Suisse: Le taux d’intérêt maximal à 12% ?

Si on tombe dans le piège doré de la facilité

Le taux d’intérêt maximal pour les crédits à la consommation abaissé … à 12% pour les cartes de crédit….

La Suisse dispose déjà d’une des réglementations en matière de crédit à la consommation les plus strictes d’Europe, “un système qui a fait ses preuves”.


[Martin Ruetschi – ]

Le taux d’intérêt maximal pour les crédits à la consommation a été abaissé dès le 1er juillet 2016, de 15 à 10% pour les crédits au comptant et à 12% pour les cartes de crédit.

L’adaptation vise à établir un équilibre entre la prévention de l’endettement et les intérêts des instituts de crédit d’autre part, a expliqué vendredi devant les médias la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga. Elle présentait une ordonnance du Conseil fédéral allant en ce sens.

De nombreux consommateurs n’arrivent pas à rembourser leurs crédits. Résultat, ils s’endettent, n’arrivent plus à payer leurs impôts, leurs loyers ou leurs biens de consommation quotidiens. Au final, c’est la collectivité qui prend en charge ces coûts.
Le taux précédent était trop élevé

Le gouvernement avait fixé le taux maximal à 15% en 2003, un seuil à ne pas dépasser, selon le gouvernement. Mais ce taux était clairement trop haut, a commenté la ministre de la Justice et police.

Le contexte des dernières années a changé et le niveau général des taux a considérablement reculé, a-t-elle poursuivi. Le gouvernement distingue néanmoins les crédits au comptant et les cartes de crédit, car les premiers génèrent davantage de coûts.

ats/jgal

Mécontentement à droite

Le PDC est-il chrétien ou cupide ?

L’adaptation du mécanisme de calcul a été saluée par la gauche lors de la procédure de consultation. Beaucoup moins en revanche par la droite et les milieux économiques. Le PDC aurait préféré maintenir le taux à 15%, alors que le PLR et l’UDC regrettent que le taux se base sur celui du Libor à trois mois, calculé par la Banque nationale.

De manière générale, la droite – appuyée par les banques, notamment UBS, et d’autres entreprises – regrette que l’Etat s’en mêle, jugeant cette révision contraire à la liberté économique.

Les cantons ont globalement soutenu la réforme même si certains d’entre eux auraient préféré que le taux soit abaissé à 5%.

Avec la réforme, le taux serait adapté chaque année, ce qui n’a pas été très bien accueilli non plus. D’aucuns jugeaient tous les deux ans suffisants.

Black rock ou la croix suisse ?


Le cumul des peines, taux exagérés, iniques et impossibles à payer sur des créations monétaires du néant de plusieurs milliers de milliards ( du néant, donc des taux en fait infinis…unlimited, sic…)  qui diluent la valeur des épargnes et fonds de pensions…
On tue la classe moyenne, la poule aux oeufs d’or…

Fête du sacre de St Louis

29 nov. 1226 : Sacre de Louis IX 
Sa mère, Blanche de Castille, assure la régence car le futur Saint Louis n’a que 12 ans.
Elle est l’une de ces six femmes – dont quatre d’origine étrangère, ce qui était évidemment son cas – à avoir exercé la totalité du pouvoir en France, sous la monarchie : 
 Blanche de Castille (régente pour Saint Louis);
•  Anne de Beaujeu (pour Charles VIII);
  Louise de Savoie (pour François 1er);
  Catherine de Médicis (pour Charles IX);
•  Marie de Médicis (pour Louis XIII);
  Anne d’Autriche (pour Louis XIV).
29 novembre,louis ix,blanche de castille,philippe le bel,paix perpetuelle,gardes suisses,nîmes,jardins de la fontaine,mareschalQui plus est, et là le fait est unique, elle exercera deux fois la Régence, au nom de son fils Louis IX :
 en 1226 (régence de minorité),
 et en 1248 (à partir du 24 août), son fils partant pour la Septième croisade.
Le roi ne rentrera en France, contraint et forcé, que lorsqu’il apprendra le décès de sa mère…
(illustration : Blanche de Castille, Miniature du XIVème siècle)

Louis IX, qui allait devenir saint Louis, devait avoir un grand prestige international :
  
“Sa réputation de justicier – écrit Michel Mourre – le fit choisir comme arbitre dans de nombreux différents européens: en 1264, le roi de France eut à rendre sa sentence la plus célèbre, la “mise d’Amiens”, qui trancha le conflit entre Henri III et les barons anglais révoltés…”
“…C’est bien en effet la sainteté qui fait l’unité de cette puissante personnalité qui n’avait cessé de combattre, à l’intérieur comme à l’extérieur, pour une justice pleine de force et d’autorité. Son règne vit l’apogée de la civilisation française au Moyen-Age : rayonnement de l’Université de Paris, où enseignait Saint Thomas d’Aquin; fondation de la Sorbonne (1257); construction de la sainte Chapelle; sculpture de la façade de Reims (ci dessous). Louis IX, qui avait eu pour successeur son fils, Philippe III le Hardi, fut canonisé dès 1297 par le pape Boniface VIII…”
ANGE.JPG
Saint Louis continuera ses prédécesseurs – écrit pour sa part Jacques Bainville . Seulement il les continuera en développant un élément que, jusqu’à lui, la dynastie capétienne n’avait qu’à peine dégagé. Les qualités de sa race, il les poussera jusqu’à la vertu, jusqu’à la sainteté. La royauté française était un peu terre à terre. Par lui, elle prendra un caractère de grandeur spirituelle dont elle gardera toujours le reflet. On a remarqué que la plupart des autres maisons royales ou impériales d’Europe avaient pour emblèmes des aigles, des lions, des léopards, toutes sortes d’animaux carnassiers. La maison de France avait choisi trois modestes fleurs. Saint Louis a été la pureté des lis…”
IMG_0097.jpg
 Il ne faut cependant pas croire naïvement que la vie et le règne de Louis IX furent un long fleuve tranquille : le roi fut à la fois le premier roi de  France à être fait prisonnier sur le champ de bataille (voir l’Ephéméride du 11 février) et le premier roi de France mort à l’étranger (voir l’Ephéméride du 25 août) !

CEP – Solutions suisses à la crise économique – François de Siebenthal

www.dailymotion.com/…/x4xn4mi_cep-solutionssuisses-a-la-crise-…
16 oct. 2016

Plus de vidéos de Le-CEP · 01:07:12. CEP – Solutions suisses à la crise économique – François de Siebenthal …

Solutions suisses à la crise économique – François de Siebenthal

https://gloria.tv/video/emmW7XtSzCAd17voWJcEkukYC


clicks. 576 · CEP – Solutions suisses à la crise économique – François de Siebenthal · lumaniel last month. Follow Chat. Vers une civilisation chrétienne …

François de Siebenthal, ancien banquier Suisse nous parle des …

on-te-manipule.com/francois-de-siebenthal-ancien-banquier-suisse-balance-tout/


Des Solutions? Au niveau local (en construction) … François de Siebenthal, ancien banquier Suissenous parle des dérives! François de Siebenthal, dont le …

Solutions à la Faim dans le Monde En Suisse, nous donnons des …

https://plus.google.com/117421548238726599207/posts/Rympkjf5dEt


3 oct. 2016 – Solutions à la Faim dans le Monde En Suisse, nous donnons des aides directes à nos paysans qui sont des sortes de rabais compensés ou escomptes …

François de Siebenthal: Solution suisse en Irak ?

https://plus.google.com/117421548238726599207/posts/EfTuR1pckmf


20 juil. 2016 – François de SiebenthalSolution suisse en Irak ?

INITIATIVE MONNAIE PLEINE SUISSE: Dossier de presse –

www.initiative-monnaie-pleine.ch/dossier-de-presse/


31 oct. 2015 – L’Initiative Monnaie Pleine offre une solution simple pour un système … Pour cette raison, le peuple suisse adécidé en 1891, par un vote populaire …. Rede von François de Siebenthal, Économiste HEC Lausanne et lic. és sc.

“Paix Perpétuelle” entre la France et les Cantons suisses

29 nov. 1516 : Paix de Fribourg ou “Paix Perpétuelle” entre la France et les Cantons suisses.

Quand la France est alliée à la Suisse, elle prospère…
Cette Paix ne sera rompue qu’à la Révolution, et à cause de la Révolution (massacre des Suisses en 1792, invasion du territoire helvétique en 1798…
GARDE SUISSE REGMT DE DIESBACH.jpg
Au service de la France et de Louis XV : drapeau du Régiment suisse de Diesbach 
         
De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre VIII, François 1er et Henri II : la France échappe à l’hégémonie de l’empire germanique :
“…À la veille de la mort de Louis XII, on s’apprêtait à reconquérir le Milanais. François 1er, prudent malgré sa jeunesse et son désir de briller, s’assura qu’il n’y aurait pas, cette fois, de coalition à craindre et franchit les Alpes hardiment. Il ne tarda pas à rencontrer les Suisses qui étaient là comme en pays conquis. Curieuse histoire que celle de ces cantons, qui, enivrés de leurs victoires pour la liberté, avaient pris goût à la guerre et, d’opprimés, étaient devenus oppresseurs. Histoire qui s’est répétée vingt fois, qui a été celle de presque tous les peuples affranchis. Les Suisses étaient de rudes soldats et François Ier put être fier de les avoir mis en fuite à Marignan après une bataille de deux jours. Il y gagna Milan et une réconciliation avec le pape : le premier Concordat, qui durera jusqu’à la Révolution, date de là. Il y gagna aussi l’estime de ceux qu’il avait battus. Une paix perpétuelle fut signée à Fribourg avec les cantons suisses : de part et d’autre, exemple presque unique dans l’histoire, le pacte a été observé…”
En trois siècles et demi, un million de Suisses serviront la France, et la Monarchie, dont 600.000 périront au combat ou des suites de leurs blessures.
caporal-suisse.jpg
Parmi les différents régiments, celui des Gardes Suisses est un régiment d’élite devenu permanent en 1616. Formé de soldats de grande taille, triés sur le volet, il a été chargé jusqu’à la fin de l’Ancien Régime d’une triple mission :


  garde et service d’honneur auprès du Roi, à l’extérieur des châteaux royaux avec le régiment homologue des Gardes Françaises;
  maintien de l’ordre à Paris et en Île de France;
  participation à la guerre en première ligne, comme les Gardes Françaises, pour une partie, au moins, du régiment;
Jusqu’en 1755, il n’y a pas de casernes pour ces soldats en région parisienne. Ils sont logés chez l’habitant. Il y eut une compagnie à Rueil, et d’autres à Vanves, Issy, Colombes, Argenteuil, Saint Denis… L’arrivée des Gardes Suisses à Rueil s’est faite dès le début de la création du régiment et leur présence a été constante jusqu’au drame du 10 août 1792 (leur massacre aux Tuileries). Deux cents militaires vont cohabiter pendant plus d’un siècle avec la population du village de Rueil estimée à 1300 habitants vers 1700.
Puis, en 1755, selon la volonté de Louis XV, trois casernes identiques sont construites à Rueil, Courbevoie et Saint Denis. Elles reçoivent chacune, au minimum, un bataillon de gardes.
Rodolphe Kreutzer – à qui Beethoven dédia sa célébrissime Sonate n°9 pour piano et violon – était musicien du Roi dans les Gardes Suisses (voir l’Ephéméride du 15 novembre)
gardes suisses.jpg
 Au Musée Franco-Suisse de Rueil Malmaison (“Des Gardes Suisses… à la Légion Etrangère”) dans l’ancien poste de garde de la caserne des Suisses.
Sur l’horreur absolue que constitua le massacre des Gardes Suisses lors des atrocités de la journée insurrectionnelle du 10 août 1792, voir l’Ephéméride du 10 août

CEP – Solutions suisses à la crise économique – François de Siebenthal

www.dailymotion.com/…/x4xn4mi_cep-solutionssuisses-a-la-crise-…
16 oct. 2016

Plus de vidéos de Le-CEP · 01:07:12. CEP – Solutions suisses à la crise économique – François de Siebenthal …

Solutions suisses à la crise économique – François de Siebenthal

https://gloria.tv/video/emmW7XtSzCAd17voWJcEkukYC


clicks. 576 · CEP – Solutions suisses à la crise économique – François de Siebenthal · lumaniel last month. Follow Chat. Vers une civilisation chrétienne …

François de Siebenthal, ancien banquier Suisse nous parle des …

on-te-manipule.com/francois-de-siebenthal-ancien-banquier-suisse-balance-tout/


Des Solutions? Au niveau local (en construction) … François de Siebenthal, ancien banquier Suissenous parle des dérives! François de Siebenthal, dont le …

Solutions à la Faim dans le Monde En Suisse, nous donnons des …

https://plus.google.com/117421548238726599207/posts/Rympkjf5dEt


3 oct. 2016 – Solutions à la Faim dans le Monde En Suisse, nous donnons des aides directes à nos paysans qui sont des sortes de rabais compensés ou escomptes …

François de Siebenthal: Solution suisse en Irak ?

https://plus.google.com/117421548238726599207/posts/EfTuR1pckmf


20 juil. 2016 – François de SiebenthalSolution suisse en Irak ?

INITIATIVE MONNAIE PLEINE SUISSE: Dossier de presse –

www.initiative-monnaie-pleine.ch/dossier-de-presse/


31 oct. 2015 – L’Initiative Monnaie Pleine offre une solution simple pour un système … Pour cette raison, le peuple suisse adécidé en 1891, par un vote populaire …. Rede von François de Siebenthal, Économiste HEC Lausanne et lic. és sc.

Banques voleuses et rigueur ?

Et presque tout le monde continue de l’alimenter…

On tue les poules aux oeufs d’or, sic.
Comment faire ? Solutions !

Projet de loi d’application de monnaie-pleine

Bernard Maris, assassiné !

Initiative monnaie pleine, questions fréquentes. FAQ.


Remarques et améliorations à siebenthal at gmail . com ou ++ 41 21 652 54 83 merci

Monnaie pleine, Vollgeld, positive money.

Aux USA «…le projet de loi Goldsborough présenté alors, avec l’approbation du Comité sur les Banques de la Chambre … pratiquement un support unanime. Ce projet de loi fut débattu deux jours à la Chambre, un très simple projet de loi, établissant la politique des Etats-Unis de rétablir et de maintenir la valeur de la monnaie, et ordonnant au Secrétaire du Trésor, aux officiers de la Commission de la Réserve Fédérale et aux Banques de la Réserve Fédérale, de rendre cette politique effective. C’était tout, mais suffisant, et le bill passa, non par un vote partisan: 117 députés républicains votèrent en faveur de ce projet de loi (qui avait été présenté par un député démocrate), et le bill passa par 289 voix contre 60, et de ces 60 députés, seulement 12, par la volonté du peuple, sont encore au Congrès. ( voir la suite de l’histoire tout en bas de cette page ).
Toutes les monnaies deviennent de la monnaie de singe par dilution à chaque “création” ex nihilo.

Toutes les monnaies deviennent de la monnaie de singe, diluées par la création monétaire ex nihilo, du néant, des abus qui détruisent les économies. 


On tue les poules aux oeufs d’or, sic.

Grâce à monnaie pleine, on peut maintenant faire un projet de loi et y intégrer tout ce qu’on veut, y compris les détails du RBI et lutter contre les dérivés, çà vaut la peine d’y travailler immédiatement, dans les jours qui viennent …


Discutons urgemment avec les parlementaires qui discutent maintenant de politiques de rigueur stupides …


Le jeu des banquiers, surtout sur les dettes publiques, est de ne faire payer que les intérêts et de garder la rente sur le principal. Pour les PME, ils analysent les bilans et augmentent les taux pour de pseudo raisons de conjoncture, sic… ou coupent brutalement les lignes de crédit et leurs copains-requins ramassent la mise et le marché, licencient et robotisent…

http://desiebenthal.blogspot.ch/2013/06/m3-nest-plus-publie-par-la-fed.html

L’ARGENT QUI NOURRIT

DANS LE PÈLERIN : 
de M. Aymeric Jung

Managing Partner chez Quadia Impact Finance 


L’ARGENT QUI NOURRIT

Et si l’Etat nous récompensait tous au lieu de nous taxer?

En dépit d’un mois de novembre lourd et anxiogène, riche en commentaires et interprétations mais pauvre en solutions, je vais éviter d’évoquer les raisons économiques, sociales et climatiques de la situation de terreur actuelle. J’aimerais vous parler d’une actualité différente avec des propositions de solutions que chacun d’entre nous pourrait appliquer.

Nos gouvernements ont enfin pris conscience de la hausse des dépenses de santé provoquée par l’obésité, la malbouffe et la pollution. Comment peuvent-ils alors influencer ou changer le comportement des acteurs économiques? Assez courant pour un Etat, le recours à la taxe. Mais une taxe pour quel surcoût et pour financer quoi exactement?

J’ai déjà parlé ici du problème du plastic 1. Alors un surcoût de quelques centimes 2, comme c’est le cas en GB, sur les sacs apporte-t-il une solution? Pour le carburant, la France a décidé une hausse des taxes 3, mais la chute du pétrole rend ces mesures sans effet. Je vous rappelle aussi l’histoire des portiques pour la taxe poids lourds 4 qui a tourné au grotesque. En Suisse, la discussion pour la taxation de la spéculation sur les denrées alimentaires 5 semble montrer qu’on ne fait que déplacer le problème 6. J’ai donc l’impression qu’une taxe trop faible est sans effet et qu’une taxe importante déclenche tout un ensemble d’oppositions insurmontables, pour un pouvoir politique concentré sur les sondages et les prochaines élections.

A signaler cependant, car cela va au-delà de la simple taxe, l’initiative du célèbre cuisinier Jamie Oliver en GB « Jamie’s Sugar Manifesto»7. Il propose l’introduction d’une taxe de 20% sur toutes les boissons à sucres rajoutés, l’interdiction de publicités pour la «malbouffe» avant 21h, un étiquetage obligatoire sur les quantités de sucre, et une législation contraignante en matière de santé publique. Cette campagne a fait beaucoup de bruit, et David Cameron est sous pression. Ses ministres ont récemment conclu un rapport qui soutient l’instauration d’une taxe entre 10 et 20% dans le but de réduire l’important taux d’obésité dans le pays, un problème qui coûterait plus de £5 milliards chaque année au régime de santé. En exemple, le Mexique qui a instauré une taxe de 10% avec comme résultat une diminution des achats de sodas 8 de 12% sur 1 an.

Mais nous ne connaissons pas encore les effets secondaires de cette taxe dissuasive. Est ce que les consommateurs se tournent vers des produits plus qualitatifs ou alors vont-il rechercher des marques moins chères? Faudrait-il mieux taxer en amont de la chaine de production ou en aval? Quelles seront les réactions des industriels? Le pouvoir du «Big Soda» (terme donné à l’industrie des boissons gazeuses) est tellement important – spécialement en marketing et en relations publiques, que l’industrie arrive à protéger ses ventes aux dépens de la santé publique.

Selon moi, plus important que la taxe ou son montant, c’est bien de montrer qu’un comportement économique individuel peut mener à des impacts négatifs ou positifs globaux. C’est mettre dans le débat public des enjeux long terme et éduquer la population sur un changement de consommation, hier souhaitable, aujourd’hui indispensable.

Au lieu de faire payer selon le principe pollueur payeur, je pense que nous avons dorénavant les outils financiers pour au contraire récompenser les comportements vertueux. A partir du moment où l’Etat peut mesurer l’impact de la malbouffe, de la pollution, des produits phytosanitaires, du trafic automobile, ne pourrait-on pas combiner les social bonds 9 (obligations qui permettent à l’investisseur de recevoir un rendement dépendant des économies réalisées par l’Etat grâce au succès du projet, comme dans le cas de la réinsertion de prisonniers)avec un système de récompenses. Certes il ne faudra pas commettre les mêmes erreurs qu’avec les certificats Carbone et éviter un comportement d’arbitrage ou de chantage de la part des grosses industries.

Récompenser des consommateurs, entrepreneurs et investisseurs qui œuvrent à diminuer les externalités environnementales et sociales négatives me semble constructif. Ce n’est pas LA solution mais une solution complémentaire à côté des aides existantes. La récompense n’est elle pas plus motivante et gratifiante que la punition?

Imaginez alors qu’une entreprise reçoive un crédit quand elle vend une boisson saine ou qu’un consommateur soit récompensé pour ne pas être seul en voiture?  Cela changera les “règles” du libre marché, non?

«Autant les optimistes que les pessimistes contribuent à la société, l’optimiste invente l’avion, le pessimiste les parachutes» GB.Shaw

Le paradoxe est que justement «le sucre et le gras 10 activent les circuits cérébraux de la récompense.

Texte écrit avec et sur une idée de Margaux Lunt.

23 Décembre 2015

Quantitative easing vs. Revenu de base inconditionnel

ou croire au père Noël

Décembre 2015, au lieu de faire un bilan de l’année 2015, et comme c’est aussi Noël, contentons-nous de voir ce qui pourrait s’apparenter à des cadeaux. La COP21, Super Mario, Uber et le Revenu de Base Inconditionnel. C’est dans le même ordre de l’optimisme, de la puissance financière, de la flexibilité et enfin l’Utopie pour tous.

La COP21 est un succès historique. Un accord a été trouvé grâce à une conférence bien préparée. Quel beau cadeau de Noël que d’être rassuré! Mais cela ressemble quand même plus à de la diplomatie qu’à de l’action concrète, chiffrée, avec des espèces sonnantes et trébuchantes.

Le Quantitative Easing, lui, chiffre, mais ni ne sonne ou ne fait trébucher les marchés financiers. Présenté comme moyen de relance de l’économie, il doit se concrétiser par de l’inflation. Pourtant pas vraiment un cadeau pour les acteurs économiques passifs que sont la majorité des salariés. Pas vraiment non plus une réussite aux Etats-Unis. Plutôt un constat d’inefficacité en Europe lors de la dernière intervention de Mario Draghi. Le programme, lancé en mars dernier, sera prolongé jusqu’en 2017, pour au moins 1500 milliards.

2015 a mis en avant l’Uberisation de l’économie. Danger réel pour l’équilibre de nos systèmes sociaux de redistribution ou opportunité de donner de l’autonomie à un autre type de travail? Le journal l’Expansion (no 809; «la fin du salariat») souligne qu’une baisse des effectifs du secteur hôtelier ou des transports, au profit de plateformes Internet, remettrait en cause le financement des retraites des anciens salariés. Ah bon? Ce n’est pas déjà en quasi faillite comme système?

Je pense que vous avez compris où je voulais en venir. Tout ça pour ça? Et oui, comment passer à l’action pour apporter des solutions, là où la politique se heurte à des élections sans lendemain.En Grèce, voter n’a servi à rien comme le montre le dernier livre de Y. Varoufakis (édition Les Liens qui Libèrent).

En France, on vote désormais contre un parti au lieu de soutenir un programme. Mettons alors en place ensemble des initiatives «Bottom-Up» au lieu d’attendre une politique décidée d’en haut «Top Down».

Osons (N. Hulot) plus de coopération au lieu de la compétition,

plus d’intelligence collective au lieu du consumérisme, plus de sagesse au lieu de la vitesse (les mouvements Slow, dont Slow Money bien sûr).

Osons, comme en Suisse, les initiatives populaires sur le Revenu de Base Inconditionnel (RBI): «somme d’argent suffisante pour vivre, donnée à chaque personne, chaque mois sans conditions ni contrepartie».

Pourquoi? Parce que, d’un point de vue économique, tout revenu issu d’une activité complémentaire viendra s’ajouter au RBI. Il ne supprime pas l’envie de travailler mais permet un filet de sécurité lors d’une période d’activité moindre. Il est accordé à tous sans distinction. Il redonne de la dignité à une époque où souvent avoir un emploi ne suffit plus. Ce n’est pas de l’assistanat mais un droit.

Pourquoi? Parce que, d’un point de vue politique, c’est une mesure de droite comme de gauche, terriblement socialiste et affreusement libérale à la fois. Un minimum pour tous, c’est social et égalitaire. Une fois ce minimum accordé, alors que demander de plus? Chacun selon sa propre volonté et capacité. Flexibilité, autonomie, liberté d’accepter ou non différentes conditions de travail. Nul besoin de demander à l’entreprise une addition de cotisations supplémentaires.

Comment ? En imprimant de la monnaie, non? Le Quantitative Easing de la BCE, c’est 3000€ par habitant. Mieux que le père Noël.

Plus sérieusement, cela représenterait une prime de 175 euros par mois par Européen. Ajoutons les sommes des aides sociales qui ne sont plus versées, et nous pouvons compléter le RBI. Cependant des difficultés, soulevées par le refus du conseil fédéral, sur sa mise en place demeurent comme une hausse de la fiscalité probable, la diminution du volume de travail, la nécessité pour certains de prestations sociales supérieures au RBI. Le Guardian en relève d’autres telles que le coût du logement selon les zones qui devrait être pris en compte et la rationalité long terme des agents économiques. Le débat est ouvert avec les réponses de G.Morgan.

Alors, bien plus efficace selon moi, le RBI en monnaie complémentaire.

Il aurait l’avantage de bénéficier à l’économie locale tout en assurant les services et la nourriture de base.

L’impact positif de ces monnaies pour la population n’est plus à démontrer.

Témoignages éloquents avec Made in Local, Balle, le film Demain de C.Dion/M.Laurent, l’économiste M. Schuman… A une époque, les congés payés ou la sécurité sociale étaient aussi une Utopie. En effet,

“Pour la plupart d’entre nous, le plus grand danger n’est pas d’avoir un but trop élevé et de ne pas l’atteindre, mais au contraire d’en avoir un trop peu ambitieux et de l’atteindre.” Michel-Ange

La portée pédagogique est aussi au cœur du projet de Thierry Desforges: www.monpotager.com offre aux citadins, sur abonnement, la possibilité de planter virtuellement une parcelle avec des fruits et des légumes et de les voir grandir jusqu’à la récolte.

Le consommateur pourra ensuite soit se faire livrer toute la récolte,

soit la troquer (tout ou partie) contre d’autres fruits et légumes du site

via une monnaie alternative logiquement appelée “patate”. “Il y a une méconnaissance du métier d’agriculteur auprès du grand public” estime Thierry Desforges qui croit dans l’aspect ludique de monpotager.com. Autant d’initiatives mises à l’honneur au Salon de l’agriculture. Signe que malgré la crise, le monde agricole innove.

Quelle nouvelle alliance pour motiver les jeunes agriculteurs?

écrit avec et sur une idée de Inès Burrus.

Comment produire de la nourriture et surtout grâce à qui la planète va-t-elle nous nourrir ? En Suisse les initiatives populaires (pour la sécurité alimentaire, pour des aliments équitables) montrent que cette question nous concerne tous. Les ressources naturelles s’épuisent et les agriculteurs vieillissent. Ils se sentent abandonnés. Leur colère s’est exprimée très clairement en France au salon de l’agriculture.

