Le pouvoir absolu corrompt absolument



Le seigneuriage, le pouvoir de battre monnaie, doit appartenir à la collectivité et être lié au monopole d’émission à 100 %. 


Or, il est actuellement au contraire quasiment à 100 % en main des banques commerciales dans tous les pays du monde. 


Il existe parfois des règles de partage du seigneuriage entre l’État, à qui appartient le droit de battre monnaie, et la banque “centrale” qui assure l’émission de la monnaie: une partie du seigneuriage est laissée à la banque centrale pour couvrir ses frais de fonctionnement et le reste DEVRAIT attribué à l’État, que l’État Fédéral soit ou non actionnaire de la banque centrale ( En SUISSE, ce sont plutôt les Cantons qui sont les actionnaires…). Il ne reste que des miettes pour les citoyens, et les banques “centrales” sont trop souvent “privées”, comme la FED. 

En Suisse, nous avons notamment la BNS en mains cantonales, la banque Wir, www.wir.ch  et de nombreuses monnaies alternatives qui mitigent un peu ces abus de vols “légalisés par des habitudes vicieuses” des créations monétaires du néant sans réels contrôles ni impôts en faveur des citoyens. 


Actuellement, on est assis sur un volcan qui va se réveiller vu ces abus honteux et grotesques ! Chaque politique de rigueur, chaque remboursement aggrave la crise car on détruit chaque fois l’argent qui est le sang de l’économie… sic…
http://desiebenthal.blogspot.ch/2015/03/remises-des-dettes.html

Il y a un problème systémique sur les monnaies et ça peut exploser à tout moment !

On a créé du néant beaucoup trop de masse monétaire pour quelques nantis et pas assez pour les citoyens sans intérêts ni dettes.

Les banquiers centraux créent du néant des masses monétaires colossales pour eux et leurs copains et les gens ne l’ont pas compris encore…

Le système bancaire actuel crée une masse monétaire de manière illimitée sous le contrôle et pour le profit d’une petite minorité qui abuse de leurs pouvoirs, ce qui est contre nature !

Les revenus du seigneuriage permettraient donc au gouvernement fédéral, cantonal, communal et aux citoyens de financer leurs dépenses sans avoir à percevoir de taxes ni d’impôts, mais on nous le vole en le laissant aux banques commerciales, plusieurs centaines de milliards chaque année rien qu’en Suisse… sic…


Les banques ne paient pas de taxes sur la création monétaire ex-nihilo de substitut bancaire et personne ne s’en est plaint jusqu’à maintenant! sic… 


CQFD…, comme le dit mon ami Blaise…

Ce sont les crédits qui font les dépôts ! SIC…

15.3391 – Interpellation fédérale.

Bénéfices obtenus par la création de monnaie à la BNS ou dans les banques

Déposé par

Date de dépôt
04.05.2015
Déposé au
Conseil national
Etat des délibérations
Non encore traité au conseil

Texte déposé

Depuis le milieu du 19e siècle, la Confédération détient le monopole de mise en circulation des pièces de monnaie. Les bénéfices ainsi obtenus par la création de monnaie alimentent la caisse fédérale à raison de plusieurs millions par année. La valeur des pièces de monnaie était d’environ 3 milliards de francs en 2013 et en 2014.
Depuis 1891, l’émission des billets de banque fait également l’objet d’un monopole étatique. Contrairement aux pièces, les billets ne sont pas vendus à leur valeur nominale lors de leur première mise en circulation, mais remis par la Banque nationale suisse (BNS) uniquement aux banques commerciales, qui les placent sur des comptes de virement utilisés pour le trafic des paiements. La valeur des billets de banque était d’environ 60 milliards de francs en 2013 et en 2014.
La majeure partie de l’argent en circulation (masse monétaire M1) – monnaie de compte ou monnaie scripturale – est toutefois créée par les banques privées qui octroient des crédits. La valeur de ces avoirs de clients (dépôts à vue) était de plus de 300 milliards en 2013 et en 2014.
Dans ces circonstances se posent les questions suivantes:
1. Comme le montre le mécanisme de création de monnaie réglé par la loi, il serait possible que la Confédération et la collectivité disposent d’importants moyens supplémentaires si les billets étaient soumis au même processus que les pièces en termes de création de monnaie et de première mise en circulation. Pourquoi la Confédération renonce-t-elle à cette source de recettes qui, sur des décennies, s’élèverait à plusieurs milliards de francs?
2. Le mécanisme de création de monnaie pourrait-il être transposé aux billets de banque sans que l’on doive modifier la Constitution?
3. Comment ces pratiques différentes en matière de création de monnaie et de première mise en circulation se justifient-elles à l’heure actuelle, indépendamment des raisons “historiques”?
4. Comment justifier le fait que la création de monnaie de compte (dans la masse monétaire M1) soit laissée aux banques, alors qu’il va de soi aujourd’hui que les pièces et les billets sont émis par l’Etat et la BNS?
5. La création de monnaie de compte comme moyen de paiement légal (dans la masse monétaire M1) par la BNS – sur des décennies et pour une mise en circulation semblable à celle des pièces – produirait des gains de plus de 300 milliards de francs. Pourquoi renoncer à ces recettes supplémentaires sans en exiger au moins une partie?

Descripteurs (en allemand):

Aide

Indexation complémentaire:

24

On peut se poser une autre question, à qui sont les sommes créées du néant ( ex nihilo)  et qui y retournent à chaque remboursement, aggravant les crises ?

Un banquier suisse, votre serviteur, explique en 3 minutes l’arnaque de la création monétaire, avec le Canada comme exemple.
Vidéo Facebook :
https://www.facebook.com/LePeupleEstRoi/videos/vb.152656254942354/398971633644147/?type=3&theater
Tiré de l’émission “Qu’est-ce qu’elle a ma girl” de becurioustv.com.

curioustv.com/fr/show/qu-est-ce-qu-elle-a-ma-girl/episode/19-mai-les-suisses-aiment-ils-vraiment-leurs-banques

La suite de la démonstration est encore plus précise, particulièrement entre 10:00 et 13:00 ! La pression monte !
https://www.youtube.com/watch?v=dmwtBcU0qtA

http://desiebenthal.blogspot.ch/2015/05/la-monnaie-7-fonctions-principales.html

http://desiebenthal.blogspot.ch/2015/06/loue-sois-tu-encyclique-laudato-si-sur.html

François de Siebenthal: Remises des dettes.

desiebenthal.blogspot.com/2015/03/remises-des-dettes.html

30 mars 2015 – En effet, chaque remboursement détruit le montant d’argentremboursé. …. Deux fois par année à Rougemont, basées sur le livre La …

François de Siebenthal: 01/03/15

desiebenthal.blogspot.com/2015_03_01_archive.html

26 mars 2015 – En effet, chaque remboursement détruit le montant d’argentremboursé. …. Deux fois par année à Rougemont, basées sur le livre La …

François de Siebenthal: UNION DE FRIBOURG …

desiebenthal.blogspot.com/…/union-de-fribourg-invitation-du-3-au-5.ht…

14 juin 2015 – L’ écart entre les prix et le pouvoir d’argent est comblé maintenant principalement ….. 7° Du reste, le capitalisme se détruit lui-même, en frappant les …..chaque fois qu’on prêtera à quelqu’un de l’argent, du blé ou toute autre …

Initiative: Une rente à vie pour tous ? – – lematin.ch

www.lematin.ch/suisse/rente-vie-/story/10784024?comments=1

Veuillez saisir deux fois le même mot de passe ….. Blague mise à part, si l’on veutdétruire un pays, il faut agir de la sortes. … Et ou vas t’on trouver cet argent ? …. François de Siebenthal … 180 milliards par an, c’est ce que les communes, les cantons et la Confédération réunis dépensent chaque année à l’heure actuelle.

Un banquier suisse balance tout sur la simplicité de l …

https://susauxbanques.wordpress.com/…/un-banquier-suisse-balance-tout…

2 juin 2015 – François de Siebenthal : Le vrai secret bancaire, en fait, ce que Madame … Lorsqu’un entrepreneur va chez le banquier demander de l’argentl’argent ….. c’est lui qui a la charge de détruire la monnaie à chaque fois qu’une …

revenudebase – Martouf

www.martouf.ch/document/themeTransition/revenudebase.ch

Ce sont les banques qui crée l’argent à partir de rien pour vous le prêter ! ….. plus de matière première… on en arrive à détruire les gens et l’environnement ! …. Chaque foisavant de m’endormir je calcul le temps qu’il me reste avant de me …

Famille de Siebenthal

www.de-siebenthal.com/site03.htm

Libérer l’argent de l’inflation et des taux d’intérêts





Libérer
l’argent
de l’inflation
et des taux
d’intérêts.



L’argent est à l’économie ce que l’eau ou le sang est à l’être humain.


par + MARGRIT KENNEDY +

http://base.socioeco.org/docs/bue_fra_libererlargent.pdf


Créer un moyen d’échange que tout le monde
puisse utiliser et qui protège la Terre



 Copyright © 1990 by Permakultur Publikationen, Steyerberg
der überarbeiteten und erweiterten Ausgabe 1994



Libérer l’ argent de l’inflation et des taux d’intérêts

Copyright © 1996 Éditions Vivez Soleil SA
À télécharger : PDF (16 Mio)

http://desiebenthal.blogspot.ch/2011/10/lettre-mon-cure-sur-la-creation.html


Résumé :

Ce livre étudie le fonctionnement de l’argent. Il expose les raisons des changements incessants qui affectent l’une de nos plus importantes unités de mesure. Il explique non seulement pourquoi l’argent « fait tourner le monde » mais aussi pourquoi, en même temps, il le ruine. L’énorme dette accumulée par les pays du Tiers Monde, le chômage, la dégradation de l’environnement, la course aux armements et la prolifération des centrales nucléaires, tous ces facteurs sont liés à un mécanisme qui permet à l’argent de circuler :
les intérêts et les intérêts composés. Ceux-ci, selon l’historien de l’économie John L. King, constituent dans ce que l’on appelle les « économies de marché » une « machinerie de destruction invisible ».
La transformation de ce mécanisme en un moyen plus adapté au maintien de l’argent en circulation n’est pas aussi difficile que cela peut paraître. Bien que les solutions avancées dans ce livre soient connues de certains depuis le début du siècle, la façon et le moment où elles sont présentées offrent une occasion exceptionnelle de les mettre en oeuvre.
Le but de ce livre n’est pas de prouver que quiconque ait tort. Il est de remettre les choses en ordre et de révéler une possibilité dont nous disposons, mais qui est très peu connue des experts, sans parler du grand public. Pourtant, le choix est bien trop crucial pour qu’on laisse les seuls experts décider s’il faut l’envisager ou non. Dans ces conditions, l’importance de ce livre réside dans sa capacité à expliquer des problèmes complexes aussi simplement que possible, afin que tous ceux qui utilisent l’argent puissent comprendre ce qui est en jeu. Une autre différence importante avec d’autres livres ayant abordé cette question dans le passé est
qu’il montre comment, à l’heure actuelle, le fait de passer à un nouveau système monétaire créerait une situation ne présentant que des avantages pour tout le monde et contribuerait à établir, au bout du compte, une économie rationalisée.



https://books.google.ch/books?id=vyKF49mDLz4C&pg=PA1&lpg=PA1&dq=Lib%C3%A9rer+l%27argent+de+l%27inflation+et+des+taux+d%27int%C3%A9r%C3%AAts&source=bl&ots=tb7GMZXgYQ&sig=GXtvfYF7aMhu4eFGArIzUZGTGy8&hl=fr&sa=X&ved=0CDAQ6AEwA2oVChMImJnJtIb8xgIVDO0UCh0OLwf_#v=onepage&q=Lib%C3%A9rer%20l’argent%20de%20l’inflation%20et%20des%20taux%20d’int%C3%A9r%C3%AAts&f=false


www.geldreform.de



Une économie de marché sans capitalisme

Résumé des idées fondamentales, de l’origine historique des idées et du niveau de développement actuel; informations sur certaines organisations et exemples de littérature complémentaire.

Werner Onken

L’argent domine le marché
En 1891, le marchand germano-argentin Silvio Gesell (1862, St. Vith, 1930, Eden-Oranienburg) publia sa première brochure à Buenos Aires, «Die Reformation im Münzwesen als Brücke zum sozialen Staat» («La réforme monétaire comme voie vers un état social»). Cette brochure fut la première pierre d’une œuvre volumineuse sur les origines de la question sociale et les voies qui pourraient mener vers une solution. Ses expériences pratiques accumulées pendant une crise économique en Argentine menèrent Gesell à un point de vue opposé au marxisme: l’exploitation du travail humain n’a pas ses racines dans la propriété privée des moyens de production, mais plutôt dans les erreurs structurelles du système monétaire. Tout comme le philosophe antique Aristoteles, il reconnaissait les deux rôles contradictoires de l’argent: tout d’abord, un moyen d’échange permettant le marché, et en même temps, un moyen de dominer le marché.
La question de départ de Gesell était la suivante: comment peut-on atténuer ce pouvoir dominant de l’argent sur le marché tout en le conservant comme moyen d’échange neutre? Il donnait deux raisons au pouvoir de l’argent sur le marché: premièrement, l’argent utilisé habituellement comme moyen de demande est cumulable, contrairement au travail humain ou aux biens et services du côté de l’offre de l’économie; sans graves conséquences pour son possesseur, l’argent peut être retiré temporairement du marché pour des raisons spéculatives. Deuxièmement, l’argent a l’avantage d’être beaucoup plus flexible que les marchandises ou prestations de services; il est utilisable à tout moment et partout, comme un joker dans un jeu de cartes. Ces deux caractéristiques donnent à l’argent – ou plutôt aux personnes à la tête de grosses fortunes – un privilège spécial: ils peuvent interrompre les circuits d’achats et de ventes, d’épargne et d’investissement, ou bien demander des intérêts aux producteurs ou consommateurs comme prime spéciale car ils renoncent à la thésaurisation, c’est-à-dire à la détention non productive d’argent dans une caisse ou par placement à court-terme, et remettent l’argent dans le circuit économique.
Le pouvoir intrinsèque de l’argent n’est pas seulement dû à la thésaurisation réelle, mais plutôt à sa capacité de pouvoir interrompre le circuit pour lier le métabolisme économique dans l’organisme social, à la condition qu’un intérêt y soit d’abord appliqué.
La rentabilité passe avant le placement à intérêts, et la production est davantage dirigée vers les intérêts que vers les besoins des personnes. Des taux d’intérêts positifs durables gênent la balance des pertes et profits nécessaires pour l’autorégulation décentralisée des marchés. D’après Gesell, ils mènent à un malaise de l’organisme social avec des symptômes très complexes : l’argent, qui rapporte des intérêts et est par conséquent non-neutre, cause une distribution de revenus injuste, non basée sur le travail, qui pour sa part mène à une concentration du capital monétaire et du capital en biens, ce qui entraîne la monopolisation de l’économie. Comme les possesseurs d’argent sont maîtres du mouvement ou de l’immobilité de l’argent, celui-ci ne peut pas circuler de lui-même à travers l’organisme social, comme le sang dans le corps humain. Pour cette raison, le contrôle social de la circulation monétaire ainsi que le dosage correct de l’argent ne sont pas possibles; les fluctuations inflationnistes et déflationnistes du niveau général des prix sont inévitables. Et quand, pendant les hauts et les bas de la conjoncture, là où le niveau des intérêts se réduit, des sommes importantes se retirent des marchés jusqu’à ce que les chances de pouvoir réaliser des investissements s’améliorent, les ventes et le chômage s’en ressentent immédiatement.
L’argent, serviteur neutre des marchés
Pour retirer à l’argent son pouvoir dominant, Gesell ne pensait pas refaire appel à l’interdiction canonique des intérêts de la scolastique médiévale ou même à l’élimination de soi-disant «usuriers juifs». Il imaginait plutôt un changement institutionnel du système monétaire, de manière à ce que la thésaurisation de l’argent soit reliée aux coûts, qui neutraliseraient les avantages de la thésaurisation et de la liquidité. Dès la perception d’une taxe sur la thésaurisation de l’argent (comparable avec le hallage pour le transport de marchandises), l’argent perd sa supériorité sur les marchés et sa seule utilité reste le moyen d’échange. Dès que sa circulation ne peut plus être entravée par des manœuvres spéculatives, il devient possible d’adapter, de façon continue, la somme de l’argent en circulation au volume des marchandises, de manière à ce que le pouvoir d’achat de la monnaie devienne, sur le long terme, aussi stable que les poids et mesures.
Dans ses premières œuvres, Gesell parlait expressément des «billets qui rouillaient» comme moyen pour instaurer une «réforme organique» du système monétaire. L’argent, qui était jusqu’à présent un «corps étranger mort» dans 1′ organisme social ainsi que dans la nature entière, était ainsi intégré dans le cycle éternel de vie et de mort; en même temps, il devenait éphémère et perdait sa capacité à se multiplier à l’infini par l’intermédiaire d’intérêts et d’intérêts capitalisés. Une telle réforme du système monétaire serait une thérapie régulatrice globale. Elle éviterait les blocages de la circulation de l’argent et aiderait l’organisme social atteint à résoudre de façon naturelle et progressive les multiples problèmes de crises aux niveaux conjoncturel et structurel. L’organisme pourrait ainsi se stabiliser dans son équilibre et s’intégrer dans l’ordre global harmonique de la nature.
Dans son oeuvre principale, «Die Natürliche Wirtschaftsordnung durch Freiland und Freigeld» («L’ordre économique naturel», paru en 1916 à Berlin et Bern), Gesell expliquait en détail comment l’offre et la demande de capital s’équilibraient dans le cas d’une circulation monétaire non-perturbée, permettant au montant des intérêts de tomber au-dessous de sa limite inférieure, alors de 3% réel. Gesell utilisait l’expression «intérêt fondamental» pour symboliser le taux d’intérêt d’environ 3-4% qui, dans le passé, ne variait pas beaucoup. Cela représente le tribut des travailleurs au pouvoir de l’argent, ce qui mène à des revenus du capital beaucoup plus élevés que ceux proposés par sa magnitude. Gesell prédit que sa réforme monétaire ferait disparaître «l’intérêt fondamental», qui se composera alors de primes de risque et de commissions bancaires. Les fluctuations des taux d’intérêt du marché autour de ces intérêts équilibrés permettront une direction décentralisée des épargnes dans des investissements satisfaisants des besoins. Mais ils s’annuleront réciproquement. «L’argent libre», un moyen d’échange libre du tribut historique intérêt «fondamental» serait neutre en ce qui concerne l’impact sur la distribution et ne pourrait plus influencer la nature et l’ampleur de la production. Le rendement complet du travail, qui serait imputable à l’élimination des intérêts de base, mettrait beaucoup de couches de la population à même d’abandonner des relations de travail dépendant des salaires et de la rémunération et de se mettre à leur compte dans des entreprises privées et coopératives.
La terre : un fondement de vie fiduciaire au lieu d’un article de commerce ou d’un objet de spéculation
Vers 1900, Gesell élargit sa conception d’une réforme du système monétaire en réclamant une réforme du droit à la propriété. Il trouva pour cela son inspiration dans les oeuvres du réformateur agraire nord-américain Henry George (1839 – 1897, auteur de «Progrès et Pauvreté»), dont les idées étaient diffusées en Allemagne par Michael Flürscheim (1844- 19121) et Adolf Damaschke (1865- 1935). Contrairement à Damaschke qui, en cas de maintien de la propriété privée, voulait seulement imposer l’accroissement de la valeur au profit de la communauté, Gesell adhérait à la proposition de Flürscheim de remettre les terrains aux mains de l’Etat contre une indemnisation des propriétaires, et de les donner à bail aux plus offrants pour l’exploitation privée. Tant que la terre restait un article de commerce privé et un objet de spéculation, la relation des hommes avec la terre resterait perturbée. Contrairement aux idéologues raciaux, il ne s’agissait pas pour Gesell d’une relation sang – terre. En tant que cosmopolite, il voyait la terre entière comme un organe de chaque homme. Tous les hommes devraient pouvoir y circuler librement et s’établir partout indépendamment de leurs origines, de leur couleur de peau et de leur religion. Tout comme les terrains, les ressources naturelles devaient également être la propriété de tous. Un institution internationale mise en place pour l’exploitation de ces ressources devait les gérer en tant que propriété du peuple, et céder les biens à titre onéreux pour une utilisation privée.
L’égalité économique des hommes et des femmes
Au début, Gesell pensait, comme d’autres réformateurs agraires de l’école Henry George, que l’Etat serait à même de financer ses travaux par les recettes obtenues par les revenus de la location des terrains sans devoir percevoir d’autres taxes (Single-Tax). Mais en réfléchissant à la question de savoir qui devait réellement toucher cet argent, selon le principe pollueur-payeur, Gesell réalisa que le montant des locations dépendait de la densité de la population, donc de la disposition des femmes à avoir des enfants et à les élever. C’est pourquoi Gesell voulait verser mensuellement les revenus des locations aux mères. La somme versée serait fonction du nombre d’enfants mineurs et servirait à l’éducation des enfants. Toutes les mères, y compris les mères d’enfants illégitimes et étrangères vivant en Allemagne, percevraient cette somme. Plus aucune mère de famille ne devait être dépendante financièrement de son mari exerçant une activité professionnelle. La relation entre les deux sexes serait ainsi basée sur un amour sans influence de pouvoir.
Lors d’un exposé, «L’ascension de l’Occident» («Der Aufstieg des Abendlandes»), dirigé contre le pessimisme à l’égard de la civilisation de la «Décadence de l’Occident» d’Oswald Spengler, Gesell exprimait l’espoir que l’humanité, physiquement, moralement et intellectuellement rendue malade par le capitalisme, pourrait guérir peu à peu dans un ordre de compétition sans privilèges et monopoles, et avancer vers une nouvelle culture florissante.
Autres précurseurs d’une économie de marché sans capitalisme
La théorie selon laquelle chaque homme doit pouvoir disposer librement de la terre et de l’argent était non seulement une réaction au principe du laissez-faire, le principe du libéralisme classique, mais aussi aux idées de l’économie dirigée du marxisme. Il ne s’agit pas d’une troisième voie entre le capitalisme et le communisme dans le sens de la théorie plus tardive de convergence, appelée “mixed economies” , c’ est-à-dire des économies de marché capitalistes dirigées globalement par l’Etat, mais une alternative aux systèmes économiques qui avaient été réalisés jusqu’ici. En termes politiques, on peut la caractériser comme une «économie de marché sans capitalisme». Gesell reprenait ainsi les idées du réformateur social français Pierre Joseph Proudhon (1809- 1865), un contemporain de Marx qui, déjà au milieu du 19ème siècle, tenait la propriété privée de terrains et les intérêts sur l’argent responsables du fait qu’après la fin de l’absolutisme féodal, il n’existait aucune société sans pouvoir. Proudhon considérait les revenus fonciers comme un vol et les intérêts comme une usure meurtrière. Ces revenus d’exploitation eurent pour conséquences l’apparition de la grande bourgeoisie comme nouvelle classe dominante, pouvant faire non seulement de l’Etat, mais aussi de l’église des instruments de leur domination sur la petite bourgeoisie et les travailleurs. Le modèle alternatif économique de Gesell s’apparentait au socialisme libéral du philosophe culturel Gustav Landauer (1870- 1919), suggéré aussi par Proudhon. Landauer avait pour sa part fortement influencé Martin Buber (1878- 1965). Il existe aussi des parallèles avec le socialisme libéral du médecin et sociologue Franz Oppenheimer (1861- 1943) et avec la philosophie sociale de Rudolf Steiner (1861- 1925), fondateur de l’anthroposophie.
Les premières organisations en Allemagne et en Suisse pendant la Première Guerre mondiale
Le premier collaborateur de Gesell, Georg Blumenthal (1879-1929), alliait les réformes du droit à la terre et du système monétaire à l’idée d’un ordre naturel de la société auxquelles François Quesnay (1694-1774) et d’autres physiocrates avaient opposé l’absolutisme féodal pendant le siècle des lumières français. En 1909, il fondait l’association physiocrate comme première organisation des adhérents de Gesell qui venaient à Berlin et Hambourg des rangs de réformateurs agraires, anarchistes individuels et syndicalistes. Quand le magazine «Der Physiokrat» fut victime de la censure pendant la Première Guerre mondiale, Gesell déménagea en Suisse, où il trouva des partisans dans des cercles de réformateurs agraires, de pédagogues réformateurs et de réformateurs de la vie. Ils s’associèrent dans l’association suisse Terre libre – Argent libre. Dans deux conférences «Gold und Frieden» (L’or et la paix) et «Freiland, die eherne Forderung des Friedens» («La terre libre, une revendication d’honorable de la paix»), Gesell faisait ressortir le rôle de ses propositions de réforme comme moyen de justice sociale et de paix entre les peuples.
Entre les deux guerres mondiales
Après la fin de la Première Guerre mondiale et de la Révolution allemande de novembre, la relation de Gesell avec Landauer aboutit à sa coopération passagère en tant que délégué financier du peuple dans le premier gouvernement des conseils bavarois. Après son renversement, il fut tout d’abord accusé de haute trahison et fut acquitté par la suite. Il déménagea ensuite dans les environs de Berlin où il analysa le développement de la République de Weimar et la commenta dans de nombreux essais et brochures. Gesell voulait, à l’aide d’un prélèvement sur la fortune échelonnée jusqu’à 75%, que les grands propriétaires fonciers et les détenteurs de gros capitaux paient pour les conséquences de la guerre. Il voulait en même temps commencer la constitution du capital national par sa réforme de la terre et du système monétaire, qui devait mettre l’Allemagne à même de remplir les revendications de réparation des puissances victorieuses. Gesell protestait inlassablement contre le fait que les changements très fréquents de gouvernements dévalisaient encore plus par une grande inflation les couches moyennes et inférieures de la population, qu’ils traînaient en longueur les paiements de réparation, qu’ils rendaient l’Allemagne dépendante de l’afflux de capital étranger et qu’ils remplaçaient le mark, de rente stable, par l’or, sensible aux crises.
Gesell se distança juste à temps des idéologies racistes et antisémites. Bien qu’il ait été très influencé par la théorie de l’évolution de Darwin, il n’adhéra pas à sa pensée sociale. S’opposant au nationalisme exagéré, il se prononça pour la communication avec les pays voisins de l’ouest et de l’est de l’Allemagne. La politique de l’expansion des états nationaux devait être succédée par une union sans pouvoir des états européens. De plus, Gesell développait des idées pour un ordre de monnaie international post-capitaliste. Il se prononçait pour un marché mondial ouvert sans monopoles capitalistes et sans lignes de douane, sans protectionnisme de commerce national et sans conquêtes coloniales. Contrairement aux institutions plus tardives du Fond Monétaire International et de la Banque mondiale, qui représentent les intérêts des puissances, et aux préparations d’aujourd’hui pour une intégration monétaire européenne, Gesell voulait fonder une “Internationale Valuta-Assoziation” (Association internationale de monnaie étrangère), qui délivrerait une monnaie internationale et neutre ayant la priorité sur toutes les monnaies du pays et qui l’administrerait de façon à établir un équilibre du libre commerce.
La grande inflation des premières années d’après-guerre favorisa l’accroissement du nombre des adhérents de Gesell, s’élevant alors à environ 15000 personnes. Mais en 1924, ils se divisèrent dans la Freiwirtschaftsbund (association de libre économie) modérée et dans la Fysiokratischer Kampfbund (Union de lutte des physiocrates) radicale et individuellement anarchiste. Une dure controverse sur les idées concernant la réduction de l’Etat contribua à cette division. Des luttes de factions internes firent diminuer le nombre d’adhérents. Comme ils ne réussissaient pas à obtenir un mouvement de masse, ils firent pendant toute cette période de nombreux travaux d’approche vers la démocratie sociale et le mouvement syndical ainsi que vers les mouvements de paix, de la jeunesse et des femmes. Pendant la grande crise économique mondiale, la Freiwirtschaftsbund adressa des mémoires à tous les partis représentés dans le Reichstag allemand, dans lesquels elle prévenait des conséquences catastrophiques de la politique de déflation d’alors et émettait des propositions pour surmonter la crise. Les mémoires restèrent sans écho. Quand des expériences pratiques de la Fysiokratischer Kampfbund avec l’argent libre firent sensation, ils furent expulsés, dans le cadre du décret de Brüning, du ministère des Finances du Reich. En France la société d’échange “Mutuelle d’échange” fut aussi interdite après avoir délivré sa propre monnaie libre, le “valors” à Paris et à Nice. Lors des élections du Reichstag en 1932, le parti Freiwirtschaftliche Partei n’eut aucun succès. Après la prise de pouvoir du parti national-socialiste, une partie des adhérents de Gesell prit une attitude d’opposition. Ils durent donc faire face à la persécution. Une autre partie laissa finalement de côté ses doutes sur le vrai caractère de l’idéologie nationale-socialiste en espérant que Hitler et Gottfried Feder aspireraient réellement à «la destruction de l’esclavage des intérêts». Cela eut pour conséquences la tentative de détourner en matière de politique économique la NSDAP en influençant les hauts fonctionnaires. Malgré d’inquiétantes adaptations tactiques au régime, les organisations de l’économie libre et leurs médias furent interdits ou dissouts au printemps 1934. Non seulement les rejets douloureux par les partis de Weimar, mais aussi et surtout le manque de précision sur un moyen approprié pour la réalisation de la réforme de la terre et du système monétaire avaient au début contribué à la fausse estimation du régime totalitaire. En Suisse, des unions de l’économie libre existaient toujours. Des traductions en anglais, français et espagnol de l’oeuvre principal de Gesell parurent. Des brochures d’introduction apparurent également en hollandais, portugais, tchèque, roumain, serbo-croate ainsi qu’en espéranto. Proportionnellement il y avait des groupes plus petits en Angleterre, en France, en Hollande, en Belgique, en Tchécoslovaquie, en Roumanie et en Yougoslavie. En Amérique du Nord et du Sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande, les émigrés mirent en place des fondations identiques.
Après 1945 : un nouveau début, une chute dans l’oubli, puis la reprise depuis la fin des années 70
Dans toutes les zones d’occupation allemandes de cette époque se formèrent de nouvelles organisations de l’économie libre, dissoutes dans la zone d’occupation soviétique en 1948 ; les hommes au pouvoir dans ces zones voyaient Gesell soit comme un défendeur du monopole de la bourgeoisie, soit comme Proudhon, l’opposant de Marx, comme socialiste de la petite bourgeoisie, dont les buts étaient incompatibles avec un socialisme scientifique. En Allemagne de l’Ouest, la majorité du reste des adhérents de Gesell décidèrent de créer, suite à leurs expériences avec les partis de Weimar, un propre parti politique. Ils formèrent le Radikalsoziale Freiheitspartei, qui gagna presque 1% des voix lors des élections du Parlement fédéral allemand en 1949. Ils le rebaptisèrent ensuite Freisoziale Union mais ne gagnèrent que peu de voix aux autres élections. Cependant une association Silvio-Gesell près de Wuppertal et de Neviges continua à exister comme lieu de congrès.
Le miracle économique de l’Allemagne occidentale fit que l’intérêt public aux alternatives du système en matière de politique économique s’arrêta pendant les années 50 et 60, bien que des économistes connus comme Irving Fisher et John Maynard Keynes reconnaissaient l’importance de Silvio Gesell. C’est seulement depuis la fin des années 70, avec la généralisation du chômage, la destruction de l’environnement et le surendettement international, qu’est né un nouvel intérêt pour le modèle presque oublié d’une économie alternative de Gesell. La génération suivante put alors prendre la relève des adhérents.
Dans les Archives économiques suisses, à Bâle, se trouve une Bibliothèque suisse d’économie libre. En Allemagne, la«Fondation pour la réforme de l’ordre monétaire et de la terre» a vu le jour en 1983 avec l’apparition d’une bibliothèque d’économie libre. Comme première pierre pour la recherche scientifique des théories de Gesell, elle a publié une édition de ses oeuvres complètes composée de 18 volumes. Il en résulta une collection de livres avec le titre «Studien zur natürlichen Wirtschaftsordnung», qui commence avec une vue d’ensemble de l’histoire de cent ans du mouvement NWO (l’ordre économique naturel) et avec une sélection des oeuvres de Karl Walker, l’élève le plus important de Gesell. La fondation soutient aussi d’autres publications de livres concernant des questions du droit à la terre et l’ordre monétaire et publie avec la Sozialwissenschaftliche Gesellschaft un magazine pour l’économie sociale intitulé «Zeitschrift für Sozialökonomie». Elle a également décerné en 1988 et 1995 un prix (Karl-Walker-Preis) pour des ouvrages scientifiques sur l’émancipation des marchés financiers envers l’économie réelle ainsi que sur les moyens de surmonter le chômage. Le «Seminar für freiheitliche Ordnung» publie la série «Fragen der Freiheit» («questions de liberté»). Une initiative pour l’ordre économique naturel essaie de rendre publiques les idées de Gesell avec des organisations en Suisse et en Autriche. L’association «Christen für Gerechte Wirtschaftsordnung» relie le point de départ de la réforme de la terre et du système monétaire à la critique juive -chrétienne – musulmane de la spéculation foncière et de l’exigence d’intérêts. Margrit Kennedy, Helmut Creutz et d’autres auteurs essaient d’actualiser le point de départ des idées de Gesell. Il s’agit là entre autre de la question de la relation entre l’accroissement exponentiel du capital et de l’endettement et celui de l’accroissement de l’économie réelle qui détruit l’environnement, et il s’agit de la possibilité de surmonter la pression d’accroissement et d’une relation entre la réforme de la terre et du système monétaire et le système fiscal écologique. Le livre «Gerechtes Geld -Gerechte Welt» donne une vue d’ensemble sur le développement actuel de la théorie. Il contient les articles du congrès «100 Jahre Gedanken zu einer Natürlichen Wirtschaftsordnung – Auswege aus Wachstumszwang und Schuldenkatastrophe» qui eut lieu à Constance en 1991.
L’effondrement du socialisme de l’Etat en Europe centrale et de l’est entraîna un triomphe provisoire du capitalisme occidental dans le concours des systèmes. Mais tant que des contrastes entre la pauvreté et la richesse et en conséquence des crises et des guerres continueront à exister, tant que l’environnement sera détruit par l’accroissement exponentiel de l’économie et tant que le nord industrialisé exploitera brutalement le sud, il sera nécessaire de chercher des alternatives aux systèmes économiques traditionnels. Cela pourrait signifier une perspective d’avenir du modèle de Gesell, prônant la libre disposition de la terre et de l’argent.
Bibliographie
  • Allais, Maurice: Economie et Intérêt – Exposition nouvelle des problèmes fondamentaux. Paris 1947, p. 605–625.
  • Barral. Jean: La Révolution économique. Paris 1935.
  • Blanc, Jérome: Free Money for Social Progress – Theory and Practice of Gesell’s accelerated Money, en: American Journal of Economics and Sociology Vol. 57 (1998), No. 4, p. 469–483.
  • Blanc, Jérôme: Les Monnaies parallèles – Unité et diversité du fait monétaire. Paris 2000.
    Blanc, Jérôme: Silvio Gesell – Socialiste Proudhonien et Réformateur monétaire, en :  Société P.-J. Proudhon (Ed.), Le crédit, quel intérêt ? – Actes du Colloque de la Société P.J. Proudhon Décembre 2001. Paris 2002, p. 63–84.)
  • Gesell, Silvio: L’Ordre Economique Naturel (Trad.: Felix Swinné). Berne, Paris et Bruxelles 1948.
  • Herland, Michel: Perpetuum mobile et crédit gratuit – deux propositions oubliées pour améliorer de fonctionnement d’une économie monétaire, en: Revue économique Novembre 1977, p. 938 – 971.
  • Herland, Michel: Keynes. Paris 1981.
  • Herland, Michel: L’Utopie monétaire de S. Gesell: Un Cas d’Heterodoxie entre Wicksell et Keynes, in: Richard Arena et Dominique Torre: Keynes et les nouveaux Keynésiens. Paris 1992, p. 59–80.
  • Kennedy, Margrit: Libérer l’Argent de l’Inflation et des Taux d’Intérêts. CH-Chene-Bourg, 1996.
  • Seccareccia, Mario: Système monétaire et Loi d’entropie – La Notino Gesellienne de préférence pour la Liquidité, en: Economies et Sociales No. 9 /1988, p. 57–71.





Couverture : Les 4 Lunes
Copyright © 1996 Éditions Vivez Soleil SA
CH-1225 Chêne-Bourg/Genève
ISBN : 2-88058-161-3
Tous droits réservés pour tous les pays de langue française
Margrit Kennedy
Libérer
F argent de l’inflation
et
des taux d’intérêts
Traduction de Loïc Cohen



 Sommaire
Liste des figures 11
Remerciements 13
Introduction 15
1. Quatre Idées fausses très répandues sur l’argent ….17
Première idée fausse :
Il n’y a qu’un seul type de croissance 20
Deuxième idée fausse :
On ne paie des intérêts
que lorsqu’on emprunte de l’argent 27
Troisième idée fausse :
Avec le système monétaire actuel, nous sommes
tous pareillement affectés par les intérêts 28
Quatrième idée fausse :
L’inflation fait partie intégrante de
l’économie de marché 34
2. Créer une monnaie sans inflation et sans Intérêts ..39
Le remplacements des intérêts par des mesures
d’incitation à la circulation monétaire 42
Les premières expériences pilotes 44
La nécessité d’une réforme foncière 49
La nécessité d’une réforme fiscale 54
3. Qui profiterait d’un nouveau type de système
Les avantages en général 61
Les défauts du système monétaire actuel 62
Les avantages dont bénéficierait le pays (ou la région)
qui introduirait le premier ces changements 72
Les riches 74
Les pauvres 81
Les Églises et les groupes spirituels 88
Le commerce et l’industrie 90
Les agriculteurs 93
Les écologistes et les artistes 95
Les femmes 98
4. Quelques leçons tirées de l’histoire.. ……..101
Le système monétaire « brakteaten » dans l’Europe
médiévale 104
La république de Weimar et l’étalon-or 105
5. La réforme monétaire dans le contexte d’une
transformation mondiale, oe comment procéder
aux changements……. ….109
Remplacer la révolution par l’évolution 111
Une solution envisageable pour le proche avenir 115
La taxe sur l’argent immobilisé crée
un système monétaire neutre 116
6. Comment apporter sa contribution à la période
S’informer, faire prendre conscience aux autres 121
Parrainer des expériences pilotes 123
Mettre en place un système local
d’échanges commerciaux 124
Soutenir les investissements « moraux » 125
7. Les applications concrètes d’aujourd’hui sont
les embryons d’une nouvelle économie………. …….127
Le système LET 130
Le réseau WIR et autres associations similaires 134
Les banques coopératives JAK en Suède 137
Avantages et inconvénients de la monnaie et des
systèmes de crédit alternatifs 139
Adresses utiles 147
Revues 151

Liste des figures
1. Les modèles fondamentaux de
schémas de croissance 21
2. Courbes de croissance constante 22
3. Exemples du pourcentage des intérêts inclus
dans les prix et les tarifs ordinaires 26
4. Comparaison des intérêts payés et
des intérêts reçus 30
5. Évolution de divers indicateurs économiques 33
6. En raison de l’inflation, chaque DM ne vaut plus
que 28 pfennigs 36
7. Pour acquérir un terrain à bâtir en Allemagne
de l’Ouest dans les années quatre-vingts,
il fallait travailler trois fois plus que dans
les années cinquante 51
8. Pourquoi l’économie est-elle prise
dans cet engrenage ? 64
9. La croissance du PNB en R.F.A.
entre 1950 et 1989 68
11
10. Avez-vous déjà vu de l’argent travailler ? 70
11. Distribution de la richesse monétaire en
Allemagne de l’Ouest 80
12. Comparaison des taux d’intérêt, de chômage et
du nombre des faillites 82
13. L’aide au développement 85
14. Nous sommes d’ores et déjà en pleine
troisième guerre mondiale 87
15. Les coûts salariaux sont plus élevés que
les seuls salaires 92
16. Hourra ! encore 2,5 % de croissance ! 94
17. Le chômage appauvrit, la pauvreté engendre
la radicalisation 107
18. Assurer la circulation monétaire.
Coût annuel moyen du crédit 114
19. Comparaison entre les crédits du système J.A.K.
et ceux d’une banque normale
Exemple 1 140
20. Comparaison entre les crédits du système J.A.K.
et ceux d’une banque normale
Exemple 2 141
12
Remerciements
Ce livre doit son existence à tous ceux, nombreux, qui,
partout dans le monde, ont été aussi stupéfaits par les travers
bien cachés de notre système monétaire actuel que je l’ai
moi-même été quand je les ai découverts pour la première
fois.
Leur curiosité et leur enthousiasme en ce qui concerne
l’analyse et la solution de ce problème m’ont conduite à
penser que cette question devrait être présentée d’une
manière telle que chacun puisse la comprendre.
J’aimerais remercier tout particulièrement trois
enseignants, Dieters Sufart et Gesima Vogel, ainsi que le
professeur Helmut Greutz.
J’éprouve aussi une reconnaissance toute particulière
envers mon mari et coauteur, le professeur Declan Kennedy,
dont le soutien, aux plans rédactionnel, moral et pratique,
m’a permis de franchir tous les obstacles pour mener à bien
ma tâche.
Les illustrations sont basées sur les graphiques conçus et
dessinés par Helmut Greutz.
A l’exception des figures relatives aux taux d’intérêt,
toutes les autres statistiques ont été tirées de publications
13
émanant de la Banque Centrale d’Allemagne, de l’Agence
fédérale des statistiques et d’autres documents officiels
rédigés avant l’unification allemande.
Professeur Maigrit Kennedy
Steyerherg, Allemagne
Janvier 1995
14
Introduction
Il faut une certaine audace à un non-économiste pour
écrire un livre sur l’économie, surtout si ce livre traite d’un
des critères fondamentaux de la profession – l’argent. La
plupart des concepts économiques sont exprimés en
référence à l’argent. Les économistes l’utilisent comme les
marchands utilisent les kilogrammes et les architectes les
mètres. Ils mettent rarement en question son mode de
fonctionnement, notamment le fait que, contrairement aux
mètres et aux kilogrammes, il ne soit pas un étalon constant
– que son cours varie aujourd’hui presque quotidiennement.
Ce livre étudie le fonctionnement de l’argent. Il expose
les raisons des changements incessants qui affectent l’une de
nos plus importantes unités de mesure. 11 explique non
seulement pourquoi l’argent « fait tourner le monde » mais
aussi pourquoi, en même temps, il le ruine. L’énorme dette
accumulée par les pays du Tiers Monde, le chômage, la
dégradation de l’environnement, la course aux armements et
la prolifération des centrales nucléaires, tous ces facteurs
sont liés à un mécanisme qui permet à l’argent de circuler :
les intérêts et les intérêts composés. Ceux-ci, selon
l’historien de l’économie John L. King, constituent dans ce
15
que l’on appelle les « économies de marché » une
« machinerie de destruction invisible ».
La transformation de ce mécanisme en un moyen plus
adapté au maintien de l’argent en circulation n’est pas aussi
difficile que cela peut paraître. Bien que les solutions
avancées dans ce livre soient connues de certains depuis le
début du siècle, la façon et le moment où elles sont
présentées offrent une occasion exceptionnelle de les mettre
en œuvre.
Le but de ce livre n’est pas de prouver que quiconque ait
tort. Il est de remettre les choses en ordre et de révéler une
possibilité dont nous disposons, mais qui est très peu connue
des experts, sans parler du grand public. Pourtant, le choix
est bien trop crucial pour qu’on laisse les seuls experts
décider s’il faut l’envisager ou non. Dans ces conditions,
l’Importance de ce livre réside dans sa capacité à expliquer
des problèmes complexes aussi simplement que possible,
afin que tous ceux qui utilisent l’argent puissent comprendre
ce qui est en jeu. Une autre différence importante avec
d’autres livres ayant abordé cette question dans le passé est
qu’il montre comment, à l’heure actuelle, le fait de passer à
un nouveau système monétaire créerait une situation ne
présentant que des avantages pour tout le monde et
contribuerait à établir, au bout du compte, une économie
rationalisée.
Cependant, une question demeure : pourrons-nous
mettre en œuvre ces changements avant ou après la
prochaine grande crise ? Dans un cas comme dans l’autre, il
sera utile d’être informé sur la façon de créer un instrument
d’échange qui fonctionne bien et soit adapté à tous.
16
CHAPITRE U N
Quatre idées fausses
très répandues
sur l’argent
17

