Argent à partir du néant

Les banques individuelles peuvent-elles créer de l’argent à partir du néant ? –

Les théories et les preuves empiriques

Richard A. Werner

Traduction libre – original en anglais publié dans la Revue internationale d’analyse financière 36 (2014)

En ligne, notamment pour les graphiques : http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1057521914001070

Remarque préliminaire des traducteurs

Les traducteurs bénévoles soulignent qu’en raison des termes techniques particuliers qu’ils utilisent, la traduction peut être difficile à concevoir. En tout état de cause, les traducteurs se sont efforcés, au mieux de leurs connaissances, de vérifier les déclarations de l’étude menée par le professeur Richard Werner. Si les constructions de phrases en allemand sont parfois cahoteuses, c’est parce que l’on a essayé de traduire mot à mot dans la mesure du possible.

Les notes de bas de page n’ont pas été traduites. Pour les notes de bas de page ainsi qu’en cas de doute sur l’exactitude de l’information. Les termes allemands utilisés renvoient à la version originale anglaise de l’étude du professeur Richard Werner.

Résumé de l’étude

Cette étude présente les premières preuves empiriques de l’histoire sur la question de savoir si les banques peuvent créer de l`argent à partir du néant. La crise bancaire a ravivé l’intérêt pour cette question, mais la question reste sans réponse. Il existe trois hypothèses dans la littérature. Selon la théorie de l’intermédiaire financier, les banques ne sont que des intermédiaires comme les autres institutions financières qui ne sont pas des banques ; elles collectent des dépôts qui sont ensuite prêtés. Selon la théorie des réserves partielles, les banques ne sont que de simples intermédiaires financiers qui, considérés individuellement, ne prélèvent pas d’argent, alors qu’au bout du compte, elles le font dans une interaction systémique. Une troisième théorie prétend que toute banque peut créer de l’argent “à partir du néant” en accordant du crédit (la théorie de la création de crédit). La question de savoir laquelle des théories est la bonne a des implications profondes pour la recherche et la politique. Étonnamment, malgré le différend de longue date, il n’existe toujours aucune étude empirique ayant vérifié ces théories. Telle est la contribution de la présente étude. Un test empirique est réalisé où l’argent est emprunté à une banque coopérative tandis que la surveillance des dossiers internes permet de déterminer si le processus des prêts provenant d’autres comptes à l’intérieur ou à l’extérieur des fonds bancaires ont été transférés ou si des fonds ont été recréés. Pour la première fois, cette étude indique clairement, de façon empirique, que des banques créent de l’argent à partir du néant. La masse monétaire est créée “comme par magie” par les banques individuelles “à partir du néant”.

“Le choix de l’échelle de valeur, du système monétaire, de la législation monétaire et de la législation sur le crédit est laissé à la société elle-même, et les conditions naturelles… ont une relation de subordination relative à la société. C’est là que la société a l’occasion décisive de montrer et de tester directement le résultat de sa sagesse économique nationale – ou de sa folie. L’histoire du système monétaire, qui regorge d’erreurs graves et fatales, nous montre que cette dernière qualité a souvent pris le dessus.”{1}.

Wicksell (1928, p. 2 et suivantes)

1. Introduction

Depuis la crise bancaire américaine et européenne de 2007/08, l’intérêt pour le rôle des banques dans l’économie s’est accru tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des milieux d’affaires, bancaires et financiers. Cet intérêt est bien fondé : La crise a fait prendre conscience que les modèles et théories macroéconomiques les plus couramment utilisés ne décrivent pas suffisamment les principales caractéristiques de nos économies et de nos systèmes financiers et, surtout, qu’ils ne contiennent pas de descriptions adéquates des banques {2}. Il est évident que ces théories dominantes, pratiquement sans banques, ont influencé la supervision bancaire et contribué à une réglementation bancaire sous-optimale : les problèmes systémiques du secteur bancaire ne peuvent pas être reconnus, si les modèles économiques ne contiennent pas de banques ou si les modèles du système financier ne prennent en compte que des institutions financières individuelles et représentatives, sans les intégrer en conséquence dans les modèles macroéconomiques {3}. Par conséquent, de nombreux chercheurs ont depuis tenté d’inclure les banques ou le secteur bancaire dans leurs modèles économiques {4}. Il s’agit là d’une évolution positive à laquelle contribuent les Conférences européennes des banques et des entreprises (ECOBATE). Cela a été particulièrement évident lors de la deuxième édition d’ECOBATE 2013, qui s’est tenue le 6 mars 2013 à Winchester Guildhall et était organisée par le Centre for Banking, Finance and Sustainable Development de l’Université de Southampton. Les travaux dans ce domaine étant très divers, le présent article vise à contribuer à une meilleure compréhension des caractéristiques essentielles des banques, ce qui peut favoriser la familiarisation avec les modèles économiques. Les chercheurs doivent savoir quels aspects de l’activité bancaire sont essentiels – en particulier les caractéristiques clés qui distinguent les banques des autres institutions financières qui ne sont pas des banques. En d’autres termes, les chercheurs doivent savoir si les banques sont uniques sur des aspects cruciaux et, le cas échéant, pourquoi ?

Cette étude examine la question de la capacité potentielle des banques à créer de la monnaie, qui est un facteur clé de différenciation. Cette étude examine la question de la capacité potentielle des banques à créer de la monnaie, qui est un facteur clé de différenciation. Une analyse de la littérature identifie trois points de vue différents et mutuellement exclusifs sur le sujet, dont chacun constituait l’opinion prédominante au cours d’environ un tiers du XXe siècle. L’opinion qui prévaut actuellement est que les banques sont de purs intermédiaires financiers qui collectent et transmettent des dépôts, tout comme d’autres institutions financières qui ne sont pas des banques – sans caractéristiques particulières. Les différences entre les banques et les institutions financières qui ne sont pas des banques sont considérées comme des subtilités qui sont effectivement si minimes qu’elles ne sont pas pertinentes pour la modélisation ou les décideurs. De cette façon, il est permis de modéliser l’économie sans les banques. C’est ce qu’on appelle la théorie de l’intermédiaire financier. C’est l’opinion dominante depuis la fin des années 1960. Entre les années 1930 et la fin des années 1960, l’opinion dominante était que le système bancaire était “unique” parce que, contrairement aux intermédiaires financiers, les banques pouvaient collectivement créer de l`argent à partir de la réserve partielle ou “modèle multiplicateur”. En dépit de leur capacité collective à créer de l’argent, chaque banque individuelle n’est qu’un simple intermédiaire financier dans cette optique, collectant et prêtant des dépôts – sans pouvoir créer elle-même de l’argent.

C’est ce qu’on appelle la théorie de la réserve partielle.

Une troisième théorie sur le fonctionnement du secteur bancaire est apparue au cours des deux premières décennies du XXe siècle. Contrairement à la théorie de l’intermédiaire financier et en ligne avec la théorie de la réserve partielle, cette théorie prétend que le système bancaire crée de l’argent nouveau. Toutefois, elle va plus loin que cette dernière et diffère à plusieurs égards. Selon cette théorie, chaque banque n’est pas un intermédiaire financier qui transfère les dépôts d’épargne ou les réserves de la banque centrale lorsqu’elle octroie des prêts, mais qui crée le montant total du prêt à partir du néant. C’est ce qu’on appelle la théorie de la création de crédit. Les trois théories sont basées sur des descriptions différentes du fonctionnement de l`argent et des banques et conduisent à différents ensembles de règles (pour les banques). Il est intéressant de noter que la controverse sur ces théories n’a jamais été réglée. Cela porte à confusion : aujourd’hui, nous trouvons des banques centrales – parfois les mêmes banques centrales – qui adhèrent à des théories différentes ; dans le cas de la Banque d’Angleterre, son personnel soutient en même temps chacune des trois théories qui s’excluent mutuellement, ce qui sera démontré ci-dessous. Il est important de savoir laquelle des trois théories est la bonne – non seulement pour comprendre et modéliser correctement le rôle des banques dans l’économie, mais aussi pour être capable de concevoir des réglementations bancaires appropriées qui visent une croissance économique durable sans crise. L’approche moderne de la réglementation des banques, telle qu’elle a été mise en œuvre au plus tard depuis Bâle I (1988), repose sur l’hypothèse que la théorie de l’intermédiaire financier est correcte {5}. Les réglementations bancaires qui reposent sur des fonds propres adéquats des banques, même de manière anticyclique, ne sont pas adaptées pour garantir la stabilité financière si l’une des deux autres théories est correcte {6}. Les approches de la réglementation bancaire fondées sur les fonds propres, telles que mises en œuvre par le Comité de Bâle sur le contrôle bancaire sous la forme de Bâle I et II, ne nous ont pas encore protégés des crises bancaires majeures. Si la théorie de l’intermédiaire financier n’est pas une description exacte de la réalité, on peut douter que Bâle III et des approches nationales similaires en matière de réglementation bancaire (comme par exemple en Grande-Bretagne) seront opportunes {7}.

Il est donc essentiel pour la recherche et pour les régulateurs bancaires de déterminer laquelle des trois théories est une description exacte de la réalité. Des preuves empiriques peuvent être utilisées pour vérifier la qualité des théories. Étonnamment, une telle analyse n’a jamais été effectuée auparavant. La présente étude apporte cette contribution. La partie suivante de l’étude est structurée comme suit : la section 2 donne un aperçu de la littérature pertinente en classant les auteurs selon la théorie à laquelle ils adhèrent. Il est évident que des économistes de premier plan ont manifestement pris position en faveur de l’une de ces théories. Dans la section 3, je présente une analyse empirique qui pose la question de savoir si les banques sont uniques et si elles peuvent créer individuellement de l’argent “à partir du néant”. Il s’agit de la mise en place d’un prêt “réel” au chercheur dans une banque qui était prête à contrôler toutes les transactions pertinentes et à rendre accessibles les archives du système comptable. Les résultats et certaines implications sont examinés à la section 4.

2. Littérature sur la question de savoir si les banques créent de l`argent.

On a beaucoup écrit sur le rôle des banques dans l’économie au cours du siècle dernier et au-delà. Souvent, les auteurs n’ont pas examiné la question de savoir si les banques génèrent de l’argent parce qu’ils supposent simplement que leur théorie préférée est vraie sans la remettre en question, et encore moins la confronter aux différentes théories. La présente analyse documentaire se limite aux auteurs qui se sont penchés directement et explicitement sur la question de savoir si les banques peuvent créer des crédits et de l’argent. A l’époque où, dans les pays des auteurs, les banques émettaient des billets à ordre (billets de banque), qui étaient mis en circulation sous forme de papier-monnaie, les auteurs ont naturellement mentionné, même si ce n’était qu’accessoirement, que les banques créent de l`argent. En Angleterre et au Pays de Galles, le Bank Charter Act de 1844 interdisait aux banques de “s’engager dans toute obligation d’effectuer des paiements en espèces à la demande des détenteurs (de documents bancaires)”. Cela a mis fin à l’émission de billets de banque par la plupart des banques d’Angleterre et du Pays de Galles en faveur de la Banque d’Angleterre (officiellement privée jusqu’en 1946) avec un monopole sur l’émission des billets de banque. Entre-temps, cette pratique s’est poursuivie aux États-Unis jusqu’au XXe siècle (et s’est même étendue avec le New York Free Banking Act de 1838), de sorte que les auteurs américains de l’époque considéraient la question des billets de banque comme la preuve du rôle des banques dans la création de monnaie, qui ne changera que bien plus tard. {8} Pour plus de clarté : l’objectif principal de cette étude est de clarifier la question de savoir si les banques qui n’émettent pas de billets de banque sont capables de créer de l’argent et du crédit à partir du néant. Par conséquent, les anciens auteurs qui ont écrit principalement sur la question de la monnaie papier ne sont mentionnés ici que de façon accessoire, bien que l’on puisse dire que leurs arguments pourraient également s’appliquer aux banques qui n’émettent pas de billets de banque. Parmi eux, John Law (1705), James Steuart (1767), Adam Smith (1776), Henry Thornton (1802), Thomas Tooke (1838) et Adam Müller (1816), entre autres, disent directement ou indirectement que les banques individuelles créent du crédit (selon la théorie de la création de crédit) {9}.

2.1 La théorie de la création de crédit

Les premiers auteurs influents qui affirment que les banques qui n’émettent pas de billets de banque créent de l’argent et du crédit à partir du néant écrivirent principalement en anglais ou allemand, notamment: Wicksell (1898) et Wicksell (1907), Withers (1909), Schumpeter (1912), Moeller (1925) et Hahn (1920). {10} L’examen des partisans de la théorie de la création de crédit doit commencer par Henry Dunning Macleod du Trinity College, Cambridge et Barrister at Law at the Inner Temple {11}. Macleod a écrit un ouvrage influent en deux volumes sur les services bancaires intitulé The Theory and Practice of Banking. Il a été publié dans de nombreuses éditions jusqu’au 20e siècle (Macleod, 1855/56 ; les citations ici sont tirées de la 6e édition (1905). En ce qui concerne la création de crédit par des banques individuelles, Macleod explique sans équivoque que les banques individuelles créent du crédit et de l’argent à partir du néant lorsqu’elles font un “prêt”, comme on dit :

“De nos jours, les banquiers privés n’émettent plus de billets. Ils ne font que créer du crédit au profit de leurs clients, ce qui est réclamé par chèque. Ces prêts sont appelés dépôts dans la langue bancaire. Aujourd’hui, de nombreuses personnes qui acceptent un billet de banque physique, qui n’est qu’un droit enregistré sur papier, sont prêtes à accepter un billet de banque en espèces. Mais parce qu’il y a peu de réflexion, il leur est difficile de comprendre ce que sont les dépôts. Ils acceptent qu’un billet de banque soit une “monnaie”, mais ils ne comprennent pas qu’un prêt bancaire est aussi une “monnaie”, exactement dans le même sens “.

Macleod (1905, volume 2, p. 310)

“….Sir Robert Peel a tort de supposer que les banquiers n’accordent des prêts que sur des fonds de bonne foi. Ceci est décrit en détail dans le chapitre sur la théorie bancaire, il suffit donc de rappeler à nos lecteurs que tous les prêts bancaires sont accordés principalement par la création de crédit”. (p. 370, souligné dans l’original)

Dans son travail Theory of Credit Macleod (1891), Macleod l’a formulé ainsi :

“Une banque n’est donc pas un bureau pour “prêter” de l’argent, mais un producteur de crédit.”

Macleod (1891 : II / 2, 594)

Car selon la théorie de la création de crédit, les banques créent du crédit sous la forme de ce que les banquiers appellent des “dépôts” et ce crédit est de l’argent. Mais dans quelle mesure peuvent-ils créer du crédit ? Wicksell (1907) décrit une économie basée sur le crédit dans l’Economic Journal. Il explique que

“Les banques dans leur activité de crédit ne sont pas seulement limitées par leurs fonds propres, elles ne le sont pas, du moins pas immédiatement, par un quelconque capital ; par la concentration de presque toutes les opérations de paiement entre leurs mains, elles créent elles-mêmes l’argent nécessaire….”

“Dans un système de crédit pur, dans lequel tous les paiements sont effectués par inscription dans les livres de banque, les banques seraient en mesure d’accorder n’importe quel montant de crédit à tout moment à un taux d’intérêt minimum. “{12}.

Wicksell (1907, 214)

Withers (1909), rédacteur en chef de l’Economist de 1916 à 1921, voyait aussi peu de restrictions sur le montant que les banques pouvaient créer à partir du néant :

“…quand on apprend que les banques britanniques détiennent plus de 900 millions de dépôts, c’est une erreur répandue de penser avec étonnement à cette énorme somme d’argent économisée par toute la communauté et placée entre les mains de ses banquiers et de voir cela comme une preuve impressionnante de richesse. Mais ce n’est pas le bon point de vue. La majeure partie de l’argent de la Communauté dans les banques se présente sous la forme de prêts en monnaie scripturale accordés à la Communauté par les banquiers.”

Withers (1909, p. 57 et suiv.)

“La majorité des dépôts bancaires n’est donc pas constituée d’espèces déposées, mais de prêts accordés. Chaque prêt est un dépôt…”

Withers (1909, p. 63)

“Lorsque les billets de banque étaient la monnaie de transaction, la banque émettait ses propres billets au client pour des prêts ou pour escompter une lettre de change, créant ainsi un engagement pour elle-même. Aujourd’hui, un institut bancaire accorde un prêt/emprunt ou escompte un effet en créant un engagement pour elle-même”.

Withers (1909, p. 66)

“En résumé, chaque fois qu’une banque accorde un prêt ou achète une garantie, elle donne à quelqu’un le droit de tirer un chèque, qui est encaissé par elle-même ou par une autre banque – et ainsi le volume total des dépôts bancaires est augmenté et la trésorerie totale des banques reste inchangée”.

Withers (1916, p. 45)

“Une fois ce fait reconnu que les banques, entre autres , sont toujours les producteurs de monnaie, exactement comme elles l’étaient lorsqu’elles ont émis les billets de banque, nous voyons à quel point les banques ont une fonction importante dans l’économie, car il est maintenant généralement admis que la quantité d’argent créée a une influence directe et importante sur les prix. Cela résulte de ce qu’on appelle la “théorie de la quantité” de l’argent…”

(1916, p. 47)

“Si, comme je le crois, la théorie de la quantité est globalement correcte, nous reconnaissons toute la responsabilité des banquiers en tant que producteurs de monnaie. Donc nous reconnaissons que par leurs actions, ils accroissent non seulement le bien-être de leurs clients et les profits de leurs actionnaires, mais aussi le niveau général des prix. Si les banques créent les devises plus vite que la production des biens, cela entraînera une hausse des prix, ce qui pourrait avoir un effet dévastateur”. {13}

Withers (1916, p. 54 et suiv.)

“Ainsi, il devient évident, comme nous l’avons déjà dit, que les dépôts des banques, sur lesquels les chèques de la communauté commerciale peuvent être tirés, sont principalement créés par les actions des banques elles-mêmes : dans l’octroi des prêts, dans l’escompte des effets et dans les investissements” (p. 71 et suiv.).

“….alors il semble que le crédit soit la machine qui crée une partie très importante de la monnaie moderne…” (S. 72)

Withers explique que la prérogative souveraine de l’État de produire de la monnaie a finalement été privatisée et transférée aux banques commerciales :

“Cette évolution intéressante a permis la production de monnaie, qui est entre les mains du gouvernement depuis des siècles, entre les mains d’entreprises soucieuses du bien-être de leurs clients et des profits de leurs actionnaires pour une part très importante.

Withers (1916, p. 40)

Bien que Withers soit un journaliste financier, ses écrits avaient un haut degré de diffusion et ont probablement contribué à la diffusion de la théorie de création de crédit sous la forme véhiculée par Macleod (1855/56). Ce point de vue s’est également répandu en Allemagne avec la publication du livre influent La théorie du Développement Économique Schumpeter (1912, anglais 1934), dans lequel Schumpeter est clairement d’avis que chaque banque a la capacité de faire de l’argent à partir du néant.

“Quelque chose de similaire à un certificat de produits futurs ou comme l’octroi de la capacité de paiement aux promesses de l’entrepreneur existe maintenant vraiment. C’est le service que le banquier fournit à un entrepreneur et qui lui permet de faire appel au banquier. … alors il ne serait pas un intermédiaire mais un producteur de crédit, c’est-à-dire qu’il créerait le pouvoir d’achat qu’il prête à l’entrepreneur lui-même… On pourrait sans mal dire que le banquier crée de l’argent”. {14}

Schumpeter (1912, p. 197, souligné dans l’original)

“Le crédit est essentiellement la création d’un pouvoir d’achat dans le but de le transmettre aux entrepreneurs, mais pas simplement le transfert du pouvoir d’achat existant. … Le crédit permet à l’entrepreneur d’avoir accès au flux social des marchandises avant d’avoir acquis le droit normal à celui-ci. Et cette fonction est la pierre angulaire de la structure de crédit moderne”.

Schumpeter (1954, p. 107)

“La certification fictive des produits, qui représentait pour ainsi dire le moyen de paiement du crédit à l’origine, est devenue une réalité. {15}

Schumpeter (1912, p. 223)

Ce point de vue était également bien représenté de l’autre côté de l’Atlantique, comme le montrent les écrits de Davenport (1913) ou de Robert H. Howe (1915) ou de Hawtrey (1919), un autre économiste britannique de premier plan qui, comme Keynes, avait une formation de fonctionnaire fiscal et s’est tourné vers la science, a pris clairement position en faveur de la théorie de création de crédit :

“… pour les fabricants et les autres qui ont de l’argent à payer, les crédits naissent encore par l’échange d’obligations, l’obligation immédiate du banquier, qu’il donne à son client en échange de l’obligation du client d’effectuer un remboursement à une date ultérieure. Nous appelons cette double opération la création de crédit. Ainsi, le banquier crée des moyens de paiement à partir du néant, alors que le crédit bancaire seulement est remplacé par un autre, c’est-à-dire un montant égal d’argent comptant – lorsque le banquier reçoit de son client un sac plein d’argent en paiement”. (S. 20)

Outre Schumpeter, d’autres auteurs germanophones expliquent également que certaines banques créent de l’argent par des prêts {16}. Albert L. Hahn (1920) a eu une grande influence tant dans le débat universitaire que dans le débat public. Il descendait d’une dynastie de banquiers de Francfort (comme Thornton, qui avait été banquier) et depuis 1919, il était directeur de la grande entreprise familiale, la Effecten- und Wechsel-Bank Frankfurt. Comme Macleod, avocat de formation, il devint professeur honoraire à l’Université Goethe de Francfort en 1928. Évidemment, non seulement au courant des travaux de Macleod, qu’il a cités, mais probablement aussi de la connaissance des pratiques bancaires actuelles de son entreprise familiale, Hahn a expliqué que les banques créent effectivement de “l’argent à partir du néant” :

“La certification fictive de produits, accordée à tout crédit, génère à son tour un dépôt et donc les moyens de son placement. … La conclusion du processus esquissé peut aussi s’exprimer inversement en disant – et cette conclusion est tout aussi convaincante – que tout chèque ou crédit de transfert de fonds disponible d’une manière ou d’une autre dans l’économie nationale doit son origine à un octroi préalable de crédit, un crédit accordé avant.”{17}

Hahn (1920, p. 28)

“Contrairement à l’ensemble de la littérature bancaire et du crédit, nous soutenons que ce n’est pas l’activité de réception de dépôts des banques, en particulier l’activité de réception de dépôts, qui est l’activité principale, mais plutôt que, en général et dans chaque cas individuel, l’activité de prêt d’une banque doit l’avoir précédée afin de rendre possible et de provoquer l’activité de réception de dépôts d’une banque : L’activité de collecte de dépôts des banques n’est rien de plus qu’un réflexe par rapport aux prêts antérieurs. Le point de vue opposé est basé sur une sorte d’illusion d’optique…”{18}

Hahn (1920, p. 29)

Dans l’ensemble, Hahn a probablement fait plus que quiconque pour rendre la théorie de la création de crédit très populaire en Allemagne. Son livre est devenu un best-seller et a suscité une controverse généralisée et de nouvelles recherches parmi les économistes en Allemagne.

Elle a également permis de sensibiliser davantage les journalistes et le grand public à ces deux questions. Le large impact de son livre est probablement l’une des raisons pour lesquelles cette théorie est restée enracinée en Allemagne dans l’après-guerre, alors qu’elle avait longtemps été rejetée en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis. Mais le livre de Hahn n’était pas seulement une explication populaire sans crédibilité académique. Schumpeter le cite positivement dans la deuxième édition (allemande) de sa Théorie du développement économique (Schumpeter, 1926), qui en a fait l’éloge en tant qu’évolution ultérieure cohérente et en accord avec son livre mais également au-delà de celui-ci. La traduction anglaise du livre influent de Schumpeter (1912[1934]) préfère également citer Hahn.

On peut dire qu’à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, la théorie de la création de crédit semblait avoir de très nombreux partisans dans les publications scientifiques allemandes et anglaises. En 1920, la théorie de la création de crédit était devenue si répandue qu’elle a été utilisée par les critiques ultérieurs comme la “vision actuelle”, la “théorie traditionnelle” ou l’ancienne “Théorie” du crédit bancaire” {19}.

Au tout début, Keynes semblait également avoir été un partisan de cette opinion dominante. Dans son Tract sur la réforme monétaire (Keynes, 1924), il affirme, apparemment sans besoin d’aller plus loin, que les banques doivent créer du crédit et de la monnaie, du moins dans leur ensemble :

“Le niveau des prix internes est principalement déterminé par le montant des crédits accordés par les banques, en particulier par les Big Five ». Keynes (1997, p. 182)

“Le montant du crédit ainsi créé peut à son tour être mesuré approximativement par le montant des dépôts bancaires, puisque les variations du montant total des dépôts bancaires doivent correspondre aux variations du total des titres et effets de commerce détenus et des avances ». Keynes (1997, p. 182)

Nous savons par la contribution de Keynes à la Commission Macmillan (1931) que Keynes impliquait que chaque banque était en mesure de créer du crédit :

“Il n’est pas contre nature de voir les dépôts auprès d’une banque tels que créés par le public par le dépôt d’espèces, soit sous forme d’épargne, soit sous forme de montants qui ne sont actuellement pas requis pour les dépenses. Mais l’essentiel des dépôts provient de l’activité des banques elles-mêmes, car en accordant des prêts ou des découverts ou en achetant des titres dans leurs portefeuilles, on crée ainsi de l’argent qui est l’équivalent d’un dépôt.” (p. 34)

En ce qui concerne le système bancaire dans son ensemble, cette création de crédit et de dépôts bancaires était censée affecter la demande globale et les prix, comme l’explique Schumpeter (1912) :

“Le montant du crédit bancaire est élastique et donc aussi la masse du pouvoir d’achat… Le système bancaire constitue donc le lien central entre les deux aspects de la structure complexe qui nous occupe. Elle combine les problèmes du niveau des prix avec les problèmes de financement, puisque le niveau des prix est sans doute influencé par la masse du pouvoir d’achat que le système bancaire crée et contrôle…

Par conséquent, les questions relatives au pouvoir d’achat et à la répartition du pouvoir d’achat trouvent un point commun dans le système bancaire”. (Comité Macmillan, 1931, p. 12 et suiv.)

“….quand enfin les banques poursuivent une politique de crédit souple et accordent plus facilement des prêts aux entreprises, les tendances à la hausse des bénéfices et des salaires se déclenchent et ouvre donc des possibilités de dépenses supplémentaires”. (p. 13)

En ce qui concerne la question de savoir si la demande ou l’offre de crédit est plus importante, le rapport explique que la vraie cause est le changement dans l’offre de crédit :

“L’expansion ou la contraction du montant du crédit accordé par le système bancaire aura une incidence sur la réalisation de nouveaux investissements par divers canaux.

Cela aura à son tour une incidence sur le volume et la rentabilité de l’entreprise et donc, en temps voulu, sur le niveau de l’offre dont l’industrie aura besoin du le système bancaire. … Ce qui a commencé comme un changement dans l’offre de crédit se termine par un changement dans la demande de crédit”. (p. 99) {20}

Alors que l’argent est considéré comme endogène par rapport au crédit lorsqu’un “crédit bancaire” est accordé, le Comité explique que le crédit bancaire est exogène pour l’emprunteur :

“Il n’y a aucun doute sur la capacité du système bancaire… d’augmenter ou de diminuer le montant de monnaie scripturale”. (p. 102)

“Dans des conditions normales, nous ne voyons aucune raison de douter de la capacité du système bancaire à influencer le volume des investissements en réduisant le coût des prêts bancaires. … Nous supposons donc qu’en temps normal, la capacité du système bancaire à augmenter ou à diminuer l’utilisation active des fonds dans les entreprises et pour les investissements… est incontestée.” (p. 102)

La Commission Macmillan explique également que les prêts bancaires peuvent être influencés par la Banque d’Angleterre et peuvent donc également être considérés comme exogènes dans ce sens. La théorie de la création de crédit est restée influente jusqu’au début de l’après-guerre. Le lien entre la création de crédit et les variables macroéconomiques et financières a ensuite été formalisé dans la théorie quantitative du crédit (Werner, 1992, Werner, 1997, Werner, 2005 et Werner, 2012), dans laquelle il est expliqué que les crédits (a) pour les investissements productifs pour la production de biens et services ont un effet durable et non inflationniste, et moins susceptibles d’éprouver des difficultés, b) entraînent une inflation des prix à la consommation s’ils sont utilisés de manière improductive pour la consommation, et c) entraînent une inflation des prix des actifs s’ils sont utilisés de manière improductive pour les transactions financières, et même des crises bancaires s’ils sont suffisamment importants. En tout état de cause, depuis les années 1920, de sérieux doutes sont apparus quant à l’exactitude de la théorie de la création de crédit.

Ces doutes ont d’abord été exprimés par des économistes qui ont soutenu la théorie en principe, mais en ont minimisé l’importance. C’est ce groupe d’auteurs qui a servi de base à la formulation de la théorie moderne des réserves partielles, mais dans sa version la plus répandue (et postérieure), ils expliquent que les banques ne créent pas du crédit individuellement, mais seulement le système bancaire dans son ensemble. Nous passons maintenant à cette théorie.

2.2 La théorie de la réserve partielle

Alfred Marshall (1888) était un des premiers partisans de la théorie de la réserve partielle. Il a témoigné devant une commission gouvernementale sur le rôle des banques comme suit :

“Je devrais indiquer quelle proportion des dépôts qu’une banque peut prêter et quelle proportion de ses prêts devient à son tour un dépôt auprès d’elle ou d’autres banques et vice versa quelle proportion des prêts d’autres banques devient un dépôt. Il en résulte une progression géométrique ; l’effet final est le suivant : si chaque banque prête les deux tiers de ses dépôts sous forme de crédit, les banques auront la possibilité d’augmenter le volume total de crédit d’un facteur trois”.

Marshall (1888), cité par Yohe (1995, p. 530)

Il a donc contredit les arguments de Macleod. Toutefois, le point de vue de Marshall à son époque était encore minoritaire. Après la fin de la Première Guerre mondiale, un certain nombre d’économistes influents ont déclaré que “ l’ancienne théorie” (Phillips, 1920 : 72) de la création de crédit par les banques individuelles était fausse. Son point de vue a peu à peu gagné en influence. “La théorie de l’expansion des dépôts a culminé avec la publication de CA Phillips’ Bank Credit…”

(Goodfriend, 1991, cité par Yohe, 1995, p. 532)

Phillips (1920) explique qu’il est important de faire la distinction entre la possibilité théorique d’une banque individuelle de “produire” de l’argent en prêtant à partir des liquidités et réserves excédentaires et la capacité du système bancaire dans son ensemble à en faire autant. Il a expliqué l’ “ancienne théorie” (la théorie de la création de crédit)

“était fondée sur l’affirmation selon laquelle une banque serait en mesure de prêter de multiples montants de liquidités nouvellement acquises et détenues au moment où le prêt a été accordé.

En fait, cependant, une banque représentative dans un système peut normalement [seulement] accorder des crédits qui sont approximativement égaux à ce montant d’argent. (S. 72) {21}

Selon Phillips (1920), les banques individuelles ne peuvent pas créer du crédit ou de l’argent, mais le système bancaire dans le collectif, si les réserves sont “divisées en petits fragments et réparties dans le système bancaire. Grâce au processus de distribution, la base de l’expansion du crédit est créée plusieurs fois.” (p. 40) Chaque banque en tant que telle doit d’abord être considérée comme un intermédiaire financier : “… le banquier… fait principalement du commerce avec les moyens d’autrui” (p. 4-5). Phillips explique que chaque banque agit en fin de compte comme intermédiaire, prêtant autant d’argent qu’elle en a en espèces, parce que les banques recherchent un certain ratio entre l’encaisse et les dépôts ou les réserves et les dépôts (comme expliqué dans le modèle multiplicateur) qu’elles souhaitent respecter. Par le processus de distribution et de répétition, l’association de banques individuelles, qui ne sont que des intermédiaires financiers et n’ont pas la capacité de créer du crédit, la capacité d’accroître la masse monétaire {22}.

Crick (1927) est d’accord avec cette conclusion (avec quelques petites limites). C’est ce qu’il a expliqué :

“Le point important, qui est à l’origine d’une grande partie de la controverse et de la plupart des malentendus, est que si une banque recevant des liquidités supplémentaires ne peut pas immédiatement ajouter un multiple entier à ses dépôts, l’effet cumulatif de ces liquidités supplémentaires génère un multiple entier aux dépôts de l’ensemble des banques. (p. 196)

“En résumé, tant que les banques maintiennent un rapport fixe entre les liquidités et les dépôts, elles ne sont que des sbires passifs de la politique de la Banque d’Angleterre en ce qui concerne la masse monétaire sous la forme de prêts. … Les banques… ont très peu de marge de manœuvre en ce qui concerne leurs propres politiques d’expansion ou de contraction des dépôts, mais elles ont très peu de marge de manœuvre en ce qui concerne l’utilisation des fonds entre prêts, placements et autres actifs. Mais cela ne signifie pas pour autant que les banques ne peuvent pas procéder et ne procèdent pas à une augmentation ou à une diminution multiples de tous les dépôts sur la base de l’expansion ou de la réduction de la trésorerie”. (p. 201).

Le rôle des banques est resté controversé dans les années 1920 et 1930, plusieurs auteurs ayant critiqué la théorie de la création de crédit. Non seulement les points de vue divergeaient, mais ils étaient également en pleine évolution, car certains experts semblent avoir progressivement changé d’avis, s’éloignant de plus en plus de la théorie de la création de crédit dans son ensemble au profit de la théorie de la réserve partielle.

Sir Josiah C. Stamp, ancien directeur de la Banque d’Angleterre, a résumé l’état du débat dans son rapport intitulé Revue d’un article de Pigou (1927) :

“L’opinion publique sur la question apparemment simple : “Les banques peuvent-elles créer du crédit et, dans l’affirmative, comment et dans quelle mesure ?” est actuellement très divisée entre les enseignements du Dr Leaf et de M. McKenna, M. Keynes, M. Hawtrey, M. Cassel, M. Cannan et M. Gregory. Les gens n’ont pas encore trouvé de réponse claire.”

Stamp (1927, p. 424)

Dennis Robertson (1926), influencé par Keynes (1930), explique que l’importance de la réserve partielle et les mécanismes permettant de déterminer l’action d’une banque en fonction de sa préférence pour la détention de liquidités et de réserves, ont également contribué à ce débat {23}. Il explique, en conjonction avec le niveau des réserves des banques centrales, les mécanismes plutôt prédéfinis postulés par le multiplicateur monétaire dans un modèle partiel de réserves :

“Par exemple, dans les pays où le ratio réserves/dépôts est quelque peu figé par la loi ou par les coutumes, on dépend des facteurs qui déterminent le montant de ces réserves lorsque M, le montant de la monnaie comptable, est finalement déterminé. (p. 77)

Keynes (1930) soutient également un concept clé de la théorie des réserves partielles, à savoir que les banques collectent des dépôts et en déposent une partie auprès de la banque centrale, ou retirent une partie de leurs réserves auprès de la banque centrale afin de les prêter à des agents économiques qui ne sont pas des banques :

“Si une banque dispose d’un excédent de crédit auprès de la Banque d’Angleterre par rapport à ses besoins normaux, elle peut accorder des crédits supplémentaires aux entreprises commerciales et industrielles et ces crédits supplémentaires peuvent fournir des dépôts supplémentaires (pour l’emprunteur ou celui à qui il effectue le transfert) dans le bilan de cette banque ou d’une banque différente.

Keynes (1930, volume 2, p. 218)

Keynes indique ici que les nouveaux dépôts sur la base des nouveaux crédits, en fonction du solde des réserves, sont détenus par la banque concernée auprès de la banque centrale. Ce point de vue est parfois partagé par les banquiers centraux d’aujourd’hui, comme par exemple dans la proposition de Paul Tucker ou celle de la BCE d’introduire des taux d’intérêt négatifs pour les banques afin de les inciter à laisser leur argent à la banque centrale et à accorder des crédits {24}. Néanmoins, une partie des travaux de Keynes (1930) et surtout son ouvrage le plus influent, sa Théorie générale (1936), semblent s’orienter davantage vers la théorie de l’intermédiaire financier, dont il sera question dans la section qui suit. Les travaux de Lutz (1939), qui a publié dans Economica, un forum pour certains de ces débats à l’époque, constituent un exemple représentatif de la théorie des réserves partielles qui, en même temps, va dans le sens de la théorie des intermédiaires financiers : “L’expansion du système économique conduit à une augmentation des dépôts à une valeur bien supérieure au montant des espèces en circulation, simplement parce que les mêmes espèces sont déposées encore et encore dans le système bancaire. … Le fait que les statistiques bancaires montrent une somme de dépôts largement supérieure au montant des espèces dans le système bancaire n’est donc pas en soi un signe que les banques ont créé toute cette différence. Cette conclusion est clairement implicite dans la théorie de l’ «expansion multiple” de la création de dépôts bancaires (à la manière de Phillips ou Crick). Cette théorie explique la création des dépôts par le fait que les mêmes espèces (en montants décroissants) sont déposées successivement dans différentes banques. Toutefois, elle considère ce mouvement de trésorerie comme une question purement technique entre les banques… qui disparaîtrait si les différentes banques étaient fusionnées en une seule. Dans ce cas, les dépôts devraient être considérés comme s’ils avaient été effectivement créés. Dans notre exemple, nous supposons dans ce qui suit qu’il n’y a qu’une seule banque. Néanmoins, les dépôts augmenteraient parce que le même argent serait déposé par le public à maintes et maintes reprises. … La véritable cause de l’expansion est le crédit commercial que les producteurs s’accordent mutuellement. … La banque joue le rôle d’un simple courtier.”