Il y a dans le monde autour de 570 millions de fermes. Seulement 30 millions d’exploitations sont mécanisées et plus de 500 millions utilisent des parcelles de moins de 2 hectares (source FAO).

Les petits producteurs n’ont aucun rôle dans le mécanisme de fixation des prix d’achat, ni de pouvoir de négociation, et vendent régulièrement à perte.

Par ailleurs produire bien et bon n’est pas toujours viable face à ceux qui produisent beaucoup, souvent avec une mauvaise qualité et des externalités environnementales, sociales et sanitaires négatives.

Les petits agriculteurs luttent pour leur survie, leur nombre chute et la relève est difficile.

Est ce que l’agriculture mondiale doit suivre l’évolution occidentale, c’est à dire depuis la seconde guerre mondiale un modèle quantitatif ? Ce n’est pas mon opinion, d’autant plus que les priorités changent. Une grande partie de la nourriture est gaspillée, l’autre provoque obésité et maladies. Il faut rapidement établir une nouvelle alliance sur la chaine de valeur alimentaire, privilégiant la qualité et la logistique (article de MD.Choukroun).

Egalement indispensable, un modèle économique profitable pour attirer des “néo-ruraux” dans les pays développés et pour maintenir les agriculteurs en activité dans les pays émergents. Je m’inspire donc du texte de O.de Schutter en 2010, alors rapporteur spécial des Nations Unis, expliquant que l’avenir agricole doit s’appuyer sur l’agroécologie familiale.

Cela concerne 5 millions de familles brésiliennes produisant 70% des aliments consommés au niveau national. Ainsi, Alan Bojanic, représentant de la FAO, affirme qu’une « complémentarité entre une agriculture exportatrice et une agriculture destinée au marché national est clef ».

Et si on donnait la parole aux générations futures ?

J’aimerais évoquer ici une étude de cas menée par I.Burrus au Brésil dans le cadre de son projet doctoral. Sur le terrain à l’école d’agroécologie fondée par Abdalaziz de Moura, qui a littéralement transformé l’éducation rurale avec la création de la Proposition Educative d’Appui au Développement Durable et la fondation du Servicio de Tecnologia Alternativa (Serta), elle relève l’importance de maintenir l’attrait de la jeunesse pour l’agriculture familiale et de  comprendre  ses valeurs et ses aspirations. Les témoignages recueillis montrent la volonté des étudiants de diffuser les connaissances acquises au Serta en expliquant aux agriculteurs qu’ils peuvent cohabiter avec la nature et produire sans la détruire, sans exploiter la terre jusqu’à son épuisement. Il est question aussi de mettre en garde la jeunesse qui serait tentée de quitter la zone rurale pour la ville.

En complément, Inès mentionne qu’il semblerait qu’un conflit de valeurs ait déjà éclaté entre deux générations. Maximiser ses revenus à n’importe quel prix n’est plus la priorité de la jeunesse rurale. Les producteurs d’aujourd’hui et de demain aspirent avant tout à une vie saine et heureuse, en adéquation avec la nature. Il est donc essentiel que le secteur agricole s’adapte non seulement aux besoins des consommateurs mais aussi au changement de mentalité des producteurs.

La question des solutions financières pour répondre à ce nouveau paradigme demeure. La Microfinance n’apparaît pas être un moyen suffisant. En effet afin que l’agriculture familiale devienne une activité attractive, il est nécessaire de rendre les formations accessibles et de développer des technologies adaptées.

L’Impact Investing, en soutenant un entrepreneuriat valorisant la qualité environnementale, sociale et nutritionnelle, doit, elle aussi ,y contribuer. Ainsi nous éviterons que la biodiversité, les semences anciennes et la connaissance agricole ne terminent dans une boite comme l’Arche d’Alliance .

En effet,”le succès ne consiste pas à ne jamais faire d’erreurs, mais à ne jamais faire la même deux fois” GB Shaw.

1 Septembre 2016

La quintessence de l’économie: la croissance ou le vivant?

Un peu de spiritualité dans cette période estivale à défaut de motivation politique. En effet les perspectives présidentielles de ces prochains mois aux USA ou en France m’attristent. L’actualité sécuritaire et identitaire me désespère. Où retrouver sa raison d’être ? Comment sublimer notre action ? Difficilement dans la religion !

Par exemple avec un cinquième élément ?

L’Air, l’Eau, le Feu et la Terre sont les 4 éléments. Quintessence signifie la cinquième essence ; c’est celle qui assurerait la cohésion des quatre autres.

Que choisir alors,

la Croissance ou le Vivant ?

La Croissance : notre modèle économique repose sur la croissance et recherche la croissance. Elle serait l’unique solution. De la croissance, encore de la croissance et toujours de la croissance pour assurer le plein emploi et la richesse économique pour tous. Croissance que mesure le sacro saint PIB. Une croissance possible si et seulement si on reste compétitif au niveau mondial ?

Déjà remis en cause par Robert Kennedy en 1968 « le PIB mesure tout sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue », le PIB n’est pas la solution.

Même pas une partie de la solution puisque nous vivons dans un monde aux ressources limitées que nous sommes en train d’épuiser.

Le Vivant : sans air un homme ne peut survire au delà de quelques minutes. Sans eau, seulement quelques jours. Sans nourriture 40 jours. Et le feu? et la Terre ?

Et si nous prenions acte de mettre le vivant et notre connexion au vivant comme priorité de notre développement ?

Les arbres communiquent entre eux pour faire de la forêt un écosystème connecté très résilient. La Biodynamie connecte le sol et les planètes afin de démultiplier la photosynthèse.

Maintenant que nous sommes tous connectés, ne serait-il pas temps de se préoccuper un peu plus des biens communs?

La vieille promesse de la mondialisation selon laquelle beaucoup de biens matériels à bas prix rendraient l’humain heureux perd tous les jours de plus en plus de ses adeptes.

Pour croire au changement ne faudrait-il pas déjà changer nos croyances ?

Une croissance continue dans un monde clos n’est pas possible. Ni un pétrole à bas prix, ni une monnaie massivement injectée, ni le progrès technologique ne nous permettront de survivre si nous ne prenons pas soin de nos ressources naturelles. Selon D.Bourg « l’humanité va subir l’effet de la réaction de la période Anthropocène sur son organisation » ; c’est à dire « Quand on agit en masse alors le système réagit massivement ».

Chaque siècle a des enjeux majeurs à régler. Chaque génération agit ou subit les conséquences de ces enjeux. Alors quand l’individualisme devient la règle et le bien commun l’exception, il est temps de réagir, et ce n’est que par le collectif que les solutions peuvent être trouvées. A chacun d’apporter son expertise complémentaire, pas besoin d’avoir une méthodologie unique, mais

décidons ensemble de la direction. J’ai l’impression que la Planète nous dit : “bon ca suffit maintenant, vous vous êtes bien amusés, alors on se calme et on range tout ca”.

Calmer, ranger,…faire une pause. Les écritures religieuses comme la nature mettent en avant la pause régénératrice. C’est le jeûne, la méditation, la prière, la jachère ou l’hibernation. Cesse-t-on de vivre quand on jeûne ? N’éprouvons nous pas au contraire d’autres plaisirs et de nouvelles sensations ? La science commence à découvrir ce que le bon sens savait déjà des capacités thérapeutiques du jeûne (même sur le cancer) ou de la méditation.

L’Initiative Populaire pour l’économie verte: une chance pour la Suisse d’avoir une direction politique claire afin de mettre en place de l’innovation économique utile aujourd’hui et indispensable demain.

Justement notre économie est malade et nous fais souffrir. On est pauvre aujourd’hui avec un travail, on est précaire avec un diplôme, on est seul dans une ville surpeuplée. L’Etat providence est en panne. Là où les gouvernements ont été capables de s’écarter de leur règle budgétaire pour sauver des banques, ils ne pourraient pas le faire pour préserver la cohésion sociale et les ressources naturelles ? L’économie n’est pas une science exacte, et y remettre du bon sens ne peut pas faire de mal. Croire et croître n’ont pas la même étymologie ; connaissance et croissance peuvent bien sûr être dissociées. Une croissance cadrée avec des objectifs environnementaux nous donnera plus de résilience dans un monde incertain.

Cela me laisse aussi espérer que notre modèle privilégiera la sagesse de l’Agora Grecque plutôt que “du pain et des jeux” du Cirque Romain.

23 Février 2016

Les marchés financiers: chronique d’une mort annoncée!

Une première alerte cet été, relayée en ce début d’année. Une énième crise des marchés financiers se profilerait. L’économie Chinoise faiblit alors qu’elle menait la croissance mondiale. Les liquidités injectées par les banques centrales ne se répercutent pas sur l’économie réelle et ne feraient que créer des bulles spéculatives. Voilà ce qu’on entend en boucle puisque la baisse des marchés actions a atteint mi-février 23% en Chine, 11% aux Etats-Unis et 15% en Europe.

Honnêtement peut-on encore prétendre y comprendre quelque chose? Tout le monde trouve une explication à posteriori, mais en 10 jours, on passe d’une justification de la bonne santé du marché des actions à une fine analyse de leur baisse.

Au moins l’ex banquier de Credit Suisse qui a fait perdre des millions à ses clients Russes a reconnu qu’il n’y comprenait rien.

Par définition, les marchés de capitaux permettent la rencontre entre les agents économiques ayant un excédent de capitaux et ceux ayant des besoins de financement.

Pratiquement, vous avez tous entendu dire que «les marchés» n’existaient pas, mais que les marchés, «c’est nous», c’est-à-dire des ménages qui achètent aux entreprises des actions.

Sauf qu’avec la complexité désormais atteinte de ce système, ce sont des fonds, des institutions et des banques, gérant l’épargne des ménages, qui achètent et vendent des actions.

L’effet de levier est considérable et les volumes toujours plus excessifs. La capitalisation boursière a doublé de 2003 à 2013 pour dépasser 60 trillions. Avec Apple, plus grosse capitalisation mondiale, on a  pu voir une variation quotidienne équivalente à 1 an d’impôt sur le revenu en France (l’email à $ 70md).

Ces «marchés» selon P. Viveret alternent en un temps très court l’euphorie et la panique. C’est invivable.

Pire, selon D. Dron, les marchés regroupent des acteurs homogènes, qui réagissent aux mêmes signaux et qui recherchent les mêmes ressources. C’est intenable.

En effet son analyse des Ecosystèmes naturels montre que le système financier ne présente pas les principes «structurels» essentiels de la résilience que sont

la régulation interne (autocorrection comme le cycle prédateur-proie permettant le maintien des espèces dans des limites physiques soutenables),

la compartimentation (des espèces connectées mais pas de façon homogène pour éviter la contagion),

la biodiversité des acteurs

et enfin le bouclage des cycles (les déchets des uns servent de ressources aux autres).

Cela explique la vulnérabilité des marchés et des crises successives de plus en plus rapprochées. D. Dron est aussi à l’origine d’un rapport sur le financement de la transition écologique. Elle y souligne entre autre, l’importance du développement d’analyses d’impact pour une «meilleure lisibilité de la contribution des investissements au financement de la transition écologique».

Mais est-ce suffisant

pour guider l’épargne vers le financement de solutions à long terme

et éviter une spéculation à court terme?

Ne pourrait-on pas relier ses deux analyses?

Financer la transition écologique ne passe-t-il pas d’abord par définir une transition financière?

Le monde s’oriente vers moins de croissance, donc est-ce encore raisonnable d’acheter des actions avec comme objectif principal de les revendre rapidement sur anticipation qu’une autre contrepartie payera un prix plus élevé? Le prix est bien éloigné de la valeur créée par la société et la contrepartie acheteuse se résume souvent à un ordinateur opérant selon un algorithme différent de celui de la contrepartie vendeuse.

Les marchés financent-ils l’économie dont on a besoin? Je n’ai pas toutes les réponses mais je ne crois pas que la liquidité d’un investissement ou le fait d’être côté en bourse, soient un gage de sécurité.

Selon moi, les marchés financiers détournent désormais une épargne long terme en l’exposant à un risque systémique.

D’un point de vue pratique,

pourquoi ne pas rendre les échanges à court terme inutiles

et recréer ainsi une véritable relation de partenariat entre investisseurs et entreprises,sans que celle-ci ne se termine par une revente trop facile? Notre économie se porterait-elle plus mal avec des valorisations uniquement trimestrielles ou de la dette indexée (EDI) ? L’investissement y serait plus durablement au service de l’entreprise, elle même au service de l‘humain.

En effet, toujours selon D. Dron, un  système financier ne peut pas subsister sans «le monde physique et biologique qui autorise l’existence des sociétés: sans la nature et ses ressources, pas d’humain et pas d’activité économique».

Le secteur financier est donc le «sous-système le plus restreint et objectivement le plus dépendant des autres». Peut-on risquer qu’une nouvelle crise financière déclenche une révolution alors que techniquement et socialement plus de progrès humain est possible?


“Le progrès ce n’est rien d’autre que la révolution faite à l’amiable” 

Victor Hugo.

Europe: … Lodges of Cardsharpers




SALVE EUROPA !

Dear Europeans, Strasbourg, November 11, 2016
Our judiciary system is irredeemably degenerated. It is an obsolete soviet model, where first instance procedural truths are corroborated by the superior instances up to the European Court of Human Rights (ECHR) by copy/paste without carrying out the slightest plausibility test. One apparatchik is controlling the other one. Nothing useful can be the result. 
Of the 60 to 70‘000 complaints, which arrive per year in Strasbourg, 90 – 98 % are turned down with a text module of half a page. The complaints are not even read. Afterwards, they are destroyed. This is falsification of History. 
The case of Switzerland: Our Minister of Foreign Affairs Didier BURKHALTER congratulated himself for the 40th anniversary of the Swiss Confederation having joined the Eurpean Convention of Human Rights, that Strasbourg had accepted just 1.6 % of all complaints coming from Switzerland during that period (Report of the Federal Council of November 19, 2014). This shall mean: We do have the almost perfect Constitutional State. The whole world does believe it. 
In the tale of H.C. Andersen «The Emperor’s new cloths» a child was suddenly shouting: «But the Emperor is naket !»
It is anyway irrealistic to believe that 98,4 % of the Swiss filing complaints in Strasbourg were all together querulous, not able to distinguish Good from Evil. The benders of the Law and twisters of the truth in black Judge’s robes are kidding whole Europe, not only us Swiss. In our country, the arbitrariness of the authorities is catching 1 out of 20 inhabitants during a lifetime, according to cautious estimations. The great majority of my fellow citizens are on the other side spoiled by an unprecedent welfare, and are not really curious about tragic destinies of some of their fellow dwellers. Meanwhile, our hidden Oligarchs are entertaining the corruption in their favor. 
Comparatively, the judiciary banditism is having yet a completly other dimension in the former communist coutries, such as Croatia, Montenegro etc. Strasbourg is backing blindly as well that Judge rabble. 
The European Court of Human Rights (ECHR) destroys the European civilization !
The European Judges have ambushed themselves with their illegal and unmotivated decisions. Their court is the greatest injustice factory worldwide: If its victims of the last ¼ of a century – the owners of those half a page text modules – will overcome the censorship of the Mass Media, we will address a potential of 1 Million persons who where cheated of their right. If only a part of them will find together, we will be far more numerous than those lies and deceit Judges, and even adding the some 600 sleepy heads of Members of the Council of Europe, living from the wallets oft he European Tax payers !
Victims of the European Court of Human Rights (ECHR): Contact me ! Let’s abolish the ECHR !
Save Europe ! Salve Europa !

SALVE EUROPA !
Appeal for donations
SALVE EUROPA ! is an association of judiciary victims of Europe. We defend the interests of the consumers of Justice. Our experience is proving the European Court of Human Rights to be a larg scale cardshaper Lodge. The European Judges are served by the European Tax payers lifelong with ongoing generous supply checks. As a counterpart, they are violating permanently article 45 of the European Convention of Human Rights, i.e. their imperative obligation to motivate their decisions. 
Instead of realizing the expected quality check, they are having a lazy life. 
SALVE EUROPA ! has the objective to overcome the censorship endorsed by the European Mass Media in this respect. We want to unit the judiciary victims by communicating with any means of communication, with the aim to replace the actual irredeemably degenerated judiciary system by an efficient model. Let’s abolish the ECHR !
Therefore, we need volunteers and financial assets. You can transfer your contribution to the Swiss Postal Giro Account SALVE EUROPA ! IBAN: CH65 0900 0000 3163 8688 3 and contact us at the following address:

SALVE EUROPA !
c/o Gerhard ULRICH
Avenue de Lonay 17
CH-1110 Morges
0041 21 801 22 88 catharsisgu@gmail.com 
www.worldcorruption.info/ulrich.htm
www.censure.info 
Cordialement Votre Gerhard ULRICH

(c) Volker Hoffmann, Revolutionsstadt Rastatt, info@videologe.de


François de Siebenthal: Science-fiction & solutions

desiebenthal.blogspot.ch/2016/07/science-fictiion-solutions.html?…

Traduire cette page

6 juil. 2016 – Science-fiction & solutions. For us the living, by Robert Heinlein. Science-fiction can …. François de Siebenthal: Confessions of a swiss banker,.

François de Siebenthal: The money masters, by Bill Still

desiebenthal.blogspot.ch/…/the-money-masters-by-bill-still.html?m…

Traduire cette page

9 avr. 2016 – The effect of the Swiss sovereign money initiative is what the majority of … Please, return to Family de Siebenthal, av. …. Swiss solutions.

Europe de tricheurs !






SALVE EUROPA !



Chers Européens, Chers Suisses, Strasbourg, le 11 novembre 2016
Notre système judiciaire actuel est irrémédiablement dégénéré, un modèle soviétique obsolète, où les vérités procédurales de 1ère instance sont reprises par copier/coller par les instances supérieures, jusqu’à la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH), sans le moindre test de plausibilité. Un apparatchik contrôle l’autre. Rien d’intelligent et de sérieux ne peut en ressortir. 
90 à 98 % des 60 à 70‘000 plaintes envoyées chaque année à Strasbourg sont balayées par l’envoi d’un module de texte d’une demi-page. Les recours envoyés à la CEDH ne sont même pas lus. Ensuite, les dossiers sont détruits. Il s’agit de falsification de l‘Histoire.
Cas de la Suisse : Notre Ministre des Affaires étrangères, Didier BURKHALTER, s’est félicité lui-même lors du 40ème anniversaire de l’adhésion de la Suisse à la Convention Européenne des Droits de l’Homme, proclamant que Strasbourg avait tout juste accepté, pendant ces 40 années, 1.6 % des plaintes suisses (Rapport du Conseil Fédéral du 19.11.2014). Cela signifiait: Nous avons un Etat de Droit quasiment parfait. Le monde entier le croit.
Dans le conte de H.C. Andersen «Les habits neufs de l‘empereur» un enfant s’est soudain exclamé: «Mais l’empereur est nu !».
Il est absolument irréel de croire que 98,4 % des Helvètes recourant à Strasbourg seraient tous des quérulents, ne sachant pas différencier le bien du mal. Les robes noires fléchissent la loi et déforment la vérité. Ils se fichent de l’Europe entière et pas seulement des Suisses. Chez nous, l’arbitraire des autorités judiciaires happe une personne sur 20 au cours d’une vie humaine, selon des estimations conservatrices. La grande majorité de mes concitoyens vit d’autre part dans une richesse sans précédent et ne se soucie guère des destins tragiques de quelques contemporains. Nos Oligarques occultes en profitent pour faire prospérer la corruption en leur faveur. 
En comparaison, le banditisme judiciaire atteint des dimensions encore bien plus dramatiques dans certains pays ex-communistes, tels la Croatie, le Monténégro, etc. Strasbourg couvre aussi cette racaille judiciaire. La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) détruit la civilisation européenne !
Les juges européens se sont piégés eux-mêmes avec leurs décisions illicites et non motivées. Leur Cour est la plus grande usine d’injustices de notre planète : Si les victimes du dernier quart de siècle – les destinataires des modules de texte d’une demi-page – surmontent la censure instaurée à ce sujet par les médias, nous nous adresserons à un potentiel d’un million de citoyens ayant été spoliés de leurs droits. Même si l’on ne retrouve qu’une partie de ces victimes, nous serons bien plus nombreux que les 47 juges européens à l’origine des mensonges et de cette tromperie, y inclus les quelques 600 Membres endormis du Conseil de l’Europe, entretenus par les contribuables européens !
Victimes de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) : Contactez-moi ! Abolissons la CEDH !
Sauve l’Europe! SALVE EUROPA !


SALVE EUROPA !
Appel aux dons
SALVE EUROPA ! est une association de victimes judiciaires européennes. Nous défendons les intérêts des consommateurs de la Justice. Notre expérience prouve que la Cour Européenne des Droits de l’Homme est une gigantesque Loge de tricheurs. Les juges européens sont alimentés à vie par les contribuables européens. Ils encaissent mois après mois d’importants salaires. En contrepartie, ils violent en permanence l’article 45 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme, c’est-à-dire leur obligation impérative de motiver leurs décisions. 
Au lieu de réaliser le contrôle de qualité attendu, ils paressent. 
SALVE EUROPA ! vise à surmonter la censure des médias européens à ce sujet. Nous voulons réunir les victimes judiciaires, par tous les moyens de communication à disposition, dans le but de remplacer le système judiciaire actuel irrémédiablement malade par un modèle efficace. Abolissons la CEDH !
Pour le faire, nous avons besoin de volontaires et de moyens financiers. Vous pouvez transférer votre don sur le Compte de Chèque Postal suisse Samizdat IBAN: CH65 0900 0000 3163 8688 3 , et nous contacter à l’adresse suivante:


SALVE EUROPA !
c/o Gerhard ULRICH
Avenue de Lonay 17
CH-1110 Morges
0041 21 801 22 88 catharsisgu@gmail.com 
www.worldcorruption.info/ulrich.htm
www.censure.info 
Cordialement Votre Gerhard ULRICH


(c) Volker Hoffmann, Revolutionsstadt Rastatt, info@videologe.de


Stop aux forfaitures judiciaires : manifestation mardi 29 Novembre 2016 à 18 h près du Ministère de la Justice à Paris (afficher la version d’origine)

Communiqué de Presse Christian Cotten – Thierry Kabile / Politique de Vie
Stop aux forfaitures et corruptions judiciaires :
manifestation publique à Paris mardi 29 Novembre 18 h / 20 h
près du Ministère de la Justice



















Thierry Kabile et moi-même avons déclaré en Préfecture de Police de Paris une Manifestation contre les forfaitures judiciaires, pour toutes les victimes des violences et corruptions judiciaires.
Cette manifestation aura lieu mardi 29 novembre 2016 de 18 h à 20 h à Paris, à deux pas du Ministère de la Justice, angle Rue Danielle Casanova et Rue de la Paix, métro Opéra.
Merci de votre participation la plus active.
Le dossier Éliane Kabile – trafics d’organes et de cadavres, faux en écritures publiques et forfaiture judiciaire depuis quinze ans – est emblématique et exemplaire. Il va nous aider à faire chuter ce système lourdement pathologique d’une justice instrumentalisée par des groupes criminels.
Les récents développements de ce dossier font de lui un dossier politique de premier plan : il devient clair pour des millions de français que les institutions de la République, notamment son système judiciaire, sont utilisées par des bandes délinquantes et criminelles en cols blancs, assurées qu’elles sont d’être protégées par certains magistrats, simplement parce que les auteurs de crimes et délits multiples appartiennent à la grande famille de la fonction publique » ou de ses assimilés.
Depuis des décennies, des centaines, des milliers de dossiers-poubelles s’accumulent dans les tribunaux français, au plus grand mépris des victimes de violences : enfants placés abusivement et familles détruites par des services sociaux juges et parties, femmes violentées et mères emprisonnées qui cherchent à protéger leurs enfants victimes d’inceste et d’agressions sexuelles, entreprises dépouillées par des mandataires véreux et des escrocs de la finance et des banques, avec la plus ardente complicité de certains magistrats, lâchetés multiples, comme l’a dénoncé le Président de la République lui-même, qui permettent par exemple au système des tutelles de détourner allègrement les patrimoines des retraités vieillissants ou aux systèmes hospitaliers et funéraires de vendre des bouts de corps humains morts ou vivants au profit de chiffres d’affaires d’obscurs réseaux.
Sans parler de quelques grands dossiers de trafics financiers internationaux, où l’armée française sert à quelques grands gangsters politiques à aller tuer leurs financiers étrangers avant qu’ils ne parlent, en massacrant avec nos bombes des milliers de leurs concitoyens (financement illégal de campagne électorale par un dirigeant étranger massacré depuis pour le faire taire)…
Sans parler du dossier d’Outreau, dont on a fait un scandale de « catastrophe judiciaire » en manipulant et piétinant les enfants victimes et en protégeant de vrais délinquants, notables consommateurs de chairs fraîches : tous ceux qui connaissent bien ce dossier savent combien la manipulation est honteuse, qui continue à ce jour à faire taire les victimes et à protéger des acquittés qui devraient être en prison mais que certains magistrats ont préféré protéger, tout en vilipendant un des rares magistrats honnêtes de l’affaire, piégé par ses collègues corrompus qui se soumettent aux pressions des gangsters et de leurs complices.
Le tableau du réel des forfaitures de la justice française actuelle est profondément sombre. Certains acteurs et militants estiment à plus de dix mille dossiers ces affaires de violences d’État mises en œuvre par des fonctionnaires qui utilisent leurs illusions de pouvoir pour détruire des vies, jusqu’à ce que mort s’ensuive, et ce au plus grand profit de leurs amis escrocs en cols blancs.
Les institutions judiciaires françaises fonctionnent « en roue libre » sans aucun contrôle démocratique : accepterions-nous une SNCF qui nous ferait prendre quinze trains pour aller de Paris à Marseille, en faisant payer plein tarif à chaque changement et en laissant se faire plusieurs accidents mortels par semaine ?
Alors, pourquoi donc acceptons-nous un système judiciaire, qui, quinze ans après le meurtre en hôpital d’Éliane Kabile, avec une cicatrice au dossier médical introuvable, suivi d’une bouillie de plusieurs cadavres dans un cercueil d’origine inconnue, le tout couronné par plusieurs faux en écritures publiques, dont les signataires sont pourtant connus, pourquoi donc, quinze ans après, des juges félons continuent-ils à condamner Thierry Kabile (18 000 euros d’amendes cumulées à ce jour, sans compter le reste des frais…) ?
Le dossier Éliane Kabile a ceci d’exemplaire que les magistrats, policiers, officiers d’État-Civil, fonctionnaires du service de l’Agent Judiciaire de l’État, médecins, agents des pompes funèbres, tous complices dans cette ignoble affaire sont désormais pris la main dans le sac : personne, au sein de la justice, n’est à ce jour capable de répondre aux questions posées par ce crime odieux de trafic d’organes et de cadavres ni d’expliquer les absurdités et incohérences du dossier, telles que le premier expert judiciaire français en droit funéraire les met en évidence.
Pourtant, il va bien leur falloir répondre.
Ne serions-nous que deux manifestants, nous affirmerons haut et fort devant le Ministère de la Justice nos exigences impératives et non négociables au nom de toutes les victimes des forfaitures et corruptions judiciaires.
Tous ces dossiers ne sont plus désormais des débats judiciaires mais un problème majeur pour l’État de droit et la démocratie auxquels les journalistes indépendants et intègres feraient bien de s’intéresser de près.
Rendez-vous mardi 29 novembre prochain de 18 h à 20 h au carrefour Rue de la Paix-Rue Danielle Casanova, à deux pas de la Place Vendôme et du métro Opéra.
Merci de votre soutien et de votre participation.
Dossier Éliane Kabile sur Politique de Vie.