Chaque jour sur cette planète, tout le monde ou presque
utilise l’argent. Cependant, peu de gens comprennent
comment ce moyen d’échange fonctionne et affecte leur vie
directement ou indirectement. C’est pourquoi nous allons
examiner de plus près ce qu’est l’argent et ce qui se passerait
s’il n’était pas là.
Tout d’abord, les bonnes nouvelles : l’argent est l’une des
inventions les plus ingénieuses de l’humanité, car il facilite
l’échange des biens et des services et permet de dépasser les
limites qu’impose le troc – l’échange direct des biens et des
services. Ainsi, par exemple, si vous résidiez dans un village
vivant uniquement de troc et produisiez des œuvres d’art
mais qu’il n’y ait personne pour s’y intéresser en dehors du
croque-mort, il vous faudrait rapidement soit changer de
profession, soit quitter le village. L’argent autorise donc la
spécialisation, laquelle est à la base de la civilisation. Mais
pourquoi alors nous pose-t-il problème ?
C’est ici qu’interviennent les mauvaises nouvelles : il ne
facilite pas seulement l’échange des biens et des services,
mais il peut également l’entraver pour la simple raison qu’il
est détenu par ceux qui ont plus de ressources que
nécessaire. Il se crée ainsi une sorte de « péage privé » où
ceux qui sont dans le besoin paient un droit à ceux qui ont
plus d’argent qu’il ne leur faut. Ce système est tout sauf
équitable. En fait, les différents systèmes monétaires actuels
pourraient être qualifiés d’« inconstitutionnels » dans la
19
plupart des pays démocratiques, ainsi que je le montrerai
plus loin. Avant d’entrer dans les détails, permettez-moi de
dire qu’il existe probablement plus de quatre idées fausses à
propos de l’argent. Les différentes conceptions de ce dernier
reflètent assez exactement les différentes vision du monde et
celles-ci sont aussi nombreuses que les habitants de cette
planète. Cependant, les quatre idées fausses que nous
examinerons dans les pages suivantes sont celles qui nous
empêchent le plus de comprendre pourquoi il est nécessaire
de changer le système monétaire actuel et quels sont les
mécanismes indispensables pour le remplacer.
Première idée fausse :
IL N’Y A QU’UN SEUL TYPE DE CROISSANCE
La première idée fausse concerne la croissance. Nous
avons tendance à croire qu’il n’existe qu’un seul type de
croissance – le schéma de croissance de la nature dont nous
avons l’expérience directe. La Figure 1, toutefois, montre
trois schémas génétiquement différents.
La courbe A représente une forme idéalisée du schéma
normal de croissance de la nature auquel nous nous
conformons, tout comme les animaux et les plantes. Nous
grandissons relativement vite durant les premières étapes de
notre vie, puis le rythme se ralentit à l’adolescence et, pour
finir, notre croissance physique s’arrête vers l’âge de vingtet-un
ans. Ce phénomène, cependant, ne nous empêche pas
de croître – si ce n’est quantitativement, du moins
qualitativement.
20
LES MODèLES FONDAMENTAUX
DE SCHéMAS DE CROISSANCE
A. Courbe naturelle
B. Courbe linéaire
C. Courbe exponentielle
Figure n°l
21
COURBES
DE CROISSANCE CONSTANTE
Figure n°2
22
La courbe B représente un schéma de croissance linéaire
ou mécanique – par exemple lorsque les machines
produisent davantage de marchandises ou le charbon
davantage d’énergie. Le phénomène s’épuise quand les
machines s’arrêtent ou qu’on ne rajoute plus de charbon dans
la chaudière.
La courbe C représente un schéma de croissance
exponentielle qui peut être décrit comme l’exact opposé de la
courbe A en ce sens qu’il croît très lentement au début, puis
de plus en plus rapidement, pour finalement monter en
flèche de façon presque verticale. Dans le monde physique,
ce schéma de croissance se manifeste d’ordinaire lors d’une
maladie ou à l’approche de la mort. Le cancer, par exemple,
suit un schéma de croissance exponentielle. Il se développe
d’abord lentement, même s’il est en constante accélération, et
souvent, au moment où on le découvre, il est entré dans une
phase de croissance que l’on ne peut plus arrêter. La
croissance exponentielle, dans le monde physique, s’achève
en général avec la mort de l’organisme vivant et de son hôte.
Fondé sur les intérêts simples et les intérêts composés,
l’argent double de valeur à intervalles réguliers – en
d’autres termes il suit un schéma de croissance
exponentielle. Cela explique pourquoi nous avons
aujourd’hui tant de problèmes avec notre système monétaire.
Les intérêts, en réalité, se comportent comme un cancer au
sein de la structure sociale.
La Figure 2 montre les périodes de temps nécessaires
pour que la valeur monétaire double lorsqu’elle varie suivant
les intérêts composés :
* à 3 %, 24 ans,
* à 6%, 12 ans,
* à 12 %, 6 ans.
23
Même à 1 % d’intérêts composés, nous constatons une
courbe de croissance exponentielle, avec un doublement de
la valeur de l’argent en 72 ans.
Au niveau physiologique, nous ne connaissons que le
schéma de croissance physique propre à la nature – une
croissance qui s’arrête lorsqu’une taille optimale est atteinte
(courbe A). Dans ces conditions, il est difficile pour des êtres
humains de comprendre le véritable impact du schéma de
croissance exponentielle dans le monde physique.
Le meilleur exemple de ce phénomène est la célèbre
histoire de cet empereur perse qui, découvrant avec
enthousiasme le jeu d’échecs, décida d’exaucer n’importe
quel vœu de son inventeur. Celui-ci, mathématicien
intelligent, demanda que l’on place un grain de blé sur la
première case de l’échiquier, puis que l’on double le nombre
de grains à chacune des cases suivantes. L’empereur, qui
dans un premier temps fut ravi de la modestie de cette
requête, s’aperçut rapidement que la production totale de blé
de son empire tout entier ne pourrait suffire à exaucer ce
« modeste » vœu. La quantité de blé nécessaire à la soixantequatrième
case de l’échiquier est égale à 440 fois la
production de blé de la planète tout entière1
.
Phénomène similaire, dans un domaine qui nous
intéresse directement, un pfennig investi à la naissance de
Jésus Christ à 4 % d’intérêt aurait permis d’acheter en 1750
une boule d’or égale au poids de la Terre. En 1990,
cependant, ce même pfennig aurait permis d’acheter 8190
boules d’or égales au poids de la Terre. A 5 % d’intérêt, il
aurait permis d’acheter une boule d’or en 1466. Et en 1990, il
aurait pennis d’acheter 2200 milliards de boules d’or d’un
Eckhard Eilers (manuscrit non publié), Rastede, 1985
24
poids égal à celui de la Terre2
. Cet exemple nous montre
l’importance que peut représenter 1 % d’intérêt. Il prouve
également que le paiement continuel d’Intérêts simples et
d’intérêts composés est arithmétiquement, de même que
pratiquement, impossible. La nécessité économique et
l’impossibilité mathématique entraînent une contradiction
qui – pour être résolue – a engendré dans le passé
d’Innombrables conflits, guerres et révolutions.
:
Eckhard Eilers, ibid.
25
EXEMPLES DE POURCENTAGE DES INTéRêTS INCLUS
DANS LES PRDF ET LES TARIFS ORDINAIRES
1. Coûts du ramassage des ordures :
(exemple de la ville d’Aachen, 1983)
A. Amortissements, coûts fixes
d’exploitation, personnel, frais divers : 88 %
B. Coût des intérêts du capital 12%
Coût pour une poubelle de 110 litres : 194 DM
2. Coût de l’eau potable :
(exemple d’une compagnie des eau
allemande, 1981)
A.
B.
C.
D.
E.
3.
A.
B.
C.
D.
4.
A.
B.
C.
D.
E.
Coût de l’énergie
Entretien des installations
Traitement des eaux
Coûts fixes d’exploitation,
personnel, etc.
Amortissements
Coût des intérêts du capital
Prix du mètre cube d’eau : 136 DM
Coût des canalisations sanitaires et de
l’évacuation des eaux usées
(exemple de la ville d’Aachen, 1983)
Frais fixes
Frais de personnel
Amortissements
Coût des intérêts du capital
Prix au mètre cube : 1,87 DM.
Éléments constitutifs des loyers des
logements sociaux :
(estimations du Bureau Fédéral des
Statistiques, 1979)
Pertes et profits
Frais de gestion et de fonctionnement
Frais d’entretien des bâtiments
Amortissements
Coût des intérêts du capital
l %
6%
i %
18%
30%
38%
19%
7 %
27%
47%
1 %
6%
5 %
1 %
77%
Prix du loyer au mètre carré : 13,40 DM
Figure n i°3
26
La solution aux problèmes occasionnés par la croissance
exponentielle actuelle consiste à créer un système monétaire
qui suive la courbe de croissance naturelle. Pour ce faire, il
faut remplacer les intérêts par un autre mécanisme
permettant de maintenir l’argent en circulation. Nous
aborderons cette question en détail au chapitre 2.
Deuxième idée fausse :
ON NE PAIE DES INTéRêTS
QUE LORSQU’ON EMPRUNTE DE L?
ARGENT
Il y a une autre raison pour laquelle il nous est difficile
de comprendre le véritable impact du mécanisme des intérêts
dans notre système monétaire : il fonctionne de manière
insidieuse. Ainsi, la deuxième idée fausse est que nous
payons des intérêts seulement lorsque nous empruntons de
l’argent et que, si nous voulons cesser d’en payer, tout ce que
nous avons à faire est d’éviter d’emprunter.
La Figure 3 nous montre que c’est faux tout simplement
parce que les intérêts sont inclus dans chaque prix que nous
payons. Le montant exact varie en fonction du rapport coût
du capital/ coût de la main-d’œuvre des biens et des services
que nous achetons. Certains exemples nous indiquent
clairement la différence.
La part du capital dans le secteur du ramassage des
ordures se monte à 12 % parce qu’ici la part des coûts du
capital immobilisé est relativement faible et la part de la
main-d’œuvre particulièrement élevée. La situation est
différente en ce qui concerne l’installation de l’eau potable,
car les coûts d’immobilisation du capital s’y élèvent à 38 %,
et encore plus en ce qui concerne le logement social, où ils
27
s’élèvent à 77 %. En moyenne, 50 % des prix de nos biens et
services correspondent aux coûts du capital.
Dans ces conditions, si nous supprimions les intérêts et
les remplacions par un autre mécanisme capable d’assurer la
circulation monétaire, la plupart d’entre nous pourraient être
deux fois plus riches ou bien réduire de moitié leurs temps
de travail, tout en conservant le même niveau de vie.
Troisième idée fausse :
AVEC LE SYSTèME MONéTAIRE ACTUEL,
Nous SOMMES TOUS PAREILLEMENT AFFECTéS
PAR LES INTÉRÊTS
La troisième idée fausse, en ce qui concerne notre
système monétaire, pourrait être formulée comme suit : étant
donné que nous devons tous payer des intérêts lorsque nous
empruntons de l’argent ou achetons des biens et des services,
nous profitons (ou pâtissons) tous de la même façon du
système monétaire actuel. Encore une fois, cela est faux. En
réalité, dans ce système, il y a d’énormes disparités entre
ceux qui profitent et ceux qui payent. La Figure 4 montre
une comparaison entre les intérêts payés et les profits qu’ils
engendrent dans dix groupes numériquement égaux de la
population allemande. Elle indique que les huit premiers
groupes déboursent davantage qu’ils ne reçoivent, que le
neuvième reçoit légèrement plus qu’il ne paye et que le
dixième reçoit les intérêts que les huit premiers ont perdus.
Ce graphique nous explique, d’une manière très simple et
directe, la raison pour laquelle « les riches s’enrichissent et
les pauvres s’appauvrissent ».
28
En examinant de plus près les derniers 10 % de la
population pour ce qui est des profits engendrés par les
intérêts, on remarque un autre schéma de croissance
exponentielle : pour le dernier 1 % de la population, la
colonne « revenus » devrait être 15 fois plus large. Pour le
dernier 0,01 % de la population, elle devrait être 2000 fois
plus large.
29
COMPARAISONS DES INTéRêTS PAYéS
ET DES INTéRêTS REçUS
Dans dix groupes de foyers constitués chacun de 2, 5 millions de foyers
Intérêts payés ou reçus = 270 DM (1982)
Toutes les valeurs sont en milliers de Deutsch Marks par année et par foyer
Figure n°4
30
GROUPE S D E FOYER S SELO N L E REVEN U
Intérêts payés 2.3 4.1 5.9 6.5 7.6 9.1 10.5 13.5 16.3 32.3
Intérêts reçus 0.5 0.7 1.1 1.5 2.3 3.2 5.5 8.8 18.0 S6.5
Solde -1-8 -3.4 -4.8 -5.0 -5.3 -5.9 -5.0 -4.7 +1.7 +34.2
En d’autres termes, à l’intérieur de notre système
monétaire, nous acceptons que se mette en place un
mécanisme de redistribution caché qui détourne l’argent de
ceux qui n’en ont pas assez vers ceux qui en ont trop. C’est là
une forme d’exploitation bien plus subtile que celle que
Marx essayait de supprimer. Il avait sans conteste raison de
situer la source de la « plus-value » au niveau de la
production. La distribution de la « plus-value », toutefois, se
produit dans une large mesure au niveau de la circulation de
l’argent et des biens. De nos jours, on peut s’en rendre
compte bien plus clairement qu’à l’époque. Des sommes
d’argent toujours plus grandes sont concentrées dans les
mains d’individus et de sociétés de moins en moins
nombreux. Ainsi, par exemple, l’excédent de cash-flow – la
marge brute d’autofinancement des entreprises – qui circule
dans le monde partout où des profits peuvent être espérés en
raison des fluctuations des diverses monnaies nationales ou
des variations des cours des différentes Bourses a plus que
doublé depuis 1980. La masse quotidienne des devises
échangées est passée, à New York seulement, de 18 milliards
de dollars à 50 milliards de dollars entre 1980 et 19863
. La
Banque mondiale a estimé que le volume des transactions
monétaires dans le monde est de 15 à 20 fois plus élevé que
ne le nécessite le financement du commerce mondial4
.
Le mécanisme des intérêts simples et composés ne se
contente pas d’engendrer une croissance économique
pathologique, mais, comme l’a fait remarqué Dieter Suhr, il
agit dans la plupart des pays contre les droits
3
Spiegel Interview : “Ich sehe die Risiken ganz genau”, à propos du
danger d’un krach financier et du problème de la dette, Spiegel, N°25,
Rudolph Augstein Co., Hamburg, 1987, p. 59
“Helmut Creutz, Wachstum bis zur Krise, Basis Verlag, 1986, p. 8
31
constitutionnels des individus5
. Si la raison d’être d’une
constitution est de garantir à chaque citoyen un accès égal
aux services publics – et le système monétaire peut être
considéré comme tel – alors un système dans lequel 10 %
des gens reçoivent continuellement davantage que ce qu’ils
paient pour ce service, et ce aux dépens des 80 % qui
reçoivent moins que ce qu’ils paient, devrait être considéré
comme illégal.
5
Dieter Sufar, Geld ohne Merwert, Knapp Verlag, Francfort sur le Main,
1983.
32
EVOLUTION
DE DIVERS INDICATEURS éCONOMIQUES
Source : Helmut Creutz, à partir de rapports de la Banque Fédérale, etc.
Figure n°5
33
On pourrait penser qu’un changement dans notre système
monétaire profiterait à « seulement » à 80 % de la
population, c’est-à-dire à ceux qui, actuellement, paient plus
qu’ils ne devraient. Cependant, je démontrerai au chapitre 3
que tout le monde profiterait de ce changement, y compris
ceux qui profitent du système « cancéreux » qui est le nôtre
actuellement, vie.
Quatrième idée fausse :
L’INFLATION FAIT PARTIE INTéGRANTE
DE L’ECONOMIE DE MARCHé
La quatrième idée fausse a trait au rôle de l’inflation dans
notre système économique. La plupart des gens considèrent
l’inflation comme une composante de tout système
monétaire, une composante presque « naturelle » étant donné
qu’il n’existe pas un seul pays à économie de marché dans le
monde qui en soit exempt. La Figure 5, Évolution de divers
indicateurs économiques, montre certains des facteurs
susceptibles de provoquer l’inflation. Alors que le revenu de
l’État, le produit national brut et les traitements et salaires du
contribuable moyen n’ont augmenté « que » d’environ 400 %
entre 1968 et 1989, les paiements d’intérêts de l’État ont,
eux, augmenté de 1360 %.
La tendance est claire : la dette de l’État dépassera tôt ou
tard ses recettes, y compris dans les pays industrialisés. Si un
enfant triplait de taille, disons, entre un an et neuf ans et que
dans le même temps ses pieds deviennent onze fois plus
grands, on dirait que sa croissance est pathologique. Ici, le
problème est que très peu de gens se soucient d’observer les
symptômes de la maladie qui affecte le système monétaire et
34
qu’Us sont encore moins nombreux à proposer un remède. La
preuve en est que personne n’a été en mesure d’établir un
modèle efficace et « sain » qui ait tenu la route.
Peu de gens réalisent que l’inflation n’est qu’une autre
forme d’imposition grâce à laquelle les gouvernements
peuvent résoudre dans une certaine mesure le lancinant
problème d’une dette en augmentation constante.
35
EN RAISON DE L’INFLATION,
CHAQUE D M NE VAUT PLUS QUE 2 8 PFENNIGS
* Quelles sont les causes de cette supercherie chronique ?
* Qui sont les gagnants et qui sont les perdants ?
* Pourquoi n’avons-nous pas de monnaie stable ?
Figure n°6
36
Manifestement, plus le fossé s’élargit entre le revenu et la
dette, plus il est nécessaire que l’inflation augmente.
L’autorisation donnée aux banques centrales de battre
monnaie permet aux gouvernements de réduire leurs dettes.
La Figure 6 montre la diminution de la valeur du DM entre
1950 et 1989. Cette dévaluation frappe surtout les 80 % de
gens qui, la plupart du temps, paient plus qu’ils ne devraient.
Ils ne peuvent d’ordinaire retirer leurs actifs pour les placer
dans des valeurs « résistant à l’inflation » – l’immobilier ou
autres investissements – comme le font les 10 % des gens
appartenant à la tranche supérieure des revenus.
Un historien de l’économie, John L. King, relie l’inflation
aux intérêts engendrés par l’expansion du crédit. Dans une
lettre datée du 8 janvier 1988 qu’il m’a personnellement
adressée, il déclare ceci :
« J’ai beaucoup insisté sur le fait que les taux d’intérêt
constituent la cause principale de la hausse des prix en raison
de leur inclusion dans le coût de tout ce que nous achetons,
mais cette idée, quoique totalement fondée, n’est pas bien
acceptée. A un taux de 10 % d’intérêts, le coût de la dette
intérieure américaine – neuf mille milliards de dollars –
s’élève à 900 milliards de dollars d’intérêts, payés par
l’augmentation des prix, soit une hausse de 4 %, qualifiée
d’inflation par les experts. J’ai toujours considéré le principe
des intérêts composés comme une machinerie de destruction
invisible, laquelle fonctionne à plein rendement
actuellement. Il est donc urgent de se débarrasser de cette
obsession financière insensée. »
Depuis 33 ans, la dette publique et privée américaine
s’est accrue de 1000 %, la paît principale de cette dette
globale revenant au secteur privé. Mais le gouvernement
fédéral a utilisé toutes ses ressources pour favoriser cet
37
accroissement : prêts garantis, subventionnement des taux
hypothécaires, versement initiai très bas, facilités de
paiement, crédits d’impôt, marché secondaire, garantie par
l’État des dépôts à terme, etc. La raison de cette politique est
que si l’on veut que la majorité de la population puisse
supporter les conséquences de ce système basé sur les
intérêts, il faut absolument créer une croissance économique
qui suive le taux de croissance exponentielle de la monnaie
– un cercle vicieux avec un effet d’accélération et d’escalade.
Que nous considérions l’inflation, la justice sociale ou les
conséquences sur l’environnement, il semblerait logique, à
de nombreux points de vue, de remplacer cette « obsession
financière insensée » par un mécanisme mieux adapté au
maintien de la circulation monétaire.
38
même, réduiraient les impôts nécessaires pour subvenir aux
charges publiques.
L’aspect technique de cette réforme monétaire sera
expliqué dans les deux prochains chapitres.
LES PREMIèRES
EXPéRIENCES PILOTES
Au cours des années trente, les partisans de « l’économie
libre » [Freiwirtschaft], adeptes de la théorie de Gesell,
eurent l’occasion de mettre en pratique leur projet d’une
monnaie sans intérêts, et ce, dans le but de résoudre le
problème du chômage et de démontrer la validité de leurs
idées. Il y eut des tentatives d’introduction de cet « argent
libre » en Autriche, en France, en Allemagne, en Espagne, en
Suisse et aux Etats-Unis. Une des expériences les plus
réussies eut lieu dans la ville autrichienne de Wörgl7
.
Entre 1932 et 1933, cette petite ville tyrolienne de Wörgl
s’engagea dans une expérience qui, jusqu’à nos jours, a été
une source d’inspiration pour tous ceux qui se sont intéressés
au problème de la réforme monétaire. Le maire réussit à
convaincre les commerçants et l’administration qu’ils
avaient tout à gagner de tenter l’expérience proposée par
Silvio Gesell dans son livre, L’Ordre économique naturel.
Les habitants acceptèrent et c’est ainsi que le conseil
municipal émit 32 000 « certificats de travail » ou « shillings
libres » (c’est-à-dire des shillings sans intérêts), couverts en
7
Werner Onken, “Ein vermessenes Kapital der Wirtschafts geschiente.
Schwanenkirchen. Wörgl und undere Freigeld expérimente”, Zeitschrift
für Sozialökonomie, NR 58/59, Mai 1983, pp. 3-20
44
tourne autour du Soleil – bien que nos sens nous donnent à
penser le contraire. Gesell proposa d’assurer la circulation
monétaire en faisant de l’argent un service public dont
l’utilisation serait soumise à un droit. Et c’est là qu’intervient
le message central de ce livre : Au lieu de payer des intérêts
à ceux qui ont davantage d’argent qu’ils n’en ont besoin, les
gens devraient payer un droit (minime) s’ils ne mettent pas
leur argent en circulation.
Afin de mieux comprendre cette idée, il peut être utile de
comparer l’argent à un wagon de marchandises, lequel
facilite également l’échange des biens et des services.
Contrairement aux États qui émettent la monnaie, la
compagnie de chemin de fer n’accorde pas une prime à
l’usager pour décharger le wagon et par là même le remettre
en « circulation » – au contraire, le client paye une petite
redevance journalière s’il ne le décharge pas. Dans le
nouveau système monétaire, il suffirait d’appliquer le même
principe à l’argent. La communauté ou la nation qui émet une
« nouvelle » monnaie afin de faciliter les échanges de biens
et de services prélève un droit de « stationnement » auprès
de l’usager qui conserve plus de temps que nécessaire cette
nouvelle monnaie. Ce changement, aussi simple qu’il puisse
paraître, peut résoudre les nombreux problèmes sociaux
occasionnés par les intérêts simples et composés tout au long
de l’Histoire.
Alors que, de nos jours, les intérêts constituent un profit
privé, dans ce nouveau système monétaire, les droits perçus
sur l’utilisation de la monnaie constitueraient un profit pour
l’État. Le produit de ces droits devrait réintégrer le flux
monétaire afin de maintenir l’équilibre entre la masse
monétaire et le volume de l’activité économique. Ces droits
constitueraient un revenu pour le gouvernement et, par là
43
L’explication que donnait Silvio Gesell de ce phénomène
était que la monnaie, à l’inverse d’autres biens et services,
peut être conservée sans frais. Si un individu possède un sac
de pommes et un autre l’argent nécessaire pour acheter ces
pommes, le premier est obligé de les vendre dans un laps de
temps relativement court afin de ne pas perdre son capital.
Les détenteurs d’argent, de leur côté, peuvent attendre
jusqu’à ce que le prix d’une marchandise leur convienne, car
l’immobilisation de leur argent n’entraîne pas nécessairement
des « coûts de possession ».
Gesell en conclut que si nous pouvions créer un système
monétaire qui place l’argent sur un pied d’égalité avec tous
les autres biens et services (en prélevant, en moyenne, 5 %
du prix pour « frais d’immobilisation », ce qui correspond
exactement, en ce qui concerne l’argent, à ce qui a été payé
sous la forme d’intérêts tout au long de l’Histoire), nous
aurions une économie libérée des fluctuations de la
spéculation monétaire. Il suggérait de faire en sorte que
l’argent puisse « rouiller », c’est-à-dire qu’il soit soumis à
une « taxe d’utilisation ».
LE REMPLACEMENTS DES INTéRêTS
PAR DES MESURES D’INCITATION
À LA CIRCULATION MONéTAIRE
En 1890, Silvio Gesell formula une théorie de l’argent et
d’un « ordre économique naturel » . Cette théorie est aussi
éloignée des notions de capitalisme ou de communisme que
le monde de Copernic l’est de celui de Ptolémée. Le Soleil,
de fait, ne tourne pas autour de la Terre. C’est la Terre qui
42
Vers la fin du XIXe siècle, Silvio Gesell, un négociant
dont les affaires étaient florissantes, tant en Allemagne qu’en
Argentine, avait observé que ses marchandises se vendaient
parfois rapidement et à très bon prix, et qu’en d’autres
circonstances la vente se faisait lentement et à des prix
moins élevés. Il commença à s’interroger sur les raisons d’un
tel phénomène. 11 comprit bientôt que ces fluctuations
n’avaient que peu de rapport avec l’utilité et la qualité de ses
marchandises, mais presque exclusivement avec le « prix »
de l’argent sur le marché monétaire.
Il se mit donc à observer ces mouvements et découvrit
que lorsque les taux d’intérêt étaient bas, les gens achetaient,
mais que lorsqu’ils étaient élevés, ils n’achetaient pas. La
raison pour laquelle il y avait plus ou moins d’argent tenait
en partie à la volonté de ceux qui détiennent l’argent de le
louer à d’autres. Si le rendement de leur argent était inférieur
à 2,5 %, ils avaient tendance à le conserver, ce qui entraînait
un arrêt des investissements, lequel à son tour engendrait
faillites et chômage. Puis, au bout d’un certain temps,
lorsque les gens étaient prêts à payer davantage d’intérêts
pour leur argent, celui-ci était à nouveau disponible, ce qui
créait un nouveau, cycle économique. Les prix des
marchandises et les taux d’intérêt augmentaient alors
sensiblement. Par la suite, peu à peu, des réserves monétaires
plus importantes entraînaient dans un premier temps une
baisse des taux d’intérêt, puis à nouveau une « grève » du
capital.
41

CHAPITRE DEU X
reer une monnaie
sans inflation
et sans intérêts
39
banque par la même somme en shillings autrichiens
ordinaires. Avec cette monnaie, ils construisirent des ponts,
améliorèrent les routes et les services publics, réglèrent des
salaires, achetèrent des matériaux et, de plus, payèrent le
boucher, le cordonnier et le boulanger.
Le droit perçu pour l’utilisation de cette monnaie était de
1 % par mois, soit 12 % par an. Il devait être acquitté par la
personne qui détenait des billets à la fin du mois, sous la
forme d’un timbre valant 1 % du billet et collé au dos de
celui-ci. Sinon, le billet n’était pas valable. Cette petite taxe
incitait tous ceux qui possédaient des shillings libres à les
dépenser avant d’utiliser leurs shillings habituels. Les gens
payaient même leurs impôts en avance afin d’échapper à la
petite taxe. En l’espace d’un an, les 32 000 shillings libres
changèrent de mains 463 fois, créant de la sorte des biens et
services d’une valeur de 14 816 000 shillings. Le shilling
ordinaire, en revanche, n’avait changé de mains que 21 fois8
.
A une époque où la plupart des pays d’Europe
connaissaient de graves problèmes de chômage, Wörgl
réduisit son taux de chômage de 25 % au cours de cette seule
année. Les droits perçus par la municipalité, qui eurent pour
résultat que cette monnaie changeait si rapidement de mains,
s’élevèrent à 12 % des 32 000 shillings libres, soit 3840
shillings. Cet argent fut utilisé pour le bien public.
Lorsque plus de 170 communes autrichiennes se mirent
à envisager l’adoption de ce modèle, la Banque Nationale
d’Autriche considéra que son monopole était en danger. Elle
engagea une action contre le conseil municipal et interdit
l’émission de sa monnaie locale. En dépit d’une longue
8
Fritz Schwartz, Das Experiment von Wörgl, Genossenschaft Verlag,
Berne, 1952
45
bataille judiciaire qui monta jusqu’à la Cour Suprême
autrichienne, ni Wörgl ni aucune autre commune européenne
n’a été en mesure jusqu’ici de renouveler cette
expérience.
Dans son livre, Capitalism at its Best9
, Dieter Suhr
présente un rapport sur le mouvement pour « F argenttimbre
» [stamp scrip money] de Hans R. L. Cohrssen qui,
associé à l’économiste Irving Fisher, tenta d’introduire aux
Etats-Unis, également en 1933, le concept de Gesell : celui
d’une monnaie soumise à une taxe. A cette époque, plus
d’une centaine de communes, y compris plusieurs grandes
villes, avaient projeté de mettre en place un système de
monnaie provisoire. Cette question fut traitée au plus haut
niveau, à Washington, par le ministre du Travail, celui de
l’Intérieur et celui des Finances. Ceux-ci ne s’y montrèrent
pas opposés, mais aucun d’eux n’avait le pouvoir d’accorder
les autorisations nécessaires. Finalement, Dean Acheson (qui
devait par la suite devenir ministre des Affaires étrangères),
avant de prendre une décision, demanda son opinion au
professeur Russell Sprague, conseiller économique du
gouvernement. Cohrssen se souvient de la grande cordialité
de cette rencontre :
« Le professeur Sprague me dit… qu’en principe, il n’y
avait pas d’objection à ce qu’on utilise de Targenttimbre’dans
le but de créer des emplois. Cependant, notre
projet lui paraissait aller bien au-delà de cet objectif : il
s’agissait d’une tentative de remodeler le système monétaire
américain et de toute façon il n’avait lui-même aucune
autorité pour approuver une telle proposition. Cela mit fin
non seulement à notre mouvement, mais également à un
‘ Dieter Suhr, Capitalism at its Best (manuscrit non publié), 1988,
p. 122.
46
projet exemplaire qui aurait effectivement pu engendrer une
réforme monétaire. »10
Le 4 mars 1933, le président Roosevelt donna l’ordre aux
banques de fermer temporairement leurs portes, et il interdit
que l’on ait recours à cet expédient qu’est la planche à billets.
Cohrssen conclut :
« En résumé, nous pouvons affirmer que les difficultés
techniques pour atteindre la stabilité monétaire sont
mineures comparées à l’incompréhension générale du
problème lui-même. Aussi longtemps que l’illusion
monétaire… ne sera pas dépassée, il sera impossible de
mobiliser la volonté politique, sans laquelle il n’y a pas de
stabilité monétaire possible. »”
Selon la suggestion d’Otani12
, l’aspect technique de la
réforme, basée sur les modes de paiement d’aujourd’hui,
rendrait le recouvrement d’une « taxe d’utilisation » sur la
nouvelle monnaie beaucoup plus simple. Les 90 % de ce que
nous appelons « argent » ne sont que des données
numériques. Dans ces conditions, chacun de nous aurait
deux comptes : un compte courant et un compte d’épargne.
L’argent déposé sur le compte courant, à tout moment à la
disposition du titulaire du compte, serait traité comme du
liquide et pourrait voir sa valeur diminuer dans une
proportion très minime de l’ordre de 1 % par mois ou 6 % par
an. Toute personne disposant de plus d’argent sur son compte
courant qu’elle n’en a besoin pour régler toutes ses dépenses
mensuelles serait incitée par la taxe à transférer cette somme
sur un compte d’épargne. A partir de là, la banque serait en
10
Hans R. L. Cohrssen, “The Stamp Scrip Movement in the USA”,
ibid, p. 118
“ibid,p.l22
12
Yoshito Otani, Ursprung und Lösung des Geldproblems, Arrow
Verlag Gesima Vogel, Hamburg, 1981
47
mesure de prêter cet argent sans Intérêts à ceux qui en ont
besoin, durant un certain temps et, de cette façon, le compte
d’épargne ne serait pas taxé (cf. chapitre 6).
Le détenteur de la nouvelle monnaie ne toucherait donc
pas d’intérêts sur son compte d’épargne – mais la nouvelle
monnaie garderait sa valeur. Dès lors que les intérêts sont
supprimés, l’inflation n’a plus de raison d’être (cf. chapitre 1).
La personne bénéficiant d’un crédit ne paierait pas d’intérêts,
mais une prime de risque et des frais bancaires assez
comparables à ceux qui sont inclus dans tout prêt bancaire.
Ces charges s’élèvent aujourd’hui en Allemagne à environ
2,5 % du coût normal du crédit.
Il n’y aurait donc en pratique que très peu de
changement. Les banques fonctionneraient comme à
l’ordinaire, si ce n’est qu’elles seraient plus disposées à
accorder des prêts car elles aussi seraient soumises à un droit
d’utilisation, comme tout un chacun. Afin d’équilibrer
temporairement le montant disponible du crédit et de
l’épargne, elles seraient peut-être contraintes de payer ou de
recevoir de faibles intérêts selon qu’elles disposeraient ou
non, dans les comptes d’épargne, de cette nouvelle monnaie
en quantité plus grande qu’elles n’en ont besoin ou qu’elles
auraient ou non des problèmes de liquidités. Dans ce cas, les
intérêts ne serviraient que de mécanisme régulateur et non de
mécanisme de redistribution des richesses, comme ils le font
aujourd’hui.
Cette réforme serait basée sur un ajustement très précis
de la quantité d’argent en circulation à la quantité d’argent
nécessaire pour gérer toutes les transactions. Lorsque la
nouvelle monnaie aura été créée en quantité suffisante pour
traiter toutes les transactions, Il ne sera plus nécessaire d’en
émettre davantage. Cela signifie que l’argent suivrait alors un
48
schéma de croissance « naturelle » (courbe A, Figure 1) et
non plus un schéma de croissance exponentielle.
Un autre aspect technique de la mise en œuvre d’une telle
réforme monétaire concerne la prévention de la
thésaurisation. Il existe une solution plus élégante que celle
qui consiste à coller un timbre au dos d’un billet de banque :
elle consisterait à imprimer des billets de banque de couleurs
différentes afin que diverses séries de ces billets puissent être
retirées une ou deux fois par an, sans préavis. Cela ne
coûterait pas plus cher au gouvernement que le
remplacement des vieux billets de banque usagés par de
nouveaux billets, ainsi que cela se pratique aujourd’hui.
Comme le montrent les expériences américaines et
autrichiennes, l’aspect politique de cette réforme revêt une
importance plus grande que son aspect technique. Nous en
reparlerons au chapitre 3.
Si la réforme monétaire décrite ci-dessus devait être mise
en œuvre sur une grande échelle, une réforme de l’impôt
foncier devrait lui être associée. Sans une réforme foncière,
l’argent en excédent aurait tendance à s’investir dans la
spéculation foncière. Sans une réforme de la fiscalité, le
boom économique consécutif à l’introduction de la monnaie
sans intérêts pourrait avoir de graves conséquences sur
l’environnement.
LA NéCESSITé
D’UNE RéFORME FONCIèRE
L’argent et la terre sont deux choses indispensables à
notre vie. Nous ne pouvons vivre sans terres, quelle que soit
la nature de nos activités. La terre, donc, comme l’air et l’eau,
49
devrait appartenir à tout le monde. Comme le disent les
Indiens d’Amérique du Nord : « La Terre est notre Mère.
Comment pourrait-on la diviser et la vendre ? » La terre
devrait appartenir à la communauté et ensuite être louée par
cette dernière à tous ceux qui l’utilisent pour leurs besoins.
C’était la conception et l’usage dans de nombreux pays
européens jusqu’à l’introduction au Moyen Âge du droit
romain, lequel accordait une grande importance à la
propriété privée.
De nos jours, le monde est partagé entre deux systèmes :
* la propriété et l’utilisation privées de la terre dans les
pays capitalistes ;
* la propriété et l’utilisation communes de la terre dans
les pays à économie socialiste.
Dans les pays capitalistes, c’est la majorité des gens qui
payent pour les profits colossaux tirés de la spéculation sur
les terres privées (Figure 7) et la terre est de plus en plus
concentrée entre des mains de moins en moins nombreuses.
Dans les pays à économie socialiste, l’utilisation non
rentable des terres de la communauté constitue le problème
principal. Dans i’ex-Allemagne de l’Ouest, environ 70 % des
terres appartiennent à 20 % de la population. Au Brésil et
dans d’autres pays du Tiers Monde, les propriétaires fonciers
représentent une minorité qui ne dépasse pas 2 ou 3 % de la
population. Les problèmes, dans les pays capitalistes, sont
donc en partie liés à la propriété privée de la terre.
Dans les pays communistes, par exemple dans l’exURSS,
où la terre était possédée et utilisée de manière
collective, environ 60 % des denrées alimentaires étaient
produites sur des terres privées. Cela signifie que la source
des problèmes résidait dans la propriété et l’utilisation
collectives de la terre.
50
POUR ACQUéRIR UN TERRAIN à BâTIR EN ALLEMAGNE
DE L’OUEST DANS LES ANNéES 80, IL FALLAIT TRAVAILLER
3 Fois PLUS QUE DANS LES ANNéES 50
Sans prendre en considération la contribution des propriétaires, la valeur
des terrains à bâtir s’est accrue de mille milliards de DM depuis 1950.
* Pour quelles raisons la terre est-elle devenue de plus en plus chère à
l’achat ?
* Qui sont les bénéficiaires de la politique actuelle ?
* Que faudrait-il changer pour créer une situation plus équitable ?
Figure n°7
51
Une combinaison de l’utilisation privée et de la propriété
collective de la terre constituerait la solution la plus
avantageuse pour parvenir à la justice sociale et favoriser îe
développement personnel. C’est exactement la démarche que
préconisaient Henry George en 187913
, Silvio Gesell en
190414
et Yoshlto Otani en 198113
.
Concrètement, aujourd’hui, cela impliquerait qu’une
commune rachète en bloc toutes ses terres et les loue à bail
à tous ses habitants. Les pays dotés d’une constitution
progressiste n’auraient, au niveau des idées, aucune difficulté
à introduire ces changements. C’est ainsi que la constitution
de l’ex-République fédérale d’Allemagne définit la terre
comme un patrimoine porteur d’une responsabilité
« sociale ». Jusqu’à présent, toutefois, cette responsabilité
sociale n’a pas été assumée. La Figure 7 montre qu’en
moyenne, en 1982, les gens devaient travailler trois fois plus
longtemps qu’en 1950 pour acheter une propriété.
Au vu des conséquences catastrophiques des
expropriations dans les pays communistes, aucune nation
occidentale ne serait aujourd’hui en mesure de proposer
l’expropriation des terres sans Indemnisations à la clé. Bien
que le droit romain – qui a réintroduit, il y a environ cinq
siècles, la notion de propriété privée de la terre dans les
nations occidentales – ait été Imposé de force aux peuples
par leurs conquérants, ceux qui au début en ont bénéficié
appartiennent maintenant à un passé révolu et, de nos jours,
les propriétaires ont acheté la terre qu’ils occupent ou bien en
ont hérité légalement.
13
Henry George, Progress and Poverty, San Francisco, 1879
14
Gesell, op. cit., p.74
15
Yoshito Otani, Die Bodenfrage und ihre Lösung, Arrow Verlag
Gesima Vogel, Hamburg, 1981
52
Dans ces conditions, une société ayant le souci de
l’équité devrait allouer une indemnisation quelconque aux
personnes expropriées. Une possibilité envisageable sur le
long terme consisterait à imposer une petite redevance
d’environ 3 % par an sur la valeur de chaque parcelle de
terre. Le produit de ces redevances serait reversé à la
commune et affecté à l’achat de terres disponibles sur le
marché. De cette façon, la commune deviendrait propriétaire
de ses terres en un peu plus de 33 ans.
L’autre solution serait que les propriétaires fonciers
soient informés de la possibilité de ne pas payer de
redevances à condition de vendre leurs terres à la commune.
Ainsi, par exemple, la taxe de 3 % serait déduite du prix
normal après 33 ans. Il n’y aurait pas d’échange monétaire.
Dans l’intervalle, les propriétaires auraient encore le droit
d’utiliser leurs terres – mais après la période de 33 ans, ils
leur faudrait payer annuellement à la commune un loyer de
3 % de la valeur foncière.
Cette législation aurait pour effet immédiat de mettre un
terme à la spéculation foncière. La plupart des terres que les
gens possèdent aujourd’hui seraient mises en vente afin
d’éviter des pertes continuelles. Plus II y aurait de terres
disponibles, plus le prix de celles-ci baisserait, tandis que
beaucoup plus de gens auraient la possibilité d’utiliser de
manière productive la terre disponible. Cela pourrait avoir,
principalement dans les pays en voie de développement, un
effet considérable sur la production alimentaire, car la
diminution constante des denrées alimentaires disponibles
par rapport au nombre de gens à nourrir n’est pas une
question de technique agricole, mais tient au fait qu’il y a de
moins en moins de terres disponibles pour les petites
exploitations agricoles.
53
Dans les pays en vole de développement comme dans les
pays industrialisés, les locataires bénéficieraient, dans ce
nouveau système, de tous les avantages de la réglementation
actuelle sur les baux héréditaires. Ils pourraient utiliser leurs
propriétés dans les limites des restrictions imposées par les
plans locaux d’occupation des sols. Ils pourraient construire
sur leurs terres. Ils pourraient vendre leurs maisons ou les
léguer à leurs descendants. Ils pourraient, sans que la
commune s’en mêle, les louer à des tiers aussi longtemps
que ces derniers paieraient leur loyer. En déterminant le
montant exact du loyer grâce à des soumissions, à des
enchères publiques ou à tout autre procédé similaire,
l’inefficacité caractéristique des procédures des économies
planifiées ou bureaucratiques pourrait être évitée.
Ce changement soulagerait enfin d’un énorme fardeau les
populations actives qui, en fin de compte, paient toujours
pour les profits des spéculateurs. La terre, en fait, a toujours
été utilisée dans des buts spéculatifs. Dans ces conditions,
une évolution réaliste vers une solution sociale viendra à
bout de la spéculation monétaire et foncière. Là encore, la
solution proposée ne vise pas à punir ceux qui profitent du
système actuel : elle a pour raison d’être de mettre fin,
lentement mais sûrement, à une situation qui offre d’énormes
avantages à un petit nombre de gens, tout en contraignant le
plus grand nombre à payer pour eux.
LA NéCESSITé
D’UNE RéFORME FISCALE
En Allemagne, on estime à l’heure actuelle que la part du
produit national brut « soupçonnée » d’entraver une
54
économie respectueuse de l’environnement est de 50 à
75 %16
. Dans ces conditions, s’efforcer d’augmenter la
production et l’emploi grâce aux réformes foncières et
monétaires préconisées pourrait nécessiter deux
changements dans la façon dont sont prélevés les impôts, car
sans ces mesures, de grands désastres écologiques
risqueraient fortement de se produire :
(1) substituer une taxe sur les produits à l’impôt sur le
revenu ;
(2) intégrer à cette taxe sur les produits les coûts
écologiques estimés.
Hermann Laistner17
, qui explique cette idée en détail
dans son livre, Die Ökologische Wirtschaft [L’Économie
écologique], fait remarquer que l’impôt sur le revenu rend
finalement la main-d’œuvre plus chère, ce qui entraîne une
mécanisation accrue. Celle-ci, à son tour, favorise
l’épuisement des ressources limitées, en raison de la baisse
continue du prix des produits de grande consommation. Si
une taxe sur les produits était introduite – laquelle inclurait
également leurs coûts écologiques estimés – les prix
auraient, dans une certaine mesure, tendance à augmenter.
Associé à un moindre coût de la main-d’œuvre, ce système
rendrait moins nécessaire l’automatisation accrue de la
production et davantage de gens trouveraient du travail.
Aujourd’hui, la collectivité paie deux fois quand un
travailleur est remplacé par une machine. D’une part elle
perd l’impôt sur le revenu – les revenus des machines n’étant
pas imposés – et d’autre part elle paie des allocations
chômage au travailleur privé d’emploi. Par ailleurs, le travail
16
Pierre Fomaliaz, Die Ökologische Wirtschaft, AT Verlag, Stuttgard.
1986
17
Hermann Laistner, Die Ökologische Wirtschaft, Verlag Max Huber,
Ismanning près Munich, 1986
55
au noir a pris de nos jours une grande ampleur parce que les
gens veulent échapper à l’impôt sur le revenu. Si ce dernier
était supprimé, cette économie parallèle pourrait enfin
devenir légale.
Tout en n’entraînant aucune baisse du niveau de vie –
parce que l’augmentation des prix serait compensée par
l’absence d’impôt sur le revenu – ce changement entraînerait
à long terme chez le consommateur des comportements très
différents et plus proches des préoccupations écologiques.
Les gens réfléchiraient à deux fols avant d’acheter une
nouvelle voiture, car cela reviendrait beaucoup plus cher que
de réparer l’ancienne.
Ce changement de système fiscal pourrait être Introduit
progressivement, même sans réforme monétaire et foncière.
Il épaulerait efficacement bon nombre des revendications et
propositions avancées par les écologistes depuis des dizaines
d’années. Associé aux deux autres réformes, Il rendrait
obsolètes de nombreux problèmes liés à l’environnement et
de nombreuses « mesures de protection », tout en
contribuant à résoudre le problème du chômage.
56
CHAPITRE TROIS
MI profiterait
d’un nouveau type de
système monétaire ?
57