“… Cela semble conduire non pas à une théorie nouvelle mais à une théorie très ancienne sur la fonction des banques : la fonction d’un simple intermédiaire…” (p. 166 et suivantes)

“L’idée moderne selon laquelle les banques sont capables de créer des dépôts a surpris la plupart des économistes du XIXe siècle. Si nous abordons cette idée moderne selon ce qui vient d’être dit, nous constatons que tout cela se transforme et conduit largement aux mêmes éléments que les auteurs précédents ont décrits comme le noyau de la banque : la confiance, qui amène les opérateurs économiques à se prêter mutuellement et à utiliser la banque comme intermédiaire”. (p. 169)

L’influence de Phillips était en effet significative. Aussi en 1995, Goodfriend affirme toujours que

“…Phillips a montré que l’examen de la somme de la création de prêts et de dépôts dans toutes les banques individuelles donne la formule d’expansion pour le système dans son ensemble. Le récit définitif de Phillips détermine une fois pour toutes la Théorie telle qu’elle apparaît dans les manuels économiques d’aujourd’hui.”

Réimpression dans Yohe (1995, p. 535)

De telles déclarations sont devenues courantes dans les années 1950 et 1960. Au fil du temps, la théorie des réserves partielles est devenue la description dominante du fonctionnement du système monétaire et bancaire dans les manuels scolaires. Il n’existe pas de livre d’après-guerre plus représentatif et influent que celui de Samuelson (1948). La première édition originale contient une description claire de la théorie de la réserve partielle : sous le titre “Les banques peuvent-elles vraiment créer de l’argent ?”, Samuelson rejette avant tout “des explications encore répandues et fausses” (p. 324) :

“Selon ces fausses déclarations, les gestionnaires d’une banque ordinaire peuvent prêter plusieurs dollars pour chacun des dollars de leurs dépôts en utilisant leur stylo plume. Il n’est pas étonnant que les banquiers pratiques voient rouge lorsque de telles actions leur sont attribuées. Ils aimeraient pouvoir le faire. Comme tout banquier le sait, il ne peut pas investir de l’argent qu’il n’a pas ; et que l’argent qu’il investit dans l’achat d’u garantie ou dans l’octroi d’un prêt, quitte sa banque très bientôt.” (p. 324)

Samuelson explique qu’une banque a d’abord besoin de fonds avant de pouvoir accorder des prêts bancaires. Ce n’est pas conforme à la théorie de la création de crédit. Cependant, Samuelson explique que le système bancaire considère l’argent dans son ensemble, il crée de l’argent. Il illustre son explication par l’exemple d’une “petite banque”, avec l’exigence d’une réserve minimum de 20% et en tenant compte des comptes de la banque (B / S). Si cette banque reçoit de nouveaux dépôts en espèces de 1 000 $, demande Samuelson (p. 325) “Que peut faire la banque alors » ?

“Peut-elle ajouter 4 000 $ à ses prêts et investissements ?”

“La réponse est clairement “non”. Pourquoi pas ? Parce que les actifs et les passifs correspondent au bilan. Les réserves de liquidités ne satisfont pas à l’exigence légale d’une réserve minimale de 20 % du total des dépôts. Correct. Mais comment la banque paie-t-elle les investissements ou les actifs qu’elle acquiert ? Comme tout le monde, elle émet un chèque à l’ordre de la personne qui vend l’obligation ou le titre. … L’emprunteur dépense l’argent pour le travail et le matériel ou peut-être pour une voiture. L’argent devra donc être versé par la banque très rapidement. Une banque ne peut pas avoir les deux. Le tableau 4b donne donc une image complètement fausse de ce qu’une seule banque peut faire.” (p. 325

ff.)

Au lieu de cela, Samuelson explique qu’une seule banque ne peut pas créer du crédit à partir du néant parce que tout l’argent prêté quitte la banque :

“En ce qui concerne la première banque, c’est fini. Leurs réserves légales sont tout juste suffisantes pour faire face à leurs dépôts. “Elle ne peut rien faire tant que le public n’a pas décidé de déposer plus d’argent.” (p. 326)

D’autre part, Samuelson insiste sur le fait que

“Le système bancaire dans son ensemble fait ce que toutes les petites banques ne peuvent pas faire !” (p. 324),

qui est de créer de l’argent. Samuelson l’explique par le processus itératif d’octroi de prêts d’une banque (basé sur les dépôts précédents), qui deviennent les dépôts d’une autre banque, etc. Il montre “cette série de création de dépôts” dans un tableau qui, en raison de l’exigence de réserves obligatoires de 20%, ce qui implique un “multiplicateur monétaire” de 5 (en supposant qu’il n’y ait aucune perte en espèces), dans le système bancaire dépôts se chiffrent à 5000 $ (des 1000 $). Ce que Samuelson appelle “l’expansion des dépôts multiples” revient un demi-siècle plus tard de la même manière et avec une similitude remarquable dans la quinzième édition de son livre (Samuelson et Nordhaus, 1995), si ce n’est que la réserve minimale mentionnée dans l’exemple a été réduite à 10 % : ” Toutes les banques ensemble peuvent faire ce qu’un individu ne peut faire “. (p. 493) Il y a des différences subtiles mais importantes. La section consacrée à ce sujet en 1995 est beaucoup plus importante que la section de 1948, beaucoup plus courte. Les manuels modernes disent que les réserves créées par les banques centrales servent de “point de départ” aux banques et qu’elles sont “transformées” en un “montant beaucoup plus important de monnaie scripturale” (p. 490). Au lieu de cela, chaque banque est représentée sans ambiguïté comme un intermédiaire financier pur, qui prête des dépôts pour récolter des dépôts et prêtent ceux-ci (moins les réserves minimales) {26}. La théorie de la réserve partielle est devenue courante :

“Toute petite banque est limitée dans sa capacité de prêter et d’investir. Elle ne peut prêter ou investir plus que ce qu’elle a reçu des déposants.” (p. 496)

Dans l’intervalle, les dépôts bancaires sont “mis à disposition ” par le “système financier “des banques à travers un processus abstrait sur lequel les banques individuelles n’ont que peu de contrôle (p. 494). Sans ambiguïté, la théorie de la réserve partielle semble provenir des années postérieures à 1950. Elle est décrite à la figure 1.

Figure 1

La théorie de la réserve partielle, telle que présentée dans de nombreux manuels scolaires

Dans cette présentation, les fonds circulent entre le public, les banques et la banque centrale sans obstacles. Chaque banque est un intermédiaire financier, mais globalement, en raison du système de réserves partielles, l’argent est créé (multiplié) dans le système bancaire. Plus précisément, toute banque individuelle ne peut accorder un crédit que si elle a déjà reçu de nouvelles réserves, dont une partie doit toujours être déposée auprès de la banque centrale. La banque individuelle n’est en mesure d’accorder des prêts qu’en fonction de ses réserves excédentaires, comme le montrent d’importants manuels scolaires. Pour reprendre les mots de Stiglitz (1997) :

“Il devrait être clair qu’aucune banque ne peut à elle seule multiplier ses dépôts s’il y a plusieurs banques. Il se peut que certaines banques ne soient pas conscientes du rôle qu’elles jouent dans le processus de création de dépôts multiples. Tout ce qu’elles voient, c’est que leurs dépôts ont augmenté et qu’elles sont capables d’accorder plus de crédit.” (p. 737)

Dans un autre manuel sur l’argent et les banques :

“Dans cet exemple, une personne dépose 100 000 $ à la banque 1 en tirant un chèque d’une autre banque. Comme ce dépôt génère immédiatement des réserves excédentaires, il sera possible pour la Banque 1 d’accorder d’autres prêts. La Banque 1 prête les réserves excédentaires pour gagner des intérêts. Une banque ne prêtera pas plus que ses réserves excédentaires parce qu’elle dispose d’une certaine réserve légale. “Je dois avoir une réserve minimum”. Miller et VanHoose (1993, p. 331)

Toutefois, le dépôt d’un chèque d’une autre banque n’augmente pas le “montant total des dépôts et de l’argent” :

“Rappelez-vous, cependant, que le dépôt était un chèque émis par une autre banque. Pour l’autre banque, cela signifie une réduction de ses dépôts et réserves. Alors que le total de l’actif et du passif de la Banque 1 a augmenté de 100 000 $, celui de l’autre banque a diminué de 100 000 $. Ainsi, le montant total de la monnaie et du crédit dans l’économie reste inchangé lorsque les fonds sont transférés d’un établissement de crédit à un autre. Chaque établissement de crédit ne peut créer du crédit (et des dépôts) que dans la limite de ses réserves excédentaires. Il faut se rappeler qu’aucune nouvelle réserve n’est créée lorsqu’une banque émet un chèque et qu’il est déposé auprès d’une autre banque. Mais la Réserve fédérale peut créer de nouvelles réserves.” (p. 331)

Le manuel de Heffernan (1996) dit :

“En résumé, toutes les banques modernes servent d’intermédiaires entre les emprunteurs et les prêteurs, mais elles peuvent le faire de diverses façons, depuis la collecte et le prêt traditionnels de dépôts jusqu’à la prestation de services financiers à commission. (p. 18)

“Pour la banque qui collecte ces fonds excédentaires, il existe une possibilité de profit en prêtant selon le principe de la réserve partielle, c’est-à-dire qu’elle prête de l’argent à un taux d’intérêt supérieur au taux de dépôt et couvre également le risque et les frais d’intermédiation. (p. 20)

Même si la théorie de la réserve partielle a réussi à gagner de nombreux adeptes, ce qui en fait encore aujourd’hui un élément important et influent, elle n’est pas vraiment célèbre pour sa clarté :

“Le problème de la façon dont le système bancaire augmente le volume total des fonds en circulation, tout en limitant sévèrement la capacité des banques individuelles à prêter, s’est révélé l’un des plus troublants pour les auteurs qui ont écrit sur la théorie bancaire.

Mints (1945, p. 39)

Plusieurs tentatives ont été faites pour résoudre ces difficultés dans le cadre de la théorie des réserves partielles, comme celle de Saving (1977), qui a formulé le montant des dépôts bancaires en fonction du comportement des épargnants, faisant valoir que la monnaie est endogène. En fin de compte, cela a fait passer la fonction d’intermédiaire de la banque individuelle au niveau de l’économie dans son ensemble, ouvrant la voie à la formulation de la théorie de l’intermédiaire financier que nous examinons maintenant.

2.3 La théorie de l’intermédiaire financier

Bien que la théorie de la réserve partielle ait été très influente des années 1930 aux années 1960, Keynes a dû semer le doute. Déjà dans son Traité sur la monnaie Keynes (1930), il utilisait des guillemets pour faire référence de manière suggestive à “La “création” de monnaie bancaire” (titre d’un chapitre). Cet artifice rhétorique, salué par l’expert comme le premier économiste mondial, implique la désapprobation et le ridicule de l’idée que les banques pourraient créer de l’argent à partir du néant. Ce moyen a été utilisé et emprunté par de nombreux autres auteurs à Keynes, qui a également souligné le rôle des banques en tant qu'”intermédiaires financiers”. Selon Keynes :

“Un banquier est en mesure de prêter ou d’investir une grande partie (près de 90%) des fonds crédités à ses clients sous forme de dépôts. Dans la mesure où ses dépôts sont des dépôts d’épargne, il n’agit qu’en tant qu’intermédiaire dans le transfert du capital obligataire. En ce qui concerne les dépôts en espèces, il collecte des fonds tant pour ses déposants que pour ses emprunteurs. Ainsi, une banque moderne offre deux types de services distincts. Elle se substitue à l’argent de l’État en agissant comme chambre de compensation et en effectuant les paiements courants entre ses différents clients au moyen d’écritures de débit et de crédit. Toutefois, elle agit également en tant qu’intermédiaire pour un type particulier d’opération de crédit en recevant du public des dépôts qu’elle utilise pour acheter des titres ou pour accorder des crédits à l’industrie et au commerce, principalement pour satisfaire ses besoins en fonds de roulement.

Cette dualité de fonctions est la clé de certaines des difficultés de l’économie moderne et la source de graves erreurs de pensée.”

Keynes (1932, p. 470)

Le Treatise de Keynes semble dire quelles sont les deux fonctions des banques : soit en tant qu’intermédiaire financier pour effectuer les règlements pour le commerce, soit en tant qu’intermédiaire financier pour collecter et prêter l’essentiel des dépôts. Il ne semble pas y avoir de création d’argent dans le jeu, surtout pas au niveau d’une seule banque. L’ouvrage le plus influent de Keynes, Théorie Générale (Keynes, 1936), a rapidement éclipsé son précédent Traité de la monnaie, surtout en ce qui concerne son influence sur le débat public. En théorie générale, Keynes n’a pas mis l’accent sur les banques qu’il prétend maintenant être des intermédiaires financiers, qui doivent collecter des dépôts avant de pouvoir accorder des prêts :

“L’idée que la création de crédit par le système bancaire permet de réaliser des investissements qui ne s’accompagnent pas d'”épargne réelle” ne peut provenir que du fait que l’une des conséquences de l’augmentation du crédit bancaire, à l’exclusion des autres, est mise en évidence … et il est impossible que l’intention de l’entrepreneur qui a emprunté pour augmenter ses investissements (s’il ne s’agit pas d’un investissement qui aurait autrement été réalisé par d’autres entrepreneurs) se réalise plus rapidement que le public décide d’augmenter son épargne. … Nul ne peut être contraint de détenir l’argent supplémentaire correspondant au nouvel emprunt bancaire s’il ne préfère délibérément détenir plus d’argent que toute autre forme de richesse. … L’opinion démodée selon laquelle l’épargne exige toujours l’investissement est donc, bien qu’incomplète et trompeuse, essentiellement plus saine que l’opinion nouvelle selon laquelle on peut épargner sans investir ou investir sans épargner “réellement”.

Keynes (2009, p. 71 et suiv.)

Schumpeter (1954) commente ce changement du point de vue de Keynes :

Le “prêt bancaire créateur de dépôts et son rôle dans le financement des investissements sans épargne préalable du montant du prêt a pratiquement disparu de la comptabilité analytique de la Théorie Générale, mais le public épargnant apparaît sur scène. Le keynésianisme orthodoxe est en effet revenu à l’ancienne vision… Que ce miracle soit un progrès ou une régression, chaque économiste doit pouvoir en décider par lui-même” (p. 1115, en italique dans l’original).

Au début de l’après-guerre, nous avons constaté une influence sans précédent de la théorie générale de Keynes et une école de pensée keynésienne qui a réussi à ignorer les travaux antérieurs de Keynes sur la création de crédit bancaire est devenue dominante dans la science. Il n’est pas surprenant qu’un ancien grand partisan de la théorie de la création de crédit et de la théorie des réserves partielles ait changé d’avis sur la nouvelle théorie de l’intermédiaire financier, que d’autres ont suivi.

Gurley et Shaw, 1955 et Gurley et Shaw, 1960, ont mis en avant une remise en question influente de la théorie des réserves partielles. Ils ont rejeté le point de vue selon lequel “les banques, par leur capacité à créer elles-mêmes du crédit, sont différentes des autres intermédiaires qui, à la différence des banques, exercent une fonction modeste de courtier afin d’obtenir du crédit qui sont en quelque sorte générés ailleurs.” (1955, p. 521) Outre les moyens rhétoriques habituels de dénigrer les théories alternatives, le véritable argument de Gurley et Shaw était que les banques ne devraient pas être considérées comme “spéciales” parce que leur fonction d’intermédiaires financiers est identique à celle des autres intermédiaires financiers :

“Il existe de nombreuses similitudes entre le système monétaire et les intermédiaires non monétaires, et les similitudes sont plus importantes que les différences. Les deux types d’institutions financières créent des réclamations financières ; et les deux peuvent créer des obligations spécifiques multiples à l’égard de tout type d’actif qu’elles détiennent.

Gurley et Shaw (1960, p. 202)

Les banques et le système bancaire, nous dit-on, sont comme les autres institutions financières, elles doivent d’abord collecter des dépôts et sont ensuite en mesure de les prêter. Selon ce point de vue, le rôle particulier des banques n’est qu’un vestige d’une réglementation dépassée qui traite particulièrement les banques. C’est pourquoi, selon eux, la Réserve fédérale devrait étendre son rôle de surveillance au groupe croissant d’institutions financières non bancaires, en les traitant de la même manière que les établissements de crédit. Les premiers défis lancés par les partisans de la théorie des réserves partielles (voir Guttentag & Lindsay, 1968) ont été balayés dans les années 1960, lorsque James Tobin, une étoile montante de l’économie, a pris clairement position et proclamé une ” nouvelle vision ” différente des banques, formulant ainsi la version moderne de la théorie des intermédiaires financiers.

“Tobin (1963), debout sur les ruines en 1963 pour présenter la “nouvelle vision” des banques commerciales, avec Gurley et Shaw contre la vision traditionnelle.”

Guttentag et Lindsay (1968, p. 993)

Comme Keynes, Alhadreff et d’autres avant lui, Tobin se référait exclusivement entre guillemets à la création de crédit bancaire et utilisait des moyens rhétoriques pour ridiculiser l’idée que les banques, individuellement ou collectivement, pouvaient créer argent et crédit. Tobin (1963) explique :

“Ni individuellement ni collectivement, les banques commerciales ne possèdent un chapeau magique”. (Dans l’original anglais : «widow’s cruse“ (p. 412)

“La distinction entre les banques commerciales et les autres intermédiaires financiers est trop forte. Les différences sont graduelles, mais non catégoriques… En particulier, les différences qui existent ont peu en commun avec la nature monétaire des engagements bancaires… Les différences concernent essentiellement les réserves obligatoires spécifiques et les plafonds de taux d’intérêt auxquels les banques sont soumises. Toute autre institution financière assujettie au même type de réglementation se comporterait presque de la même façon”. (p. 418)

Les banques semblent être différentes simplement parce que les régulateurs ont décidé à tort de créer des règles spéciales pour elles. Selon Tobin, “les banques commerciales sont différentes parce qu’elles sont contrôlées et non l’inverse” (Guttentag & Lindsay, 1968, p. 993). Le modèle de portefeuille de Tobin et Brainard (1963) ne fait aucune distinction entre les banques et les autres intermédiaires financiers qui ne sont pas des banques, d’autant plus qu’il ignore complètement le rôle des banques et qu’il a beaucoup contribué à la vision dominante moderne des modèles économiques sans banques.

Branson (1968) a développé la nouvelle approche de Tobin, qui était populaire dans les principaux magazines. Guttentag et Lindsay (1968) ont écrit dans le Journal of Political Economy que malgré le défi de Gurley et Shaw (1955) “le problème de l’unicité reste non résolu” (p. 992). Le rôle et l’influence des banques, selon eux, diffèrent de ceux des intermédiaires financiers,

qui ne sont pas des banques, car ” les banques commerciales ont plus de possibilités que les autres intermédiaires financiers de modifier le volume total des prêts ” (p. 991). “Ces points justifient le contrôle spécial des banques commerciales qui va au-delà de la nécessité de prévenir la panique financière. C’est la justification qui a été recherchée par les défenseurs de l’opinion traditionnelle selon laquelle les banques commerciales sont ” uniques ” depuis le défi de Gurley et Shaw.” (p. 991)

Sans hésitation, Tobin (1969) a confirmé son point de vue dans un article qui devait étayer son approche de l’équilibre du portefeuille pour les marchés financiers, dans lequel il est argumenté que les marchés financiers constituent un réseau complexe de prix et de biens où les banques font partie des nombreux intermédiaires financiers sans rôle particulier.27}.

Il s’agissait du premier article paru dans le premier numéro de la nouvelle revue, le Journal of Money, Credit and Banking. Bien que le nom suggère une ouverture à diverses théories, seuls des articles qui ne soutiennent pas la théorie de la création de crédit et qui sont conformes à la théorie de l’intermédiaire financier ont été publiés. C’est également le cas de la plupart des autres revues classées comme “revues de référence” en économie (par exemple la liste évaluée par l’Association of Business Schools du Royaume-Uni). L’approche de l’équilibre du portefeuille, qui considère toutes les institutions financières comme de simples gestionnaires de portefeuille, a pris le dessus. C’est ainsi que la théorie de l’intermédiaire financier est devenue la croyance dominante parmi les économistes du monde entier.

Les défenseurs modernes de la théorie omniprésente des intermédiaires financiers comprennent, entre autres : Klein (1971), Monti (1972), Sealey et Lindley (1977), Diamond et Dybvig, 1983, Diamond, 1984, Diamond, 1991 et Diamond, Spring 2007, Eatwell, Milgate et Newman (1989), Gorton et Pennacchi (1990), Bencivenga et Smith (1991), Bernanke et Gertler (1995), Rajan (1995), Rajan (1998), Myers et Rajan (1998), Allen et Gale, 2000, Allen et Gale, 2004a et Allen et Gale, 2004b, Allen et Santomero (2001), Diamond et Rajan (2001), Kashyap et al., 2002 et Hoshi et Kashyap 2004, Matthews et Thompson (2005), Casu et Girardone 2006 et Dewatripont et al, 2010, Gertler et Kiyotaki (2011) et Stein (2014). Il y en a bien d’autres : il est impossible de les énumérer complètement, car la grande majorité des articles publiés au cours des trente à quarante dernières années dans les principaux magazines économiques et financiers avaient pour prémisse la théorie des intermédiaires financiers. {28}

Pour ne citer que quelques exemples, Klein (1971), Monti (1972) (devenu par la suite Commissaire européen et Premier ministre italien) et d’autres banques en tant qu’intermédiaires financiers qui collectent des dépôts et prêtent ces fonds comme crédit

“La Banque dispose de deux sources principales de financement : les fonds propres initialement investis… et la dette garantie par l’émission de divers types de dépôts…”

Klein (1971, p. 208)

Diamond et Dybvig (1983) sont cités comme les pionniers dans le domaine bancaire ; ils expliquent que “l’illiquidité des actifs est la base logique à la fois de l’existence des banques et de leur sensibilité à la ruée” (p. 403). Mais en fait, leur théorie ne fait aucune différence entre les banques et les non-banques. Ils ne sont donc pas en mesure d’expliquer pourquoi nous entendons parler de “ruée vers les banques” mais pas de “ruée vers les assurances” ou de “ruée vers les sociétés financières”, même s’ils détiennent également des actifs non liquides et accordent des prêts. Diamond et Dybvig ne parviennent pas à déterminer ce que les banques pourraient faire en particulier, parce qu’ils supposent qu’elles n’existent pas.

D’autres théories sur les banques en tant qu’intermédiaires financiers sont présentées par Mayer (1988) et Hellwig, 1977, Hellwig, 1991 et Hellwig, 2000, qui croient aussi que les banques ne sont que des intermédiaires financiers :

“L’analyse utilise le modèle original de Diamond (1984) de contrats financiers avec une supervision déléguée. … On suppose que la supervision est trop coûteuse pour être utilisée par les nombreux ménages qui sont nécessaires pour financer une entreprise ou un intermédiaire. Toutefois, un financement direct des entreprises peut être déterminé sur la base d’amendes non pécuniaires par le biais d’argent intermédié sous la supervision des entreprises par un intermédiaire qui reçoit l’argent des ménages au moyen de contrats qui sont des amendes non pécuniaires”.

Hellwig (2000, p. 721 et suiv.)

Le banquier Heffernan (1996) dit :

“L’existence d’une banque “traditionnelle” qui sert d’intermédiaire entre l’emprunteur et le prêteur et offre des services de paiement à ses clients cadre bien avec la théorie de Coase.”

(p. 21)

Ou un manuel de référence sur l’économie et la finance internationales, par Krugman et Obstfeld (2000) :

“Les banques utilisent les fonds des déposants pour accorder des prêts et acheter d’autres actifs…” (p. 659)

Un ouvrage de référence largement lu sur les banques et la monnaie – le New Palgrave Money (Eatwell et al., 1989) – contient une série d’articles rédigés par d’éminents économistes monétaires et experts bancaires. Baltensperger (1989) y défend clairement la théorie de l’intermédiaire financier

“Le rôle du crédit en tant que tel doit être clairement séparé du rôle économique des établissements de crédit, tels que les banques, qui jouent le rôle d’intermédiaires spécialisés sur le marché du crédit en achetant et en vendant en même temps des instruments de crédit (de nature et de qualité différentes). Étant donné que les emprunteurs finaux et les prêteurs peuvent en principe faire des affaires directement entre eux sans l’assistance d’un tel intermédiaire, la fonction de ces intermédiaires doit être considérée comme distincte du crédit en tant que tel. On peut distinguer deux fonctions principales de ces institutions.

La première est la fonction de consolidation et de transformation des risques. … La deuxième fonction principale de ces institutions est d’agir en tant que courtiers sur les marchés du crédit. En tant que telles, elles se spécialisent dans la production d’opérations à terme intertemporelles et doivent leur existence à leur capacité à instaurer une coopération entre créanciers et débiteurs à un coût inférieur à celui des opérations directes”. (p. 100 et suivantes)

En fait, presque tous les auteurs de cet ouvrage de référence décrivent les banques comme de purs intermédiaires financiers, y compris Goodhart (1989) :

“La ” médiation ” désigne généralement l’intermédiation d’une institution financière dans le processus de transfert de fonds entre l’épargnant réel et l’emprunteur final. … La non-intermédiation se produit lorsque l’intervention a lieu – généralement par les autorités publiques dans le but de contrôler ou de réguler la croissance des intermédiaires financiers. Cela réduit les avantages qu’ils tirent de la prestation de services financiers et stimule les transferts et les transactions financières à d’autres canaux. … Un exemple serait que la lourdeur des exigences de réserves obligatoires pour les banques les amène à augmenter la marge (l’écart) entre les taux des dépôts et des prêts, “d’assurer leur rentabilité, à tel point que les emprunteurs les plus solvables sont motivés à emprunter de l’argent à court terme directement auprès des épargnants, par exemple sur le marché des valeurs mobilières”. (p. 144)

Myers et Rajan (1998) écrivent :

“Nous modélisons l’intermédiaire comme une banque qui emprunte de l’argent à un certain nombre d’investisseurs individuels pour sa propre activité principale et le prête à des projets. … Même si la banque peut obtenir plus de l’emprunteur final, elle doit financer ces prêts en empruntant à des investisseurs individuels.” (p. 755)

Allen et Santomero (2001) écrivent dans leur ouvrage intitulé «Que font les intermédiaires financiers ?

“Dans le présent document, nous utilisons ces observations comme point de départ pour examiner ce que font les intermédiaires financiers. Il est, bien entendu, essentiel que les systèmes financiers remplissent la fonction de réaffectation des ressources, des opérateurs économiques disposant de ressources excédentaires (épargnants) aux opérateurs économiques ayant des besoins de financement (emprunteurs)”. (p. 272)

Kashyap (2002) estime également que les banques sont de purs intermédiaires financiers qui ne diffèrent pas essentiellement des autres institutions financières qui ne sont pas des banques {29}.

Avec Stein (2014), il dit, bien qu’avec une certaine hésitation :

“….au moins dans certains cas, il semble que la taille d’une banque soit déterminée par ses dépôts et si ces dépôts sont accordés, la meilleure façon de les investir lui pose problème.” (p. 5)

“Dans l’ensemble, notre synthèse de ces faits stylisés est qu’il appartient aux banques de recevoir les dépôts et de les investir – dans des actifs à revenu fixe qui répondent à des exigences de risque et de liquidité spécifiques et bien définies et qui peuvent devenir des prêts ou des titres. (p. 7)

La théorie de l’intermédiaire financier inclut la “vision du crédit” en macroéconomie, qui propose un “canal de crédit bancaire” de transfert d’argent (Bernanke et Blinder, 1989 et Bernanke et Gertler, 1995), ainsi que les modèles macroéconomiques néoclassiques et nouveaux (dans la mesure où ils prennent en compte les banques). Dans ces modèles et pour la plupart des auteurs contemporains dans le domaine de l’économie et de la finance, les banques sont des intermédiaires financiers comme d’autres entreprises du secteur financier qui se concentrent sur la “transformation” de passifs présentant des caractéristiques particulières en actifs présentant d’autres caractéristiques (par exemple en termes de maturité, liquidité et taille) ou sur le “contrôle” des autres (Sheard, 1989, autre disciple de la théorie des intermédiaires financiers), mais qui ne reçoivent de crédit ni individuellement ni collectivement. C’est le cas de nombreux “post-keynésiens” qui expliquent que la masse monétaire est déterminée par la demande de monnaie. Elle s’applique également aux descriptions répandues, comme celles de Koo et Fujita (1997), qui soutiennent que les banques ne sont que des intermédiaires financiers :

“Mais ces institutions financières, qui sont les contreparties de la Banque du Japon, reçoivent leurs fonds principalement de l’argent que les déposants ont déposé chez elles. Ils ne peuvent pas transférer cet argent à des fins de consommation et d’investissement parce qu’ils doivent le prêter à un taux d’intérêt pour gagner de l’argent. Autrement dit, pour que cet argent puisse soutenir l’économie, ces institutions financières doivent le prêter aux entreprises et aux particuliers. Les emprunteurs doivent ensuite l’utiliser pour acheter des biens tels que des machines, des maisons ou des biens immobiliers, des services”. (p. 31)

Une étude récente d’Allen, Carletti et Gale (2014) porte sur l’argent – ne serait-ce que l’argent comptant recueilli par la banque centrale, alors que les banques sont de pures institutions financières qui ne peuvent créer ni argent ni crédit. Par conséquent, les principaux modèles de prévision utilisés par les décideurs n’incluent pas les banques (Banque d’Angleterre, 2014a). De plus, le sens originel de la création de crédit semble avoir été oublié dans la littérature moderne : Bernanke (1993) utilise souvent le terme “création de crédit” dans son article, mais il explique que ce concept est défini comme le “processus par lequel l’épargne est canalisée vers d’autres utilisations”, par exemple le “processus par lequel l’épargne est canalisée vers d’autres utilisations”, p. ex. courtage de dépôts d’épargne sous forme de prêts :

“La combinaison aléatoire d’événements et d’idées a aidé la plupart des économistes et des politiciens à mieux comprendre le rôle du crédit dans la macroéconomie. L’objectif de cette thèse est d’examiner plus précisément le rôle macroéconomique du crédit, plus précisément le processus de création de crédit, et d’interpréter certains développements actuels selon notre compréhension. Par processus d’origination de prêts, j’entends le processus par lequel, en échange de créances sous forme de titres, les dépôts d’épargne de certaines personnes ou entités sont mis à la disposition d’autres personnes ou entités (par exemple, pour faire des placements ou simplement consommer). Notez que je fais une distinction stricte entre le

La création de crédit, c’est-à-dire le processus par lequel les dépôts d’épargne sont canalisés vers d’autres usages et l’acte d’épargner lui-même… Dans ma conception approfondie du processus de création de crédit, j’inclus la création de valeur du secteur financier, y compris la collecte d’informations, l’enregistrement et le contrôle des activités requises pour accorder de bons prêts ou faire de bons investissements, ainsi qu’une grande partie de la distribution du risque, de la transformation de maturité et la fourniture de liquidité, attire les épargnants et favorise ainsi les fonctions de base du crédit et de l’investissement. Je veux également inclure dans ma définition du processus d’origination des prêts les activités des emprunteurs potentiels par le biais desquelles ils fournissent des informations sur eux-mêmes aux prêteurs : pour les entreprises, par exemple, la fourniture de données au public, la vérification interne ou externe, les décisions relatives à la structure du capital et certains aspects du gouvernement d’entreprise. L’efficacité du processus d’origination des prêts s’exprime par sa capacité à minimiser les coûts directs des prêts (par exemple, la masse salariale totale du secteur financier) et par la mesure dans laquelle il est capable de canaliser les dépôts d’épargne d’une économie vers les applications les plus productives. L’analyse macroéconomique traditionnelle part de l’hypothèse que ce processus d’origination des prêts, par lequel les fonds des épargnants finaux sont transférés aux emprunteurs, fonctionne assez bien et peut donc généralement être négligé”.

Bernanke (1993, p. 50 et suiv.)

Comme le dit Bernanke, les travaux qui supposent pour les banques qu’elles jouent un tel rôle d’intermédiaire financier ignorent souvent complètement les banques parce qu’elles ne peuvent être particulièrement importantes ou pertinentes dans l’économie. Beaucoup sont même allés jusqu’à cacher tout type de monnaie (il n’y a pas d’agrégats de masse monétaire dans Kiyotaki et Moore, 1997 et Woodford, 2003). Le manuel le plus largement utilisé pour le niveau avancé de maîtrise en économie dans les grandes universités britanniques en 2010 était celui de Romer (2006). À la page 3, Romer nous dit :

“Intégrer l’argent dans les modèles de croissance [économique] ne ferait que rendre l’analyse peu claire.” (p. 3)

2.4 Conclusion sur l’analyse bibliographique

Depuis les années 1960, il est devenu pratique courante de considérer les banques comme suit : elles ne sont pas considérées comme uniques et incapable de créer de l’argent. Conformément à la théorie de l’intermédiaire financier, elles sont de purs intermédiaires financiers comme les autres sociétés financières. En conséquence, les banques ont été abandonnées dans les modèles économiques et financiers et les modèles financiers supposent que les actions des banques n’ont pas d’effets macroéconomiques significatifs. La question de savoir d’où vient l’argent, comment la masse monétaire est créée et distribuée n’a pas été prise en compte. La recherche documentaire a permis d’identifier une progression graduelle des points de vue, de la théorie de la création de crédit à la théorie des réserves partielles, en passant par la théorie omniprésente des intermédiaires financiers d’aujourd’hui. L’évolution n’a pas été entièrement sans heurts ; plusieurs auteurs influents ont changé d’avis (parfois plusieurs fois) ou ont changé de théorie. Keynes, en tant qu’économiste influent, n’a guère contribué à clarifier ce débat, de sorte qu’il est possible de lui attribuer l’approbation de chacune des trois hypothèses qu’il semble avoir défendues l’une après l’autre. {30}

Certaines institutions, comme la Banque d’Angleterre, parviennent à faire des déclarations qui appuient ces trois théories. Nous concluons de cette étude de la littérature que les trois théories ont été représentées au cours du XXe siècle également par des esprits dirigeants de leur époque. Mais la déclaration de Sir Josiah Stamp (1927), directeur à la Banque d’Angleterre, semble toujours d’actualité, à savoir que ” l’opinion publique se pose la question apparemment simple : les banques peuvent-elles créer du crédit et si oui, comment et combien ? Malgré un siècle de théorisation en la matière, peu de progrès ont été réalisés dans l’établissement des faits sans ambiguïté. L’observation de 1968 selon laquelle cette question ne peut être considérée comme clarifiée est toujours valable. Il est possible que le pendule soit sur le point de passer de la théorie de l’intermédiaire financier à l’une des deux autres théories. Mais comment éviter que l’histoire ne se répète et que la guilde des économistes ne devienne une autre… Et si le XXIe siècle restait piégé dans des débats sans une certaine conclusion ? Comment résoudre le problème et dissiper la “confusion” ? L’une des causes de cet état de confusion est probablement la méthode utilisée en économie du XXe siècle, la méthode hypothético-déductive. Les “axiomes” non prouvés sont “postulés”, des hypothèses irréalistes sont ajoutées, puis un modèle théorique est construit à partir d’eux. Ceci peut être fait pour les trois théories et nous ne serions pas plus éclairés de savoir quelle théorie est la bonne. Comment pouvons-nous résoudre le problème ? La seule façon d’établir les faits est de quitter le monde des modèles théoriques déductifs et de laisser la réalité empirique agir comme arbitre de la vérité – conformément à la méthode inductive. En d’autres termes : Seules des données empiriques permettront de clarifier la question.

3. L’épreuve empirique

La façon la plus simple de concevoir un examen consiste à examiner la comptabilité interne d’une banque pendant le processus de prêt. Lorsque toutes les procédures nécessaires à l’octroi du crédit ont été effectuées (depuis le contrôle de légitimation ” Connaissez votre client ” jusqu’à la réglementation anti-blanchiment sur l’analyse du crédit, l’évaluation du risque et les négociations sur les détails du contrat de crédit) et les signatures du crédit ont été effectuées, le montant du crédit est crédité sur le compte de l’emprunteur. La question essentielle est de savoir si, comme condition préalable à cette opération comptable, le montant crédité est désormais déduit d’un autre compte, ce qui conduit à la réduction d’autres postes du bilan – soit des réserves (comme le prétend la théorie des réserves partielles), soit d’autres fonds (comme le prétend la théorie des intermédiaires financiers).

S’il était établi que la banque était en mesure de comptabiliser le montant du prêt de l’emprunteur sans retirer de l’argent d’un autre compte interne ou externe, cela constituerait une preuve prima facie que la banque a pu créer le montant du prêt du néant. Ce cas appuierait la création d’une théorie du de création du crédit et, par conséquent, la théorie selon laquelle la banque individuelle est un intermédiaire qui doit d’abord collecter des dépôts ou d’autres fonds avant de pouvoir accorder un crédit (conformément à la théorie de la réserve partielle ou à la théorie de l’intermédiaire financier) devrait être retenue.

3.1 Résultats prévus

Du fait du crédit de plus de 200 000 € pris par le chercheur, a priori, selon la théorie respective, les changements dans les registres de la comptabilité bancaire sont attendus :

a) la comptabilité de la Banque conformément à la théorie de la création du crédit

Selon cette théorie, les banques se comportent très différemment des intermédiaires financiers tels que les courtiers financiers parce qu’elles ne séparent pas les fonds des clients des fonds propres. L’argent “déposé” devient la propriété légale de la banque et le “déposant” est en fait un créancier de la banque, avec les créanciers généraux. En prêtant, la banque crée un dépôt imaginaire en créditant le montant du prêt sur le compte de l’emprunteur, même si aucun nouveau dépôt n’est effectué (création de crédit à partir du néant).

Le bilan de la Banque est étendu. Il n’y a pas de besoin immédiat de liquidités, de réserves de banque centrale ou de soldes auprès d’autres banques, car les réserves et les exigences de fonds propres ne doivent être satisfaites que sur certaines périodes d’observation. Les documents comptables sont présentés dans le tableau 1.

Tableau 1 : Taux d’affichage par prêt bancaire (selon la théorie de la création de crédit)

b) les documents comptables de la Banque conformément à la théorie de la réserve partielle

La particularité de cette théorie est qu’une seule banque ne peut pas créer du crédit à partir du néant. La Banque est un intermédiaire financier qui ne se distingue pas des autres intermédiaires financiers tels que les courtiers financiers ou les entreprises d’investissement. Toutefois, les banques seraient différentes sur un point, à savoir la manière dont elles sont réglementées : Les autorités de contrôle leur ont imposé une réglementation lourde. Il s’agit des réserves qui ne doivent être conservées à la banque centrale que par les banques mais pas par les autres institutions financières. Une banque ne peut accorder un crédit que si elle a précédemment reçu le même montant de réserves excédentaires, soit d’une autre banque dont les réserves ont ainsi diminué, ou de la banque centrale (tableau 2).