Invitations 2017
In English

en français:

Avec mes meilleurs salutations
Distinti saluti
Kind regards, yours sincerely

Nouvelle adresse: 23, Av. Edouard Dapples, CH 1006 LAUSANNE. SUISSE

Tél: international ++ 41 21 616 88 88

Mobilisation générale: épargnes, retraites…  volées légalement ! 

http://desiebenthal.blogspot.ch/2015/12/projet-de-loi-dapplication-de-monnaie.html

http://desiebenthal.blogspot.ch/2015/12/swiss-positive-money-social-credit.html

Thème pour l’année 2016: Donner à chacun ce qui lui est dû par un dividende social à tous!
à faire circuler largement, merci, le monde est déjà meilleur grâce à ce simple geste de solidarité.


François de Siebenthal: RFID, Les recours à Strasbourg.

desiebenthal.blogspot.com/2010/06/rfid-les-recours-strasbourg.html

9 juin 2010 – RFID, Les recours à Strasbourg. … von Siebenthal ….. Fraudes, manœuvres déloyales dans le travail, les affaires, le commerce, les contrats…

François de Siebenthal: Fraudes démocratiques RFID, justice inique …

desiebenthal.blogspot.com/2009/12/fraudes-democratiques-rfid-justice.html

11 déc. 2009 – Nous avons besoin d’aide pour tous ces frais et pour aller à Strasbourg. Nous vous prions de bien vouloir nous aider en versant ce que vous …

François de Siebenthal: Pédophilie au plus haut niveau en Suisse: La …

desiebenthal.blogspot.ch/2008/09/pdophilie-au-plus-haut-niveau-en-suisse.html

11 sept. 2008 – Juridiquement parlant (Plaintes déposées contre la SSR et RSR + Strasbourg) …… Fraudes, manœuvres déloyales dans le travail, les affaires, ..



Monnaies: les solutions suisses


Le franc suisse et la démocratie directe

Économie Suisse

Dans la première partie l’auteur présente la façon dont le système monétaire s’est développé en Suisse au temps de l’étalon-or classique et comment les citoyens, au moyen de nombreuses votations populaires (référendums), lui ont tracé la voie et posé des limites, allant souvent à l’encontre du gouvernement et du Parlement. Les derniers vestiges de ce système monétaire, dans lequel le rachat des billets de banque contre l’or était opéré de façon centralisée, se sont partout désagrégés. Un nouvel ordre monétaire s’annonçait, et en Suisse les citoyens durent à nouveau déterminer les limites de ces questions primordiales.

Qu’arrive t-il à notre argent? (1)

Par Werner Wüthrich, docteur en sciences économiques
Il se passe à l’heure actuelle quelque chose d’étrange dans le monde de la finance. Le taux d’intérêt de la plupart des banques centrales descend vers le zéro. Il arrive même que des taux d’intérêts soient négatifs. Les grandes banques centrales financent plus ou moins ouvertement l‘Etat. La BCE, par exemple, se déclare prête à racheter en grande quantité n’importe quelles obligations aux Etats financièrement en difficulté dans la zone Euro en faisant – si besoin est – tourner la planche à billets ou plutôt son équivalent électronique. «What ever it takes» (quoiqu’il en coûte). C’est avec ces mots qu’en 2012 Mario Draghi a annoncé qu’il voulait sauver l’euro à tout prix. Les dettes – ainsi que les problèmes politiques qu’elles entrainent – sont masquées par un déluge d’argent et on met tout simplement de côté les contrats qui interdisent à la BCE un financement du secteur public.
Avec quelques clics de souris, la Banque nationale suisse (BNS) met de nouveaux francs suisses en circulation – à partir du néant – et en quantités telles, que la population suisse aurait dû travailler une année entière pour produire la même masse monétaire en temps normal. La rentabilité des Bons du Trésor devient négative, c’est-à-dire que celui qui prête de l’argent à l’Etat doit payer pour le faire. On parle même d’«hélicoptère monétaire» (Milton Friedman): en effet, c’est comme si l’on jetait des billets de banque d’un hélicoptère, ou plutôt comme si les banques centrales devaient approvisionner en monnaie la population et le gouvernement, directement et gratuitement, pour relancer la conjoncture. – des «bizarreries» de plus en plus inquiétantes.
Certains objecteront qu’il y a là quelque chose qui ne va plus. – Qu’arrive t’il à notre argent? «Horizons et débats» examinera cette question en trois articles. Dans la première contribution, il est question de l’étalon-or classique, la deuxième traitera du système monétaire de Bretton Woods et la troisième, sous-titrée «Politique monétaire sans frontières», analysera les événements actuels – toujours en relation avec la démocratie directe.
Pour comprendre les questions actuelles en suspens, il faut absolument tenir compte de l’histoire du franc suisse qui a entrainé, dès le début, de nombreux référendums. – L’agriculture et l’argent sont les domaines dans lesquels il y a eu le plus souvent des votations populaires en Suisse, car l’alimentation et l’argent sont des sujets qui touchent les gens de près.

L’époque précédant la création de la Banque nationale suisse – avec de nombreuses votations populaires

Après la fondation de l’Etat fédéral en 1848, le système monétaire a fonctionné en Suisse pendant plus de cinquante ans sans banque nationale, fondée seulement en 1906. L’une des premières tâches du Parlement fraichement élu fut alors la création d’une monnaie – le franc suisse – comme moyen de paiement unitaire calqué notamment sur le modèle français d’une pièce de monnaie contenant 4,5 grammes d’argent. La Confédération obtint le monopole de frapper les pièces de monnaie, créant pour ce faire l’atelier monétaire helvétique. De plus en plus de banques avaient l’habitude d’émettre leurs propres billets de banque qui fonctionnaient en lieu et place des pièces d’argent, et plus tard des pièces d’or, sans avoir toutefois un statut légal en tant que moyens de paiement. En conséquence, le système monétaire telles que nous le connaissons aujourd’hui s’est constitué progressivement.
En 1872, eut lieu le premier scrutin marquant, lorsque fut votée la Constitution sous sa forme entièrement révisée. L’article 38 en était un des points principaux: «La Confédération est autorisée, par voie législative, à instituer la réglementation générale sur l’émission et l’encaissement des billets de banque.» Le peuple se prononça clairement contre. Pour quelle raison? Une grande majorité plaidait en faveur d’un système fédéraliste: les différentes banques cantonales ainsi que les banques commerciales privées devraient donc continuer à l’avenir d’émettre leurs propres billets de banque sur base d’une couverture-or, des billets certes différents dans leur apparence – mais cependant tous basés sur une même valeur.
Le billet de 20 francs suisses correspondait au Gold-Vreneli (ou Vreneli en or) dont 56 millions de pièces étaient alors en circulation. On pouvait donc le changer très facilement. Il existait également une pièce d’or correspondant au billet de dix francs et une autre, au billet de cent francs. Le billet de cinq francs, lui, trouvait son équivalent dans la pièce de cent-sous, désignant la pièce de cinq francs en argent.
Dans ce système monétaire, la règle de base faisait que les billets de banque étaient tout juste un ersatz des pièces d’or et pas un moyen de paiement ayant cours légalement. Ainsi, le citoyen restait libre d’accepter ou non le billet émis par une banque en particulier. Le grand avantage en était que les citoyens tenaient ces banques – qui, au fil des ans, avaient atteint le nombre de 51 – à l’œil et les surveillaient. Il est clair que les banques évitaient ainsi les spéculations, et mettaient au premier plan les besoins de leurs clients, ou plutôt ceux des citoyens. Au cas où une banque aurait eu une politique commerciale douteuse, les citoyens auraient pu refuser la monnaie-papier qu’elle émettait (ce qui, pour cette banque, aurait signifié la fin).
Ce système était à tel point important pour les citoyens que la Constitution fédérale de 1874 refusa catégoriquement à la Confédération l’autorisation de former un monopole pour l’émission de billets de banque ainsi que de confirmer leur utilisation comme moyens de paiement légaux. Ce même système fonctionnait parfaitement sans banque nationale. Deux votations, en 1876 et en 1880, en apportèrent la confirmation. Jusqu’à la fondation de la Banque nationale suisse en 1906, il n’arriva pas une seule fois que les billets de banque émis par une banque privée ne soient pas acceptés à titre de moyen de paiement.
Il ne faut cependant pas imaginer que dans ce système monétaire toutes les factures importantes étaient réglées au moyen de pièces d’or ou de billets de banque. Il n’existait pas de si grandes quantités d’or en circulation et cela n’aurait pas été très pratique non plus. Les factures concernant le commerce extérieur, en particulier, étaient soldées essentiellement par le recours au change (de titres, ou de crédits commerciaux titrisés). Ce procédé permettait de compenser les dettes d’importation des marchandises par le solde des exportations auprès des banques. On n’avait ainsi besoin ni d’or, ni de billets de banque. Ce type de paiement extrêmement répandu était le précurseur de l’actuel système de paiement par virement. L’étalon-or classique ou plutôt le «franc-or suisse» déterminait le cadre à l’intérieur duquel d’autres sortes de paiement et de création monétaire (monnaie scripturale) des banques privées étaient également possibles.

Deux votations populaires entrainent la fondation de la Banque nationale

L’unification des divers billets de banque privés ne s’est imposée qu’en 1891 – alors que l’économie se développait et que les transactions financières devenaient plus sophistiquées. La population approuva alors un article constitutionnel qui, un peu plus tôt, avait attribué à la Confédération le monopole d’émission des billets de banque unifiés pour toute la Suisse (ce qui auparavant avait plusieurs fois été refusé). Cependant, une question demeurait ouverte dans cette votation: qui devait émettre ces billets de banque? Une banque centrale nationale ou une banque privée, donc une «banque centrale par actions» correspondant mieux au fédéralisme?
Le Conseil fédéral et le Parlement se déclarèrent clairement en faveur du projet de «Banque fédérale suisse». Celle-ci était conçue comme une véritable banque fédérale – une forme juridique comparable à celle des Chemins de fer fédéraux (CFF). Lors de la votation référendaire de 1897, la population s’opposa cependant à la proposition du Conseil fédéral et du Parlement, si bien que la voie fut libre pour la fondation de la Banque nationale suisse (BNS) en tant que société anonyme contrôlée par l’Etat. Il s’agissait d’une personne juridique indépendante de l’Etat dont le degré d’indépendance devait être déterminé par la législation. La fondation eut lieu en 1906. Aujourd’hui encore, la majorité des actions appartient aux cantons, et des citoyens y sont associés – mais pas la Confédération.

Différence

Quelle différence y a-t-il entre une banque d’Etat, qu’avaient souhaité le Conseil fédéral et le Parlement, et une société anonyme contrôlée par l’Etat, forme juridique choisie par le peuple pour la future banque nationale? En disant non à une véritable banque d’Etat, le peuple suisse désirait faire barrière à une influence directe trop importante de la part des organes fédéraux sur le système monétaire. Une société anonyme contrôlée par l’Etat est une solution plus proche du peuple. Elle correspond au principe fédéraliste, car les cantons y ont la majorité et les citoyens intéressés y sont associés directement. Ces derniers peuvent devenir actionnaires pour des sommes peu élevées. La Banque nationale leur adresse des courriers et ils peuvent participer aux discussions de l’Assemblée générale. La Banque nationale suisse est la seule banque d’émission au monde où celà est possible.
La relative indépendance de l’Etat se manifeste sur un autre point. Si la Banque nationale avait été conçue comme une véritable banque d’Etat, la Confédération aurait dû répondre des pertes pouvant se produire, par exemple, lors de l’achat de devises ou de titres commerciaux. La Banque nationale suisse administre, comme toute société anonyme, un service de comptabilité selon les principes fixés par le droit des obligations. Elle constitue donc en priorité, à partir des profits, des réserves destinées à couvrir indépendamment de futures pertes. Ce règlement la contraint à la prudence, car ainsi – comme déjà mentionné plus haut – globalement ni la responsabilité de l’Etat, ni celle de la Confédération ne sont engagées. C’est pourquoi la distribution de bénéfices aux actionnaires privés, aux cantons et à la Confédération est secondaire. – La Banque nationale ne peut donc faire faillite comme une société anonyme ordinaire, car il faudrait recourir à une décision politique pour sa dissolution.
Quelques années après sa fondation, la BNS commença à émettre des billets de banque suisses uniformes possédant la même valeur nominale que les billets de banque privés alors en circulation. Le billet de vingt francs restait un billet de vingt, le billet de cent, un billet de cent, etc. De cette façon, le passage à la monnaie fédérale fut extrêmement simple. Les nouveaux billets de banque émis par la Banque nationale étaient donc seulement un ersatz des pièces d’or correspondantes – comme auparavant les billets de banque privés. Selon la Constitution fédérale, ils n’étaient pas un moyen de paiement légal – «sauf en cas d’urgence en temps de guerre». En d’autres termes, le peuple ne perdait pas le contrôle du système monétaire. Si la nouvelle Banque nationale en émettait un trop grand nombre, les citoyens auraient aussi bien pu refuser ses billets. Il y avait en ce temps-là déjà suffisamment d’exemples de banques d’émission faisant chauffer la «planche à billets» afin de financer des guerres ou une politique douteuse. Les billets de banque privés encore en circulation en provenance de banques cantonales et de banques commerciales furent ainsi progressivement convertis.

Moins flexible, mais plus stable

De nos jours, certains historiens et économistes critiquent l’étalon-or classique au motif qu’il avait ses faiblesses, et surtout qu’à l’époque l’offre de monnaie aurait manqué de flexibilité. Ceci est certainement vrai. Mais le système avait fait la preuve de sa stabilité sur des décennies – beaucoup plus en tout cas que la très grande flexibilité monétaire d’aujourd’hui. C’était une époque de grande initiative privée, d’esprit pionnier et de nombreuses fondations d’entreprise. C’est alors que furent posées les bases de la prospérité d’aujourd’hui.
Les trois niveaux de l’Etat, communal, cantonal et fédéral, géraient leur budget exempt de dettes et le faisaient selon le principe du «bon père de famille», comme on le disait alors. Dans le cas où des dettes étaient contractées, elles se trouvaient rapidement totalement remboursées. Comme le spécifiait, par exemple, dans la Constitution du canton de Berne de 1869 la disposition suivante: l’administration financière projetait pour quatre ans un «devis estimatif sommaire des besoins annuels du budget de l’Etat» et un «plan d’amortissement complet des endettements publics».1

Fin de l’étalon-or classique

Pendant la Première Guerre mondiale, on ne pouvait plus échanger les billets de banque contre des pièces d’or. La planche à billets commença à jouer un rôle de plus en plus important dans le financement de la guerre. Après la guerre, certains pays essayèrent de poursuivre l’utilisation de l’étalon-or sous une forme atténuée. La fin du système se produisit dans les années trente. En 1931, la Grande-Bretagne dévala la livre sterling et mit fin à la compensation des billets de banque par l’or. En 1933, les Etats-Unis dévaluèrent le dollar de 41% et interdirent même aux citoyens de posséder des pièces d’or. C’était une insulte envers les citoyens qui perdaient ainsi complètement le contrôle du système monétaire.
L‘arrêt définitif de l’étalon-or classique débuta par ce coup de cymbales politiques. La voie était libre pour l’utilisation systématique de la planche à billets et pour le Deficit spending, c’est-à-dire, la contraction de dettes ciblées pour combattre la crise. – Il en reste une citation de l’économiste peut-être le plus influent de la nouvelle ère, John Maynard Keynes: «We have at last free hand to do what is sensible […] I believe that the great events of the last week will open a new chapter in the world’s monetary history.» [Nous avons enfin les mains libres pour agir de façon sensée. Je crois que les grands évènements de la semaine passée ouvriront un nouveau chapitre de l’histoire monétaire mondiale.] La suite devait donner raison à Keynes. En 1937, il écrivit son œuvre maîtresse «The general Theory of Employment, Interest and Money» [La théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie] – un livre qui, plus que tout autre, devait déterminer la politique future. Une ère nouvelle débuta, dont faisaient partie l’inflation continue et les dettes systématiquement contractées – de plus en plus et de façon globale – jusqu’à nos jours.
En 1936, la Suisse – le dernier pays dans lequel existait encore, au moins partiellement, l’étalon-or classique – dévalua le franc suisse de près de 30%. Le Conseil fédéral retarda relativement longtemps cette mesure, ce qui lui valut des critiques de la part des économistes orientés vers la doctrine keynésienne. Il y avait à cela des raisons systémiques et tout à fait pratiques. L’étalon-or avait fait ses preuves sur de nombreuses décennies, et le peuple avait approuvé ce système dans plusieurs votations populaires. Il y avait en circulation 56 millions de Vreneli en or, avec une valeur nominale de 20 francs suisses, en plus des pièces d’or avec une valeur nominale de 10 et 100 francs suisses. Ces monnaies étaient en or et ne pouvaient être dévaluées (ou plutôt on aurait dû les retirer de la circulation, les frapper à nouveau et en réduire la teneur en or de 30%). – Les pièces d’or virent donc leur valeur augmenter quasiment d’un jour à l’autre par rapport aux billets de banque qui leur correspondaient et disparurent immédiatement des paiements. Les pièces d’or ayant disparu en tant que moyen de paiement, les billets de banque devinrent alors pour la première fois en Suisse, les moyens de paiement légaux de fait. Il était à présent clair aux yeux de la population qu’une ère nouvelle débutait pour l’argent. – Les pièces d’or devinrent des objets de collection et des réserves de valeur. En Suisse, ce fut la fin de l’étalon-or classique, ainsi que de la compensation des billets de banque par l’or.
Après la Seconde Guerre mondiale s’annonça un nouveau système monétaire – le système monétaire de Bretton Woods dans lequel l’or jouait aussi, certes, un rôle important – mais d’une toute autre manière. En Suisse, cela conduisit à de nouvelles votations ouvrant la voie pour des solutions innovantes.    •
Par Werner Wüthrich
1     Kölz, Alfred. Quellenbuch zur Neueren Schweizerischen Verfassungsgeschichte. 1996, S. 74.
Sources:
Schweizerische Nationalbank. 1907–1932. Bern 1932
Schweizerische Nationalbank. 75 Jahre Schweizerische Nationalbank – die Zeit von 1957 bis 1982. Bern 1981
Schweizerische Nationalbank. Die Schweizerische Nationalbank 1907–2007, Zürich 2007
Lips, Ferdinand. Gold Wars. New York 2002
Baltensberger, Ernst. Der Schweizer Franken. Zürich 2012
Binswanger, Mathias. Geld aus dem Nichts. Weinheim 2015
Rhinow, René; Schmid, Gerhard; Biaggini, Giovanni; Uhlmann, Felix. Öffentliches Wirtschaftsrecht. Basel 2011
Linder, Wolf; Bolliger, Christian; Rielle, Yvan. Hand­buch der eidgenössischen Volksabstimmungen von 1848–2007. Bern 2010
Les unions monétaires latine et scandinave – deux zones monétaires européennes à succès 

L‘union monétaire latine fut fondée en 1865, basée sur le principe d’une valeur unitaire traduite en métal-or ou -argent, appliquée aux monnaies des Etats-membres qui avaient, cependant, des noms différents et présentaient différentes impressions. La Suisse était membre fondateur. Cette union a fonctionné tout simplement jusqu‘à la Première Guerre mondiale – et sans banque d‘émission. Le franc français, le franc belge, la drachme grecque, la lire italienne et le franc suisse, tous avaient le même étalonnage-or et -argent. Cela signifiait qu‘on pouvait sans problème payer en francs suisses à Athènes, à Rome, à Paris ou à Bruxelles et qu’en contrepartie de nombreuses monnaies étrangères circulaient en Suisse sans difficultés. Dans les pays scandinaves, il y avait le même genre d’union monétaire à peu près à la même époque. Ces pays avaient également harmonisé la valeur-or et -argent de leurs monnaies. Il y avait, certes, déjà des banques centrales dans ces pays, mais l‘union monétaire fonctionnait en grande partie sans elles. – Le XXe siècle, avec ses terribles guerres, détruisit une communauté fonctionnant bien et des économies au système monétaire stable dans lequel la souveraineté nationale était préservée. L’union monétaire latine ne fut dissoute formellement qu’en 1926, l’union monétaire scandinave en 1924.

De Bretton Woods à la «politique monétaire sans frontières»

Par Werner Wüthrich
En 1944, avant même la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Etats-Unis ont amorçé à Bretton Woods (Etats-Unis) un accord monétaire mondial – l’Etalon de change-or.

Bretton Woods

L’accord de Bretton Woods était basé sur des taux de change fixes définis par l’or et le dollar américain. Ceux-ci s’énonçaient comme suit: 1 dollar = 0,889 g d’or; 1 frs = 0,203 g d’or => 1 dollar = 4,37 frs. Si un pays en venait à s’endetter fortement, les cours du change pourraient être modifiés, mais uniquement en observant un processus compliqué. Les Etats-Unis attribuèrent au dollar américain la fonction de monnaie de référence globale et de monnaie de réserve, et ils se déclarèrent prêts en tout temps à échanger le dollar contre l’or. Cette obligation était donc valable uniquement à l’encontre des banques centrales et non – comme pour l’étalon-or classique – des citoyens.
Au premier abord, l’offre des Etats-Unis se présentait de façon séduisante. Avec elle, les bases étaient posées pour une dépendance mondiale envers le dollar américain.

Comment la Suisse réagit-elle?

En 1949, le Conseil fédéral et le Parlement élaborèrent un nouvel article concernant la monnaie dans la Constitution fédérale. Dans l’article 39, on trouvait le point principal: La Confédération a le droit exclusif d’émettre des billets de banque, et elle en détermine «la forme et l’étendue de la couverture». Ce règlement aurait laissé les mains libres à la Confédération ou plutôt à la Banque nationale pour assurer la couverture des billets de banque par le dollar américain au lieu de l’or, comme l’avait recommandé le gouvernement américain de l’époque aux pays membres du Bretton Woods. Il faisait suite à l’une des votations, à propos de laquelle la classe politique et les citoyens avaient des vues totalement différentes. Alors que le Conseil fédéral, le Parlement et la Banque nationale s’accordaient dans une quasi unanimité en faveur de la proposition, les citoyens votèrent, le 2 mai 1949, à une forte majorité de 61,5% pour son contraire. 22 des 23 cantons étaient également contre.
Le Conseil fédéral et le Parlement élaborèrent un nouvel article monétaire conformément à ce référendum. Cette fois la phrase principale de l’article 39 disait: «La couverture des billets de banque émis sera une couverture-or ainsi qu’un dépôt à court terme.» La législation bancaire nationale recommandait certes déjà que les billets de banque (qui alors n’étaient déjà plus convertibles) aient une couverture-or à hauteur d’au moins 40%. La couverture-or était donc à présent ancrée dans la Constitution. L’ensemble des cantons vota alors oui à 71%. Ce vote montre l’extrême collaboration fonctionnant entre le peuple, le Parlement, le pouvoir exécutif et la Banque nationale dans le cas d’une question primordiale pour les finances dans l’Etat démocratique direct.

Application des dispositions constitutionnelles

La Banque nationale suisse (BNS) stabilisa le cours du change (1 dollar US = 4,37 CHF) fixé par les accords de Bretton-Woods comme suit: la Suisse dégageait alors le plus souvent – tout comme aujourd’hui – des excédents dans la balance des paiements courants, c’est-à-dire qu’elle recevait au travers du commerce extérieur plus de devises (et avant tout des dollars) qu’elle n’en dépensait, si bien que sa réserve de dollars avait tendance à augmenter en permanence à la Banque nationale. Celle-ci fixa à ses dollars une limite supérieure qui fut relevée au cours des années. Dès que cette limite était atteinte, la somme excédentaire était transformée en or. Elle «changeait» les dollars en or, comme on le disait alors, dans le jargon bancaire. Dans la plaquette publiée pour son jubilé en 1981, la BNS a décrit ainsi ce processus:
«Jusqu’en 1971, la Banque nationale pouvait convertir un excédent de dollars auprès de la trésorerie américaine au prix de 35 dollars par once d’or, transaction que les Américains effectuaient de moins en moins volontiers. Si par contre les opérations du marché des changes résultaient en une vente nette de dollars, la Banque nationale vendait de l’or contre des dollars aux autorités monétaires américaines afin de remplir à nouveau leur stock de devises.» (p. 237s.)
Puisque, en conjoncture haute, l’économie nationale atteignait presque toujours des excédents en commerce extérieur – comme indiqué précédemment – les réserves d’or, qui étaient d’environ 800 tonnes après-guerre, augmentèrent jusqu’à 2600 tonnes en 1971. Par la suite, elles n’évoluèrent pratiquement plus jusqu’à tout récemment. Quarante ans plus tard, ces 2600 tonnes d’or devaient devenir un sujet politique épineux.

Le franc suisse, valeur refuge

Le franc suisse avait la réputation d’être une devise plus solide que toute autre monnaie. On disait à juste titre que, bien que ses billets de banque ne soient plus convertibles, il était aussi fiable que l’or. Il n’est pas étonnant que cela ait attiré l’attention des investisseurs étrangers – en particulier ceux des pays qui menaient une politique tout à fait différente – et qu’ils aient commencé à déplacer une partie de leur épargne en Suisse. Parmi eux, il y avait cependant aussi des spéculateurs qui voulaient profiter de futures réévaluations. Tout comme aujourd’hui, cela n’avait pas que des effets positifs. Les banques et la BNS changeant de plus en plus des devises étrangères contre des francs suisses, la masse monétaire augmentait dans le pays, ce qui générait un danger d’inflation. Ce danger était d’autant plus grand que dans la haute conjoncture de la décennie d’après-guerre, il y avait de toute façon des tendances à la hausse des prix. Les carnets de commandes étaient pleins et l’économie tournait plus qu’à plein régime.

