront la décharge. Les matériaux qui seront extraits de la décharge devront être triés, incinérés ou neutralisés avant de les déposer ailleurs, ce qui représente une dépense considérable.

“Mais il y a plus, la décharge du Vallon du Flon étant une ancienne décharge non contrôlée, on peut y trouver toutes sortes de produits nocifs, voire toxiques. Dès le moment où l’on va commencer à creuser on risque de tomber sur des produits dangereux pour les habitants du voisinage. Je rappelle ici que le quartier de la Sallaz-Vennes compte environ 15’000 habitants, soit le huitième de la population de notre ville.

“Mais il semble que ce fait ne préoccupe pas du tout les partisans de Tridel puisqu’ils ont complètement négligé tout les problèmes de la pollution dans le rapport pseudo-scientifique qu’ils ont établi pour tenter de prouver la nécessité absolue de Tridel.

“Dès lors, j’aimerais poser à la Municipalité les questions suivantes:
1. La Municipalité peut-elle nous assurer, d’une manière absolue et formelle que la décharge du Vallon du Flon ne contient aucun produit nocif ou toxique qui pourrait mettre en danger la santé des habitants du voisinage par des émanations délétères pouvant se dégager au moment des fouilles ?

2. Si la Municipalité ne peut pas donner de garanties, n’estime-t-elle pas dangereux de prendre des risques importants en allant fouiller la décharge ? Ne devrait-elle pas dans ce cas renoncer à ce site pour la construction de Tridel ?

Si la Municipalité, devant ces problèmes nouveaux et graves renonçait logiquement au site du Vallon du Flon pour la construction de Tridel, afin de ne faire courir aucun danger aux habitants du haut de la Ville, il n’est pas nécessaire qu’elle réponde aux questions suivantes.

3. Combien va coûter l’épuration des matériaux extraits des fouilles et qui va supporter les frais de cette épuration ?

4. Compte tenu de ces frais, et en y ajoutant les coûts des fondations spéciales nécessaires, du tunnel, de l’interface de la Blécherette et des importants aménagements routiers nécessaires au projet Tridel, quel est le supplément de dépenses par rapport à une usine située dans un site plus favorable ? N’est-ce pas de l’ordre de 60 millions ou est-ce encore plus ? Que coûte chacun de ces objets ?

5. En tenant compte de ces dépenses supplémentaires, qui vont nécessiter des intérêts et des amortissements importants pendant de longues années qui absorberont complètement les bénéfices escomptés par la vente d’énergie thermique, comment peut-on encore justifier l’implantation de Tridel dans le Vallon du Flon en sachant que l’usine sur ce site coûte beaucoup plus cher qu’une usine construite dans un site plus favorable et que l’apport de d’énergie thermique de cette usine d’incinération n’est pas indispensable à l’extension du chauffage urbain selon les dires de Monsieur Brélaz ? N’est-ce pas un gaspillage inutile de l’argent des contribuables ?

Selon la Municipalité : risques faibles

La Municipalité de Lausanne dans sa réponse à l’interpellation Monod, donne la définition suivante de la décharge du Vallon du Flon :

Ce site a reçu environ 1 300 000 m3 de remblais constitués en majorité de terres d’excavation, de scories et de déchets de démolition. Le site TRIDEL étant prévu là, la composition de cette décharge a été analysée avec beaucoup d’attention dès 1989. Il a été possible de constater la présence ponctuelle de type déchets ménagers ou industriels.
D’une manière générale, les proportions suivantes peuvent être admises :

1. Remblais inertes 30 %

2. Remblais à faible teneur en matières organiques, composés de matériaux sableux-limoneux-graveleux parsemés de blocs et de débris de construction 40 %

3. Déchets à moyenne teneur en matières organiques, constitués d’un mélange de matériaux terreux, de scories et de déchets divers 25 %

4. Déchets à forte teneur en matières organiques, constitués de déchets de construction et de matières minérales, notamment de traces d’hydrocarbures pouvant entraîner localement la présence de méthane 5 %

Les risques d’atteinte aux eaux souterraines sont faibles. Par contre, des travaux de terrassement doivent être entrepris avec précaution.

Ainsi, contrairement aux affirmations alarmistes de l’interpellateur, il n’existe pas de décharge à risque certain sur le territoire de Lausanne.

Sur ces bases la Municipalité donne à l’interpellateur un montant
de plus-value de : fr. 5 593 200

auquel il faut ajouter la TVA de 6,5 % soit un total d’environ fr. 6 000 000

Première observation : la Municipalité cite le rapport d’impact sur l’environnement, mais elle a probablement oublié de lire ce qui figure dans le rapport de février 1997 à la page 73, qu’il semble utile de citer en entier :

11.2.2 Dégagements de gaz par le remblai existant

Situation actuelle

Le site d’implantation de Tridel est constitué d’anciens remblais contenant de vieux déchets organiques, susceptibles de libérer des gaz tels que méthane, dioxyde de carbone et des composés olfactifs en trace.

Les investigations réalisées en surface ont mis en évidence des teneurs en méthane très fluctuantes, entre 0 et 3 000 ppm. La variabilité est importante, les zones localisées au sud du site dépassant souvent 100 ppm. Ces résultats ont été confirmés lors de l’exécution de fouilles à un mètre de profondeur, avec des concentrations en méthane supérieures à 100 ppm, voire dépassant 800 ppm.
En complément, des investigations ont été menées afin d’identifier les composés organiques volatils et semi-volatils (Méthode Petrex: 34 capteurs passifs; analyse par désorption thermale – spectrographie de masse). Seuls des hydrocarbures contaminent ponctuellement les remblais, quoique dans une faible mesure. et ceci depuis plusieurs sources à partir desquelles ils diffusent.

Phase de chantier

Les terrassements vont d’une part engendrer une décompression des terrains au voisinage du front d’excavation favorisant ainsi la diffusion du méthane vers la fouille. On ne peut également pas exclure que d’éventuelles poches de méthane soient mises à jour, provoquant des venues soudaines.

Toutes les mesures de prévention et de sécurité devront être prises afin de se prémunir d’une part contre le risque d’asphyxie lié à un manque d’oxygène, et d’autre part contre les dangers d’explosion ou d’incendie dus à la présence de méthane, cela pendant route la durée des travaux. Ces mesures décidées et intégrées au projet sont de trois types:

– Prévention: élaboration et application d’un plan de sécurité “gaz’: mesures ponctuelles et continues des concentrations en méthane et oxygène ;

– Intervention: mise en place d’un système d’extinction, mise à disposition d’équipements de premier secours ;

– Remédiation: installation d’un équipement de ventilation permettant un renouvellement de l’air dans une partie ou la totalité de la fouille.

Ces mesures seront complétées par une information donnée à toutes les personnes impliquées dans le chantier.

Etat futur

Afin d’éviter les accumulations et/ou concentrations de gaz, une couche draînante en périphérie des ouvrages ainsi que sous les radiers, traversée d’un réseau maillé de drains, totalement indépendant des autres réseaux, contrôlables par caméra depuis la surface, assurera la collecte passive du méthane (et accessoirement des eaux météoriques qui seront séparées des gaz dans une chambre munie d’un siphon. Ce réseau sera relié à une chambre fermée, munie d’un couvercle étanche et équipée d’appareils de mesures et de contrôle. En cas de nécessité, une collecte active par soutirage et mise en dépression du réseau sera enclenchée. Les gaz extraits seront dirigés dans les fours d’incinération.

Deuxième observation : la lecture du rapport d’impact montre à l’évidence que les fouilles dans la décharge comportent des risques certains, contrairement à ce qu’affirme la Municipalité. Il faut donc ajouter à la plus-value sur les terrassements toutes les précautions et les installations préconisées par les auteurs du rapport d’impact qui vont coûter certainement quelques millions supplémentaires.

Troisième observation : mais il y a encore plus, à cause des nouvelles lois sur les décharges, il est certain que les matériaux extraits des fouilles ne pourront pas être mis en décharge ailleurs, sans être neutralisés, voire pour certains incinérés. Les quelques 380’000 m3 foisonnés devront être triés, avant d’être conditionnés pour leur mise en décharge vont certainement coûter quelques dizaines de millions de francs supplémentaires. En effet les déchets de chantier, par exemple, étaient à l’époque mis en vrac à la décharge sans qu’il n’y ait de tri préalable, comme c’est le cas maintenant.

Pour être objectif et ne pas trop charger les surcoûts dus au traitement des fouilles, la valeur prise en compte de 20 millions de francs semble raisonnable, quoique probablement trop basse.

7. Les reboisements compensatoires et les autres aménagements

Montant pris en compte : fr. 3 millions

En plus du reboisement compensatoire des 5 000 m2 de forêt qui sera détruite, il faut compter les petits aménagements tel que le biotope que Tridel s’est engagé à mettre en place pour compenser celui qui serait supprimé dans le vallon du Flon. Mais surtout il faut y ajouter la passerelle pour piétons traversant le Vallon du Flon et qui est estimée dans le devis de 1993 à
un montant de fr. 1,7 millions

Le montant total pris en compte est donc relativement modeste et probablement en dessous de la réalité.

8. Divers, imprévus ou imprévisibles

Montant pris en compte : fr. 11 millions

Il a paru utile de prendre une petite marge dans l’estimation qui est faite ci-dessus, d’une part pour tenir compte des incertitudes de certaines estimations et d’autre par pour tenir compte du fait que dans la plupart des cas la TVA n’a pas été comprise dans les valeurs données. En fait la marge n’est donc que d’environ 3,5 % ce qui est relativement bas dans ce type d’évaluation.

Conséquences financières des surcoûts

Il est évident qu’une dépense supplémentaire de fr. 126 millions

n’est pas sans influence sur les coûts finaux. D’abord il faudra amortir ce montant et payer des intérêts. Si l’on admet un amortissement sur 25 ans, bien que toutes les parties mécaniques devraient être amorties sur 15 ans, il s’en suit déjà
une dépense annuelle de fr. 5,04 millions

Les intérêts calculés avec un taux de 5 % annuels représentent encore en moyenne une
dépense d’environ fr. 3.15 millions.
La dépense totale due aux surcoûts est donc,
par année pendant 25 ans de fr. 8,19 millions

soit une dépense totale de fr. 204,75 millions

L’usine que l’on va construire est déjà obsolète par sa conception et sa méthode de destruction des ordures, sa durée de vie ne va très probablement pas excéder 35 ans. Le montant ci-dessus réparti sur cette durée représente encore,

chaque année fr. 5,85 millions

L’usine, dans sa conception actuelle, est prévue pour incinérer 100’000 t/an d’ordures ; les surcoûts dus au site du Vallon du Flon vont donc entraîner une plus-value par tonne sur le

prix d’incinération de fr. 58,50

sans tenir compte des surplus de vente d’énergie thermique qui sont espérés mais non garantis.

La confrontation répétée des chiffres permet de constater ceci : dans le “Rapport final” aussi, il n’a pas été tenu compte des plus-values analysées dans les pages précédentes. Or avec des dépenses supplémentaires par an pour 5,85 millions, le bénéfice que l’on escompte pour la vente d’énergie thermique sera très largement absorbé par les coûts de la dette supplémentaire. Mais comme cela a été vu par ailleurs ce bénéfice est plus qu’aléatoire,

Entre le meilleur marché de la propagande et le prix réel, la tonne incinérée à Tridel sera la plus onéreuse de Suisse, voire d’Europe.

Conclusions

On peut dès lors se poser deux questions majeures :

Vaut-il vraiment la peine de sacrifier le Vallon du Flon pour une usine d’incinération qui ne durera vraisemblablement qu’environ 35 ans ?

Vaut-il la peine de construire une usine qui donnera un prix d’incinération à la tonne prohibitif et bien au delà de ce que vaudrait ce prix dans une usine construite dans un site normal ?

Certes, on affirmera qu’un site plus éloigné entraînerait des frais de transports supplémentaires, mais la différence est si faible qu’elle n’absorbera jamais les effets des surcoûts.

On rappellera encore que la question des transports a été escamotée dans le rapport de la commission technique nommée par la Coordination intercantonale romande pour les nouvelles UIOM, rendu public l’année dernière.

Conclusion de ces chapitres

Ces quelques exemples fâcheux ajoutent à la perplexité qui se dégage de l’entier du projet Tridel. Comment, pourquoi, nos autorités se sont-elles abandonnées, jusqu’à maintenant, à un tel laxisme, à une telle absence de contrôle ? Pourquoi ont-elles laissé tout pouvoir de décision à quelques fonctionnaires, persuadés qu’ils sont encore, de réaliser l’oeuvre de leur vie mais au mépris de toute rigueur scientifique, au mépris de toute gestion financière maîtrisable, sans se soucier un instant d’économiser les deniers publics. Car en définitive, subvention ou pas, les coûts de Tridel, les coûts supplémentaires en particulier, seront bien pris de la poches des contribuables que nous sommes tous. De projet mal étudié, erratique que Tridel a été dès son lancement, est devenu une nébuleuse et même une affaire. De jour en jour, on lui découvre des pièges coûteux, des aspects qui appellent de rigoureux éclaircissements.

Lausanne, juin 1998

Le Plan d’affectation cantonal

Ses contradictions épistolaires

Seuls les éléments qui appellent une remarque ont été relevés dans la longue lettre de justification du plan d’affectation signée par le Conseiller d’Etat Daniel Schmutz.

La numérotation se réfère au document contesté par l’ASVF.

Les citations sont relevées en italique.

Les observations de l’ASVF sont en caractères normaux.

Page 1

Troisième alinéa

“Ces capacités permettent de couvrir les besoins essentiels du canton”

Surcapacité : il faut noter que si Tridel et Posieux se construisent simultanément, il y aura une surcapacité au moins égale à la disponibilité de l’usine des Cheneviers à Genève. On ne couvre pas les besoins essentiels du canton, mais on va bien au delà.

Dernier alinéa

“Afin de limiter le trafic de camions dans le centre-ville de Lausanne, tout en maintenant l’usine au coeur du réseau du chauffage à distance,…. “

Surcharge routière : le PAC prétend limiter le trafic des camions au coeur de Lausanne. Par les effets des nouvelles dispositions prises, cette limitation tombera, puisque plus de 43 % des camions d’ordures du canton arriveront depuis la ville, en particulier, tous les transports de gros déchets qui ne transiteront pas, comme annoncé précédemment, par le centre de la Blécherette.

Pas indispensable : on note encore cette insistance à parler du chauffage à distance alors que le conseiller municipal lausannois Daniel Brélaz, directeur des services industriels, a affirmé à plusieurs reprises que Tridel n’était pas indispensable à l’extension d’un réseau, déjà planifié sans l’apport de l’énergie calorifique que devrait produire l’usine d’incinération.

Page 2

Premier alinéa

Totalement fictif : on a ici la confirmation du canton que l’usine d’incinération actuelle est “totalement obsolète”. Les scénarios, introduits dans le processus d’évaluation par la Commission technique, responsable du très contestable “Rapport final”, envisageaient la transformation de cette usine. Ils se révèlent complètement fictifs. Cette remarque rejoint les affirmations de la Municipalité de Lausanne.

Deuxième alinéa

A la fin de cet alinéa on lit: “Les facteurs décisifs ayant influé le choix final du Conseil d’Etat ont été l’avancement des travaux, la capacité de l’usine de traiter une partie des déchets produits dans le canton, la possibilité réelle de développer le chauffage à distance et la position centrée du projet par rapport à la zone de production des déchets qui seront traités.”

Tendancieuse : si ces arguments ressortent de l’étude multicritère, réalisée en 1994, elle se révélerait alors aussi tendancieuse que celle réalisée en 1996, au vu du résultat obtenu.

Prétexte fallacieux : le premier facteur décisif est donc “l’avancement des travaux”. C’est un prétexte fallacieux. Pourquoi ? Parce que, quand on justifie une erreur par l’avancement des travaux déjà réalisés, alors que si l’on construisait la même usine sur un autre site, on économiserait très largement le montant des études déjà accomplies. Ailleurs, il ne serait point nécessaire de recourir aux équipements suivantes :

1 L’interface de chargement ;

2 Le tunnel de transport des ordures;

3 Le tunnel de liaison avec Pierre de Plan ;

4 Les fondations spéciales ;

5 Les aménagements routiers ;

6 L’épuration de la décharge,

Tous ces travaux et quelques autres sont estimés dans le cahier des plus-values à environ
fr. 126 millions

En comptant large, les dépenses d’étude réalisées à ce jour, ne dépassent pas fr. 10 millions

Si l’on comprend bien la démarche d’esprit des partisans de Tridel : pour économiser une dizaine de millions consacrés à de mauvaises études, on est prêt en s’entêtant à conserver un site défavorable à en dépenser près de 12 fois plus. L’aspect scandaleux d’un tel processus a-t-il échappé aux fonctionnaires des appareils administratifs cantonal et communal ? Ou sont-ils à ce point les otages d’intérêts particuliers ?

Contradiction : le deuxième facteur décisif est de traiter une partie des déchets du canton. Ce facteur est sujet à variations puisqu’au troisième alinéa de la page précédente on prétend couvrir les besoins essentiels du canton.

Fausse exigence : le troisième facteur décisif parle de “la possibilité réelle de développer le chauffage à distance”. On relèvera que la possibilité réelle de le développer a été programmée bien avant qu’il soit question de Tridel, raison pour laquelle, le conseiller municipal Daniel Brélaz, directeur des Services industriels de Lausanne, a affirmé à plusieurs reprises que Tridel n’était pas indispensable à l’extension du réseau planifié sans l’apport de l’énergie calorifique tant attendue de l’usine d’incinération. En effet la turbine à gaz, qui a coûté environ 60 millions de francs à la Commune de Lausanne, produit non seulement de l’énergie électrique à un prix très raisonnable, mais aussi de l’énergie thermique en quantité suffisante pour envisager une extension normale du chauffage à distance. Ce n’est donc pas un facteur déterminant. En plus cette fausse exigence coûte plus d’une centaine de millions de francs si Tridel s’édifie sur le site le plus cher du canton.

Faux prétexte : on évoque “la position centrée” du projet. C’est un faux prétexte : d’autres sites conviendraient tout aussi bien, sinon mieux. En effet, le centre de gravité si souvent invoqué, se trouve en réalité dans la région de Bussigny, c’est dire que l’on est assez loin de la Blécherette. Un excentrement vers le nord, Eclépens par exemple, serait tout aussi valable. La différence des trajets ne serait que de quelques kilomètres pour les usagers de l’usine situés au sud du centre de gravité. C’est évidemment négligeable par rapport aux surcoûts qu’engendrerait Tridel.

Pas de base solide : en résumé, aucun des “facteurs décisifs” n’a de bases solides ; ils ne font que renouveler, sous une forme péremptoire et solennelle, les arguments des partisans Tridel, entêtés qu’ils sont, de triompher sans se préoccuper un seul instant des conséquences de leur obstination sur le plan urbanistique et financier.