“Une banque ne peut prêter plus que ses réserves excédentaires, car la loi exige qu’elle conserve une certaine réserve minimum. … Chaque établissement de crédit ne peut créer des prêts (et des dépôts) que dans la limite de ses réserves excédentaires.”

Miller et VanHoose (1993, p. 331)

Tableau 2 : Taux d’affectation par emprunt bancaire (selon la théorie de la réserve partielle)

Selon Miller et VanHoose (1993, pp. 330-331), dans le cas d’un prêt de 200 000 €, l’évolution du bilan est présentée au tableau 2.

En d’autres termes, la banque doit d’abord vérifier ses réserves excédentaires afin de pouvoir accorder un crédit car, selon cette théorie, il s’agit d’une exigence et d’une restriction strictement obligatoires, ainsi que de la caractéristique distinctive de cette théorie. La banque ne peut pas prêter plus d’argent que ses réserves excédentaires et doit réduire ses réserves pour pouvoir prêter. (Comme je l’ai dit, le fait que l’extension du bilan soit causée par une augmentation des dépôts, qui augmente les réserves excédentaires, plutôt que par des prêts, constitue une autre caractéristique distinctive.) Lors de la mise en œuvre de la vérification empirique, il convient de s’assurer que la banque s’est assurée que le montant exact de ses réserves excédentaires n’est pas dépassé avant d’émettre le contrat de crédit ou de verser le montant du prêt. S’il s’avère que la banque ne l’a pas fait ou n’a pas réduit le niveau de ses réserves, cela va à l’encontre de la théorie des réserves partielles.

c) la comptabilité de la Banque conformément à la théorie de l’intermédiaire financier

Selon cette théorie, les banques, en ce qui concerne les paiements et les comptes, ne sont pas différentes des autres institutions financières qui ne sont pas des banques. Les réserves obligatoires ne sont pas pertinentes – une affirmation étayée par l’observation empirique selon laquelle un certain nombre de grandes économies comme le Royaume-Uni et la Suède ont aboli ces réserves obligatoires il y a de nombreuses années. Toutefois, les intermédiaires financiers au Royaume-Uni sont tenus, en vertu des règles de la FSA/FCA de gérer les fonds des clients, de tenir des comptes de dépôt pour les clients (une forme de dépôt, ce sont légalement des dépôts). Les dépôts des clients des intermédiaires financiers, tels que les entreprises d’investissement, les courtiers et autres, restent donc la propriété des déposants et doivent être conservés séparément des fonds propres des institutions financières, de sorte que les dépôts des clients ne figurent pas au passif du bilan. Si les banques ne sont que des intermédiaires financiers, qu’il est impossible de distinguer des autres intermédiaires, alors tous les fonds de la banque sont des avoirs de banque centrale détenus en réserve à la banque centrale ou déposés auprès d’autres banques. Les effets sur le bilan sont présentés dans le tableau 3 ci-dessous.

Tableau 3 : Affichage des taux par emprunt bancaire (selon la théorie de l’intermédiaire financier)

Selon cette théorie, le prêt ne prolonge pas le bilan : les fonds pour le prêt sont comptabilisés sur le compte de réserve de la banque centrale de la banque.

3.2 La mise en œuvre pratique de l’examen empirique

L’examen empirique est conçu sous la forme de la conclusion d’un véritable contrat de crédit par le chercheur. La Banque accorde le prêt et divulgue tous les documents comptables internes pertinents. Plusieurs banques du Royaume-Uni et d’Allemagne ont été contactées et invitées à participer à une étude scientifique sur les prêts bancaires.

Les grandes banques ont refusé de coopérer. En règle générale, deux raisons ont été avancées : la divulgation obligatoire de la comptabilité interne violerait le secret bancaire ou les règles de sécurité informatique ; deuxièmement, les volumes de transactions de la Banque seraient si importants que l’examen prévu serait très difficile à réaliser lorsqu’il s’agit de montants appropriés qui ne sont pas en contradiction avec les règles internes de gestion des risques de la Banque. Dans ce cas, il serait très difficile d’isoler une seule transaction dans le système informatique de la banque. Malgré diverses discussions avec un certain nombre de banques, les banques ont finalement rejeté la demande pour les raisons invoquées et ont également déclaré que les coûts d’exploitation de leurs systèmes et de contrôle des autres transactions possibles ne seraient pas supportables. Il a donc été décidé de se tourner vers des banques plus petites, qui sont nombreuses en Allemagne (il y a environ 1700 banques locales, surtout des petites banques en Allemagne). Chacune est titulaire d’une licence bancaire complète et fonctionne comme une banque universelle, fournissant au grand public tous les services bancaires essentiels, y compris le commerce des actions et des devises. Elle a été demandée à une banque locale dont le total du bilan s’élève à environ 3 milliards d’euros, ainsi qu’à une banque dont le total du bilan s’élève à environ 700 millions d’euros. Tous deux ont rejeté la demande pour les mêmes raisons que les grandes banques, mais on a fait valoir qu’une banque beaucoup plus petite pourrait être d’accord, avec l’avantage qu’il y aurait moins de transactions en une journée, ce qui faciliterait l’identification claire de la transaction dans l’examen empirique. Dans le même temps, la valeur des informations empiriques ne serait pas diminuée car toutes les banques de l’UE opèrent selon les mêmes règles européennes.

C’est ainsi que la Raiffeisenbank Wildenberg e.G., située dans une petite ville de Basse-Bavière, a été approchée. La banque emploie huit personnes à plein temps et est une banque coopérative au sein de Raiffeisen et de l’association des banques coopératives. Les deux directeurs, M. Michael Betzenbichler et M. Marco Rebl, ont tous deux accepté l’enquête, ainsi que de transmettre les registres internes disponibles de la comptabilité et la documentation des procédures. Une convention écrite a été signée confirmant que les transactions prévues font partie d’une étude scientifique empirique et que le chercheur ne s’enfuira pas avec les fonds s’ils sont transférés sur son compte personnel et que le prêt sera remboursé immédiatement après la fin de l’étude (annexe 1 en ligne annexe 3). Une des limites de la comptabilité, qui est assez courante dans les banques, est l’externalisation de l’informatique à une société informatique bancaire spécialisée, qui a ses propres règles en matière de confidentialité et de sécurité des données. La société informatique dessert la majorité des 1100 banques coopératives en Allemagne, elle utilise les mêmes logiciels et systèmes internes et les mêmes règles comptables, de sorte que l’enquête est représentative de plus de 15% des dépôts bancaires en Allemagne. Il a été convenu que le chercheur obtiendrait personnellement un prêt de 200 000 € de la banque. La transaction a eu lieu le 7 août 2013 dans les locaux de la Banque à Wildenberg, en Bavière. Outre les deux (seuls) directeurs de la direction, le responsable (et seul employé) du département crédit, M. Ludwig Keil, était également présent. Les directeurs étaient des spectateurs non impliqués. M. Keil était le seul représentant de la banque impliqué dans le processus de prêt : au début, avec la documentation du client, avec la signature du contrat de prêt et avec la comptabilisation finale du montant du prêt sur le compte de l’emprunteur. Toute la transaction, y compris les entrées manuelles de M. Keil, a été filmée. Les écrans du terminal informatique interne de la banque ont également été photographiés. En outre, une équipe de la BBC (le journaliste Alistair Fee et un cameraman) était sur place et a filmé la majeure partie de l’expérience empirique de prêt bancaire. La Banque a rendu publique la procédure standard interne de sa procédure de prêt. L’ordre des étapes les plus importantes figure à l’annexe 1. Comme on peut le voir, les deux dernières étapes sont la signature des “documents de crédit” par l’emprunteur (le chercheur) et enfin la comptabilisation du montant du crédit à la date valeur {31}. Les conditions de crédit convenues : le chercheur contracterait un prêt de 200 000 € au meilleur taux d’intérêt (le taux d’intérêt pour les meilleurs clients). Afin de soutenir le projet de recherche scientifique, la Banque a renoncé aux intérêts créditeurs réels dans ce cas. Lorsque le Contrat de prêt a été signé par la Banque et l’Emprunteur le 7 août 2013, le montant du Prêt a été immédiatement porté au crédit du compte de prêt de la Banque, comme convenu dans le contrat de prêt. L’annexe 2 de l’annexe 2 en ligne montre le solde original du compte créditeur de la Raiffeisenbank Wildenberg. Les principales informations du tableau de synthèse des comptes sont reprises dans le tableau 4. [Note des traducteurs : pour la version allemande, le tableau du document original est inséré ici directement].

Tableau 4 : Nouveau compte bancaire du chercheur empirique.

Banque : Raiffeisenbank Wilden e.G.

Client : Richard Werner

Date : Le 7 août 2013

La Banque a également préparé l’aperçu suivant, qui présente un compte T standard de l’opération du point de vue de l’emprunteur (tableau 5). Note du traducteur : pour la version allemande, le tableau du document original est inséré ici directement].

Tableau 5 : Nouveau compte bancaire du chercheur empirique. L’emprunteur confirme que son nouveau compte courant auprès de la banque présente désormais un solde de 200 000 € disponible pour les dépenses. (Une extension de l’expérience, à indiquer séparément, a utilisé le montant du prêt pour une transaction spécifique en dehors de l’institution bancaire. Le montant a été viré sur un autre compte du chercheur qu’il avait auprès d’une autre banque ; le virement a été effectué correctement en montrant que les fonds pouvaient être utilisés pour des transactions réelles.)

Nous en venons maintenant à l’examen empirique des théories. La question décisive est la suivante : où la Raiffeisenbank Wildenberg e.g. a-t-elle obtenu les fonds qui ont été crédités à l’emprunteur (le chercheur) (et transférés correctement de la banque le jour suivant) ? Lorsque le chercheur a demandé les avoirs de réserve de la banque selon la théorie de la réserve partielle, le directeur Marco Rebl a expliqué que la banque détient ses réserves auprès de l’organisation centrale des banques coopératives, qui à son tour détient un compte à la banque centrale. Ces réserves s’élevaient à un montant de 350 000 €, qui n’a pas changé au cours de la période d’observation. En ce qui concerne la procédure de prêt, le chercheur a tenté de déterminer l’origine des fonds mis à disposition sous forme de prêt pour vérifier l’identité des personnes impliquées. D’abord, le chercheur a confirmé que les employés de la banque impliqués dans cette enquête étaient présents, deux d’entre eux (les directeurs) n’observant que les lieux et n’ayant accès ni aux terminaux informatiques ni aux instructions. Le directeur de compte (responsable du département crédit, M. Keil) était le seul acteur activement impliqué dans l’octroi de crédit. Ses actions ont été filmées. Il a été établi et confirmé qu’aucun employé de la Banque n’exerçait d’autres activités, telles que la détermination des dépôts ou des fonds disponibles au sein de la Banque – ou ne donnait des instructions pour obtenir des fonds d’autres sources sur le compte de l’emprunteur (par exemple, en contactant le service de financement interne de la banque pour contacter des sources externes de financement interbancaire). Aucune instruction n’a été donnée de réduire les réserves ou d’emprunter des réserves, ni à la banque centrale, ni au siège des banques coopératives, ni à aucune autre banque ou organisation. En d’autres termes, il était évident qu’après la signature du contrat de crédit par les deux parties, les fonds étaient immédiatement comptabilisés sur le compte de crédit sans autre vérification ou instruction de transfert de fonds. Il n’y a pas eu de retards, de consultations ni d’autres réservations. L’emprunteur a constaté une augmentation du solde de son compte créditeur au moment de l’octroi du prêt. Toute la procédure de prêt, du début à la fin, jusqu’à ce que les fonds soient disponibles sur le compte de prêt, a duré environ 35 minutes (et a été considérablement ralentie par le tournage et les questions fréquentes du chercheur). Deuxièmement, le chercheur a demandé aux trois employés de la banque présents s’ils avaient obtenu des informations d’un tiers à l’intérieur ou à l’extérieur de la banque avant ou après la signature du contrat de prêt et avant de le porter au compte de l ’emprunteur, si ceux-ci avaient vérifié le montant des dépôts disponibles ou avaient effectué tout type de réservation ou transfert lié à l’accord de prêt. Ils ont tous confirmé qu’ils n’avaient pas mené de telles activités. Ils ont également confirmé qu’après la signature du contrat de prêt, le montant était immédiatement crédité sur le compte de l’emprunteur sans aucune des étapes ci-dessus. Troisièmement, le chercheur a reçu les bilans quotidiens internes de la banque. Ceux-ci ne sont créés qu’une fois par jour après la fermeture. Comme la banque est petite, on espérait qu’il serait possible de voir l’impact de l’opération de prêt de 200.000 € et une forme du bilan correspondant à l’une des trois hypothèses.

4. Résultats

L’annexe 3 de l’annexe 3 en ligne présente l’analyse du bilan quotidien de la Banque à la fin du 6 août 2013, la veille du jour où l’opération a été effectuée pour l’enquête empirique. L’annexe 4 de l’annexe 3 en ligne indique le solde quotidien pour le lendemain. Le tableau 6 résume les principaux éléments d’actif à la fin de la journée précédant l’expérience de prêt et à la fin de la journée au cours de laquelle le chercheur a contracté un prêt. Le tableau 7 montre les plus importants passifs pour les mêmes périodes :

Tableau 6 Raiffeisenbank Wildenberg e.G. : Actifs du bilan quotidien.

6 août 2013, 22h46 par rapport au 7 août 2013, 22h56.

Tableau 7 Raiffeisenbank Wildenberg e.G. : passif du bilan quotidien.

6 août 2013, 22h46 par rapport au 7 août 2013, 22h56.

Sur la base de l’analyse des informations relatives aux passifs (tableau 7), nous concluons que les dépôts de la clientèle font partie du bilan de l’établissement de crédit. Cela contredit la théorie de l’intermédiaire financier, qui suppose que les banques ne sont pas spéciales par rapport à d’autres institutions financières qui ne sont pas des banques, et que les banques ne se distinguent pas vraiment de ces institutions financières, qui doivent garder leurs dépôts de la clientèle hors bilan. En fait, une banque traite les dépôts de ses clients très différemment des institutions financières, qui ne sont pas des banques qui enregistrent leurs dépôts hors bilan. Au lieu de cela, nous reconnaissons que la banque traite les dépôts de la clientèle comme des prêts à la banque, enregistrés dans la catégorie “Engagements envers la clientèle”, les clients reçoivent à leur tour de la banque la comptabilisation de leurs prêts (“dépôts”) sur ce que l’on appelle un “relevé de compte”. Cela ne peut être concilié qu’avec la théorie de la création de crédit ou la théorie de la réserve partielle. Nous constatons qu’un montant, à peine inférieur au solde créditeur (environ 190 000 €) a été déposé à la banque. Cela correspond presque à l’augmentation du total des dettes (et créances).

Dans l’hypothèse d’une réserve partielle, c’est-à-dire que cette augmentation des dépôts doit précéder l’octroi de crédits, il est difficile de concilier cette observation avec la théorie de la réserve partielle. En outre, le chercheur a confirmé que, sur son propre compte bancaire, le solde créditeur de 200 000 euros avait été comptabilisé le jour même sur le compte. Cela signifie que l’augmentation du passif est due à l’augmentation du passif journalier de 200 000 € (poste 2B BA du tableau 7). Ainsi, l’augmentation totale des engagements ne peut pas être causée par une augmentation aléatoire des dépôts de la clientèle le jour du crédit. Le passif du bilan ne semble être en parfaite harmonie qu’avec la théorie de la création de crédit. En ce qui concerne l’actif, nous remarquons que la catégorie sous laquelle nous trouvons notre crédit est la position 4 (prêts et avances à la clientèle) – heureusement les seules positions au jour le jour dont l’échéance est inférieure à 4 ans et donc clairement identifiable au bilan. Il apparaît que la clientèle dispose également de crédits à court terme (très probablement des découverts) s’élevant à 35 071,88 euros, ce qui donne un solde créditeur total de 235 071,88 euros. Afin de simplifier au maximum l’analyse, supposons ici que notre prêt test s’élève à ce montant total de prêt (235 071,88 €). Ainsi, à l’actif, nous sommes intéressés par le poste de bilan ΔA4, l’augmentation des prêts (prêts et avances à la clientèle) d’un montant de 235 071,88 €. Nous voulons maintenant analyser le bilan pour voir si ce nouveau prêt de 235 071,88 € a été déduit d’autres comptes bancaires ou si le prêt a été autrement financé. Tout d’abord, nous commençons par examiner l’activité à l’actif. Les montants sont exprimés en milliers, nous pouvons résumer comme suit l’évolution du bilan au cours de la période sous revue dans le cadre de la réglementation comptable :

ΔAktiva = ΔA1(Trésorerie) + ΔA3(Prêts et avances à des banques)

+ ΔA4(Créances sur la clientèle) + ΔA14(Autres actifs) (1)

En termes numériques, ils sont arrondis au millier d’euros le plus proche :

178 = 158 – 219 + 235 + 4 (2)

La théorie de la réserve partielle stipule que le montant du prêt doit être payé par les réserves. Il peut s’agir de soldes de trésorerie ou de réserves auprès d’autres banques (y compris la banque centrale). Les dépôts (créances) auprès d’autres institutions financières (y compris les réserves de la Banque auprès de la Banque centrale) ont sensiblement diminué de 219 000 €, tandis que les réserves de liquidités ont augmenté sensiblement. La banque peut avoir déduit le cours légal de la banque coopérative, ce qui explique l’augmentation des réserves de trésorerie et la diminution des soldes auprès d’autres institutions financières. Comme les théories ne font pas de distinction entre ces catégories, on peut agréger A1 et A3, soldes bancaires et réserves. Pour simplifier les choses, nous agrégeons également A14 (autres actifs) avec A4 (prêts et avances à d’autres sociétés). Clients) et recevoir :

178 (ΔAktifs) = -61 (ΔRéserveses) + 239 (ΔCréances à la clientèle, autres actifs) (3)

Nous avons constaté que les réserves ont diminué, alors que les prêts et avances à la clientèle ont augmenté de façon significative. En outre, le total du bilan a également augmenté d’un montant similaire à celui de notre solde créditeur. Cette information peut-elle être conciliée avec l’une ou l’autre des trois théories ?

Selon l’hypothèse de l’intermédiaire financier, on s’attendrait à une diminution des réserves (soldes auprès d’autres institutions financières et trésorerie) – du même montant que le montant des crédits à la clientèle a augmenté. Cependant, les réserves ont beaucoup moins diminué. Dans le même temps, le bilan a été complété par une augmentation significative des prêts et avances à la clientèle. Si, selon la théorie de l’intermédiaire financier, la banque avait emprunté de l’argent à d’autres banques pour financer le prêt (ce qui réduit le montant total des créances sur les autres banques), ni le solde de trésorerie ni le bilan n’auraient dû augmenter. Cependant, nous constatons une augmentation significative de la trésorerie et une extension du total du bilan (total de l’actif et total du passif) de 178 000 €, ce qui n’est pas conciliable avec la théorie de l’intermédiaire financier et nous devons donc rejeter cette théorie. Si l’on examine la théorie des réserves partielles, l’entretien avec M. Keil du Département du crédit et les administrateurs nous apprend qu’aucun d’entre eux n’a vérifié le montant des réserves ou des soldes des autres banques avant de signer la convention de crédit afin de mettre des fonds à la disposition de l’emprunteur (voir lettre originale en annexe). En outre, rien ne semble indiquer que les réserves (liquidités et créances sur d’autres institutions financières) auraient diminué dans une mesure proportionnelle aux prêts. Enfin, l’expansion observée du bilan ne peut pas non plus être conciliée avec la description standard de la théorie de la réserve partielle.

Nous devons donc les rejeter également.

Cela ne laisse que la théorie de la création de crédit. Peut-on comparer l’actif observé du bilan à

celui-ci ? Les transactions sont liées par les identités comptables du bilan (équations (1), (2) et (3)). Nous pouvons donc nous demander ce qu’il serait advenu de l’actif total si nous avions supposé un instant qu’aucune autre transaction n’avait eu lieu en dehors du prêt (235). Nous pouvons fixer à zéro les changements dans les positions d’actif individuelles (à l’exception de ΔA4, notre crédit) si nous soustrayons le même montant du total des changements de l’actif. Le nouveau montant total des actifs dans ce scénario hypothétique serait :

235 = 178 – 158 + 219 – 4 (4)

ou en général :

ΔA4(Prêts et avances à la clientèle) = ΔAktiva – ΔA1 – ΔA1 – ΔA1(Trésorerie) – ΔA3(Prêts et avances aux banques)

– ΔA14(Autres actifs) (5)

En d’autres termes : si les autres opérations n’avaient pas eu lieu, le bilan de la Banque aurait été prolongé du même montant que les prêts accordés. Ce résultat n’est conforme qu’à la théorie de la création de crédit. La preuve n’est pas aussi facile à apporter qu’on le souhaiterait, car dans la pratique, il n’est pas possible de désactiver toutes les autres opérations bancaires initiées par les clients des banques (qui peuvent aujourd’hui également effectuer des opérations les jours fériés via Internet banking). Toutefois, les données comptables disponibles ne peuvent être rapprochées de l’hypothèse de la réserve partielle ou de l’intermédiaire financier.

5. Conclusion

Cette étude devrait remplir deux tâches. Tout d’abord, l’histoire de la pensée économique sur la question du fonctionnement des banques a été examinée. On a constaté qu’il y avait une controverse de longue date et qu’elle n’était pas réglée de façon empirique. Deuxièmement, des études empiriques ont été menées pour résoudre la controverse actuelle et en cours et pour déterminer laquelle des trois théories est compatible avec les observations empiriques.

5.1 Trois théories, mais aucune vérification empirique

En ce qui concerne la première tâche, nous avons identifié dans cette thèse trois hypothèses différentes sur le rôle des banques, à savoir la théorie de la création de crédit, la théorie des réserves partielles et la théorie des intermédiaires financiers. On a constaté que la première théorie a prévalu jusqu’au milieu ou à la fin des années 1920, avec des partisans de premier plan tels que Macleod et Schumpeter. Puis, sous l’influence d’économistes tels que Keynes, Crick, Phillips et Samuelson, jusqu’au début des années 1960, la deuxième théorie est dominante. Au début des années 1960, sous l’influence de Keynes et Tobin et du Journal of Money, Credit and Banking, la théorie de l’intermédiaire financier devenait la théorie dominante. Malgré ces époques discernables de suprématie, des doutes subsistaient sur chacune des théories. La théorie de la création de crédit a récemment connu une reprise, après la période qui a suivi la crise bancaire japonaise au début des années 1990 (Werner, 1992 et Werner, 1997) et dans la période précédant et suivant la crise financière européenne et américaine depuis 2007 (voir Bank of England, 2014a, Bank of England, 2014b, Benes et Kumhof 2012 et Ryan-Collins et al, 2011, Ryan-Collins et al, 2012, Werner, 2003b, Werner, 2005, et Werner, 2012). En tout état de cause, ces travaux n’ont pas encore influencé la majorité des modèles et théories de la macroéconomie ou de la banque. Il fallait donc conclure que la controverse se poursuivrait sans une tentative scientifique de la régler par des preuves empiriques.

5.2 Les données empiriques appuient la théorie de la création de crédit

La deuxième tâche de cette thèse consistait à rendre compte de la première étude empirique qui a testé les trois hypothèses. Celles-ci ont été vérifiées avec succès dans le monde réel dans des conditions réelles : en empruntant à une banque et en enquêtant sur la comptabilité bancaire interne réelle dans un environnement réel incontrôlé. On a examiné si, au cours du processus de mise à disposition de l’argent à l’emprunteur, la banque transfère ces fonds d’autres comptes (internes ou externes à la banque). On a constaté que dans le processus de mise à disposition de l’argent sur le compte de l’emprunteur, la banque n’a pas transféré cet argent d’autres comptes internes ou externes, ce qui a conduit à rejeter à la fois la théorie de la réserve partielle et celle de l’intermédiaire financier. Au contraire, on a découvert que la banque avait “réinventé” ces fonds en les comptabilisant comme un dépôt sur le compte de l’emprunteur même si un tel dépôt n’avait pas eu lieu. Ceci est conforme à la théorie de la création de crédit. Ainsi, aujourd’hui – peut-être au cours des 5000 ans d’histoire bancaire – on peut dire avec confiance qu’il est empiriquement prouvé que chaque banque crée du crédit et de l’argent à partir du néant lorsqu’elle accorde ce qu’on appelle le “crédit bancaire”. La banque ne prête pas de l’argent qui existe déjà, mais en crée du nouveau. La masse monétaire est créée “comme par magie” par les banques à partir du néant. {32} Les effets sont considérables.

5.3 Ce qui fait la spécificité des banques

Désormais, les économistes n’ont plus à se fier aux affirmations sur les banques.

Sur la base de preuves empiriques, nous savons maintenant que les banques sont spéciales, voire uniques – résolvant ainsi l’énigme formulée de longue date par Fama (1985) et d’autres. Les banques sont différentes des entreprises et des institutions financières qui ne sont pas des banques parce qu’elles peuvent individuellement créer de l’argent à partir de rien.

5.4 Effets

5.4.1 Conséquences pour la théorie économique

Les données empiriques montrent que des trois théories, celle qui a le moins d’influence aujourd’hui et qui a été discréditée dans la littérature est soutenue par les données empiriques. C’est d’ailleurs la théorie qui s’est répandue à la fin du XIXe siècle jusqu’aux trois premières décennies du XXe siècle. Il est inquiétant de constater que, depuis les années 1930, les économistes s’éloignent de plus en plus de la vérité au lieu de s’en approcher. Cela s’est d’abord produit par le biais de la semi-vérité de la théorie de la réserve partielle et a conduit à la théorie complètement fausse et trompeuse de la théorie de l’intermédiaire financier qui est si répandue aujourd’hui. Ainsi, ce travail a trouvé la preuve qu’il n’y a pas eu de progrès dans les connaissances scientifiques sur l’économie, la finance et la banque au 20ème siècle concernant l’un des faits les plus importants et fondamentaux. Au lieu de cela, il y a eu une évolution régressive. Les faits connus étaient oubliés et inconnus.

Ce phénomène mérite d’être étudié plus avant. On peut maintenant dire que ce processus d’apprentissage des faits aurait été impossible dans le secteur bancaire si les économistes de premier plan de leur époque n’y avaient pas joué un rôle significatif. Le plus influent et le plus célèbre de tous les économistes du XXe siècle, comme nous l’avons vu, a successivement soutenu les trois théories, ce qui est un phénomène surprenant. En outre, Keynes a utilisé son influence considérable pour ralentir l’analyse scientifique de la capacité des banques à créer de l’argent, au lieu de s’engager dans des attaques ad hominem contre les créationnistes du crédit. Malgré son soutien enthousiaste et précoce à la théorie de la création de crédit (Keynes, 1924), ce n’est que six ans plus tard qu’il a reconsidéré cette théorie, sinon dénigrée, en s’y intéressant de plus près à la théorie du création du crédit mentionnée entre guillemets. Il était peut-être encore plus méfiant à l’égard des partisans de

la théorie de la création de crédit, qu’il décrit comme faisant partie de “l’armée des hérétiques et des espions, de leur nombre et de leur enthousiasme extraordinaire” de croire à la “magie” et à une sorte d'”utopie”.

(Keynes, 1930, volume 2, p. 215).

Inutile de dire qu’une telle rhétorique n’est pas propice au raisonnement scientifique. Mais cette méthode a été utilisée par d’autres économistes pour promouvoir des théories de réserves partielles puis d’intermédiaires financiers. Alhadeff (1954), employé de la Réserve fédérale américaine, argumentait de la même manière à l’époque où les économistes travaillaient à l’établissement de la théorie de la réserve partielle :

“Une complication digne de mention est la prétendue ” création ” d’argent par les banquiers. Autrefois, on prétendait que les banquiers pouvaient créer de l’argent simplement en ouvrant des comptes pour leurs emprunteurs commerciaux. Il a depuis lors été clairement démontré que, dans un système de réserves partielles, seul l’ensemble des banques peut accorder des dépôts jusqu’à concurrence de la pleine réciprocité du taux des réserves obligatoires. Note de bas de page originale : “Chester A. Phillips, Bank Credit (New York : Macmillan, 1921), chapitre 3, pour la réfutation classique de cette affirmation”. La banque individuelle peut généralement porter ce montant à un montant approximativement égal à celui de ses dépôts primaires”. (p. 7)

La création du crédit par les banques est devenue dans le style de Keynes (1930), une ” prétendue ” création “, suggérant rhétoriquement qu’une telle pensée était trop simple et ne pouvait donc pas être vraie. Tobin utilise la méthode rhétorique de l’enlèvement ad absurdum pour dénigrer la théorie de la création de crédit en insinuant de façon tout à fait inappropriée que la théorie postule un “chapeau magique” [dans l’original anglais : „widow’s cruse“], un merveilleux récipient qui a produit des quantités illimitées de biens de valeur, dénigrant ainsi les adeptes de la théorie du miracle et des utopies. Le même genre de discrédit rhétorique et de distanciation de la théorie de la création de crédit est également visible ces derniers temps. Par exemple, le New Palgrave Money (Eatwell et al., 1989), un ouvrage de référence influent de 340 pages qui prétend avoir une ” perspective équilibrée sur chaque sujet ” (Eatwell et al., 1989, p. VIII). Cependant, la théorie de l’intermédiaire financier est prédominante, avec une représentation plus limitée de la théorie de la réserve partielle.

La théorie de la création de crédit n’est pas présentée du tout, pas même comme une possibilité. Mais le livre a un chapitre intitulé “Les filateurs d’argent”. Dans ce court chapitre, le traitement désobligeant de Keynes (1930) à l’égard des partisans de la théorie de la création de crédit pour les années 1990 est sans conteste exacerbé : plusieurs auteurs qui ont analysé en profondeur l’économie, le système monétaire et le rôle des banques sont couverts de ridicule et de propos insultants comme Sir Frederick Soddy (1934), Prix Nobel et C.H. Douglas (1924), par exemple. L’œuvre révolutionnaire et influente de Georg Friedrich Knapp (1905), toujours citée positivement par Keynes (1936), est également identifiée comme étant écrite par un “cinglé “. Ce que ces auteurs apparemment pitoyables ont en commun et leur principale erreur semble être d’être énumérés dans ce chapitre inquiétant, c’est qu’ils suivent la théorie de la création de crédit. Mais il est très révélateur que les contributions soient rabaissées mais développées nulle part – leurs principes fondamentaux et leurs analyses portant sur la théorie de la création de crédit, restent anonymes et ne font l’objet d’aucune publicité. Ce n’est pas une mince réussite, et l’idée suggère la possibilité que Eatwell et ses collaborateurs (1989) Schwarte l’aient été délibérément élaborée ainsi pour détourner ou ignorer la riche littérature à l’appui de la théorie de la création de crédit. Les auteurs, qui se félicitent de cette évolution, estiment que rien n’en est perdu et que

“l’importance accrue accordée à la théorie monétaire par les économistes au cours des dernières décennies a largement conduit à la disparition des “personnes bizarres, spinner en allemand, qui donnent le tournis…” monétaires du débat public…”. (p. 214)

Ainsi, la théorie de la création de crédit a disparu du débat public. Comme les principes de cette théorie ne sont jamais énoncés dans Eatwell et al (1989), le chapitre sur les “personnes bizarres, spinner en allemand, qui donnent le tournis…” se termine par une litanie de calomnies ad hominem, de calomnies et de diffamation de personnages en les qualifiant avec largesse les auteurs de ces propos, de “personnes bizarres, spinner en allemand, qui donnent le tournis…”, “agitateurs”, “populistes” ou encore “théoriciens du complot”. Ils croyaient tous aux “miracles” et se livraient à des vœux pieux et finissaient par induire leurs lecteurs en erreur en essayant “d’impressionner leurs pairs par leur compréhension apparente de l’économie, même s’ils n’avaient aucune formation formelle dans cette discipline”. (p. 214) Tout ce que nous apprenons des théories de ces malheureux auteurs, c’est qu’ils “s’opposent en quelque sorte aux banques commerciales et au “pouvoir de l’argent” sans que cette résistance ne conduise à une analyse politique plus complexe”. (p. 215). Si l’on lit le très exigeant Soddy (1934), ces termes sont rapidement révélés comme des calomnies sans fondement. En revanche, les données empiriques présentées dans cet article montrent que les nombreux adeptes de la théorie de l’intermédiaire financier ainsi que ceux de la théorie des réserves partielles sont des habitants du monde qui croient que ce qui est prouvé empiriquement est faux et est impossible à cerner si l’on pense plus précisément aux règles comptables. La question de savoir si les auteurs d’Eatwell et ses collaborateurs (1989) savaient mieux ce qu’il fallait faire est une question ouverte qui attirera l’attention des chercheurs de l’avenir. Certes, en raison du traitement non scientifique de la théorie de la création de crédit et de ses partisans, des auteurs comme Keynes, qui n’a soutenu la théorie que quelques années de trop avant d’écrire des tirades contre ses disciples, ou par Eatwell et al (1989), cette possibilité devrait être considérée.

5.4.2 Incidence sur la politique gouvernementale

Il y a d’autres conséquences importantes de la constatation que les banques individuelles créent du crédit et de l’argent lorsqu’elles font ce qu’on appelle “prêter de l’argent”. Il est facile de voir que ce fait est important non seulement pour la politique monétaire, mais aussi pour la politique budgétaire, et doit se refléter dans les théories économiques. Les lignes directrices pour éviter les crises bancaires ou faire face aux conséquences des crises nécessitent une forme différente une fois que la réalité de la théorie de la création de crédit a été reconnue. Ils exigent un tout nouveau paradigme en matière de théorie monétaire, de macroéconomie, de finance et de banque (pour plus de détails, voir par exemple Werner, 1997, Werner, 2005, Werner 2012, Werner, 2013a et Werner, 2013b), basé sur le fait que les banques sont les créateurs de la masse monétaire. Elle peut avoir un impact significatif sur d’autres disciplines telles que la comptabilité, l’histoire économique et commerciale, la géographie économique, la politique, la sociologie et le droit.

5.4.3 Impact sur la réglementation bancaire

Les implications pour la réglementation bancaire et l’élaboration de la politique officielle sont d’une grande portée.

Comme mentionné dans l’introduction, la réglementation bancaire nationale et internationale moderne repose sur l’hypothèse que la théorie de l’intermédiaire financier est correcte. Toutefois, étant donné que les banques sont effectivement en mesure de créer de l`argent à partir du néant, l`augmentation des exigences de fonds propres des établissements de crédit n’évitera pas nécessairement les crises bancaires et les cycles d’explosion et de récession, car même avec des exigences plus élevées, les banques pourraient accroître la masse monétaire et donc faire monter les prix des actifs, une part des fonds nouvellement créés pour le capital bancaire étant en augmentation.

Partant de ce constat, certains économistes ont plaidé en faveur d’une intervention plus directe de la banque centrale sur le marché du crédit, par exemple par la gestion quantitative du crédit (Werner, 2002, Werner, 2003b et Werner, 2005).

5.4.4 Réforme monétaire

L’intervention récente de la Banque d’Angleterre, 2014a et de la Banque d’Angleterre, 2014b, a déclenché un débat public sur la question de savoir si le privilège des banques de créer de la monnaie devrait être révoqué (Wolf, 2014). La réalité des banques en tant que créatrices de la masse monétaire soulève la question du type idéal de système monétaire. De nombreuses recherches sont donc nécessaires sur cette question. Parmi les nombreuses formes de systèmes monétaires qui ont été mises à l’essai au cours des 5 000 dernières années, très peu ont répondu à la demande de création et d’affectation équitables, efficaces, responsables, stables, durables et démocratiques de fonds. L’auteur, qui a consacré plus de 23 ans de recherche à ce sujet, est d’avis que la meilleure façon de s’assurer que la création de l’argent est redirigée à sa juste valeur est aux gens ordinaires – pas aux technocrates. Pour ce faire, il est possible d’établir un réseau de petites banques locales à but non lucratif dans tout le pays. La plupart des pays ne disposent pas actuellement d’un tel système. Cependant, un tel système est au cœur des succès économiques de l’Allemagne ces derniers 200 ans. Ce sont précisément les caisses d’épargne, les banques Raiffeisen et les banques populaires – les plus petites, les meilleures – qui ont contribué à la réalisation de cette étude empirique et qui devraient servir de modèle aux futures politiques concernant notre système monétaire. En outre, outre la monnaie publique, il est possible d’émettre des monnaies de collectivités locales qui sont acceptées comme moyen de paiement des impôts municipaux, en particulier des monnaies locales qui ne sont pas utilisées pour la dette mais pour des services fournis par les autorités locales ou la collectivité. Les deux formes de création de monnaie locale formeraient ensemble un système monétaire décentralisé et imputable qui (basé sur des données empiriques allemandes) fonctionnerait mieux que l’alliance impie des banques centrales et des grandes banques qui ont beaucoup fait pour créer des bulles d’actifs non viables et des crises bancaires (Werner, 2013a et Werner, 2013b).

Sonates du Rosaire

Heinrich Ignaz Franz Biber (1644-1704) : Rosenkranzsonaten 

(Sonates du Rosaire)

Musica Antiqua Koln – Dir. Renhard Goebel

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sonates_du_Rosaire





Le rosaire est le nom d’une prière composé de quatre chapelets d’oraison, consacrée à Marie. En 1883, le pape Léon XIII décrétait que le mois d’octobre de cette année-là serait entièrement consacré à “la Saint Reine du Rosaire”. Depuis, octobre est traditionnellement resté le mois du Psautier de Marie. Le P. Jacques Nieuviarts, assomptionniste, nous en dit plus. Publié 5 octobre 2017.

Chaque année les Dominicains organisent à Lourdes le pèlerinage du Rosaire. La prière du rosaire comprend 150 “Je vous salue Marie” partagés en trois parties. Quelle est son origine ? Comment le réciter ? 