Premières mesures défensives contre les pressions extérieures

Dès le milieu des années 50, les banques s’engagèrent, dans une convention interne à la branche bancaire (Gentlemen’s Agreement), à ne plus appliquer d’intérêts aux nouveaux capitaux étrangers. Il s’y ajouta bientôt un intérêt négatif de 1%, c’est-à-dire que les investisseurs étrangers ne recevaient plus aucun intérêt, mais payaient une commission de 1%. Cependant, la situation monétaire ne se détendit pas. En 1964, à cause de la surchauffe économique, le Conseil fédéral et le Parlement publièrent avec effet immédiat une décision urgente de l’Assemblée fédérale sur la lutte contre la hausse des prix par des mesures dans le domaine du marché monétaire, du marché des valeurs et de l’organisation du crédit. L’intérêt négatif en faisait également partie.
Comme cette décision était immédiatement mise en vigeur et qu’elle contrevenait à la Constitution, elle dut être soumise dans l’année au vote populaire. Cela aussi est particulier: en 1949, les citoyens avaient accepté l’initiative sur «le retour à la démocratie directe» et s’étaient ainsi donné le droit de voter par la suite également en ce qui concernait le Droit de nécessité (Notrecht). Les quatre grands partis présents au Parlement l’avaient refusé parce qu’ils pensaient que le Droit de nécessité ne serait pas adapté aux votations populaires, à cause justement de son caractère d’urgence. Le peuple voyait la chose autrement. Il désirait tirer un trait final sur une longue période de trop fréquents recours au Droit de nécessité, qui avait été soustrait du référendum facultatif, – en particulier dans les années 30. Divers groupes avaient déposé plusieurs initiatives populaires pour mettre fin à cette situation insatisfaisante (cf. Horizons et débats n° 17 du 29/6/15: «Comme protéger la démocratie directe en périodes difficiles?»).
Le 28 février 1965 eut lieu pour la première fois une votation sur le Droit de nécessité. C’était un sujet ambitieux. A la surprise des politiciens (qui ne faisaient pas confiance à la population dans de tels domaines), les citoyens votèrent à 80% en faveur de la politique du Conseil fédéral, du Parlement et de la Banque nationale. D’autres décisions urgentes de l’Assemblée fédérale relatives au Droit de nécessité par rapport au ralentissement de l’activité, comme par exemple la restriction du crédit, furent également acceptées au cours des années suivantes à une forte majorité. La population accorda comme rarement sa confiance aux services publics et à la Banque nationale.
La maîtrise des capitaux étrangers faisait donc partie des ambitions de la BNS et des banques commerciales, car il était souvent impossible d’établir de façon incontestable si un virement de fonds était basé sur des échanges commerciaux normaux ou sur une prestation de services (ne devant pas être entravés) ou bien s’il reposait sur des intentions spéculatives à court terme.

Renforcement des mesures défensives

La situation sur le front monétaire s’aggravait de plus en plus, si bien que le Conseil fédéral et la Banque nationale préparèrent un véritable dispositif de défense dont la cause principale se trouvait à l’étranger. Dans la première moitié des années 60 déjà, les Etats-Unis avaient envoyé des troupes au Viêt Nam, et la guerre avait rapidement dégénéré. Les observateurs supposaient – à juste titre – que les Etats-Unis finançaient cette guerre – comme cela s’était déjà souvent produit – en grande partie en faisant tourner la planche à billets. Cela était susceptible de porter durablement atteinte au système monétaire encore partiellement basé sur l’or. D’autres devises se trouvaient également «branlantes» pour les mêmes raisons. En Algérie, la France avait mené une guerre meurtrière pendant sept ans. La Grande-Bretagne, affaiblie après la Seconde Guerre mondiale, perdait peu à peu la plupart de ses colonies. Le pays devait se réinventer et, pour sortir de la désastreuse situation financière de l’après-guerre, avait dévalué la livre trois fois de suite. En outre, l’orgueilleuse Bank of England avait été nationalisée, c’est-à-dire qu’elle avait perdu son indépendance et dû accepter de recevoir à l’avenir des instructions du Chancelier de l’Echiquier. La livre anglaise qui, à l’époque de l’empire britannique, équivalait à 25 francs suisses, amorçait sa chute. (Aujourd’hui, le cours du change est à peu près de 1,20 CHF).
C’étaient là l’ensemble des raisons qui faisaient que nombreux étaient ceux qui doutaient de la stabilité du système monétaire international. Ils cherchaient un endroit sécurisé pour déposer leur épargne et ouvraient un compte en Suisse, ou ils y achetaient des valeurs mobilières ou des biens immobiliers. Là-dessus venaient de plus en plus s’ajouter les spéculateurs voulant soustraire les capitaux à court terme à l’incertitude. Beaucoup se disaient qu’on pouvait vraiment faire confiance à un pays qui avait inscrit la couverture-or dans sa Constitution, que le peuple lui-même avait approuvée. On ne peut jamais prévoir ce qui peut encore arriver. Contrairement aux affirmations discordantes des hommes politiques, il y avait de réelles raisons de douter de la stabilité du système monétaire.

L’escalade de la guerre du Viêt Nam

En 1971 – à l’apogée de la guerre de Viêt Nam – le président américain Richard Nixon annonça qu’il fermait la «Gold window». Cela signifiait que les Etats-Unis n’échangeraient plus leurs dollars contre l’or, comme ils l’avaient fait depuis la Seconde Guerre mondiale à l’égard des banques centrales étrangères. La raison en était que les Etats-Unis avaient à l’étranger d’énormes dettes dues à la guerre et qu’ils avaient intérêt à rembourser en dollars dévalués qu’ils n’auraient plus à changer en or. Ainsi les pays étrangers se trouvèrent cofinancer une guerre meurtrière en Extrême-Orient. Ce processus accéléra la fin de la longue haute conjoncture qui avait fait suite à la Seconde Guerre mondiale, et annonça une correction du système monétaire.
Une véritable avalanche de dollars se déversa sur la Suisse, et les banques adoptèrent toute une série de mesures défensives. Le 8 octobre 1971, le Conseil fédéral soumit au Parlement une autre décision urgente attribuant de nouvelles responsabilités élargies au gouvernement – encore plus qu’en 1965. Cette fois encore, cela concernait le Droit de nécessité à mettre immédiatement en vigueur et, selon la législation qu’il avait lui-même adopté en 1951, le peuple devait se prononcer à son sujet par voie électorale dans un délai d’un an. Et à nouveau, ce fut la surprise pour les politiciens. Le 4 juin 1972, fait très rare, le peuple approuva à 87,7% la politique du Conseil fédéral, du Parlement et de la Banque nationale. Jamais encore les services publics n’avaient reçu pareil soutien. En 1971 déjà, le franc suisse avait certes été officiellement revalorisé d’environ 7%, mais cela n’avait pas servi à grand-chose.

Inflation

L’incertitude demeura et la hausse des prix commença à croître dangereusement. Elle augmenta au début des années 70 jusqu’à plus de 7%, en 1973 jusqu’à 9% et en 1974 à 10%. En 1972, le Conseil fédéral publia une décision urgente de l’Assemblée fédérale concernant la surveillance des prix – limitée à cinq ans. Cette fois encore, le peuple approuva à près de 60%. Simultanément, le Conseil fédéral et la Banque nationale tissèrent plus étroitement les mailles de leur réseau de défense contre les spéculateurs. Les fluctuations monétaires étaient si massives que le 1% d’intérêt négatif n’avait plus aucun effet et qu’il fallait à présent l’augmenter drastiquement. Dès 1972, il monta à 2% par trimestre, en 1974, il atteignit déjà 3%, et l’intérêt négatif devait encore monter. Le but était clair: les intérêts négatifs étaient dirigés contre les capitaux qui ne cherchaient aucun investissement à long terme en Suisse, mais plutôt des bénéfices à court terme – quasiment d’un jour à l’autre – (Plaquette du Jubilé de la BNS, 1981, p. 230). Les virements de fonds relevant d’opérations ne rencontraient aucune entrave, laquelle – comme mentionné ci-dessus – n’était pas toujours facile à différencier. On pouvait ainsi repousser les attaques sur les devises étrangères – comme cela devait se reproduire par la suite à de nombreuses reprises.
En 1992, par exemple, George Soros s’en prit à la livre anglaise (surévaluée) et «gagna» ainsi des milliards. D’autres sévères mesures suivirent au cours des années. Ainsi, l’importation de très grosses sommes en liquide fut, par exemple, interdite à la frontière, et les placements en titres ou l’achat de biens immobiliers par les étrangers furent rendus plus difficiles. Avec la récession du milieu des années 70, l’inflation baissa de nouveau à 1%, mais pour remonter à 4% vers la fin des années 70. Il est intéressant de savoir à quoi les intérêts négatifs étaient utilisés à l’époque. L’argent ne restait pas dans la caisse des banques ou de la Banque nationale, mais était destiné aux garanties couvrant les risques à l’exportation. Il s’agit d’une sorte d’assurance subventionnée par l’Etat, couvrant une partie des risques étrangers – dont font partie les risques monétaires – des exportations. A l’époque, c’était une question de survie encore plus cruciale qu’aujourd’hui.

Passage à la flexibilité des cours de change: changement de système à l’échelon mondial

Le 23 janvier 1973 la Suisse devint le premier pays à libérer le cours du change, et la BNS cessa de soutenir le cours du dollar par des achats. Le cours du dollar plongea donc à nouveau peu de temps après et la Banque nationale reprit ses achats de soutien. La situation demeurait toujours dangereuse. La BNS décrivit ces quelques semaines comme suit: «[…] on ne savait jamais, même lorsque la situation évoluait favorablement, si dès le lendemain, on n’allait pas devoir faire face à une réévaluation».
L’arrêté fédéral d’urgence de 1972 était limité à trois ans. Comme la situation demeurait tendue, le Conseil fédéral et le Parlement décidèrent en 1975 de le reconduire. Là aussi, le peuple donna, le 8 juin 1975, son accord avec 85% des voix.
La situation demeurait toujours tendue. En 1977/78, le franc suisse gagna en à peine deux ans près de 40% en valeur par rapport aux 15 pays les plus importants commercialement (Rapport BNS, 1981, p. 375). La situation était de plus en plus difficile pour les exportations et le tourisme – bien plus sérieusement qu’aujourd’hui. Le dollar américain en tant que devise de référence du commerce mondial avait dégringolé de 4,37 CHF en 1971 à l’extrême à 1,45 CHF en 1978. Cette année, le Parlement prolongea à nouveau l’arrêté monétaire. Cette fois, il n’y eu pas de référendum, car la même année le peuple avait déjà approuvé à 68% un nouvel article concernant la conjoncture, ce qui était à présent suffisant comme base constitutionnelle. – Il est étonnant de constater à quel point le peuple a soutenu sur toute la ligne la politique des services publics et de la Banque nationale au cours de ces années difficiles.

Pourquoi le deutsche mark s’est-il effondré malgré une économie stable?

Vers la fin des années 70 se dessina une nouvelle injustice. Dans la première moitié des années 70, c’était le dollar qui se trouvait avant tout dans la ligne de mire des spéculateurs. Dans la seconde moitié, une deuxième devise d’importance se trouva au centre de l’attention – le mark allemand. La Banque fédérale allemande avait toujours mené une politique sérieuse, et le DM était considéré comme stable et durable. Il avait même été réévalué deux fois dans les années 60 parce que la RFA montrait un net excédent de sa balance des paiements courants et recevait ainsi plus de dollars qu’elle n’en dépensait. Cependant, même cette situation favorable ne suffisait plus pour maintenir la stabilité du DM à l’égard du franc suisse. Lui aussi se retrouva sur une pente descendante, amorçant une chute qui ne semblait pas finir.
A l’origine, selon l’accord Bretton Woods, le DM valait 1,20 CHF. Le cours baissa de plus en plus jusqu’au minimum extrême de 0,75 CHF. Cette évolution était de nouveau un drame pour les exportations et le tourisme parce que la République fédérale était le partenaire commercial le plus important de la Suisse et que les vacances en Suisse étaient maintenant devenues vraiment chères pour les touristes allemands. Les raisons de la chute du DM étaient avant tout du ressort psychologique. Personne ne savait si la nouvelle flexibilité des cours du change ferait ses preuves. Au cours du siècle, les citoyens de la RFA avaient déjà supporté deux réformes monétaires dans lesquelles de nombreux citoyens avaient perdu tout ou presque de leur épargne.
Il ne faut plus que cela se reproduise, se dirent certaines personnes, qui ouvrirent alors un compte en Suisse. Cette fois cependant, la prudence était sans réel fondement. Le DM était vraiment stable et il était devenu le symbole du miracle économique de l’après-guerre à tel point que quarante ans plus tard, les Allemands n’abandonnèrent qu’à contre-coeur leurs deutsche mark pour l’euro: si cela avait été soumis à un vote, la plupart n’auraient peut-être pas été d’accord.
Pour la Banque nationale suisse, la chute du cours du mark vers la fin des années 70 fut de nouveau un signal d’alarme. Le tourisme et les exportations étaient déjà très pénalisés par la crise de dollar et l’effondrement massif d’autres devises comme la livre anglaise ou le franc français. La faiblesse du DM aggravait encore plus la situation. En 1978, la Banque nationale réagit avec un nouvel instrument. Tout comme auparavant, elle annonça un cours minimal. Si le cours du mark tombait en dessous de 0,80 francs suisses, annonça la BNS, elle interviendrait, c’est-à-dire qu’elle achèterait des deutsche mark en quantités illimitées. C’était un signal clair.
Par la suite la situation sur le front monétaire se calma graduellement, si bien que le Conseil fédéral et la Banque nationale commencèrent à démanteler leur dispositif de défense. Le dernier point fut, en 1981, de lever complètement l’interdiction de paiement des intérêts pour les capitaux étrangers.

La FED met fin au recours à la planche à billets

Dans les milieux professionnels, où l’on remettait en question ce qui avait jusqu’à présent réellement contribué à la normalisation du cours du franc suisse – le dispositif de défense alors vieux de plusieurs années dirigé avant tout contre les milliards issus des activités spéculatives ou le cours minimal du DM –, le fait incontestable fut un événement tout à fait crucial venant de se produire aux Etats-Unis. En 1978, Paul Volcker fut nommé à la présidence de la Banque centrale américaine, la FED. Il mit fin à la mode du recours à la planche à billets, ou Quantiative easing (comme on dirait aujourd’hui) et augmenta les taux d’intérêts. Auparavant la FED avait cherché, tout comme aujourd’hui, à relancer l’économie en difficulté par un afflux de capitaux et à dévaloriser la montagne de dettes issue de la guerre du Viêt Nam par une inflation contrôlée – un processus dont aujourd’hui encore nous sommes les témoins. Seulement cela ne fonctionna pas.
Aux Etats-Unis, l’inflation s’éleva de façon totalement incontrôlée jusqu’à 15%, et le chômage, jusqu’à 10%. Les économistes appellent cela la stagflation – une situation extrêmement difficile dans laquelle l’économie stagne, un chômage élevé règne et entraine simultanément la hausse des prix. Paul Volcker ne se fit pas que des amis, lorsque dans cet état de choses, il releva les taux d’intérêts – malgré le chômage – pour pouvoir maîtriser la hausse des prix. Politiciens et économistes le critiquèrent, disant que cela étouffait encore plus l’économie. Volcker ne se laissa pas déconcerter. Le cours du dollar repartit à la hausse et on parvint de nouveau pendant quelques années à normaliser les intérêts et le cours de change et à faire reprendre, dans une certaine mesure, un cours normal à l’économie intérieure. Ce fut un événement déterminant pour le relâchement de la pression de réévaluation sur le franc suisse.

D’importantes réserves d’or couvrent les pertes de la BNS

Qu’en était-il des finances de la Banque nationale suisse au cours de ces années? La BNS était toujours intervenue – tout comme aujourd’hui – et avait acheté des dollars et des devises étrangères pour soutenir les cours du change. Et elle avait supporté – tout comme aujourd’hui – de grandes pertes, avant tout parce que le dollar et à l’époque le DM également, baissaient de plus en plus.
En 1978, les grandes réserves édifiées et comptabilisées sur des années étaient totalement épuisées et la BNS dégagea des pertes d’environ 2,6 milliards de francs suisses en lieu et place du capital propre – aujourd’hui, on dirait que c’était un capital propre négatif – une situation inconfortable parce que dans le cas d’une société par actions normale, elle aurait été déclarée en faillite.
Cette situation dura deux ans. Cependant, tout n’allait pas si mal que cela, car la BNS disposait de réserves d’or occultes et non-comptabilisées: elle possédait 2600 tonnes d’or, enregistrées dans ses livres pour une valeur de 4595 CHF le kilo. En 1978/79 – à l’apogée des turbulences monétaires – le cours du dollar plongea d’une valeur initiale de 4,37 CHF à 1,40 CHF et le prix de l’or s’envola jusqu’à la côte extrême de plus de 70 000 CHF au kilo. Il en résulta des réserves occultes d’environ 65 000 CHF au kilo, globalement un total de 200 milliards de francs suisses – pour l’époque, et même encore aujourd’hui une somme énorme. Selon les règles comptables, on pouvait couvrir les pertes au moyen des réserves occultes et équilibrer le budget sans devoir vendre même un gramme d’or. La BNS pouvait ainsi écrire dans son rapport de 1981, «les pertes ont été largement couvertes par les réserves occultes de la réserve d’or […]» (Rapport BNS, 1981, p. 329). Dans deux référendums, en 1949 puis en 1951, le peuple se prononça en faveur de l’or et non du dollar américain, ce qui vingt ans plus tard devait se révéler une excellente chose. La liquidation des réserves occultes n’était vraiment pas nécessaire. L’or avait fait ses preuves en tant que dernière ligne de la défense. Au cours des années qui suivirent, la BNS enregistra à nouveau assez de ressources propres pour constituer de nouvelles réserves et dégager de nouveau un capital propre positif. – Si positive qu’ait été cette expérience, l’or et son corollaire, les réserves occultes, devaient devenir vingt ans plus tard un point de controverse.

Un exceptionnel soutien venu du peuple dans les années 60 et 70

Rétrospectivement, on peut constater ceci: le dispositif de défense employé par la Banque nationale suisse contre une réévaluation excessive se composait dans les années 60 et 70 de quatre colonnes:
1.    Les intérêts négatifs, qui étaient dirigés directement contre les gros spéculateurs,
2.    Le cours minimal du deutsche mark,
3.    De grosses réserves d’or de 2600 tonnes – associées à d’importantes réserves occultes,
4.    Un exceptionnel soutien populaire: les électeurs, et depuis 1971, les électrices aussi, ont constamment soutenu la politique des services publics et de la Banque nationale lors des votations populaires, le plus souvent à hauteur de plus de 80%. Pour la population, il était très important qu’il y ait des finances saines et un franc suisse stable.

La Suisse maintient la couverture-or

Avec la résiliation de la convertibilité-or du dollar en 1971, l’or perdit sa position centrale dans le système monétaire. Avec le passage à la flexibilité des cours du change, la liaison avec l’or fut également supprimée, c’est-à-dire que les cours du change ne furent plus définis par rapport à l’or.
La disposition inscrite dans la Constitution fédérale depuis 1951, selon laquelle les billets de banques émis devaient majoritairement avoir une couverture-or, était cependant toujours en vigueur, si bien que personne n’aurait alors sérieusement envisagé l’éventualité d’une vente à partir de la réserve d’or (comme cela advint par la suite). – Tout au contraire, on pouvait observer un phénomène encore visible aujourd’hui: plus les turbulences du système monétaire sont fortes, plus le cours de l’or monte. Jusqu’au début du XXIe siècle, la BNS possédait environ 2600 tonnes d’or, des réserves dont elle pouvait disposer pour les temps difficiles.
Cette politique correspondait à la longue tradition commune à de nombreuses entreprises suisses, de constituer en toute discrétion des réserves occultes pour les cas d’urgence, en sous-estimant les actifs. Ainsi, dans les années 70, la BNS pouvait recouvrir facilement des pertes parfois massives sur ses devises – avant tout sur les réserves en dollars.

L’or, garant de l’indépendance

Dans les années 70, l’or fonctionnait comme une de ces forêts de protection qui, dans les montagnes, protègent la population contre les avalanches. Pour l’Etat, ou plutôt pour le contribuable – à la différence d’aujourd’hui –, il n’y avait aucun danger d’être sollicité pour soutenir la Banque nationale. En matière de politique monétaire proprement dite, l’or n’était plus utilisé. C’était devenu la réserve stratégique et aucun homme politique n’aurait eu l’idée d’y toucher, de même que dans les montagnes, personne n’aurait l’idée de déboiser une forêt de protection.
Cela est très clairement exprimé dans la plaquette éditée pour le Jubilé de la BNS en 1981:
–    «Bien que l’or ait perdu toute fonction monétaire essentielle, la Banque nationale considère la réserve d’or comme un actif précieux; sa valeur marchande croissante lui a permis de compenser les fortes baisses des cours de change sur les réserves de dollars dans les dernières 70 années.»
–    «[…] La BNS était attachée à la sauvegarde du rôle de l’or avant tout pour trois raisons: l’or apparaissait comme le garant des taux de change fixes; en raison de ses liens avec l’or – et pas, comme tant d’autres monnaies, avec le dollar –, l’indépendance politique de la monnaie suisse semblait garantie; et l’or était le symbole de la solidité de la monnaie.» (S. 237/238; mises en évidence par Horizons et débats).

Changements radicaux non-déclarés lors de la révision totale de la Constitution fédérale de 1999

En 1999, après l’instauration de la nouvelle Constitution fédérale, l’attitude de la Banque nationale, du Conseil fédéral et de la majorité au Parlement changa fondamentalement. Dans les années 90, la BNS avait déjà commencé à parler de «réserves excédentaires» et plus particulièrement de «réserves d’or excédentaires». Il se disait alors que plus de la moitié de l’or pouvait être vendue et qu’il fallait liquider les réserves d’or occultes. Et c’est ce qui se produisit: dans un premier temps, on vendit 1300 tonnes – après que les obstacles légaux posés par la nouvelle Constitution fédérale aient été éliminés. Ce qui était vraiment nouveau était la suppression du recours à la consultation populaire concernant la décision de vendre, auparavant toujours confirmée par le peuple, différant en cela des décennies précédentes, lorsque les autorités fédérales respectaient les règles de la démocratie directe.
Il fallut certes soumettre au vote la Constitution fédérale, entièrement révisée et comptant près de 200 formulations et articles nouveaux. Les électeurs n’en furent cependant informés qu’à peine trois semaines avant la votation selon la formulation suivante: la Constitution fédérale remodelée demeure inchangée dans son contenu, il s’agissait seulement, comme on disait alors, d’un «toilettage» formel et stylistique – une grossière désinformation et, dans l’histoire de la démocratie directe, une défaite qui devait avoir par la suite des effets importants.
Sans informer les citoyens des conséquences, on avait supprimé de l’ancienne Constitution fédérale l’article 39, dont l’alinéa 7 disait: «Les billets de banque émis doivent être couverts par de l’or et des avoirs à court terme.» Il avait été remplacé par l’article 99, alinéa 3: «La Banque nationale suisse constitue, à partir de ses revenus, des réserves monétaires suffisantes, dont une part doit consister en or.» Cette «petite différence» changeait fondamentalement la situation. Pour la première fois depuis sa fondation, la BNS se voyait conférer les pleins pouvoirs de décision plus ou moins libre sur la destination des réserves d’or. Elle décida d’employer cette liberté d’action – en accord avec le Conseil fédéral et le Parlement – à effectuer des ventes massives. Cela avait été précédé par des attaques venues des Etats-Unis et dirigées contre la place financière et la devise suisse, qui ne correspondait plus au nouvel univers de prolifération du papier-monnaie et des dettes en expansion. Le franc suisse, avec son fort soutien populaire, dérangeait parce qu’il mettait sous les yeux du monde la preuve qu’on pouvait également diriger les finances autrement. – Il aurait été normal de laisser le peuple souverain décider de la vente de 1300 tonnes d’or, lui qui avait pourtant non seulement décidé de la constitution des réserves d’or en 1951 lors d’un vote constitutionnel, mais avait aussi par la suite généré au cours des années les excédents qui avaient été en grande partie transformés en or.
La Banque nationale suisse n’était pas l’unique banque centrale à avoir vendu de l’or au tournant du nouveau millénaire. Il s’agissait en fait d’une action dirigée par Washington (Washington Agreement) à laquelle prirent part 15 pays européens. S’y ajoutaient d’autres pays, comme le Canada, ainsi que le FMI (mais pas les Etats-Unis).

La BNS commence à se défaire de grandes parties de sa réserve d’or

En Suisse, il ne restait plus rien des ventes d’or. Les réserves occultes d’or avaient elles aussi été totalement liquidées. La BSN commença à distribuer à la Confédération et aux cantons des montants de plusieurs milliards sur leurs importants profits, au lieu de constituer des réserves. Bon, si la BNS approvisionne la Confédération et les cantons en argent gratuit, nous devrions peut-être payer quelques impôts, pensèrent alors un grand nombre de citoyens, sans pourtant y accorder plus d’attention. Il s’y ajouta de nombreux autres éléments nouveaux et étranges dans la politique de la BNS: dans les années 90 déjà, elle commença à prêter de l’or contre rémunération aux banques et aux Hedgefonds qui spéculaient sur l’or à la baisse. Cela veut dire que ces derniers revendirent l’or prêté et spéculèrent, pensant le racheter à nouveau à une date ultérieure à un prix plus bas pour le retourner ensuite à la BNS. En 1999, par exemple, 316 tonnes d’or furent détournées de cette manière. Comme plusieurs banques centrales se mirent alors à vendre de l’or et que son prix baissait, le risque n’était pas si grand pour le spéculateur. Il devint de plus en plus clair que la BNS ne considérait plus l’or comme une réserve stratégique, mais comme un genre de levier de manipulation qui pouvait être utilisé à toutes sortes de fins. Ainsi, la hausse du prix de l’or n’était plus utilisée de manière traditionnelle pour constituer les réserves occultes, mais comme une plus-value destinée à payer des montants de plusieurs milliards à la Confédération et aux cantons.