Quatrième alinéa

“…. Il est nécessaire à la réalisation du plan de mesures en matière de protection de l’air pour l’assainissement de l’agglomération lausannoise”

Inquiétante addition : on prétend que ce plan est nécessaire à la protection de l’air pour l’assainissement de l’agglomération lausannoise. En fait, on n’a jamais additionné la pollution actuelle du quartier de la Sallaz à celle qui proviendra de Tridel. S’il est vrai que les usines modernes polluent relativement moins que les anciennes (environ 2 fois moins), dans le cas de Tridel ne va-t-on pas brûler trois fois plus de déchets ? Résultat : la pollution de la nouvelle usine sera multipliée une fois et demie à deux fois par rapport aux émissions de l’usine toujours en fonction.

Dernier alinéa

Au niveau fédéral, une dernière évaluation de la planification romande en matière de traitement des déchets par incinération conduite par l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage entre août 1996 et février 1997 a démontré la nécessité de l’installation, à tel point que Tridel figure en position prioritaire vis à vis de l’autre projet envisagé en Suisse romande, celui de l’usine d’incinération de Posieux dans le canton de Fribourg.”

Pas exact : cet alinéa ne traduit pas l’exacte vérité : la volonté, pourtant clairement manifestée, de l’Autorité fédérale est de ne réaliser qu’une usine pour les cantons de Vaud et de Fribourg. Cette solution permettrait d’économiser quelque 220 millions de francs entre les deux cantons. Faut-il relever, une fois de plus, que les aspects financiers ne comptent pour rien aux yeux des partisans de Tridel ?

Affirmation inacceptable : la dernière évaluation en question ressort probablement du “Rapport final” élaboré par la commission technique qu’a désignée la Coordination intercantonale romande pour les nouvelles UIOM. L’importante étude, en fait une contre-analyse, conduite par les ingénieurs de l’ASVF pour démontrer combien les données de ce rapport ont été manipulés aux fins d’obtenir les résultats présentés dans cet alinéa. On ne peut donc pas accepter cette affirmation importante qui est à la base de la décision de se maintenir sur le site du Vallon du Flon.

Page 3

Deuxième étape: Permis de construire

On relèvera ici que si le procédé utilisé n’est pas illégal, il est pour le moins inhabituel ; ce cas pourrait faire jurisprudence en des situations comparables mais non exemptes des problèmes importants qui pourraient surgir par la suite. Et ceci, d’autant plus que le PAC n’est pas entré en force puisqu’il est pendant devant le Tribunal administratif et devant l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage en raison d’un déboisement auquel l’ASVF s’oppose.

Page 4

Au quatrième alinéa, on lit :

” A l’issue de l’enquête publique, quatre points de détail ont été corrigés par la société requérante :”

Discrètes modifications : on constate donc que le canton confirme la modification de certains des plans. Ces modifications n’ont pas été mises à l’enquête publique sous prétexte qu’elles allaient dans le sens des oppositions. On ne saurait que s’élever contre cette manière de procéder. Comment peut on décider que les modifications portées au projet contesté ne soient pas elles aussi l’objet d’oppositions ? Si un simple citoyen présentait une demande de ce genre, l’administration exigeait assurément des enquêtes complémentaires.

Au-dessus du point 11. DROIT, on peut lire :

“Enfin, le PAC 296 et le projet de giratoire ont été approuvés par le Chef du Département des travaux publics, de l’aménagement et des transports en date du 29 octobre 1997.”

Contre toutes les règles : le PAC a donc été accepté avant même que les recours devant le Tribunal administratif n’aient été traités, avant que l’OFEFP ne se soit prononcé sur les recours touchant le déboisement. C’est une manière, pour le moins cavalière, de traiter le problème. Ainsi donc, I’Etat s’arroge le droit de déroger aux règles usuelles dans le seul but de s’assurer les subventions de la Confédération pour un projet en faveur duquel il s’apprête à dépenser en plus-values davantage que le double de la subvention espérée.

Page 6

B.11.

“Les conditions fixées par l’Opair devront être respectées en tout temps, quelque soit le niveau de fonctionnement de l’installation.”

Addition oubliée : comment va-t-on contrôler si les conditions sont respectées, alors que dans toute l’étude, on n’a jamais additionné la pollution existante dans le quartier à la nouvelle pollution provoquée par l’usine ? La réponse est aisée : le carrefour de la Sallaz atteindra en permanence les limites plafond de tolérance.

B.12.

“Lors de la réalisation de la halle d’incinération, I’isolation acoustique de cette dernière devra être contrôlée par le service en fonction des performances des équipements choisis.”

On craindra le bruit : on constate en passant que l’usine n’est pas aussi silencieuse que certains veulent bien le dire.

B.13.

Hors de la légalité : on parle ici de la rampe d’accès provisoire. Cette rampe et les déboisements qu’elle entraînera n’ont pas été mis à l’enquête et ne font pas partie du PAC. Seule la démolition du bâtiment situé à l’extrémité de la rampe projetée a été mise à l’enquête publique. L’accès au chantier depuis la route de Berne n’est donc pas encore assuré.

C.17.

“Les diverses conditions et charges figurant dans l’autorisation fédérale de défrichement devront être respectées, notamment que des mesures techniques garantissant la sécurité des bâtiments proches de sa lisière soient mises en oeuvre, les aménagements paysagers et plantation de haut jet correctement intégrés au projet pour assurer le masquage de l’usine sur ses flancs est et sud. ”

Une anticipation désinvolte : l’autorisation de défrichement n’est pas encore accordée puisqu’elle fait aussi l’objet d’un recours de la part des opposants liés à l’ASVF. Malgré cela, et même sans connaître la décision qui sera prise, l’Etat anticipe au risque d’endosser les conséquences d’une acceptation du recours.

Une usine d’autant plus inacceptable : on notera, en passant, qu’il est nécessaire de cacher l’usine par des plantations de haut jet pour en dissimuler ses proportions agressives, ce qui montre à l’envi que, malgré les dispositifs esthétiques dont parle la direction des travaux de la Commune de Lausanne, cette usine est laide et d’autant plus inacceptable dans le site choisi.

C.18.

Déjà une dérogation : une dérogation a donc dû être accordée pour diminuer le déboisement. Il y a fort à parier que cela n’aurait pas été possible pour un privé.

Page 7

Une procédure qui embarrasse : après le point 21, le service confirme que le permis de construire ne sera exécutoire qu’à l’entrée en force définitive de l’autorisation fédérale de défrichement. Il semble que cette affirmation soit un peu laconique car le PAC est encore pendant devant le Tribunal administratif et que, par conséquent, il ne peut pas entrer en force.

D. 23.

Un balisage non prévu : le texte concernant la cheminée et son balisage obligatoire imposeront loin à la ronde leur affligeante laideur. On fera observer que l’on n’avait jamais parlé de ce balisage avant la lettre du Conseiller d’Etat Daniel Schmutz, disposition pourtant légale.

Page 11

Motifs 1 et 2

Curieuse tactique : il est piquant de relever que toute la procédure a été réglée par le PAC alors que les recours contre ce dernier n’ont pas encore été traités. On doit aussi noter que le PAC ne peut entrer en vigueur sans l’autorisation de déboisement.

Page 12

Motif 3

Une addition négligée : on reprochera, pour le moins, à l’étude d’impact de ne pas additionner les diverses sources de pollution (Routes + Tridel + Pierre-de Plan).

Motif 4

Des mots pour rien : le fait que la potentialité de réalisation soit prouvée n’est pas une réponse, si le projet est mauvais par lui-même. Comme on a escamoté le problème du coût réel de la construction, cette phrase ne signifie pas grand chose.

Motif 6

La raison d’Etat : si ce mode de faire n’est pas illégal, il est pour le moins inhabituel, il pourrait faire jurisprudence si des privés agissaient de la sorte et revendiquaient cette exemple pour obtenir les mêmes droits.

Motif 8

La raison d’Etat, toujours : encore un plan qui n’était pas dans la mise à l’enquête. L’autorité décide donc elle-même ce qui est bon ou ce qui ne l’est pas sans que les droits des tiers puissent s’exercer.

Page 16

Premier alinéa

Un oubli de plus : les éléments de réponse qui figurent au chapitre IV n’ont, semble-t-il, pas toutes été tous repris par l’autorité communale.

Deuxième alinéa

Oubliée : la mention demandée ne figure pas dans la lettre de la Direction des travaux.

En conclusion, on peut souligner, voire affirmer, que les réponses données ne sont pas motivées d’une manière convaincante, elles montrent que le signataire ignore le sens réel de ce qu’il approuve.

La lettre de la direction des travaux
de la Ville de Lausanne

Analysé par l’Association pour la sauvegarde du Flon, ce document appelle les observations formulées ci-après. Elles sont reprises en suivant l’ordre de la lettre sans citer les textes complets.

Préambule

Dans le premier alinéa de la lettre on parle de plans d’enquête “modifiés et complétés”. On constate que, ni les modifications, ni les compléments, n’ont fait l’objet d’une enquête complémentaire comme ce doit normalement être le cas quand il s’agit de modifications importantes. On ne peut pas juger si les oppositions de l’ASVF sont devenues infondées par des modifications que nous ne connaissons pas.

1. Illégale ? On peut se demander si le PAC a pu être vraiment légalisé en l’absence d’une décision de l’autorité compétente concernant le déboisement.

2. Illégale ? La commune “doit se limiter à faire respecter la réglementarité du projet avec le Plan d’affectation”. On a constaté que le projet mis à l’enquête n’était pas conforme au PAC au moins en ce qui concerne les circulations et les voies d’accès. Il faut se rappeler que le PAC ne prévoyait pas d’amenées d’ordures par le Vallon du Flon, le nouveau projet prévoit que les 43 % des ordures, si ce n’est plus, arriveront directement à Tridel depuis la ville. Le plan d’affectation ne comprenait pas d’amenées de ce type. A notre connaissance, aucune nouvelle mise à l’enquête ne s’est faite pour ces aménagements routiers.

3. Un flou volontaire : Il n’est pas possible de vérifier la conformité du projet avec le PAC car nous ne connaissons pas les modifications qui ont été apportées.

4. Escamotée ? Il conviendrait d’examiner ce qu’est le PE 574, s’il devait être soumis à l’enquête publique ou si cette question d’accès en dehors du périmètre du PAC a été escamotée.

5, 6, 7, 8, 9

Pas de remarques particulières si ce n’est qu’il aurait été intéressant de prendre les points de vue non au niveau du sol, mais, par exemple, depuis le deuxième ou le troisième étage des bâtiments.

10. Promesse : pour tenter de faire passer le projet, on promet un passage public, mais on le retire à la première occasion pour des motifs futiles.

11. La légalité pour tous : on touche au projet initial sans procéder à une enquête complémentaire. Le fait de modifier un projet en croyant l’améliorer n’en dispense personne, surtout dans un cas aussi chaud que Tridel. En fait, tout ce qui est situé en dehors du périmètre du PAC demeure en zone verte et ne saurait-être modifié sans un complément au PAC.

12. Les oublis : la décision clôturant le rapport d’impact ne corrige rien. Plus particulièrement, on n’a pas tenu compte de l’effet cumulatif des pollutions qui agresseront le quartier (circulation + Tridel + Pierre-de-Plan).
13. Pas de remarques particulières.

14. Trop disproportionné : peut-on parler de dispositions esthétiques (lesquelles ?) dans le cas d’un monstre comme Tridel ?

15. Pas de remarques particulières.

16. Esthétique défaillante : on ne voit pas comment les dispositions proposées peuvent améliorer l’aspect du monstre qu’est Tridel.

18, 19, 20. Ces points ont été traités par ailleurs.

21. Pas de remarques particulières

22, 23, 24

Procédure défaillante : la publication de la mise à l’enquête publique a peut-être été faite correctement. En revanche, il n’en est pas de même pour les modifications et les simplifications du projet.

25, 26

Le caractère provisoire du dépôt est ainsi confirmé. Ces affirmations pourront aussi être prises en compte quand il s’agira de rendre le terrain à sa destination première, soit une zone de verdure et de détente. On notera ici encore que le projet a été modifié.

27. Encore une fois on a corrigé le projet sans enquête complémentaire.

28. Régulier ? Il conviendrait de vérifier ces faits ; on insiste lourdement sur ces modifications dites conformes, qu’on l’on est en droit de s’interroger sur leur régularité légale.

29, 30

Pas de remarques particulières, mais une comparaison avec le PAC est nécessaire.

31. Régulier ? Dans ce cas encore, on parle d’une modification du projet. Ce n’est pas parce qu’elles respectent le PAC que de telles modifications ne doivent pas faire l’objet d’une enquête complémentaire pour le permis de construire.

32. L’esthétique ? Comme dit plus haut, pour cacher le gigantisme de Tridel on devra planter des arbres de haut jet. Ce qui porte à croire que l’esthétique du projet n’est pas aussi satisfaisante que la direction des travaux veut bien le dire.

33. Régulier ? Le PPA communal qui est bloqué concerne les accès au site. Comment accorde-t-on alors un permis de construire sans être assuré que les accès à l’usine soient possibles ?

Pour conclure, force est de constater à nouveau que de nombreuses modifications ont été apportées au projet sans que l’on juge bon de procéder à des enquêtes complémentaires. La Direction des travaux s’arroge ainsi des droits qu’elle refuserait à un simple particulier. La démonstration est faite, une fois de plus, que Tridel croit pouvoir échapper aux règles.

Lausanne, juin 1998

DES PERMIS CONTESTES

La ratification du plan d’affectation cantonal.

L’octroi du permis de construire.

Les conditions de l’octroi du permis

font constater un nombre alarmant d’irrégularités

dans les procédure légales.

Des oublis volontaires.

Des arguments contestables.

Documentation de l’Association pour la Sauvegarde du Vallon du Flon

Le Plan d’affectation cantonal

Ses contradictions épistolaires

Seuls les éléments qui appellent une remarque ont été relevés dans la longue lettre de justification du plan d’affectation signée par le Conseiller d’Etat Daniel Schmutz.

La numérotation se réfère au document contesté par l’ASVF.

Les citations sont relevées en italique.

Les observations de l’ASVF sont en paragraphes en retrait, en caractères normaux.

Page 1

Troisième alinéa

“Ces capacités permettent de couvrir les besoins essentiels du canton”

Surcapacité : il faut noter que si Tridel et Posieux se construisent simultanément, il y aura une surcapacité au moins égale à la disponibilité de l’usine des Cheneviers à Genève. On ne couvre pas les besoins essentiels du canton, mais on va bien au delà.

Dernier alinéa

“Afin de limiter le trafic de camions dans le centre-ville de Lausanne, tout en maintenant l’usine au coeur du réseau du chauffage à distance,…. “

Surcharge routière : le PAC prétend limiter le trafic des camions au coeur de Lausanne. Par les effets des nouvelles dispositions prises, cette limitation tombera, puisque plus de 43 % des camions d’ordures du canton arriveront depuis la ville, en particulier, tous les transports de gros déchets qui ne transiteront pas, comme annoncé précédemment, par le centre de la Blécherette.

Pas indispensable : on note encore cette insistance à parler du chauffage à distance alors que le conseiller municipal lausannois Daniel Brélaz, directeur des services industriels, a affirmé à plusieurs reprises que Tridel n’était pas indispensable à l’extension d’un réseau, déjà planifié sans l’apport de l’énergie calorifique que devrait produire l’usine d’incinération.
Page 2

Premier alinéa

Totalement fictif : on a ici la confirmation du canton que l’usine d’incinération actuelle est “totalement obsolète”. Les scénarios, introduits dans le processus d’évaluation par la Commission technique, responsable du très contestable “Rapport final”, envisageaient la transformation de cette usine. Ils se révèlent complètement fictifs. Cette remarque rejoint les affirmations de la Municipalité de Lausanne.

Deuxième alinéa

A la fin de cet alinéa on lit: “Les facteurs décisifs ayant influé le choix final du Conseil d’Etat ont été l’avancement des travaux, la capacité de l’usine de traiter une partie des déchets produits dans le canton, la possibilité réelle de développer le chauffage à distance et la position centrée du projet par rapport à la zone de production des déchets qui seront traités.”

Tendancieuse : si ces arguments ressortent de l’étude multicritère, réalisée en 1994, elle se révélerait alors aussi tendancieuse que celle réalisée en 1996, au vu du résultat obtenu.

Prétexte fallacieux : le premier facteur décisif est donc “l’avancement des travaux”. C’est un prétexte fallacieux. Pourquoi ? Parce que, quand on justifie une erreur par l’avancement des travaux déjà réalisés, alors que si l’on construisait la même usine sur un autre site, on économiserait très largement le montant des études déjà accomplies. Ailleurs, il ne serait point nécessaire de recourir aux équipements suivantes

1 L’interface de chargement ;

2 Le tunnel de transport ;

3 Les fondations spéciales ;

4 Les aménagements routiers ;

5 L’épuration de la décharge,

Tous travaux travaux estimés dans le cahier des surcoûts

à environ fr. 110 millions

En comptant large, les dépenses d’étude réalisées à ce jour,

ne dépassent pas fr. 10 millions

Si l’on comprend bien la démarche d’esprit des partisans de Tridel : pour économiser une dizaine de millions consacrés à de mauvaises études, on est prêt en s’entêtant à conserver un site défavorable à en dépenser 10 fois plus. L’aspect scandaleux d’un tel processus a-t-il échappé aux fonctionnaires des appareils administratifs cantonal et communal ? Ou sont-ils à ce point les otages d’intérêts particuliers ?

Contradiction : le deuxième facteur décisif est de traiter une partie des déchets du canton. Ce facteur est sujet à variations puisqu’au troisième alinéa de la page précédente on prétend couvrir les besoins essentiels du canton.

Fausse exigence : le troisième facteur décisif parle de “la possibilité réelle de développer le chauffage à distance”. On relèvera que la possibilité réelle de le développer a été programmée bien avant qu’il soit question de Tridel, raison pour laquelle, le conseiller municipal Daniel Brélaz, directeur des Services industriels de Lausanne, a affirmé à plusieurs reprises que Tridel n’était pas indispensable à l’extension du réseau planifié sans l’apport de l’énergie calorifique tant attendue de l’usine d’incinération. En effet la turbine à gaz, qui a coûté environ 60 millions de francs à la Commune de Lausanne, produit non seulement de l’énergie électrique à un prix très raisonnable, mais aussi de l’énergie thermique en quantité suffisante pour envisager une extension normale du chauffage à distance. Ce n’est donc pas un facteur déterminant. En plus cette fausse exigence coûte plus d’une centaine de millions de francs si Tridel s’édifie sur le site le plus cher du canton.