 

Le “Je vous salue Marie” n’est pas apparu d’un seul coup. Cette prière à Marie est née peu à peu dans la piété de l’Eglise, pour ne se fixer dans sa forme définitive que vers 1500. Pourtant, dès le 12e siècle, saint Bernard contribua à développer cette prière à Marie sous la forme naissante du chapelet ou du rosaire. Et Saint Dominique au siècle suivant, en répandit l’usage, prescrivant à ses religieux de porter un chapelet à leur ceinture. La grande peste de 1349, qui ravagea tous les royaumes d’Europe, amena les foules à un surcroît de piété, qui contribua également à l’essor de la piété mariale. Et c’est en fait au siècle suivant que cette prière prit le nom de Rosaire.

Le Pape Pie V engagea l’Église entière à cette prière, face à l’avancée turque qui menaçait l’Europe. C’est ainsi que fut attribuée au Rosaire la victoire décisive de Lépante, en 1571. La fête de Notre-Dame du Rosaire, célébrée le 7 octobre, a été instituée par le Pie V en 1573, pour remercier Marie de cette victoire. En 1883, le pape Léon XIII décrétait solennellement que le mois d’octobre de cette année-là serait entièrement consacré à “la Saint Reine du Rosaire”. Depuis, le mois d’octobre, durant lequel comme au mois de mai, on prie particulièrement la Vierge, est appelé le mois du Rosaire.


Au sens strict, le chapelet est un “petit chapeau” ou comme une couronne. On avait en effet coutume, au Moyen Age, de couronner de roses les statues de la Vierge, chaque rose symbolisant une prière, d’où le mot de rosaire.
Un chapelet de roses


Un rosaire comprend 150 “Je vous salue Marie”, qui rappellent les 150 Psaumes, et on a longtemps appelé le Rosaire Psautier de Marie. Les 150 “Je vous salue Marie” furent partagés en trois parties, en l’honneur de la Trinité. Puis chaque partie en cinq dizaines, chacune étant précédée d’un Notre Père et suivie du Gloire au Père ou Gloria, en l’honneur de la Sainte Trinité.

Méditer l’histoire du Salut

Le Rosaire est ainsi une forme de prière répétitive et très simple, durant laquelle on médite sur la place de Marie dans le mystère du salut, pour s’y associer. Cette prière en effet n’est pas pure répétition : elle est méditation, accueil du mystère de Dieu qui touche et rejoint nos vies. Le chapelet ou le rosaire sont ainsi une méditation de l’Evangile, l’accueil pour le croyant, de la vie du Seigneur.

Dans la récitation du chapelet, chaque mystère est annoncé ou médité et suivi d’une dizaine de chapelet. Pour ne pas perdre le compte, les fidèles utilisaient un collier de cent cinquante grains, nommé “patenôtre”,qui est à l’origine des chapelets actuels. Le rosaire a longtemps compté quinze mystères, répartis en 3 séries : les mystères joyeux, douloureux et glorieux, ce qui amenait aux 150 Je vous salue Marie, qui en faisaient le Psautier de Marie. Mais Jean-Paul II a rajouté en 2002 cinq nouveaux mystères : les mystères lumineux. Contemplons donc cette immense fresque de la foi.

Les mystères joyeux

Les premiers mystères que l’on prie sont les mystères joyeux. Ils rappellent et contemplent le mystère de la naissance et l’enfance de Jésus. Ce sont : 1. L’Annonciation : l’ange Gabriel est envoyé par Dieu à Marie, pour lui annoncer qu’elle serait mère du sauveur (Luc 1, 26-38). 2. La Visitation : Marie rend visite à Elisabeth, enceinte elle aussi, malgré son âge et sa stérilité. Elle mettra au monde Jean-Baptiste. Marie chante alors son action de grâce à Dieu, dans le Magnificat (Luc 1, 39-56). 3. La Nativité : la naissance de Jésus à Bethléem et la joie des bergers et des pauvres, l’adoration aussi des mages venus d’Orient (Luc 2, 1-21). 4. La Présentation de Jésus au Temple, comme la Loi juive le demandait pour tout premier-né masculin. Joseph et Marie se conforment à cet usage. Syméon et Anne reconnaissent en l’enfant le Messie attendu par Israël (Luc 2, 22-40). 5. Le Recouvrement de Jésus, lorsque Jésus est retrouvé au Temple, au terme de trois jours, au cours du pèlerinage effectué par Joseph et Marie comme c’était la coutume (Luc 2, 41-51).

Les mystères lumineux

Les mystères lumineux, introduits par Jean-Paul II en 2002 sont tout entiers centrés sur la personne de Jésus : « Si l’on veut indiquer à la communauté chrétienne cinq moments significatifs – mystères lumineux – de cette période de la vie du Christ, il me semble, dit Jean-Paul II, que l’on peut les mettre ainsi en évidence : 1. au moment de son Baptême au Jourdain (Marc 1, 21), 2. dans son auto-révélation aux noces de Cana (Jean 2, 1-12), 3. dans l’annonce du Royaume de Dieu avec l’invitation à la conversion : (Marc 1, 15, Marc 2, 3-13, Luc 7, 47-48), 4. dans sa Transfiguration (Luc 9, 35 ) et enfin 5. dans l’institution de l’Eucharistie, expression sacramentelle du mystère pascal (Jean 13, 1). Chacun de ces mystères est une révélation du Royaume désormais présent dans la personne de Jésus.

Les mystères douloureux

Les mystères douloureux s’associent à la Passion et à la mort de Jésus : 1. L’agonie de Jésus au jardin des Oliviers (Matthieu 26, 36-56), 2. la Flagellation (Marc 25, 15), 3. le Couronnement d’épines (Matthieu 27, 27-31), 4. Le Portement de la Croix (Luc 23, 26-30) et 5. Le Crucifiement et la Mort de Jésus sur la Croix (Jean 19, 17-37).

Les mystères glorieux

Les mystères glorieux méditent tour à tour : 1. La Résurrection de Jésus (Matthieu 28, 5-8), 2. L’Ascension (Marc 16, 19-20), 3. La Pentecôte (Actes 2, 1-13), 4. L’Assomption de Marie (Apocalypse 12, 14-16) et 5. Le Couronnement Marie dans le Ciel (Apocalypse12, 1).

L’Église a coutume de répartir la prière et la méditation de l’ensemble de ces mystères du Rosaire sur les jours de la semaine, pour qu’ils irriguent ainsi l’ensemble de la vie : le lundi et le samedi, les mystères joyeux, le mardi et le vendredi, les mystères douloureux, le mercredi et le dimanche, les mystères glorieux, et le jeudi, les mystères lumineux.

Au rythme de la vie humaine

Jean-Paul II à plusieurs reprises a redit la richesse de cette prière, ainsi dans cette homélie du 29 octobre 1978 : “Je voudrais, disait-il, attirer votre attention sur le Rosaire. [] Le Rosaire est ma prière préférée. C’est une prière merveilleuse. Merveilleuse de simplicité et de profondeur. Dans cette prière, nous répétons de multiples fois les paroles de l’Archange et d’Élisabeth à la Vierge Marie. Toute l’Église s’associe à ces paroles.  Sur l’arrière-fond des Ave Maria défilent les principaux épisodes de la vie de Jésus Christ. Réunis en Mystères joyeux, douloureux et glorieux, ils nous mettent en communion vivante avec Jésus à travers le Coeur de sa Mère, pourrions-nous dire. En même temps, nous pouvons rassembler dans ces dizaines du Rosaire tous les événements de notre vie individuelle ou familiale, de la vie de notre pays, de l’Église, de l’humanité : c’est-à-dire nos événements personnels ou ceux de notre prochain, et en particulier de ceux qui nous sont les plus proches, qui nous tiennent le plus à coeur.”

C’est ainsi que la simple prière du Rosaire s’écoule au rythme de la vie humaine.

Disque 1 :
1. I. The Annuciation
2. II. The Visitation
3. III. The Nativity
4. IV. The Presentation
5. V. The Finding in the Temple
6. VI. The Agony in the Garden
7. VII. The Scourging of Jesus
8. VIII. The Crowing of Jesus with Thorns
Disque 2 :
1. IX. Jesus carries His Cross
2. X. The Crucifixion
3. XI. The Resurrection
4. XII. The Ascension
5. XIII. The Descent of the Holy Ghost
6. XIV. The Assumption of our Lady
7. XV. The Crowning of the Blessed Virgin Mary
8. Passacaglia

Tromperies d’État.

Très chers amis au service de la vérité, des principes éthiques[1], que sont l’autonomie, la bienfaisance, la non-malfaisance et la justice ainsi que les compétences[2]morales que sont la fiabilité, la fidélité, l’authenticité et l’honnêteté,
J’exprime en tant que Nathalie, être humain de chair et de sang[3]créature de Dieu en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, que je suis solidaire avec chacune des paroles, émises par François Boulo, avocat et porte-parole des gilets jaunes de Rouen.
J’affirme en tant que Nathalie être humain de chair et de sang3, créature de Dieu, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé que la France et la Suisse sont des États où règne la dictature.
En 2019, à partir du Mouvement « Gilets jaunes » français, qui s’étend à l’échelle de la planète, il est l’heure de mettre un terme à l’esclavage, induit par l’Israël politique sioniste, au sein des nations reliées à l’empire financier khazar Rothschild.
J’affirme en tant que Nathalie être humain de chair et de sang3, créature de Dieu, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, qu’en France à lieu la guerre entre les méchants et les gentils, autrement dit la guerre spirituelle, économique et psychologique entre les serviteurs de l’État profond versus les serviteurs de l’État de droit.
David sera vainqueur face à Goliath. C’est une vérité spirituelle biblique. C’est l’Israël spirituel qui sera vainqueur face à l’Israël politique sioniste.
Les serviteurs de l’Israël spirituel, représentant l’État de droit, sont empreints d’un esprit et d’un mode de vie basés selon la vérité. Ils sont donc en mesure de remporter la victoire face aux serviteurs de l’État profond, dont leur esprit et leur mode de vie sont basés sur le mensonge systématique et les tromperies d’État.
A prendre conscience
L’oligarchie sioniste livre une guerre spirituelle, économique et psychologique envers les populations au sein des nations liées à l’empire financier khazar Rothschild.
Les valeurs, les principes, les concepts et les lois naturelles de la Torah et de la Bible peuvent être portées de manière inconsciente par des individus intègres ou groupes d’individus intègres, cela est inné.
Que dit la Bible ?
Bible en français courant :
Romains 2 : 7-16
« Il donnera la vie éternelle à ceux qui s’appliquent à faire le bien et recherchent ainsi la gloire, l’honneur et la vie immortelle. Mais il montrera sa colère et son indignation à ceux qui se révoltent contre lui, désobéissent à la vérité et se laissent diriger par ce qui est mauvais. La souffrance et l’angoisse frapperont tous ceux qui font le mal, les Juifs d’abord, mais aussi ceux qui ne sont pas juifs. Par-contre Dieu accordera la gloire, l’honneur et la paix à tous ceux qui font le bien, aux Juifs d’abords, mais aussi à ceux qui ne sont pas juifs, car Dieu n’agit pas différemment selon les personnes.
Tous ceux qui pèchent sans connaitre la loi de Moïse, périront sans cette loi ; mais tous ceux qui pèchent en connaissant la loi seront jugés au moyen de cette loi.Car les hommes agréables à Dieu ne sont pas ceux qui se contentent d’écouter la loi, mais ceux qui obéissent à ce qu’elle ordonne. Quand, des étrangers, qui ne connaissent pas la loi des Juifs obéissent d’eux-mêmes à ce qu’ordonne la loi, ils sont une loi pour eux-mêmes, bien qu’ils n’aient pas la loi.
Ils prouvent ainsi que la façon d’agir ordonnée par la loi est écrite dans leur cœur. Leur conscience le montre également, ainsi que leurs pensées qui parfois les accusent et parfois les défendent.
Voilà ce qui paraîtra au jour où Dieu jugera par Jésus-Christ toute ce qui est caché dans la vie des hommes, comme l’affirme la Bonne Nouvelle que je prêche. »
Remarque :
Certains individus ou groupes d’individus seront hostiles à mon message et diront : « Je suis athée, je ne veux pas parler de religion, etc ».
J’exprime en tant que Nathalie être humain de chair et de sang3, créature de Dieu, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, que je fais référence à la spiritualité qui relie chaque être humain vivant sur terre en interdépendance avec d’autres êtres humains, à partir de l’environnement qui est le leur, où chaque individu est relié à la Source Divine originelle, Créatrice de l’Univers et de toutes choses, dont celle-ci se décline en divers courants spirituels selon les régions du monde.
L’heure est à la coopération et à l’entraide internationale, entre individus et groupes d’individus intègres afin de mettre un terme au joug de l’oligarchie sionisteau sein des nations.
Acte 11 à Caen – Rassemblement et débat citoyens avec François BOULO. Gilets Jaunes du Perche Ornais 61. [en ligne]. Ajoutée le 28 janvier 2019. Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=torzdO0dPoM
Propos de François Boulo avocat, porte-parole des gilets jaunes de Rouen :
16 mn 44 : « Les membres du gouvernement et le président de la République ont confirmé que quoi qu’il arrive à l’issue de ce grand débat, rien de ce qu’y a été fait depuis 18 mois ne sera « détricoté ». Et le président de la République, dans sa lettre aux français a expressément indiqué qu’il ne remettrait jamais en cause les dispositifs fiscaux qu’il a fait adopté au bénéfice des 1% les plus riches, ni non plus qu’il accueillerait favorablement le référendum d’initiative citoyenne, donc en l’état, nous poursuivons les discussions citoyennes que nous avons depuis le 17 novembre, au départ sur les ronds-points et bien maintenant dans des salles effectivement publiques, ce qui nous permet de continuer nos échanges, d’affiner les revendications et de se constituer en forme constituante.
Question de François Boulo :
17mn 33 « J’ai entendu parler du « Grand débat national », il y en a qui y croient dans la salle ? »
Réponse du public : « non ! »
Propos de François Boulo :
« Bon je n’ai pas besoin d’en parler. Il y a eu un non-événement cette semaine, la liste aux européennes, Monsieur en a parlé, et nous a dit il faudrait la raisonner. Ça fait un mois que je lui parle, ça fait un mois que je lui ai parlé, que je lui ai dit, il ne fallait pas y aller, que les gens n’en voulaient pas. Ça fait déjà une des seules bonnes raisons pour ne pas le faire, et puis qu’en plus cela ne sert à rien. Le Parlement européen n’a aucun pouvoir, donc il ne faut pas y aller, et c’est un piègepuisque on va venir renforcer les partis de la majorité, donc quand on a une mobilisation qui a pour objectif de lutter contre le pouvoir Exécutif, l’idée d’aller le renforcer c’est peut-être pas la meilleure stratégie. Je crois que les réactions montrent que cela va être un fiasco, et franchement il n’y a pas lieu de s’inquiéter. A partir du moment où ces personnes ont pris l’initiative, contre l’avis quasi unanime du Mouvement des « gilets jaunes », ils se sont de fait exclu du Mouvement, et ils ne sont plus « gilets jaunes », tout simplement ils ne représentent plus qu’eux-mêmes.
Je voudrais dire un mot quand même des violences, parce-que ça fait deux mois, plus de deux mois, quasiment maintenant, que le pays est à feu à sang. Que il y a eu 1000 policiers blessés, des gendarmes, il y a eu 12 décès, il y a eu près de 2000 manifestants blessés, plus d’une centaine éborgnés, mutilés, et je viens d’apprendre effectivement que Jérôme Rodriges est, et j’en suis très ému, parce-que c’est un type vraiment que j’adore, et que j’ai eu plusieurs fois au téléphone, et qui est génial, et donc là je suis assez triste et cela me permet vraiment de poser une question, à cet instant. Il y a vraiment une question à un moment donné qu’il va falloir que le pays de pose. C’est de savoir si le président de la république, derrière sa fonction, son étiquette politique, par-delà même ses ambitions personnelles, a-t-il un cœur qui bat ? A-t-il de yeux pour voir la souffrance du peuple ? Des oreilles pour entendre sa détresse ? Est-ce qu’il est un être humain comme nous tous ? Doué d’empathie et de compassion ? Le pays est en train de brûler parce qu’il est en train de mener une politique qui est contesté par 75 % des français, on ne peut pas gouverner contre le peuple, c’est impossible, la seule solution aujourd’hui, puisqu’il ne veut pas changer de cap politique, il va falloir qu’il nous rappelle aux urnes, c’est la seule solution, il n’y en a pas d’autre, et pour le contraindre il n’y a qu’une seule stratégie c’est la grève générale illimitée. »
20 mn 57 : « J’ai lancé un appel mardi dernier et je sais qu’il a déjà été très relayé, et vraiment je demande à chacun de faire son maximum pour mobiliser tout le monde, parce-que je sais combien c’est dur, mais plus nous attendrons, plus ils nous auront fait les poches, moins ont aura les moyens de lutter. Donc il faut vraiment aller relayer partout, les lycées, les universités, les entreprises, les établissements publics, il faut absolument que tout le monde, tout le monde, tout le monde, prenne conscience que c’est la seule manière, dans l’Histoire c’est la seule manière de gagner. Donc il faut vraiment que tout le monde se mobilise, et il faudra également relayer l’appel et d’essayer de favoriser les commerces de proximité, parce qu’ils souffrent quand même depuis plusieurs semaines et ils sont avec nous. On l’a toujours dit et dans cette salle, je sais très bien, je suis certain qu’il y a des gens qui ont des commerces, qui sont des artisans, qui ont pu souffrir. Il faut relayer tout ça, parce-que c’est un sacrifice que nous avons à faire aujourd’hui, pour un avenir meilleur demain, et l’avenir meilleur demain il est très simple, et nous allons en revenir à un principe simple de notre Constitution, c’est l’article 2, le principe de la République c’est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple.
Suisses réveillez-vous !
J’exprime en tant que Nathalie, être humain de chair et de sang3 créature de Dieu,, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, que je fais face à l’adversité, de manière ferme, puisque suite à mes quatre licenciement abusifs, et après avoir effectué un travail de recherche,  quant à toutes formes d’abus de pouvoir institutionnels, à partir d’une démarche infirmière réflexive, j’ai pris conscience que les systèmes politiques, institutionnels, judiciaires et médiatiques en Suisse et en France fonctionnement exclusivement à partir de mensonges systématiques et de tromperies d’État.
J’exprime en tant que Nathalie, être humain de chair et de sang,3 créature de Dieu,, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, que le fait que je dise la vérité, dérange la pègre suisse. Celle-ci a donc organisé mon internement, sous PAFA, à la clinique psychiatrique de Bellelay, entre les 20 et 30 juillet 2018, avec administrations forcées de psychotropes.
De Siebenthal François. Infirmière enfermée. Le blog de François de Siebenthal. [en ligne] 21 juillet 2018. Disponible à l’adresse : http://desiebenthal.blogspot.com/2018/07/infirmiere-enfermee.html
Jean 15 : 13
Le plus grand amour que quelqu’un puisse montrer, c’est de donner sa vie pour ses amis.
J’exprime en tant que Nathalie, être humain de chair et de sang,3 créature de Dieu, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, mon besoin que chaque citoyen suisse, relaie mon engagement professionnel et individuel.
Ce parcours christique, devient lourd à porter seule dans ma région, puisque ni les Autorités fédérales, ni les Autorités bernoises, ni les députés du Grand conseil bernois, ni les Autorités de la Ville de Bienne, ni les Autorités communales de Tramelan, ni le service social de Tramelan, ni les pasteurs d’églises évangéliques, ni tout autre groupe d’individus étant extérieur à l’Association Vent de Bethléem Souffle de Charité, ainsi qu’au réseau de lanceurs d’alertes suisses et international auxquels j’appartiens, ne m’apportent un soutien concret.
Des courriels et des courriers attestent de leurs refus respectifs, d’écouter, d’entendre, de prendre acte des faits que je dénonce.
J’exprime en tant que Nathalie, être humain de chair et de sang3 créature de Dieu, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, que tous les individus non-intègres, occupant des postes-clés au niveau politique, institutionnels, judiciaires et médiatiques, m’ayant placé délibérément des obstacles et des entraves, tout au long de mon parcours professionnel depuis décembre 2011 à ce jour, devront répondre de leurs délits et de leurs crimes respectif devant la Cour pénale internationale de la Haye.
J’exprime en tant que Nathalie, être humain de chair et de sang3,créature de Dieu,, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, mon besoin d’être délié de l’emprise mentale qu’exercent Eloïse Lauber et Marion Sauthier, assistantes sociales, au sein du service social de la commune de Tramelan, qui n’ont absolument pas conscience que c’est en raison des agissements pervers et criminels des agents et des serviteurs de l’État profond en Suisse, tout au long de mon parcours professionnel, en qualité d’infirmière ES, qui m’ont fait aboutir au service social de Tramelan.
J’exprime en tant que Nathalie, être humain de chair et de sang3,créature de Dieu, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, que l’absence de professionnalisme d’Eloïse Lauber et de Marion Sauthier, assistantes sociales, contribuent à me maintenir au « fonds du puits » dans lequel l’État profond m’a placé.
Par conséquent, j’exprime en tant que Nathalie, être humain de chair et de sang3,créature de Dieu,, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, le besoin légitime que ma situation actuelle soit suivie par des individus intègres, ayant les compétences requises et avérées permettant de faire valoir mes droits citoyens, et professionnels, en qualité d’infirmière ES, afin que je sois en mesure d’exercer ma profession, selon les « règles de l’Art » en toute sécurité, sans risquer de subir des sanctions ou des représailles par des agents et des serviteurs de l’État profond.
J’exprime en tant que Nathalie, être humain de chair et de sang3,créature de Dieu,  en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, le besoin que mon expertise professionnelle, soit reconnue et non confondue avec un trouble psychiatrique.
J’exprime en tant que Nathalie, être humain de chair et de sang3,créature de Dieu,, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, être solidaire à l’appel à la grève générale illimité en France, lancée par François Boulo, avocat, représentant des « Gilets jaunes » de Rouan.
Appel à la grève générale illimitée en France :
APPEL À LA GRÈVE GÉNÉRALE ILLIMITÉE – FRANÇOIS BOULO. Le Média [en ligne]. Ajoutée le 27 janvier 2019. Disponible à l’adresse :https://www.youtube.com/watch?v=H-lpHvtsSd0&t=1s

Nathalie Scheidegger, infirmière ES.
Tous droits réservés, sans préjudice

[1] Association suisse des infirmières. Les principes éthiques : guide pour une prise de décision et une pratique moralement responsable. In : L’éthique dans la pratique des soins. [Brochure]. Berne, 2003. p. 9-22
[2] Association suisse des infirmières. Les compétences morales : l’attitude derrière l’action. In : L’éthique dans la pratique des soins. [Brochure]. Berne, 2003. p.p. 23-25.
[3] Interbible. Les écritures. Chair/corps. Interbible.org. Chronique du 21 septembre 2001. Disponible à l’adresse : http://www.interbible.org/interBible/ecritures/mots/2001/mots_010921.htm

Suisse, ce samedi 2 février



11h00 puis notamment achats au marché pour montrer notre soutien aux producteurs locaux

14h00 stationnaire devant la gare

15h00 puis cortège avec les jeunes du climat.


Les investissements de la BNS dans le monde hors de la Suisse polluent plus que toute la Suisse, sic, en violation de nos accords internationaux, des sociétés concurrentes de nos industries favorisés par milliards, notamment horlogers, montres Apple…)   ! 
Les francs suisses sont aux suisses. 
Or, nous devons les louer pour les utiliser !  
Trop, c’est trop !

Comment faire, quelques pistes !

Démonstration !

Vidéo très populaire sur plusieurs sites:



Explications:

https://micro-taxe.blogspot.com/2019/01/micro-dons-rbi-sans-taxes-ni-impots-ni.html


https://www.artisansdelatransition.org/rapports.html

https://www.facebook.com/events/2218496451697338/?active_tab=about

Y A LE FEU AU LAC !

Y A LE FEU AU LAC !

Des personnalités de Suisse romande se mobilisent pour le climat et invitent leurs concitoyen.ne.s à marcher ensemble le samedi 2 février.

Avec AlioseBlaise Bersinger, Claude Marthaler, Cosey, Dominique Bourg, Gaël Métroz, Henri Dès, Jean Rosset, Jean-Philippe Rapp, Jonas Schneiter, Julien Perrot, Léa Sprunger, Leïla Rölli, Lila Ribi,Marc Aymon, Marc Müller, Maria Mettral, Olivia PedroliPhanee de Pool, Pierrick Destraz, Virginia Markus , Zep.

Ecrit, produit et réalisé par Nikola et Pablo Sanz.
Musique par FRZ Prod.

—————

LES ÉVÉNEMENTS FACEBOOK PAR VILLE :

Lausanne : https://www.facebook.com/events/2371517026257087/
Genève : https://www.facebook.com/events/533738053806187/
Neuchâtel : https://www.facebook.com/events/787474731611637/
Delémont : https://www.facebook.com/events/319153785388455/
Fribourg : https://www.facebook.com/events/365520784038854/
Berne : https://www.facebook.com/events/297878407536006/
Zürich : https://www.facebook.com/events/366203014181053/
Bâle : https://www.facebook.com/events/374596816650449/
Lucerne : https://www.facebook.com/events/371359136781397/
St-Gall : https://www.facebook.com/events/610738756045872/
Soleure : https://www.facebook.com/events/342211483058353/
Bienne : https://www.facebook.com/events/231669664404376/
Bellinzone : https://www.facebook.com/events/1038218553032172/

Site officiel de la manifestation :https://www.klimademo.ch/fr?fbclid=IwAR1KyU4b4UEffyuZkeuWfa995sur2iZUvh2fnt8rPwNn_W6_w-eUAWa-rWI

Les investissements de la BNS dans l’industrie des énergies fossiles sont contraires aux intérêts de la Suisse

Mardi 24 avril 2018, les Artisans de la transition publient une nouvelle étude sur les placements de la Banque nationale suisse dans l’industrie des énergies fossiles aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Alors que cette institution gère l’une des plus importantes fortunes au monde, elle n’a toujours pas de politique climatique. Ce faisant, la BNS est en retard sur l’évolution de la finance internationale, en contradiction avec les politiques climatiques fédérales et nuit aux intérêts de la Suisse.
Rapport 1
Les investissements de la BNS dans l’industrie fossile aux Etats-Unis : une catastrophe financière et pour le climat
Jeudi 16 décembre, les Artisans de la transition publient un rapport sur les placements de la Banque nationale suisse aux Etats-Unis. Pour les Artisans de la transition, South Pole Group a passé en revue les 2535 titres que la BNS possède aux Etats-Unis, évalué les émissions de CO2dont ils sont responsables et l’évolution de leur valeur du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2015, date du dernier exercice pour lequel les émissions de CO2 des entreprises sont connues.
Les résultats sont éloquants : avec moins de 10 % de sa fortune placés à la Bourse des Etats-Unis, soit 61,5 milliards de dollars/francs (les deux monnaies sont à parité), la Banque nationale suisse (BNS) émet autant de CO2 que la Suisse entière et contribue à placer le monde sur une trajectoire de +4°C à +6°C de hausse de la température. Très loin, donc, de l’objectif de l’accord de Paris qui vise à limiter cette hausse bien en dessous de 2°C. Et au lieu d’obtenir de solides rendements financiers, la BNS a perdu, avec ses placements dans l’industrie fossile aux Etats-Unis, 4 milliards de dollars/francs en trois ans.
Cette étude ne vise pas à stigmatiser la BNS, mais à attirer l’attention de tous les investisseurs, c’est-à-dire de tout le monde, sur le fait que la place financière helvétique ignore la bulle carbone et que cela nuit tant au climat qu’à ses rendements financiers. En conséquence, les Artisans de la transition interpellent le Conseil fédéral et le Parlement fédéral pour qu’ils demandent à la BNS de modifier sa politique de placements qui, sur le chapitre du climat, ne respecte à l’évidence pas l’intérêt général du pays comme le demande la loi sur la BNS. Cette politique est, de plus, en totale contradiction avec l’objectif du Conseil fédéral de réduire de 20 % les émissions de CO2de la Suisse par des projets à l’étranger.
Les Artisans de la transition interpellent en outre tous les gestionnaires d’actifs, en particulier les responsables des placements des caisses de prévoyance, pour qu’ils évaluent leur exposition à l’industrie fossile et les pertes que cette exposition engendre. L’exemple de la BNS montre que ces pertes sont déjà très importantes. La priorité est de désinvestir des 200 entreprises les plus lourdement impliquées dans l’industrie fossile, le CU200, avec pas ou peu de chances de se reconvertir. Et de se tourner vers des services financiers qui analysent les portefeuilles d’actifs pour les rendre compatibles avec le respect de l’accord de Paris.
Télécharger le rapport 1 (pdf)