Mouvements d’humeur de la population après la vente de la réserve d’or et allégations infondées des Etats-Unis

Il s’en suivit toute une série de votations, dans lesquels il ne s’agissait plus de la décision de vendre, mais de l’application et de la distribution des profits générés par la vente des réserves d’or. On constata un changement d’attitude de la population vis-à-vis du Conseil fédéral, du Parlement et de la Banque nationale. Alors que, dans les années 60 et 70, les citoyens avaient à plusieurs reprises soutenu les services publics et la Banque nationale par des votes à plus de 80%, il s’ensuivit toute une série de votations aux résultats uniformément négatifs, qui disaient toutes: Non – non à la politique des services publics, mais également non a des initiatives populaires indépendantes. La déception et la frustration d’avoir été ignorés dans le processus décisionnaire sur une question primordiale pour les finances étaient immenses. Et le scepticisme à l’égard de la politique des services publics était tout aussi important.
Il y eut certes des votations – mais seulement sur l’utilisation des profits issus de la vente d’or pour un montant d’environ 21 milliards de francs suisses. Le Parlement se proposait d’affecter cet argent pour tiers chacun à la Fondation de solidarité, à l’AVS et aux cantons. L’idée de la Fondation suisse de solidarité avait été introduite par le conseiller fédéral Arnold Koller en 1997. Il proposait d’affecter sept milliards de francs suisses à une fondation et d’en employer les intérêts pour des aides de diverses sortes. Cette initiative controversée était une tentative du Conseil fédéral de contrer les allégations infondées de certains groupes de pression américains.
Ceux-ci affirmaient que dans les coffres-forts des banques suisses se trouvaient les fortunes des personnes disparues pendant la Seconde Guerre mondiale, à hauteur de douzaines de milliards de francs suisses avec lesquels la Suisse se serait enrichie. Une commission internationale réunie sous la direction de l’ancien président de la FED, Paul Volcker, vérifia avec soin les allégations et eut en outre l’accès à tous les documents bancaires – une première brèche dans le secret bancaire. Ce processus très onéreux coûta un milliard de francs suisses. La commission ne put retracer qu’un peu moins de 100 millions de francs suisses se rapportant aux fortunes des disparus, desquels 70% au moins n’avaient aucun lien avec les victimes de l’holocauste.

La Fondation de solidarité, une solution possible?

Le conseiller fédéral Koller considérait sa proposition de création d’une Fondation de solidarité comme une façon de se dégager de l’affrontement conduit par les Etats-Unis et les organisations américaines dirigeant la campagne contre la Suisse. Les premiers éloges décernés à la générosité de la Suisse refluèrent aussitôt, dès qu’il fut clair que les sept milliards ne se déverseraient pas en direction des Etats-Unis, mais devaient réellement parvenir à ceux qui avaient été lésés. Les Etats-Unis considéraient à présent la Fondation de solidarité comme un aveu de culpabilité et ils renforcèrent leurs attaques contre la Suisse.
Ce qu’on ne savait pas à l’étranger, c’est que le Conseil fédéral avait fait cette «généreuse» promesse de sa propre initiative et sans en avoir reçu l’autorisation.
Le conseiller fédéral Koller avait certes réussi à convaincre de l’utilité de la Fondation de solidarité la majorité du Parlement, mais pas le peuple. La plupart des électeurs considéraient la capitulation comme indigne et comme une réaction inappropriée à l’encontre des agresseurs américains, et la réponse envoyée par les urnes fut clairement non. (Cette Fondation ne doit pas être confondue avec le fonds de solidarité destiné aux victimes de l’Holocauste en Europe de l’Est, et qui avait été constitué – d’assez mauvaise grâce – par les banques. (cf. Groupe de travail Histoire vécue/Arbeitskreis Gelebte Geschichte (AGG), «La Suisse objet de chantage», 2002)

La démocratie fonctionne mieux avec les citoyens

Une autre initiative populaire fut lancée simultanément, à savoir celle sur l’utilisation des 21 milliards provenant des ventes d’or, exclusivement dévolue à l’assurance vieillesse. Le peuple refusa également cette proposition et, en 2002, répondit à nouveau par deux fois «non» aux propositions concernant le devenir et l’utilisation des recettes résultant de la vente des réserves d’or. Pour finir, le Conseil fédéral et la BNS distribuèrent les 21 milliards de la vente d’or sans votation en interprétant «généreusement» la Constitution fédérale et répartirent les 21 milliards en suivant les règles selon lesquelles la BNS distribue ses bénéfices suivant la Constitution: 1/3 pour la Confédération, 2/3 pour les cantons. Un épisode pas très joli de l’histoire de la démocratie directe prenait ainsi fin.
Au cours de ces années, il y eut une sorte d’éclaircie pour la Suisse, qu’on ne peut omettre ici: plusieurs «non» en réponse à des résolutions sur des questions monétaires. En 2001, le peuple approuva un vote constitutionnel en faveur d’un «frein à l’endettement» – et ceci avec, comme autrefois, un taux de 84,7%, ce qui posa de nouvelles limites dans le domaine financier. Aujourd’hui, cet outil bénéfique concourt à l’équilibre des recettes et des dépenses de la Confédération et contribue à niveler pour une grande part la montagne des dettes.
Ces nombreuses votations ont exercé une pression considérable sur le Conseil fédéral et le Parlement. Cela n’aurait pourtant pas été nécessaire, si le peuple avait pu décider correctement dès le début de la vente des réserves d’or stratégiques. Très vraisemblablement, les réserves d’or et les réserves d’or occultes seraient encore disponibles aujourd’hui, s’il en avait été ainsi.
A partir de là, la politique de la BNS fut l’objet d’une surveillance attentive et d’un grand scepticisme. Pour beaucoup, c’était un véritable scandale que la BNS ait vendu plus de la moitié des réserves d’or, certaines fois au prix cassé de moins de 300 dollars l’once (elle vaut aujourd’hui plus de 1300 dollars) sur le marché de l’or international. En 2012, un comité citoyen lança l’initiative populaire «Sauvons notre or suisse!» Ses initiateurs voulaient empêcher la BNS de procéder à d’autres ventes d’or, l’obliger à garder au moins 20% de ses réserves de change sous forme d’or et également, à stocker celui-ci en Suisse. En 2014, le peuple vota de nouveau «non».

Situation actuelle: des intérêts négatifs, mais pas comme autrefaois

Les difficultés ont récemment augmenté dans la zone Euro, et l’euro a beaucoup perdu de sa valeur. Comme si souvent auparavant, la Suisse est à nouveau considérée comme un «refuge». De nouveau, la Banque nationale a réagi comme aux temps anciens, par des taux intérêts extrêmement bas et des intérêts négatifs. Seulement voilà: dans les années 70, la question de savoir contre qui étaient dirigés les intérêts négatifs était claire pour tout le monde – c’était en effet directement contre les gros spéculateurs. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’une minorité qui comprenne encore le fonctionnement des intérêts négatifs.
Un autre exemple: un Hedgefond transfère 10 millions d’euros en Suisse pour profiter des fluctuations monétaires. Une banque suisse change cette grosse somme d’argent en francs suisses et transfère les euros à la BNS (où toutes les banques ont un compte). Celle-ci crédite le montant correspondant en CHF sur son compte et exige en retour des intérêts négatifs de 0,75%. L’Hedgefond n’est ainsi absolument pas concerné directement, et il ne devra pas renoncer à son «Deal». De cette manière, la BNS a pris un milliard de francs suisses d’intérêts négatifs au cours des derniers mois. Au contraire, les banques commerciales suisses se retrouvent devant le problème de savoir comment couvrir les frais pour les intérêts négatifs qu’elles doivent payer, alors que les Hedgefonds y échappent!
Les opérations bancaires sont ainsi devenues difficiles, compliquées, confuses – et à peine compréhensibles pour le citoyen lambda. Les banques et les caisses de pension ont de plus en plus de problèmes. Les citoyens se sont détournés de l’épargne – autrefois considérée comme une vertu – et commencent à s’inquiéter des nombreuses «bizzareries» du système financier. La préoccupation majeure est que les caisses de pension ne réussissent plus à enregistrer suffisamment de revenus destinés à payer les retraites promises.

Achats massifs de devises, affaires risquées

Pour soutenir le cours du change, la BNS achète aujourd’hui en grande quantité, pratiquement illimitée, des devises étrangères – la plus grande partie en euros. Elle acquiert en outre des emprunts d’Etat étrangers et des actions. Elle a par exemple acheté, pour environ 60 milliards de francs suisses – un montant qui correspond approximativement au budget fédéral! – des dollars américains pour acquérir à Wallstreet des actions d’Apple, de Google, d’Amazon et diverses autres. Les banquiers américains considèrent ce procédé comme «extraordinaire». Par quelques clics de souris, la BNS met en circulation des francs suisses – en quantités telles que l’ensemble de la population en Suisse devrait travailler une année entière pour les produire! En conséquence la part des devises s’est élevée dans son bilan à 666 milliards de francs. La BNS espère pouvoir revendre ces grandes quantités d’euros et de dollars en des «temps meilleurs» en échange de francs suisses … Ainsi les «francs suisses» «retourneraient» de nouveau au sein de la BNS, et la masse monétaire en circulation diminuerait à nouveau. Que cela soit réalisable si facilement sans «détériorer» au passage le cours du change, on peut en douter.
Il existe en outre un risque pour que les cours du change dégringolent à nouveau et soient éventuellement utilisés comme «corrections de système» dans la zone Euro, afin de rembourser des dettes en euros dévalués, tout comme l’ont fait les Etats-Unis dans les années 70 avec les dettes de la guerre du Viêt Nam. Si les cours du change dégringolent à nouveau, cela révèlera des pertes que la BNS devra recouvrir en utilisant ses réserves dont aujourd’hui il ne reste plus grand-chose. Une baisse des cours d’environ 12% seulement concernant les devises importantes comme l’euro et le dollar suffirait pour épuiser complètement le capital propre et les réserves, ce qui s’est déjà produit en 1978 à l’apogée de la crise monétaire et qui a conduit pour les deux années suivantes à un «capital propre négatif». Seulement, la BNS possédait alors, «en coulisses», d’importantes réserves d’or occultes non-comptabilisées – ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Le journal Finanz und Wirtschaft du 30 juillet 2016 a comparé la situation actuelle à une épée de Damoclès qui nous menacerait depuis la zone Euro.

Pas de dispositif de défense approprié

La BNS ne dispose plus – à la différence des années 70 – d’aucun dispositif de défense largement soutenu par le peuple, susceptible de repousser, par exemple, une attaque de George Soros sur le franc suisse. Certes, elle réserve de telles mesures aux cas d’urgence. La BNS jouit toujours d’un haut niveau de confiance, mais très peu comprennnent sa politique actuelle. Il n’existe plus – comme en 1978 – d’ultime ligne de la défense parce que les réserves d’or ne constituent plus qu’à peine 7% des dépôts en devises, et les réserves d’or occultes ne sont plus disponibles. Il serait ainsi facilement envisageable de voir les cantons tout comme les contribuables prendre la place de propriétaires de la BNS en tant que société anonyme à «recapitaliser» ou plutôt à «refinancer», c’est-à-dire à reconstituer ses réserves. Cela peut coûter cher, parce que la BNS ne peut pas simplement «actionner» des réserves destinées à couvrir des pertes. On s’apercevrait alors que les montants de plusieurs milliards que la BNS a versés au cours des dernières années à la Confédération et aux cantons n’étaient en aucune façon de l’argent gratuit.
Bilan: les ventes d’or et donc la liquidation des réserves d’or occultes qui leur étaient associées ont non seulement été un péché originel dans l’histoire de la démocratie directe, mais aussi une erreur historique.

Pourquoi ce changement de paradigmes?

Aujourd’hui, certains observateurs se demandent pourquoi la Banque nationale suisse a changé de politique au cours des deux dernières décennies de la manière décrite – si bien qu’on parle d’un véritable changement de paradigmes. Il n’est pas si simple de répondre à cette question. On en a eu cependant une indication dans le discours, tenu le 6 mai 2009 à l’Institut suisse pour la recherche étrangère par Jean-Pierre Roth, à l’époque président du directoire de la BNS, et intitulé «la politique monétaire sans frontières»
Roth mentionne plusieurs fois que le système monétaire international serait devenu plus stable (ce dont on peut douter aujourd’hui). Plus loin Roth continue en disant que, déjà au cours des années 80, la Banque nationale a initialisé une «intégration graduelle de facteurs et d’éléments étrangers dans sa stratégie de politique monétaire», en particulier après la mise en vigueur de la nouvelle Constitution fédérale de 1999 et qu’elle a en cela «internationalisé la politique monétaire de la BNS».
La Banque nationale a toujours pris en compte le fait que le franc suisse se négocie au niveau mondial. Mais au cours des dernières décennies, la Banque nationale est devenue une «Banque nationale globalement active». […] «De nombreuses banques centrales limitent normalement leurs opérations à leur marché intérieur – mais pas la BNS.»
Cette façon de voir est très explicite: la structure de la Banque nationale en tant que société anonyme contrôlée par l’Etat, à laquelle sont associés la majorité des cantons ainsi que des citoyens intéressés, les nombreuses initiatives populaires concernant la politique monétaire, les réserves d’or stratégiques visant à assurer l’indépendance, la décision populaire (qui n’a pas eu lieu) sur la vente de 1300 tonnes d’or, un dispositif de défense directement dirigé contre les agressions extérieures ou plutôt la spéculation sauvage, son ancrage démocratique dans le peuple et tant d’autres faits similaires – ce sont là tous les éléments d’une stratégie orientée au niveau national qui a aujourd’hui perdu une grande part de son importance pour le Conseil fédéral et la Banque nationale.
L’actuel accroissement artificiel de la masse monétaire, dépassant de loin les besoins du pays et de la population ne convient pas à la Suisse, mais répond à l’image d’une «politique monétaire sans frontières» et crée des risques qui pourraient surcharger un petit Etat.
Les ventes d’or et leur corollaire, la liquidation des réserves d’or occultes ne sont pas seulement un péché originel dans l’histoire de la démocratie directe, mais aussi une erreur historique.

Les origines de la politique actuelle et ses dangers

La BNS s’inscrit, avec sa politique «internationale» – en partie du moins – dans la ligne des banques centrales qui maintiennent artificiellement bas le taux d’intérêt sur plusieurs années, opèrent avec des intérêts négatifs, veulent dévaluer en permanence leur monnaie et produire une inflation «contrôlée» afin de dévaloriser les montagnes de dettes. Les dettes s’élèvent de plus en plus dans le monde entier, et pour de nombreux pays le remboursement des endettements publics n’est plus d’actualité – en particulier aussi aux Etats-Unis. Il ne s’agit plus que de tenter la sauvegarde de la solvabilité.
Cette politique trouve ses fondements chez Milton Friedman qui a étudié la grande dépression économique des années 30 (»A Monetary History of the United States 1867–1960») avec Anna Schwartz dans les années 60. Roosevelt et la FED – la banque centrale américaine – ont reçu pour cela de bonnes notes parce qu’ils ont fait un usage massif du Deficit spending et de la planche à billets. Seulement – selon Friedmann –, ils auraient dû pratiquer cette politique beaucoup plus longtemps et sur une plus grande échelle. C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui.

Le service public doit rester entre les mains de l’Etat

Les expériences des deux dernières décennies ont démontré que l’«internationalisation» est dangereuse pour la plupart des entreprises fortement orientées au niveau national. C’est ce qui a brisé la nuque de Swissair, autrefois fierté de la nation (lorsqu’elle a commencé à acheter l’une après l’autre des compagnies aériennes étrangères). Swisscom a perdu beaucoup d’argent dans ses aventures étrangères. La compagnie d’électricité Alpiq (autrefois Aare-Tessin AG für Elektrizität [Atel] et Energie Ouest Suisse [EOS]) emprunte des voies dangereuses. Elle est conçue comme une société anonyme. Une nette majorité d’actions (commercialisées en bourse) d’environ 70% appartient aujourd’hui à certains cantons, à des coopératives au sein du pays et à des sociétés. Les centrales électriques d’Alpiq étaient chargées au départ d’approvisionner la population suisse en énergie électrique à prix coûtant. La politique commerciale orientée à l’international des dernières années a donc mené – comme pour Swissair – vers des échecs massifs si bien que le cours de l’action a dégringolé de près de 90%. Alpiq cherche à présent à vendre ses parts à la Grande Dixence, le plus grand ouvrage d’énergie hydraulique des Alpes, et à d’autres centrales électriques, le cas échéant, à l’étranger – toutes sont des pièces maîtresses de l’alimentation électrique suisse.
Il est à espérer que la Banque nationale suisse réfléchira sur sa stratégie et sur son concept. Il n’y a pas de réserves nécessaires à disposition pour une «Politique sans frontières». Les entreprises du service public suisse ne doivent pas être bradées.

Trop de pouvoir pour les banques centrales

Les banques centrales ont toujours eu un grand pouvoir – et aujourd’hui plus que jamais. Elles apparaissent souvent en réseau – sous la direction des Etats-Unis. Les voix critiques s’élèvent de plus en plus dans les milieux professionnels. Le professeur Kurt Schildknecht, par exemple, a contribué à la création, dans les années 70, de la politique de la Banque nationale en tant que directeur adjoint. Il a présenté récemment dans un article intitulé «Trop de pouvoir pour la Banque nationale» paru dans la Weltwoche (du 23 juin 2016) une opinion, selon laquelle il n’y aurait aucune étude prouvant que la Banque nationale puisse influencer le cours du change avec des baisses des taux d’intérêt et un intérêt négatif. Il faudrait qu’elle mette immédiatement un terme à cette politique, dont les effets secondaires et les risques encourus sont trop grands pour le pays. Il voit la cause profonde du problème de la Suisse – exactement comme dans les années 70 – dans la politique des grandes banques centrales, en particulier de la FED et de la BCE qui toutes deux et depuis longtemps tendent vers une dangereuse hérésie, selon laquelle elles pourraient efficacement influer sur la conjoncture et la croissance par une surabondance monétaire. Elles ne font que masquer les problèmes, écrit Schildknecht. Tant que les banques centrales s’en tiendront à cette politique, le cours du change du franc suisse restera problématique quoique fasse la BNS. Il faut seulement espérer, conclut Kurt Schildknecht dans son article, qu’on réussisse à «entraver les grandes banques centrales».
La question se posera peut-être de savoir si la structure et la forme juridique actuelle de la BNS sont suffisamment développées pour résister aux dangers d’une «politique monétaire sans frontières». Peut-être a-t-on besoin pour cela d’une «véritable banque d’Etat» incluant la responsabilité globale de la Confédération, comme celle que les citoyens avaient refusée en 1897. Le scénario suivant est concevable et ne doit pas être totalement exclu: le Conseil fédéral annonce à la population que la Banque nationale a déjà acquis assez d’euros pour pouvoir les utiliser en remplacement du franc suisse. On pourrait ainsi éviter dorénavant des pertes et l’industrie d’exportation ainsi que le tourisme oublieraient leurs soucis relatifs au franc suisse fort. Le choc serait probablement beaucoup plus grand que lors de la faillite de Swissair. Mais là non plus, la chose ne pourrait se faire sans recours au référendum.

Rétrospective et perspective

Depuis la Seconde Guerre mondiale, la Suisse lutte encore et toujours contre les effets négatifs du franc suisse fort. Depuis cette époque, toutes les autres monnaies ont perdu bien plus de leur valeur initiale. La fin de cette tendance n’est pas prévisible. On ne peut perdre de vue le revers de la médaille. Un franc suisse fort fait baisser les prix des importations, ce qui n’est pas négligeable pour un pays sans matières premières. Sur le long terme, on peut considérer que le pays n’en a subi aucun préjudice – bien au contraire. Il est vrai cependant que certaines années prises isolément ou certaines périodes ont été difficiles – autrefois bien plus qu’aujourd’hui. En 1977/78, par exemple, le franc suisse a, en à peine deux ans, gagné presque 40% en valeur par rapport à 15 partenaires commerciaux importants (Rapport SNB 1981, p. 376). Mais même ce choc n’a pas été un «coup mortel» pour l’économie d’exportation et le tourisme, comme l’ont fait souvent remarquer les observateurs. La réévaluation s’est aussi révélée importante sur le long terme. Au cours des 60 dernières années, le dollar a perdu 80% de sa valeur à l’encontre du franc suisse, la livre anglaise, plus de 90%. Depuis 1998, l’euro a perdu environ un tiers de sa valeur.
Il y a certainement eu des entreprises qui ont dû se déclarer en faillite suite au franc fort. D’autres, par contre, se sont réorganisées et ont réagi en introduisant des innovations et de meilleurs procédés de fabrication, contribuant au succès du «modèle suisse». Il est étonnant qu’aujourd’hui, malgré les difficultés présentes dans le domaine monétaire, les exportations soient en hausse.
Cela n’a pas seulement un effet négatif qu’à chaque crise majeure au monde le franc suisse soit considéré comme valeur refuge et doive être protégé contre une trop haute réévaluation. En valeur sous-jacente, on trouve là une économie nationale flexible et diversifiée avec des travailleurs spécialisés et hautement qualifiés, un budget d’Etat sain et une forte stabilité politique.    •
Par Werner Wüthrich |Zeit Fragen FR  No 25/26, 14 novembre 2016
Sources:
Banque nationale suisse 1907–1932. Berne 1932
Banque nationale suisse, 75 ans de Banque nationale suisse – Période 1957–1982. Berne 1981
Banque nationale suisse 1907–2007. Zurich 2007
Baltensberger, Ernst. Der Schweizer Franken. Zurich 2012
Roth Jean-Pierre, Président du Directoire de la BNS, Discours du 6/5/09: «Politique monétaire sans frontières»
Linder, W; Bolliger, Christian; Rielle, Yvan. Hand­buch der eidgenössischen Volksabstimmungen von 1848 bis 2007. Berne 2010
Kölz, Alfred. Neuere Schweizerische Verfassungs­geschichte (mit Quellenbuch). Berne 2004
Rhinow, R.; Schmid, G.; Biaggini, G.; Uhlmann, F. Öffentliches Wirtschaftsrecht. Bâle 2011

L’Europe doit assumer sa diversité

Le 17 novembre 2016, le Cardinal André Vingt-Trois, Archevêque de Paris, Chancelier de l’ICP et Mgr Philippe Bordeyne, Recteur, ont remis le Docteur Honoris Causa de l’nstitut Catholique de Paris à l’Archevêque de Cantorbéry, le Dr Justin Welby.




Plus de 400 personnes réunies pour assister à la séance solennelle de rentrée académique 2016 en l’église universitaire Saint-Joseph-des-Carmes ; le primat de la Communion anglicane s’exprimant en français sur un thème d’actualité : notre vision de l’Europe au XXIè siècle à la lumière du Bien commun. 
A l’issue de sa leçon académique, l’Archevêque de Cantorbéry a reçu les insignes de Docteur Honoris Causa de l’ICP, pour sa contribution exceptionnelle à l’éthique de l’entreprise et pour son engagement au service de la paix.

Cet événement faisait suite à un Evensong œcuménique co-présidé par The Most Reverend Justin Welby et le Cardinal André Vingt-Trois ; célébration particulièrement émouvante, magnifiquement accompagnée par le Choeur de l’église anglicane Saint-Georges de Paris.


