Maurice Allais prophétique.


Sur la tranche de notre pièce de 5 Fr, il est écrit: Providebit.

Significations:


Un vrai problème résolu par monnaie-pleine est la possibilité de combler l’écart croissant entre les prix des biens surabondants et le pouvoir d’achat des populations toujours  trop faible. Ceci est possible, vu la reprise du contrôle de la souveraineté monétaire, par des versements directs à celles-ci et l’encouragement des entrepreneurs par des aides à la recherche ( économie verte, durable, renouvelable… http://aaapositifs.ch/ ) ou d’autres versements de rabais compensés,  pour faire baisser les prix sans les défavoriser, calculés par une instance monétaire indépendante et neutre comme les tribunaux actuellement, avec une séparation d’un nouveau pouvoir basé sur des statistiques et des lois, pour une vraie démocratie économique. http://desiebenthal.blogspot.ch/2016/05/loi-pour-une-democratie-economique.html )


pour bien comprendre, notre fameux document :

UNE FINANCE SAINE ET EFFICACE 
ré-édité sous le nom de: 

UN NOUVEAU SYSTÈME FINANCIER EFFICACE:


Synopsis de comparaison entre le système des réserves à 100% et Monnaie pleine[1]
Elaboré par MM Andrew Jones et Joseph Huber, traduit par Mlle Sanja Duvnjak et adapté par François de Siebenthal
Réserves[2] à 100%
Monnaie pleine
…c’est encore un système des réserves avec deux circuits de monnaie séparés. Il existe une circulation interbancaire sur la base des réserves et une circulation publique ou non bancaire des comptes de virement (monnaie scripturale), mais ce sont les banques qui participent aux deux circuits.
…est basé sur un système monétaire actif avec un seul circuit. Il n’y a plus de réserves, plus de dettes qui circulent en tant que monnaie (monnaie scripturale comme substitut monétaire), mais seulement la monnaie pleine.
La distinction entre M0 et M1 est toujours pertinente, étant donné qu’il y a une distinction à effectuer entre la monnaie provenant de la banque centrale (les réserves) et monnaie scripturale.
Il y a seulement une masse monétaire M. Elle est contenue sous toutes les formes (pièces, billets, monnaie scripturale) et émise seulement par un organisme étatique (en Europe par les banques centrales et aux USA par une commission monétaire sous la responsabilité du Ministère des finances) et circule de la même façon, comme mode de paiement entre les banques et tous les autres utilisateurs.
M2/M3/M4 ou des agrégats monétaires similaires existent toujours.
Les correspondants à M2/M3/M4 continuent d’exister d’un point de vue statistique, mais ne représentent plus des agrégats monétaires. En lieu de cela, il s’agit de prêts aux banques ou investissements en emprunts bancaires ou actions bancaires. Il n’y a plus de dépôt bancaire dans le sens strict du terme.
Les dépôts M2/M3 comme épargne et investissement à terme restent la monnaie scripturale non activée. Les banques n’obtiennent pas par ses investissements les réserves de paiement liquides, mais elles devraient avoir une couverture à 100% sur tous les dépôts.[3] Ainsi, les coûts de réinvestissement des banques augmenteraient sensiblement. La conséquence en serait le coût plus élevé des crédits pour les clients à un taux d’intérêts plus élevés que le taux général ordinaire.
Les investissements en « monnaie pleine » auprès des banques sont des investissements comme les autres. L’argent nécessaire est acheminé aux banques comme un actif disponible (cf. : l’argent au comptant). Les investissements d’épargne et à terme ne sont pas de la monnaie scripturale inactive, mais des investissements de « monnaie pleine » sujets à intérêt ou un partage des profits. Les prêts que font les clients aux banques ne représentent pas un coût plus élevé, puisque les intérêts sont dus même au sein du régime des comptes de virements (moyennant le blocage des sommes déposées). Il en ressort que « Monnaie pleine » n’augmente pas le taux d’intérêts.
Le système de réserves à 100% (Plan de Chicago, Fisher, Allais, Kumhof) contient une certaine composante de séparation bancaire, soit une distinction entre le service de change (gestion des comptes courants, du change et des paiements) et la gestion des crédits et des investissements.
Dans le système de « Monnaie pleine », la séparation peut exister, mais n’est pas obligatoire.
La séparation entre la branche des comptes courants et paiement et celle des crédits et des investissements est inhérente à « Monnaie pleine ». Dès lors, cette séparation n’a pas lieu d’être institutionnalisée.
Cela n’exclut pas la création des banques spécialisées par branche, pas plus que cela n’impose une séparation entre la branche du crédit et celle des investissements. Toutefois, ce sont des aspects qui vont au-delà de la réforme monétaire au sens strict.
L’argent de la banque et celui des clients est mélangé. Les comptes courants des clients font partie du bilan de la banque où ils représentent une dette de la banque envers les clients. Les clients ne possèdent pas réellement leur argent. La créance des clients reste soumise au risque des activités menées par la banque.
L’argent des clients et celui de la banque est géré séparément. Le dépôt du client n’est plus un investissement au bilan de la banque, mais existe séparément de plein droit.[4] Les banques sont des fiduciaires qui peuvent gérer l’argent des clients conformément à leurs instructions.[5]
Les faire-valoirs des clients restent non assurés. Même si les réserves s’élèvent à 100% pour ce qui est des dépôts des clients, cela n’enlèvera pas le risque précité (le risque d’une faillite existera toujours). En effet, les réserves de couverture, soit à 100% comme réserve minimale, ne servent pas comme filet de sécurité, mais comme instrument de politique monétaire en ayant pour effet de contrôler la création monétaire scripturale des banques (selon la « théorie de la position réservataire », ainsi que le « modèle de multiplication monétaire »). Pour changer cela, les réserves devraient être déclarées à nouveau, comme « monnaie pleine », soit comme réserves de paiement actives et liquides et liées  – 1 : 1 – aux faire-valoirs des clients (cf. note en bas de page no 4).
Tout comme pièces et billets, la monnaie scripturale sur un compte bancaire ne peut pas disparaître. La « monnaie pleine » est la monnaie qui est sûre dans l’absolu. Il n’y a besoin ni de réserves, ni de sécurité quant à l’investissement.
Une réserve à 100% est en rapport avec le passif du bilan. Elle se réfère aux dettes figurant au bilan de la banque.
La « monnaie pleine » est toujours, peu importe le bilan dans lequel elle se trouve, un actif liquide et jamais une dette circulaire.[6]
…cela correspond encore à une pratique bancaire établie, de couvrir une sorte de dette avec une autre. Avec « l’argent signe » moderne (fiat money) et le surpassement du standard basé sur l’or, cela est devenu sans objet, étant donné que l’argent signe peut être créé sans limites.
La « monnaie pleine » ne nécessite pas de couverture. Elle représente par elle-même un moyen de paiement légal illimité et en vigueur. La seule couverture, dont dépend la valeur de « monnaie pleine » et une économie productive et concurrentielle qui produit des biens et services en contrepartie de la monnaie qui les achète.
Le système de paiement est un système binaire (à deux niveau) avec deux circuits séparés. Le transfert des dépôts des clients (les dettes de la banque) est comptabilisé de façon mutuelle, seul le solde du résultat est inscrit auprès de la banque centrale (en forme de réserves de paiement et excédentaire).
Etant donné que l’argent des clients se trouve en dehors du bilan de la banque commerciale, il n’y a plus de « clearing » concernant les transferts de monnaie scripturale et plus de « settlement » dans les réserves. A la place, il y a les paiements directs entre les clients et les banques. Cela peut impliquer les « clearing et settlement » uniquement en « monnaie pleine ».
Les réformateurs de la réserve à 100% des années 1930 n’ont pas pensé que dans un système de réserves, l’émission du crédit, voire la création de la monnaie scripturale (=création des dépôts)  d’une part et la couverture en réserves des dépôts se distinguent. Encore moins ils n’ont pu s’imaginer que la fonction de la réserve de paiement et de la réserve de couverture ne remplissent pas les mêmes fonctions.
La « monnaie pleine » est le seul moyen de paiement. Le crédit primaire émis par les banques et ainsi la création de la monnaie scripturale (=création des dépôts) n’existe pas dans le système de « monnaie pleine ». Les réserves sont superflues. La « monnaie pleine » est la monnaie de la banque centrale et n’a plus besoin de couverture par les réserves.
La distinction entre l’obligation de paiement et celle de couverture doit être faite, ainsi que la distinction temporelle entre la création et la couverture des dépôts. Une banque qui émet un crédit, n’est pas tenue de couvrir à 100% la monnaie scripturale ainsi créée. L’obligation de couvrir la monnaie ainsi créée incombe plutôt aux banques, lesquelles acceptent ladite monnaie comme mode de paiement. En outre, il existe un décalage temporel entre l’accès à cette monnaie scripturale et l’exécution de l’obligation relative à la couverture de ladite monnaie par les réserves, lequel peut s’étendre, selon la procédure, entre deux semaines et trois mois.
Etant donné qu’il n’y a plus de dépôts dans le sens que l’on sous-entend aujourd’hui, et plus particulièrement plus de paiement via virement de cette monnaie scripturale, les banques ne sont plus en mesure d’émettre des crédits primaires et donc de la monnaie scripturale.
Cet état de faits n’apparaît ni raisonnable, ni équitable. Toutefois, la capacité des banques à émettre du crédit primaire et de créer de la monnaie scripturale repose sur les transferts mutuels de dettes à une hauteur comparable.
La réserve de couverture à 100% n’empêche pas l’émission du crédit primaire et le « settlement » des paiement y relatifs.
Les banques créent les crédits et ainsi la monnaie scripturale de façon proactive (ex ante). C’est seulement après (ex post) que les banques doivent s’occuper d’éventuelles réserves excédentaires (réserve de paiement) pour le « settlement ». Dès lors, même en présence d’une couverture à 100% pour les dépôts, la création de monnaie scripturale peut être basée sur une fraction de la réserve excédentaire. L’initiative de création monétaire resterait auprès des banques et le travail de la banque centrale serait encore de suivre au niveau des réserves, cette dernière étant mise devant le fait accomplie, la nouvelle demande, des banques, ainsi créée.
Comme il n’existe que la « monnaie pleine » désormais et plus la monnaie scripturale, ni les réserves, toute distinction entre les réserves de paiement et les réserves de couverture est sans objet, tout comme un décalage temporel entre les deux. La disponibilité de la « monnaie pleine » pour un paiement, ainsi que son exécution ne se distinguent plus. Si les banques ne disposent pas de monnaie pour effectuer une transaction, ladite transaction ne trouve pas lieu. Les banques peuvent gagner ou emprunter l’argent dont elles ont besoin pour leurs affaires, soit en passant par leurs ou les nouveaux clients ou d’autres banques, soit par émission d’obligations ou en dernier lieu par l’emprunt auprès de la banque centrale.
Comme la création de monnaie scripturale et la couverture en réserve en réaction à ladite création monétaire sont à distinguer, ainsi que la comptabilité des transferts entre comptes et « settlement » des soldes en réserves excédentaires, les banque gardent une liberté considérable concernant la création monétaire des crédits primaires. La réserve qui en résulte est pratiquement en dessous de 100%.
Le contrôle de la banque centrale sur la création monétaire scripturale, alors même qu’elle est en réaction (ex post), serait plus grand qu’aujourd’hui, mais toujours assez éloigné des 100% envisagés. En conséquence, les expectatives, voire un contrôle concernant l’inflation en général ou l’inflation du capital tout comme modération des cycles conjoncturels et spéculatifs ne sauraient se tenir dans une mesure souhaitée.
Dans un système de « monnaie pleine », les banques n’ont plus la possibilité de créer la monnaie scripturale supplémentaire. La masse monétaire se trouverait sous le contrôle sans faille de la banque centrale. Les banques ne peuvent pas donner ou prêter l’argent, sans qu’elles l’aient reçu au préalable. Lorsqu’elles le donnent ou le prêtent, la somme totale doit être disponible pour versement en « monnaie pleine ». Les clients ou d’autres banques, à qui ces versements sont destinés, obtiennent les versements des sommes complètes en « monnaie pleine ».
Les expectatives problématiques concernant le passage aux réserves à 100%. Les réserves à 100% demandent un paiement des dettes de l’Etat. Cette expectative repose sur la présomption que l’argent qui est prévu pour la constitution des réserves partielles et totales pourrait être utilisé pour le paiement des dettes.
La constitution desdites réserves de la part des banques par la vente des prêts de l’Etat au Ministère des finances peut couvrir qu’une infime part des réserves. Dans cette mesure, la dette de l’Etat est remboursable. Concernant la grande partie restante de la réserve de couverture à 100% à constituer, l’argent doit être directement versé aux banques et reste lié à cet effet. Dans la mesure où les moyens nécessaires aux banques devraient leur être prêtés, il n’en ressort pas un seigneuriage de transition unique, mais un seigneuriage moyennant intérêts à long terme. Le capital ne serait alors pas sans dette, mais représenterait pour les banques et l’économie un poids durable supplémentaire.
Véritable remboursement des dettes étatiques par « monnaie pleine ».
Un tel remboursement peut avoir lieu à hauteur des montants correspondant à la monnaie scripturale sur les comptes des clients et entre les banques elles-mêmes. Par la transition de monnaie scripturale des banques à « monnaie pleine », les obligations des banques qui tomberaient à l’échéance quotidiennement envers les institutions financières et des banques envers la banque centrale se comporteront comme si l’argent avait été versé en « monnaie pleine » au préalable. Les moyens correspondants à cette hauteur se transfèrent de cette masse de « monnaie pleine »  envers la banque centrale (et inversement) et peuvent dès lors de nouveau être réinjectés par cette dernière, à titre du seigneuriage originel, dans l’économie dès que la masse monétaire est établie statistiquement.
Ce seigneuriage représente un prélèvement unique de transition ou substitution à hauteur des montants en monnaie scripturale préexistante. Avec ces moyens émis sans dette, le gouvernement peut et doit rembourser, en effet, ses dettes.
Autres questions non résolues concernant le système de réserve à 100%
  • Est-ce que, dans le cadre de la transition du système des réserves fractionnaires au système de réserve à 100%, les comptes à vue M1 devraient seuls être pris en considération ou aussi les dépôts M2/M3/M4 ?
  • Comment la transition devrait se dérouler ? Concernant le transfert de quels actifs (papiers-valeur, autres obligations*), les banques doivent-elles constituer des réserves de couverture à raison de 100% ?
Remarque finale
Il apparaît que les fondateurs de la théorie des réserves à 100% des années 1930 n’ont pas évalué tous les détails de leur théorie avec minutie. Certaines des éventualités qu’ils se sont imaginées ne correspondent pas à une réalité économique du système des réserves.




Remarque finale de François de Siebenthal.
Un vrai problème résolu par monnaie-pleine est la possibilité de combler l’écart croissant entre les prix des biens surabondants et le pouvoir d’achat des populations toujours  trop faible. Ceci est possible, vu la reprise du contrôle de la souveraineté monétaire, par des versements directs à celles-ci et l’encouragement des entrepreneurs par d’autres versements de rabais compensés calculés par une instance monétaire indépendante et neutre comme les tribunaux actuellement, avec une séparation d’un nouveau pouvoir basé sur des statistiques et des lois, pour une vraie démocratie économique. http://desiebenthal.blogspot.ch/2016/05/loi-pour-une-democratie-economique.html )
[1] Un synopsis comparable avait été établi par Andrew Jones, Positive Money, cf. : http://www.positivemoney.org/2013/01/the-chicago-plan-versus-positive-money.
[2] Les termes alternatifs sont 100%-réserves ou 100%-banking (Plan de Chicago), 100%-monnaie (Fisher) et réserve intégrale (pas monnaie pleine).
[3] Si les réserves fractionnaires étaient converties en dépôts, elles deviendraient des réserves de paiement et ce serait un pas décisif en direction du système de « monnaie pleine ». Cela amènerait obligatoirement l’adaptation de la réglementation en vigueur, plus particulièrement concernant l’exigence du minimum des réserves, la comptabilité et transferts de paiements.
[4] Si l’avoir du client devait continuer à être géré de sorte à apparaître dans le bilan, comme prévu par Schemmann ou Kumhof – ce qui est possible techniquement, mais pas optimal – il doit être consigné dans un compte séparé et distingué des obligations de la banque. Lors d’une demande de crédit, la somme sera déduite du compte de la banque pour être placé sur celui du client. En cas du prêt du client à la banque, ce processus est inversé.
[5] Les comptes courants des clients pourraient exister comme comptes-dépôts à la banque centrale comme le prévoit « Positive Money » ou comme comptes individuelles auprès des mêmes, comme suggéré par Schemmann.

[6] Même si la « monnaie pleine » est créée par un crédit de la banque centrale à une banque commerciale (ce qui peut être le cas, mais ne le doit pas être obligatoirement, ni la règle), la monnaie ainsi créée ne doit pas être comptabilisée comme une obligation, mais comme une partie du capital national propre. Ceci n’est qu’une méthode parmi d’autres lesquelles prévoient de comptabiliser la « monnaie pleine ».

Ariane Grazioli

Je ne comprends plus mes compatriotes : La grande majorité hurle que les politiques sont sous influence des lobbys (banques et assurances en particulier)… la même majorité refuse catégoriquement que la Suisse entre dans l’UE…
Tout le monde (ou presque) est conscient que ce sont principalement les banques qui cherchent par tous les moyens à faire entrer la Suisse dans l’UE.
Par ailleurs, personne n’ignore que l’argent est le nerf de la guerre.
Pourtant…. pourtant…
Lorsqu’une initiative propose au peuple de reprendre le pouvoir sur sa monnaie et ainsi restreindre le pouvoir des banques….. ben….. ah non… ah non… les banquiers sont des professionnels et ils savent ce qu’ils font.

Eh bien, j’ai un scoop pour vous : En effet, les banquiers savent ce qu’ils font … DANS LEUR INTÉRÊT et non dans le vôtre.