1) Le portefeuille d’actions connu de la Banque nationale suisse
(95,6 milliards de dollars, 92 milliards de francs, soit l’équivalent
de 60 % des placements en actions de la banque) est à l’origine
des émissions de 48,5 millions de tonnes de CO2 en 2017. Une quantité
supérieure aux émissions totales imputées à la Suisse en 2016
(48,3 millions de tonnes), dernière année où ce chiffre est disponible.
2) Si elle avait pris la décision de désinvestir les 7,4 milliards de francs
qu’elle a placés dans les entreprises les plus émettrices de CO2, et
les avait réinvestis dans les entreprises les plus vertueuses du point
de vue du climat, la BNS aurait divisé par
deux les émissions liées
à son portefeuille d’actions. Et aurait amélioré son résultat financier
de 20 milliards de francs durant ces trois dernières années (du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2017).
3) La BNS gère une fortune de 843,3 milliards de francs. Par comparaison,
les 1700 institutions de prévoyance professionnelle actives en Suisse
fin 2017 géraient une fortune globale de 824 milliards de francs.
Le poids de la BNS pour orienter la place financière helvétique vers
le respect de l’accord de Paris et influencer le cours de la transition
énergétique et écologique est donc immense.
4) La BNS sous-investit dans le secteur des énergies renouvelables :
seuls 11 % de ses actions dans la production électrique sont placés
dans des entreprises orientées vers les énergies renouvelables alors
qu’un scénario compatible avec un réchauffement de 2°C exigerait
le double. De même, la BNS reste figée sur le moteur à combustion :
94 % de ses titres dans le secteur automobile concernent cette technologie alors qu’un scénario à 2°C abaisserait sa part à 75 %.
5) Certaines des entreprises les plus nocives pour le climat dans
lesquelles la BNS investit sont aussi responsables de violations
des droits de l’homme et de graves dommages écologiques locaux.
6) De plus, de profondes contradictions entre la politique de la BNS et les
politiques publiques fédérales entraînent un gaspillage de moyens et
nuisent à l’efficacité des mesures qui aideraient à réduire le problème
alors que le temps manque. Voici trois exemples de contradictions
flagrantes auxquelles il faudrait mettre un terme :
Messages clefs
4 ArtisansdelaTransition
– En 2017, la Suisse a contribué à fonder l’Alliance Past Coal qui milite
pour la fin des centrales à charbon conventionnelles d’ici 2030.
La BNS, en revanche, soutient cette filière électrique, la plus polluante qui soit, en investissant plus de deux milliards de francs
dans ce secteur.
– Le projet de loi sur le CO2 en discussion au Parlement fédéral
prévoit de dépenser jusqu’à 3,75 milliards de francs à l’étranger
entre 2021 et 2030 pour compenser 50 millions de tonnes de CO2
dues au trafic automobile en Suisse. Or, la BNS investit au moins
6,2 milliards de francs pour aider les entreprises pétrolières
à extraire toujours plus de ce combustible pour que toujours plus
de voitures puissent rouler en Suisse.
– La Suisse dépense chaque année près de deux milliards de francs
pour aider les pays pauvres. Or, 80 % des pays où la coopération
suisse concentre son action sont sur la liste des pays les plus affectés par le changement climatique. La politique d’investissements
de la BNS affecte en priorité précisément ces mêmes pays.
7) Une gestion de fortune de la BNS cohérente avec les politiques
fédérales de lutte contre le réchauffement climatique et la pauvreté
décuplerait leur efficacité. Elle montrerait la voie à toute la place
financière helvétique qui favorise aujourd’hui, comme la BNS, une
trajectoire de +4°C à +6°C.
8) Au niveau mondial, les initiatives pour aligner les flux financiers
sur l’accord de Paris se multiplient : huit banques centrales ont initié
un réseau d’échange et de réflexion sur les moyens d’orienter les
marchés financiers vers la lutte contre le changement climatique.
La Banque mondiale arrêtera tout financement d’infrastructures
d’exploitation de gaz et de pétrole à partir de 2019. La Commission
européenne a publié sa feuille de route « pour amener le système
financier à soutenir les actions de l’UE en matière de climat et de
développement durable ».
9) La BNS dispose de toute la légitimité et de tous les outils pour
adopter une politique climatique responsable. Si elle refuse
de le faire, le Conseil fédéral et le parlement doivent intervenir
pour l’amener à agir de manière cohérente avec ses politiques
en faveur de la protection du climat.
Les investissements
de la BNS
dans l’industrie des énergies fossiles
sont contraires
aux intérêts de la Suisse
Susana Jourdan et Jacques Mirenowicz*
Le portefeuille d’actions connu de la
Banque nationale suisse (95,6 milliards de dollars, 92 milliards de
francs, soit l’équivalent de 60 % des
placements en actions de la banque)1
est à l’origine des émissions de 48,5
millions de tonnes de CO2 en 20172
.
Une quantité supérieure aux émissions totales imputées à la Suisse en
2016 (48,3 millions de tonnes), dernière année où ce chiffre est disponible.
Si elle avait pris la décision de désinvestir les 7,4 milliards de francs identifiés qu’elle a placés dans les entreprises les plus émettrices de CO2,
et les avait réinvestis dans les entreprises les plus vertueuses du point
de vue du climat, la BNS aurait divisé
par deux les émissions liées à son portefeuille d’actions. Et aurait amélioré
son résultat financier de 20 milliards
de francs durant ces trois dernières
années (du 1er janvier 2015 au
31 décembre 2017). Voilà les principales données qui ressortent de l’analyse que les ArtisansdelaTransition
ont demandée au cabinet ISS-Ethix,
basé à Zurich.
Ces chiffres confirment ceux publiés,
en décembre 2016, dans le premier
rapport des ArtisansdelaTransition
sur les investissements de la BNS
dans l’industrie des énergies fossiles
aux Etats-Unis (ArtisansdelaTransition, 2016). Si, cependant, le montant du portefeuille a fortement augmenté – passant de 61,5 à 92 milliards
de francs –, c’est en grande partie à
cause de l’appréciation des bourses
et des devises entre les dates retenues pour l’analyser : 31 décembre
2015 pour le premier rapport, 30 septembre 2017 pour le présent rapport.
De plus, la présente analyse inclut les
placements de la BNS à la Bourse de
Londres et dans quelques autres entreprises européennes, données qui
n’étaient pas disponibles lorsque le
premier rapport a été rédigé.
Poids immense
Pour compléter l’analyse d’ISS-Ethix,
les ArtisansdelaTransition ont demandé à 2 Degrees Investing d’évaluer le
portefeuille de la BNS au regard de
l’objectif inclus dans l’accord de Paris de ne pas dépasser 2°C de hausse
de la température moyenne sur Terre
par rapport à l’époque préindustrielle.
Cette association basée à Paris,
ArtisansdelaTransition 5
* Susana jourdan
et Jacques Mirenowicz
sont codirecteurs
de l’association
Artisans de la transition
www.artisansdelatransition.org
1) La BNS ne publie aucune donnée sur ses placements. L’analyse présentée ici est fondée sur les recherches
du cabinet néerlandais Profundo, qui a accès à des bases de données spécialisées.
2) Sont considérées dans ce montant les émissions sur la totalité du cycle de vie des biens ou des services
que fournit l’entreprise. Ce que les spécialistes appellent les Scope 1,2 et 3.
Londres, Berlin et New York a pour
mission de mettre au point une métrique standard pour évaluer la compatibilité des placements financiers
avec cet objectif international.
L’Office fédéral de l’environnement
a notamment mandaté 2 Degrees Investing en 2017 pour évaluer les portefeuilles des caisses de pension
suisses qui en ont fait la demande.
Selon l’analyse de 2 Degrees Investing effectuée pour les Artisansde6 ArtisansdelaTransition
Un portefeuille « assaini » aurait émis deux fois moins
de CO2 et récolté 20 milliards de francs en plus
ISS-Ethix a simulé l’évolution de la valeur du portefeuille de la BNS si elle
avait désinvesti le 1er janvier 2015. Pour effectuer ce calcul, il a retiré du
portefeuille toutes les entreprises de l’indice Carbon Underground 200
que vise la campagne mondiale de désinvestissement et celles qui obtiennent 30 % ou plus de leur chiffre d’affaires de l’extraction ou de l’utilisation de charbon.
Puis il a placé les montants retirés de l’industrie des énergies fossiles
dans des entreprises qui se sont clairement engagées à créer un avenir
aligné sur l’accord de Paris : des entreprises qui font partie du Clean 200
ou qui se donnent des objectifs de réduction des émissions fondés sur des
données scientifiques. Le Clean 200 est la liste des plus grandes sociétés
cotées en Bourse qui tirent leurs revenus totaux d’énergies propres ou
qui construisent les infrastructures et les services nécessaires à la transition énergétique.
ISS-Ethix a ensuite calculé l’évolution de la valeur du portefeuille « assaini » du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2017. Résultat : la différence entre
les deux portefeuilles est de 20 milliards de francs de gains en faveur du
portefeuille assaini. Et ce portefeuille nettoyé émet moitié moins de CO2
que le portefeuille actuel. Autrement dit, la BNS pourrait faire pencher la
balance du côté de la transition énergétique au lieu de peser de tout son
poids du côté du verrouillage de cette transition. Et cela sans coût. Mieux,
avec un bénéfice très substantiel.
Tous les milieux financiers, y compris la BNS, sont habitués à voir des secteurs sous-performer pendant un moment, qui peut durer des années,
avant de remonter. D’où l’intérêt de panacher son portefeuille, de le diversifier pour compenser les pertes momentanées dans certains secteurs
par des gains dans d’autres secteurs. Certes, la BNS a perdu 20 milliards
de francs en trois ans en conservant ses placements dans l’industrie des
énergies fossiles. Mais sans doute se demande-t-elle : pourquoi ce secteur ne finirait-il pas, comme tant d’autres, par remonter ?
Le problème est que dans le cas présent, tout doit être fait, au niveau
politique – et de plus en plus est effectivement fait – pour que le cours
des actions dans le secteur des énergies fossiles ne remonte plus jamais.
Et tout acteur responsable, sur les plans politique et financier, se doit de
concourir à la rétraction irréversible de ce secteur au profit, notamment,
des secteurs des énergies renouvelables et des économies d’énergie.
laTransition, plus d’un quart (26 %)
du portefeuille de la BNS est investi dans des secteurs très émetteurs
de gaz à effet de serre : industrie
des énergies fossiles, industrie automobile, production de ciment et
d’autres matériaux de construction,
acier, aluminium et aviation.
En revanche, la BNS sous-investit dans le secteur des énergies renouvelables : seuls 11 % de ses actions dans la production électrique
sont placés dans des entreprises
orientées vers les énergies renouvelables, alors qu’un scénario à 2°C
exigerait le double. De même pour
les investissements dans le secteur
automobile : la BNS reste attachée
aux fabricants figés sur le moteur à
combustion : 94 % de ses titres dans
le domaine automobile concernent
cette vieille technologie, alors qu’un
scénario à 2°C prévoit de baisser
ce chiffre à 75 %.
ArtisansdelaTransition 7
Samedi 14 octobre 2017, un habitant de Bondo rentre chez lui.
Le mercredi 23 août, un éboulement d’environ quatre millions
de mètres cubes de roches du Piz
Cengalo a contraint les habitants
de ce village du massif du Bergell
à le quitter pendant près de deux
mois. Selon l’Académie suisse des
sciences, le pergélisol de haute
montagne va continuer de fondre
dans les Alpes jusque dans ses
couches les plus profondes, multipliant les chutes de pierres et
les éboulements.
8 ArtisansdelaTransition
Les graves dommages à l’environnement
de l’industrie des énergies fossiles
Les ArtisansdelaTransition ont demandé à ISS-Ethix de
passer le portefeuille de la BNS au crible des normes
établies dans les dix principes du Pacte mondial des
Nations unies. Ces principes concernent le respect des
droits de l’homme et des travailleurs, la protection
de l’environnement et la corruption. Ce standard est
le plus basique de tous les standards de responsabilité sociale disponibles. Résultat : environ 1 % des entreprises dans lesquelles la BNS investit sont connues
pour ne pas respecter ce standard minimal.
Fait remarquable : sur les quinze entreprises mises en
cause, la moitié est active dans l’industrie des énergies
fossiles. Ce qui n’est guère surprenant : l’exploration,
l’extraction, le raffinement et le transport des matières fossiles exigent d’énormes infrastructures qui
ont une très forte emprise sur les territoires et causent
de lourds dégâts aux écosystèmes, dont la survie des
plus pauvres dépend.
Loin de la Börsenstrasse, à Zurich, où la BNS siège, des
millions de personnes subissent les effets parfois particulièrement nocifs de l’exploitation du sous-sol que cette
institution finance sans suffisamment de discernement.
Ainsi, l’entreprise pétrolière Royal Dutch Shell est
connue pour son échec avéré à prévenir et à nettoyer
la pollution de l’eau et du sol et à remédier aux impacts environnementaux de ses activités au Nigeria.
Amnesty International accuse en outre sa filiale nigériane de se servir de l’armée pour faire taire ses critiques. L’entreprise française Total est aussi active au
Nigeria, où elle est sous le feu des critiques pour la pollution du delta du Niger.
Chevron est une autre entreprise pétrolière parmi les
plus irresponsables du monde en matière des droits
environnementaux et humains. Le cas le plus emblématique des violations des droits concerne l’Equateur. Chevron y a été condamné en 2011 à verser une
amende de 9,5 milliards de dollars pour les dégâts causés à la forêt amazonienne entre 1964 et 1990. Mais
l’entreprise refuse de payer.
Plus grande entreprise pétrolière au monde, ExxonMobil est synonyme d’action irresponsable. Avec
Royal Dutch Shell, Chevron et deux autres entreprises,
elle fait l’objet d’une investigation judiciaire suite à la
plainte déposée le 20 septembre 2017 par les villes de
La BNS gère une fortune de 843,3 milliards de francs. Par comparaison, les
1700 institutions de prévoyance professionnelle actives en Suisse fin 2017
géraient une fortune globale de 824
milliards de francs. Le poids de la BNS
pour orienter la place financière helvétique vers le respect de l’accord de
Paris et influencer le cours de la transition énergétique et écologique est
donc immense.
Réponses de la BNS
et du politique
Suite à la parution de son premier
rapport sur les placements de la
BNS dans l’industrie des énergies
fossiles aux Etats-Unis, les ArtisansdelaTransition ont écrit le 22 décembre 2016 à la direction de la BNS
pour lui demander de pouvoir présenter en interne les résultats de
cette étude.
Dans sa réponse du 8 février 2017,
le secrétaire général de la BNS,
Peter Schöpf, explique pourquoi la
BNS ne désinvestira pas de l’industrie des énergies fossiles et juge
une telle présentation inutile.
Son argumentaire se déploie en
trois points. En premier lieu, relève
Peter Schöpf, la politique de placement de la BNS est « subordon-
ArtisansdelaTransition 9
San Francisco et d’Oakland pour leur participation à la
diffusion du doute à propos de la contribution de l’activité humaine au réchauffement climatique.
Dans le cas d’ExxonMobil, des documents internes
prouvent qu’elle prenait des mesures pour protéger ses
infrastructures du changement climatique. ExxonMobil
est en outre impliquée dans plusieurs procès en cours
pour sa responsabilité dans la pollution de sites d’exploitation de sables bitumineux au Canada et en Russie.
TransCanada : cette entreprise porte le projet d’oléoduc Keystone XL qui est au cœur d’une mobilisation sans
précédent aux Etats-Unis depuis 2012. Face au refus de
délivrer un permis d’extension de l’Administration Obama, l’entreprise a attaqué en justice le Gouvernement
des Etats-Unis en exigeant 15 milliards de dollars de
compensation. L’oléoduc Keystone en exploitation depuis 2010 est la cause de fuites d’hydrocarbures importantes et répétées.
Suncor et Pétrolière impériale sont responsables de
graves pollutions autour du complexe Syncrude, en Alberta, au Canada.
Enbridge Inc, Marathon Petroleum et Phillips 66 sont
confrontés à maintes controverses sur les droits de
l’homme aux Etats-Unis en rapport avec leur oléoduc
Dakota Access Pipeline (DAPL) entré en service en avril
2017. Les Indiens sioux qui habitent la réserve de Standing Rock continuent de se battre pour faire fermer
cette infrastructure.
BHP Billiton est active dans l’extraction du charbon et
de bien d’autres minerais. Elle est mise en cause pour
sa gestion de la mine de Samarco à l’origine d’une des
pires catastrophes écologiques de l’histoire du Brésil.
Le 19 novembre 2015, le barrage qui retenait les déchets d’extraction du minerai de fer a cédé, déversant
une coulée de boue chargée de métaux lourds qui a tué
19 personnes, détruit le domicile de 600 autres, privé
d’eau 280 000 habitants de deux Etats et pollué 650 kilomètres de rivière.
Vedanta est une autre entreprise minière qui possède
en outre des installations d’extraction de pétrole et gaz
et des usines électriques à charbon. Le quotidien britannique The Independent l’a qualifiée d’entreprise « minière la plus haïe au monde ». Elle fait régulièrement la
une des journaux britanniques et indiens pour la pollution qu’elle génère, des cas de violation des droits des
communautés locales en Inde et en Afrique, ainsi que
des affaires de corruption.
née aux impératifs de sa politique
monétaire ». A ce titre, « ses placements doivent obéir aux critères de
la sécurité, de la liquidité et du rendement ». En outre, ajoute Peter
Schöpf, étant donné le volume très
important des titres en jeu, il est fondamental « d’assurer leur diversification optimale ». Et aussi :
« Au sein même des différentes catégories de placements, [la BNS] s’efforce de couvrir autant que possible
l’ensemble du marché.»
En deuxième lieu, continue Peter
Schöpf, la BNS pratique, pour ses investissements en actions, une gestion indicielle : elle gère ses actions
« de manière passive et conformément à des règles préétablies, sur la
base d’un indice de référence stratégique combinant divers indices boursiers sur plusieurs marchés et dans
différentes monnaies ». Le secrétaire
général de la BNS assure que « ce
mode de gestion permet à la Banque
nationale d’agir de manière aussi neutre que possible sur les différents marchés ».
Troisième point : Peter Schöpf affirme que la BNS exclut de ses placements, depuis 2013, les titres « des
entreprises qui causent de manière
systématique de graves dommages
à l’environnement ». Mais soutient
que la BNS ne peut pas exclure une
branche économique entière. Cela serait contraire au principe de diversification et « créerait un précédent, car
l’activité de nombreuses branches a
des conséquences qui, selon les priorités fixées par les uns et les autres,
pourraient être considérées comme
socialement indésirables ou nuisibles ».
En résumé, la BNS prétend que le climat ne fait pas partie de son champ
de compétence ni d’intervention,
qu’il n’y a pour elle pas d’enjeu particulier avec ce secteur, que ses choix
d’investissements sont neutres au
regard des marchés et qu’elle exclut déjà les entreprises qui causent
de manière systématique de graves
dommages à l’environnement.
La BNS affirme ainsi qu’il est juste et
pertinent pour elle de tourner le dos
à l’accord universel de Paris sur le climat et de délibérément continuer de
favoriser un réchauffement de +4°C à
6°C. C’est là un positionnement choquant, qui n’est pas acceptable.
Tout d’abord, il n’est tout simplement
pas vrai que la BNS exclut déjà toutes
les entreprises « qui causent de manière systématique de graves dommages à l’environnement » : la présente étude des ArtisansdelaTransition montre que la BNS détient
des titres d’entreprises pétrolières
et minières dont les méfaits
environnementaux systématiques
sont bien documentés.
En complément à la ligne d’arguments de Peter Schöpf, Mme Andréa
Maechler, membre de la direction de
la BNS, faisait une remarque très importante en réponse au journaliste
de la RTS qui, le 15 décembre 2016,
l’interpellait pour le téléjournal sur
les résultats du rapport des ArtisansdelaTransition sorti le jour même.
Andréa Maechler estimait que les
placements de la BNS dans l’industrie des énergies fossiles sont une
question politique et qu’il revient au
pouvoir politique d’établir des règles
sur ce plan, que la BNS appliquera.
Les ArtisansdelaTransition ont donc
rédigé et envoyé une lettre, le 22 décembre 2016, à Mme Doris Leuthard,
directrice du Département fédéral
de l’environnement, des transports,
de l’énergie et de la communication
(DETEC) et présidente de la Confédération en 2017, pour lui demander
d’intervenir auprès de la BNS sur la
question politique majeure des placements de la BNS dans l’industrie
des énergies fossiles.
Les ArtisansdelaTransition ont interrogé la conseillère fédérale et future
présidente de la Confédération en
ces termes : « Le Conseil fédéral estil d’accord que l’argent des Suisses
contribue au désastre climatique ?
Est-il d’accord de tirer un bénéfice financier de la destruction irréparable
du climat ? »
Dans sa réponse datée du 23 mai
2017, Doris Leuthard observe qu’« en
ce qui concerne les investissements
de la BNS, ni le Conseil fédéral ni le
Parlement n’a le droit d’influencer
les décisions ou de donner des instructions. L’indépendance sur le plan
fonctionnel, financier et personnel
est ancrée dans la Constitution et garantit ainsi l’autonomie budgétaire. »
Cependant, la présidente de la Suisse
signale aussi que « la Confédération veut assumer un rôle de soutien
à une démarche générale, coordonnée au plan international, pour la détermination des indices référentiels
servant à comparer différents paramètres de la comptabilité climatique.
[…] Cette démarche permettra de définir les bases d’un futur rapport sur
la compatibilité des flux financiers
avec le climat, qui devra être établi
par la Suisse à l’intention du Secrétariat des Nations unies sur les changements climatiques, conformément à
l’accord de Paris. »
En clair, la Confédération est engagée dans la définition de standards
internationaux sur le climat auxquels
la BNS pourrait se conformer, en
toute indépendance, si elle le juge
10 ArtisansdelaTransition
ArtisansdelaTransition 11
Piste de ski à Celerina, en Engadine,
le 12 décembre 2016.
Selon l’Académie suisse des sciences,
la saison de la neige va encore
se raccourcir de plusieurs semaines
durant les prochaines années et la
limite pluie-neige s’élever de plusieurs
centaines de mètres.
opportun, le jour où ces standards
exerceront leurs effets sur l’ensemble de la place financière
internationale.
La position des Artisans, au vu de
l’évolution alarmante du climat, est
que le temps presse trop pour qu’on
puisse se permettre d’attendre une
telle évolution des règles internationales : la BNS a d’ores et déjà le pouvoir de faire infiniment mieux, sans
tarder, sur cette question décisive
du climat qu’elle ne le fait actuellement. Les signes que le milieu de la
finance avance sur le climat se multiplient depuis quelque temps. La BNS
devrait se joindre à cet élan en train
de grandir.
Quant au politique, la question se
pose de manière aiguë : peut-il vraiment se retrancher derrière une
Constitution qui se révèle défaillante
en l’empêchant d’exercer une légitime pression sur la BNS au regard
des données disponibles sur l’évolution du climat et la responsabilité
gigantesque de cette institution au
mandat – la politique monétaire du
pays – éminemment politique ?
Chacun de ces deux points – l’évolution de la place financière internationale sur le climat et la possibilité
d’exercer une pression politique sur
la BNS – mérite d’être examiné de
plus près.
La place financière mondiale
bouge
Sur la scène mondiale, plusieurs
actions récentes de grands acteurs
de la sphère financière révèlent la
montée de la volonté d’une partie
de ce milieu de respecter les objectifs de l’accord de Paris. Cet accord
est entré en vigueur avec une rapidité inédite, le 4 novembre 2016, moins
d’un an après son approbation,
à Paris, le 12 décembre 2015, par les
parties de la 21e
Conférence des
parties de la Convention-cadre des
Nations unies sur les changements
climatiques (COP 21).
A l’instigation de la France, des Nations unies et de la Banque mondiale,
une cinquantaine de chefs d’Etat
et de gouvernement se sont à nouveau réunis dans la capitale française
lors du One Planet Summit, le 12 décembre 2017, afin de faire perdurer
l’élan généré à Paris deux ans plus tôt
malgré le retrait des Etats-Unis de
cet accord, le 1er juin 2017, à l’initiative de leur président Donald Trump.
Depuis Paris, huit banques centrales
ont annoncé, le 12 décembre 2017,
initier un réseau d’échange et de réflexion sur les moyens d’orienter
les marchés financiers vers la lutte
contre le changement climatique.
Ce consortium, appelé Réseau des
superviseurs et des banques centrales pour le verdissement du système financier, réunit la Banque du
Mexique, la Banque d’Angleterre,
la Banque de France, l’Autorité de
contrôle prudentiel et de résolution,
la Banque des Pays-Bas, la Banque
fédérale d’Allemagne, la Finansinspektionen suédoise, l’Autorité monétaire de Singapour et la Banque populaire de Chine.
Le même jour, la Banque mondiale
(qui avait informé se désengager du
charbon dès 2010) annonçait sa décision d’arrêter tout financement d’infrastructures d’exploitation de gaz et
de pétrole à partir de 2019 afin de tenir compte « de l’évolution rapide du
monde ». Et dévoilait une série d’initiatives pour améliorer la transparence de ses activités au regard de la
situation du climat et pour s’engager
dans le financement de la transition.
Toujours durant le One Planet Summit, la coalition Climate Action 100+
a vu le jour. Le but de ce rassemblement de 256 grands investisseurs
institutionnels, qui totalisent plus
de 28 000 milliards de dollars
d’actifs sous gestion, est de coordonner l’action de ses membres visà-vis des cent entreprises cotées en
Bourse les plus émettrices de gaz à
effet de serre – dont presque toutes
font partie du portefeuille de la BNS.
Cet effort collectif vise à inciter ces
entreprises à présenter une stratégie de réduction de leurs émissions
conforme aux objectifs fixés dans
l’accord de Paris.
12 ArtisansdelaTransition
nancières et étatiques précitées reconnaissent qu’un tel choix n’est pas
neutre et prennent des mesures ou
cherchent des moyens d’aller dans
le sens d’une prise de responsabilité supérieure aux
« lois du marché ».
De même, l’analyse
de Doris Leuthard,
qui se réfère à la
Constitution pour
laisser la BNS promouvoir une trajectoire de réchauffement de la planète de + 4°C à + 6°C en attendant
des décisions au niveau international – sur lesquelles son pouvoir d’influence est d’autant plus faible que
la Suisse ne montre pas l’exemple
chez elle – est un aveu d’extrême impuissance.
Au final, cette relative démission
du politique, incapable d’exercer
une vigoureuse et légitime pression
sur la stratégie et les décisions
de la BNS qui ne prend pas ses responsabilités sur le climat malgré
l’urgence absolue qu’il y a à le faire,
rend d’autant plus remarquable et
pertinente la prise de responsabilité de la conseillère nationale Verte
Adèle Thorens Goumaz.
Avec quinze autres conseillers nationaux, elle a déposé, le 15 juin 2017,
une initiative parlementaire pour
modifier la loi sur la BNS afin de
Cette énumération appelle deux
constats. Le premier : la BNS brille
par son absence de cette évolution
positive du monde de la finance. Elle
ne comprend à l’évidence pas que la
branche entière des énergies fossiles
soulève un problème inédit, qui appelle un sens des responsabilités et
des réponses tout aussi inédits de
la part de tous les investisseurs, des
banques centrales notamment.
Le second constat est que si la BNS
toute seule ne parvient pas à comprendre l’évidence sur le chapitre du
climat, sur qui d’autre compter hormis le politique pour l’amener à plus
de raison ?
Changement climatique :
rappel des faits
Des montagnes d’encre ont été versées depuis deux ans pour commenter l’impact économique en Suisse de
l’abandon du taux de change plancher par la BNS en janvier 2015.
Or, l’impact pour la Suisse sur tous
les plans, y compris économique, d’un
réchauffement de 4°C à 6°C sera sans
commune mesure avec les effets de
cette décision sur le taux de change.
Plus le réchauffement climatique
sera important, plus le pays subira des vagues de chaleur intenses
et fréquentes, des sécheresses, de
fortes précipitations susceptibles
de dégénérer en inondations et de
« lentes transformations – en partie
irréversibles – des paysages et des
écosystèmes, telles que la fonte des
glaciers ou des changements de la
biodiversité, de la qualité de l’eau et
de l’incidence des
ravageurs et des
maladies » (Académies suisses des
sciences, ProClim,
2016).
La Suisse échappera d’autant moins
à de fortes dégradations des conditions climatiques en cas de hausse
marquée de la température que sur
l’arc alpin, le réchauffement est deux
fois plus fort qu’en moyenne mondiale : entre 1864 et 2016, la hausse
moyenne de la température atteint
+ 1,8°C en Suisse alors que la hausse
moyenne mondiale est de + 0,85°C.
Et bien entendu, une hausse de la
température de 4°C à 6°C par rapport à l’époque préindustrielle n’aura pas seulement des effets délétères
en Suisse. Le monde entier subira
ses effets dévastateurs et en sortira
bouleversé.
Un tel horizon rend particulièrement
baroque ou décalé le discours de la
BNS sur la neutralité de son positionnement sur les différents marchés
pour justifier de continuer d’investir
dans l’industrie des énergies fossiles.
Toutes les institutions bancaires, fiArtisansdelaTransition 13
La BNS brille
par son absence
de l’évolution positive
du monde
de la finance
en renforçant un problème que le
Gouvernement helvétique a le devoir
impérieux de combattre et ne combat qu’en partie par des politiques publiques ciblées sur le climat, la politique de la BNS accentue l’incohérence, le « schisme » qui traverse la politique fédérale sur le climat. Un schisme particulièrement flagrant en ce qui
concerne la loi sur le CO2 et la politique
de coopération internationale.
14 ArtisansdelaTransition
préciser la notion d’intérêt général
qui y figure en introduisant une référence à l’article 2 de la Constitution.
Cet article évoque la durabilité
et la préservation des ressources
naturelles.
Tout indique que cette avancée est la
voie à suivre : les investissements de
cette institution centrale de la Suisse
qu’est la BNS dans l’industrie des
énergies fossiles contribuent directement et massivement à aggraver
le réchauffement du climat alors que
le pays, en ratifiant l’accord de Paris
le 6 octobre 2017, s’est bel et bien
engagé à combattre le changement
climatique.
Mais pour l’heure, pour reprendre
l’éclairage des historiens des sciences
Amy Dahan et Stefan Aykut (2015),
De face, Anna Giacometti, maire de Bregaglia, salue une habitante de Bondo. Après deux mois d’exil dus
aux laves torrentielles qui ont traversé leur village suite à un éboulement de montagne, les villageois
retrouvent leur lieu de vie le 14 octobre 2017. En Suisse comme partout dans le monde, les femmes sont
les premières victimes du changement climatique.
Schisme helvétique :
une politique incohérente
sur le climat
Incohérence sur le charbon
En marge des négociations de la
COP 23, à Bonn, un groupe de
dix-neuf pays, dont le Canada, le
Royaume-Uni, la France et la Suisse,
a créé l’Alliance Past Coal qui milite pour la fin, d’ici 2030, du charbon conventionnel (sans capture et
séquestration) dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
et l’Union européenne, et d’ici 2050
ailleurs dans le monde. Il va de soi
qu’il faut ardemment souhaiter que
cette alliance obtienne gain de cause
et fasse dévisser le cours des entreprises actives dans le charbon.
Pourtant, la BNS a directement placé
environ deux milliards de dollars
– au bas mot – dans le charbon ou
dans des entreprises électriques fortement dépendantes du charbon.3
Ce simple choix de placement de la
BNS est en conflit avec une action internationale officielle juste et fondée
de la Confédération. Certes, l’Alliance
Past Coal mettra du temps à changer les règles internationales sur le
charbon. Mais la BNS pourrait anticiper une évolution aussi souhaitable
qu’inéluctable, prendre les devants,
montrer la voie et l’exemple à l’instar
d’autres institutions financières dans
le monde.
Incohérence sur le gaz
et le pétrole
Le projet de révision de la loi sur le
CO2 actuellement en discussion au
parlement propose de diminuer les
émissions de CO2 de la Suisse de
50 % d’ici 2030 par rapport à leur
niveau de 1990. Sous prétexte qu’il
n’y aurait plus assez de marge de
manœuvre à l’intérieur du pays (ce
qui est loin d’être prouvé, mais n’est
pas l’objet du propos ici), la version actuelle du projet prévoit pour
y parvenir de réaliser 30 % des réductions en Suisse et d’acheter des
certificats de réduction à l’étranger pour les 20 % restants. Ces certificats de réduction à l’étranger
serviront surtout à « compenser »
les émissions dues au transport en
Suisse, qui dépend à 95 % du pétrole.
Au total, selon ce projet de loi, la
Suisse devrait acheter pour 50 millions de tonnes de CO2 à l’étranger
entre 2021 et 2030. Comme le prix
plancher d’un certificat de bonne
qualité – qui garantit une vraie économie de CO2 réalisée aux meilleurs
standards – se situe à 75 dollars la
tonne de CO2 (WWF, 2017), la Suisse
envisage donc de dépenser 3,75 milliards de francs pour réduire les
émissions de CO2 à l’étranger entre
2021 et 2030 afin de compenser son
utilisation de pétrole dans la mobilité en Suisse.
Et c’est dans ce contexte que la BNS
investit au moins 6,2 milliards 4 de
francs pour aider des entreprises
pétrolières à extraire toujours plus
de ce combustible dans des conditions en outre toujours plus dommageables et plus risquées pour les
écosystèmes et leurs riverains.
Il paraît pourtant pour le moins absurde d’investir avec la main gauche
des milliards à l’étranger qui vont accroître les émissions de CO2 mondiales tout en dépensant avec la
main droite des milliards en certificats pour compenser à l’étranger les
émissions de CO2 dues aux importations de pétrole que ces investissements encouragent.
Il est bien sûr possible d’être plus
cohérent. Mais pour cela, il faudrait
une volonté politique pleinement assumée de saisir tous les leviers disponibles pour désamorcer le péril climatique. Malheureusement, la liste
des incohérences au sein des plus
ArtisansdelaTransition 15
3) C’est sans doute là une sous-estimation puisqu’on ne connaît pas les placements de la BNS dans le charbon en dehors
des Etats-Unis et du Royaume-Uni.
4) Cet argent est placé dans le secteur « Oil & Gas », c’est-à-dire sans le charbon et les centrales électriques. En réalité, la BNS
investit beaucoup plus dans ce secteur puisqu’on ne connaît pas ses placements en dehors des Etats-Unis et du Royaume-Uni.
16 ArtisansdelaTransition
hautes instances du pays auxquelles
la BNS apporte une contribution majeure ne s’arrête pas là.
Incohérence sur l’aide
au développement
Une étude de la Banque mondiale
montre que le réchauffement climatique est générateur de pauvreté
et que les pauvres sont plus vulnérables à ce phénomène. Cette étude
estime que 100 millions de personnes en plus pourraient plonger
dans la pauvreté d’ici 2030 à cause
du changement climatique si des
politiques de développement adéquates ne sont pas immédiatement
adoptées (Hallegatte et coll., 2016).
Le réchauffement climatique aura
les répercussions les plus sévères
dans le secteur de l’agriculture.
Les deux régions les plus pauvres
du monde – l’Afrique subsaharienne
et l’Asie du Sud – en souffriront le
plus. A l’horizon 2030, la baisse des
rendements des cultures agricoles
pourrait renchérir les produits alimentaires de 12 %, en moyenne, en
Afrique subsaharienne. Les ménages
pauvres, qui consacrent jusqu’à 60 %
de leur revenu pour se nourrir, risquent d’en pâtir considérablement.
En sus, le paludisme affectera plus
de 150 millions de personnes en plus.
Le réchauffement du climat affecte
les personnes pauvres de manière
disproportionnée parce qu’elles sont
plus exposées et plus vulnérables
aux chocs climatiques, ont moins de
ressources et bénéficient moins de
soutien de leur famille, de leur communauté, du système financier et
même des filets de sécurité sociale
pour prévenir, faire face et s’adapter.
Lutter contre la pauvreté et ses
conséquences humaines. C’est précisément le mandat de la Direction
du développement et de la coopération (DDC) qui, à ce titre, a défini une
liste de 35 pays prioritaires pour son
action et bénéficie d’une enveloppe
de deux milliards de francs par an
pour y mener ses programmes.
Or, que constate-t-on à mettre ensemble ce mandat avec ce que dit ce
rapport de la Banque mondiale ?
Que la carte des pays les plus affectés par les effets du réchauffement
climatique recoupe à 80% celle de
ces 35 pays prioritaires pour la DDC :
en clair, la Suisse dépense donc environ deux milliards de francs par an
pour améliorer les conditions de vie
– notamment pour aider à mieux gérer les problèmes écologiques – dans
des pays dont les populations sont
les premières victimes des placements de la BNS dans l’industrie des
énergies fossiles.
Sur cette incohérence entre la politique de coopération au développement et le laisser-faire vis-à-vis de
la BNS, le Conseil fédéral et le parlement se limitent pour le moment à
chercher à éluder les responsabilités
de la Suisse.
Selon l’accord de Paris, en tenant
compte de son empreinte climatique
totale et de sa part à la capacité économique de l’OCDE, la Suisse devrait
soutenir les populations des pays
en développement par des mesures
de protection du climat et d’adaptation à partir de 2020 à hauteur d’un
milliard de dollars par an (Staudenmann, 2018). Mais le Conseil fédéral, suivi par la Commission compétente du Conseil national, propose
de ne verser que 450 à 600 millions
et, au lieu de dégager des ressources
additionnelles, d’aller puiser cette
somme dans le budget de la coopération au développement déjà alloué
à la DDC.
Ainsi, d’un côté, on attise le problème
via les investissements de la BNS.
Et de l’autre, on rechigne à payer
les pots cassés de cette politique.
Les personnes les plus vulnérables
aux effets du changement climatique seraient mieux loties si la communauté internationale intensifiait
sa lutte contre ce phénomène et
ses politiques d’aide au développement pour y faire face. L’étude de la
Banque mondiale montre que l’ajout
de 100 millions de pauvres d’ici 2030
n’est pas une fatalité (Hallegatte et
coll., 2016).
Pour la Suisse, l’urgence serait
d’imaginer comment caler la gestion de sa monnaie par la BNS avec
sa volonté affichée de contribuer à
la résolution internationale du problème climatique.
La BNS n’est pas la seule instance ni
le seul canal institutionnel par lequel
la Confédération mène une politique
économique contradictoire avec sa
volonté de répondre au problème climatique. Mais avec elle, il serait extrêmement simple de mettre fin à
cette incohérence : il suffirait que la
BNS adopte une stratégie pour réduire au minimum son impact sur
le climat. Voilà pourquoi cette entité est un maillon si important d’une
évolution hautement souhaitable de
la politique suisse en phase avec le
respect de l’accord de Paris.
Enormes espaces d’action
inexplorés
La campagne mondiale de désinvestissement de l’industrie des énergies
fossiles a vu le jour lorsqu’une poignée de fondations philanthropiques
ont compris l’absurdité qu’il y avait à
financer les meilleurs militants de la
cause climatique avec les revenus de
leurs placements dans l’industrie des
énergies fossiles, c’est-à-dire dans
l’origine même du problème qu’elles
prétendaient combattre (LaRevueDurable, 2015).
Désinvestir des énergies fossiles ne
résoudra bien sûr pas tout. Mais c’est
une pièce essentielle du puzzle et
une étape importante qui attire l’attention sur le besoin de placer un
couvercle sur les gisements de gaz
et de pétrole et les mines de charbon, c’est-à-dire sur la source du problème. Pour rappel, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec)
estime qu’il faut laisser 80% des gisements d’énergies
fossiles dans le soussol pour respecter l’accord de Paris
(Giec, 2013).
Les profondes
contradictions entre
la politique de la
BNS et les politiques
publiques fédérales entraînent un
gaspillage de moyens et nuisent à
l’efficacité des mesures qui aideraient à réduire le problème alors
que le temps manque.
Une gestion de la fortune de la BNS
cohérente avec des politiques fédérales plus déterminées sur le climat
aiderait à mieux lutter contre la pauvreté et serait gagnante sur tous les
plans : la présente étude montre que
loin de coûter, une telle cohérence
serait financièrement bénéfique.
Ce qui est en jeu dépasse la seule
gestion de la BNS. Toute la place financière helvétique souffre du même
travers : mais comment espérer voir
les caisses de pension, les assureurs
et tous les investisseurs institutionnels et privés tourner la page de l’industrie des énergies fossiles si la plus
haute institution financière du pays
ne donne aucune
impulsion pour aller dans ce sens ?
Il est fort probable
que si la BNS venait à adopter une
politique climatique, une grande
partie de la place
financière helvétique suivrait son
exemple.
L’ampleur des périls climatiques et
la multiplication d’initiatives au plus
haut niveau pour aligner la finance
sur les objectifs de l’accord de Paris
justifient que la BNS initie une politique climatique. Et si elle s’obstine
à ne pas le faire, les plus hautes instances politiques du pays se doivent
de le lui imposer. L’immobilisme actuel de cette institution sur ce plan
est choquant et inacceptable. Le laisser-faire du politique à son égard ne
l’est pas moins. ●
ArtisansdelaTransition 17
Une gestion
de la fortune
de la BNS cohérente
avec des politiques
fédérales plus déterminées sur le climat
serait gagnante
sur tous les plans
18 ArtisansdelaTransition
Pour une Union européenne de la transition
La finance climat avance dans l’Union européenne. Le
31 janvier 2018, un groupe d’experts a publié un rapport
pour la Commission européenne avec trente idées pour
aligner la finance sur les objectifs de l’accord de Paris.
Le 8 mars, la Commission européenne a publié sa feuille
de route « pour amener le système financier à soutenir
les actions de l’UE en matière de climat et de développement durable ».
La Banque centrale européenne (BCE), qui s’est elle aussi
fait remarquer pour son indifférence au sujet du climat,
sera progressivement contrainte de se mettre au diapason de cette évolution. Le 21 novembre 2017, le Parlement européen a adopté une résolution sur la BCE qui
relève qu’elle est, « en tant qu’institution européenne,
liée par l’accord de Paris ».
La majeure partie de la fortune de la BNS (68 % de son
bilan) est placée dans des obligations d’Etat, dont une
très grande partie en euros. A l’heure où la Commission
européenne affirme qu’environ 180 milliards d’euros
d’investissements supplémentaires par an seront nécessaires pour que l’UE atteigne ses objectifs de baisse
des émissions d’ici 2030, et où la société civile européenne se mobilise au sein de la campagne « Climat
2020 »5
pour que la création monétaire de la BCE serve à
financer la transition énergétique (Grandjean et Martini,
2017-2018 ; LaRevueDurable, 2017-2018), la BNS serait
un partenaire de choix, au cœur de l’Europe, pour aider à
mettre en place une stratégie de financement de la transition écologique et énergétique.
On peut même rêver que le projet d’unification européenne, né autour du marché du charbon et de l’acier,
se mute en un projet autour de la transition écologique
et énergétique.
5) https://climat-2020.eu
Le coût des installations photovoltaïques a baissé de 73 % et celui de l’éolien terrestre a reculé
de 25 % de 2010 à 2017. Les investissements, cependant, ne sont pas à la hauteur du potentiel
de rentabilité de ces technologies. La capacité électrique renouvelable installée dans le monde a certes
bondi de 8,5 % par an durant cette période, mais elle aurait pu croître plus vite encore si les investisseurs avaient privilégié l’industrie des énergies renouvelables et de l’efficience énergétique au lieu
de continuer de surinvestir dans l’industrie des énergies fossiles.
ArtisansdelaTransition 19
Les chiffres clefs de la BNS
La BNS est forte d’un bilan de 843,3
milliards de francs suisses. Depuis
2009, son bilan ne cesse de grossir.
Pour faire face au mouvement de
reflux vers le franc suisse, monnaie
refuge, elle doit créer des montants
astronomiques de francs qu’elle
vend contre des dollars, des euros et
d’autres devises afin de freiner
le renchérissement du franc suisse.
Le résultat est une fortune qui
a quadruplé entre 2009 et 2017.
Montant du bilan de la BNS en fin d’année,
en milliards de francs
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
200
400
300
500
600
700
800
843
746
640
562
490
499
346
270
207
Source : BNS.
Selon la BNS, qui ne publie pas
le détail de ses placements,
93 % de son bilan sont placés
en devises, le reste est composé
de réserves d’or et de créances
en francs.
Les ArtisansdelaTransition ont
demandé à l’entreprise ISS-Ethix
d’analyser un portefeuille d’une
valeur totale de 95,6 milliards de dollars de la BNS – soit 92 milliards de
francs au cours de la fin septembre
20 ArtisansdelaTransition
Les placements en devises
sont répartis ainsi :
Composition du portefeuille
analysé par devise :
obligations
d’Etat
obligations
d’entreprises
actions
68%
12%
20%
en dollars
en livres sterling
1,5 %
en diverses
monnaies
européennes
68%
12%
20%
91% 7,5%
Investissements de la BNS dans l’industrie des énergies fossiles
Emissions totales de CO2 en tonnes*
Exposition aux énergies fossiles en pourcentage
de la valeur totale du portefeuille
Exposition au CU200 en pourcentage de la
valeur totale du portefeuille
* Sont considérées ici les émissions sur la totalité du cycle de vie du bien ou du service que fournit l’entreprise.
Ce que les spécialistes appellent les Scope 1, 2 et 3.
48 444 746
8,9%
5,9%
Source : ISS-Ethix pour les Artisans de la transition, 2018.
2017, date du portefeuille – qui
représente 60 % de ses placements
en actions. Ce portefeuille est le
résultat d’une recherche faite à partir des données du cabinet spécialisé
Profundo, basé à Amsterdam.
ArtisansdelaTransition 21
L’étude du portefeuille de la BNS
par l’association 2 Degrees Investing montre l’inadéquation entre les
choix d’investissement de la BNS et
l’objectif de rester sous la barre des
2°C de réchauffement. Pour ce faire,
cette association compare la part
Investissements de la BNS dans la production électrique
Investissements de la BNS dans l’industrie automobile
Charbon
Gaz
Nucléaire
Hydraulique
Energies renouvelables
0 20% 40% 60% 80% 100%
BNS
SCÉNARIO 2°
Période 2017-2022
26
20
47
45
10
8
11
21
6
6
Moteur
à combustion
Hybride
Electrique
0 20% 40% 60% 80% 100%
BNS
SCÉNARIO 2°
Période 2017-2022
94
75
4
20
2
5
des technologies dans le portefeuille
au scénario de l’Agence internationale de l’énergie compatible avec
un tel réchauffement. Ce scénario
offre seulement 50 % de chances de
respecter le seuil des 2°C, mais fait
référence. ●
Source : 2 Degrees Investing pour les Artisans de la transition.
Source : 2 Degrees Investing pour les Artisans de la transition.
22 ArtisansdelaTransition
Artisans de la transition. Les investissements de la BNS dans l’industrie
fossile aux Etats-Unis : une catastrophe financière et pour le climat,
Artisans de la transition, Fribourg, 2016.
Aykut SC, Dahan A. Gouverner le climat ? Vingt ans de négociations
internationales, Les Presses de Sciences Po, Paris, 2015.
Coup de projecteur sur le climat suisse, Etat des lieux et perspectives,
Académies suisses des sciences, ProClim, Vol. 11, n°5, 2016.
Grandjean A, Martini M. Créer de la monnaie pour financer la transition
énergétique, LaRevueDurable n°60, hiver-printemps 2017-2018, pp. 32-35.
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).
Climate Change 2013: The Physical Science Basis, Genève, 2013.
Hallegatte S et coll. Shock Waves :
Managing the Impacts of Climate Change on Poverty. Climate Change
and Development, Washington, DC: World Bank, 2016.
LaRevueDurable. Histoire de la bulle carbone, LaRevueDurable n°55,
août-septembre-octobre 2015, pp. 36-39.
LaRevueDurable. Monnaie pleine : une opportunité en Suisse
pour changer la monnaie, LaRevueDurable n°60, hiver-printemps 2017-
2018, pp. 26-29.
LaRevueDurable. L’argent de la Banque centrale européenne
profite aux riches et détruit le climat, LaRevueDurable n°60,
hiver-printemps 2017-2018, pp. 36-38.
Staudenmann J. Le Conseil fédéral élude l’accord de Paris.
Article du 26 janvier 2018 consulté en ligne sur www.alliancesud.ch.
WWF. Schweizerische CO2-Emissionen im Ausland kompensieren:
Zu teuer, zu unsicher oder de facto wirkungslos. 2017.
Sites
www.artisansdelatransition.org
www.larevuedurable.com
www.issgovernance.com

Home


www.profundo.nl/en
Bibliographie
ArtisansdelaTransition 23
La transition
vers une société écologique
viendra de personnes déterminées
qui se retroussent les manches
et les méninges…
DÉSINVESTISSEMENT
ENERGIE CITOYENNE
COOPÉRATIVES D’ÉNERGIE
CONVERSATIONS CARBONE
GRANDS-PARENTS POUR LE CLIMAT
LE CLIMAT ENTRE NOS MAINS
LAREVUEDURABLE
photo©
N.ScottTrimble
Greenpeace

Les investissements de la BNS dans l’industrie des énergies fossiles © Artisans de la transition, Fribourg, avril 2018 www.artisansdelatransition.org Ce rapport repose sur une recherche menée par ISS-Ethix www.issgovernance.com Ce rapport s’appuie sur un complément de travail de 2 Degrees Investing : https://2degrees-investing.org La version allemande est publiée en collaboration avec Fossil Free Suisse www.fossil-free.ch La version en français fait foi Traduction en allemand : Sandro Leuenberger et Markus Keller Traduction en anglais : Thomas Guibentiff et Vanessa Haines-Matos Graphisme : www.ventdouest.ch Crédits photos : Couverture, Stefan Meyer/Keystone ; p.7, Gian Ehrenzeller/Keystone ; p.11, Gian Ehrenzeller/Keystone ; p.14, Gian Ehrenzeller/Keystone, p.18. Fraunhofer-Institut für Windenergie und Energiesystemtechnik Photographie de couverture : Vue du centre-ville de Saint-Ursanne, canton du Jura, mardi 23 janvier 2018. Après de fortes précipitations, le Doubs est sorti de son lit et a inondé la ville. Le débit de la rivière était au moins cinq fois supérieur à la normale. ArtisansdelaTransition 3

Participez par votre don ou par votre adhésion !
Rue de Lausanne 23
1700 Fribourg
IBAN : CH2300768300140932307
www.artisansdelantransition.org

Suisse, ce samedi 2 février



11h00 puis notamment achats au marché pour montrer notre soutien aux producteurs locaux

14h00 stationnaire devant la gare

15h00 puis cortège avec les jeunes du climat.