Archevêque de Cantorbéry : Allocation inaugurale, Institut catholique de Paris Le 17 novembre 2016
http://www.icp.fr/a-propos-de-l-icp/actualites/doctorat-honoris-causa-a-l-archeveque-de-cantorbery-justin-welby–58553.kjsp?RH=11429522327430-142
Archevêque de Cantorbéry : Allocation inaugurale, Institut catholique de Paris Le 17 novembre 2016

1. Texte français “Notre vision de l’Europe au XXIe siècle à la lumière du Bien commun”





2. Texte anglais 


Archbishop Justin Welby on ‘the common good and a shared vision for the next century’









6

« Il faut se préoccuper des inégalités croissantes sur l’ensemble du continent »
Dr Justin Welby, archevêque de Cantorbéry et primat de la Communion anglicane
Jeudi 17 novembre 2016, à l’Institut catholique de Paris



Demander à un Britannique de s’exprimer sur l’avenir de l ‘Europe ? Le paradoxe peut paraitre criant, cinq mois après le référendum par lequel les habitants du Royaume Uni se sont majoritairement prononcés, lors d’un référendum, en faveur du retrait de l’Union européenne.
Mais l’Europe représente une entité plus large que l’Union européenne. Et l’orateur qui s’exprimait le 17 novembre sous les voûtes de l’église Saint-Joseph-des-Carmes, attenante à l’Institut catholique de Paris (ICP), n’a pas pour habitude de borner son regard aux rivages des îles Britanniques. Archevêque de Cantorbéry et primat de la Communion anglicane depuis le 21 mars 2013, Justin Welby est à ce titre à la tête d’une Église présente dans 164 pays et comptant 85 millions de membres.
Ce tout juste sexagénaire, marié et père de cinq enfants, n’a d’ailleurs jamais cessé de voyager. Sa vie professionnelle a commencé dans le monde de l’entreprise, comme l’a rappelé Mgr Philippe Bordeyne, recteur de l’ICP. Mais après onze ans dans l’industrie pétrolière, dont cinq en France chez Elf Aquitaine, il décide en 1989 de s’orienter vers la prêtrise. Une décision peut-être murie après le décès de sa fille, deux ans plus tôt, dans un accident de voiture.
Ordonné prêtre en 1993 dans le diocèse de Coventry, non loin de Birmingham, il s’engage notamment dans un Centre international pour la réconciliation d’où partent diverses initiatives de promotion de la paix vers les zones de conflits (Nigeria, Kenya, République Démocratique du Congo, Israël et Palestine, Irak…). En novembre 2012, il est élu par ses pairs archevêque de Cantorbéry. Il affiche une réelle proximité avec l’évêque de Rome, le pape François, qu’il a déjà rencontré à cinq reprises – la dernière fois le 5 octobre 2016.
« L’Europe à la lumière du bien commun »
Jeudi 17 novembre, Justin Welby était présent à l’Institut catholique de Paris pour prononcer la leçon de la séance solennelle de rentrée académique 2016 sur le thème : « Notre vision de l’Europe au XXIè siècle à la lumière du Bien commun ». À l’issue de son allocution, il reçut les insignes de Docteur Honoris Causa de l’ICP, pour sa contribution exceptionnelle à l’éthique de l’entreprise et pour son engagement au service de la paix.
Devant environ 400 personnes et en présence du cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et chancelier de l’ICP, Justin Welby a invité à prendre en compte la complexité de l’Europe et de ses nombreuses histoires nationales. Pour ouvrir de nouvelles perspectives au projet européen, il recommande de le décliner au plus près des particularités locales, et non de poursuivre une intégration par le haut. Il invite à s’appuyer sur la doctrine sociale de l’Église catholique en mettant en exergue quatre concepts : subsidiarité, solidarité, gratuité et créativité. Et il commence par passer en revue l’état actuel du continent.
I) L’ÉTAT DE L’EUROPE : L’ÉCONOMIE
« Depuis la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) et le traité de Rome, la prospérité a constitué un pilier central de la coopération européenne », commence le primat de l’Église anglicane.  « Et nous constatons une énorme augmentation du bien être matériel pour la plus grande majorité des Européens. Cependant, certaines politiques poussent de larges catégories de population vers des situations de plus en plus désespérées ».
« Les groupes intermédiaires, véritables socles de nos pays » 
« En même temps, l’Europe semble être composée de trois couches : Bruxelles, les nations et les individus », poursuit-il. « Or la société humaine que Dieu a créée ne se limite pas à l’individu et aux institutions. Elle est relationnelle et, pour cela, chaque entité relationnelle – de la communauté de base qu’est la famille aux petites et moyennes entreprises ou à la paroisse – doit être traitée comme ayant une légitimité et une valeur. Après tout, ces groupes intermédiaires sont les véritables socles de la réussite de nos pays et de nos sociétés ».
« Distinguer l’intérêt général et le bien commun »
« À quoi sert la coopération économique européenne ? », interroge-t-il. « S’agit-il simplement d’une courbe de croissance économique en hausse sur un graphique ? Ou bien le moteur de l’action est-il quelque chose de plus grand, de plus prometteur ? Je veux faire une distinction ici entre ce que nous pouvons appeler l’intérêt général et le bien commun. L’intérêt général se préoccupe de l’augmentation générale de la marée économique et présume qu’elle profitera à tout le monde. Le bien commun se préoccupe d’une marée montante qui soulève véritablement tous les bateaux ».
« Libérer l’épanouissement humain »
« Dans cette perspective, la politique économique nationale et européenne doit être réinventée pour libérer l’épanouissement humain. Il faut se préoccuper des inégalités croissantes sur l’ensemble du continent, non seulement en matière de revenus, mais également pour ce qui concerne la richesse, la santé, l’éducation… C’est ainsi que nous raviverons une vision de  l’économie qui offre plus d’espoir que les politiques mercantiles observées ces dernières années ».
II) L’ÉTAT DE L’EUROPE : LE SOCIAL
« Depuis la réunification de l’Allemagne et la chute de l’Union soviétique, de nouveaux États indépendants ont émergé, les populations ont pu se déplacer plus librement sur l’ensemble du continent et l’Union européenne est passée de 12 à 28 (bientôt 27) États membres », se félicite Justin Welby. « Mais au fur et à mesure de son intégration économique, l’Europe a ignoré le besoin d’intégrer nos valeurs, nos cultures, nos rêves et nos idéaux. Et finalement, nous n’avons aucune vision commune de ce qu’est l’Europe, au-delà d’un tissu d’activités économiques de plus en plus complexe ».
« La supposition que nous, Européens, sommes assez semblables »
« L’intégration n’ayant pas été traitée de manière adéquate au sein de l’Europe, il est  difficile pour ceux qui viennent d’ailleurs de réussir à l’aborder. Cet échec provient en partie de la supposition que nous, Européens, sommes assez semblables. Nous nous ressemblons physiquement, nous nous habillons de la même façon, nos loisirs et nos intérêts ont tendance à coïncider. Beaucoup de nos villes se ressemblent.
Mais je soutiens que ces caractéristiques communes ne représentent qu’une ressemblance superficielle et que cette superficialité est trompeuse ».
« Nous dévisager en tant qu’individu »
« Nous devons nous dévisager, non pas en tant qu’êtres économiques, mais en tant qu’individus et au travers de nos institutions intermédiaires. Or si nous nous trompons sur ce que nous pensons voir, si nous prenons le superficiel pour le profond, alors notre réponse aux questions comme celle de l’intégration sera la mauvaise réponse. Car nous présumerons que les différences superficielles telles que l’ethnicité sont des différences profondes et inflexibles. Il est dangereux de supposer et de prétendre qu’une autre personne partage – ou pas – notre culture, nos valeurs, nos priorités, selon qu’elle nous ressemble ou pas ».
« Pas de racines suffisamment profondes pour nous donner confiance »
« C’est ainsi qu’en nous fondant sur une notion de ressemblance superficielle pour formuler notre idée de ce qu’est l’Europe, nous n’avons pas développé des racines suffisamment profondes  pour nous donner la confiance face aux différences superficielles qui se présentent à nous. Notre incapacité à intégrer avec succès certains de ces groupes de migrants est un symptôme de notre incapacité à définir et à vivre une identité européenne profonde et sûre d’elle ».
III) L’ÉTAT DE L’EUROPE : LA POLITIQUE
« La politique en Europe a naturellement été dominée par la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne. Une grande partie du débat concernait l’identité nationale du pays. Mais ces dernières années, nous avons constaté une renaissance rapide du nationalisme à travers toute l’Europe. Nous avons observé l’élection de gouvernements nationalistes en Autriche et ailleurs en Europe centrale et orientale. Ici, en France, le Front national domine dans les sondages ».
« Un repli vers les frontières rigides de l’État-nation »
« Pourquoi les frontières nationales se redessinent-elles? Sans affirmer une corrélation entre les deux, on peut remarquer que nous traversons une période où une génération d’Européens est moins riche que ses parents, où les normes sociales ont été remises en question dans de nombreux pays, et où les garanties de sécurité sociale accordées à ma génération ne seront peut-être pas viables pour la génération suivante. De plus, la stabilité du monde est plus précaire. Est-ce donc si surprenant si, face à cela, les gens ont commencé à se replier vers l’intérieur, vers les frontières rigides de l’État-nation ? »
« Des valeurs ancrées dans la tradition judéo-chrétienne »
« Nous ne pouvons pas dire si la renaissance de l’État-nation est une bonne chose ou non. Mais si c’est une réalité, alors c’est une réalité dont nous devons tirer parti. Débattons, dans nos contextes nationaux, des valeurs  et des vertus essentielles à la poursuite du bien commun, y compris l’hospitalité et la générosité. Les valeurs émergent de nos histoires, qui sont faites d’interactions. En Europe, ces valeurs sont ancrées plus particulièrement dans les récits de la tradition judéo-chrétienne, qui sont probablement davantage intégrés dans les groupes informels et intermédiaires que dans les États ».
IV) L’ÉTAT DE L’EUROPE : LA VIOLENCE A CARACTÈRE RELIGIEUX
« Un autre facteur a un impact significatif et croissant sur la façon dont nous comprenons le fait « d’être l’Europe » : la violence à caractère religieux et sa manifestation au travers d’actes de terrorisme les plus barbares. Vous, ici, vous l’avez vécu dans toute sa fureur et dans toute sa terrible cruauté. Rien qu’en regardant les cérémonies de commémorations en Angleterre, nous avons ressenti l’horreur à nouveau et nous avons pleuré. Nous compatissons tellement avec vous ! »
« Comment parler de la religion en Europe »
« L’un des défis majeurs est de déterminer comment parler de la religion en Europe. Sur un continent où nous constatons une croissance du sécularisme et de l’apathie (dans certains cas, une hostilité ouverte) envers la religion et les croyants, notre défi à nous tous, ici, aujourd’hui, est de trouver de nouveaux moyens de partager notre vocabulaire religieux avec le reste du continent. Il nous faut parler avec confiance de la tradition judéo-chrétienne et de la raison pour laquelle elle doit être reflétée dans la façon dont nous comprenons l’Europe. Il ne s’agit pas d’un appel au retour à la Chrétienté, mais d’être franc par rapport à notre tradition et à notre héritage — tant les bons aspects que les mauvais ».
« La réponse à Daech doit comprendre une voix théologique »
« Quelle que soit leur dépravation, des groupes tels que Daech possèdent une idéologie, en fait, une théologie, qui est au cœur de leur propagande et qui est leur force motrice. Ils — comprennent l’histoire humaine en termes apocalyptiques : ils croient que la fin du monde est pour bientôt, que le prophète va revenir avec Jésus et qu’il vaincra les pouvoirs occidentaux. C’est très difficile à comprendre. Or pour le comprendre, les croyants en Europe doivent retrouver la capacité de partager leur vocabulaire religieux avec le reste du continent ».
« Si nous traitons la violence à caractère religieux uniquement comme une question de sécurité, ou comme une question de politique, il sera terriblement difficile de la vaincre. La réponse doit comprendre une voix théologique, et nous ne devrions pas hésiter à l’offrir ».
« Offrir une vision convaincante du rôle de la foi dans nos sociétés »
« Pour cela, il faut s’éloigner de l’argument qui consiste à dire que Daech n’a rien à voir avec l’Islam, ou que les milices chrétiennes en République centrafricaine n’ont rien à voir avec le christianisme, ou que la persécution nationaliste hindoue des chrétiens en Inde du Sud n’a rien à voir avec l’hindouisme. Tant que les leaders religieux ne réagiront pas et qu’ils n’assumeront pas la responsabilité des actions de ceux qui agissent au nom de leur religion, nous ne parviendrons à aucune résolution ».
 » Et de notre côté, nous devons offrir une autre vision, plus convaincante, du rôle de la foi dans nos sociétés, plus profonde, plus satisfaisante pour l’esprit humain. Et, où trouvons-nous une meilleure vision si ce n’est dans la bonne nouvelle de Jésus Christ ? »
V) LA VISION : UNE EUROPE CATHOLIQUE
« En France, je dirais — peut-être de manière provocatrice — que la laïcité matérialiste, qui n’est pas la laïcité sous sa forme d’origine, n’est pas capable de faire face aux défis posés par des groupes religieux dotés de récits puissants, cohérents, quoique malfaisants, qui remettent entièrement en question ce que nous entendons par une société juste et bonne. C’est également vrai dans de nombreux autres États européens ».
« Inclure les gens, les groupes, les communautés »
 » Il est donc temps d’offrir de nouvelles solutions. Moi, je crois que les valeurs et la vision pour le 21e siècle doivent être catholiques (avec un petit « c »). Par cela, je veux dire qu’elles doivent être globales, flexibles, complètes, et viser fondamentalement l’inclusion. Une inclusion qui vise les gens, mais également les institutions, les groupes et les communautés ».
« On ne résout pas un conflit par la simplification »
 » Nous devons reconnaître que pour proposer une vision réalisable et convaincante de l’Europe au 21e siècle, nous devons accepter que l’Europe devienne plus complexe. C’est une chose que j’ai apprise quand je travaillais dans des situations de conflit pendant plusieurs années. On ne résout pas un conflit par la simplification, mais en reconnaissant la complexité de la situation, en appréciant la différence ».
« L’Europe, une collection d’États »
« L’Europe, ce n’est pas les États-Unis d’Amérique. C’est une collection d’États avec une culture commune et certains aspects culturels très différents. À cela, nous devons également ajouter une histoire incroyablement sanglante. Construire une bonne Europe — ce qui doit être le but d’une vision basée sur le bien commun — signifie donc qu’il faut aborder la complexité, l’accepter et l’adopter. »
« Se garder d’assimiler l’unité à la simplicité »
« Alors, comment pouvons-nous utiliser l’Enseignement social de l’Église catholique comme fondement pour cette vision de l’Europe au XXIe siècle à la lumière du bien commun? Premièrement, il faut renouveler l’engagement de l’Europe pour une vraie subsidiarité et se garder d’assimiler l’unité à la simplicité. Des structures de relations économiques, politiques et sociales assumant cette subsidiarité favoriseront l’acceptation de la complexité ».
« Pas d’intégration si les valeurs sont éloignées du vécu »
« Il y a une histoire importante à raconter sur l’Europe, qui nous aidera à identifier des valeurs pour le 21e siècle. Mais l’intégration ne se fera pas si ces valeurs et ces vertus sont abstraites et éloignées de la réalité vécue. Jusqu’ici, les tentatives ont échoué, car il n’y avait pas assez de flexibilité pour déployer le récit et les structures sous le niveau continental. L’histoire et les institutions de l’Europe doivent absolument être relayées localement ».
« La relation entre le « centre » et les marges »
« Le deuxième concept est la solidarité, qui doit notamment se refléter dans la relation entre le « centre » de l’Europe et ses marges, en particulier les régions les plus lourdement affectées par l’arrivée des migrants et des réfugiés en Europe du Sud et du Sud-Est. La vision pour l’Europe doit aussi développer des racines suffisamment profondes pour surmonter le repli sur des ressemblances superficielles ».
« La grâce dans l’action »
« Troisième concept : le sens de la gratuité — ce que le Pape Benoit avait appelé « la grâce dans l’action ». Les citoyens européens ne doivent pas être considérés comme de simples consommateurs. La gratuité, c’est reconnaître qu’il y a au cœur des relations humaines une véritable capacité d’apprécier l’économie de Dieu — qui est une économie d’abondance, non pas de pénurie. Les systèmes économiques doivent être ancrés dans la compréhension fondamentale de la valeur inhérente de l’être humain —  les humains ne sont pas simplement des unités économiques. Cela s’applique autant à ceux qui vivent à l’extérieur de l’Europe qu’à ceux qui vivent à l’intérieur de ses frontières ».
« L’Europe n’est pas un club douillet réservé à ses membres »
Enfin, vient la créativité, avec la reconnaissance à sa juste valeur de ce qui a été accompli en Europe ces soixante dernières années. Il faut chérir et célébrer la transformation remarquable de la vie des citoyens européens. C’est aussi une chose que l’on doit exporter : l’Europe n’est pas un club douillet réservé à ses membres, elle devrait être un phare pour les autres régions du monde, tout en restant toujours humble face aux manquements de l’impérialisme européen, lorsque cette vision a été imposée plutôt que partagée.
« Subsidiarité. Solidarité. Gratuité. Créativité »
« Subsidiarité. Solidarité. Gratuité. Créativité. Ces valeurs peuvent constituer les éléments constitutifs d’une vision pour une Europe catholique au 21e siècle. Une vision inébranlable engagée envers le bien commun et l’épanouissement de tous. »
Pour aller plus loin
La version intégrale de l’allocution de Justin Welby à l’Institut catholique de Paris le 17 novembre 2016 et la version en anglais;

Contre la dictature de la finance : la bombe atomique suisse ! 

 














Objectifs

1. La Banque Nationale Suisse ( BNS) créera désormais seule de la monnaie scripturale, y compris électronique.
2. Les banques ne pourront plus elles-mêmes créer de la monnaie girale ( scripturale, d’écriture, ex nihilo), mais prêter seulement de la monnaie qui existe déjà.
3. La Banque Nationale Suisse mettra en circulation de la nouvelle monnaie pleine moyennant un don (sans dette) au gouvernement fédéral, aux Cantons ou aux citoyennes et citoyens.

 http://www.srf.ch/player/tv/eco/video/radikale-geldreform?id=6d91617f-3b78-4f1f-948e-d6317c5bc827

Avant-hier, en parcourant ce « cerveau collectif » qu’est Facebook, je suis tombé sur la publication d’un de mes amis et par la même occasion, je suis tombé des nues. Les médias « main stream », si prompts à sortir l’artillerie lourde contre les votations des Suisses sur les minarets ou l’immigration massive, se sont bien gardés de nous informer de cette initiative en cours, qui a recueilli à ce jour près de 50 000 signatures mais il lui en faudra le double pour déboucher sur un référendum. C’est de la bombe. J’en ai rêvé, et les Suisses sont peut-être en train de le faire. Il faut absolument qu’ils aboutissent. Non seulement pour eux mais pour nous tous. C’est pourquoi nous devons les soutenir. J’invite tous ceux d’entre nous qui ont des amis et connaissances au pays des Helvètes de les contacter et de faire la promotion de cette initiative citoyenne. Si l’insurrection des fils (et des filles) de Guillaume Tell contre les Banksters (et les banques suisses sont puissantes !) est couronnée de succès, alors tout espoir sera permis pour nous-mêmes et les générations futures.

Voici donc de quoi il s’agit :
http://www.zeitpunkt.ch/news/artikel-einzelansicht/artikel/die-geldwende-in-der-schweiz-steht-am-start.html
J’ai traduit l’essentiel de l’article ci-après :
« L’initiative citoyenne la plus importante des 20 dernières années devrait être lancée le 1er mai : la transformation du franc suisse d’argent-dette en « plein argent » [100 % money comme disent les économistes anglo-saxons]. C’est ce qu’ont décidé hier [le 8 janvier 2014 puisque l’article est daté du 9] à Zurich les responsables de l’association pour la modernisation de la monnaie. L’initiative « Plein argent – pour un argent à l’abri de la crise dans l’intérêt de tous : la création monétaire à la seule banque centrale » veut mettre fin à la création de la monnaie par les banques privées.
90 % de l’argent – la plupart des gens n’ont pas conscience de cette monstruosité – est créé littéralement à partir de rien par les banques. Le monopole de la banque centrale ne s’étend qu’à la monnaie fiduciaire [pièces et billets]. L’argent scripturaire, utilisé pour la plupart des paiements, est créé par les banques elles-mêmes chaque fois qu’elles octroient un crédit. Elles ne prêtent pas l’argent des épargnants – ceux-ci le conservent et peuvent s’en servir pour leurs paiements – , mais créent de l’argent qui n’existait pas par un simple jeu d’écritures. (…) La loi ne les oblige qu’à avoir 2,5 % du montant des prêts en dépôt. [c’est ce qu’on appelle le système des « réserves fractionnaires »]

Le revers de la médaille n’est pas seulement l’insécurité de nos dépôts bancaires, mais une montagne de dettes qui grossit sans cesse, qui est de plus en plus difficile à rembourser et dont souffrent principalement les salariés. Car la plus grande partie de la richesse nouvellement créée n’irrigue pas l’économie réelle, où la majorité gagne son pain quotidien, mais la finance qui permet de réaliser des gains rapides. (…)
Le privilège de la création monétaire draine des sommes considérables dans des poches privées alors qu’elles devraient revenir à la collectivité. L’article 99 de la Constitution (…) n’inclut pas la monnaie scripturaire (…). C’est cette lacune que les initiateurs veulent corriger. Le 100 % monnaie est ainsi appelé car toute la monnaie, même la monnaie scripturaire, est garantie par la banque centrale, et pas seulement 2.5 %. C’est pourquoi cet argent est à l’abri des faillites bancaires. L’idée selon laquelle un tel scénario ne pourrait se produire que dans les pays du Sud de l’Europe, fortement endettés, mais pas dans l’opulente Suisse est malheureusement une illusion. (…)

Bien qu’il paraisse révolutionnaire, ce concept n’est pas nouveau. Dans les années 1930, une large majorité de professeur d’économie américains se sont prononcés pour le « 100 % money » pour sortir de la crise. Dans une étude du FMI de 2012, le contrôle étatique de la création monétaire a été préconisé. (…)
Pourtant, les obstacles à cette initiative sont considérables : la compréhension générale de la vraie nature de l’argent bancaire est faible, même parmi les banquiers et politiciens qui devraient bien connaître le sujet. Les médias y portent peu d’intérêt, en particulier ceux qui vivent de la publicité pour les banques. Et les banquiers n’ont absolument pas intérêt à se soumettre à un débat public sur leurs privilèges insoupçonnés (…). Les initiateurs et leurs conseillers économiques (dont quelques professeurs émérites) sont ainsi dépendants du soutien des rares personnes qui sont conscientes des énormes enjeux de la création monétaire. Jusque là, 40 000 signatures [47 500 à ce jour] et 30 000 francs de dons ont été recueillis, ce qui est encore insuffisant. (…) »
Pour plus de renseignements et un suivi de cette initiative : http://www.vollgeld-initiative.ch/?&L=1
En quoi est-ce révolutionnaire ? Comme l’expliquent André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder dans La dette publique, une affaire rentable, (1) le système bancaire vampirise littéralement l’économie réelle en ponctionnant des sommes considérables et parfaitement indues, par l’entremise de la dette publique. Un Etat n’a pas besoin d’emprunter aux banques privées, il peut se prêter à lui-même, sa banque centrale peut créer la monnaie dont il a besoin pour financer les services publics, puis la détruire en se remboursant (l’opération n’est donc pas inflationniste). Le tout sans intérêts.
Or, voici que notre souveraineté monétaire a été transférée à l’Europe donc la banque centrale s’interdit de financer directement les Etats (art. 104 du traité de Maastricht, confirmé par l’art. 123 du traité de Lisbonne), les obligeant à emprunter à des banques privées moyennant des intérêts dont le taux varie en fonction de la confiance des investisseurs dans la capacité de remboursement du pays : la crise grecque n’a pas d’autre origine. Quant à nous, qui bénéficions d’un taux faible, notre stock de dette avoisinant les 2000 milliards d’euros nous coûte quand-même près de 50 milliards d’intérêts par an ! Oui, vous avez bien lu : cela fait une saignée de 130 millions PAR JOUR, et sans que le premier centime du principal ne soit remboursé ! La dette publique n’est d’ailleurs pas faite pour être remboursée, mais pour assurer une rente ad vitam aeternam aux titulaires des emprunts d’Etats, qui ne peut être extorquée qu’en sacrifiant les besoins légitimes de la population en matière de santé, d’éducation, d’infrastructures, etc. En ce sens, il est (à moitié) faux d’affirmer que la dette pèsera sur les générations futures : elle pèsera sur les enfants des pauvres (ceux dont les services publics sont le seul patrimoine) mais profitera aux enfants des riches qui pourront continuer à ponctionner une part considérable de la richesse nationale. C’est pourquoi les milieux populaires et les classes moyennes ont un INTERÊT VITAL à ce que la monnaie soit déprivatisée !
Si cette initiative suisse réussit, elle ne manquera pas de donner des idées à toute l’Europe, et l’outil qui aura permis d’arracher la création monétaire aux banques, le référendum d’initiative citoyenne, deviendra une revendication incontournable (2). Autrement dit : c’est l’avenir de la démocratie sur tout le continent qui est en jeu !

(1) Voir ce blog : http://postjorion.wordpress.com/2013/03/03/270-holbecq-que-serait-la-dette-publique-devenue/
(2) Pour rappel, l’association Article 3 (www.article3.fr) a le référendum d’initiative citoyenne pour seule revendication.

La version française est en cours de développement. Nous vous proposons le texte ci-dessous pour commencer.

Pour un pouvoir monétatif: La création monétaire dans les mains d’un pouvoir public indépendant
La crise financière actuelle prend ses racines dans notre système monétaire. Il émet des crédits en excédent et encourage de cette manière les bulles spéculatives, ainsi que l’inflation et le surendettement massif de nombreux participants. Les marchés financiers et l’économie réelle ne peuvent fonctionner que sur la base d’un système monétaire stable et juste. C’est pourquoi, nous demandons:

  1. Le rétablissement de l’apanage de la création monétaire à la nation, plus précisément à la banque nationale indépendante
  2. La cessation de toute création monétaire par les banques
  3. La mise en circulation de tout argent créé́ sans dettes via les dépenses publiques

L’argent gouverne le monde. Mais qui gouverne l’argent ?
Tout le monde utilise l’argent, mais la manière de fonctionner du système monétaire demeure aussi nébuleux que les termes ‘système bancaire à couverture fractionnaire’ ou ‘création de monnaie multiple’. Ceci est dans l’intérêt des banques, qui se sont appropriées la création monétaire. Pour l’essentiel la Banque Nationale Suisse (BNS) émet l’argent en espèces, qui ne constitue que 10 % de la masse monétaire. 90% de l’argent existant est créé par les banques commerciales en accordant des crédits. Cet argent existe et circule sous la forme des avoirs sur les comptes courants auprès les banques commerciales.
Dernièrement, une grande partie de l’argent créé a servi à des opérations financières de plus en plus spéculatives et découplées des besoins de l’économie réelle. La bourse et les cycles conjoncturels sont poussés à l’extrême par la création de monnaie bancaire hors de tout contrôle – maniaquement excessive en haute conjoncture et période de hausse, et hésitante et dépressive dans les crises d’endettement suivantes. Lorsque les banques font faillite, ce sont toujours les avoirs des clients qui sont en jeu. Si ceux-ci sont sous garantie bancaire étatique, l’état privatise les profits des banques et fond les pertes dans la communauté.
Les banques ne sont pas tenues de remplir des objectifs économiques globaux, ni même des objectifs sociaux. D’avoir abandonné aux banques la création monétaire, activité porteuse en elle-même de nombreuses conséquences importantes, représente un faux développement du système entier. L’ordre monétaire représente une question fondamentale au même niveau que la constitution. Le fait d’utiliser la création monétaire pour faire des affaires est une activité dysfonctionnelle portant préjudice à la communauté.

Nationalisation de l’argent mais pas des banques
Toute monnaie ne devrait être créée que par un organisme public indépendant. Dans la Suisse, ce rôle est assumé par la Banque Nationale Suisse (BNS). La BNS doit devenir définitivement le quatrième pouvoir de l’état, le Pouvoir Monétatif, aux côtés des Pouvoirs Législatif et Exécutif, et de la Justice. Dans sa politique monétaire la BNS doit rester indépendante, tout comme les tribunaux dans leur juridiction. Dans un tel régime financier, les devises complémentaires locales ou les systèmes de compensation de type coopérative peuvent y trouver leur place.
Les gains provenant de la création monétaire – le seigneuriage – doivent être entièrement destines au trésor public et non pas aux banques sous la forme de profits supplémentaires immérités. C’est pourquoi l’argent nouvellement créé doit être remis sans intérêts à la Confédération Suisse, laquelle le remet en circulation via par exemple les dépenses publiques, un dividende populaire. Dans les années passées, le montant du seigneuriage échappé au trésor public s’élevait à un ordre de grandeur autour de 2,5 – 5 milliards d’francs par ans dans la Suisse. Il agissait d’environ 1 – 2% du PIB (croissance économique). Ceci permettrait de couvrir 1.8 – 3.6% du budget public total.
La reforme envisagée pour la création monétaire est simple: Les avoirs sur les comptes courants des banques commerciales doivent être transformés en moyen de paiement légal, comme le sont actuellement les billets et les pièces. Seul le système d’une banque nationale publique – la Monétative – est autorisé de créer ces moyens de paiement. De cette manière, l’argent sur les comptes bancaires se voit attribuer le même rôle que les billets de banque il y a 100–150 ans: les billets des banques privés ont alors été remplacés par les billets de la BNS. Aujourd’hui, il s’agit de transformer l’argent créé par les banques commerciales, instable et lié à des dettes, en argent pleinement valable créé, sans dettes, par la BNS en tant que Pouvoir Monétatif. Tout argent serait ainsi émis par l’état, pas seulement les 10% de la masse monétaire en espèces (billets et pièces), comme c’est le cas actuellement.
Les banques d’affaires privées et publiques peuvent continuer toutes leurs activités financières dans les limites fixées par les lois, mais elles ne peuvent plus créer ou démonétiser d’argent. Elles ne vont effectuer des opérations financières qu’avec l’argent obtenu comme revenu ou à titre de prêt sur le marché interbancaire ou par les clients, et qui existe en liquidité dans leur tiroir-caisse ou sur leur compte de banque central.
L’arrêt de la création de monnaie par les banques peut se faire de manière simple: en détachant les comptes courants des clients du bilan de la banque et en les gérant séparément.