Le pouvoir financier au cœur de la crise de 2008 :

Les analyses prophétiques de Maurice Allais
jeudi 22 octobre 2009 par Philippe Bourcier de Carbon
Par Philippe Bourcier de Carbon [1] Président de l’AIRAMA, Alliance Internationale pour la Reconnaissance des Apports de Maurice Allais en Physique et en Economie,
A l’occasion du présent colloque sur La responsabilité de la « Super classe mondiale » dans la Crise économique mondiale, je suis heureux de pouvoir esquisser ici les principales analyses et propositions du Professeur Maurice Allais [2]concernant les mécanismes de la crise, bancaire, financière et économique qui a éclaté spectaculairement l’année dernière à partir des pratiques des grands acteurs financiers anglo-saxons, systématiquement confortées par leurs dirigeants politiques, et qui, dans le cadre d’une mondialisation financière anarchique que ces derniers se sont attachés à généraliser depuis les années 90, menace aujourd’hui de plonger le monde dans une catastrophe économique généralisée, voire sans précédent par ses dimensions.
Cette occasion est d’autant plus heureuse que les nombreux ouvrages et analyses du Prix Nobel français d’Economie sur la question, demeurent généralement trop méconnus, tant sa pensée se situe à contre-courant de la « pensée économiquement correcte » qui s’est aujourd’hui instaurée universellement sur la question.
Au cours de cette conférence, je ne saurais mieux faire que d’emprunter de larges passages au petit ouvrage de février 1999 du Prix Nobel français destiné au grand public « La Crise mondiale aujourd’hui » [7].
I – Introduction
Selon George Soros, à la fois célèbre praticien professionnel des « Hedge Funds » ou « Fonds d’Arbitrage » et observateur qualifié du petit monde des principaux acteurs de la spéculation financière sur les places internationales, Seigneurs actuels de la Super Classe mondiale, « le début de la crise financière actuelle peut être daté officiellement d’août 2007 », ainsi qu’il le déclare en introduisant la brève rétrospective chronologique des faits financiers significatifs [3] par laquelle il ouvre son dernier ouvrage « La vérité sur la crise financière [4] » [1].
Et de fait, quinze jours après la parution de son livre, le monde était frappé de stupeur et de panique devant la faillite déclarée le 15 septembre 2008, de la Banque Lehman Brothers, l’un des principaux acteurs opérant sur les marchés financiers spéculatifs internationaux.
Il est de fait très significatif que George Soros lui-même conclut ainsi sa brève chronologie des faits, par cette déclaration que ne renierait pas Maurice Allais :
« Les marchés financiers comme les autorités de régulation ont mis beaucoup de temps à reconnaître que l’économie réelle serait inévitablement affectée. Cette réticence est difficile à comprendre. Pourquoi l’économie réelle, qui a été stimulée par l’expansion du crédit, devrait-elle ne pas subir les effets de son resserrement ? On a du mal à s’empêcher de penser que les autorités, comme les acteurs du marché, vivent sur des idées fausses quant à la façon dont celui-ci fonctionne, et que ces idées fausses sont à l’origine, non seulement de leur incapacité à comprendre ce qui se passe, mais encore des excès qui ont conduit aux turbulences actuelles. Mon propos est de démontrer que le système financier international tout entier repose sur des bases erronées ». George Soros [3, page 28]
Nous rappellerons d’abord quelques constantes caractéristiques des situations qui précèdent toujours l’éclatement des grandes crises financières, comme celle de 1929- 1934, avant de rappeler l’importance des principes de régulation destinée à les prévenir tel le Glass Steagall Act, imposé le 16 juin 1933 par le Président Roosevelt, et révoqué le 12 novembre 1999 par le Président Clinton sous la pression tenace des dirigeants financiers anglo-saxons.
Après avoir résumé les analyses de Maurice Allais, nous présenterons les principes de la réforme radicale du crédit qu’il propose, et nous évoquerons brièvement l’accueil médiatique qui leur aura été réservé, principalement en France, pour terminer en guise de conclusion sur la confirmation de l’impuissance actuellement manifeste des dirigeants politiques à imposer des principes de régulation susceptibles de mettre un frein aux pratiques financières à l’origine de la crise. Dans le monde de la finance tout continuera donc – et de plus belle – en 2010 comme avant !
La crise mondiale va donc encore se développer largement, et ses plus « beaux » jours sont encore – hélas – devant elle.
II – Rappel de la Grande Crise de 1929-1934
Maurice Allais résume dans son livre [7] les caractéristiques de la Grande Dépression. « La crise de 1929 a été la conséquence de l’expansion déraisonnable des crédits boursiers qui l’a précédée aux États-Unis et de la montée extravagante des cours de Bourse qu’elle a suscitée. » Maurice Allais [7].
Et Maurice Allais résume ainsi les événements :
« La hausse des cours et leur effondrement :
Aux États-Unis, l’indice Dow Jones des valeurs industrielles est passé de 121 le 2 janvier 1925 à 381 le 3 septembre 1929, soit une hausse de 215 % en quatre ans et huit mois. Il s’est effondré à 230 le 30 octobre, soit une baisse de 40 % en deux mois correspondant pour certaines actions à des baisses bien plus grandes encore. L’indice Dow Jones n’a atteint son minimum de 41,2 que le 8 juillet 1932, soit une baisse de 89 % en trois ans. Il n’a retrouvé son cours du 2 janvier 1925 que le 24 juin 1935, et son cours du 3 septembre 1929 que le 16 novembre 1954.La baisse des cours de Bourse de 1929 à 1932, avec toutes ses séquelles, représente probablement un des plus spectaculaires effondrements d’une hausse spéculative des cours que le monde ait jamais connu.
Tant que la Bourse a monté, ceux qui achetaient, le plus souvent à crédit, voyaient leurs prévisions confirmées le lendemain par la hausse des cours, et jour après jour la hausse venait justifier les prévisions de la veille. La hausse s’est poursuivie jusqu’à ce que certains opérateurs aient été amenés à considérer que les actions étaient manifestement considérablement surévaluées, et ils se sont mis à vendre, voire même à spéculer à la baisse. Dès que les cours n’ont plus monté, ils ont commencé à baisser, et la baisse a alors justifié la baisse, en entraînant à sa suite un pessimisme généralisé. La baisse ne pouvait plus alors que s’amplifier.
Une hausse des cours de bourse démesurée au regard de l’économie réelle
À la veille même du Jeudi noir du 24 octobre 1929, où le Dow Jones est tombé à 299, en baisse de 22 % depuis son maximum de 381 du 3 septembre 1929, la presque totalité des meilleurs économistes, dont par exemple le grand économiste américain Irving Fisher, considérait que la hausse de la Bourse américaine était parfaitement justifiée par la prospérité de l’économie, la stabilité générale des prix et les perspectives favorables de l’économie américaine.
Cependant, à première vue, la hausse des cours de Bourse de 215 %, de 1925 à 1929, apparaît incompréhensible au regard de l’évolution de l’économie américaine, en termes réels. En effet, de 1925 à 1929, en quatre ans, le produit national brut réel ne s’était élevé que de 13 %, la production industrielle de 21 % seulement, et le taux de chômage était resté stationnaire au niveau de 3 %. Dans la même période, le produit national brut nominal ne s’était élevé que de 11 % ; le niveau général des prix avait baissé de 2 % ; la masse monétaire (monnaie en circulation plus dépôts à vue et à temps) ne s’était élevée que d’environ 11 % [5] .
Cependant, de janvier 1925 à août 1929, la vitesse de circulation des dépôts dans les banques américaines à New York s’était élevée de 140 %. C’est cette augmentation de la vitesse de circulation des dépôts dans les banques de New York qui a permis l’augmentation des cours de Wall Street [6].
La dépression
La vague de pessimisme que le krach boursier de 1929 a engendré, a entraîné, de 1929 à 1932, une contraction d’environ 20 % de la masse monétaire et d’environ 30 % des dépôts bancaires [7]. Dans le même temps, la Federal Reserve essayait, mais vainement, de s’opposer à cette contraction en accroissant la monnaie de base de 9 %.
Les spéculateurs, qui avaient acheté des actions avec des fonds empruntés à court terme, se sont vus contraints d’emprunter à nouveau à des taux d’intérêt très élevés, voire à vendre à n’importe quel prix pour faire face à leurs engagements. Des retraits massifs de certains dépôts ont entraîné les faillites d’un grand nombre de banques [8], d’où une contraction accrue de la masse monétaire. Ce pessimisme, ce climat de détresse et cette contraction de la masse monétaire ont entraîné une diminution du produit national brut nominal de 44 %, du produit national brut réel de 29 %, de la production industrielle de 40 %, et de l’indice général des prix de 21 %. Le taux de chômage est passé de 3,2 % en 1929 à 25 % en 1933, soit 13 millions de chômeurs [9], pour une population active de 51 millions. La population totale des États- Unis n’était alors que d’environ 120 millions.
Un endettement excessif
La Grande Dépression a été considérablement aggravée dans son déroulement par le surendettement qui s’était développé avant le krach boursier de 1929, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des États-Unis.
• À l’intérieur des États-Unis, le montant global des dettes des particuliers et des entreprises [10], correspondant en grande partie à des crédits bancaires, s’était considérablement accru de 1921 à 1929. En 1929, il représentait environ 1,6 fois le produit national brut américain. Au regard de la baisse des prix et de la diminution de la production au cours de la Grande Dépression, le poids de ces dettes s’est révélé insupportable.
Parallèlement, de 1921 à 1929, l’endettement de l’État fédéral et celui des États et des municipalités s’étaient également considérablement accrus. En 1929, ils représentaient respectivement environ 16,3 % et 13,2 % du PNB américain.[11]
• À l’extérieur des États-Unis, le montant des réparations dues par l’Allemagne avait été fixé en 1921 à 33 milliards de dollars, représentant environ 32 % du PNB américain en 1929. Au titre des dettes de guerre, les nations européennes devaient aux États-Unis environ 11,6 milliards de dollars, représentant environ 11 % du PNB américain. Enfin, des prêts privés, principalement bancaires, avaient été consentis, principalement à l’Allemagne, pour un montant global de 14 milliards de dollars en 1929, représentant environ 13,5 % du PNB américain. Les dettes de guerre s’étaient révélées impayables. L’Allemagne n’avait pu s’acquitter que très partiellement de ses obligations, et cela principalement avec des fonds empruntés.
Le développement de la Grande Dépression a été considérablement aggravé par les charges de toutes ces dettes et par les mouvements internationaux de capitaux à court terme qui en ont résulté, par suite des interdépendances complexes de toutes sortes entre les économies européennes et l’économie américaine. En fait, toutes ces dettes ont dû être réduites et rééchelonnées au cours de la Grande Dépression. Des mouvements massifs de capitaux et des dévaluations compétitives. À partir des États-Unis, la Grande Dépression s’est étendue dans tout l’Occident, générant partout l’effondrement des économies, le chômage, la misère et la détresse. À la suite de l’abandon de l’étalon or, en septembre 1931, par la Grande- Bretagne, se sont succédé des dévaluations en chaîne. La plus spectaculaire a correspondu à l’abandon de l’étalon or par les États-Unis en avril 1933.Toute cette période peut se caractériser à la fois par des spéculations sur les monnaies, des mouvements massifs de capitaux, des dévaluations compétitives et des politiques protectionnistes des différents pays pour essayer de se protéger des désordres extérieurs.
Finalement, vers la fin de 1936, les relations de change entre les principales monnaies n’étaient pas très différentes de ce qu’elles étaient en 1930, avant que le cycle des dévaluations n’ait commencé ». Maurice Allais [7].
III – Pourquoi l’effondrement des cours a-t-il entraîné celui de l’économie réelle : l’analyse d’Allais répondant à la question de George Soros.
Maurice Allais, dont les travaux ont – singulièrement depuis les années 60 – révolutionné l’analyse de la dynamique monétaire [2, 4], a su par son analyse de la notion psychologique d’« encaisse désirée », mettre en évidence et quantifier l’importance déterminante de l’effet de la psychologie collective sur les fluctuations monétaires. Il commente ces événements financiers en résumant ainsi son expertise dans son ouvrage de 1999 [7] :
« Facteurs psychologiques et facteurs monétaires
Si la hausse des cours de Bourse, de 1925 à 1929, a quelque chose d’incompréhensible au regard de l’évolution de l’économie américaine en termes réels pendant la même période, la baisse de l’activité économique en termes réels, de 1929 à 1932, n’en apparaît pas moins aussi étonnante, au moins à première vue. Comment est-il donc possible que la chute des cours boursiers ait pu induire par elle-même une telle diminution de l’activité économique ?
En réalité, ces deux phénomènes, qui à première vue apparaissent quelque peu paradoxaux, s’éclairent parfaitement dès que l’on considère à la fois les facteurs psychologiques et les facteurs monétaires.
Lorsque la conjoncture est favorable, les encaisses désirées [12] diminuent et, de ce fait, la dépense globale augmente. Lorsqu’elle est défavorable, les encaisses désirées augmentent et la dépense globale diminue [13]. De même, la croyance dans la hausse suscite la création ex nihilo de moyens de paiements bancaires et l’appréhension de la baisse engendre la destruction des moyens de paiement antérieurement créés ex nihilo [14].
La hausse entraîne la hausse et la baisse entraîne la baisse. Pour les spéculateurs à la hausse ou à la baisse des actions, ce n’était pas les « fondamentaux » qui étaient considérés, mais c’était l’appréciation psychologique de ce que les autres allaient faire.
La grande dépression de 1929-1934 et le mécanisme du crédit
L’origine et le développement de la Grande Dépression de 1929-1934 représentent certainement la meilleure illustration que l’on puisse donner des effets nocifs du mécanisme du crédit :
• la création de monnaie ex nihilo par le système bancaire ;
• la couverture fractionnaire des dépôts ;
• le financement d’investissements à long terme par des fonds empruntés à court terme ;
• le financement de la spéculation par le crédit
• et les variations de la valeur réelle de la monnaie et de l’activité économique qui en résultent.
L’ampleur de la crise de 1929 a été la conséquence inévitable de l’expansion déraisonnable des crédits boursiers qui l’a précédée aux États-Unis et de la montée extravagante des cours de Bourse qu’elle a permise, sinon suscitée.
Au regard de la prospérité de l’économie et de la montée des cours jusqu’en 1929, le diagnostic de l’opinion dominante était aussi général qu’affirmatif. Il s’agissait d’une « New Era », d’une nouvelle ère de prospérité générale, qui s’ouvrait au monde entier.
Cependant, l’analyse qui précède montre avec quelle prudence on doit considérer la prospérité d’une économie en termes réels, dès lors que se développent des déséquilibres potentiels, à première vue mineurs en valeur relative, mais susceptibles d’entraîner, lorsqu’ils se concrétisent et se cumulent, de profondes modifications de la psychologie collective.
Rien de fondamentalement nouveau dans la crise de 1929
Ce qui, pour l’essentiel, explique le développement de la New Era, aux États-Unis et dans le monde, dans les années qui ont précédé le krach de 1929, c’est l’ignorance, une ignorance profonde de toutes les crises du XIXème siècle et de leur signification réelle.
La crise de 1929-1934 n’était en fait qu’une répétition particulièrement marquée des crises qui s’étaient succédé au XIXème siècle [15], et dont sans doute la crise de 1873-1879 avait été une des plus significatives. En fait, toutes les grandes crises des XVlIIème, XIXème et XXème siècles ont résulté du développement excessif des promesses de payer et de leur monétisation [16] [17]. Partout et à toute époque, les mêmes causes génèrent les mêmes effets et ce qui doit
arriver arrive. » Maurice Allais [7]
Selon Maurice Allais en effet [7] :
« La crise mondiale d’aujourd’hui et la Grande Dépression. De profondes similitudes
• De profondes similitudes apparaissent entre la crise mondiale d’aujourd’hui et la Grande Dépression de 1929-1934 :
1. la création et la destruction de moyens de paiement par le système du crédit,
2. le financement d’investissements à long terme avec des fonds empruntés à court terme,
3. le développement d’un endettement gigantesque,
4. une spéculation massive sur les actions et les monnaies,
5. un système financier et monétaire fondamentalement instable.
Cependant, des différences majeures existent entre les deux crises. Elles correspondent à des facteurs fondamentalement aggravants.
• En 1929, le monde était partagé entre deux zones distinctes : d’une part, l’Occident, essentiellement les États-Unis et l’Europe et, d’autre part, le monde communiste, la Russie soviétique et la Chine. Une grande part du tiers-monde d’aujourd’hui était sous la domination des empires coloniaux, essentiellement ceux de la Grande-Bretagne et de la France. 
Aujourd’hui, depuis les années 70, une mondialisation géographiquement de plus en plus étendue des économies s’est développée, incluant les pays issus des anciens empires coloniaux, la Russie et les pays de l’Europe de l’Est depuis la chute du Mur de Berlin en 1989. La nouvelle division du monde se fonde sur les inégalités de développement économique.
Il y a ainsi entre la situation de 1929 et la situation actuelle une différence considérable d’échelle, c’est le monde entier qui actuellement est concerné.
• Depuis les années 70, une seconde différence, majeure également et sans doute plus aggravante encore, apparaît relativement à la situation du monde de 1929.
Une mondialisation précipitée et excessive a entraîné par elle-même des difficultés majeures. Une instabilité sociale potentielle est apparue partout, une accentuation des inégalités particulièrement marquée aux États-Unis, et un chômage massif en Europe occidentale. La Russie et les pays de l’Europe de l’Est ont rencontré également des difficultés majeures en raison d’une libéralisation trop hâtive. Alors qu’en 1929 le chômage n’est apparu en Europe qu’à la suite de la crise financière et monétaire, un chômage massif se constate déjà aujourd’hui au sein de l’Union européenne, pour des causes très différentes, et ce chômage ne
pourrait qu’être très aggravé si la crise financière et monétaire mondiale d’aujourd’hui devait se développer.
• En fait, on ne saurait trop insister sur les profondes similitudes, tout à fait essentielles, qui existent entre la crise d’aujourd’hui et les crises qui l’ont précédée, dont la plus significative est sans doute celle de 1929. Ce qui est réellement important, en effet, ce n’est pas tant l’analyse des modalités relativement complexes, des « technicalities » de la crise actuelle, qu’une compréhension profonde des facteurs qui l’ont générée.
De cette compréhension dépendent en effet un diagnostic correct de la crise actuelle et l’élaboration des réformes qu’il conviendrait de réaliser pour mettre fin aux crises qui ne cessent de ravager les économies depuis au moins deux siècles, toujours de plus en plus fortes en raison de leur extension progressive au monde entier.
La création et la destruction de moyens de paiement par le mécanisme du crédit
• Fondamentalement, le mécanisme actuel du crédit aboutit à une création de moyens de paiement ex nihilo, car le détenteur d’un dépôt auprès d’une banque le considère comme une encaisse disponible, alors que, dans le même temps, la banque a prêté la plus grande partie de ce dépôt qui, redéposée ou non dans une banque, est considérée comme une encaisse disponible par son récipiendaire. À chaque opération de crédit il y a ainsi duplication monétaire. Au total, le mécanisme du crédit aboutit à une création de monnaie ex nihilo par de simples jeux d’écriture [18]. Reposant essentiellement sur la couverture fractionnaire des dépôts, il est fondamentalement instable.
Le volume des dépôts bancaires dépend en fait d’une double décision, celle de la banque de s’engager à vue et celle des emprunteurs de s’endetter. Il résulte de là que le montant global de la masse monétaire est extrêmement sensible aux fluctuations conjoncturelles. Il tend à croître en période d’optimisme et à décroître en période de pessimisme, d’où des effets déstabilisateurs.
En fait, il est certain que, pour la plus grande part, l’ampleur de ces fluctuations résulte du mécanisme du crédit et que, sans l’amplification de la création (ou de la destruction) monétaire par la voie bancaire, les fluctuations conjoncturelles seraient considérablement atténuées, sinon totalement supprimées [19].
• De tout temps, on a pu parler des « miracles du crédit ». Pour les bénéficiaires du crédit, il y a effectivement quelque chose de miraculeux dans le mécanisme du crédit puisqu’il permet de créer ex nihilo un pouvoir d’achat effectif qui s’exerce sur le marché, sans que ce pouvoir d’achat puisse être considéré comme la rémunération d’un service rendu.
Cependant, autant la mobilisation d’« épargnes vraies » [c’est-à-dire l’abandon pour un temps d’un pouvoir d’achat réel acquis en rémunération d’un service économique ou d’un bien réel] par les banques pour leur permettre de financer des investissements productifs est fondamentalement utile, autant la création de « faux droits » par la création monétaire [résultant d’une duplication de pouvoir d’achat par un jeux d’écritures bancaires] est fondamentalement nocive, tant du point de vue de l’efficacité économique qu’elle compromet par les distorsions de prix qu’elle suscite que du point de vue de la distribution des revenus qu’elle altère et rend inéquitable.
Le financement d’investissements à long terme avec des fonds empruntés à court terme
Par l’utilisation des dépôts à vue et à court terme de ses déposants, l’activité d’une banque aboutit à financer des investissements à moyen ou long terme correspondant aux emprunts qu’elle a consentis à ses clients. Cette activité repose ainsi sur l’échange de promesses de payer à un terme donné de la banque contre des promesses de payer à des termes plus éloignés des clients moyennant le paiement d’intérêts. 
Les totaux de l’actif et du passif du bilan d’une banque sont bien égaux, mais cette égalité est purement comptable, car elle repose sur la mise en parallèle d’éléments de nature différente : au passif, des engagements à vue et à court terme de la banque ; à l’actif, des créances à plus long terme correspondant aux prêts effectués par la banque.
De là résulte une instabilité potentielle permanente du système bancaire dans son ensemble puisque les banques sont à tout moment dans l’incapacité absolue de faire face à des retraits massifs des dépôts à vue ou des dépôts à terme arrivant à échéance, leurs actifs n’étant disponibles qu’à des termes plus éloignés.
Si tous les investissements dans les pays sous-développés avaient été financés par les banques, grâce à des prêts privés d’une maturité au moins aussi éloignée, et si le  financement des déficits de la balance des transactions courantes des Etats-Unis était uniquement assuré par des investissements étrangers à long terme aux États-Unis, tous les déséquilibres n’auraient qu’une portée beaucoup plus réduite, et il n’existerait aucun risque majeur.
Ce qui, par contre, est éminemment dangereux, c’est l’amplification des déséquilibres par le mécanisme du crédit et l’instabilité du système financier et monétaire tout entier, sur le double plan national et international, qu’il suscite. Cette instabilité a été considérablement aggravée par la totale libération des mouvements de capitaux dans la plus grande partie du monde. » Maurice Allais [7]
La création monétaire : Le banquier joue entre les flux entrants (dépôts nouveaux et retour de crédits consentis) et sortants (crédits consentis) en créant de la monnaie (de crédit bancaire ex nihilo) par duplication monétaire en accordant des crédits de plus long terme que les dépôts qui les couvrent. Autrement dit, il prête de l’argent qu’il ne possède pas dans ses caisses. Il prête en anticipant la rentrée de dépôts : ce sont les crédits qui font les dépôts.
Banque centrale : Quand une banque (secondaire) manque de dépôts pour couvrir les retraits, elle se refinance auprès d’autres banques (marché interbancaire) ou, à défaut, auprès de la Banque centrale, préteur en dernier ressort. La Banque centrale dispose de plusieurs instruments de régulation monétaire (taux d’intérêt, appel d’offres, prise en pension, réserves obligatoires, open market).
Création et destruction monétaires : « (…) C’est le principe fondamental de la création monétaire : si je fais un crédit papier de 100 et si je sais qu’une grande partie de ce crédit reviendra chez moi banquier, je peux multiplier le crédit bien au-delà du stock d’or dont je dispose. (…) Le mécanisme est décrit dans l’adage : « les prêts font les dépôts ». Le crédit fait les dépôts, il fait l’argent. Et non l’inverse !
Avis à ceux qui croient que l’épargne fait l’argent. Quel contresens !
(…) Mais la vraie garantie de la création monétaire, c’est l’anticipation de l’activité économique, du cycle production consommation. Encore faut-il que cette anticipation soit saine : toute création monétaire saine débouche sur une destruction monétaire équivalente.
(…) Nous percevons mieux la nature de la monnaie : des dettes (des créances sur la banque émettrice) qui circulent. Des dettes qui, si elles sont saines, doivent, par l’activité économique, provoquer leur remboursement. Aujourd’hui, la monnaie est détachée de tout support matériel, on peut en créer à l’infini. »
Bernard Maris, Anti-manuel d’économie, éd. Bréal, oct. 2003, p. 219
Et Maurice Allais « enfonce le clou », en soulignant la spécificité essentielle de la situation contemporaine qui aggrave très fortement aujourd’hui la portée d’une crise systémique du système bancaire, financier et monétaire [7].
« Le développement d’un endettement gigantesque
À partir de 1974, le développement universel des crédits bancaires et l’inflation massive qui en est résultée, ont abaissé pour une décennie les taux d’intérêt réels à des valeurs très faibles, voire négatives, génératrices à la fois d’inefficacité et de spoliation. À des épargnes vraies se sont substitués des financements longs à partir d’une création monétaire ex nihilo. Les conditions de l’efficacité comme celles de l’équité s’en sont trouvées compromises. Le fonctionnement du système a abouti tout à la fois à un gaspillage de capital et à une destruction de l’épargne.
• C’est grâce à la création monétaire que, pour une large part, les pays en voie de développement ont été amenés à mettre en place des plans de développement trop ambitieux, et à vrai dire déraisonnables, et à remettre à plus tard les ajustements qui s’imposaient, tant il est facile d’acheter, dès lors qu’on peut se contenter de payer avec des promesses de payer.
Par nécessité, la plupart des pays débiteurs ont été amenés à se procurer par de nouveaux emprunts les ressources nécessaires à la fois pour financer les amortissements et les intérêts de leurs dettes et pour réaliser de nouveaux investissements. Peu à peu, cependant, la situation est devenue intenable.
• Parallèlement, l’endettement des administrations publiques des pays développés en pourcentage du produit national brut et la charge des intérêts en pourcentage des dépenses publiques ont atteint des niveaux difficilement supportables.
Une spéculation massive
Depuis 1974, une spéculation massive s’est développée à l’échelle mondiale. La spéculation sur les monnaies et la spéculation sur les actions, les obligations et les produits dérivés en représentent deux illustrations significatives.
• La substitution, en mars 1973, du système des changes flottants au système des parités fixes, mais révisables, a accentué l’influence de la spéculation sur les changes alimentée par le crédit. Associé au système des changes flottants, le système du crédit tel qu’il fonctionne actuellement a puissamment contribué à l’instabilité profonde des taux de change depuis 1974.
Pendant toute cette période, une spéculation effrénée s’est développée sur les taux de change relatifs des principales monnaies, le dollar, le deutschemark et le yen, chaque monnaie pouvant être achetée à crédit contre une autre, grâce au mécanisme du crédit.
• La spéculation sur les actions et les obligations a été tout aussi spectaculaire. À New- York, et depuis 1983, se sont développés à un rythme exponentiel de gigantesques marchés sur les « stock-index futures », les « stock-index options », les « options on stock-index futures », puis les « hedge funds » et tous « les produits dérivés » présentés comme des panacées.
Ces marchés à terme, où le coût des opérations est beaucoup plus réduit que sur les opérations au comptant et où pour l’essentiel les positions sont prises à crédit, ont permis une spéculation accrue et généré une très grande instabilité des cours. Ils ont été accompagnés d’un développement accéléré de fonds spéculatifs, les “hedgefunds”.
En fait, sans la création de monnaie et de pouvoir d’achat ex nihilo que permet le système du crédit, jamais les hausses extraordinaires des cours de bourse que l’on constate avant les grandes crises ne seraient possibles, car à toute dépense consacrée à l’achat d’actions, par exemple, correspondrait quelque part une diminution d’un montant équivalent de certaines dépenses, et tout aussitôt se développeraient des mécanismes régulateurs tendant à enrayer toute spéculation injustifiée.
• Qu’il s’agisse de la spéculation sur les monnaies ou de la spéculation sur les actions, ou de la spéculation sur les produits dérivés, le monde est devenu un vaste casino où les tables de jeu sont réparties sur toutes les longitudes et toutes les latitudes. Le jeu et les enchères, auxquelles participent des millions de joueurs, ne s’arrêtent jamais. Aux cotations américaines se succèdent les cotations à Tokyo et à Hongkong, puis à Londres, Francfort et Paris. Partout, la spéculation est favorisée par le crédit puisqu’on peut acheter sans payer et vendre sans détenir. On constate le plus souvent une dissociation entre les données de l’économie réelle et les cours nominaux déterminés par la spéculation. Sur toutes les places, cette spéculation, frénétique et fébrile, est permise, alimentée et amplifiée par le crédit. Jamais dans le passé elle n’avait atteint une telle ampleur.