Les évolutions sociales et individuelles semblent se
produire pour trois raisons fondamentalement différentes :
(1) parce qu’une crise, due à un type de comportement
particulier, s’est déjà produite et donc pour éviter
qu’elle ne se répète ;
(2) parce qu’une crise, due à un type de comportement
particulier, pourrait se produire et donc précisément
pour l’éviter ;
(3) parce qu’un autre type de comportement semble plus
approprié pour parvenir au résultat escompté.
Le changement de système monétaire proposé au
chapitre précédent pourrait survenir pour n’importe laquelle
de ces raisons, pour une combinaison de ces raisons ou pour
toutes ces raisons réunies.
(1) Dans le passé, l’accumulation cancéreuse des
richesses a été régulièrement entravée par les
révolutions sociales, les guerres et les crises
économiques. De nos jours, l’interdépendance
économique sans précédent de toutes les nations et le
potentiel extraordinaire de destraction globale rend
ce mécanisme de résolution des conflits
inacceptable. Nous sommes obligés de trouver
des solutions nouvelles pour éviter d’autres guerres,
révolutions ou crises économiques.
(2) Selon de nombreux spécialistes de l’économie et de
la finance, le krach boursier de 1987, au cours
59
duquel 1500 milliards de dollars s’envolèrent en
fumée en l’espace de quelques jours, ne fut en fait
que broutille comparé au danger imminent d’une
nouvelle grande crise économique, semblable à celle
de 1929, qui a de fortes chances de se produire si
nous ne procédons pas à des changements
fondamentaux au cours des quelques années à
venir18
. En changeant maintenant de système
monétaire, nous pourrons éviter les coûts énormes,
au plan humain et matériel, d’un tel désastre.
(3) Que nous soyons capables ou non de comprendre
que toute courbe de croissance exponentielle
s’achève inéluctablement par une autodestruction,
les avantages d’un passage à un nouveau système
monétaire sont si évidents en termes d’équité sociale
et environnementale que cette voie devrait être
empruntée pour la simple raison qu’elle est meilleure
que celle où nous sommes engagés actuellement.
Quoi qu’il en soit, le problème principal dans tout
processus de transformation n’est pas tant la peur du
changement ou le fait que l’on ne voit pas bien les avantages
de ce à quoi l’on aspire, mais plutôt de savoir comment
passer d’une situation à une autre – comment sauter d’un
trapèze à l’autre sans mettre sa vie en danger ?
Afin de mieux comprendre comment cette
transformation pourrait aux groupes sociaux les plus divers
d’atteindre leurs buts, examinons d’abord de plus près les
défauts du système monétaire actuel, puis les avantages du
nouveau système pour les riches et pour les pauvres, les
dirigeants et les individus, les minorités et la majorité, les
18
John L. King, On the Brink of Great Depression II, Future Economie
Trends, Goleta, CA, 1987, p.36
60
Industriels et les écologistes, les matérialistes et les
spiritualistes. A ce moment particulier de l’histoire, dans
cette situation de crise que nous avons nous-mêmes créée, le
point intéressant est que tout le monde verrait son sort
s’améliorer au sein d’un nouveau système monétaire. Nous
serons tous dans une situation ne présentant que des
avantages si nous réalisons les changements nécessaires.
Mais II est grand temps de se mettre à l’ouvrage.
LES AVANTAGES
EN GéNéRAL
Jusqu’ici, dans notre analyse, nous avons examiné des
faits et des chiffres que tout le monde peut vérifier. A partir
de maintenant, nous nous baserons sur des « hypothèses
sérieuses » qui reposent sur des expériences passées. La
justesse de ces hypothèses devra être corroborée par des
exemples réels.
Une question, cependant, nous vient immédiatement à
l’esprit : pour quelles raisons un pays ou une région
choisiraient-iîs d’essayer ce nouveau système monétaire ou
d’en être le terrain d’essai ?
Si notre analyse a été correcte jusqu’ici, les solutions
préconisées présentent, entre autres, les avantages suivants :
(1) l’élimination de l’inflation,
(2) une plus grande justice sociale,
(3) un chômage en baisse,
(4) une baisse des prix de l’ordre de 30 à 50 %,
(5) un boom économique immédiat,
(6) et enfin, une économie stable.
61
LES DéFAUTS
DU SYSTèME MONéTAIRE ACTUEL
Dans la plupart des pays, la frappe de la monnaie reste le
monopole de l’État. Dans ces conditions, toute
expérimentation du nouveau système monétaire – même sur
une petite échelle, à l’échelon régional par exemple – devrait
bénéficier du soutien du gouvernement. Il est évident que
l’introduction d’une monnaie sans intérêts constituerait un
problème hautement politique. Il faut du courage à n’importe
quel gouvernement pour admettre qu’un système si
inégalitaire ait pu être toléré jusqu’ici. D’un autre côté, pour
la plupart des gens, il est manifestement très difficile de
comprendre pourquoi une « taxe » sur l’argent est une
meilleure solution que les intérêts.
A l’heure actuelle, les responsables gouvernementaux,
les hommes politiques, les banquiers et les économistes
s’efforcent de trouver des solutions aux problèmes
qu’engendrent les défauts fondamentaux du système en
traitant les symptômes et en proposant des solutions à court
terme. Lors des campagnes électorales, les hommes
politiques promettent régulièrement de combattre l’inflation,
d’améliorer les services sociaux, de s’attaquer aux problèmes
de l’environnement et de la protection de la nature.
En vérité, ils se battent le dos au mur et la situation, loin
de s’améliorer, ne cesse de se dégrader au fur et à mesure que
l’on se rapproche de la phase d’accélération de la courbe de
croissance exponentielle du système monétaire. Loin
d’apporter des améliorations dans les domaines des services
sociaux et de l’environnement, les coupes sombres
pratiquées dans les budgets entraînent une aggravation de la
situation. Qu’il s’agisse d’hommes politiques conservateurs
62
ou progressistes, Il y a en vérité très peu d’espace, dans le
système actuel, pour un véritable changement.
La Figure 8 explique les raisons de cette situation. Dans
toute économie très diversifiée, chaque secteur est
intimement lié à un autre. Si l’on pénalise trop un secteur, on
ne manque pas de provoquer des désordres, non seulement
dans ce secteur, mais également dans les autres.
63
POURQUOI L’ECONOMIE
EST-ELLE PRISE DANS CET ENGRENAGE ?
* Ces réactions en chaînes peuvent-elles être stoppées ?
* Qui devrait intervenir ?
* Qu’est-ce qui devrait changer dans le mécanisme de la
circulation monétaire ?
Figure n°8
64
Lorsque la dette publique et son coût augmentent, une
plus grande quantité d’argent va vers les détenteurs de la
richesse monétaire. En même temps, ceux qui travaillent ont
moins d’argent à leur disposition pour consommer, ce qui
entraîne les fluctuations du marché et leurs conséquences
négatives sur l’emploi. Les gouvernements qui accroissent
leurs dettes pour boucler leurs budgets amplifient ainsi
invariablement ce phénomène de réactions en chaîne. Le
nouveau système monétaire contribuerait à réduire
l’augmentation disproportionnée des dettes ainsi que la
concentration, entre les mains d’un petit nombre, de l’argent
et des richesses, et assurerait l’échange régulier des biens et
des services dans une économie de marché.
Si déjà nous avons l’impression que la situation est
difficile dans les pays industrialisés, nous ferions bien de
jeter un regard sur celle des pays du Tiers Monde, qui
subissent les pires conséquences du système actuel. Alors
que les grandes banques américaines et allemandes
accroissent leurs réserves afin d’être prêtes à faire face à
l’effondrement financier de leurs débiteurs dans les pays en
voie d’industrialisation, les pays industrialisés continuent à
importer une partie de leur capital.
En accordant de nouveaux prêts pour contribuer au
remboursement des anciens, ils prolongent et amplifient la
crise de la dette internationale. Le fait que cette tendance
doive absolument s’inverser a été clairement démontré dans
le rapport de la Commission mondiale sur l’environnement et
le développement de l’O.N.U, intitulé Notre futur commun.
Ce document prouve également que les crises de l’économie
mondiale et de l’écologie planétaire, apparemment
distinctes, n’en constituent en réalité qu’une seule.
.65
«L’écologie et l’économie sont de plus en plus
interdépendantes – au niveau local, régional, national et
mondial – selon un déterminisme strict dans l’enchaînement
des causes et des effets… Les dettes qu’elles ne peuvent pas
rembourser obligent les nations africaines à s’en remettre à la
vente de leurs matières premières jusqu’à l’épuisement de
leurs sols fragiles, lequel a pour conséquence de transformer
la terre en désert…
Les systèmes de production d’autres pays en voie de
développement souffrent tout autant des défaillances locales
que des mécanismes des systèmes économiques
internationaux. Conséquence de la « crise de la dette » des
pays d’Amérique Latine, les ressources naturelles de cette
région sont maintenant utilisées non pas pour le
développement, mais pour faire face aux obligations
financières envers les créanciers étrangers.
Cette approche du problème de la dette est, à différents
points de vue – économique, politique et écologique – une
vision à court terme des choses. Elle implique que des pays
relativement pauvres acceptent simultanément une pauvreté
croissante tout en exportant des quantités toujours plus
importantes de leurs maigres ressources.
Les inégalités constituent le principal problème
« écologique » de la planète, et ce sont elles qui entravent le
plus son développement. »19
Selon M. Herrhaus, directeur de la plus grande banque
allemande (la Deutsche Bank), « La structure et la dimension
du problème défient les techniques traditionnelles de
résolution des problèmes. »20
19
UN World Commission on Environment and Development, Our
Common Future, Oxford University Press, Oxford and New York, 1982
20
Interview au Spiegel, op. cit., p.59
66
Ceux qui gèrent le système monétaire actuel savent
pertinemment qu’il ne peut durer. Cependant, ou bien ils
ignorent l’existence d’une alternative possible, ou bien ils
refusent d’en entendre parler. La Figure 9 nous donne au
moins une explication à cette attitude. Par rapport au produit
national brut et à l’accroissement de la dette, les banques se
sont adjugé une part disproportionnée de la richesse
nationale. Cela est dû en partie aux bas taux d’intérêt qui
procurent aux banques de meilleurs profits, mais aussi à une
spéculation monétaire accrue. Tout cela entraîne une
augmentation des frais de courtage. Les banquiers avec qui
j’ai discuté de ce problème n’avaient pas connaissance d’une
solution de rechange. Dès lors que je leur avais présenté
cette alternative, ils en tiraient souvent la conclusion qu’ils
ne pouvaient la divulguer sans mettre en danger leur
situation.
Les banques ne souhaitent pas débattre ouvertement de
la façon dont fonctionne le système des taux d’intérêt, sauf
dans une perspective à long terme. A l’heure actuelle, elles
changent manifestement leur fusil d’épaule.
67
LA CROISSANCE DU PNB EN R.F.A.
ENTRE 1950 ET 1989
Le PNB a été multiplié par 22.
La dette nationale a été multipliée par
75.
Les transactions bancaires ont été
multipliées par 88.
* Quelles sont les causes de cette croissance démesurée dans le
domaine monétaire ?
* Quelles sont les conséquences de ce phénomène pour la
société ?
* Que pourrait-on faire pour réduire ce déséquilibre ?
Figure n°9
68
La Figure 10 nous montre quelques déclarations
fallacieuses que l’on trouve dans des publicités que les
banques font publier dans des magazines et des journaux
partout dans le monde. L’argent – disent les banquiers – doit
« croître », « se multiplier ». Le plus souvent, elles essayent
de convaincre les gens que l’argent devrait « travailler » pour
eux. Cependant, personne n’a jamais vu de l’argent
« travailler ». Le travail a toujours été le fait des hommes,
avec ou sans machines.
Ces publicités dissimulent le fait que tout DM ou dollar
qui arrive dans les mains d’un investisseur résulte des efforts
accomplis par une autre personne, laquelle a été spoliée de
cette somme, quelle que soit la façon dont cela s’est produit.
En d’autres termes, les gens qui travaillent pour gagner leur
argent s’appauvrissent au même taux que les investisseurs
s’enrichissent. C’est là le véritable mystère de l’argent qui
« travaille » – un mystère que les banques n’aiment pas du
tout voir dévoiler.
Selon mon expérience, ceux qui, du fait de leur
éducation, devraient prendre conscience du problème et de
sa solution -j e veux parler des économistes – craignent pardessus
tout d’être qualifiés d’« extrémistes ». En effet, pour
eux, soutenir un système monétaire sans intérêts reviendrait
à essayer de s’attaquer aux racines de l’un des problèmes
économiques mondiaux les plus urgents.
Deux des plus grandes personnalités de ce siècle, Albert
Einstein et John Maynard Keynes, ont clairement perçu
l’importance de la réforme monétaire proposée par Gesell.
Keynes a même déclaré en 1936 : « L’avenir tirera plus de
leçons des idées de Gesell que de celles de Marx. »21
21
John Maynard Keynes, The General Theorie of Employaient, Interest
and Money, London, 1936 (réédité en 1967), p.355
69
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Il y a en moyenne 200 000 DM derrière chaque emploi.
* Comment est-il possible de gagner de l’argent avec
de l’argent ?
* Qui contribue à la productivité ?
* Qui tire profit du « travail » de l’argent ?
Figure n°10
70
Cet avenir, toutefois, n’est pas encore là, bien que
banquiers et économistes n’aient nul besoin d’être très
clairvoyants pour admettre qu’un nouveau système
monétaire leur permettrait de résoudre le dilemme central
auquel ils sont confrontés depuis des décennies. Voici
comment John L. Ring décrit leur aveuglement dans son
livre, On The Brink of Great Depression II [ A la veille de la
deuxième grande dépression] :
« Leurs statistiques, résultats de calculs informatiques
longs et complexes, se sont avérées si inadéquates que, parvoie
de conséquence, leurs prédictions sont devenues
célèbres pour leur grossière inexactitude. C’est comme si
nous avions appris à ces gens à aller au-delà de leur faculté
de penser. »~
Personnellement je crois que, à l’inverse de la plupart des
techniciens, les économistes ne comprennent pas vraiment le
danger qu’implique une croissance exponentielle. Ils sont
capables de reconnaître ce danger dans la prolifération du
viras du sida ou dans « l’explosion démographique » ; mais
dans leur propre domaine, ils paraissent pratiquement
aveugles et ont la certitude naïve qu’un traitement
symptomatique, ici et là, suffira à écarter le danger.
Les gouvernements qui introduiraient ce type de réforme
monétaire seraient rapidement amenés à œuvrer pour la
justice sociale et la survie au plan écologique, ainsi que pour
la guérison des maux qui affectent la monnaie et qui, durant
des décennies, ont constitué pour ce qu’on appelle les
« économies libérales » un véritable fléau.
1
Mm L. King, op. cit., p. 162
71
LES AVANTAGES DONT BéNéFICIERAIT
LE PAYS (OU LA RéGION) QUI INTRODUIRAIT
LE PREMIER CES CHANGEMENTS
La possibilité d’investir et de produire sans avoir à payer
des intérêts ne permettrait pas seulement de diminuer le prix
des biens et des services dans les régions ou les pays qui
introduiraient le nouveau système monétaire, mais elle
constituerait également un énorme avantage pour les
industries et les produits en compétition sur le marché
national ou sur les marchés mondiaux. Quel que soit le taux
d’intérêt en vigueur, les prix des biens et les services seraient
beaucoup moins élevés. Cela entraînerait rapidement un
boom économique dans les régions qui, les premières,
auraient introduit l’argent sans intérêts.
On pourrait penser que ce changement aurait comme
inconvénient de constituer une menace pour l’environnement.
En réalité, en dehors de la possibilité d’instaurer
un meilleur système fiscal (comme celui décrit ci-dessus),
nous devons envisager la situation suivante.
Beaucoup de produits et services qui, à l’heure actuelle,
ne peuvent rivaliser avec le pouvoir rémunérateur de l’argent
sur le marché monétaire, deviendraient subitement
économiquement viables. Parmi ces biens et services, il y
aurait de nombreux produits écologiques et des projets à
caractère social et artistique, lesquels pourraient être souvent
menés à bonne fin à condition de « rentrer dans ses frais ».
Tout ceci engendrerait une base économique plus diversifiée,
plus stable et sans danger pour l’environnement.
Le taux de chômage baisserait en même temps que
l’activité économique s’épanouirait, ce qui aurait pour effet
72
de rendre moins nécessaires les allocations chômage, de
mettre un terme au développement incessant de la bureaucratie
et à la hausse des impôts.
Si l’argent sans intérêts n’était introduit que dans une
seule région, il faudrait qu’il y ait un taux de change modéré
pour faciliter l’activité commerciale entre cette région et les
autres régions du pays. Jusqu’à ce que le pays tout entier
adopte le nouveau système monétaire, il faudrait établir
certaines règles pour prévenir les opérations de change
spéculatives.
Si l’argent sans intérêts était introduit dans un pays tout
entier, le commerce avec les pays étrangers se poursuivrait
comme aujourd’hui. Il y aurait toujours un taux de change
ordinaire. Cependant, la stabilité de cette monnaie
entraînerait au fil des années une augmentation des taux de
change en sa faveur par rapport à d’autres monnaies, parce
qu’elle ne courrait pas le risque d’être dévaluée en raison de
l’inflation. Dans ces conditions, le fait d’investir dans cette
monnaie constituerait un réel avantage par rapport aux
monnaies instables, telles que le dollar actuellement.
Tout comme dans le cas de Wörgl décrit plus haut (cf.
chapitre 2), deux systèmes monétaires pourraient même
coexister. Nous pourrions conserver celui que nous avons
actuellement tout en introduisant la nouvelle monnaie, et ce,
même dans une région ou une ville relativement petite. Selon
la loi de Gresham, la « mauvaise » monnaie chasse la
« bonne ». La monnaie que nous voulons créer est, au sens
où l’entendait Gresham, une « mauvaise » monnaie –
soumise à une taxe d’utilisation, à l’inverse de la monnaie
actuelle. Chaque fois que les gens pourront payer avec la
« mauvaise » monnaie, ils la feront circuler et conserveront
précieusement la « bonne ». De cette façon, la nouvelle sera
73
utilisée aussi souvent que possible, ce qui correspond
exactement à l’effet recherché. L’ancienne sera conservée et
utilisée dans la mesure du nécessaire. Ce faisant, Introduit au
début en tant que système expérimental dans une région
particulière, le système monétaire proposé pourrait
également coexister avec le système actuel jusqu’à ce qu’il
ait prouvé son utilité.
Qui d’autre pourrait tirer profit d’un nouveau système
monétaire ?
LES RICHES
Les personnes qui commencent à comprendre l’efficacité
du mécanisme caché de redistribution de la richesse dans le
système monétaire actuel posent souvent cette question
cruciale : est-ce que les 10 % de la population qui profitent
présentement de ce mécanisme permettront le moindre
changement susceptible de mettre à mal la possibilité qu’ils
ont de soutirer sans travailler un revenu à la grande majorité
des gens ?
La réponse historique est bien sûr que non – à moins d’y
être contraints par ceux qui paient. La nouvelle réponse est
la suivante : bien sûr que oui, s’ils prennent conscience du
fait que « la branche sur laquelle Us sont assis pousse sur un
arbre malade » et qu’il existe un « arbre de remplacement
sain » – un arbre qui ne risque pas de s’abattre à plus ou
moins long terme. La seconde réponse implique l’évolution
sociale ; c’est la voie « douce ». La première réponse
implique la révolution sociale ; c’est la voie « dure ».
La voie « douce » donne aux riches la possibilité de
conserver leurs profits liés au système des intérêts. La voie
74
« dure » les conduira inéluctablement à des pertes
importantes.
La voie « douce » n’implique aucune mise en cause de
ceux qui ont tiré profit des taux d’intérêt avant l’instauration
du nouveau système monétaire, étant donné qu’ils étaient
totalement dans leurs droits en agissant de la sorte. La voie
« dure » de la révolution sociale risque d’être bien plus
douloureuse. La voie « douce » implique que l’on ne gagnera
plus d’argent sans travailler. En revanche, elle est synonyme
de monnaie stable, de baisse des prix et sans doute d’une
baisse des impôts. La voie « dure » implique une insécurité
grandissante, l’instabilité, une inflation galopante, des prix
en hausse et des impôts élevés.
Jusqu’ici mon expérience avec les individus faisant
partie des « 10 % les plus riches » a été la suivante : ils n’ont
pas pleinement conscience du fonctionnement réel du
système des taux d’intérêt, ni de l’existence de solutions de
rechange. Dans leur grande majorité, ils auraient tendance à
choisir la sécurité plutôt que des profits supplémentaires, car
ils ont presque tous assez d’argent pour eux-mêmes et parfois
même pour les générations à venir.
La seconde question est la suivante : qu’arriverait-il si les
riches transféraient leur argent dans d’autres pays où ils
pourraient profiter de taux d’intérêt supérieurs, au lieu de le
mettre sur leurs comptes d’épargne où il garderait sa valeur
mais ne fructifierait pas ?
La réponse est que très peu de temps après l’introduction
de la réforme, ils feraient probablement l’opposé. En effet, ce
que les gens gagnent dans d’autres pays grâce aux intérêts,
déduction faite de l’inflation, serait à peu près équivalent à
l’accroissement en valeur de la nouvelle monnaie chez eux,
du fait que celle-ci ne serait pas soumise à l’inflation.
75
En fait, le danger pourrait se situer exactement à
l’opposé. Il y a le risque de créer une sorte de « superSuisse
» avec une monnaie stable et une économie en pleine
expansion. En Suisse, des années durant, les investisseurs
devaient même payer des intérêts pour laisser leur argent sur
un compte en banque. A l’inverse, les Etats-Unis, qui
offraient les plus hauts taux d’intérêt au début de
l’administration Reagan, attirèrent ainsi les excédents
monétaires de toute la planète, ce qui conduisit ce pays à
dévaluer de manière drastique le dollar afin de faire face à
ses obligations vis-à-vis de ses créanciers à l’étranger. Avec
des taux d’intérêt à 15 %, les Etats-Unis auraient dû reverser,
après cinq années, environ deux fois les sommes investies
par les bailleurs de fonds étrangers. Ils n’auraient jamais pu
honorer ces obligations si le dollar avait conservé sa valeur
initiale. Une autre conséquence de cette politique fut que les
Etats-Unis passèrent d’une situation où ils étaient le plus
grand État créancier du monde à celle du plus grand État
débiteur, et ce, en l’espace de huit années seulement.
La quantité colossale de capitaux flottants – estimés à
environ 50 milliards de dollars !! – qui circulent dans le
monde d’une place financière à une autre, à la recherche
d’investissements rentables, démontre qu’il y a pénurie de
possibilités de tels investissements plutôt que pénurie
d’argent. Cette situation changerait dans une région ou un
pays qui, en introduisant une monnaie sans intérêts, créerait
une économie en pleine expansion, stable et diversifiée. Il
est probable que c’est l’excédent monétaire venu de
l’extérieur qui serait investi sur le marché intérieur et non
l’excédent monétaire intérieur qui quitterait la région.
A bien des égards, il serait donc plus rentable pour les
riches de participer à l’avènement de la réforme monétaire et
76
de soutenir un système stable, plutôt que de contribuer à une
instabilité croissante et de risquer un krach inévitable.
Une troisième question relative à la frange la plus riche
de la population concerne ceux qui vivent de leur capital et
sont trop âgés pour travailler. Quel sera leur sort si les
intérêts sont supprimés ?
Pour ce qui est des taux d’inflation et d’intérêt, un
exemple pris en Allemagne montre que ceux qui peuvent
aujourd’hui vivre du produit de leur capital sont en mesure
de le faire pour au moins une génération, si ce n’est deux ou
plus encore. En supposant que l’actif immobilisé d’une
personne se monte à 1 million de DM (avec un taux d’intérêt
moyen à 7 % et un taux d’inflation à 3 %), ses revenus bruts
s’élèveront à 40 000 DM par an, sans diminution du capital.
Dans le nouveau système monétaire, les intérêts et
l’inflation sont supprimés, ce qui diminue le prix de tous les
biens et services ainsi que les impôts d’environ 40 %. Cela
signifie que cette même personne aura besoin d’un revenu
brut de 24 000 DM pour pouvoir garder le même niveau de
vie que dans le système actuel. Si nous divisons 1 000 000
par 24 000, nous voyons que cette personne pourrait vivre
pendant 40 ans de son capital.
Ce que montre cet exemple, c’est que pratiquement tous
ceux qui actuellement sont en mesure de vivre de leur propre
capital le seront également si le système monétaire change.
Parmi les 10 % les plus riches de la population, il y a
ceux dont les actifs dépassent un million de DM.. Mais il y a
aussi ceux qui, chaque jour, gagnent plus d’un million de DM
d’intérêts. Selon des sources officielles23
, le revenu quotidien
de la Reine d’Angleterre, la femme la plus riche du monde,
était de 700 000 livres (environ 6 millions de francs) en
23
Aachener Nachrichten, 29.5.85
77
1982. Bien que ni la Reine, ni des entreprises comme
Siemens, Daimler-Benz et General Motors n’aient de
véritable pouvoir officiel, les sommes considérables que
détient tout ce beau monde constituent en réalité un pouvoir
officieux. Les scandales des pots-de-vin versés par des
grandes entreprises pour financer des partis politiques en
Allemagne, aux Etats-Unis et dans d’autres pays
occidentaux, ont démontré que toutes les démocraties sont
menacées quand on laisse se perpétuer le mécanisme actuel
de redistribution monétaire. Avec le temps, ceux qui croient
vivre dans une démocratie se retrouveront, dans le meilleur
des cas, sous le joug d’oligarchies ou, dans le pire, sous un
régime fasciste. Au Moyen Âge, les gens se plaignaient
parce qu’ils devaient payer la dîme – un dixième de leurs
revenus ou de leur production – au propriétaire féodal. A cet
égard, leur sort était plus enviable que le nôtre : aujourd’hui,
plus d’un tiers de chaque DM ou dollar paie les intérêts du
capital. Ceux qui tirent le plus profit de cette situation sont
les super-riches, les multinationales, les grandes compagnies
d’assurances et les banques.
Nous avons maintenant deux possibilités : soit nous
comprenons que le système monétaire actuel engendre
l’injustice sociale et, par voie de conséquence, nous nous
efforçons de le changer, soit nous préférons attendre un
effondrement économique ou écologique planétaire, ou
encore une guerre ou une révolution mondiale. Étant donné
qu’il est impossible que des individus ou de petits groupes
puissent à eux seuls changer le système monétaire actuel,
nous devons nous efforcer de rassembler ceux qui ont
compris comment le transformer et ceux qui ont le pouvoir
de le faire. Dans cette perspective, les points suivants
doivent être clairs :
78
* ceux qui, actuellement, profitent du système des
intérêts ne doivent en aucun cas être mis en accusation, car
ils sont pour l’instant parfaitement dans leur droit ;
* toutefois, ce à quoi l’on peut mettre un terme, c’est à la
possibilité qu’ont les gens de puiser continuellement de
l’argent dans l’économie sans travailler ;
* il ne devrait pas y avoir de lois stipulant les modalités
futures d’investissement par ceux qui en ont plus d’argent
que nécessaire. S’ils sont intelligents, ils le laisseront de
toute façon dans leur pays, ce qui entraînera un nouveau
boom économique grâce à la suppression du système des
intérêts.
79
DISTRIBUTIO N D E L A RICHESS E MONéTAIR E
EN ALLEMAGNE DE L’OUEST
A quelle catégorie de la population appartenez-vous ?
Comment une telle injustice a-t-elle pu se développer ?
Quelles sont les conséquences d’une telle concentration
de la richesse ?
Figure m°ll
80
LES PAUVRES
Les pauvres bénéficieraient-ils aussi d’un nouveau
système monétaire ? Si l’on établissait la moyenne des
avoirs en Allemagne, chaque famille allemande aurait
disposé en 1939 d’une fortune personnelle de 100 000 DM.
Ce serait une formidable preuve de prospérité si cette
richesse était justement répartie. La triste réalité est que la
moitié de la population doit se contenter de 4 % de cette
richesse tandis que l’autre moitié en détient 96 %. (Figure
11). Pour être plus précis, la richesse de 10 % des citoyens
augmente continuellement aux dépens de tous les autres.
On comprend ainsi pourquoi, en Allemagne, les familles
issues de la petite bourgeoisie sont de plus en plus obligées
de rechercher une aide financière auprès des bureaux d’aide
sociale. Le chômage et la pauvreté augmentent en dépit d’un
système de protection sociale impressionnant mis en place
pour venir à bout de ces deux fléaux.
L’élément déterminant dans le système de redistribution
de la richesse est le système des intérêts qui soutire
quotidiennement 500 à 600 millions de DM à ceux qui
travaillent pour les reverser à ceux qui détiennent le capital.
COMPARAISON DES TAUX D’INTéRêTS,
DE CHôMAGE ET DU NOMBRE DES FAILLITES
Plus les réserves monétaires sont faibles, plus les taux d’intérêt
augmentent, ce qui entraîne une élévation
du nombre des chômeurs et des faillites.
FAILLITES (EN MILLIERS)
Pourquoi le chômage augmente-t-il lorsque les taux d’intérêt
sont élevés ?
Pourquoi ces différents facteurs sont-ils interdépendants ?
Comment peut-on remédier à cette situation ?
Figure n°12
82
Même si la plupart des gouvernements s’efforcent de
compenser ce déséquilibre par le biais de l’impôt, il n’en
reste pas moins que la situation demeure complètement
déséquilibrée. En outre, les coûts sans cesse croissants d’une
bureaucratie omniprésente affectent tout le monde en raison
de l’augmentation des impôts. Le coût humain en termes de
temps et d’énergie, auquel II faut ajouter l’humiliation
engendrée par les tracasseries administratives, est rarement,
pour ne pas dire jamais, pris en compte.
L’absurdité d’un système monétaire qui, dans un premier
temps, dépossède les gens de leur juste part du gâteau de
« l’économie libérale », pour ensuite – par le biais des
procédures les plus inefficaces que l’on puisse imaginer –
redistribuer une partie de cet argent sous la forme
d’allocations sociales à ces mêmes personnes, a rarement été
dénoncée par les « experts », pas plus qu’elle n’a fait l’objet
d’un débat public. Aussi longtemps que ces 80 % de gens qui
payent ne comprendront pas comment ils payent, pourrait-il
en être autrement ?
Une comparaison entre la hausse des taux d’Intérêt,
l’augmentation du nombre des faillites dans le commerce et
l’industrie et celle du taux de chômage, qui suit avec un
décalage d’environ deux ans (Figure 12), fournit un autre
argument convaincant en faveur de l’adoption d’un système
monétaire sans intérêts. En outre, les coûts sociaux comme
l’alcoolisme, l’éclatement des familles et l’augmentation des
comportements criminels constituent des charges
supplémentaires qui ne sont pas prises en compte dans les
statistiques ci-dessus, mais qui pourraient être nettement
réduites par la réforme monétaire.
En examinant le dilemme des pays du Tiers Monde
(Figure 13), nous y découvrons notre propre situation à
83
travers une loupe grossissante. Nous avons là, en raison des
mêmes dysfonctionnements structurels du système
monétaire, comme une caricature de ce qui se produit dans
les pays industrialisés. Quoi qu’il en soit, la différence entre
les deux types de pays est que ces derniers, dans leur
ensemble, tirent profit de ce système tandis que les premiers
contribuent à le financer. Chaque jour, nous recevons des
pays du Tiers Monde 300 millions de dollars en versements
d’intérêts – c’est-à-dire deux fois le montant de « l’aide au
développement » que nous leur accordons.
84
L’AIDE AU DéVELOPPEMENT
Chaque jour le Tiers Monde paye
300 millions de dollars d’intérêts au monde industrialisé
* Notre aide au développement ne s’élève qu’à la moitié
de cette somme !
* Combien de temps encore cette situation pourra-t-elle durer ?
* Comment mettre un terme à cette exploitation ?
Figure n°13
85
Sur la dette totale des pays du Tiers Monde – mille
milliards de dollars – en 1986, environ un tiers de cette
somme a été prêtée pour rembourser les intérêts de prêts
antérieurs. Ces pays ne seront jamais en mesure de se sortir
de cette situation, si ce n’est à travers une crise majeure ou
un changement fondamental de politique. Si la guerre
entraîne la famine, le dénuement et la mort, la misère sociale
et humaine, alors nous sommes bel et bien en pleine
« Troisième guerre mondiale » (Figure 14), même si elle n’a
pas été déclarée. C’est une guerre où des taux d’intérêt
usuraires, des prix artificiels et des pratiques commerciales
injustes tiennent lieu d’armes ; une guerre qui condamne les
gens au chômage, à la maladie et à la criminalité. Allonsnous
indéfiniment tolérer cette situation ?
Il ne fait aucun doute que ceux qui sont les exclus
système monétaire que nous avons créé représentent plus des
trois quarts de la population mondiale. La situation des pays
du Tiers Monde changerait immédiatement si leurs dettes
étaient partiellement ou totalement effacées par les banques
et les pays créanciers. Cette solution, régulièrement
préconisée par les économistes progressistes, commence
d’ores et déjà à être mise en application. Cependant, à moins
que le dysfonctionnement fondamental du système
monétaire disparaisse, la prochaine crise est inéluctable.
Dans ces conditions, une des démarches les plus importantes
à accomplir pour favoriser l’avènement d’un système
économique plus stable à l’échelle mondiale est de faire
savoir à ceux qui en profiteraient sans nul doute le plus – les
pauvres et les pays en voie de développement – qu’un
nouveau système pourrait avantageusement remplacer
l’ancien.
86
Nous SOMMES D’ORES ET DéJ à
EN PLEINE TROISIèME GUERRE MONDIALE
… une guerre économique. Il s’agit d’une guerre non
déclarée. C’est une guerre de taux d’intérêt usuraires, de
prix exorbitants et de pratiques commerciales
malsaines… Des taux d’intérêt et des termes d’échange
imposés de l’extérieur ont, sur une planète livrée au
pillage, déjà tué des millions de gens, qui meurent
victimes de la faim, de la maladie, du chômage et de la
criminalité.
* Doit-on supporter plus longtemps cette situation ?
* Les révolutions constituent-elles des solutions de rechange
valables ?
* Quelles sont les véritables causes de cette guerre ?
Figure n°14
87
LES EGLISES
ET LES GROUPES SPIRITUELS
Bon nombre des grands dirigeants politiques et spirituels
tels que Moïse, Jésus Christ, Mahomet, Luther, Zwingli et
Gandhi ont essayé de réduire les Injustices sociales en
prohibant le prêt avec intérêts. Ils avaient compris pourquoi
l’usure est source de problèmes. Mais ils ne proposèrent pas
de solution pratique et le dysfonctionnement fondamental du
système resta donc inchangé. La prohibition du prêt à
intérêts au sein de la chrétienté par les papes durant le
Moyen Âge, par exemple, ne fit que déplacer le problème,
car les Juifs devinrent, à cette époque, les grands banquiers
de l’Europe. Ils n’étaient pas autorisés à pratiquer l’usure
entre eux, mais ils pouvaient accorder des prêts avec intérêts
aux Gentils.
En terre d’Islam, les gens ne paient pas d’intérêts pour un
prêt, mais les banques et les individus prêteurs deviennent
actionnaires de leurs affaires et profitent des bénéfices
éventuels. Ce système peut être, selon les cas, meilleur ou
pire que celui du prêt à intérêts.
De nos jours, les Églises chrétiennes et les œuvres de
bienfaisance font sans cesse appel à la générosité de leurs
fidèles et de leurs adhérents afin d’atténuer les problèmes
sociaux gravissimes qui accablent les pays Industrialisés et
les pays en voie de développement. Ce ne sera qu’un
traitement symptomatique tant que le dysfonctionnement
généralisé de notre système monétaire perdurera. Ce dont
nous avons besoin, c’est en réalité de propager l’information
et de débattre librement des effets du système monétaire
actuel et de la solution que peut constituer une réforme
monétaire.
88
En Amérique Latine, par exemple, l’Église catholique est
divisée entre une hiérarchie conservatrice attirée par le
modèle de la société capitaliste occidentale et des prêtres
progressistes qui louchent vers le modèle communiste. Nous
avons aujourd’hui l’occasion historique de proposer une
économie libérée des intérêts, ce qui représente un troisième
type de solution que ni le communisme, ni le capitalisme,
n’est en mesure d’offrir – une solution qui transcende ces
deux systèmes. Cette solution permettrait d’aller plus loin
dans le sens de la justice sociale que n’importe quel
programme d’aide. Elle instaurerait une économie stable et
apporterait une aide précieuse aux Églises dans leurs efforts
pour répandre la paix sur cette terre.
Au plan spirituel, tout ce que nous observons dans ie
monde extérieur est un reflet de notre Moi intérieur, de nos
systèmes de croyance, de nos espoirs et de nos pensées.
Dans ces conditions, une transforrnation du monde extérieur
exige une transformation du monde intérieur. L’une ne va
pas sans l’autre.
La diffusion de la connaissance ésotérique un peu
partout dans le monde indique un profond changement de
conscience chez un nombre sans cesse croissant d’individus.
Leur travail intérieur est la base des changements extérieurs.
Sans lui, une transformation pacifique du système monétaire
actuel serait probablement impossible. Dans ces conditions,
une grande responsabilité incombe à ceux qui poursuivent
des buts humanitaires et qui ont pris conscience du véritable
atout que constitue la réforme monétaire en tant qu’élément
essentiel d’une transformation globale.
89
LE COMMERCE
ET L’INDUSTRIE
Dans une économie sans inflation ni intérêts, les prix des
biens et des services seraient déterminés, tout comme dans
les sociétés capitalistes actuelles, par l’offre et la demande.
Mais ce qui changerait, c’est la dénaturation du « marché
libre » par le mécanisme des taux d’intérêt.
En moyenne, chaque poste de travail de l’industrie
allemande doit supporter le fardeau d’une dette d’à peu près
80 000 DM (250 000 F environ). Les seuls intérêts de cette
dette s’élèvent jusqu’à 23 % des coûts salariaux24
(cf. Figure
15). Au poids des Intérêts sur les capitaux empruntés il faut
ajouter la charge des intérêts sur les propres capitaux de
l’entreprise, qui sont soumis aux mêmes taux que les
capitaux empruntés. C’est la raison pour laquelle les dettes
s’accroissent deux à trois fois plus vite que le niveau général
de productivité d’un pays (cf. Figure 5). Ce décalage pèse de
plus en plus sur les travailleurs et les créateurs d’entreprise.
A l’heure actuelle, nous assistons à une concentration
sans cesse croissante dans tous les secteurs de l’Industrie. De
petites entreprises, Industrielles ou non, sont rachetées par
des entreprises de plus en plus Importantes, jusqu’à ce qu’un
jour presque tous les acteurs de la prétendue « économie
libérale » soient contraints de travailler pour une société
multinationale. Cette évolution a pris de l’ampleur en raison
de ce que l’on appelle les « économies d’échelle » et de
l’automatisation des procédés de fabrication dans les grandes
entreprises industrielles, mais aussi à cause des superprofits
réalisés par ces entreprises sur le marché monétaire. Ainsi,
24
Weltwirtschaftswoche, N°4, 1984, p.23
90
par exemple, Siemens et Daimler-Benz en Allemagne
gagnent plus d’argent grâce à leurs investissements sur le
marché du capital que dans le secteur productif. La presse
allemande a d’ailleurs qualifié ces entreprises de « grandes
banques dotées d’un secteur productif de façade ».
Par contraste, les petites et moyennes entreprises doivent
généralement emprunter de l’argent pour être en mesure de
se développer et sont de ce fait prisonnières du système des
intérêts simples et composés. Elles ne peuvent profiter des
économies d’échelle ni tirer des revenus de leurs capitaux.
Jusqu’à maintenant, notre économie reposait sur le
capital. Hans-Martin Schleyer, président du patronat
allemand, a fait un jour une réflexion tout à fait pertinente :
« Il faut se mettre au service du capital ». Mais dans le
nouveau système monétaire, le capital aura pour fonction de
pourvoir aux besoins de l’économie. Il devra se rendre
disponible sous peine d’être taxé : en bref, c’est lui qui devra
se mettre à notre service !
91
LES COûTS SALARIAUX
SONT PLUS ELEVéS QUE LES SEULS SALAIRES
En 1985, chaque fois
que 100 DM ont été
payés en salaires…
… les entreprises
industrielles ont dû
ajouter 23 DM d’intérêts.
D’où proviennent ces coûts supplémentaires ?
Quelles en sont les conséquences ?
Peut-on changer la répartition des coûts ?
Figure n°15
92
LES AGRICULTEURS
En raison des effets dévastateurs des intérêts dans ce
secteur, l’agriculture constitue un bon argument en faveur
d’un nouveau système monétaire. En effet, l’agriculture peut
être définie comme une industrie reposant sur l’écologie. En
règle générale, les processus écologiques suivent une courbe
de croissance naturelle. Les processus industriels, eux,
doivent obéir à la courbe de croissance exponentielle des
intérêts simples et composés. Étant donné qu’on ne peut
contraindre la nature à se développer de la même façon que
le capital, l’industrialisation de l’agriculture a engendré des
problèmes qui menacent notre survie. Aux premiers temps
de l’industrialisation, les paysans achetèrent des machines
plus puissantes et plus efficaces. Puis, les gros paysans
rachetèrent des- petites fermes pour s’agrandir encore plus,
aidés en cela par les subventions gouvernementales et les
incitations fiscales. C’est alors que les premiers symptômes
de maladie commencèrent à apparaître et à se multiplier :
l’épuisement et la pollution des sources d’approvisionnement
en eau, la transformation des sols fertiles en déserts
desséchés et encroûtés, la disparition d’au moins 50 % des
espèces animales et végétales, la surproduction de certains
produits agricoles qui ne peuvent être vendus qu’avec des
subventions gouvernementales toujours plus importantes, la
création de produits hybrides fades et toxiques, la
dépendance totale vis-à-vis des produits pétroliers pour le
transport, les engrais chimiques, les insecticides et les
pesticides, la destruction de la forêt tropicale dans le but de
fournir les matériaux de conditionnement nécessaires au
transport des marchandises à longue distance entre les lieux
de production, de stockage, de traitement, de vente et de
consommation.
93
HOURRA !
ENCORE 2,5% DE CROISSANCE
De nos jours,
2,5 % de croissance
équivalent à
9 % de croissance
dans les années 50.
D’où vient cette pression insensée en faveur de la
croissance ?
Comment pourrions-nous nous libérer de cette pression ?
Pour quelles raisons une économie stable est-elle
impossible dans le système actuel ?
Figure n°16
94
Même si les intérêts ne représentent qu’un des facteurs
contribuant à cette évolution désastreuse, l’adoption d’un
système monétaire sans intérêts constituerait un élément
particulièrement important en faveur de ce secteur
économique qui assure notre survie. Les prêts sans intérêt,
associés à une réforme foncière et fiscale (cf. Chapitre 2),
pourraient permettre à un plus grand nombre de personnes
qu’il n’est envisageable actuellement de retourner à la terre.
Avec les nouvelles méthodes de l’agriculture intégrée (celle
qui gère adroitement les ressources naturelles), nous
pourrions assister à l’avènement d’un mode de vie différent,
associant ville et campagne, travail et loisirs, activité
manuelle et activité intellectuelle, technologies de pointe et
technologies de base, le tout au service d’une approche plus
holistique du développement individuel, agricole et social.
LES ECOLOGISTES
ET LES ARTISTES
Lorsqu’on évoque la croissance économique – mesurée
par l’accroissement en pourcentage du PNB et comparée aux
taux de croissance des années précédentes -, on oublie
d’ordinaire que cet accroissement concerne chaque année
une somme plus importante. Ainsi, 2,5 % de croissance
aujourd’hui correspondent en réalité à quatre fois 2,5 % de
croissance durant les années cinquante (Figure 16).
La raison pour laquelle les hommes politiques, les
industriels et les responsables syndicaux continuent à
préconiser de relancer la croissance économique est facile à
comprendre : au cours des phases de diminution des taux de
croissance, l’écart entre revenu du capital et revenu du
95
travail (ou transfert des richesses du travail vers le capital) se
creuse. Il en résulte des problèmes sociaux et écologiques
accrus ainsi que des tensions économiques et politiques plus
aiguës.
La croissance économique continue, toutefois, aboutit à
l’épuisement des ressources naturelles. Cela signifie, dans le
système monétaire actuel, que nous n’avons plus, devant
nous, que les deux termes de cette alternative : soit un
effondrement économique, soit un désastre écologique à
l’échelle planétaire. En outre, la concentration de l’argent
entre les mains d’un nombre décroissant d’individus et de
trusts multinationaux crée une demande pressante et
constante d’investissements lourds (centrales nucléaires,
immenses barrages pour les centrales hydroélectriques,
industrie de l’armement, etc.). D’un point de vue purement
économique, le comportement des Etats-Unis et de l’Europe
a été pendant des années politiquement pétri de
contradictions : d’un côté, ils déployaient des armes toujours
plus efficaces et puissantes contre la Russie, et de l’autre, ils
lui livraient du beurre, du blé et des savoir-faire
technologiques. Mais commercialement, cette attitude était
parfaitement logique. La production d’armements est le seul
secteur où le point de « saturation » puisse être repoussé
indéfiniment, aussi longtemps que « l’ennemi » est lui aussi
capable de mettre au point des armes de plus en plus rapides
et efficaces. Les profits du complexe militaro-industriel sont
beaucoup plus élevés que ceux de n’importe quel secteur
civil de l’économie.
Tant qu’un investissement devra rivaliser avec le pouvoir
lucratif de l’argent sur le marché monétaire, la plupart des
investissements écologiques, dont le but est d’instaurer une
économie rationalisée (c’est-à-dire de stopper la croissance
96
quantitative à son niveau optimal), seront difficile à réaliser
sur une plus grande échelle. Aujourd’hui, les gens qui
doivent emprunter de l’argent pour des investissements
écologiques perdent au niveau économique. Si l’on abolissait
les intérêts, ils pourraient au moins équilibrer leurs comptes ;
cependant, la différence avec d’autres types
d’investissements (industrie de l’armement, par exemple)
resterait la même.
Prenons comme exemple un investissement dans le
domaine des capteurs solaires destinés à la production d’eau
chaude. Si on ne peut s’attendre qu’à un rendement de 2 %
sur l’argent prêté, il serait économiquement imprudent
d’investir dans cette technologie, par ailleurs rationnelle et
écologique, étant donné que si nous mettions notre argent en
banque, il nous rapporterait 7 % d’intérêts environ.
Si le système monétaire changeait, les gens qui
investissent pour préserver et améliorer l’environnement
auraient au moins des chances de rentrer dans leurs fonds.
Les individus et des groupes seraient alors très motivés pour
s’engager dans la protection de la nature et privilégier des
technologies non polluantes.
Le volume de l’activité économique lui-même s’ajusterait
plus facilement aux besoins réels des populations. Puisqu’un
rendement élevé du capital ne serait plus nécessaire pour
fournir les intérêts, l’incitation à la surproduction et à la
surconsommation diminuerait considérablement. Les prix
diminueraient de 30 à 50 %, pourcentage qui sert
actuellement à financer une technologie à fort coefficient de
capitaux. En théorie, pour conserver le même niveau de vie,
les pourraient se contenter de travailler à mi-temps.
Au sein du nouveau système monétaire, la croissance
quantitative aurait toutes les chances de se transformer en
97
croissance qualitative. Les gens auraient le choix de laisser
leur argent sur un compte d’épargne (en nouvelle monnaie)
où il conserverait sa valeur, ou bien de l’investir en achats de
porcelaine, de meubles, d’oeuvres d’art ou d’une belle maison
– lesquels conserveraient également leur valeur. Ils auraient
probablement tendance à choisir des investissements
embellissant leur vie quotidienne. Quoi qu’il en soit, plus la
qualité exigée serait élevée, plus la production serait
importante. De cette manière, on peut s’attendre à une
révolution des valeurs, ce qui aurait sans nul doute des
conséquences positives aux plans culturel et écologique.
Bon nombre d’investissements dans l’art et les technologies
écologiques seraient capables, dans le cadre d’une monnaie
« stable » et d’un mode de vie en accord avec la nature, de
supporter la concurrence et de produire des bénéfices, même
si ce n’étaient pas de gros profits. L’art et l’écologie
deviendraient ainsi rapidement « économiquement viables ».
LES FEMMES
Pourquoi les femmes sont-elles si peu présentes dans le
monde de l’argent ? Qu’il s’agisse de la Bourse ou de la
banque, nous sommes toujours en présence d’un univers
d’hommes et les exceptions ne font que confirmer la règle. Je
me suis rendu compte, grâce à ma longue expérience des
problèmes et des projets féminins, que la plupart des femmes
ressentent intuitivement que quelque chose ne va pas dans ce
système monétaire, bien que, comme les hommes, elles ne
puissent préciser la nature de ce dysfonctionnement.
Le combat acharné des femmes pour l’égalité (qui est
également, dans une large mesure, un problème écono-
98
mique) a suscité en elles un profond ressentiment envers tout
ce qui engendre l’injustice, par exemple les pratiques des
milieux financiers. La plupart des femmes savent
d’expérience que pour qu’un individu puisse gagner de
l’argent sans travailler – par exemple grâce aux intérêts
simples et composés – une autre personne doit fournir un
travail. Cette personne, très souvent, sera une femme. Les
femmes constituent la majorité de cette moitié de la
population qui ne détient que 4 % de la richesse totale
(Figure 11).
Dans le monde entier, les femmes – et les enfants –
supportent en grande partie le fardeau du chaos économique
et de la misère sociale provoqués par le système monétaire
actuel. L’introduction d’un nouveau système monétaire qui
jouerait le rôle d’un « système de troc amélioré » changerait
de manière spectaculaire leurs conditions de vie. Pour cette
raison, je pense que l’on comptera beaucoup de femmes
parmi ceux qui préconiseront un moyen d’échange plus
équitable. Elles savent d’expérience ce qu’est l’exploitation.
Lorsque le nouveau système s’instaurera, il y a de fortes
chances pour qu’elles s’impliquent beaucoup plus dans les
questions d’investissements et les affaires bancaires, ceci
parce qu’elles comprendraient qu’il s’agit de faire fonctionner
un système favorable à la vie et non pas, comme
aujourd’hui, un système destructeur.
En outre, last but not least, ce système monétaire
s’accorde beaucoup mieux avec leur conception du pouvoir.
Les hommes sont habitués à un système hiérarchique, avec
un sommet tout puissant et une base désarmée. Celui qui
prend une part du gâteau en prive un peu plus les autres.
C’est un jeu où on est obligé soit de gagner, soit de perdre.
Les femmes ressentent généralement le pouvoir comme un
99
concept extensible à l’infini. Chaque fois que quelqu’un
donne son pouvoir à un groupe, c’est l’ensemble du groupe
qui devient plus puissant. Dans une telle situation, tout le
monde est gagnant.
Un système monétaire qui se développe pour répondre à
des besoins grandissants mais s’arrête lorsque ces besoins
ont été satisfaits crée presque automatiquement, à long
terme, une situation ne présentant que des avantages pour
tout le monde. Ceci est également vrai pour le court terme,
dans une situation de crise telle que celle que nous vivons
actuellement.
Ce que les femmes désireront le plus pour elles-mêmes
et leurs enfants est que, au lieu d’une énième révolution dure
comme celles qui ont engendré tant de souffrances et de
misères dans le passé, le changement, cette fois-ci – s’il peut
survenir avant le krach – se fasse selon un processus évolutif
plus doux.
100
CHAPITRE QUATRE
Quelques leçons
tirées de Vhistoire
101