Un ordre monétaire dans l’intérêt public
L’argent deviendrait ainsi sûr puisque les avoirs des comptes ne pourraient plus disparaître en cas d’insolvabilité. L’arrêt de la création monétaire commerciale imposerait des limites à l’expansion excessive ainsi que à la décroissance déficiente de l’offre monétaire. L’argent resterait en circulation, les cycles de conjoncture et de la bourse se dérouleraient de manière plus modérée. La création de monnaie inflationniste des banques commerciales serait remplacée par un régime du pouvoir monétatif dans lequel la BNS aurait le contrôle absolu de la masse monétaire. La BNS peut ainsi éviter l’inflation des prix des biens et des actifs en contrôlant la quantité d’argent circulant en accord avec le potentiel de développement économique réel. Le seigneuriage, les gains obtenus par l’émission de la monnaie, serait entièrement reversés au trésor public.

La justice commence par une bonne monnaie.

Battre monnaie seulement pour le peuple:

Le système économique actuel, grâce aux nombreuses découvertes et inventions qui le favorisent, notamment les robots de plus en plus nombreux et efficaces, produit une abondance insoupçonnée de biens en même temps qu’il réduit la main-d’oeuvre et engendre un chômage permanent. 

Une partie de plus en plus importante de la population se trouve ainsi privée de tout pouvoir d’achat des biens créés pour elle.

Quelques individus ou groupes particuliers seulement en profitent honteusement. 

Pour que tous puissent avoir une part de l’héritage culturel légué par leurs prédécesseurs, nous proposons un dividende universel dont la quantité sera déterminée par la masse des biens à consommer. Ce dividende sera versé à chaque personne, à titre de citoyen, qu’il ait ou non d’autres sources de revenus.

I. L’Etat doit donc reprendre le contrôle de l’émission et du volume de la monnaie et du crédit. Il l’exercera par une commission indépendante jouissant de toute l’autorité voulue pour atteindre son but.

II. Les ressources matérielles de la nation représentées par la production constituent la base de la monnaie et du crédit.

III. En tout temps l’émission de la monnaie et du crédit devrait se mesurer sur le mouvement de la production de façon qu’un sain équilibre se maintienne constamment entre celle-ci et la consommation. Cet équilibre est assuré, partiellement du moins, par le moyen d’un escompte dont le taux varierait nécessairement avec les fluctuations mêmes de la production.


Soutenez une initiative constitutionnelle suisse urgente encore en projet et modifiable, déjà amendée selon les conseils de M. Maurice Allais et de son équipe:


Initiative parlementaire ou populaire à la suisse.


Pour une Suisse sans dettes, ni impôts, taxes, etc., grâce à la robotisation, en parallèle, sinon surtout grâce à une création modernisée de l’argent qui assurera ainsi la prospérité de tous.


État des lieux et inventaires des conséquences néfastes du système bancaire inadapté actuel :


1. Des centaines de milliers de Suisses intègres travaillent, mais vivent endettés sous le seuil de pauvreté. En parallèle, le Conseil fédéral rabote des Budgets à des postes pourtant prioritaires (santé, éducation, chômage, création d’emplois, relance, environnement, infrastructures, transports, réduction du nombre d’Ambassades et d’outils d’informations tel Swissinfo… à l’heure de crises et de l’isolement du Pays sur la scène internationale, suppression des bureaux de Poste et dégradation générale du Service public, Crèches, etc.) et répercute ses tâches sur les Cantons, donc Communes et de fait, les Familles, soit nous tous. Les Caisses de pensions sont de plus en plus vides et la cohésion nationale, sinon la solidarité sont partout remis en cause (Votation du 7.03. 2010).


2. Les “solutions” sont une nouvelle fiscalité sournoise (parkings, radars, nouveaux «délits» etc.), mais aussi la TVA, etc. qui pénalisent tous les citoyen(ne)s, ainsi  que les PME en augmentant le chômage des jeunes et de collaborateurs à… plus de 15 ans de l’AVS.

3. Le système économique actuel, grâce aux nombreuses découvertes et inventions qui le favorisent (notamment l’informatique et les robots de plus en plus nombreux et efficaces), produit une abondance de biens, en même temps qu’il réduit les besoins de main-d’oeuvre locale et augmente ainsi un chômage permanent. Une partie importante de la population se trouve ainsi privée de tout travail et pouvoir d’achat des biens créés pour elle et non pas pour quelques individus ou groupes particuliers d’industriels financiers, Banquiers et spéculateurs.

4. La crise de l’UBS et ses dizaines de milliards soustraits aux contribuables futurs ne révèlent pas seulement les graves dysfonctionnements du Conseil fédéral, après ceux de ladite Banque, mais de fait, de tout le système bancaire mondial et du pillage de tous les habitants et Pays de la Terre entière. En Europe : Islande, Grèce, Portugal. A quand la Suisse ?

5. La Confédération, ses Régies, etc., ainsi que les Cantons et leurs Communes, PME, etc. dont  personnes morales et physiques (nous) dépensent chaque jour et au minimum des centaines de Millions CHF à titre d’intérêts… SANS amortissement et pour certaines dettes cumulées, etc. pour des montants représentant des multiples des emprunts initiaux! Ceci représente des centaines de Milliards CHF par an, qui seraient mieux utilisés pour le bien du Souverain.

6. FED & IRS (deux archétypes américains du dysfonctionnement systémique du taux d’intérêt conçu par les Banquiers et du «remboursement» autoritaire des dettes… par les Citoyen(ne)s surtaxé(e)s), «Too big to fail», Toxic Assets sont devenus des termes “familiers”, à contrario du mécanisme pervers de la création monétaire qui nous asservit tous, partout et chaque jour davantage.

Ainsi :

 – le système bancaire fabrique depuis trois siècles de l’argent à partir de RIEN et facture ce tour de passe-passe avec des taux d’intérêts, alors que l’État (nous les Citoyen(ne)s) pourrait l’émettre gratuitement et ainsi, distribuer équitablement les plus values mensuelles à tous.

– A contrario du dogme officiel et de la Propagande économique, il faut savoir que le taux d’intérêt et les Banquiers créent l’inflation, sinon et surtout, des dettes non remboursables. Ces dettes exponentielles sont IMPOSSIBLES à rembourser. Des contrats impossibles sont nuls, d’autant plus que ces dettes sont créées à partir de rien, par astuce en bande.

– Les États endettés et sans réel pouvoir de décision actuellement abdiqué, répercutent leurs “remboursements” sans amortissement aux chers (sic!) Banquiers (une poignée de familles), sur nous tous.

– Ce système bancal, en crise systémique fut conçu dans l’iniquité et les Banquiers possèdent la Terre qu’ils gèrent à leur guise, avec la majorité des Chefs d’Etats aux ordres, notamment de la BM et du FMI.

Voulez-vous continuer avec vos enfants à être les esclaves des Banquiers et payer le prix fort de votre ruine, laissez-les donc continuer à créer l’argent ex nihilo (à partir de rien) et à contrôler les crédits. À l’opposé, de bonnes solutions existent et les voici :

Pour que tous puissent avoir une part de l’héritage économique légué par leurs prédécesseurs, voici notre butreprendre le contrôle de la création des masses monétaires (l’argent). C’est ce que nous voulons graver dans la Constitution fédérale pour le bien de tous et l’indépendance de la Suisse.

La Constitution fédérale du 18 avril 1999 est complétée comme suit par un nouvel

Article 128a :

I. Le pouvoir de battre monnaie, y compris par le crédit ex nihilo, appartiennent au Souverain qui reprend le contrôle de l’émission et du volume de la monnaie et du crédit, sans intérêt.

Il. Il l’exercera à tous les échelons par des Commissions indépendantes locales jouissant de toute l’autorité voulue pour atteindre ce but.

III. Les ressources financières, matérielles et intellectuelles de la Suisse représentées par les Citoyen(ne)s, les PME, etc. et leurs productions sont la base de la monnaie et du crédit.

IV. L’émission de la monnaie et du crédit devrait en tout temps se mesurer sur le mouvement de la production robotisée le plus possible de façon qu’un sain équilibre se maintienne constamment entre celle-ci et la consommation. Cet équilibre est assuré, partiellement du moins, par le moyen d’un dividende et d’un escompte dont le taux variera nécessairement avec les fluctuations mêmes de la production automatisée.

V. Pour que tous puissent avoir une part de l’héritage économique légué par leurs prédécesseurs, les Commissions locales versent un Dividende mensuel dont le montant sera déterminé par la masse des biens à consommer. Ce dividende sera versé à chaque personne, de leur conception à leur mort naturelle, qu’elle aie ou non des sources de revenus.

VI. Il est indispensable de définir socialement des remises à zéro périodiques sur 7 fois 7 périodes de tous les compteurs économiques, comme demandé dans le Lévitique ou les lois sur les propriétés intellectuelles (Copyright) et ainsi de réparer l’erreur de Charlemagne du 23 mars 789 qui a condamné le taux d’intérêt, mais qui a oublié la remise des propriétés agricoles aux familles et le pardon jubilaire des dettes au moins tous les 49 ans. Concrètement, ceci signifie que grâce aux créations monétaires mensuelles, toutes les dettes seront effacées et toutes les terres agricoles seront franches de toute hypothèque au moins tous les 49 ans.

      VII. Les anciennes masses monétaires en francs suisses tirées du néant (emprunts fédéraux, cantonaux, communaux, etc.) sont purement et simplement supprimées. Par contre, les vraies épargnes réelles des personnes physiques et morales sont respectées.

      VIII. La BNS est directement placée sous le contrôle permanent – sans Commission externe indépendante de type FINMA – de l’Assemblée fédérale (Plénum), qui y consacre au moins un jour complet à chaque Session.

      IX. Les réserves de la BNS qui garantissent un CHF (Franc suisse), indépendant et fort sont constituées d’or physique stocké qu’en Suisse, ainsi que des réserves de diverses graines alimentaires (avoine, épeautre, froment, maïs, orge, pommes de terres, riz, etc.), non OGM, consommables, plantables et à même d’assurer pendant 7 ans la subsistance de la Suisse.

X. Tous instruments juridiques étrangers, accords, conventions, traités, passés ou futurs qui iraient à l’encontre de cette Initiative ou qui viendraient à la violer sont à dénoncer immédiatement tant au plan cantonal que fédéral.

XI. Au vu des économies réalisées par la suppression de l’endettement et de ses conséquences, la Confédération supprime immédiatement tous les impôts fédéraux directs et indirects, notamment la TVA, la vignette et les droits sur l’essence.

XII. De même, les communes et les cantons pourront fortement réduire leur fiscalité et supprimer les taxations sournoises sous la forme de péages subtils pourtant interdit dès la Constitution de 1948.
       

Dispositions transitoires :

La Confédération crée une contribution de solidarité par des masses monétaires sans taux d’intérêts et les fait affecter à chaque famille en proportion du nombre d’enfants conçus.

Le produit de la contribution de solidarité sera versé aux Cantons selon une clé de répartition démographique définie par la Confédération représentée par l’Assemblée fédérale (Plénum).

L’écart des salaires tant publics que privés ne dépasse pas 33 fois, avec une limite absolue indexée fixée à CHF 500’000.-.

Tout dividende social ou autre prestation sociale n’empêche personne de travailler en plus contre rémunération ou en qualité d’indépendant, créateur d’entreprise, etc.

L’obligation de refinancer les prêts à 100 % auprès de la BNS reporte la perception des profits à ce niveau et les revenus ainsi fortement majorés sont directement affectés aux besoins communs.

Tout financement d’investissement à un terme donné doit être assuré par des emprunts au moins de même terme. Aucun emprunt à long terme ne peut être financé par des emprunts à court terme. Pour le bien commun, les points suivants sont notamment respectés :

Dissociation totale des activités bancaires et leur attribution à trois catégories d’établissements distincts et indépendants :

1) Banques de dépôts : encaissements, paiements, gardent les dépôts de leurs clients.

2) Banques de prêts : le montant global des prêts ne peut excéder le montant global des fonds empruntés.

3) Banques d’affaires : investissent dans les entreprises les fonds empruntés au public ou aux banques de prêts.

Indexation obligatoire de tous les engagements sur l’avenir : prêts, emprunts, salaires, etc. aussi bien entre particuliers, entreprises et État.

Interdire le financement des opérations boursières et de la spéculation par la création de moyens de paiement ex nihilo.

Augmenter les garanties en liquidités à 100 %, afin d’éviter les créations privées de monnaie ou quasi-monnaie ex nihilo.

Supprimer la cotation en continu et la remplacer par une seule cotation par jour pour chaque place financière et pour chaque valeur.

Supprimer les programmes d’achat/vente automatiques. Interdire la spéculation sur les indices et les produits dérivés.

Abandonner le système de changes flottants pour un système de taux de changes fixes mais révisables par une commission indépendante.

Interdire toute dévaluation compétitive.

Abandonner le dollar US $ comme monnaie de compte, d’échange et de réserve.

Etablir progressivement une unité de compte commune sur le plan international avec  un système approprié d’indexation.
 
Interdire la spéculation aux banques sur les changes, les actions, obligations et produits dérivés.

Aucune puce, RFID ou un quelconque moyen de traçage ne peut être dissimulé dans la monnaie, quelque soit la forme de la monnaie( métallique, papier…).

Les méthodes alternatives de création monétaire (wir, jazz, reka, talents, billes, sels, etc.) sont admises si leur seigneuriage bénéficie à tous les utilisateurs de manière proportionnelle et égalitaire et sans nuire aux familles.


Conclusions :

 « Il s’agit de réformes fondamentales qui intéressent la vie de tous les jours de millions de citoyens. Ces réformes indispensables n’ont été réalisées, ni même envisagées, ni par les libéraux justement préoccupés de favoriser l’efficacité de l’économie, ni par les socialistes justement attachés à l’équité de la distribution des revenus… Les uns et les autres n’ont cessé d’être aveuglés par la répétition incessante de toutes parts de pseudo vérités et par des préjugés erronés. »               

Maurice Allais, prix Nobel d’économie.


Si vous voulez changer le système pour le meilleur, alors coopérez à cette Initiative.


Pour des personnes courageuses et pour donner de la lumière aux “jouets” utilisés par certaines forces obscures. 


Pour une lutte organisée et efficace contre les sociétés secrètes qui sont les parasites de l’économie, de la justice et de la politique. Ce sont elles qui provoquent la violence, le terrorisme, les crises et les guerres…



 http://desiebenthal.blogspot.ch/2010/03/maurice-allais-prophetique.html

La réforme financière du Crédit Social en France aussi.

par M. Christian Burgaud, Nantes et Rougemont.

Christian Burgaud est le représentant pour la France du journal Vers Demain (adresse : 1001 rue Principale, Rougemont, P.Q., Canada &emdash; J0L 1M0), fondé au Canada en 1939 par Louis Even (1885-1974), pour faire connaître les principes financiers du Crédit Social, énoncés pour la première fois en 1918 par l’ingénieur écossais Clifford Hugh Douglas (1879-1952). Ces principes représentent une conception nouvelle de la finance, du système d’argent, qui libérerait définitivement la société des problèmes purement financiers.

Tout d’abord, définissons les mots «crédit social» : au lieu d’avoir un argent créé par les banques, à intérêt, un crédit bancaire, on aurait un argent créé sans dette par la société, un crédit social.
La première demande des créditistes, des Bérets Blancs du journal Vers Demain, c’est que le gouvernement souverain de chaque pays reprenne son droit de créer l’argent de la nation. Une fois cela chose faite, il sera possible d’appliquer les deux autres principes du Crédit Social : le dividende mensuel à chaque citoyen, et l’escompte périodique sur les prix, pour empêcher toute inflation.
Pour ceux qui abordent ce sujet pour la première fois, cette demande peut amener quelques questions. Nous citerons ici les plus fréquentes, en y apportant une courte réponse.
Question : Vous dites que le gouvernement doit créer son argent. Mais ne le fait-il pas déjà, n’y a-t-il pas les billets de la Banque du Canada, pour le Canada, ou ceux de la Banque de France, pour la France ?
Réponse : Si le gouvernement canadien fédéral créait son argent, comment se fait-il alors qu’il ait une dette de plus de 600 milliards de dollars ? La réalité, c’est que les billets de banque et les pièces de monnaie ne viennent en circulation que s’ils sont prêtés par les banques, à intérêt. De plus, cette sorte d’argent (billets de banque et pièces de monnaie, ou «argent numéraire») représente moins de 10 pour cent de l’argent du pays ; l’autre sorte d’argent, représentant plus de 90 pour cent, est l’argent de chiffre créé par les banques, qu’on voit sur les chèques ou les comptes de banque.
Question : Pourquoi voulez-vous que le gouvernement crée l’argent ? L’argent actuel des banques n’est-il pas bon ?
Réponse : Les banques privées émettent l’argent à intérêt, sous forme de dette, ce qui crée des dettes impayables. Par exemple, supposons que la banque vous prête 100 $, à 6 pour cent d’intérêt. La banque crée 100 $, mais vous demande de rembourser 106 $. Vous pouvez rembourser 100 $, mais pas 106 $ : le 6 $ pour l’intérêt n’existe pas, puisque seule la banque a le droit de créer l’argent, et qu’elle n’a créé que 100 $, pas 106 $.
En fait, lorsque la banque vous accorde, un prêt, elle vous demande de rembourser de l’argent qui n’existe pas. Le seul moyen de rembourser 106 $ alors qu’il n’existe que 100 $, c’est d’emprunter aussi ce 6 $ à la banque, et votre problème n’est pas réglé, il n’a fait qu’empirer : vous devez maintenant 106 $ à la banque, à 6 pour cent d’intérêt, soit 112,36 $, et plus les années passent, plus les dettes s’accumulent, il n’y a aucun moyen de s’en sortir.
Certains emprunteurs, pris individuellement, peuvent réussir à rembourser à la banque leur prêt en entier, capital et intérêt, mais tous les emprunteurs, pris dans leur ensemble, ne le peuvent pas. Si certains réussissent à rembourser 106 $ alors qu’ils n’ont reçu que 100 $, c’est qu’ils ont pris le 6 $ qui manque sur l’argent mis en circulation par les emprunts des autres, ce qui rend encore plus difficile pour les autres de rembourser leurs propres emprunts. Pour que certains soient capables de rembourser leurs prêts, il faut nécessairement qu’il y en ait d’autres qui fassent faillite. Et ce n’est qu’une question de temps avant que tous les emprunteurs, sans exception, se retrouvent dans l’impossibilité de rembourser le banquier, et cela, quel que soit le taux d’intérêt exigé.
Certains diront que si on ne veut pas s’endetter, on n’a qu’à ne pas emprunter. Mais le fait est que si personne n’empruntait d’argent de la banque, il n’y aurait pas un sou en circulation. Et cet argent emprunté de la banque ne peut pas rester en circulation indéfiniment : il doit retourner à la banque lorsque le prêt vient à échéance… accompagné de l’intérêt, évidemment. Cela signifie que l’on veut simplement conserver la même quantité d’argent en circulation dans le pays, année après année, il faut accumuler des dettes impayables.
Question : Cet argent émis par le gouvernement serait-il aussi bon que celui des banques ?
Réponse : Bien sûr que le gouvernement a le droit, puisque c’est lui-même qui a donné ce droit aux banques. Que le gouvernement se refuse un privilège qu’il accorde lui-même aux banques, c’est le comble de l’imbécillité ! C’est d’ailleurs le premier devoir de chaque pays souverain d’émettre sa propre monnaie &emdash; c’est d’ailleurs saint Louis IX, roi de France, qui disait que le premier devoir d’un roi est de frapper l’argent lorsqu’il en manque pour la bonne vie économique de ses sujets &emdash; mais tous les pays aujourd’hui ont injustement cédé ce droit à des compagnies privées, les banques à charte. Le premier pays à avoir ainsi cédé à des compagnies privées son pouvoir de créer la monnaie fut la Grande-Bretagne, en 1694.
Ce n’est pas le banquier qui donne à l’argent sa valeur, c’est la production du pays. Le banquier ne produit absolument rien, il ne fait que créer des chiffres, qui permettent au pays de faire usage de sa propre capacité de production, de sa propre richesse. Sans la production de tous les citoyens du pays, les chiffres du banquier ne valent absolument rien. Donc, le gouvernement peut très bien créer lui-même ces chiffres, représentant la production de la société, sans passer par les banques, et sans s’endetter. Alors, pourquoi le gouvernement devrait-il payer de l’intérêt à un système bancaire privé pour l’usage de son propre argent, qu’il pourrait émettre lui-même sans passer par les banques, sans intérêt, sans dette ?
Question : N’y a-t-il pas danger que le gouvernement abuse de ce pouvoir et émette trop d’argent, et que cela fasse de l’inflation ? N’est-il pas préférable de laisser ce pouvoir aux banquiers, afin de laisser ce pouvoir à l’abri des caprices des politiciens ?
Réponse : L’argent émis par le gouvernement ne serait pas plus inflationniste que celui émis par les banques : que ce soit 100 $ émis par le gouvernement, ou 100 $ émis par les banques commerciales, ce seraient les mêmes chiffres, basés sur la même production du pays. La seule différence, c’est que le gouvernement n’aurait pas à s’endetter ni à payer de l’intérêt pour obtenir ces chiffres.
Au contraire, la première cause de l’inflation, c’est justement l’argent créé sous forme de dette par les banques : l’inflation, ça veut dire les prix qui augmentent. Or, l’obligation pour les compagnies et gouvernements qui empruntent de ramener à la banque plus d’argent qu’il en est sorti oblige justement les compagnies à gonfler leurs prix, et les gouvernements à gonfler leurs taxes.
Chose tout à fait incroyable, le moyen qu’utilisent actuellement les gouverneurs des banques centrales pour combattre l’inflation est précisément ce qui la fait augmenter en pratique, soit hausser les taux d’intérêts ! Comme l’ont dit certains premiers ministres provinciaux au Canada, «c’est comme essayer d’éteindre un feu en l’arrosant d’essence.»
Mais il est bien évident que si le gouvernement fédéral se mettait à créer ou imprimer de l’argent n’importe comment, sans aucune limite, selon les caprices des hommes au pouvoir, et sans relation avec la production existante, on aurait de l’inflation, et l’argent perdrait sa valeur. Mais ce n’est pas du tout cela que les créditistes proposent.

Comptabilité exacte

Ce que les créditistes de Vers Demain proposent, lorsqu’ils parlent d’argent fait par le gouvernement, c’est que l’argent soit ramené à son rôle propre, qui est d’être un chiffre qui représente les produits, ce qui en fait est une simple comptabilité. Et puisque l’argent n’est qu’un système de comptabilité, il suffirait d’établir une comptabilité exacte.
Le gouvernement nommerait une commission de comptables, un organisme indépendant appelé «Office National de Crédit», qui serait chargé d’établir une comptabilité exacte : l’argent serait émis au rythme de la production, et retiré de la circulation au rythme de la consommation. On aurait ainsi un équilibre constant entre la capacité de produire et la capacité de payer, entre les prix et le pouvoir d’achat.

Le dividende

De plus, parce que les salaires ne suffisent pas pour acheter toute la production existante (les salaires ne forment qu’une partie des coûts de production de n’importe quel article), l’Office National de Crédit distribuerait à chaque citoyen un dividende mensuel, une somme d’argent pour combler le pouvoir d’achat, et pour assurer à chacun une part des biens du pays. Ce dividende serait basé sur les deux plus grands facteurs de la production moderne, l’héritage des richesses naturelles et des inventions des générations passées, tous deux dons gratuits de Dieu, qui appartiennent donc à tous. Ceux qui seraient employés dans la production recevraient encore leur salaire, mais tous, salariés comme non-salariés, recevraient le dividende.
Tous les membres d’une famille &emdash; le père, la mère, et chacun des enfants &emdash; recevraient chaque mois leur dividende, ou revenu garanti, qui assurerait au moins le minimum vital. Le revenu familial augmenterait ainsi automatiquement à la naissance d’un nouvel enfant, puisque la famille recevrait un chèque de dividende de plus, ce qui enlèverait un gros obstacle à la création de familles nombreuses. (Les créditistes proposent en plus que le gouvernement fournisse un revenu aux mères de famille qui restent à la maison pour élever leurs enfants, car même si ce travail n’est pas rémunéré actuellement, il représente une grande partie du Produit Intérieur Brut de la nation. Ce revenu aux mères de famille répondrait à la demande du Saint-Siège, qui émettait en 1983 un document intitulé la «Charte des Droits de la Famille», dont l’article 10 se lit comme suit : «Le travail de la mère au foyer doit être reconnu et respecté en raison de sa valeur pour la famille et la société.»)
La formule du dividende serait infiniment préférable que l’aide sociale, l’assurance-chômage et autres lois actuelles de sécurité sociale, car il ne serait pas pris dans les taxes de ceux qui travaillent, mais serait financé par de l’argent nouveau, créé par l’Office National de Crédit. Personne ne se ferait donc vivre par les taxes des contribuables ; ce serait un héritage dû à tous les citoyens du pays, qui sont pour ainsi dire tous actionnaires de la compagnie Canada Limitée.
Et contrairement à l’aide sociale, ce dividende serait sans enquête, il ne pénaliserait donc pas ceux qui veulent travailler. Loin d’être une incitation à la paresse, il permettrait aux gens de s’occuper dans l’activité de leur choix, celle où ils ont des talents. D’ailleurs, si les gens arrêtaient de travailler, le dividende baisserait automatiquement, puisqu’il est basé sur la production existante. Sans ce revenu non lié à l’emploi, le progrès devient non plus un allié de l’homme, mais une malédiction, puisqu’en éliminant le besoin de labeur humain, il fait perdre aux travailleurs leur seule source de revenu.