Faux prétexte : on évoque “la position centrée” du projet. C’est un faux prétexte : d’autres sites conviendraient tout aussi bien, sinon mieux. En effet, le centre de gravité si souvent invoqué, se trouve en réalité dans la région de Bussigny, c’est dire que l’on est assez loin de la Blécherette. Un excentrement vers le nord, Eclépens par exemple, serait tout aussi valable. La différence des trajets ne serait que de quelques kilomètres pour les usagers de l’usine situés au su du centre de gravité. C’est évidemment négligeable par rapport aux surcoûts qu’engendrerait Tridel.

Pas de base solide : en résumé, aucun des “facteurs décisifs” n’a de bases solides ; ils ne font que de renouveler, sous une forme péremptoire et solennelle, les arguments des partisans Tridel, entêtés qu’ils sont, de triompher sans se préoccuper un seul instant des conséquences de leur obstination sur le plan urbanistique financier.

Quatrième alinéa

“…. Il est nécessaire à la réalisation du plan de mesures en matière de protection de l’air pour l’assainissement de l’agglomération lausannoise”

Inquiétante addition : on prétend que ce plan est nécessaire à la protection de l’air pour l’assainissement de l’agglomération lausannoise. En fait, on n’a jamais additionné la pollution actuelle du quartier de la Sallaz à celle qui proviendra de Tridel. S’il est vrai que les usines modernes polluent relativement moins que les anciennes, dans le cas de Tridel ne va-t-on pas brûler trois fois plus de déchets ? Résultat : la pollution de l’usine sera multipliée une fois et demie à deux fois par rapport aux émissions de l’usine toujours en fonction.

Dernier alinéa

Au niveau fédéral, une dernière évaluation de la planification romande en matière de traitement des déchets par incinération conduite par l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage entre août 1996 et février 1997 a démontré la nécessité de l’installation, à tel point que Tridel figure en position prioritaire vis à vis de l’autre projet envisagé en Suisse romande, celui de l’usine d’incinération de Posieux dans le canton de Fribourg.”

Pas exacte : cet alinéa ne traduit pas l’exacte vérité : la volonté, pourtant clairement manifestée, de l’Autorité fédérale est de ne réaliser qu’une usine pour les cantons de Vaud et de Fribourg. Cette solution permettrait d’économiser quelque 220 millions de francs entre les deux cantons. Faut-il relever, une fois de plus, que les aspects financiers ne comptent pour rien aux yeux des partisans de Tridel ?

Affirmation inacceptable : la dernière évaluation en question ressort probablement du “Rapport final” élaboré par la commission technique qu’a désignée la Coordination intercantonale romande pour les nouvelles UIOM. L’importante étude, en fait une contre-analyse, conduite par les ingénieurs de l’ASVF pour démontrer combien les données de ce rapport ont été manipulés aux fins d’obtenir les résultats présentés dans cet alinéa. On ne peut donc pas accepter cette affirmation importante qui est à la base de la décision de se maintenir sur le site du Vallon du Flon.

Page 3

Deuxième étape: Permis de construire

On relèvera ici que si le procédé utilisé n’est pas illégal, il est pour le moins inhabituel ; ce cas pourrait faire jurisprudence en des situations comparables mais non exemptes des problèmes importants qui pourraient surgir par la suite. Et ceci, d’autant plus que le PAC n’est pas entré en force puisqu’il est pendant devant le Tribunal administratif et devant l’Office fédéral de l’environnement, des forêts et du paysage en raison d’un déboisement auquel l’ASVF s’oppose.

Page 4

Au quatrième alinéa, on lit :

” A l’issue de l’enquête publique, quatre points de détail ont été corrigés par la société requérante :”

Discrètes modifications : on constate donc que le canton confirme la modification de certains des plans. Ces modifications n’ont pas été mises à l’enquête publique sous prétexte qu’elles allaient dans le sens des oppositions. On ne saurait que s’élever contre cette manière de procéder. Comment peut on décider que les modifications portées au projet contesté ne soient pas elles aussi l’objet d’oppositions ? Si un simple citoyen présentait une demande de ce genre, l’administration exigeait assurément des enquêtes complémentaires.

Au-dessus du point 11. DROIT, on peut lire :

“Enfin, le PAC 296 et le projet de giratoire ont été approuvés par le Chef du Département des travaux publics, de l’aménagement et des transports en date du 29 octobre 1997.”
Contre toutes les règles : le PAC a donc été accepté avant même que les recours devant le Tribunal administratif n’aient été traités, avant que l’OFEFP ne se soit prononcé sur les recours touchant le déboisement. C’est une manière, pour le moins cavalière, de traiter le problème. Ainsi donc, I’Etat s’arroge le droit de déroger aux règles usuelles dans le seul but de s’assurer les subventions de la Confédération pour un projet en faveur duquel il s’apprête à dépenser en plus-values davantage que le double de la subvention espérée.

Page 6

B.11.

“Les conditions fixées par l’Opair devront être respectées en tout temps, quelque soit /e niveau de fonctionnement de l’installation.”

Addition oubliée : comment va-t-on contrôler si les conditions sont respectées, alors que dans toute l’étude, on n’a jamais additionné la pollution existante dans le quartier à la nouvelle pollution provoquée par l’usine ? La réponse est aisée : le carrefour de la Sallaz atteindra en permanence les limites plafonds de tolérance.

B.12.

“Lors de la réalisation de la halle d’incinération, I’isolation acoustique de cette dernière devra être contrôlée par le service en fonction des performances des équipements choisis.”

On craindra le bruit : on constate en passant que l’usine n’est pas aussi silencieuse que certains veulent bien le dire.

B.13.

Hors de la légalité : on parle ici de la rampe d’accès provisoire. Cette rampe et les déboisements qu’elle entraînera n’ont pas été mis à l’enquête et ne font pas partie du PAC. Seule la démolition du bâtiment situé à l’extrémité de la rampe projetée a été mise à l’enquête publique. L’accès au chantier depuis la route de Berne n’est donc pas encore assuré.

C.17.

“Les diverses conditions et charges figurant dans l’autorisation fédérale de défrichement devront être respectées, notamment que des mesures techniques garantissant la sécurité des bâtiments proches de sa lisière soient mises en oeuvre, les aménagements paysagers et plantation de haut jet correctement intégrés au projet pour assurer le masquage de l’usine sur ses flancs est et sud. ”

Une anticipation désinvolte : l’autorisation de défrichement n’est pas encore accordée puisqu’elle fait aussi l’objet d’un recours de la part des opposants liés à l’ASVF. Malgré cela, et même sans connaître la décision qui sera prise, l’Etat anticipe au risque d’endosser les conséquences d’une acceptation du recours.
Une usine d’autant plus inacceptable : on notera, en passant, qu’il est nécessaire de cacher l’usine par des plantations de haut jet pour en dissimuler ses proportions agressives, ce qui montre à l’envi que, malgré les dispositifs esthétiques dont parle la direction des travaux de la Commune de Lausanne, cette usine est laide et d’autant plus inacceptable dans le site choisi.

C.18.

Déjà une dérogation : une dérogation a donc dû être accordée pour diminuer le déboisement. Il y a fort à parier que cela n’aurait pas été possible pour un privé.

Page 7

Une procédure qui embarrasse : après le point 21, le service confirme que le permis de construire ne sera exécutoire qu’à l’entrée en force définitive de l’autorisation fédérale de défrichement. il semble que cette affirmation soit un peu laconique car le PAC est encore pendant devant le Tribunal administratif et que, par conséquent, il ne peut pas entrer en force.

D. 23.

Un balisage non prévu : le texte concernant la cheminée et son balisage obligatoire imposeront loin à la ronde leur affligeante laideur. On fera observer que l’on n’avait jamais parlé de ce balisage avant la lettre du Conseiller d’Etat Daniel Schmutz, disposition pourtant légale.

Page 1 1

Motifs 1 et 2

Curieuse tactique : il est piquant de relever que toute la procédure a été réglée par le PAC alors que les recours contre ce dernier n’ont pas encore été traités. On doit aussi noter que le PAC ne peut entrer en vigueur sans l’autorisation de déboisement.

Motif 3

Une addition négligée : on reprochera, pour le moins, à l’étude d’impact de ne pas additionner les diverses sources de pollution (Routes + Tridel + Pierre-de Plan).Page 1 2

Motif 4

Des mots pour rien : le fait que la potentialité de réalisation soit prouvée n’est pas une réponse, si le projet est mauvais par lui-même. Comme on a escamoté le problème du coût réel de la construction, cette phrase ne signifie pas grand chose.

Motif 6

La raison d’Etat : si ce mode de faire n’est pas illégal, il est pour le moins inhabituel, il pourrait faire jurisprudence si des privés agissaient de la sorte et revendiquaient cette exemple pour obtenir les mêmes droits.
Motif 8

La raison d’Etat, toujours : encore un plan qui n’était pas dans la mise à l’enquête. L’autorité décide donc elle-même ce qui est bon ou ce qui ne l’est pas sans que les droits des tiers puissent s’exercer.

Page 16

Premier alinéa

Un oubli de plus : les éléments de réponse qui figurent au chapitre IV n’ont, semble-t-il, pas toutes été tous repris par l’autorité communale.

Deuxième alinéa

Oubliée : la mention demandée ne figure pas dans la lettre de la Direction des travaux.

En conclusion, on peut souligner, voire affirmer, que les réponses données ne sont pas motivées d’une manière convaincante, elles montrent que le signataire ignore le sens réel de ce qu’il approuve.

La lettre de la direction des travaux
de la Ville de Lausanne

Analysé par l’Association pour la sauvegarde du Flon, ce document appelle observations formulées ci-après. Elles sont reprises en suivant l’ordre de la lettre sans citer les textes complets.

Préambule

Dans le premier alinéa de la lettre on parle de plans d’enquête “modifiés et complétés”. On constate que, ni les modifications, ni les compléments, n’ont fait l’objet d’une enquête complémentaire comme ce doit normalement être le cas quand il s’agit de modifications importantes. On ne peut pas juger si les oppositions de l’ASVF sont devenues infondées par des modifications que nous ne connaissons pas.

1. Illégale ? On peut se demander si le PAC a pu être vraiment légalisé en l’absence d’une décision de l’autorité compétente concernant le déboisement.

2. Illégale ? La commune “doit se limiter à faire respecter la réglementarité du projet avec le Plan d’affectation”. On a constaté que le projet mis à l’enquête n’était pas conforme au PAC au moins en ce qui concerne les circulations et les voies d’accès. Il faut se rappeler que le PAC ne prévoyait pas d’amenées d’ordures par le Vallon du Flon, le nouveau projet prévoit que les 43 % des ordures, si ce n’est plus, arriveront directement à Tridel depuis la ville. Le plan d’affectation ne comprenait pas d’amenées de ce type. A notre connaissance, aucune nouvelle mise à l’enquête ne s’est faite pour ces aménagements routiers.

3. abUn flou volontaire : Il n’est pas possible de vérifier la conformité du projet avec le PAC car nous ne connaissons pas les modifications apportées au projet.

4. Escamotée ? Il conviendrait d’examiner ce qu’est le PE 574, s’il devait être soumis à l’enquête publique ou si cette question d’accès en dehors du périmètre du PAC a été escamotée.

5, 6, 7, 8, 9

Pas de remarques particulières si ce n’est qu’il aurait été intéressant de prendre les points de vue non au niveau du sol, mais, par exemple, depuis le deuxième ou le troisième étage des bâtiments.

10. abPromesse : pour tenter de faire passer le projet, on promet un passage public, mais on retire à la première occasion pour des motifs futiles.

11. La légalité pour tous : on touche au projet initial sans procéder à une enquêté complémentaire. Le fait de modifier un projet en croyant l’améliorer n’en dispense personne, surtout dans un cas aussi chaud que Tridel. En fait, tout ce qui est situé en dehors du périmètre du PAC demeure en zone verte et ne saurait-être modifié sans un complément au PAC.

12. abLes oublis : la décision clôturant le rapport d’impact ne corrige rien. Plus particulièrement, on n’a pas tenu compte de l’effet cumulatif des pollutions qui agresseront le quartier (circulation + Tridel + Pierre-de-Plan).

13. Pas de remarques particulières.

14. Trop disproportionné : peut-on parler de dispositions esthétiques (lesquelles ?) dans le cas d’un monstre comme Tridel ?

15. Pas de remarques particulières.

16. Esthétique défaillante : on ne voit pas comment les dispositions proposées peuvent améliorer l’aspect du monstre qu’est Tridel.

18, 19, 20. Ces points ont été traités par ailleurs.

21. Pas de remarques particulières

22, 23, 24

Procédure défaillante : la publication de la mise à l’enquête publique a peut-être été faite correctement. En revanche, il n’en est pas de même pour les modifications et les simplifications du projet.

25, 26

Le caractère provisoire du dépôt est ainsi confirmé. Ces affirmations pourront aussi être prises en compte quand il s’agira de rendre le terrain à sa destination première, soit une zone de verdure et de détente. On notera ici encore que le projet a été modifié.
27. Encore une fois on a corrigé le projet sans enquête complémentaire.

28. Régulier ? Il conviendrait de vérifier ces faits ; on insiste lourdement sur ces modifications dites conformes, qu’on l’on est en droit de s’interroger sur leur régularité légale.

29, 30

Pas de remarques particulières, mais une comparaison avec le PAC est nécessaire.

31. Régulier ? Dans ce cas encore, on parle d’une modification du projet. Ce n’est pas parce qu’elles respectent le PAC que de telles modifications ne doivent pas faire l’objet d’une enquête complémentaire pour le permis de construire.

32. L’esthétique ? Comme dit plus haut, pour cacher le gigantisme de Tridel on devra planter des arbres de haut jet. Ce qui porte à croire que l’esthétique du projet n’est pas aussi satisfaisante que la direction des travaux veut bien le dire

33. Régulier ? Le PPA communal qui est bloqué concerne les accès au site. Comment accorde-t-on alors un permis de construire sans être assuré que les accès à l’usine soient possibles ?

Pour conclure, force est de constater à nouveau que de nombreuses modifications ont été apportées au projet sans que l’on juge bon de procéder à des enquêtes complémentaires. La Direction des travaux s’arroge ainsi des droits qu’elle refuserait à un simple particulier. La démonstration est faite, une fois de plus, que Tridel croit pouvoir échapper aux règles.

Réf:
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Agriculture: doubler le rendement et éviter l’ usure.

Découvrir le Semis direct sur Couverture Végétale (SCV), une technique agricole qui permet (entre autres) d’éviter l’érosion des sols, les engrais et autres produits chimiques coûteux ( pesticide…) et de ne pas labourer. 


Remplacer le travail mécanique du sol par du travail biologique (racines du couvert végétal semé directement après la moisson de la culture précédente) et travailler avec l’aide notamment des vers de terre gratuits.

Semer sans travailler le sol. C’est possible et c’est bon !!!
Bon pour l’activité biologique du sol,
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« plus » de vert, « plus » de vivant, « plus » de diversité,plus de joie et de fêtes.

On obtient, en général, 2,5 t/ha, soit le double du rendement habituel du riz pluvial en système classique avec labour.







SEMIS DIRECT SOUS COUVERTURE VÉGÉTALE PERMANENTE, DES PETITS AGRICULTEURS MALGACHES DONNENT L’EXEMPLE

Stéphane Brélivet – Le Sillon – hiver 2008
 
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Dans les situations difficiles, adopter telle ou telle stratégie agronomique peut changer la vie d’un agriculteur, le réduire à la misère ou, au contraire, le propulser vers le succès. À Madagascar, le semis direct sur couverturevégétale permanente, ou SCV, peut mener vers une existence plus confortable, comme pour Monsieur Richard. Si sa belle histoire n’est évidemment pas transposable telle quelle en Europe, elle met néanmoins en valeur une technique prometteuse, chez nous aussi.
Monsieur Richard est un migrant économique. En quête d’une vie meilleure, il s’installe, dans les années 1990, sur les Hauts Plateaux du centre de l’île rouge, qui doit son nom à la couleur de ses sols ferralitiques et à sa luminosité particulière. Il acquiert d’abord 1 ha de terre. Innovateur par nécessité. “Labourer cette surface à l’angady (la bêche malgache traditionnelle) représentait 100 jours de travail. Je n’avais ni le temps pour le faire moi-même, ni l’argent pour embaucher de la main-d’oeuvre, j’ai adopté le semis direct par nécessité, raconte l’agriculteur. Et pour fertiliser mes pommes de terre, comme je ne pouvais pas acheter d’engrais, je me suis tourné vers l’écobuage. J’ai coupé les végétaux qui couvraient le champ et les ai enfouis dans des tranchées, où ils ont brûlés pendant deux jours, en libérant dans la terre beaucoup d’éléments nutritifs. Ma première récolte a été extraordinaire.” Stimulé par ce succès, Monsieur Richard poursuit sur la voie de l’innovation. Il adopte le “voly rakotra”, le nom malgache du semis direct sur couverture végétale permanente. Haricot sur paillage d’avoine, maïs sur trèfle vif, etc. : le SCV n’est pas réservé à quelques cultures, il offre, au contraire, une étonnante diversité de solutions, qui peuvent être adaptées à n’importe quel contexte cultural.
Laboureurs et pompes biologiques. Pour Monsieur Richard, chaque plante de couverture a son intérêt. La vache qu’il a pu acheter grâce à ses bonnes récoltes peut manger une partie de l’avoine. Bien sûr, l’agriculteur prend soin qu’il reste assez de chaume sur le champ pour constituer un paillage efficace pour la culture suivante. Le cynodon, une graminée utilisée pour certaines pelouses européennes, effectue, quant à lui, un véritable labour biologique. Il forme, en surface, une couche organique, parfois appelée “feutre”, où se mélangent végétaux morts et vivants, un milieu propice pour de nombreux microorganismes, dont la multiplication va renforcer le travail des racines, en améliorant encore la structure du sol. “Après cette couverture, je peux implanter une dolique”, témoigne Monsieur Richard. Cette légumineuse joue le rôle de pompe biologique. Elle enrichit le substrat, non seulement de l’azote qu’elle prélève dans l’atmosphère, mais encore d’autres éléments nutritifs, qu’elle puise en profondeur grâce à son système racinaire développé. Effet rendement. “Toutes les conditions sont alors réunies pour cultiver du riz”, dit l’agriculteur malgache, en arborant un grand sourire. Une satisfaction compréhensible au vu des résultats : avec ces choix agronomiques, il obtient, en général, 2,5 t/ha, soit le double du rendement habituel du riz pluvial en système classique avec labour. Grâce à la répétition de succès comme celui-ci, Monsieur Richard a fait “fortune” : aujourd’hui, il possède 2,3 ha, et, tout récemment, il a ouvert une épicerie dans son village. Ses collègues paysans, pourtant conservateurs, commencent à copier ses techniques !
Quid de l’Europe ? Ici, les résultats du SCV ne sont pas aussi spectaculaires qu’à Madagascar, mais c’est peut-être seulement parce que cette technique est encore nouvelle en agriculture intensive et mécanisée. En tous les cas, les recherches publiques sur le sujet sont prometteuses. Par exemple, à Grignon, près de Paris, les tests de l’Inra montrent des rendement intéressants pour le blé associé à du lotier corniculé, en semis direct.