Le système monétaire dont nous avons hérité a plus de
2000 ans d’âge. Argent, en allemand, se dit Geld, ce qui fait
précisément référence à l’or, matière des premières
monnaies. L’or, métal plutôt inutile en dehors de la bijouterie
et des ornements, est devenu le moyen d’échange favori aux
environs de 700 avant Jésus Christ dans l’Empire Romain.
La monnaie a toujours impliqué la frappe. C’était l’idée
figurant dans la constitution américaine. Les pièces d’or et
d’argent (ou leur contre-valeur « papier ») étaient les seules
monnaies à avoir cours légal aux Etats-Unis jusqu’en 1934.
De nos jours encore, bon nombre de gens – en particulier
ceux qui ont compris les désavantages inhérents à la
possibilité de créer du papier-monnaie de façon
pratiquement illimitée – sont en faveur d’un retour au régime
de l’étalon-or.
A sa publication en 1904, les trois quarts du livre de
Silvio Gesell avaient trait à ce problème25
. Contre tous les
économistes de son temps à la réputation bien établie, il
s’efforça de prouver, au plan théorique et avec des exemples
pratiques, que non seulement l’étalon-or était inutile mais
qu’il était aussi préjudiciable à un système monétaire
efficace fondé sur une monnaie sans Intérêts.
Aujourd’hui, nous savons que l’étalon-or n’est pas une
référence indispensable. Il n’existe pas, actuellement dans le
monde, de système monétaire basé sur ce principe. John
25
Gesell, op. cit.
103
Maynard Keynes, qui connaissait bien les travaux de Silvio
Gesell, a contribué à supprimer cette entrave à l’efficacité de
l’économie dans les années trente. Toutefois, ce qu’il a
oublié, c’est de défendre l’autre ingrédient essentiel à
l’efficacité : le remplacement des intérêts par une taxe sur la
circulation monétaire. C’est en grande partie pour cette
raison que nous avons tant de problèmes aujourd’hui et que
nous en aurons à Intervalles réguliers jusqu’à ce que nous
ayons compris la leçon.
Afin de montrer combien 11 est difficile de comprendre
en profondeur les problèmes monétaires, j’aimerais citer
quelques exemples historiques pour éclaircir ce point.
LE SYSTèME MONéTAIRE
« BRAKTEATEN »
DANS L’EUROPE MéDIéVALE
Entre le Xlle et le XVe siècle en Europe, il y eut un
système monétaire appelé « Brakteaten ». Frappée par
différentes villes, ainsi que par différents évêques et
souverains, cette monnaie ne facilitait pas seulement
l’échange des biens et services, mais permettait également de
percevoir l’impôt. Chaque année, les fines pièces d’or et
d’argent étaient « rappelées » et frappées à nouveau à deux
ou trois reprises, perdant de ce fait 25 % de leur valeur.
Étant donné que personne ne voulait garder cette
monnaie, les gens investissaient en achetant des meubles, de
belles maisons, des œuvres d’art ou tout autre objet ayant des
chances de conserver ou d’accroître sa valeur. C’est à cette
époque que furent produites certaines des plus belles œuvres
104
de l’art et de l’architecture sacrés et profanes. « Car lorsque
la richesse monétaire ne peut s’accumuler, c’est la vraie
richesse qui voit le jour. »2S
On estime que cette époque constitua l’un des sommets
de l’histoire culturelle européenne. Les artisans travaillaient
cinq jours par semaine, les apprentis bénéficiaient du « saintlundi
» (lundi chômé) et le niveau de vie était élevé. En
outre, il y avait très peu de conflits et de guerres entre les
différents pouvoirs.
Cependant, les gens n’aimaient pas cette monnaie dont la
valeur s’effondrait à intervalles réguliers et, pour finir, vers
la fin du XVe siècle, le penny « étemel » fut introduit ; avec
lui apparurent les intérêts et la concentration de la richesse
entre des mains toujours moins nombreuses, en même temps
que les problèmes économiques et sociaux qui en découlent.
La leçon à tirer de tout ceci est que les impôts doivent être
prélevés distinctement des frais de circulation de l’argent et
ne pas leur être associés.
L A RéPUBLIQU E D E WEIMA R
ET L’ ETALON-OR
Durant la république de Weimar (1924-1933), le
président de la Banque Centrale allemande, Hjalmat
Schacht, voulut créer une monnaie « honnête », ce qui, dans
son esprit, signifiait un retour à l’étalon-or. Comme il ne
pouvait acheter assez d’or sur le marché mondial pour
équilibrer la quantité d’argent en circulation, il se mit à
26 Hans R.L. Cohrssen, “Fragile Money” in the New Outlook,
Septembre, 1933, p.40
105
diminuer celle-ci. Le manque de liquidités provoqua une
hausse des taux d’intérêt, réduisant par là même les
incitations à investir et les possibilités d’investissements, ce
qui mena les entreprises à la faillite et augmenta le chômage.
Ces différents facteurs préparèrent le terrain pour le
radicalisme et contribuèrent, en fin de compte, à l’arrivée au
pouvoir d’Hitler.
La Figure 17 montre le rapport de cause à effet entre
l’augmentation de la pauvreté et la montée des exîrémismes
dans la république de Weimar.
Ce processus avait été prévu par Silvio Gesell, bien que
pour des raisons différentes. Dès 1918, peu après la première
guerre mondiale, alors que tout le monde parlait de paix et
que de nombreuses organisations internationales se créaient
pour préserver cette paix, Gesell publia l’avertissement
suivant dans une lettre au rédacteur en chef du journal
berlinois Zeitung am Mittag :
« En dépit de la promesse sacrée des peuples de bannir la
guerre une fois pour toutes, en dépit du cri de ces millions de
gens : ‘Plus jamais la guerre !’, en dépit des espoirs d’un
avenir meilleur, il me faut affirmer ceci : si le système
monétaire actuel, fondé sur les intérêts simples et les intérêts
composés, reste en vigueur, j’ose affirmer aujourd’hui qu’il
ne se passera pas plus de vingt-cinq ans avant que nous ne
subissions une nouvelle guerre, bien plus terrible encore. Je
peux prédire précisément les événements qui nous attendent.
Le niveau actuel de développement technologique
débouchera rapidement sur des performances industrielles
exceptionnelles. L’accroissement du capital sera rapide
malgré les énormes pertes causées par la guerre et cette
surabondance fera baisser les taux d’intérêt. L’argent sera
alors thésaurisé. L’activité économique ralentira et un
106
LE CHôMAGE APPAUVRIT,
LA PAUVRETé ENGENDRE LA RADICALISATION
Figure n°17
107
Sommes-nous menacés par un nouveau radicalisme ?
Qu’est-ce qui engendre la « nouvelle pauvreté » ?
Pouvons-nous éviter cette évolution ?
nombre croissant de personnes sans travail seront jetées à la
rue… Au sein des masses mécontentes naîtront des idées
sauvages et révolutionnaires, et nous assisterons de nouveau
à la prolifération de cette plante vénéneuse, l’ultranationalisme.
L’incompréhension sera générale entre les
pays, ce qui ne pourra déboucher que sur une nouvelle
guerre. »27
D’un point de vue historique, après les faits, on s’aperçoit
que la monnaie, volontairement émise en quantité limitée par
la Banque Centrale, fut thésaurisée par les personnes
privées. Les effets s’avérèrent désastreux. Pourtant, les
responsables des banques centrales semblent toujours
ignorer la seule thérapeutique capable de venir à bout des
problèmes auxquels ils sont confrontés chaque jour.
27
Zeitung am Mittag, Berlin, 1918
108
CHAPITRE CINQ
a reforme monétaire
dans le contexte
d’une transformation
mondiale,
ou comment procéder
aux changements
109

Le fait que ce livre se focalise sur la question de la
réforme monétaire en tant qu’élément important de la
transformation mondiale et totale dont nous serons très
bientôt les témoins ne signifie pas que cet élément soit plus
important que les autres. De la transformation structurelle à
la transformation individuelle, de l’évolution technologique
à l’évolution spirituelle, nous avons besoin de
changements.
Le mode de fonctionnement de l’argent et ses
conséquences sur la société ont été notoirement négligés,
bien qu’ils semblent constituer une pièce maîtresse du
puzzle. Ni les experts ni ceux qui recherchent des
alternatives au système économique actuel ne semblent
s’intéresser particulièrement à cette question. Elle est peut-
être plus importante que d’autres, mais en tout cas elle ne
l’est pas moins. La vérité, c’est qu’elle affecte la vie de tout
un chacun.
REMPLACER
LA RéVOLUTION PAR L’EVOLUTION
Comme les trois réformes – monétaire, foncière et
fiscale – proposées dans ce livre constituent seulement
une petite partie des changements globaux nécessaires à
notre survie sur cette planète, elles peuvent s’adapter
111
aisément aux efforts entrepris pour créer une relation
nouvelle entre les êtres humains et la nature – ainsi qu’entre
eux. La justice sociale, l’environnement et la liberté sont
menacés lorsque nous tolérons la prolifération de structures
sociales qui ont tendance, intrinsèquement, à s’opposer à ces
aspirations.
A l’évidence, les réformes proposées allient les
avantages du capitalisme à ceux du communisme. Elles
évitent leurs défauts respectifs et offrent un « troisième type
de solution ». Elles permettraient l’épanouissement
personnel et la liberté individuelle au sein d’une économie
libérale, ainsi qu’un niveau de justice sociale bien supérieur.
En même temps, elles mettraient un terme à l’exploitation
d’une large majorité de gens par une petite minorité – sans
pour cela qu’il faille instaurer les lourdes réglementations et
la bureaucratie toute puissante propres aux économies
planifiées.
Les tentatives faites par le communisme pour libérer
l’homme de l’exploitation ont échoué parce que, dans le but
d’assurer un minimum vital à tous, il a supprimé la liberté
individuelle. La tendance capitaliste, d’un autre côté, en
permettant que la terre et le capital soient exploités dans un
contexte de liberté personnelle quasi illimitée, a mis en
danger le minimum vital du plus grand nombre.
Les deux systèmes sont allés trop loin dans leurs voies
respectives. L’un a placé la liberté de manger à sa faim audessus
de la liberté de choisir son mode de vie. L’autre a
placé au premier plan de ses priorités la liberté individuelle
qui, dans le système monétaire actuel, n’est accessible qu’à
une toute petite minorité.
Les deux systèmes ont partiellement raison, mais ils ont
tous deux échoué dans leurs tentatives pour créer les
112
conditions indispensables à une existence véritablement
humaine, dans une liberté authentique.
Les réformes proposées ici pourraient réduire les
interventions gouvernementales et créer une économie
écologique dans laquelle les biens et services seraient
produits à une taille et à un niveau de complexité optimum,
aussi bien pour ce qui est de la quantité que de la complexité,
car c’est ainsi qu’ils seraient les moins chers, donc les plus
compétitifs dans le cadre d’un système libéral.
Alors que l’importance du transfert des richesses par le
biais des systèmes monétaire et foncier est moins visible
dans les pays très industrialisés en raison de l’exploitation
des pays en voie de développement, les travailleurs de ces
derniers paient réellement le prix des systèmes monétaires
du monde industrialisé. Bien que ce soit eux qui en souffrent
le plus, il y a peu d’espoir que ces idées soient appliquées en
premier dans le Tiers Monde, où une petite élite exerce sa
domination en termes de pouvoir financier, foncier et
politique. Mais il existe une possibilité de changement dans
les petites nations démocratiques d’Europe. La Scandinavie,
par exemple, avec une majorité de citoyens aisés et
instruits, pourrait s’avérer assez ouverte au changement
social, lequel est précisément l’objectif essentiel de la
réforme monétaire.
A l’audience publique de la Commission mondiale de
l’ONU à Moscou, le 11 décembre 1986, A. S. Timoshenko,
de l’Institut de l’État et de la Loi, de l’Académie des sciences
de l’URSS, a fait la proposition suivante :
« Aujourd’hui il est impossible d’assurer la sécurité d’un
État aux dépens d’un autre. La sécurité ne peut être
qu’universelle, mais elle ne peut se contenter d’être
seulement politique ou militaire. Elle doit être également
113
ASSURER
LA CIRCULATION MONéTAIRE
barème des intérêts barème de la taxe sur
l’argent immobilisé
COûT ANNUEL MOYEN
DU CRéDIT
dans le système monétaire avec intérêts (1991)
a. commissions bancaires 1,7 %
b. primes de risque 0,8 %
c. liquidités 3,0 %
d. indexation sur le taux d’inflation 4,0 %
Total 9.5%
dans le système monétaire sans intérêts (1991)
a.
b.
c.
d.
commissions bancaires
primes de risque
liquidités
indexation sur le taux d’inflation
Total
Figure n°18
1,7%
0,8%
0,0%
0,0%
2,5 %
114
écologique, économique et sociale. Elle doit assurer la
satisfaction des aspirations de l’humanité dans son
ensemble. »2S
Le combat de l’humanité pour la justice sociale et
économique a été long et acharné. Il a engendré des divisions
tranchées dans les orientations politiques et les croyances
religieuses. Il a entraîné la perte de nombreuses vies
humaines. Il est véritablement urgent que nous comprenions
ceci : personne ne peut obtenir sa propre sécurité aux dépens
d’un autre ou aux dépens de l’environnement dont il dépend.
Pour trouver cette sécurité, il faut changer en profondeur les
structures sociales. Espérons que les changements proposés
dans ce livre favoriseront l’avènement de la sécurité et de la
justice pour les hommes et du respect de l’environnement,
substituant pour finir l’évolution à la révolution.
UNE SOLUTION ENVISAGEABLE
POUR LE PROCHE AVENIR
Avant que le système monétaire ne puisse être réformé,
une grande partie de la population devra comprendre la
nécessité de circonscrire l’argent à son rôle de moyen
d’échange, d’échelle des prix et de critère constant de valeur.
Si cette prise de conscience se transformait en action
politique, la Banque Centrale, qui est contrôlée par le
gouvernement, choisirait, pour assurer la circulation
monétaire, le système d’une taxe sur l’argent Immobilisé
plutôt que le système des taux d’intérêt.
28
A.S. Timoshenko, cité par La Commission mondiale de l’ONU sur
l’environnement et le développement, op. cit., p.294
115
LA TAXE SUR L’ARGENT IMMOBILISé
CRéE UN SYSTèME MONéTAIRE NEUTRE
En tant que méthode capable d’assurer la circulation
monétaire, la taxe sur l’argent immobilisé rendrait possibles
toutes les transactions nécessaires. S’il y a assez d’argent
pour accomplir toutes ces dernières, il n’est pas nécessaire
d’en mettre davantage en circulation. Dans ces conditions,
l’accroissement de la quantité de monnaie disponible est
parallèle à la croissance de l’économie et suit, tout comme
cette dernière, la courbe de croissance naturelle (Figure 1).
Si une personne détient plus de liquidités qu’elle n’en a
besoin, elle paie une taxe sur les sommes déposées en
banque. Selon la durée de dépôt de ces sommes, la taxe sur
l’argent immobilisé sera diminuée ou annulée. La Figure 18
montre comment, aujourd’hui, le barème des intérêts serait
remplacé par un barème de taxes sur l’argent immobilisé. Les
dépôts à long terme ne seraient pas taxés, tandis que l’argent
liquide, lui, le serait au maximum.
La thésaurisation de l’argent dans le nouveau système
pourrait être évitée beaucoup plus facilement qu’en collant
un timbre au dos des billets de banque, comme c’était le cas
dans l’expérience de Worgl. Plusieurs suggestions ont été
proposées, entre autres un système de loterie qui permettrait
d’assurer la circulation monétaire en retirant telle ou telle
coupure, à l’instar d’un tirage de la loterie.
Basé sur les huit coupures actuelles (dans le cas du DM,
les coupures de 5/10/50/100/200/500/1000), on peut
imaginer un système dans lequel huit boules de couleurs
représentant les différentes coupures seraient mélangées
avec des boules blanches non convertibles de façon à, par un
calcul statistique, faire en sorte qu’il y ait une ou deux
116
conversions par an. Les tirages pourraient avoir Heu, par
exemple, tous les premiers samedis du mois. A partir du
moment où une coupure serait tirée, la période de
convertibilité s’étendrait jusqu’à la fin du mois. Jusque-là,
les billets tirés auraient toujours cours légal et pourraient être
utilisés comme moyen de paiement dans tous les
commerces. Cependant, la taxe d’immobilisation devrait être
déduite des paiements effectués avec ces billets. Une autre
option consisterait à échanger les billets périmés en réglant,
à la banque ou à la poste, une taxe sur les opérations de
change. Comme personne n’aime s’acquitter d’une
redevance, tout le monde limiterait l’utilisation d’espèces aux
sommes nécessaires et l’argent en excédent serait déposé sur
des comptes bancaires.
On pourrait faciliter l’échange en donnant une taille et
une couleur différentes aux nouvelles coupures. Les
nouveaux billets de 100 DM, de couleur jaune,
remplaceraient les vieilles coupures bleues au fur et à
mesure qu’elles seraient retirées de la circulation. De même,
on éviterait la dissimulation des billets périmés en allongeant
ou en élargissant légèrement les nouveaux billets afin que
tout billet périmé se distingue des autres dans une liasse,
aussi grosse soit-elle.
A l’inverse des autocollants, ou timbres monétaires, le
tirage des coupures a l’avantage de rendre inutile la frappe
d’une nouvelle monnaie. La monnaie actuelle serait
conservée et le coût du système ne serait guère plus élevé
que le remplacement des billets usagés aujourd’hui.
Dans ce système monétaire neutre, les banques auraient
comme tout le monde l’obligation de distribuer l’argent à
ceux qui en ont besoin. Dans le cas où elles auraient dans
leurs comptes des dépôts sans intérêts, et qu’elles ne
117
prêteraient pas cet argent ou ne le transféreraient pas dans
une banque centrale ou régionale, elles devraient elles aussi
s’acquitter d’une taxe sur l’argent immobilisé. Les gens qui
bénéficieraient d’un crédit ne paieraient pas d’intérêts, mais
uniquement des frais bancaires et des primes de risque,
comparables à ceux qui sont inclus dans tout prêt bancaire.
En 1991, ceux-ci équivalaient en Allemagne à environ 2,5 %
du coût moyen du crédit (voir Figure 18), en Suisse, à 1,5 %
environ, tandis que dans les pays en voie d’industrialisation,
le pourcentage est parfois deux ou trois fois plus élevé.
118
CHAPITRE SI X
Comment apporter
sa contribution
à la période
JL
de transition ?
119

Le plus gros obstacle à la transformation du système
monétaire est le suivant : rares sont les gens qui
comprennent le problème et encore plus rares ceux qui
savent qu’il existe une solution. Cependant, depuis octobre
1987, lorsque 1500 millions de dollars se sont évanouis à
Wall Street, les gens sont devenus plus attentifs lorsqu’on
évoque ces questions. Bien connaître le fonctionnement des
intérêts simples et composés constitue le premier pas vers le
changement. Etre capable de discuter de la solution et de ses
diverses implications constitue l’étape suivante.
S’INFORMER,
FAIRE PRENDRE CONSCIENCE AUX AUTRES
Commencez par tester avec vos amis et avec les
membres de votre famille votre capacité à expliquer le
problème. Puis passez à des personnes que vous connaissez
moins bien et, pour finir, n’hésitez pas à en parler à votre
banquier, à votre agent d’assurances, aux hommes politiques
et aux journalistes locaux. Bon nombre de discussions avec
des professionnels, banquiers et économistes, m’ont
convaincue qu’il n’existe pas de difficultés « réelles », en
dehors des blocages mentaux dus à l’éducation et aux
systèmes de croyances réducteurs concernant la nature de
l’argent et la façon dont il devrait fonctionner.
121
Il faut bien garder à l’esprit que l’argent représente, pour
la majorité des gens, une préoccupation majeure. Il est donc
fortement lié dans leur esprit à la façon dont ils se perçoivent
et perçoivent le monde. Générosité ou avarice, ouverture ou
fermeture, chaleur ou froideur – la façon dont les gens se
comportent dans d’autres domaines de la vie se reflétera dans
leur attitude envers lui. Il est généralement difficile de traiter
l’argent comme un problème isolé. Quoi qu’il en soit, il vous
faudra commencer par expliquer comment les intérêts
permettent la concentration de la richesse avant de traiter les
symptômes, qui se manifestent notamment dans la sphère
politique et sociale. Sinon, tous vos efforts d’explication
risquent de s’avérer vains.
Expliquez bien que la réforme monétaire est liée à de
multiples autres problèmes et qu’elle ne va pas les résoudre
tous automatiquement. Elle ne permettra pas, à elle seule, de
subvenir aux besoins des pauvres, des personnes âgées, des
malades et d’éliminer d’autres problèmes sociaux, mais elle
permettra surtout de venir plus facilement en aide aux
catégories sociales défavorisées. Cela ne signifie pas que
nous pourrons nous passer de mesures ou de programmes
spécifiques pour résoudre d’autres problèmes sociaux. Il en
est de même en ce qui concerne l’écologie, la protection de
la nature et d’autres domaines encore.
Informez-vous de ce qui se passe dans le monde. Ce
faisant, vous comprendrez mieux l’urgence de ce
changement, la possibilité de le réaliser et la responsabilité
qui incombe à tous ceux qui connaissent la solution de la
divulguer le plus largement possible.
122
PARRAINER
DES EXPéRIENCES PILOTES
La condition préalable la plus importante pour instaurer
un système monétaire sans intérêts est de réaliser quelques
« applications concrètes » qui nous donneront une idée des
effets que ce changement pourrait entraîner sur une plus
grande échelle.
Les régions ou les pays intéressés par cette expérience
devraient, si possible, coordonner leurs actions afin de
parvenir à une meilleure synthèse des résultats dans
différentes conditions sociales, culturelles et économiques.
Les régions sélectionnées devraient être assez grandes
pour que les conclusions puissent être étendues au pays tout
entier et il serait préférable qu’elles bénéficient d’un haut
niveau d’autonomie, ce qui signifie que bon nombre des
biens et des services nécessaires à l’expérience y soient
disponibles.
L’autre possibilité consiste à choisir une région en crise
– d’ordinaire en raison d’un manque de diversification – et à
créer une dynamique favorisant une économie plus
diversifiée et stable grâce à l’introduction du nouveau
système monétaire. Ce dernier cas est certainement le plus
tentant, parce que lorsque la situation est mauvaise, les gens
sont plus ouverts au changement, surtout s’ils s’aperçoivent –
comme dans le cas de Wörgl (chapitre 2) – qu’ils ont tout à
gagner et rien à perdre dans l’expérience. D’un autre côté,
une région relativement active, diversifiée et
économiquement saine trouverait également des avantages
évidents dans l’introduction d’un nouveau système
monétaire, et là le changement pourrait réussir bien plus
rapidement.
123
Il serait important, pour mieux démontrer la justesse de
notre solution, de ne pas limiter l’expérience à l’une ou l’autre
de ces situations, afin de se rendre compte des conséquences
de l’introduction d’une monnaie sans intérêts dans différents
contextes sociaux.
METTRE EN PLACE UN SYSTèME LOCAL
D’ECHANGES COMMERCIAUX
De toutes les tentatives d’échange de biens et services en
dehors des systèmes monétaires actuels, celle de Michael
Linton à Vancouver Island, au Canada, est la plus facilement
adaptable à n’importe quelle localité et, de ce fait, la plus
connue dans le monde.
Le système LET (Local Exchange Trading : échanges
commerciaux locaux), fonctionne assez simplement comme
un système de comptes en dollars « verts », non assorti d’une
taxe sur l’argent lui-même, mais d’une petite taxe sur chaque
transaction. Les gens définissent ensemble le prix en dollars
« verts » ou en dollars « normaux » de chaque produit qu’ils
achètent ou vendent. Ils transmettent à un service comptable
informatisé leurs crédits et leurs débits. La limite des dettes
à ne pas dépasser peut être déterminée au début, et modifiée
si nécessaire plus tard, afin de minimiser le risque pour tous
les participants. Il est évident que plus les gens qui
participent à l’expérience sont nombreux, plus le système
sera économiquement avantageux.
Ainsi, une petite commune près de Vancouver est venue
en aide à un jeune dentiste qui n’avait pas les moyens
d’ouvrir un cabinet. Elle a fait construire une maison et
installer un cabinet, en grande partie grâce aux dollars verts.
124
Le dentiste a ensuite traité ses patients en échange d’un
certain pourcentage de dollars verts.
Au début, le système LET fonctionne bien, mais dans
certaines circonstances ii a connu des problèmes ou même
un effondrement29
, en raison de gros excédents ou de gros
déficits. Cela est dû en partie au fait qu’en l’absence d’une
taxe favorisant la circulation monétaire, les gens n’étaient
pas assez incités à recycler leur argent.
Quoi qu’il en soit, il est toujours justifié de soutenir des
expériences mettant en œuvre des systèmes de circulation
monétaire différents du système actuel, car cela permet aux
gens de mieux comprendre les fonctions et la raison d’être de
l’argent. Des exemples concrets vous en apprendront plus
que n’importe quel livre ou article.
SOUTENIR
LES INVESTISSEMENTS « MORAUX »
Chacun d’entre nous peut faire immédiatement un pas en
direction du nouveau système en veillant à ce que ses
excédents monétaires soient investis d’une façon morale. Du
fait que de plus en plus de gens ont pris conscience de ses
implications éthiques et sociales, l’investissement moral aux
Etats-Unis a pris une telle ampleur qu’il est devenu un
mouvement où se brassent des millions de dollars. Selon les
mots d’Hazel Henderson, « une armée toujours plus
nombreuse de gens ordinaires sont sortis sur le pas de leur
porte, ont vu la décomposition de la société et n’ont pu
29
Lettre de Hendric de Ilde de Vancouver Island au Canada, à David
Weston, Oxford, Grande-Bretagne, le 20 janvier 1988
125
tolérer plus longtemps que ce qu’ils faisaient avec leur argent
puisse gêner leur mode de vie et s’opposer à leurs
aspirations. »30
Les « investisseurs moraux » envisagent leurs
investissements potentiels en termes économiques et
sociaux. Des gens comme Robert Schwartz, un pionnier des
investissements à visée sociale, ont commencé par éliminer
de leurs listes d’investissements possibles les entreprises qui
étaient de gros fournisseurs de l’armée ou celles qui avaient
une politique déloyale vis-à-vis de leurs employés, ou encore
les grands pollueurs, y compris les centrales nucléaires, qui
représentaient un danger pour l’environnement, ainsi que les
entreprises qui mettent leurs actifs à la disposition de
gouvernements répressifs comme celui d’Afrique du Sud.31
La conscience écologique n’est pas seulement un concept
essentiel fondé sur la morale, mais dans bon nombre de cas,
elle se justifie aussi par la rentabilité, surtout lorsque la
situation est assez grave du fait d’une exploitation
impitoyable antérieure des ressources naturelles. L’industrie
nucléaire, par exemple, avec ses accidents et ses coûts de
dépollution, s’est avérée une mauvaise affaire pour les
investisseurs aux Etats-Unis, alors que les sources d’énergie
de substitution sont, ces derniers temps, devenues rentables.
Le plus gros avantage d’une politique d’investissements
« moraux » est qu’elle peut être mise en pratique dès
maintenant. Que nous changions de monnaie aujourd’hui ou
plus tard, l’investissement « moral » demeure une idée
formidable, applicable dans n’importe quel système
monétaire.
30
Hazel Henderson, cité dans l’article de Jennifer Fletcher, Ethical
Investment, in International Permaculture Journal, Permacuiture
International Ltd., Sydney, Australie, 1988, p.38
31
Robert Schwartz, cité dans ibid, p.39
126
CHAPITRE SEPT
Les applications
concrètes
d’aujourd’hui
sont les embryons
d’une nouvelle
économie
127