Les investissements de la BNS dans le monde hors de la Suisse polluent plus que toute la Suisse, sic, en violation de nos accords internationaux, des sociétés concurrentes de nos industries favorisés par milliards, notamment horlogers, montres Apple…)   ! 
Les francs suisses sont aux suisses. 
Or, nous devons les louer pour les utiliser !  
Trop, c’est trop !

Comment faire, quelques pistes !

Démonstration !

Vidéo très populaire sur plusieurs sites:



Explications:

https://microtaxe.ch/2019/01/micro-dons-rbi-sans-taxes-ni-impots-ni.html


https://www.artisansdelatransition.org/rapports.html

https://www.facebook.com/events/2218496451697338/?active_tab=about

Y A LE FEU AU LAC !

Y A LE FEU AU LAC !

Des personnalités de Suisse romande se mobilisent pour le climat et invitent leurs concitoyen.ne.s à marcher ensemble le samedi 2 février.

Avec AlioseBlaise Bersinger, Claude Marthaler, Cosey, Dominique Bourg, Gaël Métroz, Henri Dès, Jean Rosset, Jean-Philippe Rapp, Jonas Schneiter, Julien Perrot, Léa Sprunger, Leïla Rölli, Lila Ribi,Marc Aymon, Marc Müller, Maria Mettral, Olivia PedroliPhanee de Pool, Pierrick Destraz, Virginia Markus , Zep.

Ecrit, produit et réalisé par Nikola et Pablo Sanz.
Musique par FRZ Prod.

—————

LES ÉVÉNEMENTS FACEBOOK PAR VILLE :

Lausanne : https://www.facebook.com/events/2371517026257087/
Genève : https://www.facebook.com/events/533738053806187/
Neuchâtel : https://www.facebook.com/events/787474731611637/
Delémont : https://www.facebook.com/events/319153785388455/
Fribourg : https://www.facebook.com/events/365520784038854/
Berne : https://www.facebook.com/events/297878407536006/
Zürich : https://www.facebook.com/events/366203014181053/
Bâle : https://www.facebook.com/events/374596816650449/
Lucerne : https://www.facebook.com/events/371359136781397/
St-Gall : https://www.facebook.com/events/610738756045872/
Soleure : https://www.facebook.com/events/342211483058353/
Bienne : https://www.facebook.com/events/231669664404376/
Bellinzone : https://www.facebook.com/events/1038218553032172/

Site officiel de la manifestation :https://www.klimademo.ch/fr?fbclid=IwAR1KyU4b4UEffyuZkeuWfa995sur2iZUvh2fnt8rPwNn_W6_w-eUAWa-rWI

Les investissements de la BNS dans l’industrie des énergies fossiles sont contraires aux intérêts de la Suisse

Mardi 24 avril 2018, les Artisans de la transition publient une nouvelle étude sur les placements de la Banque nationale suisse dans l’industrie des énergies fossiles aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Alors que cette institution gère l’une des plus importantes fortunes au monde, elle n’a toujours pas de politique climatique. Ce faisant, la BNS est en retard sur l’évolution de la finance internationale, en contradiction avec les politiques climatiques fédérales et nuit aux intérêts de la Suisse.
Rapport 1
Les investissements de la BNS dans l’industrie fossile aux Etats-Unis : une catastrophe financière et pour le climat
Jeudi 16 décembre, les Artisans de la transition publient un rapport sur les placements de la Banque nationale suisse aux Etats-Unis. Pour les Artisans de la transition, South Pole Group a passé en revue les 2535 titres que la BNS possède aux Etats-Unis, évalué les émissions de CO2dont ils sont responsables et l’évolution de leur valeur du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2015, date du dernier exercice pour lequel les émissions de CO2 des entreprises sont connues.
Les résultats sont éloquants : avec moins de 10 % de sa fortune placés à la Bourse des Etats-Unis, soit 61,5 milliards de dollars/francs (les deux monnaies sont à parité), la Banque nationale suisse (BNS) émet autant de CO2 que la Suisse entière et contribue à placer le monde sur une trajectoire de +4°C à +6°C de hausse de la température. Très loin, donc, de l’objectif de l’accord de Paris qui vise à limiter cette hausse bien en dessous de 2°C. Et au lieu d’obtenir de solides rendements financiers, la BNS a perdu, avec ses placements dans l’industrie fossile aux Etats-Unis, 4 milliards de dollars/francs en trois ans.
Cette étude ne vise pas à stigmatiser la BNS, mais à attirer l’attention de tous les investisseurs, c’est-à-dire de tout le monde, sur le fait que la place financière helvétique ignore la bulle carbone et que cela nuit tant au climat qu’à ses rendements financiers. En conséquence, les Artisans de la transition interpellent le Conseil fédéral et le Parlement fédéral pour qu’ils demandent à la BNS de modifier sa politique de placements qui, sur le chapitre du climat, ne respecte à l’évidence pas l’intérêt général du pays comme le demande la loi sur la BNS. Cette politique est, de plus, en totale contradiction avec l’objectif du Conseil fédéral de réduire de 20 % les émissions de CO2de la Suisse par des projets à l’étranger.
Les Artisans de la transition interpellent en outre tous les gestionnaires d’actifs, en particulier les responsables des placements des caisses de prévoyance, pour qu’ils évaluent leur exposition à l’industrie fossile et les pertes que cette exposition engendre. L’exemple de la BNS montre que ces pertes sont déjà très importantes. La priorité est de désinvestir des 200 entreprises les plus lourdement impliquées dans l’industrie fossile, le CU200, avec pas ou peu de chances de se reconvertir. Et de se tourner vers des services financiers qui analysent les portefeuilles d’actifs pour les rendre compatibles avec le respect de l’accord de Paris.
Télécharger le rapport 1 (pdf)

1) Le portefeuille d’actions connu de la Banque nationale suisse
(95,6 milliards de dollars, 92 milliards de francs, soit l’équivalent
de 60 % des placements en actions de la banque) est à l’origine
des émissions de 48,5 millions de tonnes de CO2 en 2017. Une quantité
supérieure aux émissions totales imputées à la Suisse en 2016
(48,3 millions de tonnes), dernière année où ce chiffre est disponible.
2) Si elle avait pris la décision de désinvestir les 7,4 milliards de francs
qu’elle a placés dans les entreprises les plus émettrices de CO2, et
les avait réinvestis dans les entreprises les plus vertueuses du point
de vue du climat, la BNS aurait divisé par
deux les émissions liées
à son portefeuille d’actions. Et aurait amélioré son résultat financier
de 20 milliards de francs durant ces trois dernières années (du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2017).
3) La BNS gère une fortune de 843,3 milliards de francs. Par comparaison,
les 1700 institutions de prévoyance professionnelle actives en Suisse
fin 2017 géraient une fortune globale de 824 milliards de francs.
Le poids de la BNS pour orienter la place financière helvétique vers
le respect de l’accord de Paris et influencer le cours de la transition
énergétique et écologique est donc immense.
4) La BNS sous-investit dans le secteur des énergies renouvelables :
seuls 11 % de ses actions dans la production électrique sont placés
dans des entreprises orientées vers les énergies renouvelables alors
qu’un scénario compatible avec un réchauffement de 2°C exigerait
le double. De même, la BNS reste figée sur le moteur à combustion :
94 % de ses titres dans le secteur automobile concernent cette technologie alors qu’un scénario à 2°C abaisserait sa part à 75 %.
5) Certaines des entreprises les plus nocives pour le climat dans
lesquelles la BNS investit sont aussi responsables de violations
des droits de l’homme et de graves dommages écologiques locaux.
6) De plus, de profondes contradictions entre la politique de la BNS et les
politiques publiques fédérales entraînent un gaspillage de moyens et
nuisent à l’efficacité des mesures qui aideraient à réduire le problème
alors que le temps manque. Voici trois exemples de contradictions
flagrantes auxquelles il faudrait mettre un terme :
Messages clefs
4 ArtisansdelaTransition
– En 2017, la Suisse a contribué à fonder l’Alliance Past Coal qui milite
pour la fin des centrales à charbon conventionnelles d’ici 2030.
La BNS, en revanche, soutient cette filière électrique, la plus polluante qui soit, en investissant plus de deux milliards de francs
dans ce secteur.
– Le projet de loi sur le CO2 en discussion au Parlement fédéral
prévoit de dépenser jusqu’à 3,75 milliards de francs à l’étranger
entre 2021 et 2030 pour compenser 50 millions de tonnes de CO2
dues au trafic automobile en Suisse. Or, la BNS investit au moins
6,2 milliards de francs pour aider les entreprises pétrolières
à extraire toujours plus de ce combustible pour que toujours plus
de voitures puissent rouler en Suisse.
– La Suisse dépense chaque année près de deux milliards de francs
pour aider les pays pauvres. Or, 80 % des pays où la coopération
suisse concentre son action sont sur la liste des pays les plus affectés par le changement climatique. La politique d’investissements
de la BNS affecte en priorité précisément ces mêmes pays.
7) Une gestion de fortune de la BNS cohérente avec les politiques
fédérales de lutte contre le réchauffement climatique et la pauvreté
décuplerait leur efficacité. Elle montrerait la voie à toute la place
financière helvétique qui favorise aujourd’hui, comme la BNS, une
trajectoire de +4°C à +6°C.
8) Au niveau mondial, les initiatives pour aligner les flux financiers
sur l’accord de Paris se multiplient : huit banques centrales ont initié
un réseau d’échange et de réflexion sur les moyens d’orienter les
marchés financiers vers la lutte contre le changement climatique.
La Banque mondiale arrêtera tout financement d’infrastructures
d’exploitation de gaz et de pétrole à partir de 2019. La Commission
européenne a publié sa feuille de route « pour amener le système
financier à soutenir les actions de l’UE en matière de climat et de
développement durable ».
9) La BNS dispose de toute la légitimité et de tous les outils pour
adopter une politique climatique responsable. Si elle refuse
de le faire, le Conseil fédéral et le parlement doivent intervenir
pour l’amener à agir de manière cohérente avec ses politiques
en faveur de la protection du climat.
Les investissements
de la BNS
dans l’industrie des énergies fossiles
sont contraires
aux intérêts de la Suisse
Susana Jourdan et Jacques Mirenowicz*
Le portefeuille d’actions connu de la
Banque nationale suisse (95,6 milliards de dollars, 92 milliards de
francs, soit l’équivalent de 60 % des
placements en actions de la banque)1
est à l’origine des émissions de 48,5
millions de tonnes de CO2 en 20172
.
Une quantité supérieure aux émissions totales imputées à la Suisse en
2016 (48,3 millions de tonnes), dernière année où ce chiffre est disponible.
Si elle avait pris la décision de désinvestir les 7,4 milliards de francs identifiés qu’elle a placés dans les entreprises les plus émettrices de CO2,
et les avait réinvestis dans les entreprises les plus vertueuses du point
de vue du climat, la BNS aurait divisé
par deux les émissions liées à son portefeuille d’actions. Et aurait amélioré
son résultat financier de 20 milliards
de francs durant ces trois dernières
années (du 1er janvier 2015 au
31 décembre 2017). Voilà les principales données qui ressortent de l’analyse que les ArtisansdelaTransition
ont demandée au cabinet ISS-Ethix,
basé à Zurich.
Ces chiffres confirment ceux publiés,
en décembre 2016, dans le premier
rapport des ArtisansdelaTransition
sur les investissements de la BNS
dans l’industrie des énergies fossiles
aux Etats-Unis (ArtisansdelaTransition, 2016). Si, cependant, le montant du portefeuille a fortement augmenté – passant de 61,5 à 92 milliards
de francs –, c’est en grande partie à
cause de l’appréciation des bourses
et des devises entre les dates retenues pour l’analyser : 31 décembre
2015 pour le premier rapport, 30 septembre 2017 pour le présent rapport.
De plus, la présente analyse inclut les
placements de la BNS à la Bourse de
Londres et dans quelques autres entreprises européennes, données qui
n’étaient pas disponibles lorsque le
premier rapport a été rédigé.
Poids immense
Pour compléter l’analyse d’ISS-Ethix,
les ArtisansdelaTransition ont demandé à 2 Degrees Investing d’évaluer le
portefeuille de la BNS au regard de
l’objectif inclus dans l’accord de Paris de ne pas dépasser 2°C de hausse
de la température moyenne sur Terre
par rapport à l’époque préindustrielle.
Cette association basée à Paris,
ArtisansdelaTransition 5
* Susana jourdan
et Jacques Mirenowicz
sont codirecteurs
de l’association
Artisans de la transition
www.artisansdelatransition.org
1) La BNS ne publie aucune donnée sur ses placements. L’analyse présentée ici est fondée sur les recherches
du cabinet néerlandais Profundo, qui a accès à des bases de données spécialisées.
2) Sont considérées dans ce montant les émissions sur la totalité du cycle de vie des biens ou des services
que fournit l’entreprise. Ce que les spécialistes appellent les Scope 1,2 et 3.
Londres, Berlin et New York a pour
mission de mettre au point une métrique standard pour évaluer la compatibilité des placements financiers
avec cet objectif international.
L’Office fédéral de l’environnement
a notamment mandaté 2 Degrees Investing en 2017 pour évaluer les portefeuilles des caisses de pension
suisses qui en ont fait la demande.
Selon l’analyse de 2 Degrees Investing effectuée pour les Artisansde6 ArtisansdelaTransition
Un portefeuille « assaini » aurait émis deux fois moins
de CO2 et récolté 20 milliards de francs en plus
ISS-Ethix a simulé l’évolution de la valeur du portefeuille de la BNS si elle
avait désinvesti le 1er janvier 2015. Pour effectuer ce calcul, il a retiré du
portefeuille toutes les entreprises de l’indice Carbon Underground 200
que vise la campagne mondiale de désinvestissement et celles qui obtiennent 30 % ou plus de leur chiffre d’affaires de l’extraction ou de l’utilisation de charbon.
Puis il a placé les montants retirés de l’industrie des énergies fossiles
dans des entreprises qui se sont clairement engagées à créer un avenir
aligné sur l’accord de Paris : des entreprises qui font partie du Clean 200
ou qui se donnent des objectifs de réduction des émissions fondés sur des
données scientifiques. Le Clean 200 est la liste des plus grandes sociétés
cotées en Bourse qui tirent leurs revenus totaux d’énergies propres ou
qui construisent les infrastructures et les services nécessaires à la transition énergétique.
ISS-Ethix a ensuite calculé l’évolution de la valeur du portefeuille « assaini » du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2017. Résultat : la différence entre
les deux portefeuilles est de 20 milliards de francs de gains en faveur du
portefeuille assaini. Et ce portefeuille nettoyé émet moitié moins de CO2
que le portefeuille actuel. Autrement dit, la BNS pourrait faire pencher la
balance du côté de la transition énergétique au lieu de peser de tout son
poids du côté du verrouillage de cette transition. Et cela sans coût. Mieux,
avec un bénéfice très substantiel.
Tous les milieux financiers, y compris la BNS, sont habitués à voir des secteurs sous-performer pendant un moment, qui peut durer des années,
avant de remonter. D’où l’intérêt de panacher son portefeuille, de le diversifier pour compenser les pertes momentanées dans certains secteurs
par des gains dans d’autres secteurs. Certes, la BNS a perdu 20 milliards
de francs en trois ans en conservant ses placements dans l’industrie des
énergies fossiles. Mais sans doute se demande-t-elle : pourquoi ce secteur ne finirait-il pas, comme tant d’autres, par remonter ?
Le problème est que dans le cas présent, tout doit être fait, au niveau
politique – et de plus en plus est effectivement fait – pour que le cours
des actions dans le secteur des énergies fossiles ne remonte plus jamais.
Et tout acteur responsable, sur les plans politique et financier, se doit de
concourir à la rétraction irréversible de ce secteur au profit, notamment,
des secteurs des énergies renouvelables et des économies d’énergie.
laTransition, plus d’un quart (26 %)
du portefeuille de la BNS est investi dans des secteurs très émetteurs
de gaz à effet de serre : industrie
des énergies fossiles, industrie automobile, production de ciment et
d’autres matériaux de construction,
acier, aluminium et aviation.
En revanche, la BNS sous-investit dans le secteur des énergies renouvelables : seuls 11 % de ses actions dans la production électrique
sont placés dans des entreprises
orientées vers les énergies renouvelables, alors qu’un scénario à 2°C
exigerait le double. De même pour
les investissements dans le secteur
automobile : la BNS reste attachée
aux fabricants figés sur le moteur à
combustion : 94 % de ses titres dans
le domaine automobile concernent
cette vieille technologie, alors qu’un
scénario à 2°C prévoit de baisser
ce chiffre à 75 %.
ArtisansdelaTransition 7
Samedi 14 octobre 2017, un habitant de Bondo rentre chez lui.
Le mercredi 23 août, un éboulement d’environ quatre millions
de mètres cubes de roches du Piz
Cengalo a contraint les habitants
de ce village du massif du Bergell
à le quitter pendant près de deux
mois. Selon l’Académie suisse des
sciences, le pergélisol de haute
montagne va continuer de fondre
dans les Alpes jusque dans ses
couches les plus profondes, multipliant les chutes de pierres et
les éboulements.
8 ArtisansdelaTransition
Les graves dommages à l’environnement
de l’industrie des énergies fossiles
Les ArtisansdelaTransition ont demandé à ISS-Ethix de
passer le portefeuille de la BNS au crible des normes
établies dans les dix principes du Pacte mondial des
Nations unies. Ces principes concernent le respect des
droits de l’homme et des travailleurs, la protection
de l’environnement et la corruption. Ce standard est
le plus basique de tous les standards de responsabilité sociale disponibles. Résultat : environ 1 % des entreprises dans lesquelles la BNS investit sont connues
pour ne pas respecter ce standard minimal.
Fait remarquable : sur les quinze entreprises mises en
cause, la moitié est active dans l’industrie des énergies
fossiles. Ce qui n’est guère surprenant : l’exploration,
l’extraction, le raffinement et le transport des matières fossiles exigent d’énormes infrastructures qui
ont une très forte emprise sur les territoires et causent
de lourds dégâts aux écosystèmes, dont la survie des
plus pauvres dépend.
Loin de la Börsenstrasse, à Zurich, où la BNS siège, des
millions de personnes subissent les effets parfois particulièrement nocifs de l’exploitation du sous-sol que cette
institution finance sans suffisamment de discernement.
Ainsi, l’entreprise pétrolière Royal Dutch Shell est
connue pour son échec avéré à prévenir et à nettoyer
la pollution de l’eau et du sol et à remédier aux impacts environnementaux de ses activités au Nigeria.
Amnesty International accuse en outre sa filiale nigériane de se servir de l’armée pour faire taire ses critiques. L’entreprise française Total est aussi active au
Nigeria, où elle est sous le feu des critiques pour la pollution du delta du Niger.
Chevron est une autre entreprise pétrolière parmi les
plus irresponsables du monde en matière des droits
environnementaux et humains. Le cas le plus emblématique des violations des droits concerne l’Equateur. Chevron y a été condamné en 2011 à verser une
amende de 9,5 milliards de dollars pour les dégâts causés à la forêt amazonienne entre 1964 et 1990. Mais
l’entreprise refuse de payer.
Plus grande entreprise pétrolière au monde, ExxonMobil est synonyme d’action irresponsable. Avec
Royal Dutch Shell, Chevron et deux autres entreprises,
elle fait l’objet d’une investigation judiciaire suite à la
plainte déposée le 20 septembre 2017 par les villes de
La BNS gère une fortune de 843,3 milliards de francs. Par comparaison, les
1700 institutions de prévoyance professionnelle actives en Suisse fin 2017
géraient une fortune globale de 824
milliards de francs. Le poids de la BNS
pour orienter la place financière helvétique vers le respect de l’accord de
Paris et influencer le cours de la transition énergétique et écologique est
donc immense.
Réponses de la BNS
et du politique
Suite à la parution de son premier
rapport sur les placements de la
BNS dans l’industrie des énergies
fossiles aux Etats-Unis, les ArtisansdelaTransition ont écrit le 22 décembre 2016 à la direction de la BNS
pour lui demander de pouvoir présenter en interne les résultats de
cette étude.
Dans sa réponse du 8 février 2017,
le secrétaire général de la BNS,
Peter Schöpf, explique pourquoi la
BNS ne désinvestira pas de l’industrie des énergies fossiles et juge
une telle présentation inutile.
Son argumentaire se déploie en
trois points. En premier lieu, relève
Peter Schöpf, la politique de placement de la BNS est « subordon-
ArtisansdelaTransition 9
San Francisco et d’Oakland pour leur participation à la
diffusion du doute à propos de la contribution de l’activité humaine au réchauffement climatique.
Dans le cas d’ExxonMobil, des documents internes
prouvent qu’elle prenait des mesures pour protéger ses
infrastructures du changement climatique. ExxonMobil
est en outre impliquée dans plusieurs procès en cours
pour sa responsabilité dans la pollution de sites d’exploitation de sables bitumineux au Canada et en Russie.
TransCanada : cette entreprise porte le projet d’oléoduc Keystone XL qui est au cœur d’une mobilisation sans
précédent aux Etats-Unis depuis 2012. Face au refus de
délivrer un permis d’extension de l’Administration Obama, l’entreprise a attaqué en justice le Gouvernement
des Etats-Unis en exigeant 15 milliards de dollars de
compensation. L’oléoduc Keystone en exploitation depuis 2010 est la cause de fuites d’hydrocarbures importantes et répétées.
Suncor et Pétrolière impériale sont responsables de
graves pollutions autour du complexe Syncrude, en Alberta, au Canada.
Enbridge Inc, Marathon Petroleum et Phillips 66 sont
confrontés à maintes controverses sur les droits de
l’homme aux Etats-Unis en rapport avec leur oléoduc
Dakota Access Pipeline (DAPL) entré en service en avril
2017. Les Indiens sioux qui habitent la réserve de Standing Rock continuent de se battre pour faire fermer
cette infrastructure.
BHP Billiton est active dans l’extraction du charbon et
de bien d’autres minerais. Elle est mise en cause pour
sa gestion de la mine de Samarco à l’origine d’une des
pires catastrophes écologiques de l’histoire du Brésil.
Le 19 novembre 2015, le barrage qui retenait les déchets d’extraction du minerai de fer a cédé, déversant
une coulée de boue chargée de métaux lourds qui a tué
19 personnes, détruit le domicile de 600 autres, privé
d’eau 280 000 habitants de deux Etats et pollué 650 kilomètres de rivière.
Vedanta est une autre entreprise minière qui possède
en outre des installations d’extraction de pétrole et gaz
et des usines électriques à charbon. Le quotidien britannique The Independent l’a qualifiée d’entreprise « minière la plus haïe au monde ». Elle fait régulièrement la
une des journaux britanniques et indiens pour la pollution qu’elle génère, des cas de violation des droits des
communautés locales en Inde et en Afrique, ainsi que
des affaires de corruption.
née aux impératifs de sa politique
monétaire ». A ce titre, « ses placements doivent obéir aux critères de
la sécurité, de la liquidité et du rendement ». En outre, ajoute Peter
Schöpf, étant donné le volume très
important des titres en jeu, il est fondamental « d’assurer leur diversification optimale ». Et aussi :
« Au sein même des différentes catégories de placements, [la BNS] s’efforce de couvrir autant que possible
l’ensemble du marché.»
En deuxième lieu, continue Peter
Schöpf, la BNS pratique, pour ses investissements en actions, une gestion indicielle : elle gère ses actions
« de manière passive et conformément à des règles préétablies, sur la
base d’un indice de référence stratégique combinant divers indices boursiers sur plusieurs marchés et dans
différentes monnaies ». Le secrétaire
général de la BNS assure que « ce
mode de gestion permet à la Banque
nationale d’agir de manière aussi neutre que possible sur les différents marchés ».
Troisième point : Peter Schöpf affirme que la BNS exclut de ses placements, depuis 2013, les titres « des
entreprises qui causent de manière
systématique de graves dommages
à l’environnement ». Mais soutient
que la BNS ne peut pas exclure une
branche économique entière. Cela serait contraire au principe de diversification et « créerait un précédent, car
l’activité de nombreuses branches a
des conséquences qui, selon les priorités fixées par les uns et les autres,
pourraient être considérées comme
socialement indésirables ou nuisibles ».
En résumé, la BNS prétend que le climat ne fait pas partie de son champ
de compétence ni d’intervention,
qu’il n’y a pour elle pas d’enjeu particulier avec ce secteur, que ses choix
d’investissements sont neutres au
regard des marchés et qu’elle exclut déjà les entreprises qui causent
de manière systématique de graves
dommages à l’environnement.
La BNS affirme ainsi qu’il est juste et
pertinent pour elle de tourner le dos
à l’accord universel de Paris sur le climat et de délibérément continuer de
favoriser un réchauffement de +4°C à
6°C. C’est là un positionnement choquant, qui n’est pas acceptable.
Tout d’abord, il n’est tout simplement
pas vrai que la BNS exclut déjà toutes
les entreprises « qui causent de manière systématique de graves dommages à l’environnement » : la présente étude des ArtisansdelaTransition montre que la BNS détient
des titres d’entreprises pétrolières
et minières dont les méfaits
environnementaux systématiques
sont bien documentés.
En complément à la ligne d’arguments de Peter Schöpf, Mme Andréa
Maechler, membre de la direction de
la BNS, faisait une remarque très importante en réponse au journaliste
de la RTS qui, le 15 décembre 2016,
l’interpellait pour le téléjournal sur
les résultats du rapport des ArtisansdelaTransition sorti le jour même.
Andréa Maechler estimait que les
placements de la BNS dans l’industrie des énergies fossiles sont une
question politique et qu’il revient au
pouvoir politique d’établir des règles
sur ce plan, que la BNS appliquera.
Les ArtisansdelaTransition ont donc
rédigé et envoyé une lettre, le 22 décembre 2016, à Mme Doris Leuthard,
directrice du Département fédéral
de l’environnement, des transports,
de l’énergie et de la communication
(DETEC) et présidente de la Confédération en 2017, pour lui demander
d’intervenir auprès de la BNS sur la
question politique majeure des placements de la BNS dans l’industrie
des énergies fossiles.
Les ArtisansdelaTransition ont interrogé la conseillère fédérale et future
présidente de la Confédération en
ces termes : « Le Conseil fédéral estil d’accord que l’argent des Suisses
contribue au désastre climatique ?
Est-il d’accord de tirer un bénéfice financier de la destruction irréparable
du climat ? »
Dans sa réponse datée du 23 mai
2017, Doris Leuthard observe qu’« en
ce qui concerne les investissements
de la BNS, ni le Conseil fédéral ni le
Parlement n’a le droit d’influencer
les décisions ou de donner des instructions. L’indépendance sur le plan
fonctionnel, financier et personnel
est ancrée dans la Constitution et garantit ainsi l’autonomie budgétaire. »
Cependant, la présidente de la Suisse
signale aussi que « la Confédération veut assumer un rôle de soutien
à une démarche générale, coordonnée au plan international, pour la détermination des indices référentiels
servant à comparer différents paramètres de la comptabilité climatique.
[…] Cette démarche permettra de définir les bases d’un futur rapport sur
la compatibilité des flux financiers
avec le climat, qui devra être établi
par la Suisse à l’intention du Secrétariat des Nations unies sur les changements climatiques, conformément à
l’accord de Paris. »
En clair, la Confédération est engagée dans la définition de standards
internationaux sur le climat auxquels
la BNS pourrait se conformer, en
toute indépendance, si elle le juge
10 ArtisansdelaTransition
ArtisansdelaTransition 11
Piste de ski à Celerina, en Engadine,
le 12 décembre 2016.
Selon l’Académie suisse des sciences,
la saison de la neige va encore
se raccourcir de plusieurs semaines
durant les prochaines années et la
limite pluie-neige s’élever de plusieurs
centaines de mètres.
opportun, le jour où ces standards
exerceront leurs effets sur l’ensemble de la place financière
internationale.
La position des Artisans, au vu de
l’évolution alarmante du climat, est
que le temps presse trop pour qu’on
puisse se permettre d’attendre une
telle évolution des règles internationales : la BNS a d’ores et déjà le pouvoir de faire infiniment mieux, sans
tarder, sur cette question décisive
du climat qu’elle ne le fait actuellement. Les signes que le milieu de la
finance avance sur le climat se multiplient depuis quelque temps. La BNS
devrait se joindre à cet élan en train
de grandir.
Quant au politique, la question se
pose de manière aiguë : peut-il vraiment se retrancher derrière une
Constitution qui se révèle défaillante
en l’empêchant d’exercer une légitime pression sur la BNS au regard
des données disponibles sur l’évolution du climat et la responsabilité
gigantesque de cette institution au
mandat – la politique monétaire du
pays – éminemment politique ?
Chacun de ces deux points – l’évolution de la place financière internationale sur le climat et la possibilité
d’exercer une pression politique sur
la BNS – mérite d’être examiné de
plus près.
La place financière mondiale
bouge
Sur la scène mondiale, plusieurs
actions récentes de grands acteurs
de la sphère financière révèlent la
montée de la volonté d’une partie
de ce milieu de respecter les objectifs de l’accord de Paris. Cet accord
est entré en vigueur avec une rapidité inédite, le 4 novembre 2016, moins
d’un an après son approbation,
à Paris, le 12 décembre 2015, par les
parties de la 21e
Conférence des
parties de la Convention-cadre des
Nations unies sur les changements
climatiques (COP 21).
A l’instigation de la France, des Nations unies et de la Banque mondiale,
une cinquantaine de chefs d’Etat
et de gouvernement se sont à nouveau réunis dans la capitale française
lors du One Planet Summit, le 12 décembre 2017, afin de faire perdurer
l’élan généré à Paris deux ans plus tôt
malgré le retrait des Etats-Unis de
cet accord, le 1er juin 2017, à l’initiative de leur président Donald Trump.
Depuis Paris, huit banques centrales
ont annoncé, le 12 décembre 2017,
initier un réseau d’échange et de réflexion sur les moyens d’orienter
les marchés financiers vers la lutte
contre le changement climatique.
Ce consortium, appelé Réseau des
superviseurs et des banques centrales pour le verdissement du système financier, réunit la Banque du
Mexique, la Banque d’Angleterre,
la Banque de France, l’Autorité de
contrôle prudentiel et de résolution,
la Banque des Pays-Bas, la Banque
fédérale d’Allemagne, la Finansinspektionen suédoise, l’Autorité monétaire de Singapour et la Banque populaire de Chine.
Le même jour, la Banque mondiale
(qui avait informé se désengager du
charbon dès 2010) annonçait sa décision d’arrêter tout financement d’infrastructures d’exploitation de gaz et
de pétrole à partir de 2019 afin de tenir compte « de l’évolution rapide du
monde ». Et dévoilait une série d’initiatives pour améliorer la transparence de ses activités au regard de la
situation du climat et pour s’engager
dans le financement de la transition.
Toujours durant le One Planet Summit, la coalition Climate Action 100+
a vu le jour. Le but de ce rassemblement de 256 grands investisseurs
institutionnels, qui totalisent plus
de 28 000 milliards de dollars
d’actifs sous gestion, est de coordonner l’action de ses membres visà-vis des cent entreprises cotées en
Bourse les plus émettrices de gaz à
effet de serre – dont presque toutes
font partie du portefeuille de la BNS.
Cet effort collectif vise à inciter ces
entreprises à présenter une stratégie de réduction de leurs émissions
conforme aux objectifs fixés dans
l’accord de Paris.
12 ArtisansdelaTransition
nancières et étatiques précitées reconnaissent qu’un tel choix n’est pas
neutre et prennent des mesures ou
cherchent des moyens d’aller dans
le sens d’une prise de responsabilité supérieure aux
« lois du marché ».
De même, l’analyse
de Doris Leuthard,
qui se réfère à la
Constitution pour
laisser la BNS promouvoir une trajectoire de réchauffement de la planète de + 4°C à + 6°C en attendant
des décisions au niveau international – sur lesquelles son pouvoir d’influence est d’autant plus faible que
la Suisse ne montre pas l’exemple
chez elle – est un aveu d’extrême impuissance.
Au final, cette relative démission
du politique, incapable d’exercer
une vigoureuse et légitime pression
sur la stratégie et les décisions
de la BNS qui ne prend pas ses responsabilités sur le climat malgré
l’urgence absolue qu’il y a à le faire,
rend d’autant plus remarquable et
pertinente la prise de responsabilité de la conseillère nationale Verte
Adèle Thorens Goumaz.
Avec quinze autres conseillers nationaux, elle a déposé, le 15 juin 2017,
une initiative parlementaire pour
modifier la loi sur la BNS afin de
Cette énumération appelle deux
constats. Le premier : la BNS brille
par son absence de cette évolution
positive du monde de la finance. Elle
ne comprend à l’évidence pas que la
branche entière des énergies fossiles
soulève un problème inédit, qui appelle un sens des responsabilités et
des réponses tout aussi inédits de
la part de tous les investisseurs, des
banques centrales notamment.
Le second constat est que si la BNS
toute seule ne parvient pas à comprendre l’évidence sur le chapitre du
climat, sur qui d’autre compter hormis le politique pour l’amener à plus
de raison ?
Changement climatique :
rappel des faits
Des montagnes d’encre ont été versées depuis deux ans pour commenter l’impact économique en Suisse de
l’abandon du taux de change plancher par la BNS en janvier 2015.
Or, l’impact pour la Suisse sur tous
les plans, y compris économique, d’un
réchauffement de 4°C à 6°C sera sans
commune mesure avec les effets de
cette décision sur le taux de change.
Plus le réchauffement climatique
sera important, plus le pays subira des vagues de chaleur intenses
et fréquentes, des sécheresses, de
fortes précipitations susceptibles
de dégénérer en inondations et de
« lentes transformations – en partie
irréversibles – des paysages et des
écosystèmes, telles que la fonte des
glaciers ou des changements de la
biodiversité, de la qualité de l’eau et
de l’incidence des
ravageurs et des
maladies » (Académies suisses des
sciences, ProClim,
2016).
La Suisse échappera d’autant moins
à de fortes dégradations des conditions climatiques en cas de hausse
marquée de la température que sur
l’arc alpin, le réchauffement est deux
fois plus fort qu’en moyenne mondiale : entre 1864 et 2016, la hausse
moyenne de la température atteint
+ 1,8°C en Suisse alors que la hausse
moyenne mondiale est de + 0,85°C.
Et bien entendu, une hausse de la
température de 4°C à 6°C par rapport à l’époque préindustrielle n’aura pas seulement des effets délétères
en Suisse. Le monde entier subira
ses effets dévastateurs et en sortira
bouleversé.
Un tel horizon rend particulièrement
baroque ou décalé le discours de la
BNS sur la neutralité de son positionnement sur les différents marchés
pour justifier de continuer d’investir
dans l’industrie des énergies fossiles.
Toutes les institutions bancaires, fiArtisansdelaTransition 13
La BNS brille
par son absence
de l’évolution positive
du monde
de la finance
en renforçant un problème que le
Gouvernement helvétique a le devoir
impérieux de combattre et ne combat qu’en partie par des politiques publiques ciblées sur le climat, la politique de la BNS accentue l’incohérence, le « schisme » qui traverse la politique fédérale sur le climat. Un schisme particulièrement flagrant en ce qui
concerne la loi sur le CO2 et la politique
de coopération internationale.
14 ArtisansdelaTransition
préciser la notion d’intérêt général
qui y figure en introduisant une référence à l’article 2 de la Constitution.
Cet article évoque la durabilité
et la préservation des ressources
naturelles.
Tout indique que cette avancée est la
voie à suivre : les investissements de
cette institution centrale de la Suisse
qu’est la BNS dans l’industrie des
énergies fossiles contribuent directement et massivement à aggraver
le réchauffement du climat alors que
le pays, en ratifiant l’accord de Paris
le 6 octobre 2017, s’est bel et bien
engagé à combattre le changement
climatique.
Mais pour l’heure, pour reprendre
l’éclairage des historiens des sciences
Amy Dahan et Stefan Aykut (2015),
De face, Anna Giacometti, maire de Bregaglia, salue une habitante de Bondo. Après deux mois d’exil dus
aux laves torrentielles qui ont traversé leur village suite à un éboulement de montagne, les villageois
retrouvent leur lieu de vie le 14 octobre 2017. En Suisse comme partout dans le monde, les femmes sont
les premières victimes du changement climatique.
Schisme helvétique :
une politique incohérente
sur le climat
Incohérence sur le charbon
En marge des négociations de la
COP 23, à Bonn, un groupe de
dix-neuf pays, dont le Canada, le
Royaume-Uni, la France et la Suisse,
a créé l’Alliance Past Coal qui milite pour la fin, d’ici 2030, du charbon conventionnel (sans capture et
séquestration) dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
et l’Union européenne, et d’ici 2050
ailleurs dans le monde. Il va de soi
qu’il faut ardemment souhaiter que
cette alliance obtienne gain de cause
et fasse dévisser le cours des entreprises actives dans le charbon.
Pourtant, la BNS a directement placé
environ deux milliards de dollars
– au bas mot – dans le charbon ou
dans des entreprises électriques fortement dépendantes du charbon.3
Ce simple choix de placement de la
BNS est en conflit avec une action internationale officielle juste et fondée
de la Confédération. Certes, l’Alliance
Past Coal mettra du temps à changer les règles internationales sur le
charbon. Mais la BNS pourrait anticiper une évolution aussi souhaitable
qu’inéluctable, prendre les devants,
montrer la voie et l’exemple à l’instar
d’autres institutions financières dans
le monde.
Incohérence sur le gaz
et le pétrole
Le projet de révision de la loi sur le
CO2 actuellement en discussion au
parlement propose de diminuer les
émissions de CO2 de la Suisse de
50 % d’ici 2030 par rapport à leur
niveau de 1990. Sous prétexte qu’il
n’y aurait plus assez de marge de
manœuvre à l’intérieur du pays (ce
qui est loin d’être prouvé, mais n’est
pas l’objet du propos ici), la version actuelle du projet prévoit pour
y parvenir de réaliser 30 % des réductions en Suisse et d’acheter des
certificats de réduction à l’étranger pour les 20 % restants. Ces certificats de réduction à l’étranger
serviront surtout à « compenser »
les émissions dues au transport en
Suisse, qui dépend à 95 % du pétrole.
Au total, selon ce projet de loi, la
Suisse devrait acheter pour 50 millions de tonnes de CO2 à l’étranger
entre 2021 et 2030. Comme le prix
plancher d’un certificat de bonne
qualité – qui garantit une vraie économie de CO2 réalisée aux meilleurs
standards – se situe à 75 dollars la
tonne de CO2 (WWF, 2017), la Suisse
envisage donc de dépenser 3,75 milliards de francs pour réduire les
émissions de CO2 à l’étranger entre
2021 et 2030 afin de compenser son
utilisation de pétrole dans la mobilité en Suisse.
Et c’est dans ce contexte que la BNS
investit au moins 6,2 milliards 4 de
francs pour aider des entreprises
pétrolières à extraire toujours plus
de ce combustible dans des conditions en outre toujours plus dommageables et plus risquées pour les
écosystèmes et leurs riverains.
Il paraît pourtant pour le moins absurde d’investir avec la main gauche
des milliards à l’étranger qui vont accroître les émissions de CO2 mondiales tout en dépensant avec la
main droite des milliards en certificats pour compenser à l’étranger les
émissions de CO2 dues aux importations de pétrole que ces investissements encouragent.
Il est bien sûr possible d’être plus
cohérent. Mais pour cela, il faudrait
une volonté politique pleinement assumée de saisir tous les leviers disponibles pour désamorcer le péril climatique. Malheureusement, la liste
des incohérences au sein des plus
ArtisansdelaTransition 15
3) C’est sans doute là une sous-estimation puisqu’on ne connaît pas les placements de la BNS dans le charbon en dehors
des Etats-Unis et du Royaume-Uni.
4) Cet argent est placé dans le secteur « Oil & Gas », c’est-à-dire sans le charbon et les centrales électriques. En réalité, la BNS
investit beaucoup plus dans ce secteur puisqu’on ne connaît pas ses placements en dehors des Etats-Unis et du Royaume-Uni.
16 ArtisansdelaTransition
hautes instances du pays auxquelles
la BNS apporte une contribution majeure ne s’arrête pas là.
Incohérence sur l’aide
au développement
Une étude de la Banque mondiale
montre que le réchauffement climatique est générateur de pauvreté
et que les pauvres sont plus vulnérables à ce phénomène. Cette étude
estime que 100 millions de personnes en plus pourraient plonger
dans la pauvreté d’ici 2030 à cause
du changement climatique si des
politiques de développement adéquates ne sont pas immédiatement
adoptées (Hallegatte et coll., 2016).
Le réchauffement climatique aura
les répercussions les plus sévères
dans le secteur de l’agriculture.
Les deux régions les plus pauvres
du monde – l’Afrique subsaharienne
et l’Asie du Sud – en souffriront le
plus. A l’horizon 2030, la baisse des
rendements des cultures agricoles
pourrait renchérir les produits alimentaires de 12 %, en moyenne, en
Afrique subsaharienne. Les ménages
pauvres, qui consacrent jusqu’à 60 %
de leur revenu pour se nourrir, risquent d’en pâtir considérablement.
En sus, le paludisme affectera plus
de 150 millions de personnes en plus.
Le réchauffement du climat affecte
les personnes pauvres de manière
disproportionnée parce qu’elles sont
plus exposées et plus vulnérables
aux chocs climatiques, ont moins de
ressources et bénéficient moins de
soutien de leur famille, de leur communauté, du système financier et
même des filets de sécurité sociale
pour prévenir, faire face et s’adapter.
Lutter contre la pauvreté et ses
conséquences humaines. C’est précisément le mandat de la Direction
du développement et de la coopération (DDC) qui, à ce titre, a défini une
liste de 35 pays prioritaires pour son
action et bénéficie d’une enveloppe
de deux milliards de francs par an
pour y mener ses programmes.
Or, que constate-t-on à mettre ensemble ce mandat avec ce que dit ce
rapport de la Banque mondiale ?
Que la carte des pays les plus affectés par les effets du réchauffement
climatique recoupe à 80% celle de
ces 35 pays prioritaires pour la DDC :
en clair, la Suisse dépense donc environ deux milliards de francs par an
pour améliorer les conditions de vie
– notamment pour aider à mieux gérer les problèmes écologiques – dans
des pays dont les populations sont
les premières victimes des placements de la BNS dans l’industrie des
énergies fossiles.
Sur cette incohérence entre la politique de coopération au développement et le laisser-faire vis-à-vis de
la BNS, le Conseil fédéral et le parlement se limitent pour le moment à
chercher à éluder les responsabilités
de la Suisse.
Selon l’accord de Paris, en tenant
compte de son empreinte climatique
totale et de sa part à la capacité économique de l’OCDE, la Suisse devrait
soutenir les populations des pays
en développement par des mesures
de protection du climat et d’adaptation à partir de 2020 à hauteur d’un
milliard de dollars par an (Staudenmann, 2018). Mais le Conseil fédéral, suivi par la Commission compétente du Conseil national, propose
de ne verser que 450 à 600 millions
et, au lieu de dégager des ressources
additionnelles, d’aller puiser cette
somme dans le budget de la coopération au développement déjà alloué
à la DDC.
Ainsi, d’un côté, on attise le problème
via les investissements de la BNS.
Et de l’autre, on rechigne à payer
les pots cassés de cette politique.
Les personnes les plus vulnérables
aux effets du changement climatique seraient mieux loties si la communauté internationale intensifiait
sa lutte contre ce phénomène et
ses politiques d’aide au développement pour y faire face. L’étude de la
Banque mondiale montre que l’ajout
de 100 millions de pauvres d’ici 2030
n’est pas une fatalité (Hallegatte et
coll., 2016).
Pour la Suisse, l’urgence serait
d’imaginer comment caler la gestion de sa monnaie par la BNS avec
sa volonté affichée de contribuer à
la résolution internationale du problème climatique.
La BNS n’est pas la seule instance ni
le seul canal institutionnel par lequel
la Confédération mène une politique
économique contradictoire avec sa
volonté de répondre au problème climatique. Mais avec elle, il serait extrêmement simple de mettre fin à
cette incohérence : il suffirait que la
BNS adopte une stratégie pour réduire au minimum son impact sur
le climat. Voilà pourquoi cette entité est un maillon si important d’une
évolution hautement souhaitable de
la politique suisse en phase avec le
respect de l’accord de Paris.
Enormes espaces d’action
inexplorés
La campagne mondiale de désinvestissement de l’industrie des énergies
fossiles a vu le jour lorsqu’une poignée de fondations philanthropiques
ont compris l’absurdité qu’il y avait à
financer les meilleurs militants de la
cause climatique avec les revenus de
leurs placements dans l’industrie des
énergies fossiles, c’est-à-dire dans
l’origine même du problème qu’elles
prétendaient combattre (LaRevueDurable, 2015).
Désinvestir des énergies fossiles ne
résoudra bien sûr pas tout. Mais c’est
une pièce essentielle du puzzle et
une étape importante qui attire l’attention sur le besoin de placer un
couvercle sur les gisements de gaz
et de pétrole et les mines de charbon, c’est-à-dire sur la source du problème. Pour rappel, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec)
estime qu’il faut laisser 80% des gisements d’énergies
fossiles dans le soussol pour respecter l’accord de Paris
(Giec, 2013).
Les profondes
contradictions entre
la politique de la
BNS et les politiques
publiques fédérales entraînent un
gaspillage de moyens et nuisent à
l’efficacité des mesures qui aideraient à réduire le problème alors
que le temps manque.
Une gestion de la fortune de la BNS
cohérente avec des politiques fédérales plus déterminées sur le climat
aiderait à mieux lutter contre la pauvreté et serait gagnante sur tous les
plans : la présente étude montre que
loin de coûter, une telle cohérence
serait financièrement bénéfique.
Ce qui est en jeu dépasse la seule
gestion de la BNS. Toute la place financière helvétique souffre du même
travers : mais comment espérer voir
les caisses de pension, les assureurs
et tous les investisseurs institutionnels et privés tourner la page de l’industrie des énergies fossiles si la plus
haute institution financière du pays
ne donne aucune
impulsion pour aller dans ce sens ?
Il est fort probable
que si la BNS venait à adopter une
politique climatique, une grande
partie de la place
financière helvétique suivrait son
exemple.
L’ampleur des périls climatiques et
la multiplication d’initiatives au plus
haut niveau pour aligner la finance
sur les objectifs de l’accord de Paris
justifient que la BNS initie une politique climatique. Et si elle s’obstine
à ne pas le faire, les plus hautes instances politiques du pays se doivent
de le lui imposer. L’immobilisme actuel de cette institution sur ce plan
est choquant et inacceptable. Le laisser-faire du politique à son égard ne
l’est pas moins. ●
ArtisansdelaTransition 17
Une gestion
de la fortune
de la BNS cohérente
avec des politiques
fédérales plus déterminées sur le climat
serait gagnante
sur tous les plans
18 ArtisansdelaTransition
Pour une Union européenne de la transition
La finance climat avance dans l’Union européenne. Le
31 janvier 2018, un groupe d’experts a publié un rapport
pour la Commission européenne avec trente idées pour
aligner la finance sur les objectifs de l’accord de Paris.
Le 8 mars, la Commission européenne a publié sa feuille
de route « pour amener le système financier à soutenir
les actions de l’UE en matière de climat et de développement durable ».
La Banque centrale européenne (BCE), qui s’est elle aussi
fait remarquer pour son indifférence au sujet du climat,
sera progressivement contrainte de se mettre au diapason de cette évolution. Le 21 novembre 2017, le Parlement européen a adopté une résolution sur la BCE qui
relève qu’elle est, « en tant qu’institution européenne,
liée par l’accord de Paris ».
La majeure partie de la fortune de la BNS (68 % de son
bilan) est placée dans des obligations d’Etat, dont une
très grande partie en euros. A l’heure où la Commission
européenne affirme qu’environ 180 milliards d’euros
d’investissements supplémentaires par an seront nécessaires pour que l’UE atteigne ses objectifs de baisse
des émissions d’ici 2030, et où la société civile européenne se mobilise au sein de la campagne « Climat
2020 »5
pour que la création monétaire de la BCE serve à
financer la transition énergétique (Grandjean et Martini,
2017-2018 ; LaRevueDurable, 2017-2018), la BNS serait
un partenaire de choix, au cœur de l’Europe, pour aider à
mettre en place une stratégie de financement de la transition écologique et énergétique.
On peut même rêver que le projet d’unification européenne, né autour du marché du charbon et de l’acier,
se mute en un projet autour de la transition écologique
et énergétique.
5) https://climat-2020.eu
Le coût des installations photovoltaïques a baissé de 73 % et celui de l’éolien terrestre a reculé
de 25 % de 2010 à 2017. Les investissements, cependant, ne sont pas à la hauteur du potentiel
de rentabilité de ces technologies. La capacité électrique renouvelable installée dans le monde a certes
bondi de 8,5 % par an durant cette période, mais elle aurait pu croître plus vite encore si les investisseurs avaient privilégié l’industrie des énergies renouvelables et de l’efficience énergétique au lieu
de continuer de surinvestir dans l’industrie des énergies fossiles.
ArtisansdelaTransition 19
Les chiffres clefs de la BNS
La BNS est forte d’un bilan de 843,3
milliards de francs suisses. Depuis
2009, son bilan ne cesse de grossir.
Pour faire face au mouvement de
reflux vers le franc suisse, monnaie
refuge, elle doit créer des montants
astronomiques de francs qu’elle
vend contre des dollars, des euros et
d’autres devises afin de freiner
le renchérissement du franc suisse.
Le résultat est une fortune qui
a quadruplé entre 2009 et 2017.
Montant du bilan de la BNS en fin d’année,
en milliards de francs
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
200
400
300
500
600
700
800
843
746
640
562
490
499
346
270
207
Source : BNS.
Selon la BNS, qui ne publie pas
le détail de ses placements,
93 % de son bilan sont placés
en devises, le reste est composé
de réserves d’or et de créances
en francs.
Les ArtisansdelaTransition ont
demandé à l’entreprise ISS-Ethix
d’analyser un portefeuille d’une
valeur totale de 95,6 milliards de dollars de la BNS – soit 92 milliards de
francs au cours de la fin septembre
20 ArtisansdelaTransition
Les placements en devises
sont répartis ainsi :
Composition du portefeuille
analysé par devise :
obligations
d’Etat
obligations
d’entreprises
actions
68%
12%
20%
en dollars
en livres sterling
1,5 %
en diverses
monnaies
européennes
68%
12%
20%
91% 7,5%
Investissements de la BNS dans l’industrie des énergies fossiles
Emissions totales de CO2 en tonnes*
Exposition aux énergies fossiles en pourcentage
de la valeur totale du portefeuille
Exposition au CU200 en pourcentage de la
valeur totale du portefeuille
* Sont considérées ici les émissions sur la totalité du cycle de vie du bien ou du service que fournit l’entreprise.
Ce que les spécialistes appellent les Scope 1, 2 et 3.
48 444 746
8,9%
5,9%
Source : ISS-Ethix pour les Artisans de la transition, 2018.
2017, date du portefeuille – qui
représente 60 % de ses placements
en actions. Ce portefeuille est le
résultat d’une recherche faite à partir des données du cabinet spécialisé
Profundo, basé à Amsterdam.
ArtisansdelaTransition 21
L’étude du portefeuille de la BNS
par l’association 2 Degrees Investing montre l’inadéquation entre les
choix d’investissement de la BNS et
l’objectif de rester sous la barre des
2°C de réchauffement. Pour ce faire,
cette association compare la part
Investissements de la BNS dans la production électrique
Investissements de la BNS dans l’industrie automobile
Charbon
Gaz
Nucléaire
Hydraulique
Energies renouvelables
0 20% 40% 60% 80% 100%
BNS
SCÉNARIO 2°
Période 2017-2022
26
20
47
45
10
8
11
21
6
6
Moteur
à combustion
Hybride
Electrique
0 20% 40% 60% 80% 100%
BNS
SCÉNARIO 2°
Période 2017-2022
94
75
4
20
2
5
des technologies dans le portefeuille
au scénario de l’Agence internationale de l’énergie compatible avec
un tel réchauffement. Ce scénario
offre seulement 50 % de chances de
respecter le seuil des 2°C, mais fait
référence. ●
Source : 2 Degrees Investing pour les Artisans de la transition.
Source : 2 Degrees Investing pour les Artisans de la transition.
22 ArtisansdelaTransition
Artisans de la transition. Les investissements de la BNS dans l’industrie
fossile aux Etats-Unis : une catastrophe financière et pour le climat,
Artisans de la transition, Fribourg, 2016.
Aykut SC, Dahan A. Gouverner le climat ? Vingt ans de négociations
internationales, Les Presses de Sciences Po, Paris, 2015.
Coup de projecteur sur le climat suisse, Etat des lieux et perspectives,
Académies suisses des sciences, ProClim, Vol. 11, n°5, 2016.
Grandjean A, Martini M. Créer de la monnaie pour financer la transition
énergétique, LaRevueDurable n°60, hiver-printemps 2017-2018, pp. 32-35.
Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec).
Climate Change 2013: The Physical Science Basis, Genève, 2013.
Hallegatte S et coll. Shock Waves :
Managing the Impacts of Climate Change on Poverty. Climate Change
and Development, Washington, DC: World Bank, 2016.
LaRevueDurable. Histoire de la bulle carbone, LaRevueDurable n°55,
août-septembre-octobre 2015, pp. 36-39.
LaRevueDurable. Monnaie pleine : une opportunité en Suisse
pour changer la monnaie, LaRevueDurable n°60, hiver-printemps 2017-
2018, pp. 26-29.
LaRevueDurable. L’argent de la Banque centrale européenne
profite aux riches et détruit le climat, LaRevueDurable n°60,
hiver-printemps 2017-2018, pp. 36-38.
Staudenmann J. Le Conseil fédéral élude l’accord de Paris.
Article du 26 janvier 2018 consulté en ligne sur www.alliancesud.ch.
WWF. Schweizerische CO2-Emissionen im Ausland kompensieren:
Zu teuer, zu unsicher oder de facto wirkungslos. 2017.
Sites
www.artisansdelatransition.org
www.larevuedurable.com
www.issgovernance.com