Madagascar

Organiser les diffuseurs des techniques SCV autour d’un réseau structuré orienté vers la formation des paysans à l’utilisation de ces nouveaux outils et les agriculteurs autour d’une nouvelle manière de mettre en valeur les terroirs agricoles.
Améliorer la production et la productivité agricole et ainsi lutter contre la pauvreté rurale ; lutter contre la déforestation, l’érosion et la dégradation de la fertilité de sols.
Contrôle du striga. Le Striga asiatica (plante parasite des cultures annuelles notamment sur les céréales ; en floraison à droite) est controlé par une rotation en SCV appropriée. Une fiche technique du GSDM de Madagascar traite ce sujet de manière très précise, elle est disponible dans la librairie virtuelle.
Le projet commence en 2004 par le renforcement du GSDM et de TAFA et par l’organisation de formations complémentaires ou initiales destinées aux organismes de diffusion (trois premières années). Ensuite la diffusion sera appuyée de façon progressive sur quatre zones sélectionnées dans des régions agro-climatiques contrastées et avec des enjeux économiques et environnementaux divers (les Hautes Terres, le Lac Alaotra, la Côte sud-est, le sud-ouest).
Les cultures vivrières de base du régime alimentaire sont testées en association SCV avec des fourrages à Madagascar. Ici Manioc sur Brachiaria
Les techniques agro-écologiques ouvrent de nouvelles perspectives pour lutter contre la pauvreté rurale en protégeant le capital productif : la terre. C’est un enjeu fondamental à Madagascar où le secteur agricole emploie plus de 80 pour cent de la population.

Résultats

L’expérience accumulée depuis plus de dix ans à Madagascar par l’ONG TAFA (Terres et Développement) en matière d’adaptation et de mise au point de systèmes de culture agroécologiques et l’association des principaux acteurs en matière d’agroécologie au sein du Groupement Semis Direct Madagascar (GSDM) constitue une des réponses les plus crédibles pour garantir le développement durable de la production agricole du pays.
En effet, ces techniques permettent à la fois d’accroître la production, la productivité et les revenus des paysans, tout en protégeant les ressources naturelles.
A moyen terme le projet devrait permettre de toucher 30 000 exploitations agricoles et une superficie d’application d’environ 3 000 hectares, alors qu’actuellement on estime le nombre d’exploitations pratiquantes à environ 3 000 et la surface concernée à 300 hectares.
Page rédigée par : Administrator User.


Notes techniques:


Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques : Cultures sur couverture morte avec production de biomasse
Manuel pratique du semis direct à Madagascar. Volume III. Chapitre 3. § 2.2.
Maïs ou sorgho associé à
une légumineuse alimentaire volubile
(Dolique, Niébé ou Vigna umbellata)
V. 1. 2.1.
Olivier HUSSON, Hubert CHARPENTIER,
Célestin RAZANAMPARANY, Narcisse MOUSSA, Roger MICHELLON,
Krishna NAUDIN, Hubert RAZAFINTSALAMA, Christian RAKOTOARINIVO,
RAKOTONDRAMANANA, Frank ENJALRIC, Lucien SEGUY
Novembre 2010
Fiches techniques: et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
SDM
Groupement Semis Direct de Madagascar TAny sy FAmpandroasana Ministère de l’Agriculture
Document obtenu sur le site http://agroecologie.cirad.fr
1. Où recommander ces associations
1.1. Zone climatique
Les systèmes à base de maïs (Zea mays) sont très bien adaptés au climat de moyenne
altitude (600 – 1100 mètres d’altitude) avec longue saison sèche (6 à 7 mois). Ils
sont particulièrement recommandés au Lac Alaotra et dans le Moyen-Ouest.
Ils sont assez bien adaptés au climat semi-aride du Sud-Ouest et même dans le
Grand-Sud, en particulier ceux à base de sorgho (Sorghum bicolor).
Ils sont possibles avec le niébé (Vigna unguiculata) dans le Sud-Est (climat tropical humide).
Dans toutes ces zones, la variété de niébé à utiliser peut être une variété de cycle long ou
de cycle court.
La dolique (Dolichos lablab ou Lablab purpureus) et le Vigna umbellata se développent très mal
au dessus de 1200m. Sur les Hautes terres (climat sub-tempéré d’altitude), seul le système
Maïs + niébé (de cycle court) est possible et recommandé, mais uniquement en dessous de
1500 m d’altitude.
Les systèmes à base de sorgho sont recommandés dans le Sud-Ouest (climat semi-aride) et
dans le Grand-Sud principalement. Ils sont possibles et performants au Lac Alaotra et dans
le Moyen-Ouest, mais cette culture y est peu appréciée.
1.2. Situation (sol et régime hydrique)
Où les recommander
Ces systèmes sont à recommander de préférence sur sols relativement riches. L’apport d’engrais
est indispensable sur sol pauvre, ce qui baisse fortement la rentabilité du système et en accroît le
risque.
Où ne pas les cultiver Eviter les sols hydromorphes et les parcelles inondables pendant le cycle de culture.
Ne pas cultiver du Vigna umbellata sur sol nu sur les sols ferrugineux du Sud-Ouest et les sols
battants (possible uniquement avec paillage).
1.3. Unités agronomiques
Climat de moyenne altitude avec longue saison sèche (Lac Alaotra et Moyen-Ouest)
Dans cette zone, ces systèmes sont fortement
recommandés sur sols moyennement
riches de tanety non compactés et sur sols
exondés dans la plaine, bourrelets de berge
et baiboho (fertilisation ou écobuage recommandés
mais non indispensables).
En deuxième année, ils sont recommandés
sur sols décompactés (sols anciennement
compactés, après décompaction par du
brachiaria par exemple) et/ou sur sols pauvres
de tanety après enrichissement du sol
par une légumineuse (comme le stylosanthes).
Dans ces deux cas, la fertilisation
de la culture de maïs est nécessaire.
On peut également proposer ce système
sur des parcelles de deuxième année, après
une légumineuse (niébé, etc.) en semis direct
sur couverture morte de graminée vivace
(comme le Cynodon dactylon).
La fertilisation est alors recommandée.
Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
Dolique après récolte du maïs
Lac Alaotra
Climat de
moyenne altitude
< 1100 m.
Sols moyennement riches
de tanety, sols exondés
dans la plaine, bourrelets
de berge et baiboho
Sols pauvres de tanety
après enrichissement
et sols compactés après
décompaction
Manuel pratique du semis direct à Madagascar. Volume V. Chapitre 1. § 2.1.
Niébé:
Voanemba
Dolique :
Antaka
V. umbellata:
Tsiasisa
Document obtenu sur le site http://agroecologie.cirad.fr
Manuel pratique du semis direct à Madagascar. Volume V. Chapitre 1. § 2.1.
Climat semi-aride (Sud-Ouest et Grand-Sud)
En climat semi-aride, les systèmes avec dolique et niébé sont recommandés :
sur sols ferrugineux tropicaux moyennement
riches à caractère vertique (dans les zones basses,
sols présentant des fentes de retrait en période
sèche dues à la présence d’argiles gonflantes) ;
sur sols ferrugineux tropicaux non compactés.
Sur des sols déjà cultivés, l’engrais est recommandé
pour le sorgho, et est nécessaire pour le
maïs. L’engrais est simplement recommandé
pour les deux céréales sur une reprise après défriche
de forêt. Il est nécessaire pour les deux céréales
pour une reprise de jachère à graminées
pérennes (azote indispensable pour éviter un blocage
au démarrage des cultures).
Les systèmes avec Vigna umbellata ne sont recommandés
qu’à partir du moment où un paillage
est disponible : soit en deuxième année
après préparation de la biomasse, soit sur reprise
de jachère à graminée pérenne bien développée
(Andropogon sp., Hypparhenia sp., Cynodon dactylon,
etc.), soit avec apport extérieur de paille.
Climat tropical humide (Sud-Est)
En climat tropical humide (Sud-Est), seul le système Maïs + niébé (cycle long) est recommandé
(les autres légumineuses volubiles supportant mal les conditions très humides),
en succession du riz pluvial, sur les sols de tanety moyennement riches non
hydromorphes (sur basalte). La fertilisation est nécessaire dans la plupart des situations,
mis à part pour une reprise de caféière riche (où elle est tout de même recommandée).
Climat sub-tropical d’altitude (Hautes terres)
Sur les Hautes terres, le système Maïs + niébé (cycle court) est recommandé sur les
sols de tanety moyennement riches non compactés, sur les bourrelets de berges et les
baiboho, et sur les rizières exondées, à condition
d’éviter les parcelles à risque d’engorgement durant
la période de culture. La fertilisation (ou l’écobuage)
est nécessaire dans toutes ces situations.
Sur les sols dégradés, la fertilisation du maïs est
généralement peu rentable. Pour éviter ces sols à
très faible fertilité, ne proposer ce système que sur
les parcelles où les paysans ont l’habitude de planter
du maïs avec un rendement acceptable.
L’association Maïs + niébé (cycle court) est également
possible sur sols riches de tanety non
compactés (sur volcanisme récent), avec de très
bons rendements (fertilisation recommandée).
Cependant, la longueur du cycle du niébé (au
contraire du haricot) ne permet pas d’implanter
de culture de contre-saison qui procure des revenus
très intéressants (pomme de terre, orge,
etc.), comme cela se fait traditionnellement sur
ces sols.
Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
Maïs + niébé, Hautes terres
Sorgho + Vigna umbellata sur
sables roux, Morondava
3
Climat semi-aride
Sols ferrugineux
tropicaux
moyennement riches
à caractère vertique
Sols ferrugineux
tropicaux
non compactés
Sorgho Maïs
après après
forêt graminées
Climat
tropical humide
Sols moyennement
riches de tanety,
non hydromorphes
après autres
caféière situations
Climat
sub-tropical
d’altitude
Sols de tanety
moyennement riches,
non compactés,
bourrelets de berges
et baiboho
Sols riches de tanety
non compactés
sur volcanisme récent
(sans culture de
contre-saison)
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Manuel pratique du semis direct à Madagascar. Volume V. Chapitre 1. § 2.1.
2. Pourquoi recommander ces associations
2.1. Intérêts agronomiques de l’association
Ces systèmes présentent de nombreux intérêts:
production d’une forte biomasse aérienne et racinaire (y compris pendant la saison
sèche);
couverture rapide du sol : contrôle des adventices (en particulier du Striga asiatica
dans le Moyen-Ouest et le Sud-Ouest) et de l’érosion;
bonne couverture végétale, qui permet très souvent une mise en culture l’année suivante
sans utilisation d’herbicide dans la plupart des régions (mis à part dans les climats
semi-arides où l’obtention d’une biomasse suffisante est parfois difficile);
facilité de mise en oeuvre et de reprise pour la culture suivante (deux plantes annuelles
qui meurent en saison sèche);
bonne restructuration du sol;
apport d’azote par la légumineuse;
dégradation rapide du mulch de légumineuse et lente de la graminée: pas de blocage
d’azote et alimentation continue de la culture suivante en éléments minéraux;
remobilisation des éléments minéraux par la légumineuse à cycle long en saison sèche;
bon précédent, pour la culture du riz pluvial ou du cotonnier;
réduction des risques en cas de conditions climatiques difficiles ou d’attaques d’insectes
(sensibilité différente des deux plantes à ces stress).
2.2. Rentabilité économique
production de deux cultures la même année
sans affecter le rendement du maïs, ce qui
rend ces systèmes très intéressants économiquement
parlant, en particulier sur les sols
riches où l’engrais n’est pas indispensable ;
gains considérables sur les coûts de main
d’oeuvre dès l’année suivante (préparation de
la parcelle sans labour et forte réduction des
temps de désherbage grâce à la forte biomasse
qui contrôle les adventices) ;
limitation du risque de perte totale de la récolte
grâce à l’association de deux cultures, ce
qui est particulièrement intéressant dans les
zones où des attaques de criquets peuvent arriver,
la légumineuse assurant une production.
2.3. Place dans les systèmes de culture et cultures possibles après ces associations
Ces associations peuvent être installées après n’importe quelle culture en semis direct ou en
année «zéro» après labour. Grâce à la forte production de biomasse, l’association d’une céréale
et d’une légumineuse (fixatrice d’azote), ces associations permettent un enrichissement
et la restructuration du sol. Elles sont excellentes pour amorcer la “pompe” du semis direct
et sont en particulier de très bons précédents pour les cultures de riz pluvial et de cotonnier.
Elles peuvent également se répéter d’année en année (l’association rompant la monoculture).
Il est d’ailleurs très intéressant de conduire ce type d’association deux fois de suite
pour installer des systèmes en semis direct dans des conditions optimales. Il faut toutefois alterner
la légumineuse associée pour éviter le développement de maladies, en particulier pour
le niébé qui peut être fortement attaqué (lac Alaotra). Il faut également éviter de cultiver le
maïs sur un paillage de sorgho, surtout si la production de la légumineuse a été faible.
Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
4
Production de Vigna umbellata après
destruction totale du maïs par les criquets
Sud – Ouest
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Manuel pratique du semis direct à Madagascar. Volume V. Chapitre 1. § 2.1.
3. Exigences et contraintes de ces associations
Les contraintes de ces associations sont relativement faibles:
le traitement insecticide est indispensable sur la légumineuse pour obtenir une production de
grains (on peut par contre s’en passer si on cultive la légumineuse uniquement pour la biomasse);
la fertilisation est indispensable sur sols pauvres (et la rentabilité aléatoire dans ces conditions);
il est nécessaire de bien maîtriser l’itinéraire technique pour éviter la
compétition entre plantes (en particulier durant les premiers mois de
culture) : risque d’étouffement de la céréale par la légumineuse volubile
si elle n’est pas maîtrisée ou que la céréale se développe mal (fertilité
trop faible), risque de faible développement de la légumineuse si
elle est trop rapidement dominée par la céréale, etc. ;
le temps de travail est important pour la récolte de la légumineuse
(en particulier pour le Vigna umbellata si on le récolte gousse par
gousse) et pour celle de la céréale si la légumineuse s’est fortement développée
et rend difficile l’accès aux épis ;
la présence d’une légumineuse en végétation en saison sèche peut attirer
les animaux qui, si la parcelle n’est pas protégée, risquent d’enlever
toute la biomasse aérienne. On se retrouve alors avec une faible biomasse
résiduelle au moment du semis, ce qui compromet la remise en
culture en SCV l’année suivante;
la décomposition relativement rapide d’une partie importante de la
biomasse (la légumineuse), en particulier en climat chaud et humide,
peut conduire à une maîtrise limitée des adventices dans la culture suivante
si celle-ci ne couvre pas rapidement le sol.
4. Risques d’échec et alternatives
Cette association est relativement simple à mettre en place et les risques d’échecs sont limités
quand elle est bien conduite. Les risques principaux sont liés aux vols (contrainte qui n’est pas
propre à ces associations) et aux aléas climatiques. Les risques de sécheresse sont relativement
limités par l’enracinement profond en SCV. La bonne porosité des sols sous SCV réduit également
le risque d’engorgement prolongé. Le principal risque climatique se limite à un passage
de cyclone avec pluies et vents forts, à une période très défavorable (floraison).
En cas de production de biomasse insuffisante, la remise en culture la saison suivante peut se
faire en reconduisant cette association qui tolère un relatif manque de biomasse (en particulier
pour le contrôle des adventices) ou en concentrant la biomasse disponible sur une partie de la
parcelle (le reste de la parcelle étant reconduit en culture après labour pour préparer le semis
direct). Concernant la conduite, la principale difficulté réside dans la gestion de l’association,
avec en particulier un risque que la légumineuse associée entre en compétition avec la céréale.
Ce risque se gère avant tout lors du semis. Il est aussi possible de rattraper des erreurs à ce niveau
par un contrôle en végétation de la légumineuse (action mécanique de préférence).
5. Comment choisir la céréale
Le maïs a en général la préférence des paysans et offre de meilleures opportunités de commercialisation.
Le sorgho a cependant des intérêts marqués : sa moindre exigence sur le plan
de la fertilité, ses plus faibles besoins en eau et sa meilleure résistance à la sécheresse. Dans
des conditions climatiques limitées en eau, avec risque de sécheresse important, le sorgho
réduit ainsi le risque de faible production. La biomasse produite est en général supérieure à
celle du maïs, et elle se décompose moins vite. Enfin son aptitude à contrôler les adventices
par effets allélopathiques peut être très intéressante dans certaines situations (infestation par
Cyperus rotundus en particulier).
Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
Dolique fortement développée avant
récolte du maïs (ne nuit pas au rendement
à ce stade de développement mais
augmente le temps de récolte du maïs)
5
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Manuel pratique du semis direct à Madagascar. Volume V. Chapitre 1. § 2.1.
6. Comment choisir la plante associée
Ces trois légumineuses (dolique, niébé et Vigna umbellata) ont des caractéristiques
proches. Le choix par le paysan s’effectue principalement
en fonction de ses préférences alimentaires et des possibilités de commercialisation
(prix et débouchés).
Quelques autres critères sont aussi à prendre en compte :
le niébé supporte le mieux des conditions de forte humidité ;
la dolique est la mieux adaptée à la sécheresse grâce à la puissance
de son système racinaire, alors que le Vigna umbellata supporte très
mal une forte sécheresse de fin de saison des pluies sur colline ;
sur baiboho, la dolique qui reste verte très longtemps en saison
sèche assure la plus forte production de biomasse (intérêt pour la maîtrise
de l’enherbement sur la culture suivante) ;
le Vigna umbellata demande un temps de récolte supérieur aux deux
autres mais procure souvent un meilleur revenu ;
le Vigna umbellata ne pousse pas sur sol battant nu (par contre le
paillage permet sa culture sur des sols de ce type) ;
le Vigna umbellata demande en général moins de traitements insecticides que la dolique
ou le niébé pour assurer une production de grain ;
le niébé est plus sensible que les autres
à des maladies (bactériose), surtout s’il
est souvent répété dans les systèmes, et
en particulier au lac Alaotra ;
les tiges de la dolique, ligneuses, se décomposent
moins vite que celles du
niébé ou du Vigna umbellata, ce qui permet
de maintenir une biomasse importante
sur le sol plus longtemps.
Il est aussi possible et très intéressant d’associer deux de ces légumineuses à une céréale,
comme dans les système Maïs + niébé + dolique développé par les paysans au lac Alaotra,
qui permet en particulier de limiter les risques en cas de maladie sur une des légumineuses.
7. Les itinéraires techniques
7.1. La préparation de la parcelle
La préparation de la parcelle est avant tout fonction de son état initial (compaction, battance,
végétation en place, etc.). Elle s’effectue comme présenté dans le Volume II. Chapitre 2 de
ce manuel («Le choix des itinéraires techniques»), soit avec travail du sol (année «zéro»
de préparation des SCV), soit après préparation d’une couverture végétale morte (systèmes
installés en semis direct sur couverture végétale permanente).
Dans tous les cas, la parcelle doit être maintenue plane, sans buttage (qui n’est pas nécessaire
et qui gêne la mise en place en semis direct l’année suivante).
7.2. Le semis
Date de semis et variété
Le Maïs
– Variété
Pour les zones où ces associations sont les plus recommandées (moyenne altitude et climat
semi-aride), 6 variétés intéressantes sont disponibles. Elles sont toutes de couleur jaune-orange
Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
6
Vigna umbellata après récolte du maïs
Moyen-Ouest
Il est également possible d’utiliser comme légumineuse la mucuna
(Mucuna pruriens var. utilis) qui a un fort pouvoir de fixation
d’azote, mais demande des sols relativement riches, non
compactés et qui a les inconvénients de produire une biomasse
qui se décompose rapidement et surtout de ne pas produire de
grains comestibles. Les graines, après cuisson, peuvent cependant
être utilisées pour l’alimentation des porcs.
Alternative
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Manuel pratique du semis direct à Madagascar. Volume V. Chapitre 1. § 2.1.
et dans ces milieux, elles ont toutes un cycle de 120 jours environ du
semis à la maturité :
* IRAT 200 est une vieille variété appréciée pour sa rusticité, également
recommandée pour un climat tropical humide (Sud-Est) ;
* IRAT 340 est résistant à la sécheresse et donc intéressant pour les zones
semi-arides, mais est sensible à la virose (Yellow Strike Virus);
* CIRAD 412 a des caractéristiques très proches de l’IRAT 340 et a l’avantage
d’être résistant à cette virose ;
* OC 202 est lui aussi intéressant pour sa résistance à la sécheresse ;
* EMGOPA 501 est intéressant pour une agriculture intensive, avec fertilisation
(haut rendement potentiel) ;
* BR 106 est intéressant à moyenne altitude.
– Date de semis
Dans un climat semi-aride (Sud-Ouest) :
* sur tanety, il faut semer dès que possible. Les risques d’échec de la
culture augmentent fortement avec un semis après le mois de décembre.
Un semis à sec avant les premières pluies est possible, avec
le risque cependant d’une levée irrégulière.
* sur rizières en contre-saison, il faut également semer dès que possible après la récolte du
riz, sur sol ressuyé.
En moyenne altitude, avec longue saison sèche (Lac Alaotra ou Moyen Ouest), le maïs doit être
semé dès les premières pluies utiles sur un sol suffisamment humide pour assurer les besoins
en eau de la plante les deux ou trois premières semaines.
Sur baiboho, il est possible de semer tôt (humectation rapide du sol) mais il existe un risque
d’engorgement en cas de semis tardif. Il faut donc éviter de semer après le 15 janvier.
Sur collines, au Lac Alaotra, les rendements chutent rapidement pour
des semis effectués après fin décembre et il faut impérativement semer
avant le 5 – 10 janvier. Dans le Moyen-Ouest, les semis doivent se faire
plus tôt, les risques de sécheresse en fin de cycle devenant trop importants
pour des semis après fin décembre.
En altitude élevée (Hautes terres) où les conditions de température
sont limitantes, la variété la plus utilisée est la variété locale Tombotsoa
(cycle de 5 mois environ dans cette écologie). Elle doit être semée dès
les premières pluies utiles, et au plus tard le 15 novembre (pour éviter
les basses températures en fin de cycle, en particulier à la floraison).
Dans un climat tropical humide (Sud-Est), les contraintes climatiques
sont moindres. Il est cependant préférable d’éviter la période cyclonique.
Il est donc conseillé de semer le maïs dès la récolte du riz pluvial
sur les tanety.
Le sorgho
Trois variétés de sorgho sont proposées, à semer comme le maïs le
plus tôt possible dans les climats semi-arides :
* BF 80 (= IRAT 376, originaire du Burkina Faso), un sorgho de type Guinea, avec
panicule ouverte et grain blanc de qualité, sucré (ce qui en fait une variété très appréciée
par les oiseaux !). A noter que cette variété de cycle relativement court (110 jours environ)
est photopériodique dans les conditions du Sud-Ouest Malgache.
* IRAT 202 et IRAT 203, variétés aux entre-noeuds resserrés et qui restent donc beaucoup
plus courtes que BF 80 (tout en produisant une biomasse importante) et aux panicules
Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
Maïs (CIRAD 412) + niébé
avec semis précoce
(photo : Rakotondramanana)
Sorgho BF 80
+ niébé
Sud – Ouest
7
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Manuel pratique du semis direct à Madagascar. Volume V. Chapitre 1. § 2.1.
fermées. Elles sont également photopériodiques (cycle de 120 jours environ) et ne peuvent
être cultivées qu’en saison des pluies. L’IRAT 203 se caractérise par son taux très élevé en protéines
(plus de 15%).
La légumineuse associée
Que ce soit de la dolique, du niébé de cycle long ou du Vigna umbellata, la plante associée
doit généralement être semée en même temps que le maïs ou le sorgho, surtout dans les milieux
avec longue saison sèche (un semis trop tardif ne lui permet pas de s’installer correctement
avant la saison sèche). Dans certaines situations (faible fertilité des sols en particulier) il
peut parfois être nécessaire de décaler le semis de la légumineuse associée de quelques semaines,
en particulier pour le Vigna umbellata (mais très rarement pour le niébé ou la dolique
qui risqueraient alors de produire très peu). Dans ce cas, il est recommandé de semer en doubles
rangs (pour laisser plus de lumière à la plante de couverture). Si la légumineuse associée
est de la mucuna, il est en général préférable de décaller le semis de quelques semaines.
Pour la dolique, trois variétés sont diffusées :
* la dolique à graine marron, qui a une première fructification précoce, permet de faire deux à
trois récoltes, mais produit une biomasse plus faible que les autres variétés.
* la dolique à graine blanche, qui a une première fructification tardive, ne permet que deux
récoltes (première récolte après 145 jours, dernière jusqu’à 205 jours), voire même une seule
si le semis n’est pas précoce. Elle produit une forte biomasse et est très appréciée pour ses
qualités gustatives.
* la dolique à graine marbrée qui elle aussi produit une forte biomasse et fructifie tardivement
(récolte entre 140 et 195 jours). Elle ne produit deux récoltes que si elle est semée tôt.
Quatre variétés de niébé à cycle long sont utilisées :
SPLM 1, variété volubile au grain rose, avec une première fructification
tardive (2 fructifications maximum, première récolte après 115 jours
dans les conditions du Lac Alaotra à moyenne altitude) mais une très
forte production de biomasse.
SPLF 2, également volubile, au grain blanc, qui a une première fructification
plus précoce (ce qui permet jusqu’à trois fructifications, avec
récolte à partir de 100 jours à altitude moyenne) mais une biomasse
plus faible que SPLM 1.
* une variété locale de Morondava, avec des caractéristiques proches de
celles de SPLF 2 mais un grain rose ou rouge et une première fructification
plus tardive (115 à 120 jours à altitude moyenne).
CNC 870-7E, volubile également, avec un grain rose-marron, une
fructification précoce (jusqu’à trois fructifications possibles, première
récolte possible après 100 jours à altitude moyenne) et une forte production
de biomasse.
Une seule variété à cycle court est utilisée, le DAVID, variété érigée
aux fleurs violettes, avec un cycle de 4 mois (première récolte à partir
de 85 jours à altitude moyenne). Elle très appréciée dans le Sud-Est et c’est la seule variété
diffusable sur les Hautes terres, en attendant la multiplication de variétés très intéressantes
comme CNC 792-17 E, CNC 796-9 E et CNC 796-10 E en provenance du Brésil.
Une seule variété de Vigna umbellata est utilisée pour l’altitude moyenne : Tsirovoala, une
variété au grain marron-vert, de cycle long, qui produit une forte biomasse mais fructifie tardivement
(première récolte après 130 jours au Lac Alaotra) et ne permet que 2 fructifications.
Son cycle relativement long fait que cette variété peut avoir des difficultés à finir son cycle
en cas d’arrêt précoce des pluies, en particulier si le semis est réalisé tardivement.
Une variété locale de Tulear est proposée pour les climats semi-arides, capable de terminer
son cycle (100 – 120 jours à basse altitude) malgré la très courte saison des pluies.
Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
8
Niébé “David”
à cycle court
Document obtenu sur le site http://agroecologie.cirad.fr
Manuel pratique du semis direct à Madagascar. Volume V. Chapitre 1. § 2.1.
Des espèces/variétés à fructification précoce permettent d’obtenir plus rapidement des premiers
revenus, et une production supérieure en cas de troisième récolte. Par contre, la production
de biomasse sur une période plus courte peut réduire la biomasse totale produite, et
l’arrêt précoce de la production peut poser un problème si la parcelle n’est pas remise en culture
rapidement (décomposition rapide du mulch et risque de mauvais contrôle des adventices
pour la culture suivante, surtout en milieu tropical humide).
Comment semer
• La densité de semis et l’agencement des plantes dans l’espace
L’association céréale + légumineuse peut se faire selon deux principes : en simples rangs ou
en doubles rangs. Le semis en doubles rangs est proposé en priorité car pour un rendement
en maïs équivalent, il permet une production en biomasse et en grains de la légumineuse supérieure
à celle obtenue en simples rangs. Cependant, l’installation d’une céréale (comme
le riz) ou de cotonnier l’année suivante, et surtout la gestion de l’azote pour ces cultures, sont
plus difficiles après un maïs+légumineuse en doubles rangs qui induit une hétérogénéité. Il
existe un risque important de blocage d’azote sur les anciens doubles rangs de maïs ou de
sorgho alors qu’au contraire, l’azote est très disponible sur les anciens rangs de légumineuse.
Ce problème ne se pose pas si on répète l’association maïs ou sorgho + légumineuse l’année
suivante : il suffit alors de permuter les cultures, en semant la céréale sur les anciens
rangs de légumineuse, et inversement, la légumineuse sur les anciens rangs de céréale.
Le semis en simples rangs est légèrement plus facile à installer mais produit une couverture
plus faible. Cette couverture est cependant plus homogène, ce qui peut en conséquence faciliter
l’installation et la conduite de la culture suivante, en particulier pour du riz ou du cotonnier
(pour une nouvelle association maïs ou sorgho + légumineuse, on peut là aussi
alterner les lignes de céréales et de légumineuses d’une année sur l’autre).
– Doubles rangs :
Semis du maïs ou du sorgho en poquets sur deux lignes espacées de 0,5 mètre tous les deux
mètres (soit 1,5 m. et 0,5 m. en alternance entre deux rangs de maïs), poquets espacés de
0,5 mètre sur la ligne, en quinconce. Semer 2 grains par poquet pour le maïs avec des semences
de qualité à taux de germination élevé; 3 à 4 grains par poquet puis démariage à deux
pieds par poquet en cas de doute sur la qualité des semences de maïs. Semer 3 à 4 grains par
poquet puis démarier à deux pieds par poquet pour le sorgho.
Espacement et agencement des plantes pour un semis en doubles rangs.
Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
9
Document obtenu sur le site http://agroecologie.cirad.fr
Manuel pratique du semis direct à Madagascar. Volume V. Chapitre 1. § 2.1.
Semis des légumineuses en poquets (deux grains par poquet
pour la dolique ou le niébé, 4 à 5 grains par poquet
pour le Vigna umbellata) sur trois lignes espacées de 0,35
mètre dans les interlignes du maïs (à 0,4 mètre des lignes
de maïs). Poquets espacés de 0,4 mètre sur les lignes, de
préférence disposés en quinconce. Il est possible de semer
la dolique à une densité plus faible (0,5 m entre les poquets
sur la ligne). Dans le cas de l’association maïs +
niébé + dolique, au lieu de trois lignes de niébé, installer
une ligne de dolique entre deux lignes de niébé, intercalées
entre deux doubles rangs de maïs.
La densité de semis du maïs en double rangs est ainsi de
20000 poquets/ha, soit 40 000 grains par hectare (à
2grains par poquet, avec des semences de qualité), c’est
à dire de 15 à 20 kg/ha suivant le poids des grains.
La légumineuse est semée entre les doubles rangs de maïs
à 37500poquets/ha soit 75000grains/ha pour la dolique
ou le niébé (environ 10 à 12 kg/ha) et 150000 à
180000grains/ha pour le Vigna umbellata (8 à 10 kg/ha). Simples rangsSemis du maïs ou du sorgho en poquets
sur des lignes espacées de 1 mètre, poquets espacés de
0,5 mètre sur la ligne. Semer 2 grains par poquet pour le
maïs avec des semences de qualité à taux de germination
élevé; 3 à 4 grains par poquet et prévoir un démariage à
deux pieds par poquet en cas de doute sur la qualité des semences
de maïs. Semer 3 à 4 grains par poquet puis démarier
à deux pieds par poquet pour le sorgho.
Semis des légumineuses en poquets (2 grains par poquet pour
la dolique ou le niébé, 4 à 5 grains par poquet pour le Vigna
umbellata) sur une ligne entre deux lignes de maïs, poquets
espacés de 0,4 mètre sur la ligne (possibilité d’augmenter l’espacement
à 0,5 m pour la dolique). Dans le cas d’une variété de niébé de cycle court, érigée (qui
couvre peu), installer deux lignes de niébé espacées de 30 à 40cm entre deux rangs de maïs.
Espacement et agencement des plantes pour un semis en simples rangs
Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
10
Sorgho + Vigna umbellata. Semis en doubles rangs
Sud-Ouest
Maïs + dolique. Semis en doubles rangs
Lac Itasy
Maïs + dolique. Semis en simples rangs
Lac Alaotra (Photo : Rakotondramanana)
Document obtenu sur le site http://agroecologie.cirad.fr
Manuel pratique du semis direct à Madagascar. Volume V. Chapitre 1. § 2.1.
La densité de semis du maïs en simples rangs est la même
qu’en doubles rangs: 20000poquets /ha, soit
40000grains par hectare (à 2 grains par poquet, avec des
semences de qualité), c’est à dire de 15 à 20 kg/ha suivant
le poids des grains.
En simples rangs, la légumineuse est semée à 25000poquets/