Un système financier et monétaire fondamentalement instable
L’économie mondiale tout entière repose aujourd’hui sur de gigantesques pyramides de dettes, prenant appui les unes sur les autres dans un équilibre fragile. Jamais dans le passé une pareille accumulation de promesses de payer ne s’était constatée. Jamais sans doute il n’est devenu plus difficile d’y faire face. Jamais sans doute une telle instabilité potentielle n’était apparue avec une telle menace d’un effondrement général.
Toutes les difficultés rencontrées résultent de la méconnaissance d’un fait fondamental, c’est qu’aucun système décentralisé d’économie de marchés ne peut fonctionner correctement si la création incontrôlée ex nihilo de nouveaux moyens de paiement permet d’échapper, au moins pour un temps, aux ajustements nécessaires. Il en est ainsi toutes les fois que l’on peut s’acquitter de ses dépenses ou de ses dettes avec de simples promesses de payer, sans aucune
contrepartie réelle, directe ou indirecte, effective.
Devant une telle situation, tous les experts sont à la recherche de moyens, voire d’expédients, pour sortir des difficultés, mais aucun accord réel ne se réalise sur des solutions définies et efficaces. Pour l’immédiat, la presque totalité des experts ne voient guère d’autre solution, au besoin par des pressions exercées sur les banques commerciales, les Instituts d’émission et le FMI, que la création de nouveaux moyens de paiement permettant aux débiteurs et aux spéculateurs de faire face au paiement des amortissements et des intérêts de leurs dettes, en alourdissant encore par là même cette charge pour l’avenir. Au centre de toutes les difficultés rencontrées, on trouve toujours, sous une forme ou une autre, le rôle néfaste joué par le système actuel du crédit et la spéculation massive qu’il permet. Tant qu’on ne réformera pas fondamentalement le cadre institutionnel dans lequel il joue, on rencontrera toujours, avec des modalités différentes suivant les circonstances, les mêmes difficultés majeures. Toutes les grandes crises du XIXème et du XXème siècle ont résulté du développement excessif des promesses de payer et de leur monétisation. Particulièrement significative est l’absence totale de toute remise en cause du fondement même du système de crédit tel qu’il fonctionne actuellement, savoir la création de monnaie ex nihilo par le système bancaire et la pratique généralisée de financements longs avec des fonds empruntés à court terme.
En fait, sans aucune exagération, le mécanisme actuel de la création de monnaie ex nihilo par le crédit est certainement le “cancer” qui ronge irrémédiablement les économies de marchés de propriété privée. » Maurice Allais [7].
IV – Le démantèlement des régulations sous l’influence des groupes de pression financiers anglo-saxons au cours des 20 dernières années : l’exemple du Glass-Steagall Act.
C’est sous la pression dramatique des événements que la régulation put enfin être imposée au monde financier :
Ce fut en effet dans le but de mettre un terme aux vagues de panique bancaire qui ruinaient aux Etats-Unis de plus en plus de banques de prêts et de dépôts (commercial banking) au début de l’année 1933, et après les scandales des révélations des auditions de la Commission du Sénat des Etats-Unis présidée par le Procureur Ferdinand Pecora, que le premier gouvernement Roosevelt put enfin obtenir du Congrès l’adoption le 16 juin 1933 du second Glass-Steagall Act, des noms d’un sénateur démocrate de Virginie, Carter Glass, ancien secrétaire au Trésor, et d’un représentant démocrate de l’Alabama, Henry B. Steagall, président de la commission Banque et Monnaie de la chambre des représentants. Par cette nouvelle législation était créée la Federal Deposit Insurance Corporation, ou FDIC, c’est-à-dire le système fédéral d’assurance des dépôts bancaires. Initialement de 10.000 dollars, et portée par la suite jusqu’à 100 000 dollars, la garantie accordée aux déposants, pour leur dépôt dans chaque banque, va permettre à ceux-ci de placer leur argent dans nombre d’établissements de taille réduite, stimulant ainsi la concurrence entre les banques. Mais elle fut aussi indirectement à la source de la vague de faillites spectaculaires de nombreuses caisses d’épargne (Savings and Loans ou S&L) en 1989, car ces dernières avaient été au préalable hasardeusement “déréglementées” dès 1980-82 par l’Administration Reagan.
Mais surtout, le Glass-Steagall Act distingue désormais pour la première fois deux métiers bancaires séparés :
• la banque de dépôt (commercial banking, en anglais), c’est-à-dire les activités de prêts et de dépôts,
• la banque d’investissement (investment banking, en anglais), c’est-à-dire les opérations sur titres et valeurs mobilières,
et les déclare désormais légalement strictement incompatibles. Les banques existantes doivent choisir d’abandonner l’un des deux métiers.
En conséquence, J.P. Morgan & Co. choisit alors la banque commerciale..Mais des dirigeants mécontents de ce choix quittèrent l’établissement et fondèrent la banque d’investissement Morgan Stanley. Lehman Brothers ferma ses activités bancaires, ne restant que maison de titres, tandis que Chase et City toutes deux abandonnèrent alors les marchés financiers.
Les groupes de pression des financiers américains, confrontés à la concurrence de leurs partenaires londoniens, alors nullement soumis à une telle réglementation, n’eurent de cesse depuis lors d’obtenir du pouvoir politique l’abolition de cette législation. Ils parvinrent à leurs fins lorsque le Président Clinton, alors en fin de second et dernier mandat, le fit abroger le 12 novembre 1999 par le Financial Services Modernization Act, dit Gramm-Leach-Bliley Act, juste à temps pour permettre la fusion constitutive de Citigroup .
V – Les principes de la réforme radicale du crédit proposée par Maurice Allais.
Maurice Allais énonce – après les avoir démontrés et après avoir répondu aux principales objections – les principes d’une réforme structurelle du système du crédit, du système financier et monétaire international, et du système des échanges commerciaux internationaux, seuls à même, d’interdire la réapparition d’une crise systémique semblable à celle qui menace à présent la prospérité et la liberté dans nos société, voire dans le monde entier.
Son diagnostic peut en effet se résumer ainsi (citation, [7]) :
Le système actuel du crédit, dont l’origine historique a été tout à fait contingente, apparaît comme tout-à-fait irrationnel, et cela pour huit raisons :
1. la création (ou la destruction) irresponsable de monnaie et de pouvoir d’achat par les décisions des banques et des particuliers
2. le financement d’investissements à long terme par des fonds empruntés à court-terme
3. la confusion de l’épargne et de la monnaie
4. la très grande sensibilité du mécanisme du crédit actuel à la situation conjoncturelle
5. l’instabilité foncière qu’il engendre
6. l’altération des conditions d’une efficacité maximale de l’économie
7. l’altération de la distribution des revenus
8. et enfin l’impossibilité de tout contrôle efficace du système du crédit par l’opinion publique et le Parlement, en raison de son extraordinaire complexité.
Au regard d’une expérience d’au moins deux siècles quant aux désordres de toutes sortes et à la succession sans cesse constatée des périodes d’expansion et de récession, on doit considérer que les deux facteurs majeurs qui les ont considérables amplifiées sinon suscitées, sont :
1. la création de monnaie et de pouvoir d’achat ex nihilo par le mécanisme du crédit.
2. le financement d’investissements à long terme par des fonds empruntés à court-terme.
Il pourrait cependant être aisément remédié à ces deux facteurs par une réforme d’ensemble qui permettrait, sinon de mettre fin aux fluctuations conjoncturelles, tout au moins d’en réduire très considérablement l’ampleur.
Cette réforme doit s’appuyer sur les deux principes tout à fait fondamentaux :
1. La création monétaire doit relever de l’Etat et de l’Etat seul. Toute création monétaire autre que la monnaie de base par la Banque Centrale doit être rendue impossible, de manière que disparaissent les « faux droits » résultant actuellement de la création monétaire bancaire.
2. Tout financement d’investissement à un terme donné doit être assuré par des emprunts à des termes plus longs, ou tout au moins de même terme. » Maurice Allais [7]
Les principes de la réforme du système du Crédit que propose Maurice Allais peuvent donc se résumer comme suit (citation, [7]) :
Cette double condition implique une modification profonde des structures bancaires et financières reposant sur la dissociation totale des activités bancaires telles qu’elles se constatent aujourd’hui, et leur attribution selon trois catégories d’établissements distincts et indépendants :
1. des banques de dépôt assurant seulement, à l’exclusion de toute opération de prêt, les encaissements et les paiements, et la garde des dépôts de leurs clients, les frais correspondants étant facturés à ces derniers, et les comptes des clients ne pouvant comporter aucun découvert ;
2. des banques de prêt empruntant à des termes donnés et prêtant les fonds empruntés à des termes plus courts, le montant global des prêts ne pouvant excéder le montant global des fonds empruntés.
3. des banques d’affaires empruntant directement auprès du public, ou aux banques de prêt et investissant les fonds empruntés dans les entreprises
Dans son principe, une telle réforme rendrait impossible la création monétaire et de pouvoir d’achat ex nihilo par le système bancaire, ainsi que l’emprunt à court terme pour financer des prêts de terme plus long. Elle ne permettrait que des prêts de maturité plus courte que celle correspondant aux fonds empruntés. Les banques de prêt et les banques d’affaire serviraient d’intermédiaires entre les épargnants et les emprunteurs. Elles seraient soumises à une obligation impérative : emprunter à long terme pour prêter à plus court terme, à l’inverse de ce qui se passe aujourd’hui.
Une telle organisation du système bancaire et financier permettrait la réalisation simultanée de six conditions tout à fait fondamentales :
1. l’impossibilité de toute création monétaire et de pouvoir d’achat en dehors de celle de la monnaie de base par les autorités monétaires ;
2. la suppression de tout déséquilibre potentiel résultant du financement d’investissements à long terme à partir d’emprunts à court ou à moyen terme ;
3. l’expansion de la masse monétaire globale, constituée uniquement par la monnaie de base, au taux souhaité par les autorités monétaires ;
4. une réduction majeure, sinon totale, de l’amplitude des fluctuations conjoncturelles ;
5. l’attribution à l’Etat, c’est-à-dire à la collectivité, des gains provenant de la création monétaire, et l’allégement en conséquence des impôts actuels ;
6. un contrôle aisé par l’opinion publique et par le Parlement de la création monétaire et de ses implications.
Cette réforme apparaît comme une condition nécessaire de survie d’une économie décentralisée et de son efficacité. » Maurice Allais [7]
Maurice Allais, propose donc de confier l’exclusivité de la création monétaire ex nihilo à une Banque Centrale – indépendante constitutionnellement des pouvoirs politiques, son objectif statutaire constitutionnel étant de préserver la stabilité des prix, c’est-à-dire une hausse des prix annuelle qui n’excède pas 2%, le rythme annuel de cette création monétaire étant calé sur le rythme de croissance du PIB réel. 
Dans les pays développé, le rythme annuel de croissance de la masse monétaire, ainsi émis et
contrôlé par une telle Banque Centrale devrait être donc de l’ordre de 4% par an. Un tel rythme représente donc une création monétaire annuelle globale dont la valeur est de l’ordre de 4% du PIB dans les pays développés.
C’est le produit de cette contre valeur de l’ordre de 4% du PIB qui devrait être transféré à la collectivité, c’est-à-dire à l’Etat, par la Banque Centrale, et qui abonderait les finances et le budget publics, permettant une réduction correspondante des impôts allégeant d’autant les charges des contribuables.
Aujourd’hui, la création monétaire par la Banque Centrale Européenne ne représente qu’une fraction très minoritaire de la création monétaire ex nihilo globale réalisée par le fonctionnement du crédit dans les établissements financiers privés européens, selon un rapport de l’ordre de 1 à 4 ; voire de 1 à 5.
En outre, les règles de rétrocession théorique aux Etats membres et à la Commission de Bruxelles de la contre valeur en Euros de la création monétaire réalisée annuellement par la BCE sont rien moins que claires, le montant moyen global de cette contre valeur étant de l’ordre de 150 milliards de $ annuels (moins de 1% du PIB de l’Union Européenne).
Aujourd’hui, l’essentiel de la création monétaire annuelle est aujourd’hui réalisé par le mécanisme la création monétaire ex nihilo résultant du fonctionnement du actuel du système du crédit dans les établissements privés.
C’est donc aujourd’hui plus de 3% de PIB de l’Union européenne (plus de 500 milliards de US $) qui, par cette création monétaire privée, sont chaque année appropriés et soustraits à la collectivité, par les divers acteurs privés de ce système du crédit en Europe, dont une partie notable par les propriétaires et porteurs de parts – dont les noms sont généralement inconnus du grand public – de ces établissement financiers privés.
La réforme du crédit ainsi proposée par Maurice Allais pour les raisons essentielles qui ont été exposées plus haut, supprimerait radicalement ce mécanisme financier de transfert de la richesse publique au bénéfice de personnalités privées : c’est assez souligner les formidables intérêts financiers privés auxquels le Prix Nobel d’économie français s’attaque, et c’est aussi mieux comprendre la vigilance de l’ostracisme médiatique sans précédent de la part de medias contrôlés par ces mêmes intérêts financiers, auquel il est en butte en France depuis dix ans !
VI – Le rejet et l’occultation systématique des propositions de réforme de Maurice Allais par les mondes médiatique et politique en France.
Maurice Allais, publiait régulièrement depuis la fin des années 70 d’importants articles en France, dans la presse nationale, surtout depuis qu’il avait été distingué, sans partage, en recevant en 1988 le Prix Nobel de Sciences économiques.
Son avis et ses commentaires sur les grandes questions économiques – comme il est bien normal concernant un économiste à la compétence mondialement reconnue – étaient alors sollicités par les journalistes et les rédactions des grands magazines. Il publiait régulièrement dans les années 90 de grandes chroniques économiques, très appréciées des lecteurs, dans l’un des plus grands quotidiens national français du matin qui lui ouvrait alors largement ses colonnes. Tout changea radicalement après la crise financière qui, partie d’Asie, frappa en 1997-1998 l’Amérique latine puis la Russie, et enfin les bourses européennes et américaines.
Maurice Allais, dont la pensée avait révolutionné au cours des cinq dernières décennies la théorie de l’intérêt et de la dynamique monétaire [20], avait pourtant depuis longtemps dénoncé l’instabilité structurelle du système monétaire et financier international, et même démontré l’inéluctabilité de son effondrement systémique final.
Mais c’est devant la montée de la mondialisation sauvage, et surtout de la dérégulation du système bancaire et financier, – que Maurice Allais stigmatise alors sous le terme de la « chienlit laisser-fairiste » – mondialisation et dérégulation conduites et accélérées depuis les années 80 par les principaux pays occidentaux, sous l’effet de l’action tenace et universelle des groupes de pression, anglo-saxons en particulier, sur les gouvernements occidentaux et les institutions internationales, en même temps que justifiées par l’essor de sophismes économiques promus au rang de véritables « dogmes » imposés désormais par l’instauration d’une véritable « pensée économique unique ». Et, c’est pourquoi, surtout à la fin des années 90, le Prix Nobel français, a été amené à dénoncer publiquement, de plus en plus vigoureusement et explicitement, les dangers croissants de cette dérive létale, de nature à remettre désormais en cause les fondements mêmes de l’économie de marchés et du bien être collectif occidental, voire même de l’exercice de la démocratie, et cela au profit d’une infime minorité de groupes internationaux et de leurs dirigeants.
C’est ainsi que Maurice Allais publiait coup sur coup voici dix ans, en février et novembre 1999, sur les deux sujets brûlants et complémentaires de sa pensée, deux livres très explicites destinés à un large public :
• La Crise mondiale d’aujourd’hui : pour de profondes réformes des institutions financières et monétaires [7], et • La Mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance : l’évidence empirique [8].
Et pour faire bonne mesure, cet économiste défenseur acharné de l’économie libérale de marchés (avec un s), délivrait solennellement à l’UNESCO le 9 avril 1999, son testament spirituel [10] pour la défense de l’économie libérale authentique, dans lequel il dénonce avec rigueur la nocivité des absurdes sophismes économiques, qu’il appelle les « vérités économiques établies » justifiant désormais « la chienlit laisser-fairiste », monstrueux contre sens économiques imposés universellement – en dépit de l’obstination des faits – depuis vingt ans par les systèmes universitaires et médiatiques anglo-saxons aux opinions publiques occidentales, à leurs responsables politiques, comme aux institutions internationales ou européennes.
On doit constater que depuis ces dernière publications de 1999, c’est-à-dire depuis dix ans, Maurice Allais, pourtant seul Prix Nobel d’économie français, est, dans les faits, l’objet – en France en particulier – d’un véritable ostracisme objectif de la part des grands medias, aucun de ses livres n’ayant en particulier fait nulle part l’objet d’un quelconque compte-rendu, aucune rédaction et aucun journaliste ne sollicitant plus ses commentaires sur les sujets d’actualité relevant de son expertise.
Bien mieux, les articles qu’il soumet depuis lors aux grands quotidiens nationaux sont rejetés
quasi-systématiquement pour des motifs dilatoires. C’est ainsi qu’il ne put communiquer aux Français les conclusions de ses expertises sur les causes du chômage et de la perte de croissance économique en Europe, à l’occasion des débats nationaux sur les enjeux du traité constitutionnel européen, dont l’adoption était soumise au référendum de mai 2005.
Au grand effarement de cet économiste libéral, farouche pourfendeur du communisme, seul le
quotidien communiste l’Humanité, accepta alors – après bien des hésitations et des tractations – de lui ouvrir ses colonnes pour lui permettre d’exposer librement sa pensée et les conclusions de ses expertises sur le sujet, qu’il venait de résumer dans un petit livre destiné au
grand public : L’Europe en crise. Que faire ? Réponses à quelques questions. Pour une autre Europe [9].
A propos de l’efficacité vigilante de cet ostracisme médiatique il confia alors : « Jamais, je n’aurais pu imaginer que nous en étions déjà arrivés là en France ! » La raison de cet état de fait surprenant, ne peut être autre – outre sa dénonciation vigoureuse et publique de « la chienlit laisser-fairisme » – que l’énoncé clair des principes simples de la réforme qu’il propose du système actuel du crédit, qui – en retirant aux particuliers et aux banques privées toute possibilité de création monétaire ex-nihilo – priveraient l’infime minorité de groupes privés internationaux qui en bénéficient
actuellement, de la source même de l’immense influence et du pouvoir, croissant avec la mondialisation, qu’ils exercent aujourd’hui sur les gouvernements légitimes et responsables, comme sur les institutions internationales. On doit même reconnaître dans le constat de cet ostracisme médiatique surprenant sinon indécent, dont Maurice Allais fait l’objet depuis dix ans, une illustration et une confirmation factuelle et ironique de la pertinence de ses analyses, comme de ses dernières dénonciations et de ses propositions de réforme.
VII – Conclusion : un an après l’effondrement du système financier international, tout continue comme avant, et la Crise mondiale continue de plus belle et va se développer, à la satisfaction des Seigneurs transnationaux de la Super Classe mondiale.
Cette dernière a déjà prise en otage tout en la détruisant l’ensemble de l’épargne mondiale réelle. A contrario, depuis l’élection [21] le 4 novembre 2008 du nouveau Président Barack Hussein Obama, 44ème et Premier Président Afro-Américain de l’histoire des Etats-Unis, la visibilité troublante aux postes clés du nouveau gouvernement américain des cadres dirigeants de Goldman Sachs [22], la rivale de la défunte banque Lehman Brothers sur les marchés financiers internationaux, ne peut qu’apporter une confirmation spectaculaire aux dénonciations de la part de Maurice Allais, de l’immense pouvoir que des groupes et établissement financiers privés peuvent tirer de leur faculté actuelle de création monétaire ex nihilo, et de l’influence déterminante que ce pouvoir leur permet d’exercer désormais ostensiblement et directement sur les responsables légitimes des pouvoirs politiques et médiatiques des démocraties occidentales.
Les pratiques de la Banque Goldman Sachs et de ses dirigeants ont fait du reste en juillet 2009 l’objet d’un article très précis et très documenté de 50 pages de la part du journaliste d’investigations Matt Taibbi dans le magazine new-yorkais influent Rolling Stone, article très remarqué qui a fait sensation à New-York et à Washington en qualifiant Goldman Sachs de « Grande Machine à Bulles des Etats-Unis », après avoir retracé les carrières spectaculaires de ses dirigeants, et exposé leurs pratiques jamais sanctionnées depuis 1929 [14].
En outre, les récentes réunions successives très médiatisées, à Londres ou aux Etats-Unis, du G8 et du G20, depuis 2008 apportent la confirmation spectaculaire de l’impuissance totale actuellement manifeste des dirigeants politiques à imposer aux dirigeants financiers de réels principes de régulation susceptibles de mettre un frein à leurs pratiques financières qui furent à la fois à l’origine de la crise, comme de l’essor irrésistible de leur pouvoir spectaculaire actuel.
Dans le monde de la finance tout continuera donc – et de plus belle – en 2010 comme avant, au grand soulagement des seigneurs de la « Super classe mondiale » qui tirent l’essor irrésistible de leurs pouvoirs mondiaux actuels d’abord de la faculté sans cesse plus large de la création monétaire ex nihilo par le système actuel du crédit dans un cadre mondial enfin dérégulé, et des excès auxquels ils croient – quelqu’en soient les coûts pour la collectivité – pouvoir sans frein continuer à se livrer !
Pour s’en convaincre, il suffit de consulter ; ainsi que nous y invite un internaute particulièrement pertinent [23], les dernières statistiques financières officielles publiées par l’OCC (The Office of the Comptroller of the Currency), l’organisme de tutelle des banques, de l’administration fédérale des Etats-Unis à Washington, statistiques financières curieusement largement ignorées des grands medias.
Or, cet organisme officiel de l’administration fédérale des Etats-Unis vient de publier et mettre en ligne en effet deux rapports [11] et [12] qui sont en totale contradiction avec les discours lénifiants ambiants, véhiculés en ce moment par les medias. L’on peut ainsi apprendre que le marché des produits dérivés continue à croître (page 10) mais, de plus, qu’il est presque totalement contrôlé par cinq banques américaines
• JP Morgan Chase
• Goldman Sachs
• Bank Of America
• Citibank
• Wells Fargo
pour un montant dépassant les 200 000 milliards de dollars (on parle en trillions), c’est à dire près de quatre fois le PIB mondial (voir graphique [11] page 12).Ces cinq banques américaines privées contrôleraient donc aujourd’hui à elles seules, selon ce rapport officiel, un marché de produits dérivés toujours en croissance représentant 4 fois le PIB mondial (les montants exacts [11] page 22) :
Quatre graphiques
Source : Deuxième rapport trimestriel 2009 de l’OCC
US Federal Administration, (pp. 12, 10, 22 et 9)
Pour mieux faire comprendre au lecteur la signification d’un tel chiffre, il suffit de rappeler au
lecteur que, dans le monde entier, l’ensemble des « épargnes vraies », c’est-à-dire résultant effectivement de l’abandon à terme d’un véritable pouvoir d’achat obtenu en rémunération d’un bien réel, d’une création de richesse réelle, ou d’un service économique réel, représente à peine 4% du PIB nominal mondial réel, et dont la valeur peut aujourd’hui globalement être estimée à environ 2.000 milliards de US $ actuels.
Il existe donc aujourd’hui sur les marchés financiers un rapport de l’ordre de 1 à 100 entre d’une part les épargnes mondiales économiquement authentiques et d’autre part le volume des « faux droits » potentiels, créés ex nihilo, qui circulent sur le marché des produits financiers virtuels, émis et contrôlés actuellement par les seules cinq banques privées américaines citées plus haut. C’est dire que les dirigeants de ces établissement financiers ont dans les faits désormais « pris en otage » l’ensemble de l’épargne réelle du monde, dans le même temps qu’il la massacre, mais que – paradoxalement – cette extraordinaire situation leur confère un pouvoir aujourd’hui irrésistible sur les pouvoirs politiques et médiatiques des grandes démocraties, en même temps qu’elle en explique l’essor fulgurant.
L’explosion véritablement effarante de ce rapport entre les volumes de ce que l’on pourrait appeler celui de la « finance réelle » ou « la finance saine » d’une part, et celui de la « finance virtuelle » ou de « la finance toxique » d’autre part sur les marchés, a été en effet littéralement « déchaînée » à partir de la dérégulation totale des marchés financiers, obtenue des pouvoirs politiques et parlementaires et parachevée à partir des années 2000.
D’autre part enfin, le second rapport [12] de l’OCC qui porte sur les derniers développements
de crise des prêts hypothécaires (Subprimes) aux Etats-Unis dément totalement l’idée d’une “fin de la crise” propagée actuellement par les grands medias En effet, il y est prouvé que 11,4 % des prêts hypothécaires ne sont toujours pas remboursés et que les saisies immobilières ont augmenté de 16,9 % par rapport au premier trimestre de cette année ([12] tableau page 8) avec 11 600 saisies actuelles par jour !
Le rapport de juin 2009 sur les sans abris nous rappelle que ce ne sont pas 11 600 saisies qu’il faut retenir, mais 11 600 familles jetées à la rue chaque jour, ceux qu’il nomme “les oubliés de la crise” : http://nationalhomeless.org/advocac…
Il est intéressant à noter, que selon le Telegraph de Londres, la plupart de ces maisons seraient désormais détruites.
to-be-bulldozed-in-order-to-survive.html
La situation des USA semble tellement grave, souligne notre internaute Gilles Bonafi, que la
Wegelin & Co. la plus ancienne banque de Suisse fondée en 1741, a demandé récemment [13] pour la première fois à ses clients de se retirer désormais du marché US dans un document intitulé ” l’adieu à l’Amérique “.
La crise mondiale n’est donc nullement finie, mais elle va au contraire encore se développer largement au profit des nouveaux seigneurs transnationaux de la SuperClasse mondiale, et ses plus « beaux » jours sont – hélas pour les populations du monde –encore devant elle !
Qui pourra les arrêter ?
Philippe Bourcier de Carbon © (octobre 2009)
BIBLIOGRAPHIE Sommaire
[1] – George Soros, La vérité sur la Crise financière, Denoël, 29 août 2008
[2] – Maurice Allais, Economie & Intérêt, 800 pages, première édition en deux tomes, Imprimerie nationale,
Paris, 1947, réédition en un seul tome, 1175 pages, en mai 1998 aux Editions Clément Juglar, 62 avenue de
Suffren, 75015 Paris, augmentée d’une nouvelle introduction de 265 pages, et de 111 pages d’appréciations
publiées portant sur la première édition.
[3] – Maurice Allais, L’Impôt sur le Capital et la Réforme Monétaire, 1977, Editions Hermann, Paris, 370
pages, Seconde édition, Editions Hermann, 1988.
[4] – Maurice Allais, Les Fondements de la Dynamique Monétaire, Editions Clément Juglar, 62 avenue de
Suffren, 75015 Paris, 2001, 1302 pages. Cet ouvrage reprend les principales contributions de l’auteur depuis
1952.
[5] – Maurice Allais, Pour l’Indexation, Editions Clément Juglar, 62 avenue de Suffren, 75015 Paris, 1990
184 pages.
[6] – Maurice Allais, Pour la Réforme de la Fiscalité, Editions Clément Juglar, 62 avenue de Suffren, 75015
Paris, Août 1990, 131 pages
[7] – Maurice Allais, La Crise mondiale d’aujourd’hui : pour de profondes réformes des institutions
financières et monétaires, Editions Clément Juglar, 62 avenue de Suffren, 75015 Paris, Février 1999, 237
pages.
[8] – Maurice Allais, La Mondialisation, la destruction des emplois et de la croissance : l’évidence empirique,
Editions Clément Juglar, 62 avenue de Suffren, 75015 Paris, Novembre 1999, 647 pages.
[9] – Maurice Allais, L’Europe en crise. Que faire ? Réponses à quelques questions. Pour une autre Europe,
Editions Clément Juglar, 62 avenue de Suffren, 75015 Paris, Décembre 2005, 181 pages.
[10] – Maurice Allais, La Mondialisation, le chômage et les impératifs de l’humanisme, « Science et
Humanisme » Un siècle de Prix Nobel, UNESCO, Paris, 9-10 avril 1999.
[11] – OCC, Office of the Comptroller of the Currency. Administrator of National Banks : OCC’s Quaterly
Report on Bank Trading and Derivatives Activities, Second Quarter 2009, Washington, August 2009.
 [12] – OCC, Office of the Comptroller of the Currency. Administrator of National Banks, US Department of
of the Treasury : OCC and OTS Mortgage Metrics report, Washington, August 2009.
 [13] – Banque Wegelin & Co. : L’adieu à l’Amérique, 24 août 2009, Genève, Suisse.
[14] – Matt Taibbi, The Great American Bubble Machine : From tech stocks to high price gas, Goldman
Sachs has engineered every major market manipulation since the Great Depressio- and they’re about to do it
again,.National Affairs, Rolling Stone, July 9-23, 2009 pp. 52-101.