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Bibliographie
ArtisansdelaTransition 23
La transition
vers une société écologique
viendra de personnes déterminées
qui se retroussent les manches
et les méninges…
DÉSINVESTISSEMENT
ENERGIE CITOYENNE
COOPÉRATIVES D’ÉNERGIE
CONVERSATIONS CARBONE
GRANDS-PARENTS POUR LE CLIMAT
LE CLIMAT ENTRE NOS MAINS
LAREVUEDURABLE
photo©
N.ScottTrimble
Greenpeace

Les investissements de la BNS dans l’industrie des énergies fossiles © Artisans de la transition, Fribourg, avril 2018 www.artisansdelatransition.org Ce rapport repose sur une recherche menée par ISS-Ethix www.issgovernance.com Ce rapport s’appuie sur un complément de travail de 2 Degrees Investing : https://2degrees-investing.org La version allemande est publiée en collaboration avec Fossil Free Suisse www.fossil-free.ch La version en français fait foi Traduction en allemand : Sandro Leuenberger et Markus Keller Traduction en anglais : Thomas Guibentiff et Vanessa Haines-Matos Graphisme : www.ventdouest.ch Crédits photos : Couverture, Stefan Meyer/Keystone ; p.7, Gian Ehrenzeller/Keystone ; p.11, Gian Ehrenzeller/Keystone ; p.14, Gian Ehrenzeller/Keystone, p.18. Fraunhofer-Institut für Windenergie und Energiesystemtechnik Photographie de couverture : Vue du centre-ville de Saint-Ursanne, canton du Jura, mardi 23 janvier 2018. Après de fortes précipitations, le Doubs est sorti de son lit et a inondé la ville. Le débit de la rivière était au moins cinq fois supérieur à la normale. ArtisansdelaTransition 3

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Crimes contre l’Humanité

Très chers amis au service de la vérité, des principes éthiques[1] que sont l’autonomie, la bienfaisance, la non-malfaisance et la justice, ainsi que les compétences morales[2] que sont la fiabilité, la fidélité, l’authenticité et l’honnêteté,
Le Système, dans sa phase néo-libéralepar ses agents et ses serviteurs, sont complices de crimes envers l’Humanité toute entière, puisque les systèmes politiques, institutionnels, judiciaires et médiatiques, au sein des nations liées à l’empire financier khazar Rothschild, fonctionnent à partir de mensonges systématiques et de tromperies d’État, dont les médias mainstream ont pour mission de véhiculer ceux-ci.
Les effets délétères et mortifères s’observent dans le monde entier. La Suisse ne fait pas exception, la violence institutionnelle est taboue et est fermement maintenue par la « loi du silence »digne de l’omerta de la mafiacar c’est bien de cela dont il s’agit.
En France, la gravité des effets de la corruption est clairement visible puisque le gouvernement français corrompu et criminel fait usage d’une violence démesurée, par ses forces de répressions afin de maintenir son pouvoir absolu envers la population.
Afin que la vérité et la justice soient victorieuses face aux mensonges et aux tromperies d’État, il est vital d’avoir des connaissances spécifiques permettant de déjouer les pièges d’individus ou de groupes d’individus, particulièrement malveillants et malfaisants.
Pour assurer notre avenir et celle des prochaines générations pour l’Éternité, il est prioritaire d’identifier les individus :
  • Etant au service exclusif de l’État profond et de l’empire financier khazar Rothschild.
  • Ayant une vision faussée de la réalité, étant particulièrement malveillants et malfaisants, par l’usage de paroles toxiques et perverses, d’attitudes non professionnelles et de comportements autoritaires et despotiques, présentant l’incapacité de dialoguer avec autrui.
Les dominants ne respectent jamais l’intégrité, physique/physiologique, psychologique, émotionnelle, relationnelle, intellectuelle, et spirituelle de leur prochain.
Ils utilisent systématiquement des mécanismes de manipulations afin de maintenir leur pouvoir envers les individus et les groupes d’individus intègres.
Cela fait des millénaires que cela dure. En 2019, il est impératif que cela change !
A savoir :
Ma façon de m’exprimer, qui peut paraître étrange, résulte du fait qu’en raison des subtilités subversives de l’oligarchie sioniste, mon nom SCHEIDEGGER est mon « homme de paille ». La conséquence est, que d’un point de vue juridique, au sein du Système pervers, corrompu et criminel dont nous sommes tous dépendants au sein des nations liées à l’empire financierkhazar Rothschild, je ne suis personne sans aucun droit juridique.
Afin que mon témoignage soit au service de l’État de droit, du respect des Droits fondamentaux humains, donc de l’intérêt général, et contribue à résoudre la crise politique en France, je m’exprime en tant que Nathalie, être humain de chair et sang[3],, créature de Dieu, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé afin de ne pas être inquiétée par le système judiciaire suisse corrompu.
J’ai été conseillée par un spécialiste en la matière à ce sujet, donc il ne s’agit pas d’un délire mystique !

A comprendre et à prendre conscience : 

Les oligarques sionistes livrent une guerre spirituelle, économique et psychologique aux nations et aux populations étant liées à l’empire financier khazar Rothschild.
Il est donc vital de mettre un terme à leur scénario machiavélique, dont le gouvernement français corrompu est complice, à l’instar de nos Autorités helvétiques corrompues.
Le danger et les conséquences de l’influence spirituelle occulte de l’oligarchie sioniste au sein des systèmes politiques en Suisse et en France sont expliqués à partir du lien suivant :
De Siebenthal, François, Scheidegger Nathalie. Oligarchie sioniste ? Abus-suisses.blogspot.com [en ligne]. 25 janvier 2019. Disponible à l’adresse : http://abus-suisses.blogspot.com/2019/01/t-tres-chers-amis-au-service-de-la.html
Rappelons-nous que :
Les citoyens islandais ont retrouvé la souveraineté de leur monnaie et la souveraineté de leurs droits citoyens. A consulter sous :
Révolution Islandaise, pourquoi n’en as-t-on pas entendu parler. Tim Messenger [en ligne]. Ajoutée le 10 janvier 2014. Disponible à l’adresse : www.youtube.com/watch?v=vr9wsT39etY&list=PLUFU4sLs0dXXQzfmfXfllv7GvhQBqITxJ&t=0s&index=37
Le Mouvement « Gilets jaunes » français contribue à ce que la France et la planète entière soient libérée du joug de la supercherie de la dette Rothschild, à consulter sous :
Gilets Jaunes, Démocratie et Monnaie – Version augmentée + BONUS (regardez jusqu’au bout ! La Grenouille Gauloise [en ligne]. Ajoutée le 26 décembre 2018. Disponible à l’adresse :https://www.youtube.com/watch?v=KikKvFZJmgE&t=1119s
Il sera possible de cocréer un monde meilleur à partir du moment où l’argent sera un moyen de répondre aux besoins fondamentaux de chaque être humain sur terre, en référence à la pyramide de Maslow[4], et non un but en soi. Les individus intègres et les groupes d’individus intègres éprouvent le besoin légitime de retrouver du pouvoir sur leur vie.
La vraie vie est à réinventer à partir d’une juste rétribution des richesses. François de Siebenthal nous en révèle la clef de compréhension, à prendre connaissance sous :

Avant le 17 novembre 2018, nous vivions cela :
Animation-Mobile World/Steve Cutts. MedinaCatalina [en ligne]. 26 mai 2017. Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=DfCdhQc53n8&list=PLUFU4sLs0dXVVYw7Yttjm9S5Y9Do-U2fZ
Remarque :
La plupart des individus sur terre, dont leur caractéristique principale est l’intégritéressentaient en eux, que quelque chose « ne tournait pas rond », toutefois ils n’en détenaient pas la clef de compréhension.
Désormais, par le Mouvement « Gilets jaunes » français, la conscience de chaque individu s’éveille progressivement, face aux mensonges et aux tromperies d’Etat.
Voici un exemple :
GILETS JAUNES/PEUPLE DE FRANCE QUAND LA RÉALITÉ VOUS GIFFLE ALORS QUE C’EST LA DEPUIS DES LUSTRES! Mickavlogduquotidien [en ligne]. Ajoutée le 25 janvier 2019. Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=sAEM_92XZxA
Propos de Micka :
Dès la 15 ème seconde « Il y a un éveil qui se fait parmi les gens, les « Gilets jaunes » surtout, les gens qui comprennent un peu la situation actuelle, en France, mais pas qu’en France, à l’étranger, et c’est pas que ça me dérange mais à un moment donné il faut se rendre compte d’une chose, c’est que je vois beaucoup de choses sur les SDF, vous connaissez ma position là-dessus, je suis à fond « dedans » mais ça fait très très longtemps, que je suis « dedans », et là il y a une prise de conscience… »
1 mn 53 « Et il a fallu attendre les « Gilets jaunes » et un Mouvement de masse en France pour penser à eux. »
2 mn 10 « J’ai envie de te dire, le premier des « Gilets jaunes » en France c’est les SDF ».

Remarque :
J’exprime en tant que Nathalie, être humain de chair et sang3,, créature de Dieu, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, que le résultat de mon travail de recherche quant à toutes formes d’abus de pouvoir institutionnels met en évidence que :
  • Tout système sur le plan individuel, conjugal, familial, social, professionnel et environnemental tend à l’équilibre, uniquement par l’engagement citoyen bénévole d’individus intègres ou groupes d’individus intègres, défenseurs de l’État de droit et des Droits humains fondamentauxen collaboration avec les rares individusintègres ou groupes d’individus intègres occupant des postes-clés au niveau politique, institutionnel, judiciaire et médiatique.
  • Des individus non intègres, occupant des postes-clés au niveau politique, institutionnel, judiciaire et médiatiques mettent délibérément en place des obstacles et des entraves à tout individus ou groupes d’individus intègres, afin de les empêcher d’ équilibrer tout système, quel qu’il soit, sur le plan individuel, conjugal, familial, social, professionnel, et environnemental.
Conséquence :
L’intégrité physique/physiologique, psychologique, émotionnelle, relationnelle, intellectuelle, et spirituelle de chaque individu intègre ou groupes d’individus intègres, n’est pas respectée,ceci indépendamment de leur âge, de leur sexe, de leur couleur de peau, de leur croyance, de leur culture, de leur nationalité, de leur appartenance ethnique, de leur orientation sexuelle, de leur tendance politique, de leur statut social[5], atteint d’éventuelle (s) pathologie (s) et/ou handicap (s).
Comment en sommes-nous arrivés à cette situation ?
J’exprime en tant que Nathalie, être humain de chair et sang3,, créature de Dieu, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé que :
  • C’est en raison de l’inversion des valeurs, des principes, des concepts et des lois naturelles de la Torah et de la Bible.
  • Par le fait que l’oligarchie sioniste a créé un monde d’illusions, à l’échelle de la planète, que celui-ci se maintient par l’usage de mensonges et de tromperies d’État au sein des systèmes politiques, institutionnels, judiciaires et médiatiques reliés à l’empire financier khazar Rothschild, notamment en France et en Suisse.
Par conséquent, j’exprime en tant que Nathalie, être humain de chair et sang3,, créature de Dieu, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé que les agents et les serviteurs de l’État profond et de l’empire financier khazar Rothschild, en France, en Suisse et à l’étranger, doivent impérativement répondre de leurs délits et de leurs crimes respectifs, devant la Cour pénale internationale de La Haye, selon les critères présentés par Georgia Pouliquen, juriste :
Macron Castaner passibles de la Cour pénale internationale ? Georgia Pouliquen. [en ligne]. 27 janvier 2019. Disponible à l’adresse: https://www.youtube.com/watch?v=qxTz0EiFhxc&t=1s 
Article 7 du Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale https://www.admin.ch/opc/fr/classifie..
Remarque: Georgia Pouliquen utilise les informations mises en ligne par le portail électronique de la Confédération suisse. 
A comprendre et à prendre conscience :
J’exprime en tant que Nathalie, être humain de chair et sang3,, créature de Dieu, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, que les Autorités fédérales helvétiques corrompues sont complices et coupable de crimes envers l’Humanité toute entière, puisqu’elles placent intentionnellement des entraves à la profession infirmière, ce qui empêchent les infirmières et les infirmiers intègres, d’exercer les quatre responsabilité essentielles[6] envers la population, en lien avec le rôle autonome de la profession infirmière qui est de :
  • Promouvoir la santé
  • Prévenir la maladie
  • Restaurer la santé
  • Soulager la souffrance
Selon le référentiel suivant, en ce qui me concerne, en qualité d’infirmière ES :
Plan d’études cadre pour les filières de formation des écoles supérieures. « Soins infirmiers ». Titre protégé « Infirmière diplômée ES » – « Infirmier diplômé ES ».OdA Santé [en ligne]. Dernière mise à jour le 9 novembre 2016. Disponible à l’adresse: https://www.odasante.ch/fileadmin/odasante.ch/docs/Hoehere_Berufsbildung_und_Hochschulen/RLP_Pflege_HF_09.11.2016-f.pdf
Le 31 octobre 2018, j’annonçais le risque d’une guerre civile en France :
De Siebenthal, François, Scheidegger, Nathalie. Guerre civile? Abus-suisses.blogspot.com [en ligne]. 31 octobre 2018. Disponible à l’adresse : http://abus-suisses.blogspot.com/2018/10/guerre-civile.html

J’exprime en tant que Nathalie, être humain de chair et sang3,, créature de Dieu, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé que je fais appel à ma raison, à mon intelligence, à ma sagesse et à mes capacités d’anticipation des évènements, à partir de faits précis, en temps réel, en établissant des liens entre différentes informations liées à la pensée réflexive de ma pratique professionnelle d’infirmière ES. Il existe toujours des liens de causes à effets, il suffit de les reconnaître, tout simplement !
J’exprime en tant que Nathalie, être humain de chair et sang3,, créature de Dieu, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, que comme chaque individu je suis indivisible. Cela s’exprime par le fait que la pensée infirmière est toujours en moi. Que je sois en habit de travail ou non, je suis constamment en mode réflexif par une évaluation et un jugement clinique infirmier, en toutes circonstances, privées ou professionnelles.
Il n’y a que la pègre suisse qui cherche à faire de moi, un individu en « multiples morceaux », déconnectés les uns des autres[7] !
Je témoigne que j’ai la foi au Dieu d’Israël, par Jésus-Christ. J’expérimente au quotidien la réalité de la Providence, raison pour laquelle je reste sereine et confiante, tout au long des épreuves de mon « polar professionnel ».
Depuis décembre 2011, je suis confrontée sans aucun répitaux agissements criminels des agents et des serviteurs de l’État profond. Je connais très bien leurs pratiques perverses, toxiques et criminelles. Je détiens les clés permettant de me prémunir de ces individus particulièrement malveillants. Il est donc vital que je les transmette à mon prochain, au service de l’État de droit et du respect des Droits fondamentaux humains, en faveur de l’intérêt général. Ce que la population française a particulièrement besoin en ce moment, afin de se libérer du joug de l’oligarchie sioniste.
Aujourd’hui, je vous présente, deux individus contribuant à maintenir la confusion au sein de la population française. J’ignore si ces deux individus ont conscience que leurs intentions, leurs paroles, leurs attitudes et leurs comportements inadaptées contribuent à emmener l’Humanité toute entière à sa perte.
A consulter sous :
Un journaliste de RT France pris à partie durant la manifestation des Foulards rouges. RT France [en ligne]. Ajoutée le 27 janvier 2019. Disponible à l’adresse :https://www.youtube.com/watch?v=87IAWELzs0I
David, manifestant porte un drapeau européen et un foulard rouge.
Questionnement :
David a-t-il conscience que l’Union européenne (UE) est au seul service des multinationales ? Ceci par des pratiques ne respectant jamais les lois, ni les Droits fondamentaux humains ?
Etienne Chouard : L’Union Européenne est un piège fasciste et antisocial. Sharp 7272 [en ligne]. Ajoutée le 17 mai 2014. Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=7EhbGQUoy5o&t=208s
David a t’il conscience que le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker est un criminel ? Rappelons-nous de l’engagement de Franck Coustet, à consulter sous :
L’affaire Juncker : Un Scandale au Cœur de L’Europe. Planetes360 [en ligne].25 mai 2018. Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=bpYVco9IdYk&list=PLUFU4sLs0dXV5HAlckwz7avxpaYftlh5V
L’affaire Juncker : Une Bande Mafieuse à la Tête De L’Europe ? Planetes360 [en ligne]. 1 er juin 2018. Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=sLcTtGCVe4o&t=26s
J’exprime en tant que Nathalie, être humain de chair et de sang3, créature de Dieu, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, que :
  • Je confirme que l’Union européenne est un piège fasciste et antisocial, par le fait que tout service public est démantelé en faveur de la création de prestations privées dont le seul objectif est de servir exclusivement les intérêts de l’État profond et de l’empire financier khazar Rothschild[8].
Le fait que les postes-clé soit pourvus par cooptation et non en fonction des compétences requises et avérées selon des besoins spécifiquesdéséquilibre de manière chronique, chaque système sur le plan individuel, conjugal, familial, social, professionnel et environnemental.
La conséquence est catastrophique, à l’échelle de la planète, puisque la transmission des connaissances, à partir du savoir être, du savoir-agir, du savoir-faire, des professionnels, à partir de leur expérience respective de terrain, n’existe plus.
Les principes éthiquesla déontologie inhérente à chaque profession, le concept de « bonnes pratiques » ne sont jamais mobilisés. La démarche de résolutions de problème n’est jamais mise en mouvement afin de tendre à l’équilibre de tout système, sur le plan individuel, conjugal, familial, social, professionnel et environnemental ce qui emmène inévitablement l’Humanité toute entière à sa perte.