Finance des travaux publics

Comment se ferait le financement des services et travaux publics avec un tel système d’argent social ? Chaque fois que la population désirerait un nouveau projet public, le gouvernement ne se demanderait pas : «A-t-on l’argent ?», mais : «A-t-on les matériaux, les travailleurs pour le réaliser ?» Si oui, l’Office National de Crédit créerait automatiquement l’argent nécessaire pour financer cette production nouvelle.
Supposons, par exemple, que la population désire un nouveau pont, dont la construction coûte 50 millions $. l’Office National de Crédit crée donc 50 millions $ pour financer la construction de ce pont. Et puisque tout argent nouveau doit être retiré de la circulation lors de la consommation, ainsi l’argent créé pour la construction du pont devra être retiré de la circulation lors de la consommation de ce pont.
De quelle manière un pont peut-il être «consommé» ? Par usure ou dépréciation. Supposons que les ingénieurs qui ont construit ce pont prévoient qu’il durera 50 ans ; ce pont perdra donc un cinquantième de sa valeur à chaque année. Puisqu’il a coûté 50 millions $ à construire, il subira donc une dépréciation de 1 million $ par année. C’est donc un million de dollars qui devront être retirés de la circulation à chaque année, pendant 50 ans. Au bout de 50 ans, le pont sera complètement payé, sans un sou d’intérêt ni de dette.
Est-ce que ce retrait d’argent se fera par les taxes ? Non, cela n’est nullement nécessaire, dit Douglas, le concepteur du système du Crédit Social. Il existe une autre méthode bien plus simple pour retirer cet argent de la circulation, celle de l’ajustement des prix (appelé aussi escompte compensé). Douglas disait à Londres, le 19 janvier 1938 :
«Le système de taxation, avec sa complexité, son caractère irritant, avec les centaines de personnes qu’il emploie, est un gaspillage complet de temps. Tous les résultats qu’il est supposé fournir pourraient être accomplis sans aucune comptabilité, par le simple mécanisme d’ajustement des prix.»

L’ajustement des prix

De quelle manière cet ajustement des prix fonctionnerait-il ? L’Office National de Crédit serait chargé de tenir une comptabilité exacte de l’actif et du passif de la nation, ce qui ne nécessiterait que deux colonnes : d’un côté, on inscrirait tout ce qui est produit dans le pays durant la période en question (l’actif), et de l’autre, tout ce qui est consommé (le passif). Le 1 million $ de dépréciation annuelle du pont, de l’exemple mentionné plus haut, serait donc inscrit dans la colonne «passif» ou «consommation», et ajouté à toutes les autres formes de consommation ou disparition de richesse durant l’année.
Douglas fait aussi remarquer que le vrai coût de la production, c’est la consommation. Dans l’exemple du pont, le prix comptable était de 50 millions $. Mais le prix réel du pont, c’est tout ce qu’il a fallu consommer pour le produire. S’il est impossible de déterminer pour un seul produit quel a été son prix réel, on peut, par contre, facilement savoir quel a été, durant une année, le prix réel de toute la production du pays : c’est tout ce qui a été consommé dans le pays durant la même période.
Ainsi, si les comptes nationaux du Canada montrent que, dans une année, la production privée, la production de biens consommables, a été de 500 milliards $, et que pendant la même année, la consommation totale a été de 400 milliards $, cela veut dire que le Canada a été capable de produire pour une valeur de $500 milliards de produits et services, tout en ne dépensant, ou consommant, que pour une valeur de 400 milliards $. Autrement dit, cela démontre qu’il en a coûté réellement 400 milliards $ pour produire ce que la comptabilité des prix établit à 500 milliards $.
Le vrai prix de la production est donc de 400 milliards $. La population doit donc pouvoir obtenir le fruit de son travail, la production de 500 milliards $, en payant seulement 400 milliards $. Car il a été bien établi plus tôt que l’argent ne doit être retiré que selon la consommation : s’il s’est consommé pour 400 milliards $ de produits et services, on ne doit retirer de la circulation que 400 milliards $, ni plus ni moins.

Escompte sur les prix

Comment faire pour que les consommateurs canadiens puissent obtenir pour 500 milliards de produits et services tout en ne payant que 400 milliards $? C’est très simple, il suffit de baisser le prix de vente de tous les produits et services de 1/5, soit un escompte de 20 % : l’Office National de Crédit décrète donc un escompte de 20 % sur tous les prix de vente pendant le terme suivant. Par exemple, le client n’aura qu’à payer 400 $ pour un article étiqueté 500 $.
Mais s’il ne veut pas faire faillite, le marchand doit quand même récupérer 500 $ pour la vente de cet article, et non pas seulement 400 $, car ce prix de 500 $ inclut tous ses frais. C’est pourquoi on parle d’un escompte «compensé» : dans ce cas-ci, le marchand sera compensé par l’Office National de Crédit, qui lui enverra le 100 $ qui manque.
Pour chacune de ses ventes, le marchand n’aura qu’à présenter ses bordereaux de vente à l’Office National de Crédit, qui lui remboursera l’escompte accordé au client. Ainsi, personne n’est pénalisé : les consommateurs obtiennent les produits qui, sans cela, resteraient invendus, et les marchands récupèrent tous leurs frais.

Inflation impossible

Grâce à ce mécanisme de l’escompte sur les prix, toute inflation serait impossible : en effet, l’escompte fait baisser les prix. Et l’inflation, ce sont les prix qui montent. La meilleure manière d’empêcher les prix de monter, c’est de les faire baisser ! De plus, l’escompte sur les prix est exactement le contraire de la taxe de vente : au lieu de payer les produits plus cher par des taxes, les consommateurs les paient moins cher grâce à cet escompte. Qui pourrait s’en plaindre ?
S’il n’était question dans le Crédit Social que d’imprimer de l’argent et rien d’autre, les craintes de l’inflation seraient justifiées, mais justement, le Crédit Social possède une technique pour faire face à tout danger d’inflation. Il existe trois principes de base dans le Crédit Social : 1. l’argent émis sans dette par le gouvernement, représentant de la société, selon la production, et retiré de la circulation selon la consommation ; 2. le dividende mensuel à tous les citoyens ; 3. l’escompte compensé. Les trois sont nécessaires ; c’est comme un trépied : enlevez un de ces trois principes, et le reste ne tient plus.
Toute cette technique du Crédit Social, telle qu’expliquée très brièvement ci-dessus, n’a qu’un but : financer la production des biens qui répondent aux besoins ; et financer la distribution de ces biens pour qu’ils atteignent les besoins. En examinant la circulation du crédit sous un tel système de Crédit Social, on s’apercevra que l’argent ne s’accumule en aucun temps, qu’il ne fait que suivre le mouvement de la richesse, entrant en circulation au rythme de la production, et prenant la voie du retour vers sa source (l’Office National de Crédit) au rythme de la consommation (lorsque les produits sont achetés chez le marchand). En tout temps, l’argent demeure un reflet exact de la réalité : de l’argent apparaît lorsqu’un nouveau produit apparaît, et cet argent disparaît lorsque le produit disparaît (est consommé).

Les taxes et le Crédit Social

Que deviendraient les taxes actuelles avec un tel système de Crédit Social ? Elles diminueraient de façon drastique, et la plupart disparaîtraient tout simplement. Le juste principe à observer, c’est que les gens ne paient que pour ce qu’ils consomment. La consommation de biens publics comme les ponts serait payée par l’ajustement des prix, comme on l’a vu plus haut. Par contre, il serait injuste de faire payer à la population de tout le pays des services qui ne sont offerts que dans une rue ou une municipalité, comme le service d’eau, d’égout ou de vidange ; ce sont ceux qui bénéficient de ces services qui auraient à payer la municipalité qui les fournit.
Par contre, les administrations ne traîneraient plus de dettes publiques impayables, et on n’aurait donc plus à payer pour le service de la dette (pour le gouvernement fédéral seulement, cela représente plus d’un tiers des taxes.) On n’aurait plus non plus à payer pour les lois de sécurité sociale, qui seraient avantageusement remplacées par le dividende mensuel à tous les citoyens.
Tout cela ouvre des horizons et possibilités insoupçonnés. Pour que ces possibilités deviennent réalités, il faut que tous connaissent le Crédit Social. Et pour cela, il faut que tous reçoivent Vers Demain.
Christianisme appliqué
Les membres du Mouvement de Vers Demain mettent beaucoup d’ardeur à faire connaître les principes financiers du Crédit Social, car selon eux, ces principes appliqueraient à merveille la doctrine sociale de l’Église catholique, surtout en ce qui concerne le droit de tous aux biens matériels. D’ailleurs, Clifford Hugh Douglas a déjà dit : Les banquiers contrôlent l’argent
L’argent devrait être un instrument de service, mais les banquiers, en s’en réservant le contrôle de la création, en ont fait un instrument de domination :
«Ce pouvoir est surtout considérable chez ceux qui, détenteurs et maîtres absolus de l’argent et du crédit, gouvernent le crédit et le dispensent selon leur bon plaisir. Par là, ils distribuent le sang à l’organisme économique dont ils tiennent la vie entre leurs mains, si bien que, sans leur consentement, nul ne peut plus respirer.» (Pie XI, encyclique Quadragesimo anno, 15 mai 1931.)
La création d’argent sous forme de dette par les banquiers est leur moyen d’imposer leur volonté sur les individus et de contrôler le monde :
«Parmi les actes et les attitudes contraires à la volonté de Dieu et au bien du prochain et les «structures» qu’ils introduisent, deux éléments paraissent aujourd’hui les plus caractéristiques : d’une part le désir exclusif du profit et, d’autre part, la soif du pouvoir dans le but d’imposer aux autres sa propre volonté.» (Jean-Paul II, encyclique Sollicitudo rei socialis, sur la question sociale, 30 décembre 1987, n. 37.)
Puisque l’argent est un instrument essentiellement social, la doctrine du Crédit Social propose que l’argent soit émis par la société, et non par des banquiers privés pour leur profit :
«Il y a certaines catégories de biens pour lesquelles on peut soutenir avec raison qu’ils doivent être réservés à la collectivité lorsqu’ils en viennent à conférer une puissance économique telle qu’elle ne peut, sans danger pour le bien public, être laissée entre les mains de personnes privées.» (Pie XI, encyclique Quadragesimo anno.)
On a lu précédemment que l’obligation de remettre au banquier de l’argent qu’il n’a pas créé entraîne des dettes impayables : En 1986, la Commission Pontificale Justice et Paix émettait un document intitulé «Une approche éthique de l’endettement international», qui disait, entre autres :
«Les pays débiteurs, en effet, se trouvent placés dans une sorte de cercle vicieux : ils sont condamnés, pour pouvoir rembourser leurs dettes, à transférer à l’extérieur, dans une mesure toujours plus grande, des ressources qui devraient être disponibles pour leur consommation et leurs investissements internes, donc pour leur développement.
«Le service de la dette ne peut être acquitté au prix d’une asphyxie de l’économie d’un pays et aucun gouvernement ne peut moralement exiger d’un peuple des privations incompatibles avec la dignité des personnes… S’inspirant de l’Évangile, d’autres comportements seraient à envisager, comme consentir des délais, remettre partiellement ou même totalement les dettes… En certains cas, les pays créanciers pourront convertir les prêts en dons.»
Jean-Paul II écrivait aussi dans son encyclique Centesimus annus (1er mai 1991, n. 35) : «Il n’est pas licite de demander et d’exiger un paiement quand cela reviendrait à imposer en fait des choix politiques de nature à pousser à la faim et au désespoir des populations entières. On ne saurait prétendre au paiement des dettes contractées si c’est au prix de sacrifices insupportables. Dans ce cas, il est nécessaire &emdash; comme du reste cela est en train d’être partiellement fait &emdash; de trouver des modalités d’allégement de report ou même d’extinction de la dette, compatibles avec le droit fondamental des peuples à leur subsistance et à leur progrès.»
Et plus récemment, dans sa lettre apostolique Tertio millenium advente, pour la célébration du jubilé de l’an 2000, le Saint-Père proposait, dans l’esprit des jubilés de l’Ancien Testament, l’effacement total de la dette internationale.

Tous capitalistes
Que tous soient réellement «capitalistes» (soient propriétaire d’un capital) et aient accès aux biens de la terre, cela serait rendu possible par le dividende du Crédit Social, qui appliquerait concrètement cet autre principe de base de la doctrine sociale de l’Église : les biens de la terre sont destinés à tous les hommes :
«Dieu a destiné la terre et tout ce qu’elle contient à l’usage de tous les hommes et de tous les peuples, en sorte que les biens de la création doivent équitablement affluer entre les mains de tous, selon les règles de la justice, inséparables de la charité.» (Concile Vatican II, Constitution Gaudium et Spes, n. 69.)
Le dividende du Crédit Social est basé sur deux choses : l’héritage des richesses naturelles et des inventions des générations précédentes :
«L’homme, par son travail, hérite d’un double patrimoine : il hérite d’une part de ce qui est donné à tous les hommes, sous forme de ressources naturelles et, d’autre part, de ce que tous les autres ont déjà élaboré à partir de ces ressources, en réalisant un ensemble d’instruments de travail toujours plus parfaits. Tout en travaillant, l’homme hérite du travail d’autrui.» (Jean-Paul II, encyclique Laborem exercens, sur le travail humain, 15 septembre 1981, n. 12.)
Progrès et plein emploi sont inconciliables
En 1850, alors que les manufactures venaient à peine d’apparaître, au tout début de la Révolution industrielle, l’homme accomplissait 20 % du travail, l’animal 50 %, et la machine 30 %. En 1900, l’homme accomplissait seulement 15 % du travail, l’animal 30 %, et la machine 55 %. En 1950, l’homme ne faisait que 6 % du travail, et les machines accomplissaient le reste &emdash; 94 %. Et nous n’avons encore rien vu, puisque nous entrons maintenant dans l’ère de l’ordinateur, l’équivalent d’une troisième révolution industrielle.
L’auteur américain Jeremy Rifkin a écrit récemment un livre intitulé La fin du travail (Editions La Découverte, Paris, 1996), un best-seller qui a été traduit dans neuf langues, dans lequel il explique ce que les créditistes répètent depuis plus de 70 ans : à cause du progrès, les machines remplaceront de plus en plus les travailleurs, et il y aura de moins en moins d’emplois disponibles.
Dans son livre, Rifkin cite une étude suisse selon laquelle «d’ici 30 ans, moins de 2 % de la main-d’œuvre suffira à produire la totalité des biens dont le monde a besoin.» Rifkin affirme que trois travailleurs sur quatre &emdash; des commis jusqu’aux chirurgiens &emdash; seront éventuellement remplacés par des machines guidées par ordinateur.
Les machines sont-elles une malédiction ou un bienfait pour l’homme ? Si le règlement qui limite la distribution d’un revenu seulement à ceux qui sont employés n’est pas changé, la société se dirige tout droit vers le chaos. Il serait tout simplement absurde et ridicule de taxer 2 % des travailleurs pour faire vivre 98 % de chômeurs ! Il faut absolument une source de revenu non liée à l’emploi &emdash; un dividende.
Mais si on veut persister à tenir tout le monde, hommes et femmes, employés dans la production, même si la production pour satisfaire les besoins de base est déjà toute faite, et cela, avec de moins en moins de labeur humain, alors il faut créer de nouveaux emplois complètement inutiles, et dans le but de justifier ces emplois, créer de nouveaux besoins artificiels, par une avalanche de publicité, pour que les gens achètent des produits dont ils n’ont pas réellement besoin. C’est ce qu’on appelle «la société de consommation».
De même, on fabriquera des produits dans le but qu’ils durent le moins longtemps possible, dans le but d’en vendre plus, et faire plus d’argent, ce qui entraîne un gaspillage non nécessaire des ressources naturelles, et la destruction de l’environnement. Aussi, on persistera à maintenir des travaux qui ne nécessitent aucun effort de créativité, qui ne demandent que des efforts mécaniques, qui pourraient facilement être faits uniquement par des machines, des travaux où l’employé n’a aucune chance de développer sa personnalité. Si l’homme n’est pas employé dans un travail salarié, il occupera ses temps libres à faire des activités libres, des activités de son choix. C’est justement dans ses temps libres que l’homme peut vraiment développer sa personnalité, développer les talents que Dieu lui a donnés et les utiliser à bon escient. De plus, c’est durant leurs temps libres que l’homme et la femme peuvent s’occuper de leurs devoirs familiaux, religieux et sociaux : élever leur famille.
Être libéré de la nécessité de travailler pour produire les biens essentiels à la vie ne signifie aucunement paresse. Cela signifie tout simplement que l’individu est alors en position de choisir l’activité qui l’intéresse. Sous un système de Crédit Social, il y aura une floraison d’activités créatrices. Par exemple, les grandes inventions, les plus grands chefs-d’oeuvre de l’art, ont été accomplis dans des temps libres. Comme le disait C. H. Douglas :
«La majorité des gens préfèrent être employés &emdash; mais dans des choses qu’ils aiment plutôt que dans des choses qu’ils n’aiment pas. Les propositions du Crédit Social ne visent aucunement à produire une nation de paresseux… Le Crédit Social permettrait aux gens de s’adonner aux travaux pour lesquels ils sont qualifiés. Un travail que vous faites bien est un travail que vous aimez, et un travail que vous aimez est un travail que vous faites bien.»
La misère en face de l’abondance
Dieu a mis sur la terre tout ce qu’il faut pour nourrir tout le monde. Mais à cause du manque d’argent, les produits ne peuvent plus joindre les gens qui ont faim : des montagnes de produits s’accumulent en face de millions qui meurent de faim. C’est le paradoxe de la misère en face de l’abondance, qui «représente en quelque sorte un gigantesque développement de la parabole biblique du riche qui festoie et du pauvre Lazare. L’ampleur du phénomène met en cause les structures et les mécanismes financiers, monétaires, productifs et commerciaux qui, appuyés sur des pressions politiques diverses, régissent l’économie mondiale ; ils s’avèrent incapables de résorber les injustices héritées du passé et de faire face aux défis urgents et aux exigences éthiques du présent… Nous sommes ici en face d’un drame dont l’ampleur ne peut laisser personne indifférent.» (Jean-Paul II, encyclique Redemptor hominis, n. 15.)
Réforme du système financier
Le Pape Jean-Paul II a maintes fois dénoncé la dictature de l’argent rare, et demandé une réforme des systèmes financiers et économiques, l’établissement d’un système économique au service de l’homme :
«Je tiens encore à aborder une question délicate et douloureuse. Je veux parler du tourment des responsables de plusieurs pays, qui ne savent plus comment faire face à l’angoissant problème de l’endettement… Une réforme structurelle du système financier mondial est sans nul doute une des initiatives les plus urgentes et nécessaires.» (Message à la 6e session de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, Genève, 26 septembre 1985.)
«Il est nécessaire de dénoncer l’existence de mécanismes économiques, financiers et sociaux qui, bien que menés par la volonté des hommes, fonctionnent souvent d’une manière quasi automatique, rendant plus rigides les situations de richesse des uns et de pauvreté des autres.» (Encyclique Sollicitudo rei socialis, n. 16.)
Un autre qui était convaincu que le Crédit Social est le christianisme appliqué, et qu’il appliquerait à merveille l’enseignement de l’Eglise sur la justice sociale, c’est le Père Peter Coffey, docteur en philosophie et professeur au Collège de Maynooth, en Irlande. Voici ce qu’il écrivait à un jésuite canadien, le Père Richard, en mars 1932 :
«Les difficultés posées par vos questions ne peuvent être résolues que par la réforme du système financier du capitalisme, selon les lignes suggérées par le Major Douglas et l’école créditiste du crédit. C’est le système financier actuel qui est à la racine des maux du capitalisme. L’exactitude de l’analyse faite par Douglas n’a jamais été réfutée, et la réforme qu’il propose, avec sa fameuse formule d’ajustement des prix, est la seule réforme qui aille jusqu’à la racine du mal…»
Christian Burgaud

Sur le même thème

  1. Magasins pleins, porte-monnaie vides au Madagascar!

    www.michaeljournal.org/madaga.htm‎

    Il faut dire que j’étais accompagné de l’honorable François de Siebenthal Il était bien surpris de voir des représentants de Vers Demain au Madagascar.

  2. Archives du Journal Vers Demain pour 2005

    www.michaeljournal.org/archives05f.htm‎

    F. de Siebenthal Lettre ouverte au ministre des Finances du Nouveau-Brunswick Nos écoles catholiques, non catholiques. G. Allaire L’enfant et la télévision.

  3. François de Siebenthal: Écologie et création monétaire.

    desiebenthal.blogspot.com/2013/11/ecologie-et-creation-monetaire.html‎

    19 nov. 2013 – (Article d’Alain Pilote, paru dans Vers Demain d’août-septembre 1994.) Seul le Crédit Social mettrait fin au gaspillage des ressources

  4. François de Siebenthal: Revenu de base inconditionnel. Réponses 

    desiebenthal.blogspot.com/…/revenu-de-base-inconditionnel-reponses.ht…‎

    23 avr. 2013 – François de Siebenthal: Khadhafi fait mieux qu’Obama, il distribue . …… Pour les nouveaux lecteurs de Vers Demain, nous recommandons 

  5. page97_burgaud – Famille de Siebenthal

    www.de-siebenthal.com/page97_burgaud.htm‎

    Christian Burgaud est le représentant pour la France du journal Vers Demain (adresse : 1001 rue Principale, Rougemont, P.Q., Canada — J0L 1M0), fondé au 

  6. Nécessité des élites – Famille de Siebenthal

    www.de-siebenthal.com/XPC97__.htm‎

    particulièrement Monsieur Jean de Siebenthal qui m’honore de sa. confiance en me …… journal Vers Demain, c’est que le gouvernement souverain de chaque.

  7. Joseph & Michel Ferraye pour Sa Justice: Dailymotion – à voir Denis 

    ferraye.blogspot.com/2008/08/dailymotion-voir-denis-robert-et.html‎

    16 août 2008 – François de Siebenthal  http://www.versdemain.org/ · http://desiebenthal.blogspot.com/ · http://ferraye.blogspot.com/ · www.de-siebenthal.com

  8. Le concept papal de finance « durable » est ouvert au Crédit social.

    ferraye.blogspot.com/2008/…/le-concept-papal-de-finance-durable-est.ht…‎

    Surtout des robots….Vers demain… www.versdemain.org. A nous de jouer vite et vix…pour enrichir ces réflexions.  Publié par François de Siebenthal à 00:47 

  9. michaeljournal.org – Articles parus dans Vers Demain

    archive-org.com › ORG › M › MICHAELJOURNAL.ORG

    19 déc. 2013 – Archives de Vers Demain pour 2011 …. argent Louis Even Un système d échanges local efficace F de Siebenthal Lettre ouverte au ministre des 

  10. phorum – Questions disputées – Fable qui fait comprendre le 

    www.thomas-aquin.net/PHPhorum/read.php?f=6&i=10144&t…‎
    22 avr. 2004 – 6 messages – ‎4 auteurs

    Intervention attendue et ô combien prévisible de F. de Siebenthal, qui ne  sur Internet de cette fable du journal « vers demain », puisque les 

 

Les monnaies complémentaires
Le paradoxe de l’assouplissement monétaire non conventionnel dans la destruction de la dette publique aux États-Unis et en Europe ? 
Qui crée la monnaie ?
L’État voyou ou le Capo di Capo
L’incroyable destinée du dollar, de l’euro, de la livre sterling et du yen dans les destinées du monde

OUI à la sortie du nucléaire




La centrale de Mühleberg est juste en-dessous d’un barrage, sic…

Depuis 1997, plus de 40 incidents ont été signalés sur la plus vieille centrale du monde (Beznau), la tendance est à la hausse.
Le modèle de construction de Beznau est complètement dépassé. Suite à différents accidents nucléaires, des enseignements ont été tirés et un rééquipement des centrales serait nécessaire, mais ces travaux ne peuvent pas être réalisés.
L’ enceinte de confinement de Beznau se corrode, il est impossible de la réparer… etc… etc…



Chères et chers amis, collègues, partenaires, clients, (N’hésitez pas à transférer à vos amis, familles, etc)
Vous le savez, dimanche nous avons l’opportunité de dire OUI à la sortie du nucléaire (en 2029) afin classer une fois pour toutes ce problème.
  • En effet : Outre le fait que le nucléaire met en danger la population sur la quasi-totalité du territoire Suisse en cas d’accident (comme le dit l’affiche “En cas de catastrophe nucléaire, où fuirez-vous ?“), que de toute façon le démantèlement des centrales nous coûtera très cher, et que plus on attend plus le risque que ça soit payé par nos impôts est grand (les entreprises d’électricité ont actuellement encore un peu d’argent de côté mais qu’en sera-t-il à l’avenir), il est surtout urgent de passer à autre chose afin qu’en se lançant à fond dans les énergies renouvelables l’économie suisse être à nouveau en avance au niveau international car c’est cela qui a toujours fait son succès.
En résumé, c’est donc pour notre sécurité à tous, mais aussi pour que l’économie suisse puisse reprendre son avance avec de nouvelles technologies qu’il est vraiment important de se mobiliser dimanche car le vote sera semble-t-il très très très serré !
Pour rappel en cas de doute :
  1. Genève est sorti du nucléaire il y a 30 ans, (aucun achat ni import de nucléaire même pour les industries, selon la Constitution) et malgré l’immense croissance du Canton, la consommation a baissé de 4% grâce aux économies d’énergie, et le prix est même plus bas que dans le reste de la Suisse !
  2. Sur les 5 centrales suisses, plusieurs centrales sont actuellement de toute façon déjà arrêtées temporairement, et pendant plusieurs mois l’année passée, toutes les 5 étaient arrêtées : on n’a vraiment pas besoin du nucléaire en Suisse. Au contraire, ça créera un marché pour les PME qui veulent se lancer dans le renouvelable.
  3. Si on vote OUI, c’est une sortie très tranquille, car programmée jusqu’en 2029
  4. L’Allemagne aussi est sortie du nucléaire et elle exporte de l’électricité. (Surplus)
    Et contrairement à ce qu’on entend, (j’ai les statistiques), il n’y a pas d’augmentation du charbon en Allemagne, mais au contraire augmentation des énergies renouvelables. (Le charbon allemand c’est pour soutenir l’ex-Allemagne de l’est pour des raisons électorales, et en réalité, et la production commence même à baisser).
  5. Les énergies renouvelables créent beaucoup plus d’emploi que le nucléaire pour la même quantité d’électricité.
  6. Le nucléaire c’est dépendre de l’uranium fourni par la France (par exemple) et extrait de mines au Niger (notamment)… Et je ne vous parle pas du lobby du nucléaire dont on a l’occasion de se débarrasser une fois pour toutes 😉
  7. Et que faire des déchets, où va-t-on les enterrer ? Vers Bienne comme ils prévoyaient de le faire à l’époque ? En Suisse allemande, en Suisse romande ? Et qui va les surveiller pendant 10’000 ans ? Combien ça va coûter ?
  8. Finalement, une centrale qui a un accident, c’est une surface circulaire d’au moins 60 à 80 kilomètres inhabitables pendant des milliers d’années !
    Donc quels que soient les questions économiques (et pourtant il parlent de toute façon pour la sortie du nucléaire), finalement c’est notre sécurité et la protection de notre pays qui comptent, non ?
Très bonne fin de semaine à tous, et comme le disait quelqu’un : “Voter c’est 5 minutes, les déchets nucléaire c’est pour 10’000 ans” 😉
Denis
P. S. 40 raisons de voter OUI à la sortie du nucléaire : lien
Traduction »