[1] – Président de l’AIRAMA, Alliance Internationale pour la Reconnaissance des Apports de Maurice Allais en Physique et en Economie, http://allais.maurice.free.fr/AIRAMA/Statuts.htm
[2]– Les chiffres placés entre crochets, renvoient aux références bibliographiques listées en fin de communication.
[3] – En pages 13 à 28 de son livre [1]
[4] – George Soros, La vérité sur la Crise financière, Denoël, 29 août 2008.
[5] – La masse monétaire MI (monnaie en circulation plus dépôts à vue) s’était accrue de 3,8 % et la masse monétaire M2 (MI plus dépôts à temps) de 10,8 %. La monnaie de base B (monnaie manuelle + dépôts auprès du Federal Reserve System) ne s’était accrue que de 0,9 %. Les différences M1-B et M2-B correspondant aux dépôts bancaires, ne s’étaient élevées que de ,0 % et 12,8 %.
[6] – La dépense globale est en effet égale au produit de la masse monétaire par la vitesse de circulation.
[7] – En fait la masse monétaire M1 a diminué de 21 % et la masse monétaire M2 de 23 %, les différences M1-B et M2-B iminuant respectivement de 31 % et 28 %.
[8] – Dans un système de couverture fractionnaire des dépôts, aucune banque de peut faire face à des retraits massifs. En 1931, 2.550 banques américaines ont fait faillite.
[9] – Pour aider les chômeurs, il n’y avait alors que la charité privée.
[10] – Consumer credit, mortgages, et corporate liabilities
[11] – Considérées indûment par les États-Unis comme de simples dettes commerciales.PBC (octobre 2009) 
[12] – Le concept d’« encaisse désirée » a été introduit au XIXème siècle par Léon Walras, puis repris par Jacques Ruff avant et après la seconde guerre mondiale. C’est essentiellement un concept psychologique dont la signification est très simple. L’encaisse désirée est l’encaisse en monnaie (billets et pièces, plus dépôts à vue) que l’on désire détenir au regard de la situation conjoncturelle. Considérons par exemple un citoyen qui a un revenu de 40.000 francs par mois et qui détient une encaisse en billets de 1.000 francs et un dépôt à vue dans une banque de 10.000 francs, soit une encaisse de 11.000 francs :
Si la situation est normale, ses dépenses seront de 40.000 francs et son encaisse de 11.000 francs restera inchangée.
Si, par contre, il craint d’avoir à faire face à des risques en raison d’une crise, il pourra désirer augmenter son encaisse de 10.000 francs. Sa nouvelle dépense deviendra égale à son revenu de 40.000 francs diminué de l’augmentation de 10.000 francs de son encaisse désirée, soit 30.000 francs. Dans la nouvelle situation, son encaisse désirée, qui était précédemment de 11.000 francs deviendra égale à 21.000 francs. Naturellement, si notre consommateur ne veut pas, ou ne peut pas, réduire ses dépenses, il pourra évidemment vendre une partie de son actif pour un montant de 10.000 francs. Mais alors l’acheteur de cet actif devra réduire ses propres dépenses de 10.000 francs.
Au total, la dépense globale de ces deux agents diminuera de 10.000 francs.De là résulte cette propriété tout à fait essentielle : Au cours d’une période donnée, la dépense globale dans l’économie diminue d’un montant égal à l’augmentation du montant global des encaisses désirées. Inversement la dépense globale augmentera d’un montant égal à la diminution des encaisses désirées.
[13] – La variation de la dépense globale D comporte deux éléments : le premier proportionnel à l’écart relatif entre le montant global des encaisses détenues M (égal à la masse monétaire) et le montant global des encaisses désirées Md (égal au montant des encaisses que l’ensemble des opérateurs désirent détenir) ; et le second égal à l’accroissement relatif de la masse monétaire M.
L’encaisse globale désirée dépend essentiellement de facteurs psychologiques. Dans une période d’optimisme, Md diminue et dans une période de pessimisme Md augmente. À toute diminution de Md correspond ainsi une augmentation de la dépense globale D, et à toute augmentation de Md correspond une diminution de la dépense globale D. La récession se trouve ainsi aggravée. (Allais, 1968, Monnaie et Développement. I. L’équation fondamentale de la dynamique monétaire, p. 83). [Un appendice dans le livre explique l’équation fondamentale de la dynamique monétaire.]
[14] – La création de monnaie scripturale dépend d’une double volonté, la volonté des banques de prêter, et la volonté des agents économiques d’emprunter. En temps de prospérité, cette double volonté existe et la monnaie scripturale augmente. En temps de récession, cette double volonté disparaît et la monnaie scripturale diminue. 
[15] – Lors de la crise de 1837, le révérend Leonard Bacon déclarait dans son sermon du 21 mai : « A few months ago, the unparalleled prosperity of our country was the theme of universal gratulation. Such a development of resources, so rapid an augmentation of individual and public wealth, so great a manifestation of the spirit of enterprise, so strong and seemingly rational a confidence in the prospect of unlimited success, were never known before. But how suddenly bas all this prosperity
been arrested ! That confidence, which in modern times, and especially in our own country, is the basis of commercial intercourse, is failing in every quarter ; and all the financial interests of the country seem to be convulsed and disorganized.
The merchant whose business… [was] conducted on safe principIes… [finds that] loss succeeds to loss, till he shuts up his manufactory and dismisses his laborers. The speculator who dreamed himself rich, finds his fancied riches disappearing like an ! exhalation… What more may before us… It is enough to know that this distress is hourly becoming wider and more intense… » (in Irving Fisher, Booms and Depressions, 1932).
[16] – Sur les crises du XIXe siècle, Clément Juglar écrivait déjà en 1860 : « Les crises commerciales sont le résultat d’altérations profondes dans le mouvement du crédit… Qu’est-ce que le crédit, le simple pouvoir d’acheter en échange d’une promesse de payer ? … La fonction d’une banque ou d’un banquier est d’acheter des dettes avec des promesses de payer… La pratique seule du crédit amène ainsi, par l’abus qu’on est porté à en faire, aux crises commerciales.
Le crédit est le principal moteur, il donne l’impulsion ; c’est lui qui, par la signature d’un simple effet de commerce, d’une lettre de change, donne une puissance d’achat qui paraît illimitée… Ce qui favorise le développement des affaires et la hausse des prix, c’est le crédit… Chaque échange d’un produit donne lieu à une nouvelle promesse de payer… » (in Clément Juglar. Des Crises commerciales et leur retour périodique. 1860. 2ème édition, 1889).
[17] – 17 J’ai présenté une analyse synthétique des relations de cause à effet de la dynamique monétaire dans l’Introduction à la deuxième édition de mon ouvrage Économie et intérêt, pp. 115-174. (Éditions Clément Juglar, 62, avenue de Suffren. Paris 15e. Tél : 01.45.67.48.06). Pour une bibliographie étendue de mes analyses, voir pp. 116 et 117, 154 et 164-165. 
[18] – Ce n’est qu’à partir de la publication en 1911 de l’ouvrage fondamental d’Irving Fisher, The purchasing power of money, qu’il a été pleinement reconnu que le mécanisme du crédit aboutit à une création de monnaie.
[19] – Comme les variations de la dépense globale dépendent à la fois de l’excès de la masse monétaire sur le volume global des
encaisses désirées et des variations de la masse monétaire, le mécanisme du crédit a globalement un effet déstabilisateur puisqu’en temps d’expansion de la dépense globale la masse monétaire s’accroît alors que les encaisses désirées diminuent et qu’en temps de récession la masse monétaire décroît alors que les encaisses désirées s’accroissent. 
[20] – Maurice Allais, Economie & Intérêt, 800 pages, première édition en deux tomes, Imprimerie nationale, Paris, 1947, réédition en un seul tome, 1175 pages, en mai 1998 aux Editions Clément Juglar, 62 avenue de Suffren, 75015 Paris, augmentée d’une nouvelle introduction de 265 pages, et de 111 pages d’appréciations publiées portant sur la première édition. Maurice Allais, L’Impôt sur le Capital et la Réforme Monétaire, 1977, Editions Hermann, Paris, 370 pages,
Seconde édition, Editions Hermann, 1988.
Maurice Allais, Les Fondements de la Dynamique Monétaire, Editions Clément Juglar, 62 avenue de Suffren, 75015 Paris, 2001, 1302 pages. 
[21] – Selon diverses analyses de sociologie électorale, la crise des SubPrimes ou des Prêts immobiliers hypothécaires américains, et les vagues de saisies judiciaires immobilières qui s’en suivirent, lesquelles touchaient fortement l’électorat hispanique des Etats-Unis qui votait traditionnellement pour le parti conservateur – accélérées par la faillite spectaculaire de la Lehman – aurait, déterminé au sein de cet électorat un basculement des voix en faveur du parti démocrate et de son candidat afro-américain, Barack Obama, basculement qui aurait assuré l’élection en novembre 2008 de ce dernier face au candidat Républicain Mc Cain.
[22] – 22 Goldman Sachs dont les cadres dirigeants s’apprêtent à recevoir 14,6 milliards de £ en honoraires et bonus, comme nous l’apprend le Daily Mail du 14 octobre 2009 : http://www.dailymail.co.uk/news/art… et l’on apprend en outre que pour cette année 2009, les 23 plus importants établissements financiers s’apprêtent à distribuer à leurs cadres dirigeants la somme record des bonus de 143 Milliards de US $, battant ainsi le record des 130 Milliards de US $ que le mêmes avaient obtenus en bonus avant l’éclatement médiatique spectaculaire de la Crise en 2008. Tout va donc de mieux en mieux pour les Seigneurs transnationaux actuels de la Super-Classe mondiale,
Merci pour eux !
 [24] – J. K. Galbraith, La crise économique de 1929, Payot 1961.