Il y a deux obstacles majeurs qui empêchent la
transformation effective de notre monnaie actuelle assortie
d’intérêts en un moyen d’échange utile à tout le monde. En
premier lieu, peu de gens semblent comprendre le problème.
En second lieu, les expériences réussies sont rarissimes dans
le monde par rapport au commerce effectué avec l’argent
« normal ».
Toutefois, considérées de manière globale, ces
expériences ne constituent pas seulement la preuve
encourageante que chacun de nous peut avoir une action
Immédiate, mais elles nous offrent également une image de
ce à quoi ressemblerait une transformation allant « de la base
vers le sommet ». Si un nombre suffisant de personnes
comprenaient les véritables enjeux de cette question, Il serait
possible de changer notre système monétaire sans le soutien
de l’État. Les modèles que nous allons aborder diffèrent par
leur fonction – épargne et prêt d’un côté, échange de biens et
services de l’autre – ainsi que par leur champ d’action, qui va
de l’échelon local à l’échelon national.
Au niveau local, le système LET canadien propose un
moyen d’échange sans Intérêts, destiné aux groupes, aux
communes, aux villages et aux banlieues comprenant entre
20 et 5000 membres.
Le WIR-Wirtschaftsring suisse (coopérative économique)
démontre qu’un système de comptes pratiquement
libéré des taux d’intérêt servant à l’échange des biens et
129
services peut apporter des avantages importants aux petites
et moyennes entreprises.
Le système danois et suédois JAK propose, à l’échelon
national, des systèmes d’épargne et de prêts sans intérêts, à
des conditions bien meilleures que celles des banques
commerciales.
L’ensemble de ces expériences pilotes prouvent qu’un
système monétaire sans intérêts, remplissant exactement les
mêmes fonctions qu’un système monétaire basé sur les
intérêts, est tout à fait concevable. Elles montrent également
que ceux qui utilisent ce type de systèmes y trouvent des
avantages ; si ce n’était pas le cas, ces derniers n’existeraient
plus.
LE SYSTèME
LET
Dans chaque ville et chaque région, on trouve des gens
dotés de compétences et de ressources que le système
économique en place n’utilise pas, bien que la demande
existe. Un réseau d’échanges faisant passer des informations
par les panneaux d’affichage, les journaux, les banques de
données, la radio et les autres moyens de communication
donne aux gens la possibilité de partager leurs compétences
respectives et enrichit la vie de la communauté dans le vrai
sens du terme, en dehors du système monétaire en place.
De tous les systèmes d’échange, le modèle LET est le
plus largement utilisé. Il en existe des centaines aux EtatsUnis,
en Australie, en Europe, en Nouvelle-Zélande et dans
bien d’autres pays. Le premier fut lancé par Michael Linton
en janvier 1983, à Vancouver Island, en Colombie
130
britannique, au Canada. En 1990, l’organisation comptait
environ 600 membres et avait un chiffre d’affaires annuel
d’environ 325 000 dollars verts. Ces dollars verts, qui
constituent l’unité de paiement du système LET, ont la même
valeur que le dollar canadien ordinaire.
La somme qu’une personne doit pour un service ou un
travail est débitée de son compte, puis créditée sur le compte
de celui qui s’acquitte de cette tâche. Il n’y a pas d’intérêts
versés, ni pour les débits ni pour les crédits. La valeur du
dollar vert – l’unité de compensation – étant égale à celle du
dollar canadien, l’inflation agit comme un système de
contrôle de la circulation monétaire, puisque les crédits
inutilisés se dévaluent au rythme de l’inflation. Comme
chacun est responsable des dettes de la coopérative, il est
important que les gens se connaissent et se fassent
mutuellement confiance.
La limitation d’un système LET à une région donnée se
justifie au début, jusqu’à ce que les gens apprennent à
prendre les responsabilités qu’il exige. Malheureusement, il
n’a pas encore été possible de payer les impôts en dollars
verts. Si cela s’était fait, la municipalité ou le comté serait
devenu un partenaire du système et aurait pu financer des
investissements dans cette monnaie. Les avantages du
système sont évidents : les habitants de la région concernée
s’enrichissent et l’État ou la municipalité peuvent mettre en
œuvre des programmes de travaux à un coût incroyablement
bas. D’un point de vue juridique, le système LET n’empiète
pas sur l’autorité du système légal en place dans la plupart
des pays, pas plus que sur le monopole de la frappe de la
monnaie relevant de l’État, parce qu’il n’est rien d’autre
qu’une association de troc ou un système de comptabilité et
qu’il reste à un niveau local.
131
Le système LET comble une lacune du système
économique actuel, lequel est toujours à la recherche du lieu
de production le moins cher, détruisant ainsi les structures
économiques autonomes locales. Il est exact que le marché
libre mondial offre des avantages et qu’il a contribué à la
prospérité dont nous jouissons aujourd’hui dans de
nombreuses parties du monde. Cependant, il est également
vrai que cette prospérité s’est développée aux dépens des
travailleurs des « pays à bas salaires », ainsi qu’on les
nomme, et aux dépens des sources d’énergie non
renouvelables et de la stabilité des structures économiques
régionales.
Dans ces conditions, il est important de ranimer les
économies locales et régionales. Les hauts et les bas de
l’activité économique mondiale ne peuvent être compensés
que si l’économie interne d’une région fonctionne comme un
système complémentaire stable, harmonieusement intégré au
commerce mondial des biens de consommation. Plus le
système économique tout entier sera fort, plus ses
composantes régionales le seront également.
A cet égard, le système LET constitue une réponse locale
au pouvoir des grandes entreprises et des monopoles d’État
qui mettent de plus en plus en difficulté les petites structures
économiques et politiques. Il est immunisé contre les
récessions régionales ou internationales, les intérêts sur les
dettes, le vol et le détournement d’argent. Le système
monétaire international peut s’effondrer, le dollar ou le DM
perdre leur valeur, le chômage augmenter, le dollar vert, lui,
fonctionnera toujours, d’une part parce qu’il est totalement
garanti par le travail et les biens et d’autre part parce qu’il ne
peut être efficace que si les gens coopèrent par des échanges
directs. Sa force principale réside dans le fait qu’il ne peut
132
pas être utilisé dans un but spéculatif ou pour un
enrichissement injustifié.
L’avantage du système LET est qu’il n’a pour seules
limites que le temps et l’énergie qu’une personne est disposée
à lui consacrer. Cette caractéristique peut constituer un
critère décisif pour son introduction et son application sur
une grande échelle, lorsque les taux d’intérêt sont élevés et
qu’il y a pénurie monétaire. L’expérience a montré que les
exclus du système économique normal font preuve de
compétences inaccoutumées lorsqu’ils rejoignent le système.
Les activités à temps partiel et les travaux payés à l’heure
(baby-sitting, jardinage, lavage de carreaux, mise en
conserve de fruits, nettoyage de printemps…) sont quelques
exemples des échanges possibles au sein du système.
A ses débuts, le système LET rencontra une forte
opposition. Les gens de gauche pensèrent que c’était un
complot de la droite et la droite le considéra comme une
tentative de contrôle de l’économie par les communistes.
Certains hommes d’affaires crurent qu’il s’agissait d’une
combine pour leur soutirer de l’argent. Les hommes se
montrèrent méfiants face à cette proposition et les femmes
bien plus pragmatiques : « Voyons voir si c’est efficace ; si
c’est le cas, pourquoi ne pas l’utiliser ? » La plupart des
membres des réseaux furent fascinés par la facilité
d’utilisation du système et par sa capacité d’auto-régulation,
fonction du nombre de transactions qu’il peut absorber.
Le système LET peut être assez facilement associé au
système monétaire existant. L’origine des dollars verts,
totalement décentralisée, est directement liée à leur source,
la créativité des participants. Étant donné qu’on ne peut les
utiliser en dehors de leur zone de validité, par exemple pour
acheter des voitures japonaises ou des robes fabriquées à
133
Hong Kong, toutes les transactions commerciales
encouragent le développement de l’économie locale. Une
mère au chômage exprimait ainsi sa satisfaction : « Cela me
donne le sentiment de faire quelque chose pour la
communauté, car chaque fois que j’achète quelque chose
avec des dollars verts, je sais que j’aide quelqu’un à
améliorer sa situation financière. »
L E RéSEA U WI R
ET AUTRES ASSOCIATIONS SIMILAIRES
La Suisse possède depuis 1934 un réseau national
d’échange dont l’objectif est d’offrir aux entreprises des
crédits raisonnables et d’aider ses membres à augmenter leur
chiffre d’affaires et leurs profits.
Le WIR (abréviation de Wirtschaft = économie en
allemand) a été fondé par les partisans d’un système
monétaire sans intérêts, les « Freiwirte » (les Économistes
Libres). En tant que réseau d’échange, il fonctionne sur
les mêmes bases que le système LET et les associations
de troc : un système de comptes est géré par un bureau
central, les retraits ou les dépôts en liquide ne sont pas
autorisés, ce qui fait qu’en pratique les crédits peuvent être
sans intérêts.
En 1990, le WIR comprenait 53 730 membres, 16 788
comptes officiels et un chiffre d’affaires semestriel d’environ
0,8 million de WIR (dénomination de cette unité de
paiement, qui a la même valeur que le franc suisse). Étant
donné que ce système monétaire a besoin d’informations
pour coordonner l’offre et la demande, le service
administratif publie un magazine mensuel ainsi que trois
134
catalogues annuels permettant de présenter les produits et les
services proposés au sein du réseau.
Le WIR se définit lui-même ouvertement comme un
système de soutien aux petites et moyennes entreprises en
concurrence avec des entreprises plus grandes et plus
puissantes, qu’il aide ainsi à se défendre contre un
gouvernement de plus en plus puissant et interventionniste.
L’organisation, structurée comme une banque, a son siège
social à Bâle ; elle dispose de sept agences régionales et
emploie cent dix personnes. Les paiements s’effectuent selon
une formule similaire à celle des banques ordinaires, au
moyen de chèques, de cartes de crédit et de formulaires
bancaires. Toutes les transactions sont créditées ou débitées
par l’agence centrale. L’épargne ne génère pas d’intérêts et
seule une taxe minime est prélevée sur les prêts. La monnaie
est « créée » lorsqu’une transaction est effectuée, exactement
comme dans le système LET. La différence est qu’ici il s’agit
d’un système à l’échelon d’un pays, réservé exclusivement
aux entreprises. En 1990, les coûts de l’organisation WIR
étaient couverts par une cotisation de 8 francs suisses par
trimestre (soit 32 FS par an), à laquelle s’ajoute un
prélèvement de 0,6 à 0,8 % sur chaque transaction.
En dépit de sa réussite depuis bientôt soixante ans en
Suisse, ce système d’échange coopératif n’a pas été reproduit
ailleurs en Europe. Il y a à cela plusieurs raisons. En 1934,
en Allemagne, après que d’innombrables « chambres de
compensation », « sociétés de clearing » et « banques
d’échange », organisées selon les principes du réseau WIR,
eurent attiré bon nombre de gens ordinaires, une commission
d’enquête présidée par Hjalmat Schacht (alors président de la
Banque Centrale allemande) imposa une législation dirigée
contre « l’emploi abusif » des systèmes de paiements sans
135
argent. Le paragraphe 3 de cette loi stipule que tout système
de comptes bancaires doit autoriser les retraits en espèces.
Cette législation visait les fondements des réseaux
d’échange. Personne ne s’attendait donc, après cette défaite
juridique et malgré un très grand nombre de difficultés, à ce
qu’une association commerciale basée sur le troc puisse
s’établir à Francfort, la principale place financière de la
République fédérale d’Allemagne. L’expérience du groupe
BCI (Barter, Clearing and Information), en dépit de ses
services bien plus onéreux que ceux du réseau WIR, a été
couronnée de succès. Au lieu d’une cotisation annuelle de 32
FS (environ 120 francs français), le groupe BCI demande
480 DM (environ 150 FF) la première année et, au lieu des
0,6 à 0,8 % par transaction exigés par le réseau WIR, il
réclame 1 à 2 %.
Le groupe BCI n’est pas considéré comme une banque
par le Bureau fédéral de contrôle allemand, parce qu’il ne
s’occupe que de l’échange de biens et de services et n’utilise
l’argent que pour calculer la valeur des transactions. En
1990, son chiffre d’affaires était de 102 millions de DM, dont
30 millions de cotisations pour les opérations de troc. A
l’inverse du WIR, le BCI possède un service spécialisé pour
conseiller les clients et vérifie que les entreprises ne
conservent pas trop longtemps des soldes débiteurs. Après
douze mois, ceux-ci doivent être rééquilibrés en DM. Cela
permet à ceux qui ont un solde créditeur de percevoir une
compensation en DM s’ils quittent le système après une
période de six mois. Cette particularité résout le problème de
la convertibilité en espèces exigée par la législation
allemande sur le crédit, celui de la non-convertibilité de la
monnaie du réseau suisse WIR en francs suisses, ainsi que
celui posé par les membres qui ne souhaitent plus faire partie
136
du système mais ne peuvent le quitter parce que leurs dépôts
sont élevés, étant donné qu’ils ont fourni des biens et des
services à d’autres au sein du système.
LES BANQUES COOPéRATIVES J.A.K.
EN SUèDE
Les initiales J.A.K. signifient en danois terre (Jord),
travail (Arbete) et capital (Kapital). C’est un mouvement qui
s’est constitué au Danemark au cours des années trente. A
cette époque, la plupart des agriculteurs danois étaient
lourdement endettés et bien que leurs exploitations agricoles
fussent productives, ils étalent dans l’incapacité de conserver
la propriété de leurs biens. Associés à des commerçants et
des patrons de petites et moyennes entreprises, ils mirent en
place leur propre système bancaire et leur propre monnaie
sans Intérêts. Ils s’aperçurent bientôt que grâce à ce nouveau
système, leurs exploitations agricoles étalent à nouveau
rentables. Craignant que cet exemple ne fasse boule de
neige, le gouvernement danois interdit la nouvelle monnaie
de 1934 à 1938.
Aujourd’hui, les systèmes danois et suédois (qui ont été
relancés dans les années soixante et soixante-dix) ont des
bases similaires et proposent les mêmes facilités de prêt,
mais leur organisation est différente. Au Danemark, il existe
de petites banques « JAK » qui proposent des services
ordinaires, tandis qu’en Suède, le système fonctionne par
l’intermédiaire des services bancaires de la poste.
Les objectifs socio-politiques à long terme de la
coopérative JAK suédoise sont de rendre les intérêts inutiles
afin de créer une économie en harmonie avec la nature,
137
débarrassée de l’inflation et du chômage. Les membres sont
répartis dans tout le pays. Au début de 1991, le réseau
comptait 3900 membres et avait un chiffre d’affaires total de
34 millions de couronnes suédoises (CS), soit environ 75
millions de FF. En 1993, le nombre de membres était déjà
passé à 38 000 et le chiffre d’affaires à 600 millions de CS.
Étant donné que le montant de l’épargne est au moins
équivalent au montant des emprunts, il est évident que le
système dans son ensemble est en équilibre constant.
Les Figure 19 et 20 présentent deux exemples de prêts
d’un montant différent, ainsi qu’une comparaison entre des
prêts bancaires et des prêts JAK de la même durée.32
Il est
évident que tout le monde s’en sort mieux lorsqu’un système
d’épargne et de prêts réciproques fonctionne réellement sans
intérêts. La participation au système JAK, à hauteur du
montant total d’un prêt, se justifie tout à fait. Certaines
personnes vont délibérément au-delà de cet engagement,
donnant ainsi à ceux qui en ont besoin la possibilité
d’emprunter avant même d’avoir épargné. Les gens qui
souhaitent seulement épargner, toutefois, y perdent (en
raison de l’inflation) et, de ce fait, participent rarement au
système.
Les deux exemples présentés aux pages et font état d’un
petit prêt à court terme et d’un prêt plus important à teng
terme. Toutes les sommes sont en couronnes suédoises (CS).
1ER EXEMPLE : un prêt de 17 000 CS sur trois ans, au
taux d’intérêt réel de 3,4 %, est encore nettement moins cher
qu’un prêt bancaire identique à 16,1 %.
2EME EXEMPLE : le coût d’un prêt plus important de
399 640 CS, quant à lui, s’élèverait à 1,7 % d’intérêts sur 20
32
Per Almgren, J.A.K. An Interest-free Savings and Loan Associations
in Sweden, Tumba, 1990
138
ans, à comparer à un prêt bancaire ordinaire d’un coût de
13,1 %.
Dans les deux cas, les emprunteurs bénéficient non
seulement de meilleures conditions, mais en outre d’une
rémunération tout à fait favorable équivalant à 60 % du
capital prêté à la date d’échéance prévue de l’emprunt.
En janvier 1990, le Ministère des affaires Islamiques du
Koweït a confirmé que le principe du système JAK était
compatible avec les principes économiques de l’Islam.
Depuis lors, un pourcentage important de membres des
réseaux JAK est originaire du monde arabe.
D’un point de vue juridique, le système J.A.K. est légal
en Suède parce qu’une association agréée par l’État est
autorisée à gérer des dépôts et à effectuer des transactions.
AVANTAGES ET INCONVéNIENTS
DE LA MONNAIE
ET DES SYSTèMES DE CRéDIT ALTERNATIFS
Les réseaux d’échange, les clubs de troc et les
associations d’épargne et de crédit constituent les embryons
d’une nouvelle économie parce qu’ils offrent des avantages à
leurs membres ; sinon, personne ne ferait appel à eux. Des
biens et services pour une valeur de 2 milliards de dollars
sont échangés chaque année aux Etats-Unis dans le cadre de
ces réseaux.
Si l’on prend en compte le nombre croissant de
transactions basées sur le troc entre l’Europe de l’Ouest et
l’Europe de l’Est, ainsi qu’entre les pays industrialisés et les
pays en voie de développement, une bonne partie du
139
COMPARAISON (EN COURONNES SUéDOISES)
ENTRE LES CRéDITS DU SYSTèME J.A.K.
ET CEUX D’UNE BANQUE NORMALE
EXEMPLE 1
* Le remboursement périodique varie durant la période d’amortissement d’un
crédit à tempérament. Source : Per Almgren, « JAK – An Inlerest-Free Savings
and Loan Association in Sweden, » Tumba, 1990.
Figure m°19
140
COMPARAISON
ENTRE LES CRéDITS DU SYSTèME J.A.K .
ET CEUX D’UNE BANQUE NORMALE
EXEMPLE 2
JAK BANQUE
Sommes épargnées chaque mois
Période d’épargne en mois
Montant total épargné
Intérêts créditeurs (banque : 10 %)
Impôts
Fonds disponibles
Montant du crédit
Coût du crédit déduit îors du remboursement
Sommes disponibles
Intérêts (taux d’intérêt de la banque : 14 %)
Coût net après déductions
Frais de gestion de compte et d’exploitation
Coût total
Taux d’intérêt annuel réel du crédit
Versements trimestriels
Épargne durant le remboursement
Paiements trimestriels
(2139,33 CS chaque mois pour le réseau JAK)
Paiements trimestriels après déduction fiscale
(moyenne)
Période de remboursement en mois
2000
72
144000
0
0
144000
2000
72
144000
48840
-14651
178189
308000 221651
-52360 -200
399640 399640
0 465319
36652 327273
0 1550
36652 327273
1.7% 13.1%
3423 429-7133*
2995 0
6418 7648
6011
270
Paiement à l’emprunteur 273 mois après le crédit
(90 ¥ 2995 CS pour le réseau JAK) 269550
6114
270
0
* Le- remboursement périodique varie durant la période d’amortissement d’un
crédit à tempérament. En résumé, le système JAK génère des coûts totaux
inférieurs, des mensualités souvent moins importantes ou d’importance égale, et
davantage d’épargne à la fin du prêt.
Figure n°20
141
commerce mondial – entre 10 et 30 % d’après les
estimations – est en fait du commerce de troc. Partout, ce
dernier permet une augmentation du volume des échanges
commerciaux, qui n’aurait pas été possible dans le cadre du
système monétaire actuel. Les caractéristiques
fondamentales de tous les systèmes d’échange ou de troc
sont très similaires :
* Les membres ont un compte à l’agence centrale ;
* Les comptes sont tenus en unités de compensation
fictives (dollars verts, WIR, etc.), dont la valeur est identique
à celle de la monnaie nationale ;
* Un découvert est autorisé dans une certaine limite et
les membres pourvus d’un solde créditeur deviennent de
facto prêteurs ;
* Les comptes ayant un solde positif ne reçoivent pas
d’intérêts, les prêts sont sans intérêts ou – si on les compare
à ceux du marché international – à des taux d’intérêt très
faibles ;
* Les dépôts en espèces sont parfois autorisés, alors que
les retraits en espèces sont en général interdits ou limités ;
* Les membres doivent informer l’agence centrale de
toutes leurs transactions, par téléphone, par écrit ou par
messagerie électronique ;
* L’agence centrale assure tous les règlements ;
* L’agence centrale est rémunérée par des contributions
annuelles et/ou par une taxe sur chaque transaction prélevée
chez l’acheteur et/ou le vendeur ;
* Les participants déterminent eux-mêmes le prix de
l’unité de compte fictive ;
* L’agence centrale peut exiger une provision pour
s’assurer contre les pertes et les utilisations abusives du
système ;
142
* L’agence centrale a pour tâche d’informer les membres
du réseau sur les besoins en crédits et en prêts et de les
mettre en rapport les uns avec les autres.
Il va sans dire que les systèmes d’échange et de troc,
qu’ils fonctionnent au niveau local, national ou international,
ont grandement bénéficié des nouvelles technologies de
l’information. La notion de libre échange des biens et des
services, telle que l’ont envisagée Gesell et Proudhon, est
bien plus facile à mettre en œuvre maintenant que
l’information circule à toute vitesse dans le monde entier.
Il est important de comprendre que les associations de
troc ont inversé les principes bancaires actuels. Elles
récompensent ceux qui échangent des biens et des services
au moyen d’une monnaie sans intérêts et pénalisent ceux qui
trônent sur un tas d’argent inutilisé. Il n’est pas rentable de
laisser dormir des dollars verts ou des WIR sur un compte,
car ils ne rapporteront rien. Si le groupe qui utilise le
système de troc est suffisamment représentatif du marché
dans son ensemble, ce microcosme économique
fonctionnera bien. Un système économique qui serait
constitué d’une centaine d’associations de troc décentralisées
n’aurait à assumer que des frais de compensation et
d’information, au lieu d’intérêts très lourds à payer.
L’expérience montre qu’un excès de prêts – des comptes
trop longtemps débiteurs – peuvent s’avérer aussi dangereux
qu’un excès de dépôts, c’est-à-dire des comptes trop
longtemps positifs. Pour éviter la première situation, on peut
fixer une date limite afin de forcer les gens à équilibrer les
comptes par trop débiteurs, en stipulant, par exemple, qu’au
bout d’un an les soldes négatifs doivent être payés en
monnaie normale sur le compte d’une banque associée,
jusqu’à ce qu’ils redeviennent positifs.
143
Pour éviter la seconde situation, on peut introduire une
taxe sur l’argent immobilisé afin d’encourager les gens à
utiliser leur épargne. Bon nombre de réseaux de troc ont du
mal à se développer parce que trop de membres épargnent
trop. Le système LET à Comox Valley et dans d’autres
régions a atteint un certain niveau de développement, puis
s’est mise à stagner de manière soudaine lorsqu’il ne s’est
plus présenté de possibilités d’investissements rentables.
Malgré tout, l’activité économique redémarrait dès lors que
le crédit redevenait disponible pour les membres.
C’est la raison pour laquelle les échanges devraient être
liés à un service bancaire. Afin de simplifier les procédures
bancaires pour ceux qui disposent d’un gros excédent de
crédit et de faciliter les négociations pour ceux qui sont à la
recherche d’un emprunt, il serait possible de proposer des
crédits en dollars verts (ou toute autre unité fictive
permettant le troc). Les gros risques seraient assumés et
couverts par des primes de risque et un solde créditeur.
L’épargnant serait récompensé non pas par un surplus
d’argent ou d’intérêts, mais par la possibilité de conserver son
argent, sans perdre, sur un compte d’épargne. A cet égard,
une taxe sur l’argent immobilisé, en tant que mesure
d’incitation, dote le système d’une force d’attraction similaire
à celle des intérêts. Ce qui disparaît, ce sont les multiples
remboursements d’intérêts et, avec eux, la croissance
malsaine du système économique et les avantages dont
bénéficient aujourd’hui encore ceux qui possèdent l’argent –
des avantages injustes fondés sur les intérêts perçus.
A ce stade, il nous faut mentionner deux problèmes
importants :
(1) En premier lieu, la fraude fiscale. Ce fut un problème
fréquent au sein des associations de troc il y a quelques
144
années aux Etats-Unis. Pour combattre ce phénomène, une
législation a été mise en place à Washington, qui autorise les
inspecteurs des impôts à vérifier les comptes de tous les
membres d’une association de troc ;
(2) Cela nous amène au second problème : le droit à la
protection de la vie privée. Un système comptable central
parfait ne constituerait pas seulement un instrument idéal
pour effectuer des transactions économiques débarrassées du
lourd fardeau des intérêts, mais également un système de
contrôle idéal pour un gouvernement totalitaire. Un service
d’information aussi parfait d’un point de vue quantitatif et
qualitatif a été depuis longtemps le rêve des planificateurs,
tant à l’Ouest qu’à l’Est. Déjà en 1897, Solvay suggérait une
économie sans monnaie fondée sur un système de comptes
centralisés qui garderait la trace de toutes les activités et de
toutes les relations de chaque individu. Au XIXe siècle, il
était techniquement impossible de traiter la quantité
colossale d’informations nécessaires à un tel contrôle, mais
(comme nous le savons tous) la situation a complètement
changé au cours des dernières décennies.
Un système monétaire sans argent liquide donne la
possibilité de vérifier sur un diagramme les activités de
n’importe quel individu grâce à l’archivage de toutes les
transactions effectuées sur son compte. Nous devons être
bien conscients qu’un monopole d’État, associé à un système
monétaire totalement dépourvu d’argent liquide, pourrait
véritablement représenter un grand danger pour notre liberté
individuelle.
Pour conclure, j’aimerais récapituler mes propositions :
La combinaison d’un réseau d’échange – tel le système
LET ou le réseau WIR – avec un groupement d’épargne et de
prêt – tel le système J.A.K. -, mais fondé sur une taxe sur
145
l’argent Immobilisé (ou sur toute autre mesure facilitant la
circulation monétaire eî toutes les transactions nécessaires)
n’existe pas aujourd’hui ; pourtant, il serait relativement
facile de la mettre en place en associant l’expérience
pratique très ancienne de ces deux systèmes. Dans ces
conditions, il serait créé un système monétaire sans intérêts
pouvant proposer toutes les facilités offertes par le système
monétaire actuel :
(1) échange,
(2) prêt,
(3) épargne.
Les diverses expériences de systèmes monétaires
alternatifs sont politiquement essentielles, parce qu’elles
nous aident à comprendre le fonctionnement de l’argent et la
raison d’être de celui-ci dans notre vie. Les expériences
pratiques sont importantes, parce qu’elles encouragent les
gens à effectuer des changements dépassant le niveau
individuel. Cependant, jusqu’ici aucune de ces tentatives n’a
pu résoudre les problèmes majeurs qu’engendre le système
monétaire actuel dans l’économie mondiale. Dans ces
conditions, l’objectif d’un changement’ radical de système
monétaire aux niveaux national et international devrait faire
partie de nos plus hautes priorités politiques dans la
perspective d’un monde où régnerait la justice.
146
Adresses
utiles
Australie
LET System
1 Ross Road
Cfaannon via Lismore
NSW 2480
Autriche
International Association for a Natural Economie Order
Wallseerstrasse 45
A 4020 Linz
Canada
Landsman Community Services, Ltd.
1600 Embleton Crescent
Courtenay, B.C. V9N 6N8
Danemark
Folkesparekassen (JAK Bank)
Herningvej 37
DK 8600 Silkeborg
JAK National Association for Land, Work & Capital
Drejegaardavej 4
DK 8600 Silkeborg
147
Allemagne
Hamburger Geld und Bodenrechtsschule e.V.
Ringheide 24c
D 21149 Hambourg
Trion Institute
Gerberstr 9
D 22767 Hambourg
Inde
Self Transformation Network for a Just World
35 CCI Chambers
Bombay 400 020
Mexique
International Association for a Natural Economic Order
902 Esquina Rüben Dario
Colina, Col. 28010
Nouvelle-Zélande
New Zeland Social Credit Institute
P.O. Box 910
Hamilton 2015
Sri Lanka
Center For Society and Religion
281 Dean’s Road
Maradona, Colombo 10
Suède
JAK Interest Free Economy
Vasagatan 14
S 54150 Skovde
Suisse
International Association for a Natural Economic Order
Postfach 3359
CH 5001 Aarau
Talent-Experiment
Postfach 3062
CH 5001 Aarau
148
WIR
Auberg 1
CH 4002 Basel
Royaume-Uni
International Association for a Natural Economic Order
Exeleigh South Starcross
Devon EXP 8PD
LETS LINK
61 Woodcock Road
Warminster, Wiltshire
New Economies Foundation
Universal House, 2nd Floor
88-94 Wentworth St.
London
Etats-Unis
E. F. Schumacher Society
F. Box 76, RD 3
Great Barrington, Massachusetts 01230
Ithaca Money
RO. Box 6578
Ithaca, New York 14851
Seif Transformation Network for a Just World
2601 Cochise Lane
Okemos, Michigan 48864
Time Dollars
RO. Box 19405
Washington, DC 20036
149

Revues
Der Dritte Weg
Zeitschrift für die Natürliche Wirtchaftsordnung
Erftstrasse 57
D 45219
Allemagne
Dollars & Sense
One Summer St.
Sommervilie, Massachusetts 02143
Etats-Unis
Évolution
P.O. Box 3062
CH 5001 Aarau
Suisse
Fragen der Freiheit
Badstrasse 35
D 73087 Boll
Allemagne
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Angleterre
151

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procurer ce qui est bon et important pour vous ! Louise L.
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256″ pages
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c’est bon pour la santé, le travail, la vie affective,
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démontrer notamment dans le domaine sportif où la
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est universellement reconnue comme une clef essentielle de
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e livre étudie le fonctionnement de l’argent. Il expose
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l’une de nos plus importantes unités de mesure. Il
explique pourquoi l’argent fait tourner le monde et
pourquoi, en même temps, il le ruine.
La dette du Tiers-monde, le chômage, la dégradation de l’environnement
et la course aux armements, entre autres facteurs,
sont liés à un mécanisme qui permet à l’argent de circuler : les
intérêts.
Cet ouvrage remet les choses en ordre et révèle une possibilité
peu connue dont nous disposons.
L’importance de ce livre, par rapport à bien des écrits publiés,
réside dans sa capacité :
• à expliquer des problèmes complexes aussi simplement que
possible.
• à montrer comment aujourd’hui, le fait de passer à un nouveau
système monétaire créerait une situation ne présentant
que des avantages pour tous et contribuerait à établir une économie
rationalisée.


http://desiebenthal.blogspot.ch/2011/10/lettre-mon-cure-sur-la-creation.html

La joie des autres est d’importance !

Rendre les autres joyeux, sans politiques d’austérité, de rigueur, de mensonges. On doit avoir la vie en abondance.


Les manipulateurs veulent vous faire croire que tout est rare et cher, mais nous sommes dans une société de L’ABONDANCE.


Les robots et les machines doivent être nos esclaves et nous libérer des tâches ingrates.


la solution ci-dessous.


Les machines, robots, ordinateurs rendent le “travail humain rémunéré ” (dans chaque industrie) de plus en plus rare, c’est un fait.

Promettre des emplois classiques est un gigantesque mensonge, une promesse impossible à tenir au niveau mondial, et une cause de guerres économiques impitoyables mondialisées.

Ce sont des gaspillages stupides . La seule solution est de promettre des revenus de base et la liberté de créer des emplois nouveaux payés de plus en plus par des robots et des machines.

La politique de plein emploi doit être remplacée par une politique de liberté de décider quoi faire hors de l’économie formelle pour de plus en plus de personnes, parce que l’économie formelle ne nécessite plus le travail de tous les adultes – le revenu de base et le dividende créditiste pourraient être deux choses différentes car le dividende peut changer selon la performance de l’économie et le financement qui est aussi différent.

En effet, le dividende universel n’est financé ni par les impôts, ni par des versements patronaux, ni par des dettes, car il est financé par la création d’argent nouveau sans dettes. MONNAIE PLEINE OU VOLLGELD.


Le sujet est primordial pour le salut des âmes comme le dit le Pape Benoît XV, «c’est sur le terrain économique que le salut des âmes est en danger». Saint Jean-Paul II a mentionné à plusieurs reprises la nécessité de changer les systèmes économique et financier: «Une réforme structurelle du système financier mondial est sans nul doute une des initiatives les plus urgentes et nécessaires.» (Message aux Nations unies, 26 septembre 1985).

Je dois apporter les précisions suivantes:


Le Conseil Fédéral suisse admet le risque systémique



Selon le Conseil Fédéral suisse : « L’argent au sens du droit constitutionnel ne comprend pas cette monnaie scripturale des banques qui, contrairement aux avoirs à vue auprès de la BNS, connaît un risque d’insolvabilité. 

La croissance des substituts monétaires est laissée à la libre appréciation des marchés, conformément à la conception du secteur privé ancrée dans la Constitution. »



Démonstration ci-dessous basée notamment sur les publications de la Banque nationale suisse ( BNS ou SNB ).

Ces dettes venues du néant écrasent les comptes publics de sommes devenues impayables par le jeu exponentiel des intérêts composés, qui obligent les plus pauvres et les familles nombreuses à enrichir les plus riches et les banquiers par notamment les impôts à la consommation ( TVA etc…).

Création de monnaie 

Les banques créent de la monnaie en accordant des crédits. Les dispositions légales régissant les réserves minimales et la politique de la Banque nationale, généreuse ou restrictive, en matière d’approvisionnement en monnaie influent sur leurs possibilités de créer de la monnaie.

Les banques créent donc de la monnaie en accordant des crédits. Elle ne doivent obtenir de la Banque nationale suisse qu’un petit pourcentage ( seulement 2 % en Suisse, ils peuvent créer du néant 98 % d’argent sous forme de crédits…, rien notamment au Canada, 0 %, donc “création” illimitée, de liquidité qu’il leur permet de fabriquer du néant un multiple des fonds en garantie. Les dispositions légales régissant les réserves minimales et la politique de la Banque nationale, généreuse ou restrictive, en matière d’approvisionnement en monnaie influent sur leurs possibilités de créer de la monnaie du néant.

Si la BNS veut augmenter la quantité de monnaie à la disposition de l’économie, elle rend ses prêts plus avantageux en abaissant les intérêts que les banques lui versent. Les banques disposent alors de davantage de réserves de liquidités, avec lesquelles elles peuvent à leur tour octroyer des crédits à leurs clients et, partant, déclencher le mécanisme de création monétaire du néant. Si la Banque nationale veut réduire la quantité de monnaie, elle augmente les taux d’intérêt, ce qui renchérit les crédits.

Au Canada, il n’y a plus le limites pour cette création, si ce n’est de trouver des personnes prêtes à emprunter. 


Autres pays sans limites légales…

Australia
None
Canada
None
United Kingdom
None
Mexico
None
New Zealand
None
Sweden
None

etc… in USA, souvent 0 %…sic…).









23 févr. 2010 – Le système bancaire à couverture fractionnaire est totalement ….. l’association historique du Mouvement des Créditistes du Canada


27 avr. 2010 – Voici un exemple d’un pays, le Canada, sic, qui ne met plus aucune limite à ces  est détruit automatiquement par le systèmefractionnaire


3 avr. 2010 – L’impossibilité de contrôler un système à couverture fractionnaire étant ….. l’association historique du Mouvement des Créditistes duCanada

5 févr. 2010 – François de Siebenthal. “D’abord ils nous …. Voici un exemple d’un pays, le Canada, qui ne met plus aucune limite à ces créations monétaires. 




Une autre forme d’usure vorace qui pèse sur les plus pauvres, surtout par les impôts de consommation ( TVA etc…)
Crise provoquée inexorablement simplement pour maintenir à flot la masse monétaire du pays concerné…empirée chaque année exponentiellement et aggravée car à chaque remboursement de crédit, le montant correspondant est détruit automatiquement par le système fractionnaire…
dette du Canada
Le système bancaire actuel cause la pauvreté en face de
l’abondance en endettant tous les pays et personnes. Les prêts à intérêts ne sont pour la plupart que de simples écritures tirées du néant, c’est à dire de la fausse monnaie, 
selon Maurice Allais, Prix Nobel d’économie en 1988
dans « La crise mondiale aujourd’hui »
(Ed. Clément Juglar 1999).
.
Pollution www.m-c-s.ch
L'EFF utilise le ruban bleu pour symboliser leur défense de la liberté d'expression


Tout coûte plus cher, mais l’essentiel du budget va aux banquiers qui gagnent des sommes folles en regardant leur montre, jour et nuit, y compris les jours fériés.
Le capital prêté a bien été créé à partir de rien, puisqu’aucune monnaie n’a circulé. Il ne s’agit pas de l’argent de Pierre, Paul et Jacques qu’on a prêté à Robert puisque les trois compères peuvent toujours vider leur compte à l’aide de leur carte de crédit, de leur chéquier ou d’une évasion de capitaux (ça s’appelle virement quand la destination est connue).
Le capital emprunté par Robert devra être remboursé, le plus souvent il faut le rappeler, par son travail (l’économie réelle qui crée les vrais richesses, palpables), et bien que cet argent ait surgi de la sphère financière. Le-dit capital une fois remboursé, sera annihilé. Il disparaîtra de l’économie. Cela renforce le problème des crises voulues par leur système, à savoir qu’il n’y a jamais eu, et qu’il n’y aura jamais assez de monnaie (sous quelque forme que ce soit) pour rembourser toutes les dettes contractées.
Le scandale selon moi c’est que la seule monnaie véritablement créé, les intérêts, va toujours dans la poche du banquier (qui en reverse quand même une partie à ses épargnants). Il me semble inadmissible que le pouvoir de création monétaire soit détenu par des privés, je trouve cela incroyable dans une société qui se dit démocratique.
Accessoirement, si c’était un établissement public qui créait la monnaie, l’Etat ne pourrait jamais être endetté (il ne se verserait pas à lui-même des intérêts). De braves économistes ont soutenu que l’Etat ne savait pas user sagement du pouvoir de créer la monnaie et qu’il était responsable de la crise de 74. Tout le monde trouva cette réflexion lumineuse et s’empressa de confier le pouvoir monétaire aux privés, nonobstant les avertissements de l’histoire. Je trouve ça complètement fou. La crise du subprime et ces mille milliards de $ écrasent les familles et les citoyens, pour engraisser quelques renards rusés aux salaires honteux.
Kennedy a dénoncé les sociétés secrètes qui profitent de ce système de voleurs.
“Le bureau présidentiel a été utilisé pour mettre sur pied un complot d’anéantissement de la liberté du peuple américain, et avant de quitter ce bureau, je dois informer les citoyens de cet état critique.”
John F. Kennedy, (A l’université de Columbia, 12th Nov. 1963 – 10 jours avant son meurtre le 22 Novembre 1963.)
Le chauffeur est mort 3 semaines après d’un étrange cancer foudroyant. Nombreux impliqués dans cette affaire seront victimes d’une mort brutale peu de temps après les faits (accidents de la route notamment).
Il y a donc des complots, not. financiers, voir Ferraye, 9-11, UBS, Or suisse etc…
Le 4 Juin 1963, le President Kennedy a signé un document
présidentiel nommé l’Ordre Exécutif 11110 ( toujours applicable), lequel a modifié l’Ordre Exécutif 10289 de 19 Septembre 1961.
Le Président des États Unis a exercé le droit juridique de produire l’argent, sans intérêts et libre de dettes. Il avait déjà
imprimé les billets des États Unis en ignorant complétement les billets de la Réserve Fédérale des banques privées (le FED est une organisation privée, sic.) Les registres montrent que Kennedy avait imprimé § 4,292,893,825.
Quelques mois après, en Novembre 1963, on l’a assassiné.
Le President Kennedy avait réduit l’Acte de la Fédéral Reserve voté la veille de Noël 1913 et redonné au Congrès des États Unis le droit de créer son propre argent.
“L’ordre exécutif 11110 a été limité par le Président Lyndon Baines Johnson, trente-sixième président des Etats-Unis – de 1963 à 1969 – alors qu’il se trouvait dans l’avion présidentiel AirForce One, entre Dallas et Washington, le jour même de l’assassinat du Président Kennedy ” écrivait un chroniqueur ( il serait encore applicable en quelques minutes par le Président Obama) .
Le décret présidentiel n’a jamais été officiellement abrogé, mais son application fut suspendue.
Fut abrogée l’autorisation d’imprimer de nouveaux billets et de frapper de nouvelles pièces, si bien que l’Executive Order n° 11110 demeure officiellement en vigueur … dans la stratosphère. On a donc retiré de la circulation ou détruit tous les billets des États Unis imprimés par Kennedy, par suite d’un ordre exécutif du nouveau President Lyndon Johnson, le même qui a donné l’ordre de couler le USS Liberty au large d’Israël et par Israël…

Cet assassinat était peut-être un avertissement aux futurs Présidents qui auraient voulu emboîter le pas à Abraham Lincoln et à Jahn Fitzgerald Kennedy et priver les banquiers de leur rente en éliminant le système de la monnaie-dette. Jahn Fitzgerald Kennedy aurait payé de sa vie cette provocation à la puissance de la finance internationale. Mais nous sommes là dans le domaine des innombrables coïncidences troublantes qui ont jalonné la vie de ce Président même si la célérité de la décision du Président Johnson donne du crédit à cette supposition. Eustace Mullins rappelle que le Président Abraham Garfield avait lui aussi été assassiné le 2 juillet 1881 après avoir fait une déclaration sur les problèmes de la monnaie. Que de coïncidences !
Depuis le Président Kennedy, aucun successeur ne s’est avisé d’apporter la moindre réforme au fonctionnement de la FED.

C’est le moment de le faire, yes, we can, yes, you can, notamment en mettant en pratique l’encyclique oubliée de Vix pervenit ( 4 pages A4 ).http://www.de-siebenthal.com/Vix%20pervenit.htm


Citations sur la création monétaire

(par ordre alphabétique des auteurs) “Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n’hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents.” Maurice Allais, Prix Nobel de Sciences Économiques en 1988.
“Lorsqu’un gouvernement est dépendant des banquiers pour l’argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit. […] L’argent n’a pas de patrie ; les financiers n’ont pas de patriotisme et n’ont pas de décence ; leur unique objectif est le gain.” Napoléon Bonaparte, Empereur Français, (1769-1821).
“Il est appréciable que le peuple de cette nation ne comprenne rien au système bancaire et monétaire, car si tel était le cas, je pense que nous serions confrontés à une révolution avant demain matin.” Henry Ford. (1863-1947)
“Le procédé par lequel les banques créent de l’argent est tellement simple que l’esprit en est dégoûté.” John Kenneth Galbraith, Économiste. (1908-2006)
“Celui qui contrôle le volume de la monnaie dans notre pays est maître absolu de toute l’industrie et tout le commerce… et quand vous réalisez que le système entier est très facilement contrôlé, d’une manière ou d’une autre, par une très petite élite de puissants, vous n’aurez pas besoin qu’on vous explique comment les périodes d’inflation et de déflation apparaissent.” James A. Garfield, Président des États-Unis, assassiné (1831-1881)
“Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquise.” Thomas Jefferson. (1743-1826)
“Le gouvernement devrait créer, émettre, et faire circuler toutes les devises et tous les crédits nécessaires pour satisfaire les dépenses du gouvernement et le pouvoir d’achat des consommateurs. En adoptant ces principes, les contribuables économiseraient d’immenses sommes d’argent en intérêts. Le privilège de créer et d’émettre de la monnaie n’est pas seulement la prérogative suprême du gouvernement, mais c’est aussi sa plus grande opportunité.” Abraham Lincoln, Président des États-Unis, assassiné (1809-1865)
“Le système financier est devenu la Banque centrale américaine (Federal Reserve Board). Cette banque centrale gère un système financier au moyen d’un groupe de purs profiteurs. Ce système est privé et son seul objectif consiste à réaliser les profits les plus énormes possibles en utilisant l’argent des autres. Cette loi (de la Réserve fédérale) démontre la plus grande preuve de confiance au monde. Lorsque le président signe cet acte, il légalise le gouvernement invisible par le pouvoir monétaire. Les personnes ne s’en rendent peut-être pas compte pour le moment mais le jour du jugement n’est plus qu’à quelques années, le jour du jugement de cet Acte qui représente le pire crime de tous les temps commis au nom de la loi par l’intermédiaire d’un projet de loi.” Charles A. Lindbergh. (1902-1974)
“Jusqu’à ce que le contrôle de l’émission de devises et de crédit soit restauré au gouvernement et reconnue comme sa responsabilité la plus flagrante et la plus sacrée, tout discours sur la souveraineté du Parlement et la démocratie est vain et futile… Une fois qu’une nation abandonne le contrôle de ses crédits, il n’importe plus qui fait ses lois… L’usure, une fois aux commandes, coule n’importe quelle nation.” William Lyon Mackenzie King, Ex-premier ministre du Canada. (1874-1950) ”Les banquiers Illuminati gouvernent le monde grâce à la dette qui correspond à l’argent créé à partir du néant. Ils ont besoin de gouverner le monde pour s’assurer qu’aucun pays ne faiblisse ou ne tente de les renverser. Aussi longtemps que les banques privées, au lieu des gouvernements, contrôleront la création de l’argent, la race humaine sera condamnée. Ces banquiers et leurs alliés ont tout acheté et tout le monde.” Henry Makow. Ecrivain Canadien né en 1949.
“Je n’ai jamais vu personne ayant pu, avec logique et rationalité, justifier que le gouvernement fédéral emprunte pour utiliser son propre argent… Je pense que le temps viendra où les gens demanderont que cela soit changé. Je pense que le temps viendra dans ce pays où ils viendront nous accuser, vous, moi, et toute personne liée au Congrès, d’être resté assis sans rien faire et d’avoir permis à un système aussi stupide d’être perpétué.” Wright Patman, Membre démocrate du Congrès US, de 1928 à 1976, Président du comité de la Banque et de la Monnaie de 1963 à 1975.
”Nous sommes reconnaissants au Washington Post, au New York Times, au magazine Time, et aux autres grandes publications dont les directeurs ont assisté à nos réunions et respecté leurs promesses de discrétion depuis presque quarante ans. Il aurait été pour nous impossible de développer notre projet pour le monde si nous avions été exposés aux lumières de la publicité durant ces années. Mais le monde est aujourd’hui plus sophistiqué et préparé à l’entrée dans un gouvernement mondial. La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers mondiaux est assurément préférable à l’autodétermination nationale des siècles passés.” David Rockefeller, Commission Trilatérale, 1991
“Permettez-moi d’émettre et de contrôler les ressources monétaires d’un pays et je me moque de celui qui écrit ses lois.” M.A. Rothschild. (1744-1812)
“Les quelques personnes qui comprennent le système (argent et crédits) seront soit tellement intéressés par les profits qu’il engendre, soit tellement dépendantes des faveurs qu’il conçoit, qu’il n’y aura aucune opposition au sein de cette classe. D’un autre côté, les personnes incapables d’appréhender l’immense avantage retiré du système par le capital porteront leur fardeau sans se plaindre et peut-être sans même remarquer que le système ne sert aucunement leurs intérêts.” Rothschild Brothers of London
“Le système bancaire moderne fabrique de l’argent à partir de rien. Ce processus est peut-être le tour de dextérité le plus étonnant qui fut jamais inventé. La banque fut conçue dans l’iniquité et est née dans le pêché. Les banquiers possèdent la Terre. Prenez la leur, mais laissez-leur le pouvoir de créer l’argent et en un tour de mains ils créeront assez d’argent pour la racheter. Otez-leur ce pouvoir, et toutes les grandes fortunes comme la mienne disparaîtront et ce serait bénéfique car nous aurions alors un monde meilleur et plus heureux. Mais si vous voulez continuer à être les esclaves des banques et à payer le prix de votre propre esclavage laissez donc les banquiers continuer à créer l’argent et à contrôler les crédits.” Sir Josiah Stamp, Directeur de la Banque d’Angleterre (1880-1941) (Réputé 2e fortune d’Angleterre à cette époque 1920.)
“Les banquiers détiennent la Terre. Si vous souhaitez rester leurs esclaves et payer le coût de votre propre esclavagisme, alors laissez les continuer à créer de l’argent.” Sir Josiah Stamp, Directeur de la Banque d’Angleterre, (1880-1941)
“Chaque fois qu’une banque accorde un prêt, un nouveau crédit bancaire est créé. Ce sont de nouveaux dépôts, de l’argent entièrement nouveau.” Graham F. Towers, Directeur de la banque du Canada de 1934 à 1955


Avec mes meilleures salutations.
François de Siebenthal


Annexes:
Réserves minimales



Les banques doivent détenir des réserves minimales sous forme de pièces, de billets de banque et d’avoirs en comptes de virement. La loi sur la Banque nationale fait obligation aux banques de couvrir, par des réserves minimales, un certain pourcentage de leurs engagements (notamment dépôts à vue, dépôts à terme et dépôts d’épargne). Les réserves minimales que les banques détiennent sous forme d’avoirs en comptes de virement à la Banque nationale jouent un rôle déterminant dans la gestion de l’approvisionnement en monnaie (avoirs en comptes de virement, liquidités).