ha soit 50000grains/ha pour la dolique ou le niébé
(7 à 8 kg/ha) et à 100 000 à 125000grains/ha pour le
Vigna umbellata (6 à 8 kg/ha).
En cas de fertilité faible (sols pauvres ou dégradés,
sans apport d’engrais) ou de conditions climatiques
très limitantes pour l’eau, il est recommandé de
baisser les densités de semis, en particulier pour le maïs.
Deux options sont possibles :
* Ecarter les poquets de maïs sur
la ligne : Sur des lignes espacées
de 1 mètre, semer avec 1 mètre
entre poquets sur la ligne et 3 à 4
grains par poquets (puis démariage
à deux pieds par poquet).
Semer la légumineuse sur une
ligne entre deux lignes de maïs,
poquets espacés de 0,4 mètre
sur la ligne (possibilité d’augmenter
l’espacement à 0,5 m. pour la
dolique) et intercaler sur les
lignes de maïs un poquet de légumineuse
entre deux poquets
de maïs.
La densité de poquets de maïs
est divisée par deux par rapport
à la densité “normale” (10000
poquets /ha; 20000pieds/ha)
mais le nombre de grains par poquet
étant plus élevé, le nombre
de grains semés par hectare est
de 30000 à 40 000, soit 12 à
17kg/ha.
La légumineuse est alors semée plus dense, à 35000poquets/
ha soit 70000grains/ha pour la dolique ou le niébé
(10 à 11 kg/ha) et à 140 000 à 175000grains/ha pour le
Vigna umbellata (8,5 à 11 kg/ha).
* Ecarter les lignes: Sur des lignes espacées de 1,5 mètre,
semer avec 0,5 mètre entre poquets sur la ligne et 3 à 4 grains
par poquet (puis démariage à deux pieds par poquet).
Semer la légumineuse sur une ligne entre deux lignes de
maïs, poquets espacés de 0,4 mètre sur la ligne (possibi-
Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
11
Maïs + niébé. Semis en simples rangs
Lac Alaotra (Photo : Rakotondramanana)
Maïs + niébé. Semis en simples rangs à faible densité de maïs
Sud – Ouest (Photo : K. Naudin)
Espacement et agencement des plantes pour un semis en
simples rangs à faible densité
Document obtenu sur le site http://agroecologie.cirad.fr
Manuel pratique du semis direct à Madagascar. Volume V. Chapitre 1. § 2.1.
Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
12
lité d’augmenter l’espacement à 0,5
mètre pour la dolique).
La densité de semis du maïs est dans
ce cas de 13 300 poquets/ha, soit
26600 pieds/ha. Le nombre de
grains par poquet étant plus élevé,
le nombre de grains semés par hectare
est de 40 000 à 53 000, soit 17
à 22 kg/ha.
La légumineuse est alors semée elle
aussi à une densité plus faible de
16700 poquets/ha soit 35000
grains/ha environ pour la dolique ou
le niébé (5 à 6 kg/ha) et à 70 000 à
80000 grains/ha pour le Vigna umbellata
(4,5 à 5,5 kg/ha).
• Le traitement des semences
En fonction de la pression des insectes, il peut être nécessaire de traiter les semences de
maïs ou de sorgho à l’imidaclopride + thirame (produit commercial Insector, beaucoup moins
cher que le Gaucho) à la dose de 2,5 à 5 g de produit commercial (soit 0,9 à 1,75gramme
d’imidaclopride) par kilogramme de semences, pour lutter contre les Heteronychus. C’est
en général le cas au Lac Alaotra et dans le Moyen-Ouest. C’est également le cas dans le Sud-
Ouest pour des semis relativement tardifs (alors qu’un semis précoce permet en général de
se passer de traitement dans cette zone). Ce traitement est particulièrement recommandé en
cas d’apport de fertilisation, pour assurer la rentabilité de l’investissement en engrais.
Le coût du traitement du maïs est d’environ 7 000 Ariary/ha (pour 20 kg/ha de semences),
soit l’équivalent de moins de 20 kg de maïs par hectare. Cela correspond à moins de 2% du
coût de l’engrais pour une fertilisation moyenne.
Il est également recommandé de traiter les légumineuses avec 1,8 à 4 g de Thirame®/kg de
semences (2 à 5 g/kg de Calthir PM par exemple) pour éviter la « fonte des semis » (maladie
fongique), et ce d’autant plus que le coût du traitement est très faible : moins de 700 Ariary/ha
(pour 10 kg/ha de semences), soit l’équivalent de moins de 2 kg de maïs par hectare.
7.3. La fertilisation
Le maïs est une culture exigeante qui suppose, pour atteindre des rendements corrects et
pour produire suffisamment de biomasse pour amorcer la « pompe» des SCV, une fertilisation
minérale en supplément ou non de la fumure organique ou de l’écobuage.
Les tableaux suivants donnent les niveaux de fertilisation recommandés par zone et
type de sol, avec une estimation des rendements espérés. Ces rendements estimés
sont ceux qu’on peut raisonnablement espérer obtenir les premières années de
culture. Avec l’amélioration des conditions par des SCV bien conduits, ces rendements
augmentent les années suivantes.
Le niveau de fertilisation se raisonne (cf. Volume II Chapitre 2 de ce manuel) en
fonction de la fertilité initiale des sols, du précédent cultural (apport d’azote par les
légumineuses), de l’objectif de production et du risque (essentiellement climatique,
mais aussi les attaques d’insectes, d’oiseaux, les vols, etc.). Le risque de stress hydrique diminue
avec les années de semis direct (augmentation de la vitesse d’enracinement et accroissement
de la profondeur d’enracinement des cultures, amélioration de la porosité et
réduction du ruissellement, et par conséquent augmentation de la réserve utile en eau).
Les niveaux de fertilisation proposés sont ceux nécessaires pour un démarrage des systèmes
en SCV et peuvent être progressivement baissés (tout en faisant attention à compenser les
exportations par les grains qui augmentent avec l’amélioration des sols et des rendements).
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Manuel pratique du semis direct à Madagascar. Volume V. Chapitre 1. § 2.1.
Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
Climat de moyenne altitude (600 – 1100 m.)
Climat sub-tropical d’ altitude (> 1200 m.)
Niveaux de fertilisation recommandés et espérance de rendement pour les systèmes Maïs + légumineuse associée
(dans de bonnes conditions de culture : semis précoce, qualité et traitement des semences, contrôle des adventices, etc.)
Type de sol
Besoin en
fertilisation
Niveau de
fertilisation
Fumier
NPK
(au semis)
Urée
(au semis)
Urée (Début
floraison mâle)
Coût de la fertilisation
Espérance de rendement
(kg/ha)
(t/ha) kg/ha kg/ha kg/ha (Ariary/ha) (Euros/ha) (kg maïs/ha) Maïs Légumineuse
Sols “moyennement
riches”
de tanety
non compactés
Zéro 3 – 5 0 0 0 0 0 0 1000 – 1500 700
Moyen 3 – 5 150 0 75 364500 138 1215 4000 – 4500 1000
Fort 3 – 5 300 0 100 664000 250 2213 > 5000 > 1500
Sols exondés,
bourrelets de
berge et
baiboho
Zéro 0 0 0 0 0 0 1500 – 2000 700
Moyen 0 0 50 120 221000 83 737 4500 – 5000 1000
Fort 0 300 0 100 664000 250 2213 > 6000 > 2000
Sols “pauvres”
en deuxième
année après enrichissement
Zéro 3 – 5 0 0 0 0 0 0 300 – 500 300
Moyen 3 – 5 150 0 75 364500 138 1215 2000 – 3000 700
Fort 3 – 5 300 0 100 664000 250 2213 3000 – 4000 > 1200
Type de sol
Besoin en
fertilisation
Niveau de
fertilisation
Fumier
NPK
(au semis)
Urée (Début
floraison mâle)
Coût de la fertilisation
Espérance de rendement
(kg/ha)
t/ha kg/ha kg/ha (Ariary/ha) (Euros/ha) (kg maïs/ha) Maïs Légumineuse
Sols «moyennement
riches» de tanety
non compactés,
bourrelets de berge
et baiboho
Zéro 3 – 5 0 0 0 0 0 500 – 1000 200 – 500
Moyen 3 – 5 150 75 427500 161 1070 2500 – 3000 500 – 700
Fort 3 – 5 300 100 760000 287 1900 4000- 5000 700 – 1000
Bases de calcul : Prix relevés sur les Hautes terres en septembre 2010 : Urée : 1 900 Ariary/kg ; NPK (11-22-16) = 1 900 Ariary/kg ; Maïs : 400 Ariary/kg.
Les niveaux de fertilisation en gris ne sont pas recommandés car risqués et peu rentables. 1 euro = 2650 Ariary
13
Bases de calcul : Prix relevés au Lac Alaotra en septembre 2010 : Urée : 1 300 Ariary/kg ; NPK (11-22-16) = 1 780 Ariary/kg ; Maïs : 300 Ariary/kg.
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Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
Une fertilisation forte n’est pas recommandée dans ces milieux à risques elévés.
Pour le sorgho, les niveaux de fertilisation proposés sont les mêmes, avec une espérance de rendement de 1500kg/ha avec une fertilisation moyenne et
plus de 2 500 kg/ha pour la fertilisation forte (et 500-800 kg/ha sans engrais).
Climat tropical humide (< 500 m)
*Les niveaux de fertilisation en gris ne sont pas recommandés.
Bases de calcul: Engrais (urée ou NPK): 1900 Ariary/kg; Maïs: 300 Ariary/kg. 1Euro = 2650 Ariary
Climat semi-aride (< 500 m)
Type de sol
Besoin en
fertilisation
Niveau de
fertilisation
Fumier
NPK
(au semis)
Urée (Début
floraison mâle)
Coût de la fertilisation
Espérance de rendement en
première année (kg/ha)
t/ha kg/ha kg/ha (Ariary/ha) (Euros/ha) (kg maïs/ha) Maïs Légumineuse
Sols
ferrugineux
tropicaux
moyennement
riches
(vertiques)
Zéro 3 – 5 0 0 0 0 0 800 – 1200 200
Moyen 3 – 5 100 75 332500 125 831 2500 – 3000 300 – 500
Fort 3 – 5 200 100 570000 215 1425 3000 – 3500 500 – 700
Sols
ferrugineux
tropicaux
Zéro 3 – 5 0 0 0 0 0 500 – 700 0 – 200
Moyen 3 – 5 100 75 332500 125 831 2000 – 2500 200 – 400
Fort 3 – 5 200 100 570000 215 1425 2500 – 3000 400 – 600
Type de sol
Besoin en
fertilisation
Niveau de
fertilisation
Fumier
NPK
(au semis)
Urée (Début
floraison mâle)
Coût de la fertilisation
Espérance de rendement en première
année (kg/ha)
t/ha kg/ha kg/ha (Ariary/ha) (Euros/ha) (kg maïs/ha) Maïs Légumineuse
Sols
moyennement
riches
de tanety
non hydromorphes
Zéro 0 0 0 0 0 0 0 – 500 0 – 200
Moyen 0 150 75 427500 161 1070 2000 – 3000 400 – 600
Fort 0 300 100 760000 287 1900 3000 – 3500 500 – 700
14 Manuel pratique du semis direct à Madagascar. Volume V. Chapitre 1. § 2.1.
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Manuel pratique du semis direct à Madagascar. Volume V. Chapitre 1. § 2.1.
Ces niveaux correspondent aussi à des niveaux
de fertilisation pour un semis effectué
dans les temps, avec des semences de qualité,
traitées contre les insectes en cas de besoin.
En effet, la fertilisation ne peut être
rentable qu’avec un bon contrôle des mauvaises
herbes et des insectes.
En cas de semis tardif (et ce d’autant plus que
l’on se rapproche des dates butoir de semis)
les rendements espérés sont plus faibles et les
risques d’échec de la culture plus importants.
Il est préférable dans ce cas de réduire le niveau
de fertilisation, voire de ne pas apporter
d’engrais chimique, quitte à changer de culture
et de système. Les apports en cours de
végétation peuvent et doivent aussi être modulés
en fonction de la situation. On peut les
augmenter si la culture se déroule bien mais
qu’on observe des signes de carence. A l’inverse,
si des problèmes particuliers ont limité
fortement le potentiel de production (mauvais
contrôle des adventices, attaques d’insectes, etc.), il est préférable de réduire la fertilisation
en végétation, voire même de la supprimer.
Il faut également respecter les périodes d’apport des engrais, faute de quoi le risque d’en voir
l’efficacité et la rentabilité baisser fortement est élevé. Les périodes d’application proposées
sont celles pour une récolte du maïs en grains secs. Pour une récolte en vert, l’apport de fertilisants
à la floraison mâle est trop tardif et doit être soit avancé, soit supprimé.
Sur sols de basse fertilité (sols ferrallitiques relativement dégradés, sols ferrugineux tropicaux,
etc.), la rentabilité de l’engrais est plus faible (et le risque d’échec plus élevé) que sur des sols
riches, bien structurés (baiboho, etc.). Il faut cependant éviter d’y appliquer des doses d’engrais
faibles qui ne permettent pas d’augmentation sensible du rendement et sont très mal
rentabilisés. Il est préférable de proposer :
soit de prendre le risque d’apporter une fertilisation forte à ceux qui peuvent se le permettre,
en sachant que la rentabilité sera souvent faible mais
que l’on préparera ainsi une biomasse suffisante pour cultiver
en SCV dans de bonnes conditions l’année suivante,
soit de remplacer le maïs par une autre culture moins
exigeante si on ne veut pas fertiliser : En effet, sans engrais
l’espérance de production du maïs est très faible. Dans de
telles conditions, cet itinéraire technique valorise mal la
journée de travail et ne permet pas la production d’une
biomasse suffisante pour cultiver en SCV l’année suivante.
Dans tous les cas, sur paillage de graminées, un apport
d’azote est obligatoire. Il faut compléter la fertilisation pour
avoir au minimum 50 unités d’azote au semis et surveiller
très précautionneusement toute apparition éventuelle de
symptômes de carence en azote après 15 – 20 jours (faire
un apport supplémentaire si nécessaire).
Enfin, il est préférable d’apporter la fertilisation N-P-K en plein
sur la parcelle (et non pas localisée sur la céréale) afin d’en faire bénéficier également la légumineuse
(par contre l’urée sera localisée au pied du maïs). La rentabilité de la fertilisation est
alors améliorée par les gains de rendements de la légumineuse.
Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
Effet de la fertilisation sur sol pauvre
Premier plan : sans engrais
Second plan : fertilisation moyenne
15
Ces systèmes exportent en général peu d’azote, la fixation
par la légumineuse compensant les exportations par les grains.
Cependant, en cas de très forte production de la céréale et/ou
faible développement de la légumineuse, un apport d’azote
est nécessaire pour compenser les pertes, sachant qu’une
tonne de grains de maïs exporte environ 20kg de N.
Le phosphore et le potasssium exportés doivent être compensés
par un apport de fertilisation, à hauteur de 3,5 kg de
P et 3,5 kg de K par tonne de maïs (grains) et 5 kg de P et
10kg de potasse par tonne de la légumineuse (graines).
En cas d’exportation des pailles (pour les animaux), il est
nécessaire de compenser également ces pertes, en particulier
pour la potasse (plus de 20 kg par tonne de paille de
maïs) et l’azote (15 kg par tonne), mais aussi le phosphore
(1,5 kg par tonne).
Ainsi, 4 tonnes de maïs (grains) + 1 tonne de dolique exportent
environ 150kg d’azote (dont 100 peuvent être fixés par
la légumineuse), 20kg de P et 25kg de K, ce qui correspond
au final à 200kg de N-P-K (11-22-16) et 50 à 100kg d’urée.
Les exportations par ces systèmes
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Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
Cependant, en climat semi-aride (Sud- Ouest), où les doses d’engrais proposées sont plus
faibles (car le risque climatique y est fort), il peut être préférable de localiser tous les engrais
au pied du maïs (ou du sorgho), au détriment toutefois du rendement de la légumineuse.
7.4. La gestion de l’enherbement
Sur sol avec mulch important, l’utilisation d’herbicide ne se justifie pas et un simple arrachage
des quelques adventices est suffisant (5-10 jours de travail/ha).
sur sol nu (labouré) ou faiblement paillé (peu de résidus) et pour des agriculteurs qui ne
disposent pas (ou ne peuvent payer) une main d’oeuvre suffisante pour désherber dans les
temps leurs parcelles, il peut être intéressant d’appliquer 1 500 g/ha de pendimethaline qui
permet de contrôler suffisamment les graminées. Son coût est cependant élevé : environ
90000 Ariary/ha, soit l’équivalent de 225 à 300 kg/ha de maïs (près de 25 % du coût d’une
fertilisation moyenne). Sans application d’herbicide de pré-levée, un sarclage manuel au
moins est nécessaire (40 homme-jours/ha). Ce traitement herbicide est sans danger pour la
légumineuse cultivée. Il est particulièrement rentable sur les baiboho où les adventices sont
agressives, et sur les parcelles en semis direct avec un mulch insuffisant (qui demandera un
ou deux arrachages des adventices soit 50 à 80 homme-jours/ha de travail).
Produits commerciaux homologués à Madagascar :
Pendimethalin ou Stomp, dosés à 500 g/l, ou Alligator, dosé à 400 g/l de pendimethaline.
7.5. La protection phytosanitaire en végétation
Le niébé, la dolique et le Vigna umbellata, pour une production de grains, demandent en général
deux traitements insecticides à la cypermethrine (60 à 62,5 g/ha à chaque passage soit
0,25 l/ha pour des produits dosés à 240 ou 250 g/l) pour chaque période de floraison (1 à 3
floraisons par an). La fréquence des passages doit être adaptée à la pression
des insectes (présence forte constatée, importance des attaques).
Coût de la cypermethrine : 4 500 Ariary/ha environ pour chaque passage
(équivalent à 11 à 15 kg/ha de maïs).
Produits commerciaux homologués à Madagascar : Agrimethrine, Cypercal,
Cypvert, Cyrux, Cypermad, Cythrine, Cigogne et Sherpa.
Autres matières actives possibles : deltamethrine ou lambda-cyhalothrine.
Le maïs ne nécessite pas de traitement phytosanitaire particulier en végétation,
sauf :
en cas d’attaque éventuelle par les borers (Sesamia calamistis en particulier).
Les larves bien à l’abri dans les tiges sont très difficiles à traiter.
Par contre, il est intéressant de contrôler les adultes dès leur sortie afin
d’éviter une nouvelle infestation. On peut pour cela essayer de faire
coïncider le traitement de la légumineuse avec la sortie des adultes.
dans le cas d’attaques massives d’Heteronycus sp. ou de vers blancs de hanneton non
contrôlées par le traitement de semences. Dans ce cas, on peut appliquer 6 kg/ha de carbofuran
10 G (produit commercial : Currater ou Furadan), pour un coût de 60 000 Ariary/ha environ
(soit l’équivalent de 150 à 200 kg/ha de maïs selon les zones). Ce traitement doit être
fait très tôt, avant que les dégâts sur les cutures soient trop importants et doit être limité autant
que possible du fait de ses effets nocifs sur la faune du sol. Dans ce but, il est parfois possible
de ne traiter que des bandes en bordure des parcelles où les attaques sont fortes (en
provenance des parcelles voisines, de la forêt, etc.).
7.6. La récolte
La récolte du maïs se fait épi par épi, soit en vert pour consommation immédiate, soit à la
maturité physiologique quand les grains deviennent cassants pour commercialisation ou
stockage après séchage.
Une possibilité : l’effeuillage du maïs
avant récolte pour faciliter les traitements
sur la légumineuse
16 Manuel pratique du semis direct à Madagascar. Volume V. Chapitre 1. § 2.1.
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Manuel pratique du semis direct à Madagascar. Volume V. Chapitre 1. § 2.1.
Il est recommandé au moment de la récolte de plier les tiges de maïs
au niveau de l’épi pour éviter que les plants ne soient couchés sur le
sol. Ceci permet une meilleure conservation de la biomasse, en particulier
en cas d’attaque par les termites, et la croissance de la légumineuse
sur ces “tuteurs naturels”.
Les récoltes (1 à 3 récoltes en fonction des espèces et variétés) de la
légumineuse se font à maturité physiologique. Pour le Vigna umbellata
(long à récolter avec ses petites gousses), la dernière récolte peut se
faire par fauche et battage et non gousse à gousse comme pour les autres
légumineuses.
8. Aspects logistiques de la diffusion de ces associations
La diffusion de ces associations, avec un niveau d’intensification
moyen, demande pour 100 ha plus de 20 tonnes d’engrais, 3 tonnes
de semences, 200 à 500 litres d’herbicide, etc. Cela suppose une logistique
en conséquence. Il faut organiser, avant le début de la saison
des pluies, l’approvisionnement et le stockage de ces produits dans
les villages concernés.
9. Temps de travaux
Les temps de travaux diminuent d’une année sur l’autre avec le semis direct sur une
couverture végétale suffisante. De 110 j/ha (labour à la charrue, avec herbicide) à plus
de 230jours/ha (labour à l’angady, sans herbicide) en système sur labour (système
traditionnel ou année «zéro» de préparation des SCV), ils atteignent 90 j/ha (avec herbicide)
à 125 j/ha (sans utilisation d’herbicide) pour les systèmes de semis direct sur
couverture végétale. Cette forte baisse se fait malgré une augmentation du temps de
récolte en SCV, lié en particulier à une production supérieure. Cette réduction du
temps global de travail est d’autant plus intéressante qu’elle est obtenue sur les périodes très
exigeantes de la préparation des sols et des sarclages.
Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
Labour : Système traditionnel ou année
zéro de préparation des SCV (jours/ha)
Semis direct sur
couverture végétale (jours/ha)
Labour à la charrue :
5 – 10
à l’angady :
70 – 80 0
Hersage/emmotage 20 0
Application herbicide
éventuelle 1 – 2 2
Semis 45 45
Sarclages ou
arrachages
Avec herbicide
10 – 20
Sans herbicide
30 – 60
jusqu’à 100 jours/ha
sur baiboho
Avec herbicide
0 – 10
Sans herbicide
20 – 30
Traitements
insecticides 7 – 9 8 – 10
Récolte 25 – 35
(pour 3 000 à 3 500 kg de maïs /ha)
35 -45
(pour 3 500 – 4 500 kg de maïs /ha)
Total 103 à 291 90 à 130
17
Maïs + niébé sur baiboho
Lac Alaotra
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10. Rentabilité économique
Les performances économiques des associations proposées varient en fonction de l’itinéraire
technique (niveau d’engrais en particulier), et des conditions de culture (climat, sols,
pression des adventices et des insectes). De plus, les prix respectifs d’achat des intrants et de
vente des produits récoltés ont un très fort impact sur la rentabilité des systèmes.
Les performances économiques varient également avec le nombre d’années de cultures en
SCV: l’augmentation progressive des rendements et la baisse des temps de travaux permettent
en effet d’améliorer d’année en année la rentabilité de ces systèmes. La difficulté est
donc de proposer des systèmes qui permettent d’obtenir une rentabilité des investissements
(intrants) et une valorisation du travail satisfaisantes dès la première année (qui est souvent
une année “zéro” de préparation des SCV).
Sur la base des prix observés en septembre 2010, l’évaluation économique de ces systèmes
lors de la première année permet de dégager certains traits communs à toutes les situations
et de définir des règles de gestion :
dans tous les cas, les charges les plus importantes correspondent aux engrais (que ce soit le
niveau de fertilisation moyen ou celui élevé) et à la rémunération du travail (location de main
d’oeuvre ou valorisation du travail de l’agriculteur et de sa famille au coût d’opportunité du travail).
De manière générale, la fertilisation permet d’augmenter fortement la valorisation de la
journée de travail des systèmes proposés. Le retour sur investissement du niveau de fertilisation
fort est cependant inférieur à celui de la fertilisation moyenne ;
les traitements insecticides, sauf accident particulier, permettent un contrôle des insectes
pour l’équivalent de 25 kg/ha de maïs soit environ 2 % du coût de la fertilisation moyenne
recommandée, et 1 % de la fertilisation forte. Pour sécuriser la rentabilité de la fertilisation, il
est fortement recommandé d’appliquer ces traitements sur toutes les parcelles fertilisées dès
que la pression des insectes peut faire craindre des dégâts. Même en cas d’accident (inefficacité
du premier traitement et/ou attaques particulièrement fortes), une protection sanitaire
efficace peut être conduite pour l’équivalent de moins de 200 kg/ha de maïs ;
de même, l’apport de fertilisation (qui augmente souvent la pression des
adventices) doit systématiquement s’accompagner d’un contrôle efficace
des adventices, faute de quoi la production (et donc la rentabilité des engrais)
chute fortement. Ce contrôle est en général manuel (arrachage ou sarclage,
30 à 60jours/ha soit 300 à 600kg/ha de maïs si on valorise la journée
de travail à un niveau moyen). Sur sols riches où la pression des adventices
est forte, l’utilisation de Pendimethaline contre les graminées peut être intéressante
malgré son coût élevé (300kg/ha de maïs), en particulier en cas
de manque de main d’oeuvre aux périodes critiques (le désherbage manuel
peut demander jusqu’à 100jours/ha sur baiboho). Ces coûts baissent fortement
les années suivantes, la couverture végétale permanente réduisant
la pression des adventices (à condition d’être suffisante).
La rentabilité des systèmes proposés augmente dès que l’on peut cultiver
en semis direct, après préparation d’une biomasse suffisante ou dès
la première année si cette biomasse est disponible.
La rentabilité des différents itinéraires techniques décroît avec le niveau
de fertilité initial des sols (alors que le risque d’échec augmente) et doit
donc être étudiée en fonction des situations :
Sur des sols moyennement riches de tanety, non compactés et sur les
baiboho en climat relativement favorable (moyenne altitude), la rentabilité de ces associations
est maximale. Le risque d’échec y est faible alors que la fertilisation y est très rentable :
Le niveau de fertilisation moyen pour un investissement total proche de 1200kg/ha de maïs
permet un gain de rendement espéré de 3000kg/ha de maïs (et de 300 kg/ha pour la légumineuse)
par rapport au niveau zéro. Le risque est limité au risque climatique (peu élevé sur
Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
Forte production de maïs
associé à la dolique
Lac Alaotra
18
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ces sols si l’on a semé suffisamment tôt). La valorisation de la journée
de travail (VJT) est très bonne : plus de 4 fois celle du système traditionnel
si on utilise de l’herbicide. Le coût de l’herbicide fait cependant
baisser le retour sur investissement, qui reste toutefois très bon.
De même, le niveau de fertilisation fort est très intéressant dans ces milieux
et permet un gain de 30 % sur la valorisation du travail par rapport
au niveau moyen de fertilisation. Son retour sur investissement est inférieur
à celui du niveau moyen de fertilisation, mais il demeure attractif.
A de tels niveaux, ces associations restent rentables dans ces milieux relativement
favorables, même en cas d’évolution défavorable des conditions
économiques (baisse du prix de vente des produits, hausse des prix des intrants)
et environnementales (accident climatique, forte pression des insectes).
Ce n’est pas le cas dans des milieux plus pauvres.
Sur sols “pauvres” (climat de moyenne altitude), en deuxième année,
la rentabilité économique de ces associations baisse. Elle reste cependant
intéressante en SCV (mais pas sur labour), permettant une bonne
valorisation du travail (plus de 2,5 fois le coût d’opportunité) et un retour
sur investissement intéressant (150% avec la fertilisation forte).
Sur sols de tanety moyennement riches sur les Hautes terres, l’association
Maïs + niébé avec l’itinéraire technique traditionnel valorise mal la journée de travail et
dégage une marge brute très faible. La culture de maïs sur les sols ferrallitiques dégradés n’est
pas intéressante et très risquée. Sur les sols les moins dégradés, l’apport de fertilisation permet
d’augmenter nettement la marge brute et la valorisation de la journée de travail. Le niveau de
fertilisation fort dégage les meilleurs résultats en matière de marges brutes et de valorisation de
la journée de travail, avec un retour sur investissement qui reste intéressant (150 %). Mais les
risques d’échec sont relativement importants sur labour en année «zéro». Cette association ne
doit donc être proposée qu’aux agriculteurs pouvant faire face à ce risque. Le niveau de fertilisation
moyen, qui fait prendre un risque moins important, reste intéressant dans les conditions
actuelles. Par contre, une fertilisation plus faible (pour réduire l’investissement) risque de
ne pas être suffisante pour accroître sensiblement la production. Elle n’est alors pas rentable et
doit être évitée. Il faut dans ce cas préférer changer de système et opter pour une culture
moins exigeante que le maïs. Dans tous les cas, l’utilisation de Pendimethaline n’est pas intéressante
et ne doit pas être recommandée.
Sur sols ferrugineux tropicaux en zone semi-aride, le risque d’échec assez élevé baisse avec
les techniques SCV, mais reste une contrainte à l’intensification. L’utilisation de Pendimethaline
n’est pas intéressante. En technique traditionnelle, la marge brute et la valorisation de la journée
de travail sont très faibles sur les sols les moins riches (VJT de 1 000 Ariary/jour). La VJT reste
faible même sur les sols les plus riches (1 700 Ariary/jour). L’apport de fertilisation permet de
valoriser le travail au dessus du coût d’opportunité et de bien rentabiliser l’investissement (en
particulier le niveau moyen de fertilisation). Le risque est cependant non négligeable (accident
climatique et dégâts d’insectes à craindre), surtout sur sols pauvres. Là encore, l’intensification
doit être raisonnée en fonction des moyens des agriculteurs et des risques qu’ils peuvent supporter.
L’avantage d’une fertilisation forte est de permettre la production d’une biomasse importante
pour l’entrée dans le semis direct, qui améliore rapidement la valorisation du travail
et le retour sur investissement, tout en réduisant les risques climatiques.
Sur sols “moyennement riches”, non hydromorphes, en zone tropicale humide, l’itinéraire
technique traditionnel procure une marge brute très basse et valorise très faiblement le travail.
La fertilisation, pour un risque moyen, permet d’accroître la valorisation du travail. Sur labour,
seule la fertilisation forte permet d’obtenir une valorisation de la journée de travail au niveau
du coût d’opportunité. Le retour sur investissement est cependant moyen. Le semis direct (possible
en première année quand la biomasse disponible est suffisante), permet une bonne valorisation
de la journée de travail (plus de 5 000 Ariary/jour) et un retour sur investissement
assez intéressant, pour un risque d’échec assez faible.
Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
19
Maïs + niébé sur baiboho
Lac Alaotra
Document obtenu sur le site http://agroecologie.cirad.fr
En résumé
Systèmes très intéressants, permettant une entrée rapide en semis direct sur couverture:
faciles à mettre en oeuvre ;
applicables dans de très nombreuses situations
(tous les climats de Madagascar) ;
possibles sans engrais sur sols moyennement riches à
riches de tanety, sols exondés, bourrelets de berge, baiboho, etc. ;
risques limités et très bonne rentabilité économique
grâce à la production de deux cultures associées ;
bon contrôle des adventices (dont le striga) ;
remise en culture sans herbicide la saison suivante ;
forte réduction des besoins en travail la saison suivante ;
amélioration rapide du sol grâce à une très forte production de biomasse ;
bonne restructuration du sol ;
fixation d’azote en quantité ;
très bon précédent cultural
pour le riz ou le cotonnier.
Mais:
peu adapté et risqué sur sols pauvres ;
impossible sur sols engorgés ou submergés ;
itinéraire technique à respecter pour éviter la compétition
entre les plantes ;
traitement insecticide nécessaire pour la légumineuse ;
temps de travail important pour la récolte.
Fiches techniques: Cultures et plantes de couverture annuelles (couverture morte)
Maïs ou sorgho + légumineuse alimentaire volubile
Maïs + niébé au Lac Alaotra
Rendement élevé grâce à
une bonne maîtrise technique
(Photo : L. Séguy)
20 Manuel pratique du semis direct à Madagascar. Volume V. Chapitre 1. § 2.1.