Ci-dessous ces deux SITES de Janpier DUTRIEUX.
C’est un excellent allié des créditistes, et l’on peut véhiculer partout autant que possible ses sites qui sont autant d’aides utiles et précieuses sur le plan pratique de la formation au Crédit Social, alias Démocratie Économique.

http://prosperite-et-partage.org/

http://fragments-diffusion.chez-alice.fr/

Renaud  L a i l l i e r

Analyse FR3 sur la campagne H1N1

http://programmes.france3.fr/pieces-a-conviction/ Pièces à Conviction n°77  

Mercredi 31 mars  à 20h35 sur France 3 31 mars Grippe A : la pandémie de la peur Une enquête de Sophie Roland, Guy Hugnet, Willy Gouville, Isabelle Moncada Pendant huit mois, le virus H1N1 a effrayé toute la planète. Présenté comme très dangereux et particulièrement mortel pour les jeunes, il s’apprêtait à décimer une partie de l’humanité. Pour s’en protéger, la France a dépensé près de 2 milliards d’euros. Mais, finalement, la grippe A n’a pas fait plus de victimes que la grippe saisonnière. Avons-nous été manipulés, et par qui ? « Pièces à conviction » a enquêté dans les coulisses de la pandémie. Il y a un an, la planète a eu peur. Venue du Mexique, celle que l’on appelait au début "la grippe porcine" allait déferler sur l’espèce humaine, tuant notamment des jeunes en bonne santé ou des femmes enceintes.
Les informations étaient inquiétantes, les explications confuses. Sur les plateaux de télévision, les experts se bousculaient alors pour nous raconter le drame à venir, et les journaux de l’époque ne parlaient que de l’horreur future.
Pour ne pas mourir, il fallait absolument se laver les mains plusieurs fois par jour, éternuer dans sa manche et, surtout, se faire inoculer le nouveau vaccin trouvé, testé, approuvé et mis sur le marché quasi simultanément par les plus grands laboratoires pharmaceutiques…

Noam Chomsky sur la politique étrangère US

Noam Chomsky sur la politique étrangère d’Obama, sur sa propre histoire
et sur l’importance de faire entendre son opinion (Democracy Now !)

http://www.legrandsoir.info/Noam-Chomsky-sur-la-politique-etrangere-d-Obama-sur-sa-propre-histoire-et-sur-l-importance-de-faire-entendre-son-opinion.html

AMY GOODMAN : le ministre de la Défense Robert Gates a rencontré des
dirigeants des Emirats Arabes Unis et de l’Arabie Saoudite la semaine
dernière pour obtenir leur soutien à une nouvelle série de sanctions
contre l’Iran et son programme d’enrichissement d’uranium. Tandis que
l’administration Obama intensifie ses efforts pour obtenir l’appui de la
Russie et de la Chine pour durcir les sanctions, la France et la
Finlande on laissé entendre que l’Union Européenne pourrait prendre des
mesures unilatérales contre l’Iran si aucune résolution n’était adoptée à l’ONU.

Tandis que les Etats-Unis, l’Union Européenne et Israel renforcent leurs
pressions sur l’Iran, nous avons passé une heure en compagnie du
linguiste et dissident mondialement connu, Noam Chomsky, dont la
dernière conférence commence par une analyse critique de la politique
des Etats-Unis à l’égard de l’Iran. (…)

Nous commençons par un extrait de sa conférence prononcée au Harvard
Memorial Church à Cambridge, Massachussets.

NOAM CHOMSKY : Il y a quelques jours, mon quotidien préféré, le London
Financial Times, a identifié l’Iran comme le principal problème actuel
en matière de politique étrangère pour Obama. L’article a été publié à
l’occasion de l’échec d’Hillary Clinton à convaincre le Brésil de se
joindre aux appels des Etats-Unis pour un durcissement des sanctions et
de l’insistance du Président Lula à promouvoir les relations avec
l’Iran, des relations commerciales, etc, en déclarant que l’Iran avait
le droit d’enrichir de l’uranium pour produire de l’énergie nucléaire,
comme tous les signataires du Traité de Non Prolifération.

Bien entendu, l’article a aussi présenté la position de Lula comme une
sorte d’anomalie. Pourquoi ne se joint-il pas à la communauté
internationale, au reste monde ? C’est une coutume intéressante, très
caractéristique de l’emprise de la culture impérialiste, car que désigne
le terme de « communauté internationale » ? Si on regarde les choses de
près, on se rend compte que la « communauté internationale » désigne en
fait les Etats-Unis et tous ceux qui sont d’accord avec eux. Tous les
autres ne font pas partie du reste du monde. Ils sont ailleurs.

Il se trouve que dans le cas présent, la position de Lula correspond à
celle de la majorité de la planète. Vous pouvez être d’accord avec ou
pas, mais c’est la position, par exemple, des anciens pays du mouvement
des non-alignés, de la majorité de pays du monde et de la grande
majorité de leurs populations. Ils ont vigoureusement répété et défendu
le droit de l’Iran à enrichir de l’uranium pour des objectifs
pacifiques, en rappelant que ce pays est signataire du Traité de Non
Prolifération, ce qui lui accorde ce droit. Mais ils ne font pas partie
du reste monde.

Un autre groupe qui ne fait pas partie du reste monde est la population
des Etats-Unis. Les derniers sondages que j’ai vus, publiés il y a deux
ans, montraient qu’une grande majorité d’Américains pensaient que l’Iran
avait le droit de développer une énergie nucléaire, mais pas une arme
nucléaire, évidemment. En fait, selon ce sondage, sur tout un ensemble
de sujets, les opinions exprimées par les Américains étaient
pratiquement identiques à celles des Iraniens. Lorsque le sondage a été
présenté à Washington lors d’une conférence de presse, le présentateur a
fait remarquer que si les peuples avaient la possibilité de décider de
la politique, les tensions et les conflits seraient probablement résolus.

C’était il y a deux ans. Depuis, il y a eu une énorme masse de
propagande autour de la menace iranienne, etc. Je suppose que si le
sondage était effectué aujourd’hui, les chiffres seraient différents.
Mais c’était en 2007, il y a trois ans. A un moment donné donc, les
Américains ne faisaient pas partie du reste du monde. La majorité de la
population mondiale n’en faisaient pas partie et Lula, en exprimant une
opinion largement partagée, n’en faisait pas partie non plus. On
pourrait rajouter aussi qu’il est probablement la personnalité politique
la plus populaire de la planète, mais cela non plus n’a pas d’importance.

Alors, que dire du conflit avec l’Iran et de la menace iranienne ? Une
personne sain d’esprit ne voudrait pas voir l’Iran fabriquer des armes
nucléaires. Personne, en fait. Sur cette question, l’accord est donc
général. Et il y a effectivement un réel problème de prolifération
d’armes nucléaires. C’est une affaire sérieuse. Et le discours d’Obama
mentionne et insiste sur la nécessité de stopper la prolifération
d’armes nucléaires et de réduire, et éventuellement éradiquer, de telles
armes. Voilà pour le discours. Maintenant, voyons les faits.

Tout est devenu clair il y a quelques mois. Une fois de plus, le Conseil
de Sécurité (des Nations Unies) a adopté une résolution, le numéro 1887
– je crois que c’était au mois d’Octobre – qui critiquait l’Iran pour
n’avoir pas respecté les exigences du Conseil de Sécurité et qui
appelait tous les états à signer le Traité de Non Prolifération et à
résoudre leurs conflits sans proférer des menaces de recourir à la
force. Cette dernière partie de la résolution n’a pas vraiment fait la
une des journaux pour une raison bien simple : elle s’adressait à deux
pays, les deux pays qui menacent régulièrement de recourir à la force, à
savoir les Etats-Unis et Israël. La menace de recourir à la force est
une violation de la Charte des Nations Unies, pour ceux qui lui
accordent encore la moindre importance. On n’en parle jamais. Mais
pratiquement tout le monde – et je parle là de toutes les tendances
politiques – emploie la phrase rituelle de « toutes les options sont
envisageables ». Ce qui constitue une menace.

Et la menace n’est pas une menace en l’air. Par exemple, Israël envoie
ses sous-marins nucléaires, qui sont pratiquement indétectables, dans le
Golfe, à distance de tir de leurs missiles nucléaires – Israël a
beaucoup d’armes nucléaires – sur l’Iran. Les Etats-Unis et leurs alliés
effectuent des exercices militaires dans la région, des exercices
clairement dirigés contre l’Iran. Mais il y a un petit grain sable,
parce que la Turquie refuse d’y participer, mais ils essaient de la
convaincre. Nous avons donc affaire à des menaces, verbales et
politiques. Israel envoie des sous-marins nucléaires et d’autres navires
de guerre par le canal de Suez, avec l’accord tacite de l’Egypte, de la
dictature egyptienne, un autre état de la région soumis aux Etats-Unis.
Ce sont des menaces – répétées, verbales et concrètes.

Ces menaces ont pour effet d’encourager l’Iran à développer un moyen de
dissuasion. Qu’ils soient en train de le faire ou pas, je n’en sais
rien. Peut-être qu’ils le sont. Mais s’ils le sont, la raison, et je
crois que tout analyste sérieux serait d’accord, ce n’est pas parce
qu’ils auraient l’intention d’utiliser des armes nucléaires. S’ils
s’avisaient à ne serait-ce qu’armer un missile avec une tête nucléaire,
c’est une hypothèse, le pays serait vitrifié en cinq minutes. Et
personne ne croit que les religieux au pouvoir, quelle que soit
l’opinion qu’on peut en avoir, ont des tendances suicidaires et veulent
voir tout le pays, la société entière et tout leurs biens avec, partir
en fumée. En fait, les hauts responsables des services de renseignement
US, qui se sont exrpimés, estiment que la probabilité de voir l’Iran
utiliser un jour une arme nucléaire est d’un pour cent, c’est-à-dire si
faible qu’on ne peut pas vraiment l’estimer. Mais il est possible qu’ils
développent de telles armes comme un moyen de dissuasion.

Un des historiens les plus importants en Israel, Martin van Creveld, il
y a quelques années, après l’invasion de l’Irak, a écrit dans la presse
internationale qu’il ne voulait bien sûr pas voir l’Iran se doter de
l’arme nucléaire, mais que s’ils ne le faisaient pas, a-t-il dit, ils
seraient fous. Les Etats-Unis venaient d’envahir l’Irak en sachant que
le pays était sans défense. C’est une des raisons pour lesquelles ils se
sont sentis en position de le faire. C’est facile à comprendre. Les
dirigeants iraniens aussi le comprennent. Alors, pour citer van Crevels,
« s’ils ne sont pas en train de développer une arme de dissuasion
nucléaire, ils sont fous ».

Qu’ils soient effectivement en train de le faire ou non est un autre
débat. Mais il ne fait aucun doute que la position hostile et agressive
des Etats-Unis et d’Israel constituent un facteur important pour les
hauts dirigeants iraniens, pour décider ou non de développer une arme de
dissuasion.