Approvisionnement en monnaie

L’économie doit être approvisionnée en monnaie pour bien fonctionner. La quantité de monnaie ne doit être ni trop abondante ni trop faible pour éviter de courir le risque d’une inflation ou d’une déflation (politique monétaire). La gestion de l’approvisionnement en monnaie se fait à travers le système bancaire: la Banque nationale approvisionne les banques en monnaie ou en liquidités en mettant en œuvre ses instruments de politique monétaire. La monnaie passe ensuite du système bancaire vers le reste de l’économie. La création de monnaie par les banques joue ici un rôle capital.


Outre quelques définitions de la Banque Nationale Suisse, la transcription d’un courriel de Christian Gomez, un extrait d’un article de Frédéric Lordon, et d’un extrait de “l’argent” de John Kenneth Galbraith que vous trouverez ci dessous, j’ai inclus sur http://www.societal.org/monnaie/ un certain nombre “d’images” de pages de différents livres (surtout universitaires) que vous pourrez donc télécharger et lire afin de comprendre ce principe de la création monétaire, qui est loin d’être évident , mais qui est surtout peu enseigné en secondaire (et parfois oublié aussi bien par les banquiers que par les étudiants des universités)

Vous y trouverez (entre autres) des pages de:

“La monnaie et ses mécanismes” (ref: Plihon)
“Economie monétaire et financière” (ref: Amphi)
“La Banque de France et la monnaie” (ref: BDF)
“Théorie de la monnaie et de la banque” (ref : shumpeter)
“La monnaie” (ref : Brana)
“Déchiffrer l’économie” (ref : Clerc – Fondateur de “Alternatives économiques” )
“La fin du capitalisme… et après?” (ref: Pfeiffer – Inventeur du crédit-bail, il dirigea l’Union des Banques à Paris)
En anglais: “Modern Money Mecanisms” ( ref : MMM.pdf)

Vous trouverez également dans ce dossier une page web qui explique ce qu’il faut au moins savoir sur la création monétaire que vous pouvez également retrouver en word http://www.societal.org/monnaie/creation_monetaire.doc

Ajout du 13 avril: Certains lecteurs ayant trouvé cet article ” ce qu’il faut au moins savoir sur la création monétaire ” parfois trop difficile, j’ai écrit un autre article que j’espère plus accessible: “La création monétaire pour les nuls ” (ne croyez pas, cher lecteur, que je puisse vous considérer ainsi: c’est un clin d’œil à la série de livres biens connus..)
Vous pouvez les télécharger ici en 3 formats au choix en format pdfen format worden format odt d’open office.


Quelques définitions de la Banque Nationale Suisse

En commençant par http://www.snb.ch/f/welt/glossary/a.html#a4 et en suivant les liens
(la « Banque Nationale » est la banque centrale suisse. BNS)

Approvisionnement en monnaie

L’économie doit être approvisionnée en monnaie pour bien fonctionner. La quantité de monnaie ne doit être ni trop abondante ni trop faible pour éviter de courir le risque d’une inflation ou d’une déflation (politique monétaire). La gestion de l’approvisionnement en monnaie se fait à travers le système bancaire: la Banque nationale approvisionne les banques en monnaie ou en liquidités en mettant en œuvre ses instruments de politique monétaire. La monnaie passe ensuite du système bancaire vers le reste de l’économie. La création de monnaie par les banques joue ici un rôle capital.

Système bancaire

Ensemble des banques et de la banque centrale d’un pays (approvisionnement en monnaie).


Instruments de politique monétaire

Instruments avec lesquels les banques centrales influent sur la quantité de monnaie et les taux d’intérêt sur le marché monétaire. La Banque nationale recourt principalement aux pensions de titres. Elle peut aussi utiliser les swaps devises contre francs et la facilité pour resserrements de liquidité (pensions de titres au taux spécial).

Marché monétaire

Marché sur lequel des fonds sont placés et empruntés pour de courtes durées (entre un jour et douze mois). Quand les durées sont plus longues, on parle de marché des capitaux. Le marché monétaire sert avant tout à équilibrer l’offre et la demande de liquidités entre banques (liquidités). Les banques centrales et les banques comptent parmi les principaux opérateurs sur le marché monétaire.

Liquidités

Les banques, en vertu des dispositions de la loi sur les banques, sont tenues de détenir suffisamment de liquidités. Ces dernières sont constituées des réserves minimales (notamment les avoirs en comptes de virement à la Banque nationale) et d’autres actifs disponibles (notamment des titres facilement réalisables). En recourant à ses instruments de politique monétaire, la Banque nationale influe sur les liquidités des banques et, partant, sur les taux d’intérêt appliqués sur le marché monétaire (approvisionnement en monnaie).

Réserves minimales

Les banques doivent détenir des réserves minimales sous forme de pièces, de billets de banque et d’avoirs en comptes de virement. La loi sur la Banque nationale fait obligation aux banques de couvrir, par des réserves minimales, un certain pourcentage de leurs engagements (notamment dépôts à vue, dépôts à terme et dépôts d’épargne). Les réserves minimales que les banques détiennent sous forme d’avoirs en comptes de virement à la Banque nationale jouent un rôle déterminant dans la gestion de l’approvisionnement en monnaie (avoirs en comptes de virement, liquidités).

Réserves monétaires

Actifs en monnaies étrangères (placements de devises) et or d’une banque centrale. Les réserves monétaires constituent une grande part des actifs de la Banque nationale; une autre part importante est formée des créances résultant de pensions de titres.

Banques

Etablissements qui acceptent en dépôt les fonds d’épargne du public et accordent des crédits (création de monnaie). En plus de cette fonction d’intermédiaires entre les épargnants et les emprunteurs, les banques jouent, à côté de la Poste et des banques centrales, un rôle important dans le trafic des paiements sans numéraire. Elles fournissent également des prestations dans les opérations de financement et de placement.

Bénéfice de la Banque nationale

Les titres et les devises que la Banque nationale achète aux banques et qu’elle paie en créant de la monnaie (avoirs en comptes de virement et billets de banque) génèrent des revenus. Avec ces revenus, la Banque nationale couvre ses frais d’exploitation et constitue des provisions pour divers risques. Sur le bénéfice net restant, elle verse aux actionnaires un dividende dont le montant maximal est fixé dans la loi. Le solde est distribué à la Confédération et aux cantons: en vertu de la Constitution fédérale et de la loi sur la Banque nationale, il revient pour deux tiers aux cantons et pour un tiers à la Confédération.

Billets en circulation

Somme de tous les billets de banque émis par une banque centrale et en circulation à un moment donné.


Système bancaire

Ensemble des banques et de la banque centrale d’un pays (approvisionnement en monnaie).

Dépôts à terme

Fonds qui sont déposés pendant une durée déterminée auprès d’une banque. Jusqu’à l’échéance convenue, le déposant ne peut généralement plus en disposer.

Dépôts à vue

Avoirs qui peuvent immédiatement et sans limitation être transférés sur un autre compte ou convertis en numéraire.

Dépôts d’épargne

Fonds que des particuliers ou des entreprises déposent dans une banque, le plus souvent sur un compte d’épargne, et qui rapportent des intérêts.

Numéraire

Pièces et billets de banque. Le numéraire est mis en circulation par les instituts d’émission ou banques centrales, et le public s’en sert surtout dans ses transactions quotidiennes courantes, généralement de faibles montants.

Institut d’émission

Expression désignant une banque jouissant du monopole d’émission des billets de banque. En Suisse, il s’agit de la Banque nationale suisse. Au lieu d’institut d’émission, on utilise également souvent le terme de banque centrale. Dans les deux cas, les établissements ainsi désignés mènent la politique monétaire.

Banque centrale

Synonyme d’institut d’émission. Le terme de «banque centrale» évoque un organe central qui émet la monnaie, gère l’approvisionnement du pays en monnaie et joue un rôle clé dans le trafic des paiements. Le terme d’«institut d’émission» met l’accent sur le monopole d’émission des billets de banque.

Monopole d’émission

Droit exclusif d’émettre les billets de banque d’un pays. En Suisse, le monopole d’émission est exercé par la Banque nationale. Les instituts d’émission de la zone euro ont transféré à la Banque centrale européenne leur ancien monopole, qui les autorisait à émettre des billets dans leur monnaie nationale.

Masse monétaire

Plusieurs masses monétaires ou agrégats monétaires peuvent être constitués à partir des moyens de paiement disponibles dans une unité monétaire, par exemple le franc. Selon leur degré de liquidité, soit la rapidité avec laquelle elles peuvent être mobilisées, les diverses formes de monnaie sont attribuées à l’un ou à l’autre des agrégats (masse monétaire M0 ou masses monétaires M1, M2 et M3).

Masse monétaire M0

Monnaie créée par la banque centrale. En Suisse, il s’agit de la monnaie centrale, et cet agrégat comprend les billets en circulation et les avoirs en comptes de virement, soit les avoirs à vue que les banques détiennent à la Banque nationale. Elle est parfois appelée également «base monétaire». La Banque nationale a une influence directe sur la masse monétaire M0.

Masses monétaires M1, M2 et M3

Outre la monnaie centrale M0, la Banque nationale suisse distingue trois autres agrégats, à savoir M1, M2 et M3. La masse monétaire M1 englobe la monnaie qui peut être utilisée en tout temps comme moyen de paiement, soit le numéraire en circulation et les dépôts à vue en francs suisses dans les banques et à la Poste. La masse monétaire M2 est formée de M1 et des dépôts d’épargne en francs suisses: jusqu’à une certaines limite, les dépôts d’épargne peuvent être convertis en numéraire de manière simple et rapide. La masse monétaire M3 est formée quant à elle de M2 et des dépôts à terme en francs suisses. Contrairement à la monnaie centrale, les agrégats M1, M2 et M3 sont constitués essentiellement de monnaie créée par les banques (création de monnaie).

Monnaie

Instrument de paiement et d’échange accepté comme tel par le public. La monnaie sert également de réserve de valeur et d’unité de compte. Elle peut revêtir de nombreuses formes. Elle doit exister en quantités juste suffisantes pour bénéficier de la confiance générale (politique monétaire).

Monnaie centrale

Somme des billets en circulation et des avoirs en comptes de virement, soit les avoirs à vue que les banques détiennent à la Banque nationale (masse monétaire M0).

Monnaie scripturale

Monnaie détenue sur des comptes, dans les banques et à la Poste, et virée d’un compte à un autre par de simples jeux d’écritures.



Un courriel de Christian Gomez


Faites attention et souvenez vous des paroles de Gladstone: “Il y a plus d’hommes qui sont devenus fous en étudiant les problèmes monétaires qu’il n’y en a qui ont perdu l’esprit par amour….”

…/…

1) il n’y a pas un banquier qui vous dira qu’il crée de la monnaie, car… il ne le sait pas ( sauf s’il a été un bon élève de l’IEP ou des facs d’Eco , et encore……)
2) le banquier de base (agences du réseau) vous dira plutôt qu’il se bat tous les jours pour attirer de nouveaux clients et donc de nouveaux dépôts…
3) il n’y a aucun “complot” dans cette attitude, aucune “omerta”, car il n’y a aucun besoin de connaitre le processus de création monétaire pour être un bon banquier ( il vaut bien mieux être un bon analyste financier pour évaluer les risques liés au crédit)

…/…

Pour comprendre le processus de création monétaire, il faut “déconstruire” le processus qui part du crédit accordé et se boucle par son “financement” au niveau de la banque et du système bancaire global en essayant de bien déterminer ce qui est génération d’un pouvoir d’achat ex-nihilo sur l’économie (création monétaire) ou un transfert d’épargne (intermédiation financière).

Accorder un crédit, c’est d’abord, par un simple jeu d’écriture, inscrire une somme au crédit d’un compte avec laquelle on pourra faire des paiements. Ensuite, l’histoire commence….. en fonction de ce que deviennent les flux d’argent, la banque va faire face à des besoins de financement différenciés.

CAS LE PLUS SIMPLE POUR COMPRENDRE LA PROBLEMATIQUE

Supposez qu’il n’y ait qu’une seule banque X et qu’une monnaie ( les dépôts à vue gérés par cette banque), on voit immédiatement que le crédit effectué trouve immédiatement son financement qui est le dépôt à vue créé lui-même puisque :

– toute dépense, cad tout transfert d’argent du récepteur du crédit (débit du compte dans la banque X et donc diminution du depot à vue dans cette banque)
– …va se retrouver comme reception d’une recette pour un autre agent ( crédit du compte dans la banque X et donc augmentation du dépôt à vue dans la même banque)

Globalement, on aura donc au niveau du bilan de la banque:

– à l’actif : une créance
– au passif: un dépôt à vue détenue par Durand alors que le crédit avait été accordé à Dupont.

Peut-on dire que la créance a été financé par Durand ? certainement pas car pour Durand, cet argent est immédiatement disponible et va entrer dans son plan de dépenses et ainsi de suite.
L’augmentation globale de la dépense et donc du revenu à la fin du process sera: delta (Dépenses) = V (vitesse de circulation de la monnaie) * delta (depots à vue).

CAS PLUS COMPLEXES POUR SE RAPPROCHER DU FONCTIONNEMENT REEL:

a) cas de 2 banques

Maintenant supposez qu’il y ait 2 banques qui se partagent le marché et que les dépôts se répartissent entre elles selon un certain rapport (parts de marché). Il est facile de montrer que si les augmentations de crédit et donc de dépôts se font selon ce rapport, la création de crédit/ monnaie n’a aucune limite car le “refinancement” des 2 banques sera “automatique”, les dépôts partant à la concurrence étant exactement compensés par les versements venant du concurrent.

b) Introduction d’une Banque Centrale pour gérer les déséquilibres de trésorerie entre les deux banques

Si ce n’est pas le cas, il faut un troisième “larron” (sans jeu de mots) : la Banque Centrale, car, s’il y a un déséquilibre entre les entrées et les sorties de fonds pour chacune de ces banques vis à vis de l’autre, il faudra que cela se règle par virements sur leurs comptes à la BC. Et, là l’affaire se COMPLIQUE…un peu……car, il y a désormais deux sortes de monnaies:

– la monnaie bancaire (les dépôts à vue détenues par les banques)
– la monnaie de base (Banque centrale)

c) système monétaire en économie fermée avec :

– monnaies bancaires ( depots à vue des banques)
– comptes des banques auprés de la banque Centrale (réserves)
– billets et pieces émis pour le compte du Trésor par la Banque centrale.

A partir de là, il est facile de reconstituer les notions jumelles/complémentaires de:

-multiplicateur de crédit ( une injection de monnaie banque centrale conduit à un multiple de monnaie en circulation via le mécanisme du crédit bancaire))
-diviseur de crédit: (une addition de nouveaux crédits entraine une demande supplémentaire de refinancement en monnaie banque centrale.)


INTRODUCTION DES DÉPÔTS A TERME.

Là , je vais m’arrêter car cela pourrait devenir trés complexe. En effet, il y aura création monétaire ou non selon la nature (substituabilité plus ou moins grande à l’encaisse) du dépôt en question.
Mais, si cela vous intéresse, il faudra y revenir.



Ancien Prof à l’Université de Rennes avant de devenir banquier d’investissement, je viens de me remémorer ce qui faisait la base des cours que je donnais en deuxième année de fac.
Je m’excuse auprés de ceux qui connaissent la matière et qui n’ont sans doute rien appris.

Mais, …/… il faut repartir de la base pour bien faire comprendre les notions essentielles.
– Mécanisme du crédit bancaire et création monétaire
– comportement d’encaisse et vitesse de circulation de la monnaie
– différence encaisse / épargne
etc…etc….





Où la question des institutions bancaires croise celle de la création monétaire

On ne peut qu’être étonné – et réjoui – de l’ampleur prise par ce débat qui a d’abord fait son chemin sur Internet à partir de la vidéo de Paul Grignon, Money as debt, mais qui reçoit un fameux coup de main de la crise financière – a-t-on jamais autant parlé qu’aujourd’hui de banques et de liquidités ?… Trop habitués à la parlotte entre initiés mais surtout persuadés de leur monopole « naturel » sur la chose économique, les économistes ne pouvaient imaginer un seul instant voir débarquer dans les cénacles bien propres de l’académie une horde de mal-élevés décidés à se saisir de la question monétaire. Mais les manants ne respectent rien et eux qui ont été si longtemps et si soigneusement tenus à l’écart des débats économiques ont décidé d’un coup que ces choses-là les concernaient aussi et qu’à défaut de se les voir expliquer ils s’en saisiraient eux-mêmes. Seul un réflexe d’ordre, hélas trop prévisible, peut avoir conduit certains économistes, nouvelle noblesse de robe, à s’être scandalisés et à avoir pris pour une insupportable intrusion dans le champ de leurs questions réservées ce qui devrait être tenu pour le plus admirable des réflexes démocratiques : le tiers-état s’intéresse. À la décharge des clercs, il faut bien reconnaître que ce débat « parallèle » sur la création monétaire a été lancé de la plus maladroite des manières et que le sens commun académique a quelques bonnes raisons de renâcler aux accents légèrement paranoïaques de la vidéo de Paul Grignon qui, sur fond de musique inquiétante, dévoile la formidable conspiration : la monnaie est créée ex nihilo par les banques… Évidemment le goût du sensationnel en prend un coup sitôt découvert que la conspiration de la création monétaire ex nihilo fait l’objet des enseignements de première année universitaire, et même des lycées, à l’occasion desquels la « révélation » a jusqu’ici provoqué peu d’évanouissements. Une bonne moitié de la vidéo-scoop de Grignon était donc déjà en vente libre et disponible dans n’importe quel manuel pour classes de Terminale SES…

Le principe symétrique du droit absolu de saisine des « amateurs », et de leur droit d’effraction dans les débats des « professionnels », devrait donc consister en un minimum de respect pour la division du travail et une obligation, non pas bien sûr d’avoir préalablement accumulé une connaissance « professionnelle », mais au moins de ne pas imaginer « tout inventer », de cultiver le doute méthodique que « la » question (n’importe laquelle) a dû être déjà travaillée, et de faire l’effort minimal « d’y aller voir avant » – manière d’éviter les boulettes du type « complot monétaire »… On pourrait cependant aussi imaginer que la position même du « savoir » devrait valoir à ceux qui l’occupent une sorte de devoir d’indulgence, pour mettre tout ça de côté. Et en venir plus rapidement aux vraies questions. Quitte à résumer grossièrement, il semble que l’objet du tumulte tourne autour des éléments suivants :

1. On croyait la création monétaire le fait de l’Etat – l’Etat n’était-il pas réputé « battre monnaie » ? – ; on découvre que c’est plutôt l’affaire des banques privées.

2. Non contente d’être privée, l’émission monétaire-bancaire s’effectue ex nihilo. Or ce qui ne coûte rien à « produire » (l’octroi de lignes de crédit) est facturé quelque chose : le taux d’intérêt. La chose n’est-elle pas profondément illégitime ? Nul ne questionne le privilège de quelques institutions privées, seules détentrices du droit de création monétaire, et encore moins les conditions réelles de leurs profits.

3. Un qui sait combien l’intérêt lui coûte, c’est l’Etat. Le service de la dette publique n’engloutit-il pas bon mal an l’équivalent des recettes de l’impôt sur le revenu ? Certes, ce ne sont pas des banques qui le lui facturent (l’Etat s’endette sur les marchés), mais – retour au point 1 – si l’Etat disposait du droit de création monétaire, il pourrait en profiter – lui, c’est-à-dire la collectivité des citoyens-contribuables – et, pour peu qu’il soit raisonnable, réserver « sa » création monétaire au financement de l’avenir, c’est-à-dire des biens d’équipement de la nation, le tout bien sûr à intérêt nul, donc avec les économies qu’on imagine.

4. Or il se trouve que les facilités monétaires que lui accordait la Banque de France ont été interdites par la loi de 1973, et que le verrouillage est devenu quasi définitif avec l’article 123 du Traité européen (Lisbonne) qui prohibe formellement toute avance de la BCE aux Etats membres.

Il faut bien reconnaître que l’idée de la création monétaire ex nihilo est suffisamment contre-intuitive et suffisamment contraire aux représentations spontanément formées par le sens commun en matière monétaire pour justifier l’effet de stupéfaction qu’entraîne presque systématiquement son énoncé. Car le sens commun se figure le banquier comme l’homme aux écus – il n’a pas totalement tort… – assis sur un tas d’or préalablement accumulé et par conséquent disponible pour être ensuite prêté. C’est là, au sens strict des termes, confondre la finance, où des détenteurs de capitaux déjà accumulés prêtent à des demandeurs de fonds, et la banque, dont l’action caractéristique est le crédit, qui procède par simple écriture et met des fonds à disposition hors de toute accumulation préalable, et sous la forme de la bien nommée monnaie scripturaire, simplement en créditant des comptes d’agent.



Source : « L’argent », John Kenneth Galbraith, Folio Histoire,

« Les banques de Venise et de Gênes furent les précurseurs reconnus des banques commerciales de notre vie quotidienne moderne. Celles de la plaine du Pô étaient à peine moins avancées et lorsque le prêt d’argent s’institutionnalisa à Londres, il s’installa tout naturellement dans Lombard Street.

Le processus par lequel les banques créent de l’argent est si simple que l’esprit en demeure confondu. Quand il s’agit de choses aussi importantes, on est en droit de s’attendre à un mystère plus profond. Les dépôts de la Banque d’Amsterdam dont on vient de parler pouvaient, sur instruction de leur propriétaire, être transférés à d’autres pour régler des comptes. (Un service qui avait longtemps été rendu par les précurseurs privés de la banque.)

Les pièces déposées ne servaient pas moins d’argent par le simple fait d’être enfermées dans une banque et susceptibles de transfert sous le seul effet d’un trait de plume.
Il était inévitable que l’on découvre — comme le firent les échevins conservateurs d’Amsterdam en se penchant avec un intérêt coupable sur leurs propres besoins en tant que directeurs de la Compagnie des Indes orientales — qu’un autre trait de plume permettrait à un débiteur de la banque, et non plus à un créditeur du titulaire du dépôt, de recevoir un prêt sur ce dépôt inemployé. Et bien sûr, c’était la banque qui percevrait des intérêts sur le prêt ainsi consenti ! On pouvait prévenir les auteurs de dépôts que ces derniers étaient susceptibles d’une telle utilisation — peut-être même les payer pour cela. Le dépôt original restait au crédit de son auteur. Mais il existait désormais un nouveau dépôt constitué par le prêt. Les deux dépôts pouvaient être utilisés pour effectuer des paiements, comme de l’argent. De l’argent avait donc bien été créé. La découverte de cette capacité des banques à ainsi créer de l’argent se produisit très tôt dans l’histoire de la banque. C’est qu’il existait cet intérêt à gagner sur les prêts. Avec ce genre de stimulant, les hommes ont un naturel instinct de novateur.

Il existait une autre possibilité faisant appel à des billets de banque et qui serait un jour merveilleusement exploitée par la future république américaine. L’emprunteur recevait non plus un dépôt, mais un billet rachetable dans les espèces qui avaient été placées à la banque comme capital ou comme dépôt sédentaire. Avec ce billet, l’emprunteur pouvait effectuer ses paiements ; le bénéficiaire d’un tel paiement, plutôt que de changer son billet pour de l’argent liquide, pouvait fort bien l’utiliser pour ses propres paiements, et ainsi de suite à l’infini. Entre-temps, la banque continuait de recevoir des intérêts sur le prêt original. Un jour, peut-être, le billet reviendrait à la banque pour être échangé contre du liquide. Mais alors l’emprunteur aurait déjà remboursé son emprunt, en liquide lui aussi. Tout serait pour le mieux, et l’on aurait gagné un intérêt. Il y avait aussi une chance pour que le billet continue de passer de main en main sans jamais être reconverti. Le prêt qui avait conduit à son émission produirait des intérêts puis serait remboursé. Le billet continuerait sa ronde. Personne ne viendrait jamais réclamer les liquidités originales qui avaient permis le prêt original. Dans les années 1960, M. George Bail, diplomate, politicien et avocat, chéri du succès, quitta le service public pour s’associer aux Lehman Brothers, la grande firme de Wall Street. « Pourquoi diable, l’entendit-on demander un peu plus tard, est-ce que personne ne m’avait parlé plus tôt de la banque? »



Une autre explication

Une banque A gère le compte d’un client “a” . Celui-ci dépose 100 € sur son compte. Nous ne préjugeons pas de l’origine (billets, virement, encaissement de chèques …) de ces 100 €. Nous supposons seulement que l’opération est faite dans les règles.

Cela veut dire que ce Dépot à Vue (DAV) de 100 est comptabilisé en M1, au passif de la banque A, et qu’ en plus cette banque A dispose de 20 € en monnaie centrale ( M0) sur son compte en Banque Centrale pour couvrir statistiquement les retraits en monnaie fiduciaire . Le client “a” va tirer disons 20 € en monnaie fiduciaire ( le DAV est diminué de 20, et 20 sont extraits de M0 et passent dans M1 ; M1 n’est pas changé car – 20 + 20 = 0) et payer un fournisseur “b” titulaire de compte dans une banque B, avec les 80 € restants, par virement ou chèque. ( N.B. Le cas où “b” serait aussi client de A est plus trivial et sans intérêt pour notre explication). M1 qui est la somme de tous les billets et pièces (monnaie fiduciaire) et de tous les DAV (monnaie scripturale) n’est toujours pas modifié mais le mouvement du chèque entre les banques A et B entraine un mouvement de compensation au niveau de M0 .

La banque A voit son compte à la Banque Centrale diminuer de 80 € et la banque B le sien augmenter de 80 € . (On sait bien qu’en réalité le mouvement ne se fait que sur les différences en fin de journée, mais conceptuellement c’est exactement comme si les mouvements s’effectuaient pour chaque chèque individuellement). Donc non seulement ce chèque est bien “couvert” en Banque Centrale mais il est “sur-couvert” car il suffit pour cela de 80 * 20 %= 16 €.

La banque B dispose donc de 80 – 16 = 64 € en monnaie centrale M0. Que peut-elle en faire ?

Hypothèse 1

Soit accorder – si elle trouve des emprunteurs – de nouveaux crédits en M1 jusqu’à une valeur totale de 64/0,20 = 320 € de M1 ! Voilà donc M1 qui, à partir des 100 € initiaux est devenu : 20€ en billets retirés par le titulaire “a” du crédit initial + 80€ du premier bénéficiaire “b” du chèque + 320€ des autres emprunteurs ultérieurs = 420 € de M1 soit une augmentation de 320 % …Il y a bien création monétaire.

Hypothèse 2

Soit les reprêter à la banque A qui, de toute façon, en a besoin. En effet elle n’avait attribué que 20€ de M0 à la couverture du dépôt initial de 100 € de M1, or elle a sorti de M0 les 20 € du retrait en billets et les 80 € du fait de la “fuite” du chèque de 80 € . Elle a donc son compte en Banque Centrale en déficit de 80 € ! Elle doit se “refinancer” d’urgence en monnaie de base M0 ! Pour cela elle peut se tourner vers la Banque Centrale ( seule émettrice de M0) et lui emprunter au taux directeur prévu moyennant des garanties en titres sérieux (éligibles au refinancement ) à moins que la banque B ne lui prête elle-même à un taux légèrement légèrement inférieur au taux directeur ce qui arrange tout le monde (aussi bien la banque A que la banque B qui n’a pas nécessairement trouvé des emprunteurs dans l’instant).

Ce ne sont donc pas les 80 € de M1 qui sont reprétés (ils sont toujours sur le compte de « b » dans la banque B) mais ce sont eux qui permettent à la banque B de disposer de 80 € de M0 pour d’une part couvrir le compte de « b » ( 16 € ) et d’autre part bénéficier de la capacité d’attribuer de nouveaux crédits sur la base des 64 € de M0 supplémentaires. Cette capacité autorise d’émettre jusqu’à 64/ 0,20 = 320 € nouveaux dans M1. Il n’y a pas de “reprêt” ; il n’y a que des prêts nouveaux adossés à la masse M0 en Banque Centrale , masse M0 qui va croissant par le “refinancement ” des banques auprès de la Banque Centrale. Ce refinancement se fait à la demande des banques sur la base de titres qu’elles ont acquis précédemment en créant de la monnaie dans M1 pour les acquérir (Il s’agit de la monétisation des actifs).

On pourrait donc dire que la monnaie M1 ( les moyens de paiements ) se déplace ( elle peut avancer (augmenter) mais aussi reculer (diminuer ) sur deux pieds : un fort (en volume) M1 et un plus faible M0. Les banques commerciales émettent, sous contraintes réglementaires, la monnaie M1 utilisée par l’économie et la finance et la Banque Centrale émet, sur requête des banques commerciales, la monnaie M0 qui leur est nécessaire. Le rapport de force qui peut apparaitre entre les parties n’implique jamais l’intérêt général si, du moins, la Banque Centrale est totalement indépendante de l’Etat comme le requiert l’orthodoxie actuelle.

On pourrait paraphraser Allais ainsi :

« Fondamentalement, le mécanisme du crédit aboutit à une création de moyens de paiement ex nihilo, car le détenteur d’un dépôt auprès d’une banque le considère à juste titre comme une encaisse disponible en billets , alors que, dans le même temps sur la base de la “monnaie centrale” reçue avec ce dépôt et, s’il le faut, d’un “refinancement” complémentaire adéquat , la banque a pu créer et prêter l’équivalent de la plus grande partie de ce dépôt qui, redéposé ou non dans une banque, est considéré à son tour et également à juste titre comme une encaisse disponible en billets par son récipiendaire. Mais les banques prennent ainsi des engagements qu’elles ne peuvent tenir autrement qu’en moyenne. À chaque opération de crédit il y a ainsi réplication monétaire partielle . Au total, le mécanisme du crédit aboutit à une création ex nihilo de monnaie effective M1 par de simples jeux d’écriture dans et par les banques commerciales, à un niveau qui dépasse très largement celui de la monnaie de base M0».


L’effet multiplicateur du crédit est un effet inhérent à l’émission de crédit.

Toute création de monnaie par la banque centrale d’un pays aboutit par un processus itératif à une émission supplémentaire de crédits dans l’économie, par les établissements de crédit, qui peut être bien plus importante que la monnaie émise initialement. Cette émission, qui se produit par effet multiplicateur, est une création supplémentaire de monnaie.

Cependant, comme l’explique Dominique Plihon, deux approches du processus de création monétaire peuvent être distinguées. Le multiplicateur monétaire repose sur l’hypothèse que la masse monétaire est exogène car elle est déterminée par la monnaie centrale, contrôlée par la banque centrale. L’approche dite du “diviseur” considère au contraire que la monnaie est endogène, c’est-à-dire que son évolution est déterminée par les besoins de financement des agents non bancaires; la causalité est alors inverse dans le sens M => MC. La banque centrale intervient in fine pour satisfaire les besoins de financement du système bancaire.





How Does the Central Bank Control the Money Supply ( and destruction)?to be seen…http://paulgrignon.netfirms.com/MoneyasDebt/The_Un-payability_of_Interest.html

In 1998 the average cash reserve ratio across the entire United Kingdom banking system was 3.1%. ( Now = 0 )
Other countries have required reserve ratios (or RRRs) that are statutorily enforced.



 On  Wikipedia pages that there is a lot of discussion and disagreement about what the details really are. However, the section of my movie being questioned ends with the statement:

“So…while the rules are complex the common sense reality is actually quite simple.
Banks can create as much money as we can borrow.”…il n’y a plus le limites pour cette création, si ce n’est de trouver des personnes prêtes à emprunter. )

 (sourced from Lecture 8, Slide 4: Central Banking and the Money Supply, by Dr. Pinar Yesin, University of Zurich, Switzerland (based on 2003 survey of CBC participants at the Study Center Gerzensee

  1. ^ Monetary Macroeconomics by Dr. Pinar Yesin [1]
  2. http://www.iew.unizh.ch/study/courses/downloads/lecture8_467.pdf
  3. http://desiebenthal.blogspot.com/2009_12_01_archive.html



Australia
None
Canada
None
United Kingdom
None
Mexico
None
New Zealand
None
Sweden
None
Eurozone
2.00
Slovakia
2.00
Switzerland
2.50
Poland
3.50
Chile
4.50
Pakistan
7.00
Latvia
8.00
India
5.00
Burundi
8.50
Hungary
8.75
Ghana
9.00
United States
10.00
Sri Lanka
10.00
Bulgaria
12.00
China
15.50
Estonia
15.00
Zambia
17.50
Hong Kong
18.00
Croatia
19.00
Tajikistan
20.00
Surinam
35.00
Jordan
80.00
Note that the chart above gives the USA cash reserve ratio as 10% when the actual ratios stated in the text above the chart are more complex, significantly lower and with many cases of zero reserve. I have no idea how significant the exceptions to the stated percentages for other countries might be.
I notice on these Wikipedia pages that there is a lot of discussion and disagreement about what the details really are. However, the section of my movie being questioned ends with the statement:

“So…while the rules are complex the common sense reality is actually quite simple.
Banks can create as much money as we can borrow.”

Monetary Macroeconomics
Lecture 8:
Central Banking and
the Money Supply
Dr. P³nar Ye»sin
December 16, 2005
University of Zurich
1
plus see the wir bank at 
www.wir.ch

No cash reserve ratio means no limits and krachs :

dette du Canada






Posted by François de Siebenthal at 23:54:00 0 comments   Links to this post

Resistance in 4 drawings


The FED is a private bank ( sic )

If it was a real bank for the people, as Presidents Kennedy were planning to do.

Lettre du Pape pour l’obtention de l’indulgence jubilaire

Cité du Vatican, 1 septembre 2015 (VIS). Le Saint-Père a envoyé une lettre à Mgr.Rino Fisichella, Président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, à l’occasion du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, dans laquelle il fait part de son souhait que l’indulgence jubilaire parvienne à chacun comme une “expérience authentique de la miséricorde de Dieu”, et explique comment les prisonniers peuvent également l’obtenir. Il accorde également à tous les prêtres pour l’Année jubilaire, la faculté d’absoudre du péché d’avortement, aussi pour ceux qui l’ont provoqué et qui le cœur repenti en demandent pardon, et dispose qu’au cours de l’Année sainte de la Miséricorde, ceux qui s’approcheront des prêtres de la Fraternité saint Pie X pour célébrer le sacrement de la réconciliation, recevront l’absolution valide et licite de leurs péchés. Voici le texte intégral:
“L’approche du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde me permet de me concentrer sur certains points sur lesquels je considère qu’il est important d’intervenir afin de permettre que la célébration de l’Année Sainte soit pour tous les croyants un véritable moment de rencontre avec la miséricorde de Dieu. Je désire en effet que le Jubilé soit une expérience vivante de la proximité du Père, permettant presque de toucher du doigt sa tendresse, afin que la foi de chaque croyant se renforce et que le témoignage devienne ainsi toujours plus efficace.
Ma pensée va, en premier lieu, à tous les fidèles qui, dans chaque diocèse ou comme pèlerins à Rome, vivront la grâce du Jubilé. Je désire que l’indulgence jubilaire soit pour chacun une expérience authentique de la miséricorde de Dieu, qui va à la rencontre de tous avec le visage du Père qui accueille et pardonne, oubliant entièrement le péché commis. Pour vivre et obtenir l’indulgence, les fidèles sont appelés à accomplir un bref pèlerinage vers la Porte Sainte, ouverte dans chaque cathédrale ou dans les églises établies par l’évêque diocésain, ainsi que dans les quatre basiliques papales à Rome, comme signe du désir profond de véritable conversion. De même, j’établis que l’on puisse obtenir l’indulgence dans les sanctuaires où est ouverte la Porte de la Miséricorde et dans les églises qui sont traditionnellement identifiées comme jubilaires. Il est important que ce moment soit uni, avant tout, au sacrement de la réconciliation et à la célébration de la sainte Eucharistie par une réflexion sur la miséricorde. Il sera nécessaire d’accompagner ces célébrations par la profession de foi et par la prière pour ma personne et pour les intentions que je porte dans mon cœur pour le bien de l’Eglise et du monde entier.
Je pense, en outre, à ceux qui, pour divers motifs, n’auront pas la possibilité de se rendre à la Porte Sainte, en premier lieu les malades et les personnes âgées et seules, que leurs conditions empêchent souvent de sortir de chez eux. Pour ces personnes, il sera d’une grande aide de vivre la maladie et la souffrance comme expérience de proximité au Seigneur qui, dans le mystère de sa passion, mort et résurrection, indique la voie maîtresse pour donner un sens à la douleur et à la solitude. Vivre avec foi et espérance joyeuse ce moment d’épreuve, en recevant la communion ou en participant à la Messe et à la prière communautaire, également à travers les divers moyens de communication, sera pour elles la façon d’obtenir l’indulgence jubilaire. Ma pensée va aussi aux détenus, qui font l’expérience de la restriction de leur liberté. Le Jubilé a toujours constitué l’opportunité d’une grande amnistie, destinée à toucher de nombreuses personnes qui, bien que méritant une peine, ont toutefois pris conscience de l’injustice qu’elles ont commise, et désirent sincèrement s’insérer à nouveau dans la société en apportant leur contribution honnête. Qu’à toutes ces personnes parvienne de façon concrète la miséricorde du Père qui désire être proche de ceux qui ont le plus besoin de son pardon. Dans les chapelles des prisons, elles pourront obtenir l’indulgence et, chaque fois qu’elles passeront par la porte de leur cellule, en adressant leur pensée et leur prière au Père, puisse ce geste signifier pour elles le passage de la Porte Sainte, car la miséricorde de Dieu, capable de transformer les cœurs, est également en mesure de transformer les barreaux en expérience de liberté.
J’ai demandé que l’Eglise redécouvre en ce temps jubilaire la richesse contenue dans les œuvres de miséricorde corporelle et spirituelle. L’expérience de la miséricorde, en effet, devient visible dans le témoignage de signes concrets comme Jésus lui-même nous l’a enseigné. Chaque fois qu’un fidèle vivra l’une ou plusieurs de ces œuvres en première personne, il obtiendra certainement l’indulgence jubilaire. D’où l’engagement à vivre de la miséricorde pour obtenir la grâce du pardon complet et total en vertu de la force de l’amour du Père qui n’exclut personne. Il s’agira donc d’une indulgence jubilaire plénière, fruit de l’événement lui-même qui est célébré et vécu avec foi, espérance et charité.
Enfin, l’indulgence jubilaire peut être obtenue également pour les défunts. Nous sommes liés à eux par le témoignage de foi et de charité qu’ils nous ont laissé. De même que nous les rappelons dans la célébration eucharistique, ainsi, nous pouvons, dans le grand mystère de la communion des saints, prier pour eux afin que le visage miséricordieux du Père les libère de tout résidu de faute et puisse les accueillir dans ses bras, dans la béatitude qui n’a pas de fin.
L’un des graves problèmes de notre temps est sans aucun doute le changement du rapport à la vie. Une mentalité très répandue a désormais fait perdre la sensibilité personnelle et sociale adéquate à l’égard de l’accueil d’une vie nouvelle. Le drame de l’avortement est vécu par certains avec une conscience superficielle, qui semble ne pas se rendre compte du mal très grave qu’un tel acte comporte. Beaucoup d’autres, en revanche, bien que vivant ce moment comme un échec, considèrent ne pas avoir d’autres voies à parcourir. Je pense, en particulier, à toutes les femmes qui ont eu recours à l’avortement. Je connais bien les conditionnements qui les ont conduites à cette décision. Je sais qu’il s’agit d’un drame existentiel et moral. J’ai rencontré de nombreuses femmes qui portaient dans leur cœur la cicatrice de ce choix difficile et douloureux. Ce qui a eu lieu est profondément injuste; pourtant, seule sa compréhension dans sa vérité peut permettre de ne pas perdre l’espérance. Le pardon de Dieu à quiconque s’est repenti ne peut être nié, en particulier lorsqu’avec un cœur sincère, cette personne s’approche du sacrement de la confession pour obtenir la réconciliation avec le Père. C’est également pour cette raison que j’ai décidé, nonobstant toute chose contraire, d’accorder à tous les prêtres, pour l’Année jubilaire, la faculté d’absoudre du péché d’avortement tous ceux qui l’ont provoqué et qui, le cœur repenti, en demandent pardon. Que les prêtres se préparent à cette tâche importante en sachant unir des paroles d’authentique accueil à une réflexion qui aide à comprendre le péché commis, et indiquer un itinéraire de conversion authentique pour pouvoir obtenir le pardon véritable et généreux du Père qui renouvelle tout par sa présence.
Une dernière considération s’adresse aux fidèles qui, pour diverses raisons, désirent fréquenter les églises où les offices sont célébrés par les prêtres de la Fraternité Saint Pie X. Cette Année jubilaire de la Miséricorde n’exclut personne. Certains confrères évêques m’ont fait part en plusieurs occasions de leur bonne foi et pratique sacramentelle, unie toutefois à la difficulté de vivre une situation pastorale difficile. J’espère que dans un proche avenir, l’on pourra trouver les solutions pour retrouver une pleine communion avec les prêtres et les supérieurs de la Fraternité. Entre temps, animé par l’exigence de répondre au bien de ces frères, j’établis, par ma propre disposition, que ceux qui, au cours de l’Année Sainte de la Miséricorde, s’approcheront, pour célébrer le sacrement de la réconciliation, des prêtres de la Fraternité saint Pie X recevront une absolution valide et licite de leurs péchés. M’en remettant à l’intercession de la Mère de la Miséricorde, je confie à sa protection la préparation de ce Jubilé extraordinaire”.