Eviter les usuriers ?

http://desiebenthal.blogspot.com/2011/05/pour-un-capital-social-local-le.html
http://pavie.ch/articles.php?lng=fr&pg=711
http://www.union-ch.com/file/Speeches_and_workshops_of_the_03_04_.pdf
https://docs.google.com/document/d/1MRXDMGi4zbTYwFiKI8qpqFeAg3ayEkLaufWq4OrlQ0o/edit?hl=fr&authkey=CLrT-IwK

Comment créer et partager les surplus:https://docs.google.com/viewer?a=v&pid=explorer&chrome=true&srcid=1Kxlo32UKwGx0fVhNYmkul1mr0oKs6RyIIdzKOUAlcWVv6n83Z-Cnr8lc-EHs&hl=fr
 

M.E.S. ! Non aux taxes sans limites. Sarkozy = 40 impôts nouveaux, Hollande pire !

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Les secrets derrière l’Union Européenne
 
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EDITION SPECIALE EN COOPERATION AVEC :

Action Européenne
contre le MES

 
Initiée par Rudo de Ruijter, Independent researcher, Olivier van Noortstraat 13, 6991 BG Rheden, Netherlands
Les pages originales relatives à cette action se trouvent sur www.courtfool.info
Pour me contacter, voyez svp par sujet ci-dessous
Le contenu de cette page est mise à jour constamment. Presser F5 voir le plus récent
Note à l’intention des lecteurs français:
En France le MES a gagné une bataille, mais il est loin d’avoir gagné la guerre. Pour cela il lui faut encore l’aval d’un très grand nombre de parlementaires et sénateurs dans les autres pays de l’euro. Si nous agissons d’urgence et efficacement, nous pouvons écrire à tous ces décideurs et faire pression pour qu’ils votent contre la dictature et contre le MES. C’est maintenant ou jamais! Retroussez les manches et arrêtons le MES une fois pour toutes! Signez au moins la lettre ci-dessous. Et si vous savez faire des recherches sur Google, aidez au moins à cherchez des sites qui pourraient éventuellement participer dans tous les pays de l’euro.  (voir ci-dessous.) Pour battre ce monstre à têtes multiples, j’ai besoin de votre aide!!! Merci d’avance!!!

Le Traité de Stabilité Européen a été signé le 2 février 2012 et Bruxelles voudrait qu’il entre en vigueur le 1er juillet 2012. Cependant, avant cela, les Parlements et les Sénats des 17 pays de la zone euro doivent voter s’ils acceptent ce dangereux traité ou non. Ces procédures pour la ratification ont d’ores et déjà commencé ! Nous devons agir de toute urgence et efficacement!

Texte français du traité http://www.european-council.europa.eu/media/582863/06-tesm2.fr12.pdf
(Si pas disponible, voici une copie ici )

Le MES résumé très brièvement:
Le MES a l’apparence d’un fonds d’urgence. Il s’agit d’un fonds permanent, en remplacement du FESF et du MESF mis en place en 2010. Doté d’un capital de 700 milliards d’euros (en actions, reportez-vous à la partie inférieure de cette page) dont 80 au démarrage, il peut décider de façon autonome du moment de l’appel de fonds et d’augmenter son capital de façon illimitée au détriment de l’Union européenne et des contribuables. Le MES dicte. Il est de notre nouveau dictateur! Le MES agit sans aucun contrôle démocratique, il jouit de l’immunité complète et décide de manière autonome des prêts qu’il accorde et de l’argent qu’il dépense.
Son but officiel est d’aider les pays qui ont des difficultés financières. En fait, il charge de plus de dettes encore les pays déjà endettés. Les prêts de ce fonds d’urgence sont accordés avec des conditions qui mettent le pays sous tutelle, en remplaçant ses dirigeants démocratiquement élus par des banquiers, ce qui limite le pouvoir des parlements, ce qui implique des coupes dans les administrations publiques, et à imposer des mesures d’austérité qui ont délibérément causé une grave crise économique et un chômage massif. C’est la doctrine du choc telle que décrite par Naomi Klein

Mais pour réussir cette action, j’ai besoin de beaucoup d’aide dans tous les pays de l’euro!!!
Cliquez sur un des liens ci-dessous pour voir si vous pouvez donner un petit coup de main! Être contre le MES, c’est bien, mais pour le stopper, il va falloir retrousser les manches et ça vaut pour vous aussi, sinon on n’y arrivera pas! Merci d’avance!

Si vous avez un site webLe succès de cette action dépend du nombre de sites participants. Vous pouvez participer de deux façons:

  • publier le logo “STOP MES” (de préférence avec une introduction. Voir suggestion ici.)
  • publier cette page d’Édition Spéciale, permettant aux visiteurs de signer la lettre sur votre site aussi.

Je demande aux sites qui veulent participer à cette action de bien vouloir:

  • publier cette page d’Édition Spéciale avec:
    1. l’en-tête de votre site & votre menu
    2. la page identique pour tous les sites participants (traduite en différentes languesVous pouvez copier la page que vous lisez en ce moment, à partir des mots “Edition Speciale” en haut jusqu’à [End] en bas de cette page.

  • Pour être mentionné en tant que participant, envoyez un mail àrudoderuijter@wanadoo.nl with
    • Subject: NOUVEAU SITE WEB PARTICIPANT (écrit de cette manièrs svp)
    • Content:
      • Un lien vers la page spéciale sur votre site web
      • Le nom de la personne de contact

Notes techniques sur cette page spéciale:
Au cours de cette action le contenu de cette page sera complétée constamment. C’est pour cela, qu’elle contient un nombre de liens vers des pages sur www.courtfool.info, que je mettrai tout le temps à jour avec les informations que j’espère recevoir d’urgence de centaines de gens. La page contient également deux fenêtres insérées automatiquement depuis mon serveur lorsque les visiteurs chargent la page.
Toutes les signatures arrivant de partout en Europe arriveront dans un seul fichier surwww.courtfool.info. Pour autant que je recvrai les informations à temps, je prendrai soin personnellement de l’envoi des lettres aux Parlementaires et Sénateurs dans les pays de l’euro.

Si vous pouvez traduireJe sais par expérience que les traductions prennent du temps. Votre aide est très importante pour atteindre beaucoup plus de lecteurs à travers de nombreux sites plus. Votre travail sera très apprécié. Avant de commencer, vérifiez dans la liste des pays ci-dessus, si la traduction a déjà été faite. Si non, s’il vous plaît ayez la gentillesse de traduire cette page dans votre langue maternelle de à partir de l’anglais ou du français. Lorsque de la traduction de la section de la lettre aux parlementaires et sénateurs est terminée, s’il vous plaît assurez-vous que votre traduction ne diffère pas du texte original anglais ou français. Toutes les signatures de toute l’Europe sont réunies, comme si elles avaient été recueillies sous une seule lettre. Ne pas ajouter de mots, ne pas omettre de mots! Si une traduction diffère, elle compromet la validité de toutes les signatures reçues sous toutes les traductions!
Si lors de votre traduction, le sens d’une phrase n’est pas très clair, envoyez-moi un mail avec votre question et je serais être heureux de vous envoyer des explications supplémentaires aussi vite que possible.
S’il vous plaît envoyer votre traduction dans un e-mail, ou un fichier attaché comme avec une extension en .doc. ou .txt. ((S’il vous plaît notez que je ne suis pas équipé pour l’ouvrir des fichiers .docx) ) Ayez l’obligeance de mettre en tant que titre, en capitales, TRADUCTION et la LANGUE
Si vous constatez des erreurs dans les traductions existantes, merci de bien vouloir me prévenir . Merci beaucoup à l’avance.

Si vous savez faire des recherches sur GoogleLe résultat de cette action est multiplié par le nombre de sites qui y participent. Ils participent en publiant cette page Édition spéciale, ce qui permet à davantage de gens de signer la lettre aussi. Dans chaque pays et pour chaque langue nous avons besoin de bénévoles qui peuvent rapidement faire un inventaire de tous les sites qui peuvent éventuellement être intéressés. Avec des mots-clés, ils ne devraient pas être trop difficiles à trouver. Ces mots-clés peuvent être, par exemple, MES, l’euro, «crise financière», austérité, fonds d’urgence, etc. S’il vous plaît, utilisez vos propres idées, car si tout le monde google les mêmes mots-clés, tout le monde arrive aux mêmes résultats.

Trouver les noms des sites n’est pas tout. Sur chaque site, il faut chercher la page de contact ou l’adresse e-mail et, si possible, le nom de la personne à contacter.

Important! Je ne vais pas être capable de gérer un flux d’informations partielles dans différentes langues et provenant de divers pays. Veuillez utiliser cette procédure:
Sur votre courriel veuillez marquer pour objet : MISE A JOUR SITES A CONTACTER
Pour chaque site trouvé, il convient de mentionner:

  1. www.addresse.xx
  2. la page de contact ou l’adresse e-mail
  3. si possible, la personne à contacter

Si vous avez Excel, téléchargez ce fichier. Je vais le mettre à jour aussi régulièrement que possible avec les résultats reçus, afin que chacun puisse voir quels sites ont déjà été trouvés et/ou contactés. (La feuille sera traduite en plusieurs langues. Ensuite, vous pourrez sélectionner votre langue dans le coin supérieur gauche. Mais notez que je ne suis pas équipé pour ouvrir les fichiers .xlsx. Vous devez l’enregistrer en tant .xls). Lorsque vous me l’envoyez à nouveau, s’il vous plaît mentionnez en objetMISE A JOUR SITES A CONTACTER

Si vous voulez aider à contacter les sites trouvésVous pouvez cherchez des site appropriés avec des mots cléfs sur Google où voir s’il y reste des adresses à contatcer sur cette feuille Excel
Pour ceux qui n’ont pas Excel je tâcherai de publier les adresses ici le plus rapidement possible.
Vous trouverez des messages type en plusieurs langues ici.
Lorsque vous avez contacté des sites, mettez votre feuille Excel à jour, sauvegardez le avec n’importe quel autre nom et renvoyez-le en mentionnant comme objet MISE A JOUR SITES A CONTACTER, afin que je puisse mettre à jour le fichier général pour tout le monde.(Merci de l’enregistrer en .xls )

Si vous pouvez trouver les noms et adresses email des Parlementaires et des SénateursBien sûr, dans chacun des pays européens, nous aurons besoin de connaître les noms et adresses e-mail des parlementaires et des sénateurs. Si vous savez où les trouver pour votre pays, s’il vous plaît, donnez-moi l’adresse des pages web officielles. Essayez de vérifier si les données sont suffisamment récentes. Dès que l’information a été trouvée pour votre pays, vous pouvez y accéder via le lien ci-dessous. Dès que nous le pouvons, nous allons également rendre ces données disponibles en tant que page Web à partir de laquelle vous pourrez préparer les emails à envoyer à vos parlementaires et sénateurs.
Dès que vous le pouvez, aidez-nous à mettre ces données sous la forme correcte sur un fichier Excel.Voici un exemple des parlementaires néerlandais . (Si vous trouvez ces données sans la colonne des villes, ces excellent aussi!) C’est le format qu’il me faut pour que je sois en mesure d’envoyer des lettres à l’échelle européenne.