(fin de l’extrait de la conférence)


AMY GOODMAN : Nous sommes avec le professeur Noam Chomsky que nous avons
interviewé au Harvard Memorial Church à Cambridge, Massachusetts. Ma
première question porte sur son analyse de la politique étrangère du Président Obama

NOAM CHOMSKY : Lorsqu’Obama a pris ses fonctions, ou lorsqu’il a été
élu, un haut fonctionnaire de l’administration Bush – je crois qu’il
s’agissait de Condoleezza Rice – a prédit que sa politique étrangère
serait dans la continuation de celle du deuxième mandant de Bush. Le
deuxième mandat de Bush était différent du premier. Le premier mandat
était agressif, arrogant, envers le monde entier, y compris les alliés,
et il a produit un effet assez négatif – à cause de sa politique mais
aussi à cause de son style – sur le prestige des Etats-Unis, qui est
tombé plus bas que jamais auparavant. Ce qui portait atteinte aux
intérêts de ceux qui décident de la politique étrangère – les milieux
d’affaires et les sociétés privées, les décideurs, etc. Il y a donc eu
beaucoup de critiques de leur part au cours du premier mandat. Le
deuxième mandant était quelque peu différent. D’abord, les personnages
les plus extrémistes ont été débarqués. Rumsfeld, Wolfowitz, quelques
autres, ont été envoyés se mettre au vert. Ils n’ont pas pu se
débarrasser de Cheney, parce que Cheney était le gouvernement, et ils ne
pouvaient pas se débarrasser du gouvernement. Mais beaucoup d’autres
sont partis, et la politique est retournée à la norme, une norme plus ou
moins centriste. C’est-à-dire qu’on parlait un peu plus de négociations,
un peu moins d’agressions, ce genre de choses. Et on a adopté une
attitude plus polie envers les alliés. Notre politique n’avait pas
vraiment changé, mais elle était devenue plus présentable. C’était ça,
la prédiction sur la politique d’Obama. Et c’est bien ce qui est arrivé.

En fait, il y a un exemple pour illustrer ce phénomène. Un peu
anachronique, mais je crois qu’il s’applique. En 1962, au moment de la
crise des missiles à Cuba, lorsque le monde a dangereusement frôlé le
bord du précipice – le moment le plus dangereux de l’Histoire a dit
Arthur Schlesinger, conseiller de Kennedy – au summum de la crise des
missiles, les décideurs US envisageaient de prendre des mesures qui
pouvaient détruire l’Europe, et la Grande-Bretagne en particulier, et
ils le savaient. Ils étaient là, le plus sérieusement du monde, en train
d’échafauder des scénarios qui se concluaient par la destruction de la
Grande-Bretagne. En fait, non seulement ils prenaient ça au sérieux,
mais ils prenaient même des mesures qui poussaient dans ce sens. Mais
ils se sont bien gardés de le dire à la Grande-Bretagne. La
Grande-Bretagne est censée entretenir une relation spéciale avec les
Etats-Unis. Les Britanniques à l’époque étaient plutôt mécontents parce
qu’ils n’arrivaient pas à savoir ce qui se tramait. Tout ce que le
premier Ministre, MacMillan, arrivait à savoir, c’était ce que ses
services de renseignement lui transmettaient. On en était donc là, avec
l’élite parmi l’élite du pays qui dressait des plans qui pouvaient
aboutir à la destruction de la Grande-Bretagne, sans les tenir informés.

C’est à ce stade qu’un haut conseiller de l’administration Kennedy – je
crois qu’il s’agissait de Dean Acheson – est entré dans la discussion,
et il a précisé la notion de « relation spéciale ». Il a dit que la
relation spéciale avec la Grande-Bretagne signifiait que la
Grande-Bretagne était notre lieutenant ; le terme de rigueur est «
partenaire ». Et les Britanniques, bien sûr, aiment bien entendre ce
mot. Eh bien, c’est ça la différence entre Bush et Obama. Bush leur
disait simplement « vous êtes notre lieutenant. Si vous ne faites pas ce
que l’on vous dit de faire, vous n’êtes plus utiles ». En fait, ce sont
les termes que Colin Powell a employés à l’ONU, je crois. « Faites ce
que nous vous disons de faire. Vous n’êtes que notre lieutenant, sinon
oubliez… » C’est quelque chose de désagréable à entendre. On préfère
entendre « vous êtes notre partenaire. » Vous savez, dans le genre « je
vous aime ». Ensuite, discrètement, en coulisses, nous les traitons
comme des lieutenants, mais ce n’est pas grave. Je pense que c’est là
que réside la différence principale.

AMY GOODMAN : qu’en est-il du mouvement anti-guerre aux Etats-Unis ?
Vous en avez fait partie, vous avez été très actif, depuis la guerre au
Vietnam jusqu’à ce jour. Comment voyez-vous les choses par rapport à une
personne pour laquelle beaucoup d’entre eux ont consacré d’énormes
efforts à faire élire ?

NOAM CHOMSKY : Mon opinion, qui n’est pas très répandue, est que le
mouvement anti-guerre est bien plus puissant aujourd’hui qu’il ne l’a
été dans les années 60. Dans les années 60, il y eut un moment, en 1969,
où le mouvement contre la guerre du Vietnam était très puissant. Mais il
faut se souvenir que la guerre a commencé, qu’elle est devenue une vraie
guerre ouverte, en 1962. A cette époque, 70.000 ou 80.000 personnes
avaient déjà été tuées sous le régime fantoche du Sud Vietnam. Mais en
1962, Kennedy a lancé une guerre ouverte, en faisant bombarder le Sud
Vietnam – les avions portaient les couleurs du Sud Vietnam, mais tout le
monde savait de quoi il retournait et ça se disait ouvertement même – en
autorisant le recours au napalm, l’utilisation d’armes chimiques pour
détruire les cultures et la végétation. Il a lancé un programme qui a
chassé des millions de personnes des campagnes qui se sont retrouvées
regroupées dans ce qu’il faut bien appeler des camps de concentration
pour, selon les termes employés, les « protéger de la guérilla » qui
avait l’appui de la population, chose que le gouvernement savait
parfaitement. On peut voir la même chose aujourd’hui en Afghanistan, si
vous prenez la peine de lire entre les lignes les histoires sur la
conquête de la ville de Marjah. Nous avons poussé la population vers des
camps de concentration pour les protéger de ceux, les guérilleros,
qu’ils soutiennent. Il s’agit d’une guerre, vous savez, d’une vraie guerre.

Il n’y a eu aucune protestation, littéralement. Il a fallu des années
avant de voir les premiers signes de protestation. Ceux d’entre vous qui
sont assez vieux se rappelleront peut-être qu’à Boston, une ville
progressiste, au mois d’octobre 1965 – ça faisait déjà trois ans que des
centaines de milliers de soldats US étaient occupés à ravager un pays,
que la guerre s’était étendue à Nord Vietnam, et ainsi de suite – il y a
eu la première tentative de manifestation publique contre la guerre.
C’était en octobre 1965. Je devais y prendre la parole. Je n’ai pas pu
dire un mot. La manifestation fut violemment dispersée. Beaucoup
d’étudiants ont marché pour tenter de disperser la manifestation et il y
avait aussi des centaines de policiers. Le lendemain, le Boston Globe,
le quotidien le plus progressiste du pays, a consacré toute sa première
page à dénoncer les manifestants, pas ceux qui les ont attaqués. Ils ont
publié en plein milieu de la page la photo d’un soldat blessé, ce genre
de choses. C’était au mois d’octobre 1965, il y avait des centaines de
milliers de soldats là-bas, la guerre prenait de l’ampleur. Finalement,
des années plus tard, en 1968, on a vu surgir un mouvement anti-guerre
d’une certaine importance, vers 67, 68. A cette époque, le Sud Vietnam
n’existait déjà plus. Le pays avait été virtuellement détruit. Et
c’était la même chose pour une bonne partie du reste de l’Indochine. La
guerre s’est poursuivie pendant encore de longues années, avec toutes
les conséquences terribles, mais nous ne voulions pas voir la réalité en
face, nous ne voulions même pas en parler. Cela dit, le mouvement
anti-guerre a obtenu quelques résultats, mais bien plus tard.

Comparons à présent avec l’Irak. Il y a eu d’énormes manifestations
avant même le déclenchement officiel de la guerre. Nous savons à présent
que Blair et Bush mentaient tout simplement lorsqu’ils disaient qu’ils
cherchaient une solution diplomatique. Ils avaient déjà déclenché la
guerre. C’est ce qui ressort des fameux rapports de Downing Street
(Downing Street Memos) en Angleterre. Il y a eu d’énormes
manifestations. Et je crois qu’elles ont eu au moins un effet. La guerre
américaine en Irak était déjà terrible. Elle a fait probablement un
million de victimes, et chassé quelques millions d’autres hors du pays.
C’était assez horrible. Mais cela aurait pu être bien pire. Ils auraient
pu faire en Irak ce qu’ils avaient fait au Sud Vietnam. Ca n’a pas été
le cas. Il n’y a pas eu de tapis de bombes sur tout le pays par des B52,
il n’y a pas eu d’armes chimiques et ainsi de suite. Et je crois que
c’est grâce au mouvement anti-guerre. La population était devenue plus
civilisée. Je crois que c’est une des tristes réalités des années 60.

AMY GOODMAN : Et l’Afghanistan ?

NOAM CHOMSKY : L’Afghanistan est un cas intéressant. Cette guerre nous a
été vendue comme une riposte « juste » – mais toutes les guerres sont «
justes » – pour combattre le terrorisme, comme une riposte à une attaque
terroriste. Cette idée est tellement ancrée qu’il me faudrait plus de
temps pour en parler. L’important ici est que ce n’était pas là le
véritable objectif de cette guerre.

Si l’objectif de cette guerre était d’isoler Al Qaeda, d’éradiquer le
terrorisme, il y avait des moyens plus directs pour y arriver. Si vous
retournez dans le passé, le mouvement djihadiste était très critique
envers les attaques du 11 Septembre. Des fatwas étaient prononcés par
les religieux les plus radicaux, de l’université Al Azhar par exemple,
le principal centre théologique, qui condamnaient Al-Qaeda, Oussama Ben
Laden et les attaques terroristes. Ils disaient que ce n’était pas
musulman, qu’ils n’auraient jamais fait une chose pareille, etc. Alors,
si on voulait réellement éradiquer le terrorisme, la chose la plus
évidente à faire aurait été d’isoler Al-Qaeda, de tenter de gagner du
soutien, y compris celui du mouvement djihadiste, et bien sûr celui de
la population qu’ils essaient de mobiliser. Vous savez, les terroristes
se voient comme une sorte d’avant-garde. Ils essaient de mobiliser les
gens à leur cause. Tous les spécialistes du terrorisme le savent. On
aurait donc pu le faire à ce moment-là, et on aurait pu procéder à
l’identification des coupables ce qui, soi-dit en passant, était
impossible parce qu’ils n’en savaient rien, chose qu’ils ont admis après
coup. Mais ils auraient pu essayer de les identifier, les présenter à la
justice – avec de vrais procès, sans tortures – ce qui aurait fortement
réduit, sinon éradiqué, le terrorisme islamique.

Eh bien, ils ont fait tout le contraire. Ce qu’ils ont essayé de faire,
c’est de mobiliser la population et le mouvement djihadiste en faveur
d’Al-Qaeda. C’est exactement l’effet produit par l’invasion de
l’Afghanistan suivie plus tard par celle de l’Irak. C’est aussi l’effet
produit par Guantanamo et Bagram et d’autres centres de torture. Tous
ceux qui y ont participé savent parfaitement qu’ils ont crée des
terroristes.

AMY GOODMAN : Pensez-vous qu’Obama devrait faire juger les prisonniers
de Guantanamo à New-York ?

NOAM CHOMSKY : Ca dépend si vous voulez faire partie des pays civilisés
ou être un état voyou. Si vous voulez être un état voyou, faites ce qui
vous plait. Vous pouvez torturer, tuer, tout ce que vous voulez. Si vous
voulez faire partie du monde civilisé, et si vous voulez diminuer
l’attrait du mouvement djihadiste extrémiste, alors faites les juger par
des tribunaux civils.

En fait, le fait même qu’ils se trouvent à Guantanamo constitue un
scandale. Cest quoi, Guantanamo ? Guantanamo a été volé à Cuba par la
force des armes, il y a un siècle. Ils ont dit « donnez-nous Guantanamo,
sinon… ». Cuba était alors sous occupation militaire. Ils appellent ça
un traité, et le traité de Guantanamo, si vous voulez l’appeler ainsi,
autorisait les Etats-Unis à l’utiliser comme base navale. Mais ce n’est
pas à ça qu’elle sert. Elle a d’abord servi pour parquer les réfugiés
haïtiens. Lorsque les haïtiens fuyaient les dictatures soutenues par les
Etats-Unis, les Etats-Unis leur refusaient l’asile politique. On disait
qu’ils n’étaient que des réfugiés économiques. Les gardes-côtes
tentaient de les intercepter, et si certains arrivaient à passer, on les
envoyait à Guantanamo. Voilà à quoi servait cette base.

En fait, la base sert à fabriquer des terroristes. Ce n’est pas mon
opinion, c’est l’opinion de ceux qui y ont mené les interrogatoires,
comme Matthew Alexander, qui a écrit un article à ce sujet. Il a dit que
c’était un moyen très efficace pour fabriquer des terroristes. Un moyen
qui inspire, qui transforme beaucoup de gens en terroristes, notamment
ceux qui ont été arrêtés quelque part pour une raison quelconque.

Alors oui, si vous le voulez vraiment, si votre objectif est de réduire
la menace du, disons, terrorisme islamiste, et si vous voulez faire
partie du monde civilisé, vous devez les juger devant un tribunal civil.
Mais la plupart de ceux qui sont à Guantanamo… c’est vraiment
scandaleux… on y trouve des gamins de quinze ans qui ont été arrêtés
parce qu’ils portaient un fusil au moment où le gouvernement des
Etats-Unis envahissait leur pays. C’est ce qu’on appelle un terroriste.
Et c’est probablement le cas pour l’écrasante majorité des prisonniers à
Guantanamo. Si le but était d’être civilisé et de réduire la menace
terroriste, on aurait du les enfermer dans une prison aux Etats-Unis. Ce
n’est pas un problème de sécurité. Ils ne vont pas s’évader d’une prison
de haute sécurité, et ils n’ont pas de pouvoirs magiques pour aller
répandre un poison ou je ne sais quoi. Evidemment, une telle option
n’arrangeait pas le gouvernement des Etats-Unis parce qu’il n’avait pas
de preuves contre eux.

Ils ont été envoyés à Guantanamo avec l’idée de les soustraire aux
droits garantis par les lois américaines. Vous pouvez toujours faire
semblant qu’ils n’étaient pas sous la juridiction des Etats-Unis, et que
les lois américaines ne s’appliquaient donc dans leur cas. Finalement,
la Cour Suprême, après de longues hésitations, a fini par concéder
qu’ils avaient bien des droits. L’administration Bush a accepté la
décision. Pas Obama. L’administration Obama tente actuellement de faire
annuler un jugement rendu par un juge de droite, nommé par Bush, qui a
dit que la décision de la Cour Suprême s’appliquait aussi à la prison de
Bagram, le centre de torture en Afghanistan. L’administration Obama
tente de contrer ce jugement, ce qui signifie que la décision de la Cour
Suprême n’est qu’une farce. Si vous voulez torturer quelqu’un, ne
l’envoyez pas à Guantanamo parce que la Cour Suprême a déclaré qu’on ne
pouvait pas torturer à Guantanamo ; alors vous l’envoyez à Bagram. Alors
si vous arrêtez quelqu’un au Yémen, ou n’importe où, et que vous voulez
le soustraire au droit international, au droit US par la même occasion,
OK, pas de problème, envoyez-le à Bagram. C’est ça la position
officielle de l’administration Obama.

C’est pour ces raisons que même les plus virulents spécialistes de
l’anti-terrorisme, comme Michael Scheuer, disent que les meilleurs
alliés d’Al Qaeda et d’Oussama Ben Laden sont les Etats-Unis, parce que
nous faisons exactement ce qu’ils veulent que nous fassions. Ce qu’ils
veulent, c’est vendre leur croisade au monde musulman, en disant qu’il y
a des types qui cherchent à les tuer et qu’ils faut se défendre. Oui,
vraiment, nous faisons tout ce qu’ils demandent.

AMY GOODMAN : (…) que pensez-vous de l’administration Obama et du
conflit Israélo-palestinien ?

NOAM CHOMSKY : Le conflit israélo-palestinien est un cas facile. Il y a
un consensus international quasi-total depuis 35 ans maintenant sur ce
qu’il convient de faire pour résoudre le problème – du moins à court
terme – à savoir : deux états avec des frontières reconnues par toutes
les parties, avec, selon les termes employés, « des modifications
mineures et acceptées par les deux parties ». C’était d’ailleurs la
politique officielle des Etats-Unis jusqu’à ce qu’ils décident un jour
de s’évader du monde réel, au début des années 70. Et c’est un point de
vue très largement partagé. En 1976, il y a même eu une résolution du
Conseil de Sécurité appelant à une solution à deux états. Les Etats-Unis
ont opposé leur veto. Et ça n’a pas cessé depuis. Je ne vais pas passer
toute l’histoire en revue, mais si on en arrive directement au présent,
le consensus est désormais quasi-total. Autour de ce consensus, on
trouve tous les états arabes, et ce depuis longtemps. On trouve l’Iran,
l’Organisation des Etats Islamiques. On trouve le Hamas. En fait, on
trouve tout le monde sauf les Etats-Unis et Israël.

Que dit l’administration Obama ? C’est intéressant. Obama a cette grande
vision, mais si vous regardez les choses de plus prés, en oubliant la
vision et en examinant les faits, les choses changent. D’un côté, il
demande poliment aux Israéliens de ne plus étendre leurs colonies, ce
qui n’a pas de sens, parce que le problème, c’est l’existence même des
colonies, pas leur extension. De plus, ces mots n’ont aucun sens. Il ne
fait que répéter les propos de Bush. En fait, il cite ce que l’on
appelle la Feuille de Route, le soi-disant accord officiel pour aller de
l’avant. Il ne fait que le citer. Ca n’a aucun sens, mais ça fait malgré
tout partie de sa grande vision.

D’un autre côté, et qui est plus intéressant, peu de temps après sa
prise de fonction, il a donné son premier et jusqu’à présent son unique
discours sur le conflit israélo-palestinien. C’était au moment où il
présentait George Mitchell comme son négociateur, ce qui est un bon
choix, si on lui donne les moyens de réussir. C’est à ce moment-là
qu’Obama a expliqué ce qu’il avait l’intention de faire. C’était au
moment de la main tendue vers le monde musulman. Il a dit, en parlant de
la proposition de paix arabe, eh bien voilà ce que j’appelle une
proposition constructive – c’était sa façon à lui de flatter les auteurs
de la proposition. Puis il a enchainé, en déclarant, « Il est temps que
les Arabes se conforment à leur proposition de paix et commencent à
normaliser leurs relations avec Israël. » Obama est un homme instruit,
intelligent. Je suppose qu’il choisit ses mots avec soin. Il savait
parfaitement que ce n’était pas la proposition de paix arabe. La
proposition de paix arabe reprenait les termes du consensus
international et disait, dans l’éventualité de deux-états, que les états
Arabes iraient même au-delà d’une normalisation des relations avec
Israël. Obama en a extrait le corollaire, mais a omis la substance, ce
qui est une façon comme une autre de déclarer que les Etats-Unis
allaient se cantonner dans leur position de refus. Il n’aurait pas pu
être plus clair.