La Cupidité ou l’avarice

La Cupidité : son sens et son extensionCupidité et avarice sont des termes pratiquement équivalents. Tous deux signifient un désir immodéré des richesses ou de l’argent. Cependant, le terme cupidité, qui vient du latin ” cupere “, désirer, porte en lui-même une insistance plus marquée sur le désir, c’est-à-dire sur l’aspect formel de l’avarice, qui est essentiellement un désordre affectif. Par ailleurs, la cupidité a une extension plus large que l’avarice, car l’avarice concerne un vice personnel par rapport à l’usage de l’argent, tandis que la cupidité embrasse, avec celle des individus la soif immodérée des richesses, qui peut se concrétiser dans des sociétés qui exploitent de toutes sortes de manières la confiance populaire. Comme il s’agit de ces nuances entre les termes cupidité et avarice, tout ce que nous disons de l’avarice s’applique à la cupidité, en retenant que la cupidité a une portée plus générale, comme lorsque l’Écriture, parlant des crimes de Jérusalem, dit que “les chefs au milieu d’elle étaient comme des loups qui déchirent leur proie cherchant à répandre le sang et à faire des gains” (Ézech. 22, 27).

La Cupidité : son objetLa cupidité a pour objet toutes les richesses, c’est-à-dire tous les biens extérieurs utiles à la conservation de la vie, au bien-être et à l’épanouissement humain complet des personnes et des familles qui composent la société. Ces richesses sont donc bonnes en elles-mêmes; leur usage raisonnable en fait même un élément important du bonheur humain temporel. L’extrême pauvreté, l’expérience le prouve, engendre habituellement de déplorables désordres. Voilà pourquoi il y a un désir naturel des richesses qui ne comporte en lui-même rien de désordonné; ce désir naturel agit comme un stimulant intérieur qui pousse à se procurer, de manière raisonnable, tout ce qui est nécessaire à notre subsistance et utile à notre perfectionnement humain. Mais, en raison d’un certain déséquilibre affectif, dont tous les hommes sont plus ou moins marqués à la suite de la faute originelle, les richesses ordonnées par le Créateur au bonheur de l’homme sont devenues des biens ambigus, car mal utilisées, elles ne peuvent causer que de grands maux.

Le caractère ambigu des richessesBiens ambigus, les richesses le sont, puisque suivant l’usage que nous en faisons, elles peuvent être ou instruments d’amour ou instruments de haine, ou instruments de liberté ou instruments d’esclavage, ou instruments de service ou instruments de domination, ou instruments de paix ou instruments de guerre. Les richesses, étant des biens d’échange, fondent une foule de relations entre les personnes, les sociétés, les nations. Elles peuvent aussi bien soulager la misère que l’augmenter et même la causer.

Dans le système économique primitif, les richesses étaient échangées par le troc; il y avait alors l’échange direct d’un bien contre un autre. Les échanges de biens avaient, dans cette économie, un caractère à la fois beaucoup plus personnel et objectif. Les hommes cupides pouvaient frauder sur la qualité et la quantité de leurs produits mais sur une échelle moindre et avec beaucoup moins de facilité que dans un système où l’argent, de plus en plus impersonnel, constitue le moyen d’échange universel. En raison de l’évolution de la société et de la complication des rapports sociaux qui s’en est suivie, les richesses se sont monétisées. De sorte qu’avec de l’argent, “propre ou sale”, il est maintenant possible de tout acheter : biens, services et même malheureusement personnes considérées comme des objets. Avec l’argent, on peut se procurer tout ce dont on a besoin en fait de logement, vêtement, nourriture, soins de santé, services éducatifs et culturels, et même satisfaire à tous ses caprices en fait de plaisirs. À la mesure de sa fortune, on peut surtout posséder un véritable pouvoir sur autrui.

En raison du pouvoir qu’il donne, l’argent devient symbole de puissance. Élevé en signe extérieur de pouvoir sur les individus et les peuples, l’argent en vient à exercer une incroyable séduction sur les esprits. D’où la tentation, personnelle et sociale, d’accumuler le plus d’argent possible pour être plus puissant, pour étendre son influence et sa domination. Dans cette optique, l’argent s’affirme comme un dieu tout-puissant, devant qui plient les genoux de ses adorateurs, qui eux-mêmes cherchent à se faire adorer, c’est-à-dire à mettre leur puissance matérielle au-dessus de tous les droits et de toutes les libertés. Il est donc clair que les richesses transformées en argent sont des biens ambigus.

Le rôle de l’argentNécessaire, dans certaines limites, au bonheur humain temporel, “l’argent, comme dit le proverbe, ne fait pas le bonheur mais y contribue”. La finalité de l’argent est de contribuer au bonheur, lequel est inconcevable sans le service de Dieu, qui doit toujours conserver sa primauté absolue sur tout le reste. Ordonné au service de Dieu, l’argent est aussi ordonné au service des hommes, au service de tous les hommes et de leurs besoins. Or, l’argent, convertisseur universel des richesses, cesse de contribuer au bonheur personnel et social, lorsqu’il devient une fin en soi, lorsqu’il s’affirme comme source de pouvoir indépendante de toute règle morale, lorsqu’entre les mains d’êtres et d’organisations cupides et sans coeur, il tend à se soumettre l’immense majorité des hommes. À cet égard, Jésus le qualifie d’argent inique; il l’identifie au Mammon d’iniquité. Alors, mieux vaut être pauvre et spirituellement libre que de se soumettre au pouvoir tyrannique de cet argent trompeur. C’est ce qu’avaient compris de leur temps certains philosophes et poètes païens comme Sénèque, Cicéron et Virgile.

En regard de notre temps il est un passage toujours très actuel de la lettre encyclique Quadragesimo Anno du pape Pie XI, qui dénonce avec la plus grande fermeté l’argent inique, c’est-à-dire l’argent détourné de sa fin et devenu essentiellement instrument de pouvoir :

Ce qui, à notre époque, frappe tout d’abord le regard, ce n’est pas seulement la concentration des richesses, mais encore l’accumulation d’une énorme puissance, d’un pouvoir économique discrétionnaire, aux mains d’un petit nombre d’hommes qui d’ordinaire, ne sont pas les propriétaires, mais les simples dépositaires et gérants du capital qu’ils administrent a leur gré.

Ce pouvoir est surtout considérable chez ceux qui, détenteurs et maîtres absolus de l’argent, gouvernent le crédit et le dispensent selon leur bon plaisir. Par là, ils distribuent en quelque sorte le sang à l’organisme économique dont ils tiennent la vie entre leurs mains, si bien que sans leur consentement nul ne peut plus respirer.

Cette concentration du pouvoir et des ressources, qui est comme le trait distinctif de l’économie contemporaine, est le fruit naturel d’une concurrence dont la liberté ne connaît pas de limites; ceux-là seuls restent debout, qui sont les plus forts, ce qui souvent revient à dire, qui luttent avec le plus de violence, qui sont le moins gênés par les scrupules de conscience.

À son tour, cette accumulation de forces et de ressources amène à lutter pour s’emparer de la puissance, et ceci de trois façons : on combat d’abord pour la maîtrise économique ; on se dispute ensuite le pouvoir politique, dont on exploitera les ressources et la puissance dans la lutte économique ; le conflit se porte enfin sur le terrain international, soit que les divers États mettent leurs forces et leur puissance politique au service des intérêts économiques de leurs ressortissants, soit qu’ils se prévalent de leurs forces et de leur puissance économiques pour trancher leurs différends politiques.

De la sagesse païenne à la sagesse chrétienneLa mentalité païenne, très centrée sur les jouissances physiques et matérielles et sur la recherche des honneurs, donnait une grande importance à l’avoir et au pouvoir. Cette mentalité foncièrement matérialiste déteignait fortement sur ceux des Juifs qui s’adonnaient au commerce ou étaient constitués en autorité, comme les docteurs de la Loi, dont l’Évangile nous dit qu’ils aimaient l’argent, c’est-à-dire qu’ils étaient cupides (Lc. 16.14). Aux païens devenus chrétiens et aux juifs convertis, saint Paul inculque, sous le nom de piété, une religion vraie, sincère, désintéressée, non considérée ou pratiquée comme une source de profits, mais toujours jointe à la modération :

“Elle est d’un grand profit, la piété jointe à la modération, écrit-il à Timothée (I Tim. VI, 6-10). Car nous n’avons rien apporté dans le monde, et nous n’en pouvons non plus rien emporter. Ayant la nourriture et les vêtements, contentons-nous en. Quant à ceux qui veulent s’enrichir, ils tombent dans la tentation et le piège, et dans beaucoup de convoitises insensées et honteuses, qui précipitent les hommes dans la ruine et la perdition. Car la racine de tous les maux est l’amour de l’argent : quelques-uns, pour s’y être livrés, ont erré loin de la foi et se sont infligés à eux-mêmes des douleurs nombreuses.”

En accord avec les sages de l’Antiquité, mais avec beaucoup plus de profondeur, la sagesse chrétienne a dénoncé le grand désordre moral de la cupidité ou avarice. Jamais sage n’a condamné le mal de la cupidité en termes plus clairs et plus précis que Jésus-Christ dans l’Évangile.

L’enseignement lumineux de Jésus-Christ

Autant par l’exemple de sa vie que par sa doctrine, Jésus, dès sa naissance dans une étable à Bethléem, s’attaque à l’attachement aux richesses comme à une source principale de malheur pour les hommes. Il commence son sermon inaugural où il expose son programme spirituel, par la béatitude de la pauvreté :”Bienheureux, vous qui êtes pauvres, proclame-t-il, car le royaume des cieux est à vous”… En contrepartie, il veut faire comprendre que la voie du désir et de l’accumulation des richesses est une voie de malheur : “Malheur à vous, les riches, car vous avez reçu votre consolation” (Lc 6, 20-24). Non que Jésus méprise les riches et les condamne, car il est venu pour sauver les pauvres et les riches. C’est l’attachement aux richesses qu’il condamne, c’est-à-dire l’amour de l’argent, la cupidité ou avarice. Il y voit le premier obstacle pour entrer dans le royaume des cieux, pour vivre en enfants de Dieu et pour marcher à sa suite dans l’humilité et l’obéissance d’amour au Père ; il voit donc dans la cupidité l’obstacle premier à cette conversion du coeur qui ouvre le ciel.

Il ne faut pas se méprendre sur le langage de Jésus. Lorsqu’il dit : “Bienheureux les pauvres”, ce n’est pas aux pauvres de biens matériels qu’il pense, car il y a beaucoup de pauvres qui sont très attachés aux biens de la terre. Il s’adresse à tous ceux qui ont l’esprit de pauvreté, qu’ils soient démunis ou comblés, ceux dont le coeur est détaché des richesses, et qui sont ainsi disposés à tout quitter pour le suivre, si telle est la volonté de Dieu sur eux. Dans la bouche de Jésus, la béatitude de la pauvreté est la béatitude de la sagesse de ceux qui sont libres intérieurement vis-à-vis de l’argent, et que la crainte de manquer de quoi que ce soit ne retient pas de faire part de leurs biens aux indigents. Ces hommes détachés de leurs biens et au coeur miséricordieux sont incomparablement plus sages que les plus habiles des hommes d’affaires qui ne pensent qu’à augmenter leur avoir, car ils savent se servir de l’argent, si souvent mal employé, pour se faire des amis qui les accueilleront dans les demeures éternelles. (Lc. 16, 9).

L’anathème que porte Jésus contre les riches – ceux qui aiment l’argent – sonne comme l’annonce du malheur irréparable que se préparent les insensés qui sont attachés à des biens qui passent et qui ne pourront jamais leur procurer le vrai bonheur. Les cupides sont insensés, parce que, pensant et voulant être heureux sur la terre, ils compromettent leur bonheur éternel. Ainsi, pour Jésus, la victoire sur la cupidité par le détachement des richesses n’est pas seulement, comme pour les philosophes grecs, la condition d’une félicité naturelle ; c’est une condition pour obtenir le bonheur éternel.

C’est la seule perspective de ce divin bonheur, qui consiste en la vie éternelle, qui préoccupe Jésus, lorsqu’il prêche, par la parole et l’exemple, le détachement des richesses, et donc la nécessité de triompher de toutes les formes possibles d’avarice. Ainsi, bien malheureux le jeune homme, qui refusa de suivre Jésus, à cause de son attachement à ses grand biens. À cette occasion, Jésus dira :”Avec quelle difficulté ceux qui possèdent des richesses entrent dans le royaume de Dieu ! Il est, en effet, plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille, qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu” (Lc 18,24-27). Les riches qui ne font pas du bonheur éternel le but de leur vie sont insensés, car leurs richesses leur seront bientôt enlevées, et avec elles le bonheur éphémère qu’ils se seront fabriqué. C’est la grave leçon qui se dégage de la parabole du riche insensé (Lc 12, 16-21). Cet homme s’est construit de nouveaux greniers pour y amasser les excédents de ses récoltes, car il croit son bonheur assuré pour de très nombreuses années. Mais Dieu lui dit : “Insensé! Cette nuit, on va te réclamer ton âme. Et ce que tu as préparé, pour qui sera-ce?” (Lc 12, 20). Et encore, insiste Jésus : “Que sert à l’homme de gagner l’univers entier, s’il vient à perdre son âme? L’homme, que peut-il donner en échange de son âme?” (Mt 16, 26). Ainsi, c’est à la suprême sagesse que Jésus appelle tous les hommes, lorsqu’il cherche à les guérir de l’avarice.

De cette perspective de sagesse concernant l’obstacle premier au bonheur que constitue l’attachement aux richesses, passons maintenant à l’analyse de l’avarice, comme maladie de l’âme.

L’avarice, une maladie de l’âmeIl y a, certes, différents degrés dans l’avarice. Elle peut être une tendance, venant de l’insécurité, à accumuler des biens plus qu’il ne se doit, et elle peut être un vice profond qui rend esclave de l’argent. Quand elle affecte habituellement le comportement, on peut parler d’une maladie de l’âme : une maladie d’ordre affectif, comme le remarque saint Thomas d’Aquin. Car “l’avarice implique un dérèglement concernant les affections intérieures que l’on a pour les richesses, comme quand on les aime ou qu’on les recherche, ou qu’on se délecte en elles immodérément” (IIa IIae, q. 118, a.2). À ce point de vue affectif, l’avare se fait mal à lui-même, il pèche d’abord contre lui-même par son avarice, car “tout l’ordre de ses sentiments se trouve déréglé, quoique son corps ne le soit pas, comme il l’est par les vices charnels”. (ibid). Les vices charnels sont, comme l’avarice, des maladies affectives, c’est-à-dire des maladies du désir, qui ne s’arrêtent cependant pas au désir, mais ont un effet direct sur le corps.

L’avarice est une maladie dangereuseLes désirs charnels sont, dans un certain sens, moins dangereux que le désir de l’argent, car les désirs charnels s’apaisent par leur satisfaction et leur excès engendre le dégoût, tandis que le désir immodéré de l’argent, lorsqu’il ronge et domine le coeur, ne connaît pas de limite et est insatiable.

À la question posée si l’avarice est un vice incurable, saint Thomas d’Aquin répond que “l’avarice n’est pas un vice incurable en lui-même, mais qu’il l’est relativement, par suite des faiblesses de la nature humaine qui vont toujours croissant. Car plus un individu est faible, plus il a besoin du secours des choses extérieures, et c’est pour cela qu’il est plus porté à l’avarice, comme nous pouvons l’observer chez les vieillards. Par conséquent, ce qu’il y a d’irrémédiable dans ce vice ne prouve pas qu’il soit le plus grave, mais qu’il soit d’une certaine façon le plus dangereux. Ce qui rend aussi ce vice dangereux, ajoute saint Thomas, c’est qu’on se fait illusion facilement à son sujet. On trouve tant de prétextes pour l’excuser qu’on peut en être atteint sans le savoir”.

Les vertus que détruit l’avariceC’est par les vertus que la santé de l’âme est assurée. En détruisant les vertus ou en les affaiblissant, les vices sont les agents premiers de toutes les maladies de l’âme. Pour savoir jusqu’à quel point un vice rend l’âme malade, il faut voir à quelles vertus il s’oppose. Or, l’avarice s’oppose d’abord à la vertu naturelle de libéralité, puis aux vertus théologales et à l’amour du prochain, et elle porte aussi facilement et gravement atteinte à la justice.

1 – L’avarice s’oppose à la libéralité

Aristote dit très justement que l’avarice s’oppose à la libéralité, qui est la vertu morale naturelle qui règle, conformément à la raison, l’usage des richesses. En tant que vertu régulatrice de l’usage des richesses, la libéralité dispose à acquérir et à conserver raisonnablement les biens extérieurs, de manière à s’en départir aisément pour subvenir à ses justes besoins et à ceux de sa famille. L’acte le plus important de la vertu de libéralité est de donner de ses biens, dans une juste mesure, pour satisfaire d’abord à ses propres besoins et contribuer aussi au bien commun de la société. L’avare pèche contre la vertu de libéralité par son appétit effréné du gain, par le désir qui le brûle d’accumuler le plus de richesses possible, et de les conserver bien au-delà de ses besoins et des exigences de sa condition sociale. L’avare veut recevoir le plus possible et il éprouve une grande répugnance à donner de ses biens, même parfois pour acheter ce dont il aurait besoin. Sa passion de l’argent le rend capable de s’imposer à lui-même et d’imposer à sa famille de dures privations pour ne pas diminuer son patrimoine, comme on le voit dans le roman de Claude-Henri Grignon “Un homme et son péché”.

2 – L’avarice s’oppose aux vertus théologales

Dans la mesure où quelqu’un est esclave de l’argent, il préfère les biens temporels au bien éternel et ainsi il pèche contre Dieu. “Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres, dit Jésus. Car ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent”. (Lc 16, 13). L’avarice ou cupidité, par l’attachement excessif du coeur aux richesses, s’oppose évidemment à la foi en la Providence de Dieu. Elle s’oppose en même temps à l’espérance, car l’avare tend à ne rechercher de soutien et de secours que dans la sécurité que lui offrent ses biens, dont la conservation lui cause souvent de grandes inquiétudes. L’avarice s’oppose par-dessus tout à la charité envers Dieu, parce que, pour acquérir et conserver son argent, il ne craint pas d’agir de mille manières contre sa volonté, en violant ses commandements. L’appât du gain non combattu ne s’arrête devant aucun crime.

L’avarice ne fait pas que s’opposer aux vertus théologales, elle s’oppose à Dieu lui-même, l’argent prenant dans le coeur de l’avare la place due à Dieu. C’est pourquoi saint Paul voit dans la cupidité une forme d’idolâtrie. (Col. 3,5). “Le cupide est un idolâtre” affirme-t-il (Éph. 5,5). À sa suite, plusieurs Pères stigmatisent ainsi l’avarice. S.Jean Chrysostome va jusqu’à dire que l’avare immole son âme à ses richesses : “On immole aux idoles des boeufs et des moutons ; mais l’avarice veut un autre sacrifice ; elle dit : immolez-moi votre âme, et l’avare lui immole son âme”.

(Commentaires sur St-Jean – Homélie LXV, 3 – Voir texte complet en appendice)

3 – L’avarice s’oppose à la justice et à la charité à l’égard du prochain

Est-il possible d’être attaché excessivement à l’argent, sans être injuste? Oui. Est-ce qu’être avare signifie nécessairement être injuste? Non. Quelqu’un peut être avare sans être injuste, si son vice ne le pousse pas à employer des moyens malhonnêtes pour amasser de l’argent et le conserver. Hélas, c’est le contraire qui se produit le plus souvent. La passion de l’argent fait habituellement sauter tous les interdits, toutes les règles morales. La cupidité est le chemin par excellence des pires injustices. C’est elle qui inspire toutes les formes imaginables de fraudes, de vols, et d’abus de confiance, et cela dans tous les secteurs de l’activité humaine. La soif insatiable de l’argent, non seulement chez les requins de la finance mais aussi chez tous ceux qui sont atteints de cette maladie morale, ne connaît dans la pratique d’autre loi que la fourberie et l’habilité pour s’emparer du bien d’autrui ou le retenir. Les profiteurs au coeur ténébreux et insensibles à la souffrance de leur victimes sont un véritable fléau.

Si l’avarice ne comporte pas nécessairement de faute contre la justice, par ailleurs, elle porte toujours atteinte à la charité à l’égard du prochain,. Ainsi, le mauvais riche qui fut condamné pour ne pas avoir secouru le pauvre Lazare n’avait pas péché contre la justice, mais contre la charité. Car les richesses, acquises légitimement, nous sont données par Dieu pour subvenir à nos besoins et aussi pour venir en aide aux indigents. Ce sont des moyens qui, dans l’intention du Créateur, nous sont confiés afin de nous aider à aimer et servir Dieu ainsi qu’à aimer et servir nos frères. L’avarice ou cupidité tue dans l’âme toute compassion, car son mouvement propre est de conserver ses biens, et tout au plus de les dépenser exclusivement pour soi, plutôt que d’en faire part aux nécessiteux.

Les symptômes de la maladie de l’avariceL’avarice est une maladie de l’âme. D’où la nécessité de déceler les symptômes de cette maladie très dangereuse parce qu’insidieuse et portée à se voiler sous des dehors très raisonnables de sécurité, d’avancement social, d’amélioration de sa qualité de vie, de prospérité économique et même d’une certaine générosité. Car l’avare, celui qui manie des sommes colossales, aime à être considéré comme un philanthrope : les largesses auxquelles il consent justifient sa soif de posséder davantage, son insatiable cupidité. C’est ainsi qu’il arrive que l’avarice puisse s’accompagner de prodigalité, comme le remarque saint Thomas.

Comme l’avarice est une maladie affective, et donc d’ordre spirituel, l’avare pense constamment à l’argent et aux richesses : sa pensée est habituellement tournée vers l’argent. Les désirs qui naissent de sa pensée ainsi orientée l’obsèdent. C’est un obsédé de l’argent et des biens matériels. L’argent fait l’objet de ses plus hautes préoccupations : il est surtout anxieux de faire profiter sa fortune. La perspective d’une perte ou de certaines dépenses à faire l’attriste, et même l’irrite. Son désir de gagner toujours plus d’argent dicte son comportement. L’argent a une telle place dans sa pensée et dans son coeur que cela occasionne d’incessants conflits avec son entourage : sa famille, ses proches, ses compétiteurs dans les affaires. Comme l’illustre “l’Avare” de Molière, il ne veut pas faire les dépenses qui seraient nécessaires au bien-être de sa famille. Il cherche tous les moyens pour éviter de payer sa quote-part de taxes et d’impôts, qui serait sa juste contribution au bien commun de la société. Tels sont les principaux symptômes de la triste maladie de l’avarice.

Les filles de l’avariceDe l’avarice, qu consiste dans le désir immodéré des richesses, découlent en fait une multitude d’autres vices. C’est pourquoi elle est un vice capital. L’amour de l’argent, du dieu-argent qui promet à ses sujets de combler tous leurs désirs, engendre sept filles qui, selon saint Grégoire le Grand, sont les vices issus de l’avarice. (Moral. XXI, c.17).

Les sept filles qui naissent de l’avarice sont : la trahison, la fraude, la tromperie, le parjure, l’inquiétude, la violence, la dureté de coeur ou insensibilité à l’égard des misères d’autrui. Comment naissent de l’avarice ces différents vices? Saint Thomas nous l’explique ainsi : “L’avarice étant un amour déréglé des richesses, elle tombe dans deux sortes d’excès :

1o Elle tient trop à conserver les biens qu’elle possède, et il en résulte qu’elle rend insensible à la misère d’autrui, parce que le coeur n’est pas adouci par la compassion et excité à user de ses richesses pour venir au secours des malheureux.

2o L’avarice tient trop à acquérir des biens. Sous ce rapport, on peut la considérer de deux manières. D’abord, d’après ce qu’elle est dans l’affection. À cet égard, elle produit l’inquiétude, parce que l’homme se donne des soucis et des soins superflus; car l’avare n’est jamais rassasié, comme dit l’Écriture (Eccles. V, 9). Ensuite, on peut la considérer effectivement. Pour avoir le bien d’autrui, tantôt elle emploie la force, ce qui appartient à la violence, tantôt le dol, ce qui prend le nom de tromperie, quand il se pratique par parole simplement et celui deparjure, si on y ajoute la foi du serment. Mais si le dol se commet par des actes, il y a fraude relativement aux choses, et il y a trahison relativement aux personnes, comme on le voit par l’exemple de Judas, qui trahit le Christ par avarice” (IIa IIae, q. 118.a8).

La dépendance de l’argent – avec le désir du pouvoir qui l’accompagne – ferme donc le coeur à la compassion, le durcit, le rend inhumain. C’est l’effet de l’avarice qui a le plus frappé saint Jean Chrysostôme ; il n’a pas d’expressions assez fortes pour dénoncer cette inhumanité. La dépendance de l’argent remplit l’âme d’inquiétude. Elle inspire la violence, car pour s’emparer des biens d’autrui, on est prêt à éliminer ses légitimes possesseurs, et même à lancer de vastes opérations de guerre, si les richesses convoitées en valent la peine. Il faudra, bien entendu, cacher ses véritables intentions sous les nobles prétextes d’un combat nécessaire pour la liberté, pour la démocratie, pour le progrès de la civilisation. La soif exécrable de l’argent et du pouvoir utilise, sans sourciller, avec le sourire même, le mensonge, le parjure, la fraude à petite et grande échelle, comme dans certains scandales boursiers et cette soif démoniaque ne recule devant aucune trahison. C’est ce qui faisait dire au grand orateur Cicéron, vivant dans un milieu politique corrompu, qu’il n’y a pas de devoir si saint et si solennel que l’avarice n’ait coutume d’avilir et de violer”. (De officio)

Les remèdes à l’avariceQuels sont les remèdes à l’avarice?

1. En prendre conscience

Il faut d’abord en prendre conscience. Ce qui est beaucoup moins facile qu’on puisse le penser, comme l’avait remarqué saint François de Sales. “Hélas, Philothée, écrit-il, jamais nul ne confessera d’être avare ; chacun désavoue cette bassesse et vilité de coeur : on s’excuse sur la charge des enfants qui presse, sur la sagesse qui requiert qu’on s’établisse en moyens ; jamais on n’en a trop, il se trouve toujours certaines nécessités d’en avoir davantage ; et même les plus avares, non seulement ne confessent pas de l’être, mais ils ne pensent pas en leur conscience de l’être : non car l’avarice est une fièvre prodigieuse qui se rend d’autant plus insensible qu’elle est plus violente et ardente. Moïse vit le feu sacré qui brûlait un buisson, et ne le consumait nullement : mais au contraire le feu profane de l’avarice consume et dévore l’avaricieux, et ne brûle aucunement; au moins au milieu de ses ardeurs et chaleurs plus excessives, il se vante de la plus douce fraîcheur du monde, et tient que son altération insatiable est une soif toute naturelle et suave”.

Puis, saint François de Sales donne ces signes qui permettent de diagnostiquer la maladie de l’avarice ou cupidité :

“Si vous désirez longuement, ardemment, et avec inquiétude les biens que vous n’avez pas, vous avez beau dire que vous ne les voulez pas avoir injustement, pour cela vous ne cesserez pas d’être vraiment avare. Celui qui désire ardemment, longuement et avec inquiétude de boire, quoiqu’il ne veuille pas boire que de l’eau, ne témoigne-t-il pas d’avoir la fièvre”? (Introduction à la vie dévote, 3o partie, ch. XIV). Ainsi l’avarice est une fièvre de l’âme se rapportant à son intense désir des richesses. C’est de cette fièvre dont souffrait le roi Achab, dans son désir impatient de posséder la vigne de Naboth (I Rois, ch. 21).

2. La prièreLa maladie de l’avarice ne se guérit pas par le seul effort de la volonté. Après en avoir pris conscience à partir de ses symptômes il faut certes vouloir en guérir, mais la guérison du désir immodéré des richesses, qui obsède l’imagination et la pensée, ne peut s’obtenir que par la grâce de Dieu. La raison en est que cette maladie enveloppe l’âme de ténèbres si épaisses, par l’attachement aux biens extérieurs qu’elle implique, que seul le Seigneur peut de sa lumière divine percer l’épaisseur de ces ténèbres. C’est donc vers Lui qu’il faut se tourner par des supplications incessantes pour vaincre l’aveuglement derrière lequel se cache l’avarice, cet aveuglement étant le milieu favorable à la persistance et à la croissance de la maladie.

3. L’exemple et la doctrine de Jésus-ChristLa prière au Seigneur pour vaincre la terrible maladie de l’avarice doit s’éclairer des exemples extrêmement forts que nous a donnés notre divin Sauveur Jésus durant tout le cours de sa vie terrestre, dans sa naissance, sa vie cachée et publique, sa passion et sa mort. Jésus, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, à qui tout appartient en tant que Créateur, a voulu vivre dans un tel détachement et une telle pauvreté qu’il n’avait même pas une pierre où reposer la tête, comme il l’a dit lui-même : “Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des abris, mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête” (Lc 9, 58). Juste le fait de regarder souvent Jésus pauvre et si humble, avec le désir de l’aimer et de compter parmi ses disciples, est un remède à l’avarice et à toutes les formes de cupidité. Tout l’enseignement de Jésus concernant le bon usage des richesses et en particulier cette prudence supérieure qui consiste à se servir des biens matériels dont on est pourvu pour soulager la misère d’autrui, nous montre en quelle direction il faut aller pour trouver les meilleurs remèdes à l’avarice.

Pour acquérir les vertus de libéralité, de compassion et de charité fraternelle, opposées à l’étroitesse et à la dureté de coeur que cause l’avarice, il n’y a pas de plus haute sagesse que la doctrine enseignée et vécue par Jésus-Christ, les apôtres et tous les saints, parmi lesquels le Poverello d’Assise, saint François, brille d’un éclat particulier.

4. Les sacrements de Pénitence et d’EucharistieÀ la considération de l’enseignement et de l’exemple de Jésus-Christ et des saints, qui nous montrent la voie à suivre pour vaincre l’avarice, il faut joindre la fréquentation des sacrements de Pénitence et d’Eucharistie. Par ces sacrements, Jésus le divin médecin, agit directement dans l’âme malade pour la délivrer de son aveuglement et de son endurcissement, et pour la guérir en profondeur de ses attachements désordonnés. Dans la mesure où l’âme, consciente de sa misère, se laisse purifier par Jésus dans le sacrement de Pénitence, elle se dispose à être envahie par l’ardente charité du Coeur de Jésus dans la Sainte Eucharistie, qui est l’antidote le plus puissant de l’avarice.

5. La Réflexion

Avec les moyens surnaturels, qui sont absolument indispensables pour guérir de l’avarice, il faut recourir aux moyens naturels à notre portée dont le premier et le plus nécessaire est la réflexion. Il faut réfléchir sur la condition des avares, qui s’accrochent sans cesse à une illusion de bonheur : une illusion, car le bonheur qu’ils cherchent dans les richesses s’éloignera toujours de plus en plus d’eux, à la mesure que grandira leur désir de l’argent. La passion de l’argent qui dévore le coeur est en effet insatiable. L’avare ne peut pas être vraiment heureux. Il se fatigue, s’impose mille privations sans même pouvoir jouir de sa fortune. Il vit dans une inquiétude perpétuelle de perdre ce qu’il a amassé. Il se rend odieux à tout le monde, néanmoins le pouvoir que lui confère son argent, car ce pouvoir est détestable, en tout cas il n’est jamais aimable. Une autre réflexion qu’on peut faire concerne la folie de s’attacher à des biens qui, de toute façon, nous seront violemment arrachés au moment de la mort. “Si vous êtes inclinée à l’avarice,écrit saint François de Sales à une dame, pensez souvent à la folie de ce péché qui nous rend esclaves de ce qui n’est créé que pour nous servir; qu’à la mort, aussi bien faudra-t-il tout quitter et le laisser entre les mains de tel qui le dissipera ou auquel cela servira de ruine et de damnation.”

6. L’accompagnement psychologique et spirituel

Pour guérir de la dépendance à l’argent, surtout chez ces grands malades que sont le joueurs compulsifs, l’aide de personnes-ressources qui connaissent bien la maladie en cause est toujours très utile et parfois nécessaire. Ces personnes en qui on peut mettre sa confiance si, avec l’expérience professionnelle, elles ont une foi éclairée et vivante, agiront comme des thérapeutes spirituels, soucieux de comprendre leurs malades, de leur prescrire les remèdes les plus appropriés à leur condition, et de les soutenir dans le travail intérieur qu’ils ont à faire pour leur rétablissement. Toute dépendance à vaincre met dans une position de combat spirituel, pour lequel il faut apprendre les meilleures stratégies qui conduiront l’âme à sa libération. Il s’agit de se défaire d’une vieille mentalité d’esclave pour en acquérir une nouvelle d’homme libre. Comme l’enseigne le plus illustre des psychologues qui est Jésus-Christ, il faut, pour devenir intérieurement libre en face de l’argent, soumettre complètement le désir des richesses matérielles à un désir plus profond et plus ardent des richesses spirituelles, au point que ce soit ce désir qui détermine toute la conduite.

“N’amassez pas pour vous des trésors sur la terre, où les vers et la teigne les consument, où les voleurs percent les murs et dérobent. Amassez-vous plutôt des trésors au ciel, où ni les vers ni la teigne ne consument, où les voleurs ne percent pas les murs, ni ne dérobent. Car là où est ton trésor, là aussi est ton coeur”. (Mt 6, 19-21)

Un trésor est toujours source de joie, et c’est pour cela qu’on s’y attache. Mais la joie des trésors matériels si fragiles est fugace et illusoire ; elle se change vite en peine et douleur. Seul le souverain trésor des richesses infinies de Dieu mérite que notre coeur s’y attache.

7. L’aumôneOn guérit une maladie par son contraire. Les dispositions les plus contraires à l’avarice et à la cupidité sont la compassion et la charité à l’égard du prochain, qui se traduisent en actes par l’aumône. L’aumône, qui n’est vraiment aumône que lorsqu’elle est faite par compassion et pour l’amour de Dieu, est une oeuvre de miséricorde, qui attire sur soi la miséricorde de Dieu. Le mot lui-même “aumône” vient du grec eleèmozunè qui signifie miséricorde. Le retour de la miséricorde divine sur le coeur miséricordieux, qui ouvre sa bourse aux pauvres, est affirmé en plusieurs endroits de l’Écriture, en particulier au livre de Tobie (IV, 7) : “Faites l’aumône de votre bien, et ne détournez votre visage d’aucun pauvre ; la conséquence sera que le Seigneur ne détournera non plus son visage de vous”.Notre Seigneur proclame cette béatitude : “Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde” (Mt 5, 7).

La miséricorde de l’aumône, tel est le remède à l’avarice, que prescrivait ce grand maître spirituel que fut saint François de Sales :

“Violentez-vous à faire souvent des aumônes et des charités. L’aumône a une double efficacité pour la guérison de cette maladie de l’âme qu’est l’avarice : l’une directe, car elle réagit, par sa nature même contre la tendance de ce vice ; l’autre indirecte, car elle est une oeuvre méritoire qui obtient de la bonté de Dieu, pour celui qui l’accomplit, des grâces de conversion et de sanctification”.

J.R.B.

L’avarice selon St-Jean Chrysostome”L’avarice est un horrible, oui, un horrible fléau : elle ferme les yeux, elle bouche les oreilles de celui qui en est possédé et le rend plus cruel que les bêtes féroces : elle ne lui permet d’avoir nulle attention, nulle considération pour quoi que ce soit, ni pour la conscience, ni pour l’amitié, ni pour la société, ni pour son propre salut ; elle le détache de tout pour l’asservir au joug pesant de sa propre autorité. Et ce qu’il y a de pire dans cet esclavage, c’est qu’elle persuade à ceux dont elle fait ses esclaves qu’ils sont ses obligés ; c’est qu’on s’y complaît d’autant plus qu’on est plus asservi. Voilà par où l’avarice devient une maladie incurable : voilà par où cette bête sauvage est si difficile à prendre et à apprivoiser. Par elle, Giézi, de disciple et de prophète, devint lépreux ; elle perdit Ananie, elle fît un traître de Judas. L’avarice a corrompu les princes des prêtres et les sénateurs, leur a fait recevoir des présents, et les a mis au rang des voleurs : elle a engendré une multitude de maux, inondé les chemins de sang, rempli les villes de pleurs et de gémissements : c’est elle qui souille les repas et y introduit les mets défendus. Voilà pourquoi saint Paul appelle l’avarice une idolâtrie (Éphés, v.5) : et encore, par cette qualification, il n’en a point détourné les hommes.

Mais pourquoi l’apôtre appelle-t-il l’avarice une idolâtrie ? C’est parce que bien des riches n’osent se servir de leurs richesses, qu’ils les gardent précieusement et les remettent à leurs neveux et à leurs héritiers sans y avoir touché, qu’ils n’osent même pas y toucher, comme à des offrandes faites à Dieu. Et s’ils sont quelquefois obligés de s’en servir, ils le font avec réserve et avec respect, comme s’ils touchaient à des choses sacrées auxquelles il ne leur serait point permis de toucher. Mais encore comme un idolâtre garde et honore son idole, vous de même vous enfermez votre or sous de bonnes portes et de fortes serrures; votre coffre, vous vous en faites un temple, vous vous en faites un autel où vous déposez votre trésor et le mettez dans des vases d’or. Vous n’adorez pas l’idole comme lui, mais vous lui prodiguez les mêmes soins. Un homme ainsi préoccupé de la passion d’avarice, donnera plutôt ses yeux et sa vie que son idole. Voilà ce que font les avares qui sont passionnés pour l’or.

Mais, direz-vous, je n’adore point l’or. Le gentil non plus n’adore point l’idole, mais le démon qui demeure en elle. Vous, de même, vous n’adorez pas votre or; mais le démon qui, par vos yeux avidement fixés sur l’or et par votre cupidité, est entré dans votre âme, vous l’adorez. Car l’amour des richesses est pire que le démon : c’est un dieu à qui plusieurs obéissent avec plus de zèle que les gentils n’obéissent à leurs idoles. Ceux-ci n’obéissent pas aux leurs en bien des choses, mais les autres leur sont soumis en tout, et font aveuglément tout ce qu’elles leur prescrivent.

Que commande l’avarice? Soyez, dit-elle, ennemi de tout le monde, oubliez les devoirs de la nature, négligez le service de Dieu : vous-même, sacrifiez-vous à moi : et ils lui obéissent en tout. On immole aux idoles des boeufs et des moutons ; mais l’avarice veut un autre sacrifice ; elle dit : immolez-moi votre âme, et l’avare lui immole son âme. Ne voyez-vous pas quels autels on élève à l’avarice, quels sacrifices elle reçoit? Les avares ne seront point héritiers du royaume de Dieu (I Cor. VI, 10) ; et ils ne craignent et ils ne tremblent point. Mais toutefois cette passion est la plus faible de toutes : elle n’est point née avec nous, elle ne nous est point naturelle : si elle venait de la nature, elle aurait établi son règne dès le commencement du monde. Or, au commencement il n’y avait point d’or, personne n’aimait l’or.

Mais voulez-vous savoir d’où naît cette passion? comment elle a crû, comment elle s’est étendue? Le mal s’est propagé parce que les hommes ont porté envie aux riches qui avaient vécu avant eux, et le spectacle de la prospérité d’autrui a stimulé jusqu’à l’indifférence. Voyant que d’autres ont eu de magnifiques maisons, de vastes domaines, des troupes de valets, des vases d’argent, des armoires pleines d’habits, on n’épargne rien pour les surpasser ; de sorte que les premiers venus irritent la cupidité des seconds, et ainsi de suite. Mais, si les premiers avaient voulu vivre dans la modération et dans la frugalité, ils n’auraient pas servi de maîtres et de modèles à ceux qui sont venus après eux. Toutefois, ceux qui les suivent, et qui imitent leur luxe, ne sont pas pour cela excusables, ils ont d’autres modèles ; il se trouve encore des gens qui méprisent les richesses. Et qui est-ce qui les méprise? direz-vous. Effectivement, ce qui est le plus fâcheux, c’est que ce vice a tant de force et d’empire qu’il semble invincible : on croit que tout est soumis à ses lois, et qu’il n’est personne qui suive la vertu contraire, je veux dire la modération, la tempérance.

Je pourrais néanmoins, en compter plusieurs, et dans les villes et sur les montagnes : mais de quoi cela vous servirait-il? Vous ne changeriez point, vous n’en deviendriez pas meilleurs. De plus, je ne me suis pas proposé de traîter aujourd’hui cette matière, et je ne dis pas qu’il faille répandre ses richesses et s’en dépouiller. Je le voudrais pourtant bien, mais parce que cela paraît trop difficile, je ne vous y obligerai pas. Seulement je vous exhorte à ne point désirer le bien d’autrui, et à faire part aux pauvres des biens que vous possédez.”

________________________________

S. Jean Chrysostome, Commentaire sur Saint-Jean, Homélie LXV,3.

J.R.B. 

YT  Source http://www.lumenc.org/yt/malcupidite.html

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Le capital suisse

Le capital suisse
« Dans l’histoire des peuples, la
Suisse aura le dernier mot ».
Victor Hugo.

« … encore faut-il qu’elle le dise
».
Denis de Rougemont dans son livre
La Suisse ou l’Histoire d’un
Peuple heureux.

Disons-le…
LA 
BATAILLE  FINALE  DE 
LA  CHRÉTIENTÉ  SE 
FERA  AUTOUR  DU PROBLÈME 
DE  L’ARGENT,  ET  TANT  QUE  CE
PROBLÈME  NE  SERA 
PAS  RÉSOLU, IL NE POURRA Y
AVOIR  L’APPLICATION  UNIVERSELLE 
DU CHRISTIANISME —
Honoré de Balzac


à lire attentivement le texte en lien ci-dessous, l’exemple suisse, le capital suisse, le capital à la Suisse…

Drapeau de la Confédération
Helvétique, CH,
alias la Suisse.
Carré, pour le Père
La Croix, pour le Fils

Rouge, pour le St Esprit.

Quasiment tous les pays du monde ont des drapeaux rectangulaires, selon les recommandations de l’ONU, hormis la Suisse (et le Vatican).