Propos de David :
« Justement je pense que la France, …( note : je n’ai pas compris) que le fait d’être dans l’Union européenne, ça permet de recadrer un petit peu les choses à une échelle supranationale. Je pense que l’Europe justement à un pouvoir, de on va dire un petit peu de contraindre les nations à faire des choses que les nations elle-même ne seraient pas prêtes à faire, que les États des nations ne seraient pas prêt à faire, par peur du peuple, tout simplement dans un souci de se faire réélire. »

Pour en savoir plus concernant l’élection des députés européens, à consulter sous :
Vie publique. Comment les députés européens sont-ils élus ? Vie publique.fr [en ligne]. 11 novembre 2018. Disponible à l’adresse : http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/union-europeenne/fonctionnement/institutions/comment-deputes-europeens-sont-ils-elus.html
Les explications de François Asselineau concernant les GOPE (Grandes orientations politiques économiques) :
François Asselineau déchire les GOPE en direct ! Rétablir la démocratie [en ligne]. Ajoutée le 21 avril 2017. Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=zkaW5OSI2ZE
François Asselineau prouve que la politique d’Emmanuel Macron est la stricte application des GOPE. Pasta Gringo [en ligne]. Ajoutée le 29 janvier 2018. Disponible à l’adresse :https://www.youtube.com/watch?v=KF2nVNtrSF8
J’affirme en tant que Nathalie, être humain de chair et de sang3, créature de Dieu, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, que le programme suivant conduit l’Humanité toute entière à sa perte :
Le gouvernement bernois fixe ses priorités. Entre croissance économique et défis environnementaux, le Conseil exécutif a présenté ce mardi son programme de législature pour les quatre prochaines années. Rjb.ch [en ligne]8 janvier 2019 11 :27. Actualisé le 8 janvier 2019 à 15 : 30. Disponible à l’adresse : https://www.rjb.ch/rjb/Actualite/Region/20190108-Le-gouvernement-bernois-fixe-ses-priorites.html
Par conséquent j’affirme en tant que Nathalie, être humain de chair et de sang3, créature de Dieu, en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, qu’il est urgent et vital:
  • De démettre de leur fonction respective, les membres du Conseil-exécutif bernois, par le fait qu’ils n’ont pas conscience que ce programme conduit inévitablement à la mort de tout système quel qu’il soit, sur le plan individuel, conjugal, familial, social, professionnel, social et environnemental.

Journaliste :
« Et cette idée européenne selon vous est mise en danger, par ce mouvement des « Gilets jaunes » ?
Propos de David :
« Oui, mais pas que le mouvement des « Gilets jaunes », vous savez des nationalistes, il y en a partout, séditieux des factions en en voit partout dans les pays d’Europe, mais l’Europe doit passer au-dessus de ça. L’Europe doit imposer sa volonté, aux États, et aux peuples des États en question. »
En tant que Nathalie être humain de chair et de sang3, créature de Dieu en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière Es, médiologue de santé j’affirme qu’en 2019, il est temps :
  • D’abolir la domination de l’Homme par l’Homme, au sens de l’être humain puisque cette perversion concerne également les femmes
  • De bannir du vocabulaire les termes de Droite-Centre-Gauche-Extrême droite-Extrême gauche, dont le but de leurs utilisateurs, notamment les journalistes, est de maintenir le statu quo par les devises « Ordo ab chao » (l’ordre naît du chaos) et « Diviser pour mieux régner ».
  • D’abolir les partis politiques, qui dans la réalité des faits sont au service exclusif de l’État profond et de l’empire financier khazar Rothschild
  • De dissoudre les loges Franc-Maçonnes, les clubs services, les confréries et toutes autres alliances occultes d’individus, qui par leur mode de vie basé selon le secret franc-maçonnique emmènent l’Humanité toute entière à sa perte, puisque celui-ci contribue à ce que les mensonges et les tromperies d’État règnent en Maître.
  • De bannir au sein de tout système quel qu’il soit, sur le plan individuel, conjugal, familial, social, professionnel et environnementale les notions de compétitivité et de concurrence.
A faire :
Identifier qui sont les individus, au sein des systèmes politiques, institutionnels, judiciaires et médiatiques, étant lié au « circuit du mensonge », que ce soit de manière consciente ou inconsciente, selon ce que nous explique Josseline Abadie à partir du document ci-dessous :
Abadie Josselyne, 2011. Du harcèlement en réseau au harcèlement global [document pdf]. Conscience-vraie. info. [en ligne]. 21 octobre 2011. [Consulté le 1 er mars 2018]. Disponible à l’adresse : http://conscience-vraie.info/harcelement-en-reseau-harcelement-global.pdf
A prendre conscience :
Tout système vivant reste pérenne, par la coopération et l’entraideL’écosystème fonctionne selon ce principe spirituel fondamental et universel. Par conséquent les énergies, qu’elles soient naturelles, animales et humaines doivent pouvoir circuler librement.
Les dons, les talents, les aptitudes, les ressources, les compétences spécifiques de chaque individu doivent impérativement, être utilisées à bon escient, être mis en valeur en fonction des besoins spécifiques de chaque système avec lequel l’individu est en interaction en temps réel, dans « l’ici et maintenant ». Il est primordial de tenir compte de la disponibilité de l’individu, de respecter ses capacités et ses limites, d’un point de vue physique/physiologique, psychologique, émotionnelle, relationnelle, intellectuelle, spirituelle.
Remarque :
Ce que j’ai écrit ci-dessus, s’appuie sur mon expérience professionnelle, en lien avec le mode de gestion « Opale ». Pour de plus amples informations, je vous invite à consulter le lien suivant :
De Siebenthal, François, Scheidegger, Nathalie. Gestion Opale. Abus-suisses.blogspot.com [en ligne]. 21 novembre 2019. Disponible à l’adresse : http://abus-suisses.blogspot.com/2018/11/gestion-opale.html
La Bible en français courant
Romains 12 :1-12
Frères puisque Dieu a ainsi manifesté sa bonté pour nous, je vous demande de vous offrir vous-mêmes comme un sacrifice vivant, réservé à Dieu et qui lui est agréable.
C’est là le véritable culte que vous lui devez. Ne vous conformez pas aux habitudes de ce monde, mais laisser Dieu vous transformer par un changement complet de votre intelligence. Vous pourrez alors comprendre ce que Dieu veut : ce qui est bien, ce qui lui est agréable et ce qui est parfait.
A cause du don que Dieu m’a accordé dans sa bonté, je le dis à vous tous : n’ayez pas une opinion de vous-même plus haute qu’il ne faut. Ayez au contraire des pensées modestes, que chacun de vous s’estime d’après la part de foi que Dieu lui a donné. Dans un seul corps humain, nous avons plusieurs parties qui ont toutes des fonctions différentes. De même, bien que nous soyons nombreux, nous formons un seul corps dans l’union avec le Christ et nous sommes unis les uns aux autres comme les parties d’un même corps. Nous avons des dons différents que nous devons utiliser selon ce que Dieu a accordé gratuitement à chacun. Si l’un de nous a le don de transmettre des messages reçus de Dieu, il doit le faire selon la foi. Si un autre a le don de servir, qu’il serve. Celui qui a le don d’enseigner doit enseigner. Celui qui a le don d’encourager les autres doit encourager. Que celui qui donne ses biens le fasse avec une entière générosité. Que celui qui dirige le fasse avec soin. Que celui qui aide les malheureux le fasse avec joie.
L’amour doit être sincère. Détestez le mal, attachez-vous au bien. Ayez de l’affection les uns pour les autres comme des frères qui s’aiment ; mettez du zèle à vous respecter les uns les autres. Soyez joyeux à cause de votre espérance ; soyez patients dans les souffrances ; priez avec fidélité. Venez en aide à vos frères dans le besoin et recevez bien ceux qui viennent chez vous.

Journaliste :
« Alors pourquoi avoir décidé de venir aujourd’hui à Paris pour manifester auprès de ces foulards rouges ? »
Propos de David :
« Alors déjà à la base, je suis un petit peu à l’initiation de la chose donc c’est un petit normal que je sois là, et puis il fallait un contre-pouvoir à ces « Gilets jaunes », il faut montrer qu’on est là aussi, aux petites parties du peuples, des factieux, des séditieux d’écolo-réfractaires comme on les a appelés et ils ne sont pas la volonté du peuple, ils ne sont pas le peuple, qu’ils retournent travailler, s’ils en ont du travail et puis voilà. Le peuple c’est nous, c’est notre volonté au final qui sera respecté, leur volonté sera contrainte par la force s’il le faut et de toute façon, à la fin c’est l’État qui gagnera, c’est Macron qui gagnera, c’est l’Union européenne, qui gagnera. »
En tant que Nathalie être humain de chair et de sang3, créature de Dieu en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière Es, médiologue de santé, je vous invite à prendre connaissance de l’excellente analyse sociologique de Martial, concernant les « foulards rouges », à consulter sous :
Les foulards rouges. Martial 1er [en ligne]. Ajoutée le 28 janvier 2019. Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=r-9IclXQgrk
Son analyse confirme la mienne, nous assistons à une guerre spirituelle, économique et psychologique entre les gentils et les méchants, autrement dit entre les forces spirituelles antagonistes du Bien et du Mal, c’est -à- dire entre les serviteurs de l’État de Droit versus les serviteurs l’État de profond.
En tant que Nathalie être humain de chair et de sang3, créature de Dieu en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière Es, médiologue de santé, je vous invite à prendre connaissance de la grille d’analyse intitulée “Libérer la planète du joug de l’oligarchie et de l’empire financier Rothschild à consulter sous VBSC Vent de Bethléhem Souffle de Charité disponible à l’adresse http://ventdebethlehem.blogspot.com/ 

Journaliste :
« Vous avez mentionné cette petite phrase d’Emmanuel Macron qui avait beaucoup fait jaser hein, celle des gaulois réfractaires. Vous soutenez à 100% Emmanuel Macron dans le cap qu’il tient face aux « Gilets jaunes ».
Propos de David :
« Heu, justement je trouve que son cap n’est pas assez ferme, je pense qu’il a laissé un petit peu l’incendie se développer, il aurait dû être plus ferme dès le début, dès les deux premières semaines, là on a attendu deux mois avant de faire quelque chose de concret. Je pense que la répression n’est pas assez forte parce-que toutes les semaines c’est la même chose. »
Journaliste :
« Il y a eu quand même des centaines de blessés. »
David :
« Certes. »
Journaliste :
« Encore hier des personnes, un des leaders des « Gilets jaunes », Jérôme Rodrigues, a perdu un œil. Pour vous les policiers, n’y vont pas assez fort ? »
Propos de David :
« Regardez le Vénézuela 27 morts en une seule journée. La France est très très soft justement, la France n’est pas assez dure, pas assez contraignante, elle ne … ( note : je n’ai pas compris) pas assez fortement. »
Journaliste :
« Il faudrait aller jusqu’à des morts pour vous pour calmer les gens ? »
Propos de David :
« Pas forcément mais au moins, on va dire avoir un pouvoir policier, judiciaire plus strict, plus ferme et calmer tout « ce bon monde », avec des mesures qu’il faut. »
En tant que Nathalie être humain de chair et de sang3, créature de Dieu en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière Es, médiologue de santé, j’affirme que lorsque tout individu ou groupes d’individus ne sont pas entendus, ni compris dans leurs doléances légitimes, afin d’obtenir les moyens indispensables permettant de répondre à leurs besoins fondamentaux, en référence à la pyramide de Maslow4, cela génère inévitablement un sentiment d’impuissance, puis un sentiment de colère qui comporte le risque accru de se transformer en violence.
En tant que Nathalie être humain de chair et de sang3, créature de Dieu en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière Es, médiologue de santé, j’affirme que le gouvernement français corrompu, par ses agents et ses serviteurs doivent être impérativement jugés par la Cour pénale internationale de La Haye pour crimes envers l’Humanité, selon les critères que nous présente Georgia Pouliquen.
Macron Castaner passibles de la Cour pénale internationale ? Georgia Pouliquen. [en ligne]. 27 janvier 2019. Disponible à l’adresse: https://www.youtube.com/watch?v=qxTz0EiFhxc&t=1s 
Article 7 du Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale https://www.admin.ch/opc/fr/classifie..
Remarque: Georgia Pouliquen utilise les informations mises en ligne par le portail électronique de la Confédération suisse. 
En tant que Nathalie être humain de chair et de sang3, créature de Dieu en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière Es, médiologue de santé, j’affirme que tous les individus , occupants des postes-clés au niveau politique, institutionnel, judiciaire et médiatique, ayant placé délibérément des obstacles et des entraves, tout au long de mon parcours professionnel, entre décembre 2011 à ce jour doivent également répondre de leurs délits et de leurs crimes respectif, devant la Cour pénale internationale de la Haye.
Apparition d’un tiers :
« Merci Poutine, merci le Kremlin, continuez, continuez, super taf merci. Merci, merci. Merci  de soutenir le mouvement démocratique en France c’est important merci »
Journaliste :
« Je suis désolé on est en plein direct. »
Individu tiers :
« Vous êtes un imposteur. »
Journaliste :
« Je vous remercie. »
Individu tiers :
« Vous bossez, vous êtes un collabo, des fachistes parce-que vous travaillez pour… »
Journaliste :
« Vous voyez soi-disant certaines de ces personnes qui dénoncent les violences sur les journalistes, vous le voyez, traitent de collabos. »
Individu tiers :
« Aucune violence, aucune violence, vous n’êtes pas journaliste, vous n’êtes pas journaliste, vous êtes RT. »
Journaliste :
« Vous voulez voir ma carte de presse ? »
Individu tiers :
« Non, non peu importe, je n’en ai rien à faire. Arrête ton cinéma, arrête ton cinéma. Moi, je suis un citoyen français.»
Journaliste :
« Moi aussi je suis un citoyen français. »
Individu tiers :
« Non toi tu travailles pour une puissance étrangère, une puissance hostile. »
Journaliste :
« Non, je travaille pour la France, je suis journaliste en France. »
Individu tiers :
« Non, non, non, non, vous travaillez pour Poutine, vous travaillez pour Poutine. Vous êtes un outil de propagande, c’est tout »
Journaliste :
« Et donc cela fait quoi que Poutine finance un média ? Est-ce que nous faisons une chose sur cette chaîne dans laquelle on a menti ? »
Individu tiers :
« Évidemment. »
Journaliste :
« Non, vous le voyez des personnes, certaines respectueuses comme David de la pluralité d’opinions, et d’autres un peu moins respectueuses qui s’en prennent à nous de façon assez fatigante.
Durant que le journaliste parle, l’individu tiers l’interromps sans cesse, par les propos suivants :
« Vous n’êtes pas la pluralité d’opinions, au Kremlin, au Kremlin la pluralité d’opinions ? »
Propos de la journaliste au studio de RT :
« Merci Jonathan, voilà. On vous retrouvera bien évidemment et j’espère que vous pourrez évidemment, poursuivre votre travail de journaliste sans être interrompu. On vous retrouvera dans le courant de nos prochaines éditions ».
Déconstruisons les mensonges, des médias occidentaux, étant aux ordres de l’oligarchie sioniste, que subit Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie :
En tant que Nathalie être humain de chair et de sang3, créature de Dieu en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière Es, médiologue de santé, j’affirme que VladimirPoutine, président de la Fédération de Russie, œuvre pour la paix dans le monde.
Prenons connaissance du contenu de propos de Vladimir Poutine:
Schiappa et son équipe pédosatanique !!Ü !!!InDoCiLe. [en ligne]. 31 août 2018. Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=T4OKhPkebU4&t=13s
Remarque :
La vidéo n’est plus disponible, il est écrit :
Vidéo non disponible
“SCHIAPPA ET SON EQUIPE PÉ…” n’est plus disponible en raison d’une réclamation pour atteinte aux droits d’auteur envoyée par INA.
En tant que Nathalie être humain de chair et de sang3, créature de Dieu en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière Es, médiologue de santé, j’affirme que la vidéo est retirée car l’État profond luciférien et sataniste craint la lumière de la vérité quant à ses agissements criminels envers les populations des nations étant liés à l’empire financier khazarRothschild.
Les propos de Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie étaient les suivants :
Dès 15 mn 28 : « Ils fabriquent des lois pour dire qu’une famille c’est la même chose qu’un couple homosexuel, qu’avoir la foi en Dieu, c’est pareil qu’avoir la foi en Satan, envisagent sérieusement de monter des partis politiques promouvant la pédophilie. Et des gens essaient agressivement d’imposer ce modèle au monde entier. Je suis convaincu que c’est un chemin direct vers la décadence et la barbarie, vers une profonde crise démographique et morale ».
  
Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie contribue à construire la paix dans le monde :
Club Valdaï : Vladimir Poutine répond à une question de Jean-Pierre Raffarin. RT France [en ligne]. 18 octobre 2018. Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=XSuKQUJULDU
Question de Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre de la France :
Dès la 7ème seconde. « Moi je m’occupe de la politique depuis 40 ans et je n’ai jamais vu le monde si dangereux comme aujourd’hui. Nous voyons beaucoup de menaces, beaucoup deconflits dans tous les sens. En fait nous apprenons à la guerre pas à la paix. Mais la paix ne va pas tomber « toute seule », il faut travailler pour atteindre la paix. Comment est-ce que nous pourrions favoriser l’importance de la paix ? Comment est-ce que nous pourrions combattre le terrorisme et prendre des réformes au niveau de l’OMS, dans le domaine de la sécurité à l’échelle mondiale, c’est ça l’essentiel qu’il faut savoir. Les gens ne veulent pas voir la guerre dans L’Etat comme vous l’avez déjà dit, la guerre c’est une catastrophe et personne ne veut avoir une guerre :
Propos de Vladimir Poutine après traduction :
Dès 1 mn 30 : « Evidemment nous pourrions parler de ce sujet très très longtemps. Je pense que des problèmes qui ont apparu par le passé au niveau mondial que vous avez cités tout à l’heure, sont liés tout d’abord avec le caractère unipolaire du monde et qui a paru à quelques mois après la disparition de l’URSS, et actuellement le monde devient ou devenu peut-être déjà multipolaire, et c’est sûr ça va résulter d’une façon inévitable à la restauration de la restitution de l’importance du Droit international, surtout au niveau de l’organisation des Nations-Unies d’abord en se basant sur la charte de l’ONU, sur tout ce qui est bon, ce qui a été fait pendant les décennies précédentes en se basant sur la confiance mutuelle entre nous. Mais il faut préserver tous ces éléments de confiance qui existent aujourd’hui, il faut apprendre à entendre, écouter, estimer les uns les autres, et être prêt à trouver, chercher et atteindre les compromis sur cette base.
Moi je pense que finalement c’est inévitable, plus vite ça arrive, tant mieux, nous sommes prêts au développement des activités dans ce sens-là ».
En tant que Nathalie être humain de chair et de sang3, créature de Dieu en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, je vous présente 15 qualifications clés[9] permettant d’entretenir des relations interpersonnelles vertueuses :
1.Apprécier et évaluer la situation de soins dans son ensemble ainsi que sous ses différents aspects.
2. Maintenir et développer des ressources chez soi et chez les autres.
3. Accepter les limites et demander et/ou offrir une aide appropriée.
4. Reconnaître les changements dans une situation et en anticiper l’évolution à moyen et long terme.
5. Fixer des priorités, prendre des décisions et des initiatives.
6. Sur la base de principes, utiliser un vaste répertoire de méthodes et de techniques.
7. Faire preuve d’habilité et d’assurance dans la manière de prodiguer des soins.
8. Adopter un mode d’expression adapté à la situation, compréhensible et différencié.
9. Promouvoir la motivation, montrer et soutenir les changements d’attitude et de comportement.
10. Évaluer les effets de ses prestations et en tirer les conséquences et les enseignements.
11. Développer des comportements éthiques et les vivre dans le concret d’une situation.
12. Faire reposer la collaboration sur l’estime portée à autrui.
13. S’engager pleinement tout en conservant la distance nécessaire pour établir, maintenir, et terminer une relation.
14. Reconnaître les conflits et les gérer.
15. Être ouvert aux changements et aux innovations.
En tant que Nathalie être humain de chair et de sang3, créature de Dieu en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, j’affirme que les 15 qualifications clés cités ne sont jamais mise en mouvement pas les agents et les serviteurs de l’État profond. Cela concerne notamment les membres du gouvernement français corrompu et les membres des Autorités helvétiques corrompues.
En tant que Nathalie être humain de chair et de sang3, créature de Dieu en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, j’affirme que les agents et les serviteurs de l’État profond, au sein du gouvernement français corrompu et des Autorités helvétiques corrompues, utilisent délibérément une parole perverse et toxique, une attitude étantsystématiquement non professionnelle et un comportement étant systématiquement autoritaire et despotique afin de maintenir leur pouvoir absolu envers leur population respective.
Par conséquent, en tant que Nathalie être humain de chair et de sang3, créature de Dieu en lien avec le rôle autonome de ma profession d’infirmière ES, médiologue de santé, j’affirme que de tels pratiques perverses sont complices et coupables de crimes envers l’Humanité toute entière.
Afin d’éviter tout conflit d’intérêts, inspirez-vous de Vladimir Poutine :
V. Poutine menace de limoger les hauts fonctionnaires “scientifiques”. Thalie Thalie [Ajoutée le 23 novembre 2016.] Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=WXAWuMcMM3c
Vladimir Poutine agit pour défendre les intérêts de son peuple :
Russie | Ça c’est du Poutine !!! Seul Poutine peut intimider un milliardaire. Ibrahima Diallo [en ligne]. Ajoutée le 11 mars 2013. Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=nJZYdiWkC7A
Nathalie Scheidegger, infirmière ES
Tous droits réservés, sans préjudice

[1] Association suisse des infirmières. Les principes éthiques : guide pour une prise de décision et une pratique moralement responsable. In : L’éthique dans la pratique des soins. [Brochure]. Berne, 2003. p. 9-22
[2] Association suisse des infirmières. Les compétences morales : l’attitude derrière l’action. In : L’éthique dans la pratique des soins. [Brochure]. Berne, 2003. p.p. 23-25.
[3] Interbible. Les écritures. Chair/corps. Interbible.org. Chronique du 21 septembre 2001. Disponible à l’adresse : http://www.interbible.org/interBible/ecritures/mots/2001/mots_010921.htm
[4] Concept de soins. Disponible à l’adresse  http://www.lamaisondorphee.ch/docs/concept-soins-la-maison-d-orphee 
[5] Association suisse des infirmières. Qu’est-ce qui favorise la justice ? In : L’éthique et la pratique infirmière [Brochure]. Berne, 2013. p.p. 18
[6] Association suisse des infirmières. Annexes : Préambule du code déontologique du CII pour la profession infirmière. In :  L’éthique et la pratique infirmière [Brochure]. Berne. 2013, p. 34
[7] Je suis reconnaissante envers le Créateur de l’’Univers et de toutes choses, le Dieu d’Israël, par Jésus-Christ, de rester en vie malgré les faits que je dénonce. Shalom Israël spirituel que la Paix inonde la terre toute entière !
[8] En lien avec les GOPE (Grandes orientations de Politiques Economiques)  ou la feuille de route économique de Matignon. Upr.fr [en ligne]. [Consulté le 14 janvier 2019]. Disponible à l’adresse : https://www.upr.fr/gope-grandes-orientations-de-politique-economique/ qui font écho à l’Agenda 21 et l’Agenda 2030 des Nations Unies. Aphadolie [en ligne]. 3 mars 2018. Disponible à l’adresse : https://aphadolie.com/2018/03/03/que-cachent-lagenda-21-et-lagenda-2030-des-nations-unies/
Objectif des Nations Unies : Recenser toutes les matières de la terre par les rapports qui leur sont soumis pour les programmes des agendas 21 et 2030, s’approprier toutes les matières de la terre, dépeupler les villages et confiner les populations mondiales dans des cités mégapoles en interdisant l’autarcie
[9] .3. Les qualifications-clés. In : Prescriptions de formation en soins infirmiers 1.1.1992.-Croix-Rouge suisse.

Violences d’Etat


Je soutiens Micka, depuis le 17 novembre 2018, en lien avec le Mouvement “Gilets jaunes”, car au début j’ai perçu qu’il n’avait pas pris conscience de la gravité de la situation.
Il fait un excellent travail d’information par son site youtube. J’observe qu’il est ouvert à mes informations, qu’il transmets celles-ci, accompagnées de ses recherches individuelles.
Micka a conscience que le gouvernement français est composé d’individus étant au seul service de l’État profond. Il est dans la capacité de reconnaître les imposteurs, les traîtres. 

GILETS JAUNES DES CHIFFRES ET DES ÊTRES HUMAINS ! MORTS ET BLESSÉS LA LISTE EST LONGUE #1. Micka vlogduquotidien [en ligne]. Ajoutée le 28 janvier 2018. Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=BmBKtCVbT6k
Je viens de poster le commentaire suivant sous sa vidéo d’aujourd’hui:
Très cher Micka, 
Des liens utiles afin de mettre un terme à toutes ces violences totalement disproportionnées: Macron Castaner passibles de la Cour pénale internationale ? Georgia Pouliquen. [en ligne]. 27 janvier 2019. Disponible à l’adresse: https://www.youtube.com/watch?v=qxTz0EiFhxc&t=1s Article 7 du Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale https://www.admin.ch/opc/fr/classifie..
Remarque: Georgia Pouliquen utilise les informations mises en ligne par le portail électronique de la Confédération suisse. 
APPEL À LA GRÈVE GÉNÉRALE ILLIMITÉE – FRANÇOIS BOULO. Le média [en ligne]. Ajoutée le 27 janvier 2019. Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=H-lpHvtsSd0 
Collectif contre les violences d’Etat. Désarmons-les ! Disponible à l’adresse : https://desarmons.net/ 
Je vous invite à prendre connaissance de la grille d’analyse intitulée “Libérer la planète du joug de l’oligarchie et de l’empire financier Rothschild à consulter sous VBSC Vent de Bethléhem Souffle de Charité disponible à l’adresse http://ventdebethlehem.blogspot.com/ 
Depuis la Suisse, nous sommes solidaires avec la population française, puisque nous avons conscience que l’oligarchie sioniste vous livre une guerre spirituelle, économique et psychologique. 
Maîtrisant le sujet, je vous soutiens dans votre engagement par mes informations, tout en étant active de manière très concrète en Suisse, afin de contribuer à mettre un terme au génocide de la population française. Car c’est bien de cela dont il s’agit, par ces criminels nazi. Ce sont toujours les mêmes.
Restons lucide et rappelons-nous des travaux de Daniele Ganser : L’OTAN-alliance pour la guerre, les USA-mensonges et morts par millions. D GANSER. D J-P [en ligne]. Ajoutée le 5 mars 2018. Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=uE_ZFAyWcco&t=20s De tout coeur avec vous, corps, âme et esprit.
Vive la France libre!

Crimes envers l’Humanité



Le Gilet jaune blessé Jérôme Rodrigues à RT France : «Il est important d’amener un message de paix». RT France [en ligne]. Ajoutée le 28 janvier 2019. Disponible à l’adresse : https://www.youtube.com/watch?v=VKlnMYoRiZM


Voici le commentaire que j’ai rédigé sous la vidéo:
Très cher Jérôme Rodrigues et très chers amis français, 
En qualité d’infirmière ES suisse, j’affirme que le gouvernement français est coupable de crimes envers l’Humanité toute entière. 
Par conséquent j’exprime que les coupables doivent être jugés par la Cour pénale internationale de la Haye, selon les critères exposés par Georgia Pouliquen, juriste, à consulter sous: 
Macron Castaner passibles de la Cour pénale internationale ? Georgia Pouliquen. [en ligne]. 27 janvier 2019. Disponible à l’adresse: https://www.youtube.com/watch?v=qxTz0EiFhxc&t=1s 
Article 7 du Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale https://www.admin.ch/opc/fr/classifie..
Remarque: Georgia Pouliquen utilise les informations mises en ligne par le portail électronique de la Confédération suisse. 
Je vous invite à prendre connaissance de mon analyse professionnelle concernant la corruption en France, en Suisse et à l’échelle mondiale à lire sous: 
De Siebenthal, François, Scheidegger, Nathalie. Oligarchie sioniste? Abus-suisses.blogspot.com [en ligne]. 25 janvier 2019. Disponible à l’adresse : http://abus-suisses.blogspot.com/2019/01/t-tres-chers-amis-au-service-de-la.html Vive la France libre! 


Aljazeera: prophétie qui se réalise ?

Aljazeera signifie en arabe l’île.


Cette prophétie est en train de se réaliser

Al Jazeera (en arabe الجزيرة – parfois transcrit en français al-Jaziraal-Jezira ou al-Djezira), est une chaîne de télévision satellitaire qatarienne qui émet en arabe, en anglais, en turc et en serbo-croate

La chaîne Al Jazeera, dont le nom signifie littéralement « l’île », basée à Doha au Qatar, est lancée le 1er novembre 1996, par le cheikh Hamad ben Khalifa Al Thani, émir du Qatar, qui vient d’arriver au pouvoir en renversant son père. Elle vise à rompre la mainmise des Saoudiens sur le paysage médiatique international arabe, à briser le contrôle des gouvernements arabes sur l’information nationale et donc à libéraliser le paysage médiatique arabe. Pour représenter au mieux son public arabe, Al Jazeera ne prend pas seulement des journalistes libanais3mais des journalistes de tous les pays arabophones. Le noyau dur de l’équipe éditoriale d’Al Jazeera provient de BBC Arabic Television4

MBS, alias Mohamed Ben Salman, l’homme fort en Arabie saoudite, a lancé de très graves menaces et un appel d’offre international pour faire du Qatar une île. et détruire ce pays par tous les moyens.

Il existe une société secrète des disciples de Saint Jean le Baptiste, dont le noyau est formé des descendants directs de ses disciples d’il y a près de 2’000 ans

Ils sont des milliers et baptisent encore notamment dans les fleuves du Jourdain, du Tigre et de l’Euphrate.

Ils sont à mi-chemin entre les juifs et les chrétiens et se cachent des musulmans car ils risquent la mort immédiate, encore maintenant.

Leurs femmes sont parmi les plus belles, sensibles, douces, éduquées, intelligentes, priantes, soignantes  etc…. comme on peut l’écouter dans le conte des mille nuits et une nuit.

Il y a un moyen secret pour entrer en contact avec eux qui m’a été donné quand je travaillais en Irak pour le CICR. 

Ils m’appellent “cousin “.

Ils peuvent orienter des moyens financiers considérables.

Le nom Benyahia signifie normalement leur amour de St Jean Baptiste ( Yahia ) , Ben, fils de…. 
L’un deux fût tué lors de sa tentative de faire la paix entre l’Irak et l’Iran, les sunnites et les chiites… https://fr.wikipedia.org/wiki/Mohamed_Seddik_Benyahia

Sept soeurs de Sainte Mère Teresa, invitées au Yemen pour y travailler pour la paix, et beaucoup d’autres personnes volontaires auprès d’elles, ont été récemment assassinées par deux commandos en deux lieux différents et à deux dates différentes. La seule survivante travaille encore au Yemen.

Quelques analyses.

Il y a plusieurs choses qu’on ne peut pas acheter, notamment l’honneur, l’amour, la santé, la vie éternelle.

On peut essayer d’acheter la paix car elle vaut plus que tout l’or du monde.

Solution:

Une issue possible est expliquée dans notamment nos messages précédents, nos livres, articles, sites internet, blogs, actions en faveur de vraies et justes monnaies et de démocraties économiques.

Il vous reste à corroborer les autres parties impliquées, toutes les personnes qui sont venues nous voir en Suisse sont d’accord de participer à propager ces idées et à établir la vérité sur la mort de notamment les sept soeurs de Mère Térésa, et tout faire pour éviter une tentative de meurtre du pape lors de sa venue à Abou Dhabi en début février ou au Maroc en mars…

En effet, à  l’invitation du cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyane, prince héritier d’Abou Dhabi, et de nombreux autres personnalités de la région, le pape François se rendra dans cet émirat du Golfe persique du 3 au 5 février prochain, puis au Maroc en Mars, pour contribuer à la paix entre toutes les personnes et religions de bonne volonté.

http://www.wollamshram.ca/1001/index.htm


http://desiebenthal.blogspot.com/2018/06/monnaie-pleine-la-lampe-daladin.html


http://desiebenthal.blogspot.com/2016/05/loi-pour-une-democratie-economique.html

Shéhérazade nous l’avait raconté dans notre enfance, les richesses d’Aladin sont infinies. Grâce à sa lampe, le jeune garçon de modeste famille a pu ainsi épouser la fille du sultan. Dans sa version américaine, « Aladdin » est aussi immensément riche. Il gérerait actuellement près de 15 000 milliards de dollars (14 000 euros), soit 7 % des actifs financiers mondiaux. Mais Aladdin a un maître, c’est BlackRock, le premier gestionnaire d’actifs au monde, qui a mis au point cette plateforme informatique, qui, comme la lampe du conte, renferme la puissance du monde moderne, celle de l’intelligence artificielle. Mardi 28 mars, Larry Fink, le patron de BlackRock, a annoncé qu’il allait donner encore plus de travail à son génie numérique. Sa société va basculer une partie de ses investissements, jusque-là gérés par des analystes humains, vers une gestion par les algorithmes d’Aladdin. Ce que les financiers appellent passer de la gestion active, décidée par des hommes, à la gestion passive, déterminée par le logiciel.
La finance est l’un des premiers terrains d’expérimentation de l’intelligence artificielle, ces programmes informatiques capables de gérer des masses de données considérables et surtout d’apprendre et donc de s’améliorer sans cesse, comme le fait un enfant en découvrant le monde. Elle est la version dématérialisée du robot industriel. Avec lui, l’informatique ne s’attaque plus aux métiers manuels ou d’employés, ni aux champions d’échecs ou de jeu de Go, mais aux métiers à forte valeur ajoutée : médecins, avocats, journalistes, investisseurs… Selon Bloomberg, Aladdin va ainsi remplacer Pete Stournaras qui gérait un portefeuille de six milliards de dollars chez BlackRock et en était l’un des analystes vedettes. L’intelligence artificielle signe-t-elle le « déclin de l’empire humain », comme le titre joliment le dernier livre de Charles-Edouard Bouée, le patron du cabinet de conseil Roland Berger ? Ce n’est pas si simple.


Victoire de la machine sur l’analyste



Car la victoire de la machine sur l’analyste chez BlackRock, est aussi la conséquence d’une évolution majeure du monde de l’investissement. Dans un univers très réglementé, où les taux d’intérêt sont très bas, les investisseurs, qui confient leurs économies aux gérants comme BlackRock ou Vanguard, se méfient de plus en plus de l’intuition des hommes et préfèrent le confort du suivi des indices, comme le CAC 40 en France ou le S&P 500 aux Etats-Unis.

https://www.lemonde.fr/economie/article/2017/03/30/blackrock-aladdin-et-l-investissement-merveilleux_5103222_3234.html

Wally,


Wasn’t it Munson who said in Alladin‘s Lamp that one of the mistakes economists make is jumping in and out of time with their abstractions/opinions derived from their theoretical models rather than looking at the empirical cost accounting data, realizing that cost is an ever present factor they cannot afford to misinterpret or forget about and hence cognite on the validity/reality of A + B?

On Tuesday, April 15, 2014 2:45:28 AM UTC-7, Wallace Klinck wrote:

Attention All:

Wesleyan University was gifted American Social Credit Leader Gorham Munson’s papers and library on Social Credit and has apparently managed to organize this material for public access, evidently without restriction.  The collection should allow one to appreciate the extent of activity of the Social Credit movement in America during the 1930s and into the mid-1940s.  The following link will bring the reader to the appropriate website:



The extensive Abstract is very helpful although it may not be totally correct in every detail.  Of course, Douglas and Munson were not in complete agreement on all issues.  Munson accepted Douglas’s economics essentially without challenge but the two did not have entirely compatible views regarding certain aspects of politics and/or history.  Especially valuable items in the collection would be the periodicals the New Age and New English Weekly.

Sincerely
Wally

9 août 2017 – Ajouté par NHRC QATAR

Freedom of expression, disparition of documents in Qatar, the answer ! at 2 h 06 given when we were getting …

25 juil. 2017

Vu les graves risques de guerre, le Qatar et sa chaîne d’informations libres Al Jazeera ont besoin du soutien …

22 déc. 2017 – Ajouté par Vollgeld-Initiative

Ah oui dernière chose, le crédit à Qatar Holding n’avait pas à être révélé dans le cadre … Témoignage de François de …

7 août 2017 – Ajouté par François de Siebenthal

From Qatar, Mr. Benoît Ouellet, canadian social crediter, is supporting free press and free opinion.. … François …

7 août 2017 – Ajouté par François de Siebenthal

De retour du Qatar, M. Benoît Ouellet, créditiste canadien, livre ses impressions dans son combat pour la liberté …

… et agissons ! by François de Siebenthal; 70 videos; 1,105 views; Last updated on Sep 16, 2018 ….. From Qatar, Mr. Benoît Ouellet, canadian social crediter.
12 juil. 2017 – Ajouté par Tories Out

François de Siebenthal: Propriétaires de la fausse monnaie . …. Quatar demands press freedom · Dangers des …

21 mars 2015 – Ajouté par Slimi imils

François de Siebenthal: Banque nationale suisse, BNS, Berne, ce . …… de capital et l’intervention de Qatar …

1 juil. 2017 – Ajouté par Comprendre et Agir

François de Siebenthal: Suisse: Fraudes électorales si faciles. …. Quatardemands press freedom · Dangers …

Ah oui dernière chose, le crédit à Qatar Holding n’avait pas à être … L’économiste Suisse, Francois de Siebenthal … 

Vote électronique à fin 2019 ?

Mathieu Despont a partagé un lien.
Le conseil fédéral a décidé de généraliser le vote électronique d’ici la fin de l’année !!
… est-ce que t’as envie que ce soit une boite espagnole, scytl (le fameux système de la poste n’est pas à la poste !!!) qui gère les votations suisse ? … elle gère déjà les votations aux USA, en Inde, et à de nombreux autres endroits….. Moi j’ai pas envie.
En tant qu’ingénieur en télécom, j’aime la technique.. mais je ne trouve pas que le vote électronique est une bonne idée.. Le mieux c’est un système décentralisé. Là on veut tout mettre dans la même urne opaque…. et comment garantir que le code utilisé est celui audité ?? une urne transparente, non bourré à l’avance est nettement mieux… voir même une landesgemeinde…. c’est dur de tricher.. Là… (mais bon c’est pas très anonyme..)
Donc partage… dis que tu soutiens un moratoire.. et ainsi on va freiner l’expansion irraisonnée du vote électronique.

In a joint venture with Swiss Post, Scytl provides e-voting systems to several cantons that allow Swiss citizens who live abroad to take part in cantonal and federal elections and referenda electronically.[9] After the Canton of Geneva decided in 2018 to abandon the continued development of its own e-voting system, Swiss Post and Scytl remain the only e-voting provider certified to provide e-voting services in Switzerland by the Swiss Federal Chancellery.[10]


EVOTING-MORATORIUM.WECOLLECT.CH
Moratoire sur le vote électronique: Aidez-nous à défendre notre démocratie contre les cyberattaques et à maintenir la confiance des citoyennes et citoyens dans le processus et les résultats électoraux !


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