Avec cet appel à cesser l’expansion des colonies, il a été un peu plus
loin – pas lui, personnellement, mais ses porte-paroles lors des
conférences de presse. On leur a demandé si l’administration allait
faire quelque chose si Israël refusait. Ils ont répondu « non, c’est
purement symbolique ». En fait, ils ont explicitement dit que
l’administration ne ferait pas ce que George Bush père, lui, avait fait.
George Bush père avait quelques petites punitions qu’il distribuait
lorsqu’Israël s’entêtait à désobéir aux Etats-Unis. Clinton les a
adoucies et Obama les a supprimées. Il a dit, « non, c’est juste
symbolique. » Ce qui revient à dire à Benjamin Netanyahu « allez-y,
faites ce que vous voulez. Nous dirons que nous sommes mécontents mais
nous le ferons avec un clin d’œil complice, alors allez-y. En attendant,
nous participerons, en vous envoyant des armes. Nous vous accorderons un
soutien diplomatique et une participation active. » C’est cela, sa
vision. Difficile d’être plus clair.

Que pouvons-nous faire ? Nous pouvons essayer de faire en sorte que les
Etats-Unis rejoignent le monde réel. Dans ce cas précis, ce serait
rejoindre le reste du monde. Rejoignez le monde réel et acceptez le
consensus international et cessez de participer activement à son viol,
c’est-à-dire aux actions de l’état d’Israël. J’aurais pu dire aux
actions de l’état d’Israël et des Etats-Unis. Ce qu’Israël et les
Etats-Unis sont en train de faire à Gaza et en Cisjordanie, c’est de
détruire l’espoir d’une réalisation de ce consensus international.

Et je crois qu’il n’y pas beaucoup d’alternatives. En fait, de nombreux
militants palestiniens eux-mêmes vont jusqu’à dire qu’il faut abandonner
la solution de deux états et laisser Israël s’emparer de tous les
territoires, éventuellement les annexer, pour ensuite passer à une lutte
pour les droits civiques et une lutte similaire à celle contre
l’apartheid. Ceux qui disent ça sont aveugles. Cela n’arrivera jamais.
Les Etats-Unis et Israël ne laisseront pas faire. Ils continueront de
faire exactement ce qu’ils sont en train de faire : étrangler Gaza, le
détacher de la Cisjordanie, en violation des accords internationaux et,
en Cisjordanie, s’emparer de tout ce qui les intéresse.

AMY GOODMAN : Pouvez-vous nous parler de votre carrière, des moments où
vous avez eu à faire des choix, à prendre des risques en quelque sorte.
Que diriez-vous aux gens, aux jeunes notamment, sur la notion de courage
en politique ?

NOAM CHOMSKY : Je n’aime pas trop parler de moi. Cela n’a pas
d’importance. Mais puisque vous me posez la question… J’ai été un
militant toute ma vie, depuis mon enfance. Mais j’ai commencé à faire
des choses concrètes lors de mon engagement dans le mouvement
anti-guerre, vers 1962. En 1962, on voyait bien ce qui se passait. Ce
n’était pas vraiment caché. Et j’ai décidé de m’impliquer en organisant
le mouvement anti-guerre. Il n’y avait pas vraiment de risques, mais ça
voulait dire qu’il fallait sacrifier pas mal de choses. Ce sont des
combats dans lesquels on ne peut pas s’engager à moitié. Il faut s’y
engager à fond, c’est une occupation à temps plein.

AMY GOODMAN : Etiez-vous déjà (un professeur) titularisé à l’époque ? En
1956 vous étiez enseignant au MIT (Massachussetts Institute of Technology)

NOAM CHOMSKY : 1955. Je ne me souviens plus de l’année. Ca peut vous
paraitre étrange aujourd’hui, mais le MIT à l’époque avait deux
caractéristiques intéressantes. La première était qu’il était
entièrement financé par le Pentagone. Je travaillais dans un laboratoire
qui était financé à 100% par trois corps d’armée différents. La deuxième
était que c’était le centre principal de résistance du mouvement
anti-guerre. Je ne parle pas de critique ou de protestation, je parle de
résistance, c’est-à-dire l’organisation d’activités de résistance, des
activités illégales. Et le Pentagone s’en fichait parce que,
contrairement à ce que beaucoup de gens croient, l’une des principales
fonctions du Pentagone est de camoufler le mode de fonctionnement de
l’économie. Les gens aiment à répéter qu’il s’agit d’une économie de
marché libre, mais la plupart des inventions sont produites par le
secteur public, les ordinateurs, l’internet, les avions, tout ça. En
réalité, c’est le secteur public qui prend en charge les coûts de
développement et qui assume les risques, et si quelque chose finit par
marcher, on en fait cadeau au secteur privé. C’est ce qu’ils appellent
le marché libre. Lorsque l’économie était tirée par les produits
électroniques, c’est le Pentagone qui servait de couverture. On nous
disait de faire ceci ou cela parce que les Russes allaient débarquer. En
réalité, ils s’en fichaient.

J’ai commencé à m’impliquer en 1962. A l’époque, ça voulait dire que
lorsque je donnais une conférence dans une église, c’était généralement
devant 4 personnes, le prêtre, l’organisateur, un ivrogne qui était
entré par hasard et un type qui voulait me tuer.

En 1966, 1965, j’ai tenté d’organiser – avec un ami , décédé depuis –
une résistance nationale anti fisc. Nous avons obtenus quelques
résultats. Nous avions donc pris quelques petits risques. Mais en 1966
une résistance plus sérieuse a commencé à s’organiser.

AMY GOODMAN : vous faisiez la grève de l’impôt ?

NOAM CHOMSKY : je n’ai pas payé mes impôts pendant des années. Dans mon
cas, le fisc n’aurait eu aucun mal à se faire payer, il leur suffisait
de le déduire de mon salaire. Mais les réactions du fisc étaient assez
aléatoires pour ce que j’ai pu en juger. Certains pouvaient se voir
confisquer leur maison. D’autres sont allés en prison. On peut donc dire
qu’il y avait une sorte de risque liée à notre activité. Mais plus grave
était le soutien direct à la résistance, soutenir les résistants, les
déserteurs, etc. Cela a commencé en 1966 pour devenir public en 1967.
Là, il y avait un véritable risque. Mon épouse et moi avions trois
enfants. Elle est retournée à ses études, dix-sept ans après, parce que
nous estimions que je pouvais finir en prison. Et je n’en suis pas passé
bien loin. Le procès avait été programmé pour 1968 et j’étais le
principal accusé. J’ai été sauvé, avec tous les autres, grâce à
l’offensive du Têt. L’offensive du Têt a été déclenchée en janvier 1968
(offensive militaire décisive vietnamienne – NdT), et les milieux
d’affaires US ont décidé que les Etats-Unis devaient se retirer, que la
guerre devenait trop couteuse.

AMY GOODMAN : de quoi étiez-vous accusé ?

NOAM CHOMSKY : de conspiration pour échapper à la conscription, ou pour
renverser le gouvernement ou quelque chose comme ça. Je pourrais vous
parler de ces procès pour conspiration, c’est intéressant. Il m’arrivait
d’en parler, mais cette fois-ci, c’était du concret, du réel. Si
l’offensive du Têt n’avait pas été déclenchée, j’aurais probablement
passé quelques années en prison.

AMY GOODMAN : vous êtes passé en procès ?

NOAM CHOMSKY : les procès ont été annulés au lendemain de l’offensive du
Têt. Il y avait un procés qui avait déjà commencé, le procès Spock, où
il n’y avait que des innocents sur le banc des accusés. Le jugement a
été annulé en appel, mais surtout à cause de l’offensive du Têt. Les
milieux d’affaires se sont contentés de dire « faites gaffe ». En fait,
en 1968, ils ont envoyé un groupe de soi-disant « sages » – quelques
hauts dirigeants de Wall Street – à Washington où ils ont remis au
président ce qu’il faut bien appeler une liste de consignes. C’était un
véritable jeu de pouvoirs. Ils ont dit au président Johnson « arrêtez
les bombardements. N’essayez pas de vous faire réélire. Entamez les
négociations et le retrait des troupes. » Et il a suivi les consignes au
pied de la lettre. Puis Nixon est arrivé et a changé de méthode. La
partie visible de l’escalade militaire a décliné. Je dis visible parce
que les pires atrocités de la guerre ont été commises après, en 1969,
puis la guerre s’est étendue au Cambodge et au Laos, où elle a empiré.
Mais tous ces développements étaient plus ou moins cachés. Et ils le
sont encore de nos jours. Mais la tension dans le pays est retombée et
une de leurs décisions a été l’annulation des procès, parce que le
gouvernement voulait faire la paix avec les étudiants. Ca aussi c’est
une histoire intéressante. Toujours est-il que les procès ont été annulés.

Il y avait donc bien quelques risques. La désobéissance civile n’est pas
une partie de plaisir. On peut se faire tabasser ou quelque chose dans
ce genre, passer quelques jours en prison, ce qui n’est jamais agréable,
mais ce n’est tout de même pas non plus le genre de risques que peuvent
prendre des dissidents dans d’autres pays.

C’est une décision à prendre et qui vous appartient, parce qu’on ne peut
pas y entrer qu’à moitié. Soit c’est sérieux et vous y allez carrément,
soit vous participez à une manifestation, vous oubliez et vous retournez
à votre travail et rien ne change. Les choses ne changent que par un
travail dévoué et consciencieux.

Il parait qu’on n’a pas le droit de dire des choses gentilles sur le
Parti Communiste, n’est-ce pas ? C’est comme une sorte de règle établie.
Pourtant, une des raisons pour lesquelles le « New Deal » a fonctionné,
qu’il a eu un impact, c’est parce qu’il y avait des gens qui étaient là,
présents tous les jours, sur tous les fronts. Sur celui des droits
civiques, du droit du travail, en train d’organiser, de faire ce qu’il y
avait à faire, ils étaient là, prêts à faire tourner les machines à
ronéotyper – il n’y avait pas d’internet à l’époque – et à organiser des
manifestations. Ils avaient une mémoire. Le mouvement avait une mémoire,
chose qu’elle n’a plus aujourd’hui. Aujourd’hui, tout le monde doit
recommencer à partir de zéro. Mais à l’époque, le mouvement avait une
mémoire, une sorte de tradition, et les gens étaient toujours présents.
Et en examinant les choses de plus prés, vous constaterez que le
mouvement était largement dirigé par le Parti Communiste. Ils ont fini
par le détruire, et c’est ce qui manque aujourd’hui, ce genre
d’individus dévoués qui comprennent qu’ils ne gagneront pas dés demain,
qu’il va falloir travailler, qu’ils connaîtront de nombreuses défaites,
qu’ils vivront des moments agités, et qu’il se passera beaucoup de
choses désagréables, mais que s’ils persistent, ils arriveront à quelque
chose. C’est grâce à ça que nous avons connu le mouvement pour les
droits civiques et le mouvement ouvrier, et ainsi de suite.

Il y a une leçon à en tirer. Dans les années ’70, il y avait une
coupure, très nette, très visible, entre l’opinion élitiste – les
journaux, les universitaires d’Harvard, etc – et l’opinion publique. Je
dis bien l’opinion publique et pas seulement le mouvement anti-guerre.
Chez ces élites, celles qui ont le droit de s’exprimer – et que vous
pouvez lire, c’est donc facile à vérifier – la condamnation la plus
extrême de la guerre qu’on pouvait trouver était qu’il s’agissait d’une
erreur qui s’est finalement révélée trop coûteuse. C’était la
condamnation la plus ferme qu’on pouvait trouver chez ces gens-là. Quant
à l’opinion publique, environ 70%, selon les sondages, disaient que ce
n’était pas une « erreur », que la guerre était fondamentalement
mauvaise et immorale. La coupure était donc très nette.

Je crois que la leçon à retenir, c’est par exemple, lorsqu’Obama était
admiré pour son opposition à la guerre, parce qu’il trouvait que c’était
une erreur. Là nous aurions du lui rappeler les généraux nazis, après la
bataille de Stalingrad, qui, eux-aussi, trouvaient que c’était une
erreur que de se battre sur deux fronts à la fois. Or, la question n’est
pas de savoir si s’agit d’une erreur ; la question est de savoir si
c’est fondamentalement mal et immoral. C’est ça la leçon que nous devons
tirer. L’opinion publique le comprend déjà, mais il faut arriver à en
faire quelque chose et à s’organiser.

AMY GOODMAN : je vais conclure avec une citation dont je n’arrive pas à
retrouver l’auteur. « je revois ma vie et toutes les fois où je pensais
avoir été trop loin, et à présent je réalise qu’en fait je n’avais pas
été assez loin. »

NOAM CHOMSKY
interviewé par AMY GOODMAN

Traduction VD pour le Grand Soir. Précision du traducteur : s’agissant
d’une interview, le traducteur a tenu à gommer les hésitations du
"parler" pour rendre la lecture un peu plus fluide. Merci de signaler
les erreurs et coquilles car errare humanum est. – Version du 30/3 après
quelques corrections signalées par les lecteurs. Merci à eux.

TRANSCRIPTION ORIGINALE EN ANGLAIS
http://www.democracynow.org/2010/3/15/noam_chomsky_on_obamas_foreign_policy

La fin du néolibéralisme

La fin du néolibéralisme
http://lautjournal.info/default.aspx?page=3&NewsId=2156
24 mars 2010  –  Gabriel Ste-Marie

Freefall , le dernier livre de l’économiste américain Joseph Stiglitz
analyse la grande récession et le plan d’aide gouvernementale pour
relancer l’économie. Comme lors de la crise des années trente, l’absence
de règlementation du secteur financier est à l’origine de la débâcle.

Si les revenus de la classe moyenne ont stagné au cours des dernières
décennies, sa consommation a continué à augmenter via un endettement
accru. L’important lobby financier a obtenu une dérèglementation
progressive de son secteur. Il est, entre autres, devenu possible de
répondre positivement à toute demande d’emprunt, tant qu’une maison
était mise en garantie. Les ménages se sont rendettés à la hauteur de la
valeur de leur hypothèque pour consommer davantage, dans un contexte de
bulle immobilière qui ne cessait d’accroître les possibilités d’emprunts.

La Federal Reserve dirigée par Allan Greenspan a légitimé la situation
en refusant d’intervenir et en maintenant son taux directeur très bas.
Même réflexe chez les élus et les législateurs qui affirmaient que le
marché saurait se gérer seul. Les consommateurs ont fait confiance à
leurs banquiers et répondu positivement à leurs offres d’endettement.

Ces derniers ont clamé ne pas être responsables de ce qui était moral ou
pas, même s’ils ont fait pression pour ne plus être l’objet d’une
réglementation. Enfin, les économistes ont donné leur aval à ce laxisme
en réitérant leur foi dans des marchés dérèglementés.

Stiglitz rappelle pourtant que, depuis plus d’un quart de siècle, les
avancées de la discipline économique ont démontré l’inefficacité des
marchés libres de toute intervention étatique. Ceci inclus notamment sa
contribution qui portait sur le manque d’information des agents, ce qui
les empêche de prendre des décisions optimales. Malgré un effort soutenu
et continu pour invalider ces avancées, le courant conservateur en
économie n’a pu contredire ce constat et préfère l’ignorer pour des
raisons purement idéologiques.

La dérèglementation a aussi permis la fusion des institutions
financières créant des banques devenues trop grandes pour faire
faillite, car elles entraîneraient toute l’économie dans leur chute.
Sachant que l’État viendrait à leur rescousse, elles n’ont pas hésité à
prendre davantage de risques. De nouveaux instruments non réglementés
ont aussi financé l’emprunt des ménages, qui ne sera pas remboursé une
fois la bulle immobilière éclatée.

Pour l’auteur, le crash était inévitable et s’explique par la
dérèglementation. À ce sujet, il cite les travaux de l’historien de
l’économie Charles Kindleberger qui a documenté la récurrence des crises
financières au cours des 400 dernières années. Elles reviennent environ
aux dix ans, les trente glorieuses constituant l’exception.

En effet, sauf pour le Brésil en 1962, le monde n’a connu aucune crise
financière entre 1945 et 1971, seule période de l’histoire où les
systèmes bancaires étaient réglementés. Stiglitz explique que cette
stabilité a certainement contribué à une croissance économique
exceptionnelle ainsi qu’à une meilleure répartition de la richesse. En
prenant pour exemples, les États-Unis et l’Asie, et ce malgré les
erreurs commises, l’auteur tranche en faveur de l’intervention
gouvernementale qui a permis d’accroître la productivité de ces pays.

Le professeur explique qu’on a fini par oublier les causes de la
dépression des années trente et de la réglementation des banques qui a
suivie. Toutefois, selon lui, l’actuelle crise illustre clairement
l’incapacité des marchés à s’autoréguler et sonne par conséquent la fin
du néolibéralisme. Il n’est pas possible de revenir à la situation
d’avant crise et le plan de relance du gouvernement américain doit
obligatoirement s’accompagner d’une réforme du système financier.

Joseph Stiglitz critique d’ailleurs sévèrement la réponse de Bush et
Obama à la récession, qu’il qualifie de la plus coûteuse de l’histoire.
En incluant le sauvetage des banques et les garanties qui leur ont été
données, l’aide étatique s’élève à 12 000 milliards $! Le ratio
dette-PIB est ainsi passé de 35% en 2000 à 60% en 2009.

L’économiste s’indigne que Bush ait choisi d’aider ceux-là même qui ont
créé le problème. Les banques ont mal géré le risque et, plutôt que de
les faire payer, l’État s’est endetté pour leur donner tout l’argent
qu’elles ont demandé. Pour Stiglitz, ces sommes peuvent être considérées
comme perdues.

Cette injustice a rompu le lien de confiance entre les membres de la
société. L’auteur trouve particulièrement inacceptable que
l’administration Obama ait poursuivi le plan Bush sous prétexte d’aider
à la stabilité et à la restauration du système.

Il aurait été plus juste d’aider les nouveaux chômeurs à conserver leur
résidence ou même de supporter une partie des hypothèques. Ceci aurait
notamment empêché la dégradation rapide des maisons laissées à l’abandon.

Stiglitz est aussi déçu du plan d’aide de 800 milliards $ de Bush et
Obama visant à relancer l’emploi. Selon la vision keynésienne, pour
sortir de la récession, l’État doit s’endetter pour créer des emplois et
stimuler la consommation. Encore faut-il que ce soit fait de façon
efficace et que chaque dollar ainsi dépensé ait le maximum de retombées.

Près du tiers du plan a été consenti en baisses d’impôts aux plus
fortunés. Ces sommes sont principalement épargnées et ne créent pas
d’emplois. La subvention d’achat de voitures neuves s’est aussi avérée
inefficace. Si les ventes se sont accrues à l’été 2009, elles ont chuté
à l’automne suivant, n’augmentant pas l’emploi dans ce secteur.

Il doit également y avoir une cohérence entre les paliers
d’administration. Le même problème s’est présenté lors du New Deal de
Franklin Delanoë Roosevelt. Pendant que le fédéral crée des emplois, les
États en abolissent afin d’équilibrer leur budget. Par exemple, en 2009
la Californie a coupé ses dépenses et augmenté ses revenus pour combler
son déficit de 42 milliards $, ralentissant l’économie d’autant.

Au total, Stiglitz évalue que les réductions des dépenses au niveau des
États représentent 1% du PIB américain et annulent le plan de relance de
la première année. Il n’est pas logique d’embaucher des chômeurs pour
construire des ponts au niveau fédéral alors qu’on licencie enseignantes
et infirmières au niveau des États!