Pourquoi carré, avec celui du Vatican  ?

Au Vatican, le drapeau est également carré. D’après le président de la Société suisse de vexillologie – la science des drapeaux -, Emil Dreyer, il y a très certainement un lien avec la Garde pontificale suisse. 


Depuis sa création au 16e siècle, la Garde suisse a toujours eu un drapeau. Et selon Emil Dreyer, lorsqu’en 1929, le Vatican est devenu l’Etat internationalement reconnu qu’il est aujourd’hui – et qu’il a eu besoin d’un drapeau ‘national’ – , il a paru logique que l’on se soit inspiré du drapeau de la Garde. 


Et justement ce dernier était – et reste toujours – carré.



La garde suisse pontificale à Lausanne. Un retour de l’histoire, c’est Jules II, ancien évêque de Lausanne, qui a formé la première garde suisse.
Giuliano della Rovere, italien (1443 – 1513), fut pape de 1503 à 1513 sous le nom de Jules II. Évêque de Lausanne (1472-1473).

La Rose de la Cathédrale de Lausanne est la seule à représenter en son centre un carré, l’image du monde créé bon, Dieu le Créateur vit que tout était très bon, symbole qui se retrouve dans de nombreuses enluminures et tapisseries médiévales. 

Le début du XIIIe siècle est marqué par la lutte contre les Albigeois ou Cathares, qui affirmaient que le monde matériel était l’œuvre d’un “dieu” du Mal, à l’instar des membres du «Temple solaire», ces Cathares pratiquaient déjà le suicide collectif pour échapper au monde matériel considéré comme mauvais et rejoindre le monde spirituel. 

Représenter l’image du monde en carré sur la pointe au milieu de la Rose mystique, c’est affirmer que la création était bonne, parce qu’elle était l’œuvre de Dieu. ( Opus Dei ).
Source:  http://www.ligue-vaudoise.ch/?nation_id=2598


à lire attentivement, l’exemple suisse, le capital suisse, le capital à la Suisse…

https://drive.google.com/file/d/0B-p0lmjLtiXzYlN4dkctdXRJdEU/view?usp=sharing




                                                                                                                                             ci-dessous…


Embryon humain sauvé et racheté dans la grande rosace de la cathédrale de Lausanne, vers 2h00, vitrail du moyen-âge, inscription dans le vitrail: Oculos humeris.

SI QUA FATA SINANT ( devise de la Cathédrale de Lausanne, dédiée à sauver les embryons, oculos humeris, dans le vitrail de la rose, à 2 heures…).

Oculos humeris, les yeux de l’épaule, Sichem, la douleur la plus forte, pour racheter tous les embryons St innocents massacrés par milliards, sic, par milliards ( avortements, stérilets chaque mois, FIVETE…)

Révélation faite à saint Bernard de la plaie inconnue de l’Épaule de Jésus-Christ, ouverte par le poids de la Croix

  

Jésus lui dit :.

« J’eus, en portant la Croix, une plaie profonde de trois doigts et trois os découverts sur l’épaule. Cette plaie qui n’est pas connue des hommes m’a occasionné plus de peine et de douleur que toutes les autres. Mais révèle-la aux fidèles chrétiens et sache que quelque grâce qui me sera demandée en vertu de cette Plaie, leur sera accordée. Et à tous ceux qui, par amour pour elle, m’honoreront chaque jour par trois Pater (Notre Père), Ave (Je vous salue Marie) et Gloria (Gloire au Père), je pardonnerai les péchés véniels et je ne me souviendrai plus des mortels ; ils ne mourront pas de mort imprévue, à l’heure de leur mort ils seront visités par la bienheureuse Vierge et ils obtiendront encore la grâce et la miséricorde.»

Cette prière et cette dévotion ont été acceptées par le Pape Eugène III.


 

Prière :

Très aimé Seigneur, très doux agneau de Dieu,

moi pauvre pécheur,

j’adore et vénère la très sainte Plaie

que Vous avez reçue à l’épaule

en portant au Calvaire la très lourde croix

qui laissa découverts trois os saints,

occasionnant une immense douleur.

Je Vous supplie,

en vertu des mérites de ladite Plaie,

d’avoir pitié de moi en m’accordant

la grâce que je Vous demande ardemment,

en me pardonnant de tous mes péchés

mortels ou véniels,

en m’assistant à l’heure de ma mort

et en me conduisant dans Votre heureux Royaume.

Amen !

    Chapelet des Saintes Plaies de Notre-Seigneur Jésus : << ici >>


Les abus financiers des cupides poussent au désespoir de plus en plus de victimes.

Le lien est subtil mais réel.

http://ferraye.blogspot.com/2010/01/invitation-officielle-de-evo-morales.html

Pourquoi ces bonus en millions et même en milliards ?, sic, en milliards pour les banquiers de New-York ?

Pour acheter leurs consciences.

Ils savent que la cupidité tue des millions d’innocents, sous leurs fenêtres.

Faut-il laisser tout ce système infernal continuer ces sacrifices de petites victimes innocentes ?


Démographie : la chute a commencé


L’ Allemagne est-elle un exemple à suivre ?


Surtout pas !


Courbe sans tenir compte d’une pandémie.par simple application mathématique des taux de fertilité ( TR, Taux de Renouvelllement ou TFR en dessous de 2 ) qui sont à la baisse dans le monde entier, et presque partout en dessous de 2,2, taux minimum actuel pour maintenir notre civilisation.[Europe-hiver.jpg]


La chute commence déjà dans les pays “riches” et en Russie…
Tout peut s’effondrer très vite…y compris l’immobilier et les “valeurs” les plus sûres…

Pour une objection de conscience.

Seule une réduction du nombre de prestations d’une part, et en récompensant les comportements responsables d’autre part, permettront d’avoir une influence durable et concrète des coûts de la santé.

On arrive à des abus odieux. Le conseil fédéral parle d’un coût “minime” des avortements ( 20 millions de Fr ). Mais ils oublient ou cachent le fait que les coûts principaux viennent des soins psychiatriques et psychologiques graves, souvent pour toute leur vie, des femmes blessées par la mort de leur enfant, dont un pourcentage tombe dans la folie ( à charge pour tourte leur vie ) ou dans des dépressions chroniques ( Total des soins pour toute la Suisse à plusieurs centaines de millions de francs). A contrario, un enfant donné en adoption ne crée pas de problèmes graves car la mère naturelle sait qu’il est vivant.

Nous sommes actuellement tous obligés, dès la naissance, de payer chaque mois des sommes de plus en plus élevées pour des “soins” horribles, à des assurances qui doivent payer les avortements ( loi de 1942, passée en douce au milieu de la guerre) et risquer leurs réserves à la bourse; nous sommes contraints, sous peine de prison (sic) ou d’amende ( pas d’objection de conscience permise), de payer des soins qui n’en sont pas, soit par exemple les traitements très coûteux pour transformer le sexe et le maintenir chaque mois dans un état artificiel et contraire à la nature ( par exemple faire pousser des seins à des hommes qui désirent être des femmes), l’avortement tellement banalisé (50 000 par année) à au moins Fr 2000.- par cas, soit un minimum de 100 millions de Fr par année, sans compter les suivis psychologiques et psychiatriques des personnes impliquées, qui coûtent chaque année des montants toujours plus élevés, ou aussi la drogue et autres abus, ( faire payer les primes complémentaires des riches par les pauvres).

Les avorteurs mentent pour gagner beaucoup d’argent, leurs chiffres sont faux, leur cynisme absolu, leurs valeurs négatives, ils détruisent la Suisse qui n’a plus d’enfants.

L’amour de l’argent est la racine de tous les maux.


Dettes publiques au Canada, taux de plus de mille pour cent, sic, 1′ 043 % !

Dettes publiques au Canada, taux de plus de mille pour cent 1’043% !

Dans son rapport de novembre 1993, le vérificateur général du Canada disait que sur la dette nette de 423 milliards $ accumulée par le gouvernement canadien de 1867 à 1992, seulement 37 milliards $ avaient été dépensés pour des biens et services, alors que le reste (386 milliards $, ou 91% de la dette) consistait en frais d’intérêt, ce qu’il a coûté au gouvernement pour emprunter ce 37 milliards $ (c’est comme si le gouvernement avait emprunté ce 37 milliards $ à un taux de 1043%! ). En novembre 1995, une étude du Mouvement Desjardins arrivait à la même conclusion: sur la dette fédérale de 543 milliards $ en date du 31 mars 1995, 487 milliards $ (ou 90%) sont le résultat d’intérêts composés. En d’autres mots, le capital dépensé pour des biens et services a déjà été remboursé plus de dix fois!





Solution en Suisse

SIX ÉTAPES SIMPLES POUR UN SYSTÈME MONÉTAIRE ET BANCAIRE ÉQUITABLE ET SÛR:

1. Télécharger la feuille de signatures
(Cette feuille comporte 4 lignes de signatures. Vous pouvez commanderou télécharger les feuilles avec 10 lignes : francaisdeutschitaliano)
2. Imprimer la feuille de signature
(Si une partie est coupée lors de l’impression, sélectionnez “Ajuster à la zone d’impression” lors de l’impression)
3. Remplir la feuille de signature
4. Plier la feuille de signatures
(Ne pas couper)
5. Mettre la feuille de signatures dans une boîte aux lettres
(Vous n’avez pas besoin d’affranchir)
6. Distribuer les feuilles de signatures et recueillir des signatures
Vous avez déjà rempli une feuille de signature. C’est très bien. Mais nous avons besoin de 100’000 signatures pour que l’initiative Monnaie pleine arrive en votation.
Par conséquent invitez aussi vos amis et connaissances à signer! S’il vous plaît, parlez-en, envoyez des emails ou postez sur Facebook, Twitter, etc.
Ou commander des feuilles de signatures et du matériel d’information iciet aidez-nous pour la collecte de signatures dans la rue.


http://www.initiative-monnaie-pleine.ch/signez-maintenant/

http://www.initiative-monnaie-pleine.ch/ pour plus d’informations

Un banquier suisse, votre serviteur,  explique en 3 minutes l’arnaque de la création monétaire, avec le Canada comme exemple.
Vidéo Facebook :
https://www.facebook.com/LePeupleEstRoi/videos/vb.152656254942354/398971633644147/?type=3&theater
Tiré de l’émission “Qu’est-ce qu’elle a ma girl” de becurioustv.com.

 La suite de la démonstration est encore plus précise, particulièrement entre 10:00 et 13:00 ! 

La pression monte !

https://www.youtube.com/watch?v=dmwtBcU0qtA



Suivre Modernocratie sur facebook :

www.facebook.com/modernocratiesuisse

Pour une Banque Nationale ( BNS ) 3.0

Nous travaillons pour faire une BNS 3.0


La BNS 1.0



La BNS de papa, son symbole, St Martin qui donne la moitié de son manteau à un pauvre, l’autre moitié appartenant à l’empire… 
” St Martin n’a donné que la moitié de son manteau. Chaque nouvelle recrue de l’armée Romaine recevait un don de l’empereur ou du sénat, correspondant à la moitié de son équipement l’autre partie était payée par les deniers personnels. Martin n’a donné que la partie du manteau qui lui appartenait. L’autre partie était propriété de l’état romain.”


BNS 2.0

Sophie Taeuber-Arp symbolise la BNS actuelle…


Son talent de danseuse lui ouvre les portes du cabaret Voltaire. Cependant elle doit utiliser un pseudonyme et danser masquée, car les danses pleines d’inventions, de caprices et de bizarreries qu’elle offre en spectacle, ne sont pas en accord avec l’École des Arts décoratifs de Zurich où elle enseigne de 1921 à 1929… https://fr.wikipedia.org/wiki/Sophie_Taeuber-Arp
Elle symbolise la décadence actuelle… et des tendances trans-humanistes suspectes trop friquées… alors que des millions meurent encore de faim


– Monte Verità: Utopie communautaire, anarchie naturiste, 1900s-1920s

Danseurs, psychiatres, poètes, artistes, anarchistes… : Rudolph von Laban, Mary Wigman, Herman Hesse, Gustav Landauer, Martin Buber, Émile Jacques-Dalcroze, Eric Mühsam, Otto Gross, Rudolf Steiner, Isadora Duncan, Hans Arp, Sophie Taeuber, Hans Morgenthaler, Fritz Pauli, Robert Schürch, Jakob Flach…..

SECTION II – Muses mécaniques, imaginaires machiniques

I I [01] – Muses mécaniques, hybrides homme-machine

– Migrations, stratégies contestataires, Cabaret Voltaire, soirées Dada, ‘MERZabend’, 1910s-30s

Hugo Ball, Tristan Tzara, Hans Arp, Marcel Janco, Richard Huelsenbeck, Sophie Taeuber, Mary Wigman, Marcel Duchamp, Francis Picabia, Kurt Schwitters

– Futurisme: transfert du sujet de l’art du corps féminin vers le corps machinique: Manifestes, théâtres, danses, concerts et soirées Futuristes, France-Italie, 1909-19

– Machines émotionnelles : ballets mécaniques, 1920s-30s

Fernand Léger + Dudley Murphy (Le Ballet mécanique, 1925), Alexandra Exter (Ballet Satanique, 1922. Aelita, 1924), Sophie Taeuber (Dada-Soirée, 1916-19. Marionnettes, 1918), Fortunato Depero (Marionnettes et costumes de ballet, 1915-30)

Source: http://adsina.free.fr/Sina090/DataBase_f/Body_Pr.html

Glimpses of Jean Arp’s World

http://rendezvous.blogs.nytimes.com/2013/02/14/glimpses-of-jean-arps-world/?_php=true&_type=blogs&_r=1

Nous voulons une BNS 3.0


La BNS 2.0 est scandaleuse…


Scandales, la BNS soutient par exemple Apple CONTRE les horlogers suisses, investit dans le gaz de schiste américain CONTRE  le solaire suisse… etc
  •  L’exemple de Apple :
Investir 1.1 milliard dans une entreprise comme Apple, c’est contribuer à lui donner accès à des emprunts à taux négatifs pour mieux déployer ses projets qui donnent à réfléchir.
Voici l’évolution du titre de Apple. Il est littéralement boosté depuis janvier 2015…
Apple
A côté de la création de centres de collectes de données personnelles, Apple se lancerait dans le stockage de l’ADN grâce à l’i phone. Les échos relevait notamment que »Apple développerait une application pour permettre aux chercheurs de collecter plus facilement des données génétiques. »… Un peu effrayant tout de même non?
En misant presque exclusivement sur les transnationales américaines, la BNS participe à la guerre que livre cette industrie au reste du monde – y c à la Suisse- en lui donnant des armes économiques et financières (capitalisation boursière).
Le cas de Apple, l’ennemi potentiellement mortel de la Swatch est très révélateur. Apple qui menace aujourd’hui l’horlogerie suisse est soutenu par la Banque nationale suisse. On marche sur la tête!
Apple ce géant multiforme n’a le poids qu’il a que grâce aux marchés spéculatifs auxquels appartient la BNS. Cette entreprise est ainsi devenue plus lourde que le PIB de bon nombre de pays, qui lui ne peut être artificiellement dopé…
Bref, la BNS semble tourner le dos à la Suisse mais avec l’argent des suisses !!! Cherchez l’erreur !
Liliane Held-khawam
Solutions, une BNS 3.0

Parmi le comité devant la BNS à Berne, deux romands, MM P. Mottier, tout à gauche sur la photographie, et F. de Siebenthal, le 3ème en partant de la droite.


Explications plus philosophiques de l’ Université de Lausanne:   

La solution ci-dessous…


Remarque liminaire:


Les machines, robots, ordinateurs rendent le “travail humain rémunéré ” (dans chaque industrie) de plus en plus rare, c’est un fait. 
Promettre des emplois classiques est un gigantesque mensonge, une promesse impossible à tenir au niveau mondial, et une cause de guerres économiques impitoyables mondialisées.  
Ce sont des gaspillages stupides . La seule solution est de promettre des revenus de base et la liberté de créer des emplois nouveaux payés de plus en plus par des robots et des machines. 

La politique de plein emploi doit être remplacée par une politique de la liberté de décider quoi faire hors de l’économie formelle pour de plus en plus des gens, parce que l’économie formelle ne nécessite plus le travail de tous les adultes – le revenu de base et le dividende créditiste pourraient être deux choses différentes car le dividende peut changer selon la performance de l’économie et le financement qui est aussi différent.

En effet, l’ oeuvre humaine noble et digne n’est financée ni par les impôts, ni par des versements patronaux, ni par des dettes, car il est financé par la création d’argent nouveau sans dettes.

MONNAIE PLEINE OU VOLLGELD.



Puisque, VU L’AUTOMATION GRANDISSANTE, les salaires ne suffisent pas pour acheter toute la production,

LA BNS 3.0 peut combler la différence par l’émission d’un dividende périodique à tous les citoyens.

VOIR ART.99a du projet monnaie-pleine…

3 Dans le cadre de son mandat légal, elle met en circulation, sans dette, l’argent nouvellement émis, et cela par le biais de la Confédération ou des cantons ou en l’attribuant directement aux citoyens. Elle peut octroyer aux banques des prêts limités dans le temps.



De l’argent est avancé au producteur (industrie) par LA BNS 3.0 OU L’ OFFICE NATIONAL DU CRÉDIT OU LES BANQUES CANTONALES, pour la production de nouveaux biens, ce qui amène (flèche de gauche) un flux de produits étiquetés avec des prix et (flèche de droite), des salaires distribués aux employés.

La rencontre des consommateurs et des produits se fait chez le marchand, et lorsqu’un produit est acheté (consommé), l’argent qui avait été avancé au début de la production de ce produit retourne à sa source,

LA BNS 3.0, ayant ainsi accompli sa fonction et terminé sa course dans le circuit financier, puisque le produit a atteint le consommateur.

 En tout temps, il y a une égalité entre les moyens d’achat entre les mains de la population, et les prix à payer pour les biens consommables mis en vente sur le marché.

 La création monétaire est actuellement volée (sic) par le système bancaire. 

L’ écart entre les prix et le pouvoir d’argent est comblé maintenant principalement par des dettes nouvelles à intérêts, nous voulons au contraire le remplir par la création d’argent nouveau sans dettes à travers le dividende et l’escompte.

Les guerres mondiales et les récentes crises bancaires prouvent la création possible de masses monétaires en vue de gaspillages honteux et polluants… Créons ces masses (sans dettes) pour la paix sociale et la civilisation. Libérons-nous des chaînes de la rareté…

Pour être clair, nous soulignons aussi que l’argent pour la production sous un système créditiste continuerait être de l’argent dette, mais sans intérêts, au profit de tous.

C’est seulement le dividende et l’escompte qui seraient créés sans aucune dette pour équilibrer le cycle monétaire et l’écart actuel entre les productions automatisées et le pouvoir d’achat toujours insuffisant vu l’automatisation qui ne donne plus de salaires aux machines et robots.

VIVE LA ROBOLUTION ou ROBOT-SOLUTION AVEC DE VRAIS DIVIDENDES à TOUS.

Créons ces masses pour la paix sociale et la civilisation. 

Libérons-nous des chaînes de la rareté…

Slogans possibles pour les marchés

Expérience faites sur les marchés, quelques arguments courts et percutants:


Loyers moins chers avec monnaie-pleine ! 
Moins de chômage avec monnaie-pleine !
Moins de dettes avec monnaie-pleine !
Moins d’inégalités avec monnaie-pleine !
Moins de crises avec monnaie-pleine !
Plus de démocratie avec monnaie-pleine !
Plus de paix avec monnaie-pleine !
Plus de stabilité avec monnaie-pleine !
Moins de peurs avec monnaie-pleine !
Distribuons la création monétaire !
Battons une monnaie-pleine !
Nous, le Souverain, battons monnaie !La monnaie bien commun ? réfléchissons-y et signons !

Austérité ? Stop !

Profits distribués / Pertes privées !

Perd, passe et banques-casinos, STOP

Recadrer les banques.

Recadrer la monnaie électronique

Mieux cadrer les banques.

Pour un argent serviteur.

Pour une monnaie servante

Pour une monnaie pleine

Souveraineté monétaire

Argent double ou plein ?

Francs suisses aux Suisses

Monnaie du 21ème siècle


de G.M.

déspéculer l’épargne !

notre argent, notre choix !

resécuriser le Franc suisse !


http://www.initiative-monnaie-pleine.ch/signez-maintenant/


Comment cette initiative donne au peuple la souveraineté monétaire ?


Qui fabrique la monnaie scripturale ?


D’où viennent les billets ?


http://www.initiative-monnaie-pleine.ch/ pour plus d’informations

https://www.youtube.com/watch?v=dmwtBcU0qtA


Images:




BNS 2.0


plus de scandales…
Malgré une structure impeccable et une stabilité qui ont fait leurs preuves, le département fédéral des finances, sous la direction de M. Villiger, s’est attelé de 1996 à 2003 à redéfinir la BNS de fond en comble. Les autorités chargèrent des groupes d’experts successifs de restructurer la politique, la législation, la gestion monétaire, la politique de placement et la distribution des bénéfices de la BNS.
Cette redéfinition du modèle de la BNS s’est soldée par une loi adoptée en 2003, sans avoir été soumise à référendum. Son entrée en vigueur est passée quasiment inaperçue du grand public. D’un jour à l’autre et contrairement à l’esprit de la Constitution, la BNS est ainsi devenue souveraine, ne devant plus rendre de comptes aux autorités…
BNS 3.0 nouveaux billets ?

Comment créer la monnaie en Suisse et dans le monde.


Un banquier suisse explique en 36 minutes l’arnaque de la création monétaire.

https://www.youtube.com/watch?v=dmwtBcU0qtA

François de Siebenthal, économiste HEC, nous explique comment la monnaie est créée en Suisse et dans le monde. Il nous parle également de l’initiative Monnaie Pleine, qui circule actuellement en Suisse. 


Comment cette initiative donne au peuple la souveraineté monétaire ?


Qui fabrique la monnaie scripturale ?


D’où viennent les billets ?

Dettes publiques au Canada, taux de 1043% !

Dans son rapport de novembre 1993, le vérificateur général du Canada disait que sur la dette nette de 423 milliards $ accumulée par le gouvernement canadien de 1867 à 1992, seulement 37 milliards $ avaient été dépensés pour des biens et services, alors que le reste (386 milliards $, ou 91% de la dette) consistait en frais d’intérêt, ce qu’il a coûté au gouvernement pour emprunter ce 37 milliards $ (c’est comme si le gouvernement avait emprunté ce 37 milliards $ à un taux de 1043%! ). En novembre 1995, une étude du Mouvement Desjardins arrivait à la même conclusion: sur la dette fédérale de 543 milliards $ en date du 31 mars 1995, 487 milliards $ (ou 90%) sont le résultat d’intérêts composés. En d’autres mots, le capital dépensé pour des biens et services a déjà été remboursé plus de dix fois!




Source: http://www.michaeljournal.org/sign34.htm

SIX ÉTAPES SIMPLES POUR UN SYSTÈME MONÉTAIRE ET BANCAIRE ÉQUITABLE ET SÛR:

1. Télécharger la feuille de signatures
(Cette feuille comporte 4 lignes de signatures. Vous pouvez commanderou télécharger les feuilles avec 10 lignes : francaisdeutschitaliano)
2. Imprimer la feuille de signature
(Si une partie est coupée lors de l’impression, sélectionnez “Ajuster à la zone d’impression” lors de l’impression)
3. Remplir la feuille de signature
4. Plier la feuille de signatures
(Ne pas couper)
5. Mettre la feuille de signatures dans une boîte aux lettres
(Vous n’avez pas besoin d’affranchir)
6. Distribuer les feuilles de signatures et recueillir des signatures
Vous avez déjà rempli une feuille de signature. C’est très bien. Mais nous avons besoin de 100’000 signatures pour que l’initiative Monnaie pleine arrive en votation.
Par conséquent invitez aussi vos amis et connaissances à signer! S’il vous plaît, parlez-en, envoyez des emails ou postez sur Facebook, Twitter, etc.
Ou commander des feuilles de signatures et du matériel d’information iciet aidez-nous pour la collecte de signatures dans la rue.

http://www.initiative-monnaie-pleine.ch/signez-maintenant/

http://www.initiative-monnaie-pleine.ch/ pour plus d’informations

Un banquier suisse, votre serviteur, explique en 3 minutes l’arnaque de la création monétaire, avec le Canada comme exemple.

Vidéo Facebook :

https://www.facebook.com/LePeupleEstRoi/videos/vb.152656254942354/398971633644147/?type=3&theater

Tiré de l’émission “Qu’est-ce qu’elle a ma girl” de becurioustv.com.

curioustv.com/fr/show/qu-est-ce-qu-elle-a-ma-girl/episode/19-mai-les-suisses-aiment-ils-vraiment-leurs-banques

La suite de la démonstration est encore plus précise, particulièrement entre 10:00 et 13:00 !

La pression monte !

https://www.youtube.com/watch?v=dmwtBcU0qtA

http://desiebenthal.blogspot.ch/2015/05/la-monnaie-7-fonctions-principales.html

http://desiebenthal.blogspot.ch/2015/06/loue-sois-tu-encyclique-laudato-si-sur.html

Suivre Modernocratie sur facebook :

www.facebook.com/modernocratiesuisse

Traduction de «Will You Be There»…

https://www.youtube.com/watch?v=bUaMzwNPgro

Paroles et traduction de «Will You Be There».

Michael Jackson

Will You Be There (Seras-tu Là)
Hold me
Prends-moi
Like the River Jordan
Comme la rivière Jourdain
And I will then say to thee
Et je te dirai alors
You are my friend
Que tu es mon ami
Carry me
Soutiens-moi
Like you are my brother
Comme si tu étais mon frère
Love me like a mother
Aime-moi comme une mère
Will you be there ?
Seras-tu là ?
When weary
Quand je serai abattu
Tell me will you hold me
Raconte-moi comment tu me tenais
When wrong, will you mold me
Quand j’aurai tort me diras-tu la vérité
When lost will you find me ?
Quand je serai perdu sauras-tu me trouver ?
But they told me
Mais ils m’ont dit
A man should be faithful
Qu’un homme se doit d’être loyal
And walk when not able
Et doit marcher quand il n’en est pas capable
And fight till the end
Et doit se battre jusqu’à la fin
But I’m only human
Mais je ne suis qu’un simple humain
Everyone’s taking control of me
Tout le monde a pris mon contrôle
Seems that the world’s got a role for me
Il paraît que le monde a un rôle pour moi
I’m so confused will you show to me
Je suis si déconcerté me le montreras-tu
You’ll be there for me
Tu seras là pour moi
And care enough to bear me
Et prends assez soin de moi en me soutenant
(Hold me)
(Prends-moi)
(Lay your head lowly)
(Place ta tête modestement)
(Softly then boldly)
(Doucement puis franchement)
(Carry me there)
(Emmène-moi là-bas)
(Hold me)
(Prends-moi)
(Love me and feed me)
(Aime-moi et nourris-moi)
(Kiss me and free me)
(Embrasse-moi et libère-moi)
(I will feel blessed)
(Je me sentirai béni)
(Carry)
(Emmène)
(Carry me boldly)
(Emmène-moi franchement)
(Lift me up slowly)
(Soulève-moi lentement)
(Carry me there)
(Emmène-moi là-bas)
(Save me)
(Sauve moi)
(Heal me and bathe me)
(Soigne-moi et lave-moi)
(Softly you say to me)
(Tu me le dis doucement)
(I will be there)
(Je serais là)
(Lift me)
(Soulève-moi)
(Lift me up slowly)
(Soulève moi lentement)
(Carry me boldly)
(Emmène-moi franchement)
(Show me you care)
(Montre-moi ton attention)
(Hold me)
(Prends-moi)
(Lay your head lowly)
(Pose ta tête modestement )
(Softly then boldly)
(Doucement puis franchement)
(Carry me there)
(Emmène-moi là-bas)
(Need me)
(J’ai besoin de toi)
(Love me and feed me)
(Aime-moi et nourris-moi)
(Kiss me and free me)
(Embrasse-moi et libère-moi)
(I will feel blessed)
(Je me sentirai béni)
In our darkest hour
Dans notre heure la plus sombre
In my deepest despair
Au plus profond de mon désespoir
Will you still care ?
Prendras-tu soin de moi encore ?
Will you be there ?
Seras-tu là ?
In my trials and my tribulations
Dans mes épreuves et mes malheurs
Through our doubts and frustrations
A travers nos doutes et nos frustrations
In my violence
Dans ma violence
In my turbulence
Dans mon confusion
Through my fear and my confessions
A travers ma crainte et mes confessions
In my anguish and my pain
Dans mon angoisse et ma douleur
Through my joy and my sorrow
A travers ma joie et ma peine
In the promise of another tomorrow
Dans la promesse d’un jour futur
I’ll never let you part
Je ne te laisserai jamais me quitter
For you’re always in my heart
Pour que tu sois à jamais dans mon coeur

  • François de Siebenthal: Michael Jackson…En 2007, il a 270 …

    desiebenthal.blogspot.com/…/michaeljacksonen-2007-il-270-millions.ht…

    27 juin 2009 – Michael Jackson…En 2007, il a 270 millions de dettes, à un taux d’intérêt de 20 %», résume le New York Times …

  • François de Siebenthal: Le testament spirituel de Michael …

    desiebenthal.blogspot.com/2009/…/le-testament-spirituel-de-michael.htm…

    22 août 2009 – Mickael Jackson victime des illuminati. Il a annoncé à ses proches qu’ils allaient le tuer… Michael Jackson avait vraiment l’intention de …


  • En savoir plus sur http://www.lacoccinelle.net/253160.html#bIYZtREmPAZuT7f6.99

    La vérité bancaire en 3 minutes.





    https://www.youtube.com/watch?v=iw_uVLHGWzs&feature=youtu.be


    “Je suis banquier, j’étais derrière les rideaux, j’ai vu comme ça se créait. Ils balancent au bilan actif/passif une création pure qui ne vient de NULLE PART !”

    Transcription intégrale : 

    François de Siebenthal : 
    – Le vrai secret bancaire, en fait, ce que Madame vient d’expliquer n’est pas tout à fait exact. Mais je comprends comme elle explique, parce que ça figure même aussi sur le site de la Banque Nationale Suisse.
    La banque en fait, c’est pas du tout un intermédiaire. C’est ce qu’il faut bien comprendre : le secret bancaire actuel, c’est que les banques créent du néant. C’est les crédits qui créent les dépôts, ce n’est pas le contraire.
    On veut nous faire croire que les banques gagnent leur vie par les différentiels d’intérêt entre ce que les gens vont épargner et que la banque va prêter. Pas du tout ! 
    Les banques créent du néant des masses colossales de milliers de milliards de dollars, d’euros, de yens, etc. et elles les créent du néant. 
    Il y a effectivement des règles prudentielles qui ne sont pas des lois, ce sont les règles de Bâle qui sont faites par la Banque des Règlements Internationaux, mais comme je vous l’ai dit, plus de dix pays n’ont aucune limite légale à la création monétaire. 
    Les règles prudentielles c’est eux-mêmes qui se les donnent. 
    C’est les banquiers eux-mêmes à Bâle, à la Banque des Règlements Internationaux, ils se créent des règlements, des ratios bancaires, mais c’est le banquier qui crée ses propres limites quand il le veut bien.

    Angela De Wolff : 
    – … Non, le banquier ne crée pas seul ses propres limites…

    François de Siebenthal :
    – En fait, dans la réalité économique, excusez-moi, mais l’histoire de Fillon, de Sarkozy, de Merkozy…

    Leila Delarive : 
    – Ça on est d’accord, ça on a compris, mais ce n’est pas la raison pour laquelle les gens aiment ou n’aimeraient pas leur banque… 

    Fred Vallet :
    – Est-ce que finalement ce n’est pas justement parce qu’on est déjà en train de ne pas être d’accord que les suisses moyens qui n’y connaissent rien ont peur ?

    François de Siebenthal :
    – Exactement, ils commencent à comprendre ce que je vous dis. C’est gros ! Madame ne le croit pas, elle est sincère, mais moi je vous assure, je suis banquier, j’étais derrière les rideaux, j’ai vu comme ça se créait. On crée des masses monétaires très facilement. J’étais étonné de la facilité à laquelle on donnait des crédits à l’époque. Avec un dossier de deux-trois pages, on crée des millions, maintenant c’est des trillions. C’est dément ! Moi-même j’ai eu de la peine à le comprendre, mais ce que je vous dis est vrai : on crée du néant des masses colossales et c’est pas du tout un intermédiaire comme on veut le faire croire.

    Angela De Wolff :
    – Au niveau du bilan, vous ne pouvez pas dire aujourd’hui que par rapport au crédit que vous offrez vous avez des exigences en terme de fonds propres et de liquidité, qui vous empêchent de créer, de fournir des crédits.

    Leila Delarive :
    – Ça devient trop technique pour nous…

    François de Siebenthal :
    – Non, le bilan c’est très simple ! Je vous explique. Trois mots. Je vous explique le bilan, c’est important. Lorsqu’un entrepreneur va chez le banquier demander de l’argent, l’argent que le banquier prête ne vient pas du tout d’un compte d’épargne. Il balance au bilan actif/passif une création pure qui ne vient de nulle part. Ça s’appelle ex nihilo en technique bancaire. Ça ne vient de nulle part, ça ne vient pas des réserves du banquier, ça ne vient pas de la Banque Nationale Suisse ou de la Banque Centrale, ça ne vient pas de comptes d’épargne. C’est créé du néant à l’actif et au passif du bilan. Ça, il faut bien se le dire, c’est la vérité. Et il n’y a pas de limite, si ce n’est des règles prudentielles qu’ils se font eux-mêmes.


    Ho la la la la la la !!!

    Le truc de FOU qui rend dingue !!!

    Premièrement, un énorme merci pour tout le travail fourni par toi Gérard Foucher, vraiment chapeau bas ! 🙂

    Deuxièmement, je viens de voir la vidéo de l’émission entière, et, et ,et !!
    Vive la censure !!!

    On enlève carrément François de Siebenthal après la pub, il en a trop dit !!!

    Troisièmement, je défie, maintenant, quiconque de me retrouver François de Siebenthal en interview sur n’importe que chaîne de télévision… (Hormis un média alternatif, c’est mort il est banni en live!!…)





    Émission “Qu’est-ce qu’elle a ma girl ?”
    sur http://www.becurioustv.com
    présentée par : 
    Fred Vallet
    Leila Delarive
    Avec : 
    Angela De Wolff, associée-fondatrice, en charge de l‘advisory et des relations externes chez Conser.ch
    Eva Zaki, conseillère financière et chercheuse en alternatives économiques
    Jan Langlo, Directeur adjoint de l’Association de Banques Privées Suisses
    François de Siebenthal, ancien banquier, économiste, diplomate et personnalité politique suisse


    vVdéo complète : http://www.becurioustv.com/fr/show/qu…

    Un banquier suisse, votre serviteur,  explique en 3 minutes l’arnaque de la création monétaire, avec le Canada comme exemple.
    Vidéo Facebook :
    https://www.facebook.com/LePeupleEstRoi/videos/vb.152656254942354/398971633644147/?type=3&theater
    Tiré de l’émission “Qu’est-ce qu’elle a ma girl” de becurioustv.com.

     La suite de la démonstration est encore plus précise, particulièrement entre 10:00 et 13:00 ! 

    La pression monte !




    https://www.youtube.com/watch?v=4e2KdHUGvTk




    CRÉATION MONÉTAIRE PAR LES BANQUES COMMERCIALES : LES PREUVES
    https://www.facebook.com/notes/g%C3%A…

    OBJECTIFS

    1. La Banque Nationale créera désormais seule de la monnaie scripturale électronique.
    2. Les banques ne pourront plus elles-mêmes créer de la monnaie scripturale, mais prêter seulement de la monnaie qui existe déjà.
    3. La Banque Nationale mettra en circulation de la nouvelle monnaie pleine moyennant un don (sic, sans dette) au gouvernement fédéral, aux Cantons ou aux citoyennes et citoyens.

    Parmi le comité devant la BNS à Berne, deux romands, MM P. Mottier, tout à gauche sur la photographie, et F. de Siebenthal, le 3ème en partant de la droite.


    Explications plus philosophiques de l’ Université de Lausanne:   

    La solution ci-dessous…


    Remarque liminaire:


    Les machines, robots, ordinateurs rendent le “travail humain rémunéré ” (dans chaque industrie) de plus en plus rare, c’est un fait. 
    Promettre des emplois classiques est un gigantesque mensonge, une promesse impossible à tenir au niveau mondial, et une cause de guerres économiques impitoyables mondialisées.  
    Ce sont des gaspillages stupides . La seule solution est de promettre des revenus de base et la liberté de créer des emplois nouveaux payés de plus en plus par des robots et des machines. 

    La politique de plein emploi doit être remplacée par une politique de la liberté de décider quoi faire hors de l’économie formelle pour de plus en plus des gens, parce que l’économie formelle ne nécessite plus le travail de tous les adultes – le revenu de base et le dividende créditiste pourraient être deux choses différentes car le dividende peut changer selon la performance de l’économie et le financement qui est aussi différent.

    En effet, l’ oeuvre humaine noble et digne n’est financée ni par les impôts, ni par des versements patronaux, ni par des dettes, car il est financé par la création d’argent nouveau sans dettes.

    MONNAIE PLEINE OU VOLLGELD.


    Puisque, VU L’AUTOMATION GRANDISSANTE, les salaires ne suffisent pas pour acheter toute la production,

    LA BNS 2.0

     peut combler la différence par l’émission d’un dividende périodique à tous les citoyens. 


    VOIR ART.99a du projet

     3 Dans le cadre de son mandat légal, elle met en circulation, sans dette, l’argent nouvellement émis, et cela par le biais de la Confédération ou des cantons ou en l’attribuant directement aux citoyens. Elle peut octroyer aux banques des prêts limités dans le temps.


    De l’argent est avancé au producteur (industrie) par LA BNS 2.0 OU L’ OFFICE NATIONAL DU CRÉDIT OU LES BANQUES CANTONALES, pour la production de nouveaux biens, ce qui amène (flèche de gauche) un flux de produits étiquetés avec des prix et (flèche de droite), des salaires distribués aux employés.


    La rencontre des consommateurs et des produits se fait chez le marchand, et lorsqu’un produit est acheté (consommé), l’argent qui avait été avancé au début de la production de ce produit retourne à sa source, 

     

    LA BNS 2.0

     

    , ayant ainsi accompli sa fonction et terminé sa course dans le circuit financier, puisque le produit a atteint le consommateur.

     En tout temps, il y a une égalité entre les moyens d’achat entre les mains de la population, et les prix à payer pour les biens consommables mis en vente sur le marché.
     La création monétaire est actuellement volée (sic) par le système bancaire. 

    L’ écart entre les prix et le pouvoir d’argent est comblé maintenant principalement par des dettes nouvelles à intérêts, nous voulons au contraire le remplir par la création d’argent nouveau sans dettes à travers le dividende et l’escompte.

    Les guerres mondiales et les récentes crises bancaires prouvent la création possible de masses monétaires en vue de gaspillages honteux et polluants… Créons ces masses (sans dettes) pour la paix sociale et la civilisation. Libérons-nous des chaînes de la rareté…

    Pour être clair, nous soulignons aussi que l’argent pour la production sous un système créditiste continuerait être de l’argent dette, mais sans intérêts, au profit de tous.

    C’est seulement le dividende et l’escompte qui seraient créés sans aucune dette pour équilibrer le cycle monétaire et l’écart actuel entre les productions automatisées et le pouvoir d’achat toujours insuffisant vu l’automatisation qui ne donne plus de salaires aux machines et robots.

    VIVE LA ROBOLUTION ou ROBOT-SOLUTION AVEC DE VRAIS DIVIDENDES à TOUS.

    Créons ces masses pour la paix sociale et la civilisation. 

    Libérons-nous des chaînes de la rareté…

    Slogans possibles pour les marchés

    Expérience faites sur les marchés, quelques arguments courts et percutants:


    Loyers moins chers avec monnaie-pleine ! 
    Moins de chômage avec monnaie-pleine !
    Moins de dettes avec monnaie-pleine !
    Moins d’inégalités avec monnaie-pleine !
    Moins de crises avec monnaie-pleine !
    Plus de démocratie avec monnaie-pleine !
    Plus de paix avec monnaie-pleine !
    Plus de stabilité avec monnaie-pleine !
    Moins de peurs avec monnaie-pleine !
    Distribuons la création monétaire !
    Battons une monnaie-pleine !
    Nous, le Souverain, battons monnaie !La monnaie bien commun ? réfléchissons-y et signons !

    Austérité ? Stop !

    Profits distribués / Pertes privées !

    Perd, passe et banques-casinos, STOP

    Recadrer les banques.

    Recadrer la monnaie électronique

    Mieux cadrer les banques.

    Pour un argent serviteur.

    Pour une monnaie servante

    Pour une monnaie pleine

    Souveraineté monétaire

    Argent double ou plein ?

    Francs suisses aux Suisses

    Monnaie du 21ème siècle


    de G.M.

    déspéculer l’épargne !

    notre argent, notre choix !

    resécuriser le Franc suisse !


    Images:





    +++  Videos:

    https://www.youtube.com/channel/UCZ_6…

    Pressekonferenz vom 3.5.2015
    Referent: Francois de Siebenthal

    Hansruedi Weber: Einleitung
    https://www.youtube.com/watch?v=vl3fk…

    Philippe Mastronardi: Staatsrechtliche Sicht
    https://www.youtube.com/watch?v=7VNro…

    Reinhold Harringer: Oekonomische Sicht
    https://www.youtube.com/watch?v=tE0rv…

    Francois de Siebenthal: Vollgeld in der Romandie
    https://www.youtube.com/watch?v=4e2Kd…

    Enrico Geiler: Vollgeld im Tessin
    https://www.youtube.com/watch?v=KcNFf…

    Journées démocratie, Neuchâtel, le 15 août

    samedi 15 août
    de 18:00  à 23:00


    Neuchâtel


    15 août 2015
    Aula du Mail
    Avenue de Bellevaux 52




    Conférences :


    Vote blanc
    Modernocratie 
    RBI (Revenu de Base Inconditionnel)
    Monnaie pleine
    avec notamment M. François de Siebenthal


    Génération Nomination




    ENTRÉE LIBRE
    possibilité de faire un don (ou deux…)


    Neuchâtel à 17h30, Aula du Mail, av de Bellevaux 52, dans le cadre de la « journée démocratie » avec aussi vote blanc, modernocratie, monnaie pleine et tirage au sort du conseil national – événement sur facebook

    La vérité bancaire en 3 minutes.



    https://www.youtube.com/watch?v=iw_uVLHGWzs&feature=youtu.be

    “Je suis banquier, j’étais derrière les rideaux, j’ai vu comme ça se créait. Ils balancent au bilan actif/passif une création pure qui ne vient de NULLE PART !”

    Transcription intégrale : 


    http://desiebenthal.blogspot.ch/2015/07/la-verite-bancaire-en-3-minutes.html

    https://www.youtube.com/watch?v=iw_uVLHGWzs&feature=youtu.be

    http://desiebenthal.blogspot.ch/2015/02/initiative-monnaie-pleine-questions.html

    https://www.youtube.com/watch?v=_eygaoNs-l0



    Traduction »