Si vous pouvez trouver les agendas du Parlement et du Sénat
Cette information très importante est nécessaire pour envoyer les lettres de votre pays à temps. Merci de me l’envoyer dans un e-mail, avec les liens vers les pages Web où cette information est ou sera publiée. S’il vous plaît utiliser comme objet AGENDA (PAYS)

Si avez connaissance d’évènements en lien avec le MES
Si vous avez des informations à partager au sujet des événements liés au MES dans votre pays, merci de m’envoyer les liens vers les publications. Merci de noter pour chaque événement la langue, le pays et la date pour me permettre d’organiser les données. S’il vous plaît utiliser comme objet de mail : EVENEMENTS (PAYS)

Si vous avez des liens vers des articles sur le MES
Si vous avez trouvé des articles intéressants sur le MES ou la crise de l’euro, vous pouvez m’envoyer vos liens et je vais les publier sur une page spéciale. Dans votre courriel, vous devez mentionner par lien : la langue, le pays et la date de publication, afin que je puisse les organiser. S’il vous plaît, utilisez comme sujet de votre e-mail. LIENS VERS ARTICLES

Si vous êtes disponible pour des questions très urgentes

Lettre à tous les parlementaires et sénateurs
Pour arrêter le MES tous les Européens ont un intérêt que ce traité obtient le moins de raifications possibles. Tous les Européens devraient écrire une lettre à chacun des parlementaires et sénateurs qui votent sur ce traité traître. C’est exactement ce que vous pouvez faire en “signant” la lettre ci-dessous. (Si tout le monde donne un petit coup de main pour trouver les adresses et données nécessaires, je promets d’envoyer ces lettres signées par des Européens qui sont contre le MES.)
Veuillez noter, que la dernière paragraphe ne sera pas incluse dans la lettre aux sénateurs.

Monsieur le Député (ou Madame la Députée),

Sous l’avalanche des informations sur le MES une information essentielle vous a été cachée.

L’euro a un problème insoluble. Vous n’avez pas besoin d’être expert pour le comprendre. Il suffit d’une minute de réflexion.
Rien n’empêche les consommateurs dans des pays à faible productivité de préférer des produits meilleurs et moins chers venant de pays à plus forte productivité. Cela entraîne un flux permanent d’euros des pays faibles vers les pays forts. Il en suit, que les pays faibles manquent en permanence d’euros et doivent emprunter toujours plus pour pouvoir disposer d’euros.
(Avant l’euro, ces pays pouvaient dévaluer leur monnaie de façon à rendre les produits d’importation plus chers pour leurs habitants et rendre les produits d’exportation moins chers pour les acheteurs étrangers. Cela freinait les importations, augmentait les exportations et rétablissait la productivité du pays.)
Dans la zone euro il y a de très grandes différences de productivité, causées par les différences de climat, de fertilité du sol, d’eau douce disponible, des distances à couvrir, des difficultés de transport, la présence ou non de sources d’énergie, etc. Ces conditions déterminent en grande mesure l’échec ou la réussite d’activités économiques. La Grèce, l’Italie, l’Espagne, le Portugal ne ressembleront jamais à l’Allemagne.
En outre, la Banque Centrale Européenne ne dispose que d’un seul taux d’intérêt pour 17 économies différentes. Un changement de ce taux, dont on a toujours dit qu’il est si important pour influencer l’économie, ne peut que profiter à certains pays, tandis que les autres devront en subir les conséquences. Monétairement cette zone n’est pas gérable.
Le MES et les traités associés sont des luttes contre les symptômes des déséquilibres dans la zone euro. Aucune des mesures ne pourra annuler les différences qui causent ces déséquilibres. Introduire une monnaie unique dans une zone économiquement si hétérogène a été une erreur.

S’il vous plaît, ne commettez pas l’erreur encore plus grave de plonger l’Europe dans une crise à la 1930. Celle-là aussi, était causée par des politiciens imbus de leur soi-disant savoir. Mardi, vous pouvez répéter cette erreur ou voter contre le MES.

Comme il n’y a pas eu de réferendum sur le transfert des pouvoir vers Bruxelles, ni des débats publics sur le fond du problème, votre responsabilité personnelle est énorme. Nous sommes conscients des pressions exercées sur vous de toute part.
Nous avons l’intention de rendre public le vote de chaque député, pour que les électeurs puissent en tenir compte aux prochaines législatives.

Sincères salutations,

Pour signer aussi, remplissez et cliquez.


               Nom                         Ville

  1. La VILLE ne sera jamais montrée sur la page web, uniquement aux parlementaires et sénateurs.
  2. Laissez la fenêtre VILLE vide, si vous ne voulez pas que votre Nom paraisse sur la page.
  3. Le nombre qui apparaît c’est le nombre total sur tous les sites.
  4. La fenêtre ci-dessus ne montre que les signatures les plus récentes.
  5. Pressez F5 pour mettre à jour les signatures visibles sur cette page.

Répartition des actions


Les pays de l’euro contribuent relativement au nombre de leurs actions.

Cela signifie, par exemple, que pour les premiers 700 milliards d’euros, les Hollandais auront à payer 40 milliards d’euros. Comparez cela au montant des impôts sur le revenu néerlandais en 2011: 45 milliards d’euros. Et le MES peut augmenter indéfiniment ce montant!!!
Le Conseil des Gouverneurs du MES est composé de Gouverneurs, qui sont les Ministres de Finances de chaque pays. Leurs droits de vote sont relatifs au nombre d’actions de leur pays.
Ce serait une erreur de penser que cela donne un pouvoir relatif à chaque pays. En vérité, les pays n’ont aucun pouvoir. Lorsqu’un Ministre des Finances agit en tant que gouverneur du MES, il ne peut pas être appelé à rendre compte devant le Parlement national, ni devant qui que ce soit. En tant que gouverneur, il agit en vertu d’un traité international, qui donne aux Gouverneurs les prérogatives de vider les Caisses nationales tant qu’ils veulent et aussi souvent qu’ils veulent et de disposer de cet argent à leur guise, sans aucun contôle démocratique et même sans contrôle du tout. Un traité international a toujours priorité sur les lois nationales. La seule chose que le parlement national puisse faire c’est de renvoyer leur Ministre. Est-ce que cela le gênerait beaucoup ? Je suis sûr que le lendemain, il pourra gagner trois fois plus dans l’une des banques ou sociétés qui auront bénéficié des milliards du MES.

Me contacter:
Vous pouvez me contacter en français, anglais, néerlandais ou allemand. (Pour les autres langues, j’ai besoin de traducteurs). J’ai un flot énorme d’informations à gérer. Merci de bien vouloir suivre les instructions mentionnées à chaque point ci-dessus lors de l’envoi d’informations.
D’avance je demande votre compréhension pour des retards éventuels dans mes réponses. Sachez que je fais de mon mieux pour répondre à tous personnellement, bienque ce ne soit pas toujours possible.
Je remercie tous ceux qui comprennent l’importance et l’urgence d’agir contre le MES et qui contribuent à réussir notre action!

[end]

Si vous ne voulez pas manquer mon prochain article, vous pouvez cliquer ici:
J’aimerais recevoir un message dès qu’il y aura un nouvel article en français.

Les secrets derrière l’argent et les banques

Adieu à la croissance

Les secrets derrière la guerre en Iraq

Les secrets derrière la guerre en Afghanistan
Les secrets derrière les accusations contre l’Iran

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Blog économique et social
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БИЗНЕС Online
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CAveat emptor
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CDU Arouca
CGT Santé 46
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Clube Invest
Come Don Chisciotte
Comité Valmy
Contre-Info
Correio Progressista
Corriera della Notte
Cosenostrea casanostra
Counter Currents
Crash Debug fr
Crise Systémique Globale
Critical Trend (bg)
Criticamente
Cross-Cultural Understanding
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Déborah 33 Epée
De Waarheid Nu
Démocratie Réelle à Nimes maintenant
Démocratie royale
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De Reaguurder
Dialogue & Démocratie Française
Diatala.org
Digitale Stad Eindhoven
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Dissident News
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FTU.su
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Global Echo
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Global Faultlines
Global Order
Global Research
Global Systemic Crisis
Golden Heart
Gorod.Tomsk.ru
Город.Томск
Goto 2012
草根金融服务社 /
(Grassroots Financial Service)

Grioo
Guerre Libre Info.org
Het echte nieuws.be
Het uur van de waarheid
Hidden Mysteries
Ho visto cose che voi umani
Hubbert Peak
Iceberg Finanza
Imperiya / Империя
Indebitati
Indymedia
Indymedia Italia
Info Guerilla
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NucNews
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Nya Politiken
Occupy Amsterdam
Occupy Network tv
Oil Crisis
Oko-planet.su / Око Планеты
Onderzoek 9/11
One Base.com
Ontdek Islam
Osservatorio Sovranità Nazionale
Osvaldo Bertolino
Oxygene.re
Pakistan News Service
Palestine – Solidarité
Panier de Crabes
Paperless Korea
Partage dialoguer avec jean loup
PCF Bassin
PCF Cap Corse
Peace by Truth
Pensare Liberi News
Perunica
Philippe Vedovati
Pintxo
Planeta Caos
Planete Non Violence
Politics & Current Affairs
Portal Luis Nassif
Post Jorion
Pragmatic Economist
Pravda / Правда
Primavera do 11
Project for the Old American Century
Prova Final
Quo Fata Ferunt
Raise the Hammer
Ravage Digitaal
Rayven
Real Wealth Society
Recuperare Credit
Relapsing Fever
Resistance
Resistance 71
Résistance FR
Resistenze.org
Resistir Info
Resurs.by
Rodon
Rol Club
Rue 89
Saura Plesio
Seigneuriage Blogspot
Sempre Vigili!
Siddharth Varadarajan
Signoraggio.it
Silver and Gold Shop
Silver Bear Cafe
Sociale Driegeleding
Sociologias
SOS-crise
Sott.net
Soutenir l’Afghanistan
Spartacus.info
Spazio Forum
Spiegelbeeld
Spraakloos
Sprookje Nieuws
Stampa Libera
Star People
Studien von Zeitfragen
Svobodnoslovo / Свободно слово
Tegen Onzin
The Movement
The People’s Forum
The Pragmatic Economist
The Voice of Wakker Holland
The Wild, Wild Left
Tim’s Journal
Toine van Bergen
TomskNet.ru / Город.Томск
Top-débats.info
Trademan.org
Transatlantic Information
Exchange System
Transition Town Breda
Transcom Se
Triplo II
Truth Spring
Truth Move 9/11
Tunisia Today
Uitpers
Uruknet Info
Verborgen Nieuws
Vermelho.org.br
Veterans for America
Viewzone Magazine
Vilistia
Vision Démocrate.net
V-Kontakte.ru / Вконтакте
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We Are Change Holland
We Are Change Rennes
What really happened
Wij worden wakker
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World Prout Assembly
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ZakonVremeni.ru / 
ЗаконВремени
Znanie-Vlast.ru
БезФормата.ru
Un choix de logos de Court Fool pour vos publications:
Bruxelles prépare discrè-tement un coup d’État dans les 17 pays de la zone euro.
Un nouveau traité va per- mettre à Bruxelles de se servir à volonté dans les Caisses d’État, soi-disant pour sauver l’euro (qui ne peut être sauvé, puisqu’il a un grand défaut de conception. )
Bien sûr, l’Union Européenne ne veut pas que les citoyens apprennent ce qui se passe.
Après la signature de la première version du traité (du 11 juillet 2011) seule une version anglaise avait été publiée alors que 96,5% des citoyens européens parlent d’autres langues.
http://consilium.europa.eu/media/1216793/esm%20treaty%20en.pdf

Ce premier traité était signé par les Ministres des Finances des 17 pays, qui se déclaraient eux-mêmes Gouverneurs avec des pouvoirs, qu’on peut appeler sans exagération, dictatoriaux.
Voir YouTube de 3’51”
Curieusement, aucun journal, ni national, ni international, n’y a consacré un titre. (Voyez MES, un coup d’état dans 17 pays! )
Dénoncée pour son caractère illégal par moi et un nombre d’autres personnes, la première version n’a pas été portée devant les parlements nationaux pour leur aval. Au lieu de cela une deuxième version a été fabriquée à la hâte, qui a été signée le 2 février 2012, cette fois-ci par des Ambassadeurs.
Cette deuxième version a été étendue avec la clause, que les signataires s’obligent à payer tout ce qui leur sera demandée, mais qu’ils ne pourront obtenir des prêts du MES que s’ils obéissent aux conditions qui seront fixées dan un traité futur 🙂
Oui Messieurs, Dames, nos gouvernements signent des chèques en blanc sans cligner d’oeil. 700 milliards, qui pourront être augmentés sur simple décision dictatoriale du MES? Aucun problème! Abolir le droit suprême du parlement de décider du budget? Si les banquiers le demandent, c’est que cela doit être nécessaire.  Adieu, la démocratie!
Bruxelles veut que ce traité soit en force le 1 Juillet 2012. Cela veut dire que les parlements des pays membres ne disposent que de peu de temps pour décider de ratifier le traité ou non.
En France les Parlementaires se sont fait couillonner par une procédure accélérée. Moins de 3 semaines après la signature ils devaient déjà en décider. La majorité a voté pour. De ceux qui n’ont pas voté contre, je n’en ai pas pu décéler un seul qui aurait lu et étudié le texte attentivement. Sinon, comment expliquer que des parlementaires démocratiquement élus votent pour l’abolition de la démocratie et pour la mise en place de la dictature du MES?
Des parlementaires qui ne se défendent pas contre la dictature n’ont rien à chercher dans un parlement démocratique et nous nous chargerons de le faire savoir aux électeurs lors des prochaines législatives!
Heureusement, la grande majorité des parlementaires et sénateurs dans la zone euro devront voter encore si oui ou non ils sont d’accord avec ce traité. Nous devons cependant craindre, que là aussi les agents du FMI, de la BCE et de la Commission Européenne ont lavé le cerveau au petit nombre de parlementaires qui sont – soi disant – compétents dans des matières monétaires et financières et qui disent à leurs collègues comment ils doivent voter.
N’oublions pas, que les parlementaires qui siègent dans la Commission de Finances n’y siègent pas par ce qu’ils ont des diplômes dans la matière. Ils ont simplement été élus par les citoyens et puis, soit parce que leur part politique les a désignés, soit parce qu’ils aimaient les chiffres avec beaucoup de zéros, ils se sont retrouvés dans cette commission comme proie facile des banquiers-conseillers, dont ils supposent que ce sont des amis du peuple 🙂
C’est pour cela que je lance une
ACTION EUROPÉENNE CONTRE LE MES

dans l’intention d’avertir tous ceux qui devront encore décider du MES.
Ils nous ont pris de court avec leur procédure accélérée en France. Mais le MES a beau avoir gagné une bataille, si nous retroussont les manches, il ne gagnera pas la guerre. Tous ceux qui veulent défendre la démocratie, agissez maintenant! Sinon, demain il va falloir monter sur les barricades!
ACTION EUROPÉENNE CONTRE LE MES!
Autres pays:
Aidez-nous à informer des citoyens dans d’autres pays! Plus il y a d’euro-citoyens informés, plus il y a des chances de stopper cette dictature!
Parlez-vous grec?
Parlez-vous finlandais?
Parlez-vous slovaque?
Parlez-vous slovénien?
Contactez s.v.p.: CourtFool@orange.nl

INITIATIVE BELGE
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Aux claviers, citoyens! Action en toute l’Europe contre le MES!!!
   
03-03-2012
 
Bonjour,
Je pense qu`après la douche froide de voir les députés français voter pour la dictature du MES, vous avez dû penser que la course était courue et que c’était perdu. Rien n’est moins vrai.
Avec la ruse de la procédure accélérée de Sarko, Bruxelles n’a gagné qu’une bataille. Pour gagner la guerre, il leur faudrait encore beaucoup d’autres avis favorables dans les différents parlements de la zone euro. La très grande majorité ne s’est pas encore prononcée!
En fait, pour stopper la dictature à temps, tous les Européens ont intérêt à ce que le MES obtienne le moins de ratifications possibles! C’est pour cela que tous les Européens devraient écrire une lettre à chacun des députés ayant encore à voter! Si chacun reçoit un message signé par beaucoup de milliers de gens, au moins ils le liront!
Je lance une action à l’échelle de toute l’Europe avec une lettre collective qui pourra être signée par tous les Européens!!!
Une tâche gigantesque, mais composée de beaucoup de détails simples avec lesquels vous aussi vous pouvez aider. Car c’est bien beau d’être contre le MES, mais si vous voulez vivre encore dans une démocratie demain, mieux vaut retrousser les manches et vous servir de votre clavier mintenant! Sinon il faudra monter sur les barricades plus tard pour la reconquérir! Le temps qui reste est très court! Aidez sans attendre! Investissez au moins une heure. C’est pas trop demandé pour défendre la démocratie, non? Vous n’êtes quand-même pas de la même chair que ces minables députés qui disaient être contre, mais n’allaient pas voter?
J’ai préparé un aperçu de ce que chacun peut faire sur une page d’action spéciale. Je démarre l’action internationale à l’instant. Mes excuses que les fichiers pour réunir toutes les données ne soient pas encore très perfectionnés. Ça vient au plus tôt.
Je me démène sans relâche et c’est aussi pour vous! J’espère qu’en échange, je peux compter sur vous pour vous défendre aussi! Merci d’avance !!!
Meilleures salutations,
Rudo de Ruijter
Chercheur indépendant
Pays-Bas
P.S.
Si vous ne voulez plus recevoir mes courriels, il suffit de renvoyer la présente.

Le MES n’est pas encore dit…


mes, what a mess !


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