Malgré tout, Joseph Stiglitz demeure optimiste tout au long du livre et
il donne à l’administration Obama des conseils pour rectifier le tir. La
façon de sortir de la crise oriente le type d’économie que l’on désire
construire. L’auteur suggère une économie plus verte, où le secteur
financier accapare moins de ressources et où les Américains
diminueraient leur consommation au profit de temps de loisirs accrus. Il
demeure toutefois réaliste en rappelant la quasi impossibilité de l’État
à manœuvrer entre tous les groupes de pression, particulièrement celui
du milieu financier.

Freefall, Joseph E. Stiglitz, W.W. Norton & Company, New-York, 2010, 361 p.

Une solution meilleure:

http://pavie.ch/articles.php?lng=fr&pg=76

Greed in USA. Truth has fallen.

Truth Has Fallen and Has Taken Liberty With It 


By Paul Craig Roberts
 
"During times of universal deceit, telling the truth becomes a revolutionary act."  George Orwell

 March 24, 2010 "Information Clearing House" –  
There was a time when the pen was mightier than the sword. That was a time when people believed in truth and regarded truth as an independent power and not as an auxiliary for government, class, race, ideological, personal, or financial interest.  
Today Americans are ruled by propaganda. Americans have little regard for truth, little access to it, and little ability to recognize it.  
Truth is an unwelcome entity. It is disturbing. It is off limits. Those who speak it run the risk of being branded “anti-American,” “anti-semite” or “conspiracy theorist.” 

 
Truth is an inconvenience for government and for the interest groups whose campaign contributions control government. 

 
Truth is an inconvenience for prosecutors who want convictions, not the discovery of innocence or guilt. 

 
Truth is inconvenient for ideologues.

 
Today many whose goal once was the discovery of truth are now paid handsomely to hide it. “Free market economists” are paid to sell offshoring to the American people. High-productivity, high value-added American jobs are denigrated as dirty, old industrial jobs. Relicts from long ago, we are best shed of them. Their place has been taken by “the New Economy,” a mythical economy that allegedly consists of high-tech white collar jobs in which Americans innovate and finance activities that occur offshore. All Americans need in order to participate in this “new economy” are finance degrees from Ivy League universities, and then they will work on Wall Street at million dollar jobs.

 
Economists who were once respectable took money to contribute to this myth of “the New Economy.” 

 
And not only economists sell their souls for filthy lucre. Recently we have had reports of medical doctors who, for money, have published in peer-reviewed journals concocted “studies” that hype this or that new medicine produced by pharmaceutical companies that paid for the “studies.” 

 
The Council of Europe is investigating big pharma’s role in hyping a false swine flu pandemic in order to gain billions of dollars in sales of the vaccine.

 
The media helped the US military hype its recent Marja offensive in Afghanistan, describing Marja as a city of 80,000 under Taliban control. It turns out that Marja is not urban but a collection of village farms.

 
And there is the global warming scandal, in which climate scientists, financed by Wall Street and corporations anxious to get their mitts on “cap and trade” and by a U.N. agency anxious to redistribute income from rich to poor countries, concocted a doomsday scenario in order to create profit in pollution. 


 
Wherever one looks, truth has fallen to money.

 
Wherever money is insufficient to bury the truth, ignorance, propaganda, and short memories finish the job.
 
I remember when, following CIA director William Colby’s testimony before the Church Committee in the mid-1970s, presidents Gerald Ford and Ronald Reagan issued executive orders preventing the CIA and U.S. black-op groups from assassinating foreign leaders.  
In 2010 the US Congress was told by Dennis Blair, head of national intelligence, that the US now assassinates its own citizens in addition to foreign leaders.

When Blair told the House Intelligence Committee that US citizens no longer needed to be arrested, charged, tried, and convicted of a capital crime, just murdered on suspicion alone of being a “threat,” he wasn’t impeached. No investigation pursued. Nothing happened. There was no Church Committee. In the mid-1970s the CIA got into trouble for plots to kill Castro. Today it is American citizens who are on the hit list. Whatever objections there might be don’t carry any weight. No one in government is in any trouble over the assassination of U.S. citizens by the U.S. government.  
As an economist, I am astonished that the American economics profession has no awareness whatsoever that the U.S. economy has been destroyed by the offshoring of U.S. GDP to overseas countries. U.S. corporations, in pursuit of absolute advantage or lowest labor costs and maximum CEO “performance bonuses,” have moved the production of goods and services marketed to Americans to China, India, and elsewhere abroad. When I read economists describe offshoring as free trade based on comparative advantage, I realize that there is no intelligence or integrity in the American economics profession.

 
Intelligence and integrity have been purchased by money. The transnational or global U.S. corporations pay multi-million dollar compensation packages to top managers, who achieve these “performance awards” by replacing U.S. labor with foreign labor. While Washington worries about “the Muslim threat,” Wall Street, U.S. corporations and “free market” shills destroy the U.S. economy and the prospects of tens of millions of Americans.

 
Americans, or most of them, have proved to be putty in the hands of the police state.
 
Americans have bought into the government’s claim that security requires the suspension of civil liberties and accountable government. Astonishingly, Americans, or most of them, believe that civil liberties, such as habeas corpus and due process, protect “terrorists,” and not themselves. Many also believe that the Constitution is a tired old document that prevents government from exercising the kind of police state powers necessary to keep Americans safe and free.

 
Most Americans are unlikely to hear from anyone who would tell them any different. 

 
I was associate editor and columnist for the Wall Street Journal. I was Business Week’s first outside columnist, a position I held for 15 years. I was columnist for a decade for Scripps Howard News Service, carried in 300 newspapers. I was a columnist for the Washington Times and for newspapers in France and Italy and for a magazine in Germany. I was a contributor to the New York Times and a regular feature in the Los Angeles Times. Today I cannot publish in, or appear on, the American “mainstream media.” 

 
For the last six years I have been banned from the “mainstream media.” My last column in the New York Times appeared in January, 2004, coauthored with Democratic U.S. Senator Charles Schumer representing New York. We addressed the offshoring of U.S. jobs. Our op-ed article produced a conference at the Brookings Institution in Washington, D.C. and live coverage by C-Span. A debate was launched. No such thing could happen today.

 
For years I was a mainstay at the Washington Times, producing credibility for the Moony newspaper as a Business Week columnist, former Wall Street Journal editor, and former Assistant Secretary of the U.S. Treasury. But when I began criticizing Bush’s wars of aggression, the order came down to Mary Lou Forbes to cancel my column.

 
The American media does not serve the truth. It serves the government and the interest groups that empower the government.

 
America’s fate was sealed when the public and the anti-war movement bought the government’s 9/11 conspiracy theory. The government’s account of 9/11 is contradicted by much evidence. Nevertheless, this defining event of our time, which has launched the US on interminable wars of aggression and a domestic police state, is a taboo topic for investigation in the media. It is pointless to complain of war and a police state when one accepts the premise upon which they are based.

 
These trillion dollar wars have created financing problems for Washington’s deficits and threaten the U.S. dollar’s role as world reserve currency. The wars and the pressure that the budget deficits put on the dollar’s value have put Social Security and Medicare on the chopping block. Former Goldman Sachs chairman and U.S. Treasury Secretary Hank Paulson is after these protections for the elderly. Fed chairman Bernanke is also after them. The Republicans are after them as well. These protections are called “entitlements” as if they are some sort of welfare that people have not paid for in payroll taxes all their working lives.

 
With over 21 percent unemployment as measured by the methodology of 1980, with American jobs, GDP, and technology having been given to China and India, with war being Washington’s greatest commitment, with the dollar over-burdened with debt, with civil liberty sacrificed to the “war on terror,” the liberty and prosperity of the American people have been thrown into the trash bin of history.

 
The militarism of the U.S. and Israeli states, and Wall Street and corporate greed, will now run their course.  
As the pen is censored and its might extinguished, I am signing off. 

Paul Craig Roberts was Assistant Secretary of the Treasury during President Reagan’s first term. He was Associate Editor of the Wall Street Journal. He has held numerous academic appointments, including the William E. Simon Chair, Center for Strategic and International Studies, Georgetown University, and Senior Research Fellow, Hoover Institution, Stanford University. He was awarded the Legion of Honor by French President Francois Mitterrand.

Semaine étude Crédit Social Congrès International 2009, Intervention de M. Renaud Laillier

CONGRÈS 2009  international des Pèlerins de Saint Michel  — 
 et semaine d'étude                                
 
À quoi sert la démocratie politique sans la démocratie économique?  Avoir les poches sempiternellement vides? 
 
 L'argent, dans l'état actuel des choses, est ce qu'il y a de moins démocratique au monde
 
 
1ÈRE PARTIE
 
         La science et la technique, don de Dieu, comme modèle,
                 la finance ne doit pas échapper à ce modèle
 
Traiter d'un sujet se rapportant au Crédit-Social alors que Louis Even a inspecté et expliqué ses moindres recoins, me fait ainsi répéter ou imiter Louis Even, et paraître bien pâle sous son éclairage irremplaçable et traversant le temps sans en subir les atteintes.
 
 
 "Le monde entier produit désormais des biens et des services avec des travailleurs à bas salaires qui ne peuvent se permettre d’acheter ce qu’ils produisent, sauf à avoir recours à la dette sur laquelle ils ont fini par faire défaut parce que leurs faibles revenus ne leur permettaient pas de la rembourser." 

Voici ce qu'écrivait en mai 2009 dans un article Henry C.K. Liu, que je ne connaissais pas auparavant, un analyste en économie, américain d'origine chinoise, cet article, très lucide, est paru traduit en Français le 3 juin 2009, sur le site français Contreinfo. De plus en plus d'analystes, pourtant du "camp" libéral-monétariste-mondialiste, confessent chaque fois plus nombreux, les erreurs qu'ils ont cautionné…

La monnaie doit être une expression vraie qui relie la production des biens et leur distribution. La production et la distribution doivent être considérées comme un TOUT indissociable, comme une unité. En économie, la production et la distribution n'ont pas de sens l'une sans l'autre, mais c'est compter sans le système financier qui, lui, fraude et ne relève pas du bon sens naturel qu'il y a entre production et distribution, le système financier "sert" d'autres buts… Ce système financier frelaté détériore fortement les rapports entre les hommes et, bien sûr, les rôles respectifs des uns et des autres dans l'échiquier économique et social.
 
C'est un fait indéniable qui devrait nous instruire, très au-delà de son apparente banalité; car ce qui n'est pas banal c'est de produire tous les biens nécessaires à la société pour, finalement, laisser les enjeux vitaux de la distribution des biens et des services aux quasi seuls maîtres du système financier. Car ces derniers sont irresponsables vis à vis de la société. La distribution est le parent pauvre de l'affaire. Or, les techniques, les sciences, les savoir-faire et les expériences accumulées au sein de l'humanité sont le dépôt réel de toutes nos expériences passées comme moteur du progrès et actualisé aujourd'hui dans nos pratiques de production se développant sans cesse. L'application actuelle de toutes ces techniques alimente donc à son tour, en boucle, ce circuit fécond d'expériences et de connaissances en constante augmentation. Qu'attend-t-on pour y introduire la pièce essentielle manquante qui est la distribution, ce corollaire naturel, normal de la production. C'est à dire la réforme du système financier par le Crédit Social (ou Argent Social, c'est pareil) et tout ce qui lui correspond . 
Il manque donc à cet inventaire, la base du bien public. Ce qui suit est d'autant plus frappant que les techniques de distribution sont bien plus simples que les techniques de production.
 
J'insiste donc lourdement sur ce qui suit: les techniques de production ont demandé bien plus de génie et d'imagination aux inventeurs des machines, à leurs metteurs au point, aux ingénieurs et à ceux qui travaillent dans les organigrammes de production dans tous les domaines sans exception, que ce que demande la simple distribution. La distribution qui n'est que le corollaire évident de la production. C'est un peu comme si on avait une superbe voiture, ici représentant la production, dont il faudrait louer très cher les sièges et les roues, ici représentant la distribution, les sièges et les roues étant, très curieusement, des objets rares, d'une autre époque et malcommodes pour s'en servir…
 
C'est la rationalité qui conçoit la production et tous ses développements et affinements. C'est la rationalité qui doit commander à ce qu'il y ait une bonne distribution. C'est la rationalité qui devrait inspirer en tout premier lieu le système financier permettant, pour les avantages de tous, une distribution digne de ce nom. Or le système financier est tout sauf rationnel. Nos grands intellectuels français, cartésiens dans l'âme, font des leçons de rationalisme au monde entier, mais ils omettent l'application du rationalisme à tout le système financier qui pourtant est le premier qui ne devrait pas échapper au dit rationalisme. Précision importante, il n’existe pas à ce jour de «sciences économiques» au sens strict du mot. Il existe bien des branches et des domaines intérieurs à l’économie générale qui, eux, relèvent d’une science, par exemple les mathématiques financières. Mais, jusqu’à plus ample informé, l’économie ne constitue pas en elle-même une «science».
Le Crédit-Social, lui, peut prétendre à une base scientifique établie par les investigations et les découvertes expérimentales du major Douglas.  
 
Donc, s’agissant de rationalisme, que sont donc les sciences? Du latin: sapientia, qui veut dire à la fois: saveur, juger des aliments, mais aussi: habileté (dans une science ou dans un art), instruction, capacité, raison de bon sens, sagesse et philosophie. À noter aussi qu'en Espagnol le mot:
sabio désigne à la fois le sage et le savant. Or, il n'est pas un seul scientifique, qu'il soit physicien, biologiste, et en tous domaine scientifique, qui puisse trouver quoique ce soit qui ne relève pas des lois physiques, des lois qui, au final, sont les Lois de Dieu ici-bas, qu'il le sache ou pas d'ailleurs. Un vrai chercheur scientifique agit d'abord  professionnellement. En conscience. Il ne peut ici cultiver aucune idéologie, sinon il trahirait sa profession, son autorité de tutelle, ses auditeurs ou ses élèves, ou ses clients. Donc, en science, seul compte le vrai; et celui qui respecte le vrai y trouve forcément son compte d'une manière ou d'une autre. Grâce à Dieu, ses résultats, s'ils sont positifs, peuvent alors servir à l'humanité toute entière.
Pour illustration, il y eut dans l'histoire du XXème siècle le cas d'école affligeant du biologiste soviétique Lyssenko qui fut président de l'Académie des sciences agricoles de l'Urss et qui avait décrété qu'il y avait, en lutte, une lutte de classes, les sciences bourgeoises opposées aux sciences prolétariennes… Cette attitude anti-scientifique fut évidemment un échec. Les scientifiques et les techniciens ne peuvent se permettre dans leur profession aucun écart vers aucune odéologie sous peine, ipso facto, de disqualification. Mais alors, pourquoi les financiers, eux, peuvent-ils impunément fausser si facilement les réalités, endormir l'opinion et dépouiller les sociétés? Or, je le répète, les tenants du système financiers ont un comportement anti-rationnel, anti-scientifique. Qu'est-ce que cela signifie?
 
Pourquoi je m'égare dans ces considérations sur les techniques et les sciences? Parce qu'elles sont un modèle de comportement et d'attitude avec lequel on ne doit pas transiger sous peine de faute grave et lourde de conséquences funestes pour toute la société.
 
Les activités techniciennes, issues du domaine professionnel, reflètent les lois de Dieu dans Sa Création, elles sont, à mon avis, les meilleurs modèles de conduite et les plus clairs dans l'accomplissement de nos tâches ici-bas, dans les applications pratiques du bien public, les décisions et les prises de responsabilités économiques et sociales, donc concernant l'accomplissement de notre devoir d'État. Lorsque nous découvrons une loi de science, outre l'enrichissement de notre connaissance, c'est pour la respecter et en faire, si possible, notre profit dans un domaine donné. Tel est l'avis de ceux dont je fais partie, qui pensent, pour autant qu'elles soient toutes deux structurées par la raison, que la foi et la science restent le meilleur guide pour n'importe quelle activité, scientifique, technicienne ou autre, donc financière
 
Au passage, pour illustration de ce qui précède, un exemple parlant: Thomas Edison. Il fut le génial inventeur que l'on sait, un inventeur vraiment prolifique! Aujourd'hui, tous les jours sans le savoir ni le citer, nous – pratiquons -partout Thomas Edison, nous utilisons les lois et les procédés qu'il découvrit avec ses inventions qui sont des exemples remarquables de bonnes applications des sciences. Mais qui pratique donc Karl Marx et consorts aujourd'hui?… Ce ratage politique "admirable"!… 
 
Et c'est là où je voudrais en venir avec l'argent, la monnaie, les finances et leur traitement qui, lui, n'échappe pas aux lois, à la Loi, celle de Dieu. Potentiellement, ce traitement de l'argent comporte donc des techniques appropriées au bien public, tout comme les lois appropriées qui régissent les fonctionnements des machines utilisées dans la production industrielle et agricole. Ainsi, après les preuves expérimentales données par
Douglas dans le fonctionnement du Crédit-Social, le refus d'application de "lois de bien public", est un refus qui devient alors un péché grave, une structure de péché, comme l'écrivit le Pape Jean-Paul II dans son encyclique Solicitudo rei socialis (30 décembre 1987). C'est ainsi que la vie sociale et la vie familiale sont continuellement atteintes par des détériorations et des frustrations qui finissent aussi par miner la foi avec les conséquences que l'on sait. 
 
Donc, aux techniques de production doivent correspondre de façon organique, les techniques de distribution par le truchement d'une finance étant le reflet exact de la production.
 
Tant que ces liens d’équilibre naturels, production et distribution, ne seront pas pris en compte, nous resteront confrontés à une infirmité économique et sociale fatale basée dans le domaine financier sur l'erreur, la confusion entretenue et le mensonge concernant l'élaboration de la monnaie. Je répète encore cette phrase de l'écrivain français de Honoré de Balzac (je cite de mémoire, mais le sens y est): "Tant que la question de l'argent ne sera pas résolue, l'application du christianisme sera un échec pour la chrétienté".
 
Or, nous le savons tous et je le répète, que: 
la clé de la distribution des biens: c'est le système financier
. 
 
                                       
Louis Even nous rappelle: il y a la chose et son signe. Il y a l'objet fabriqué et le signe qui lui correspond (sur papier ou en chiffres) en sa valeur monétaire. Certes, on peut imaginer tous les objets du monde qui existent sans aucun signe, ce sont les plus nombreux, objets naturels comme le caillou du chemin, le coquillage sur la plage, la fleur cueillie au passage, ou le fruit sauvage cueilli et mangé au passage, tous sont des choses, des réalités. Tandis qu'un signe sans rapport à aucun objet, à aucune chose, cela n'a pas de sens, cela ne signifie absolument rien. Avec l'argent, c'est exactement la même chose qu'avec les signes. Un argent sans les objets auxquels cet argent devrait correspondre est un argent sans le moindre sens, un argent sans objet, c'est le cas de le dire!
  
Donc, ici bas, c'est l'objet produit qui a de l'importance, c'est l'objet qui a un rôle, et même un rôle très important, vital, par rapport à ce qu'on attend de lui.
  
C'est là qu'intervient alors l'élaboration des
prix. Ce qu'on demande à la finance, c'est de procéder à la justesse, à la Justice du prix, autrement dit : former le juste prix. Tel dans un laboratoire où l'on ne peut tricher sous peine de disqualification. Un prix est une somme, et une somme veut dire: addition. Ici une addition traduite en monnaie. C'est une addition des prix des matières premières, du travail humain et d'usure de machines, représentés pour entamer et achever la fabrication de l'objet puisque le prix de vente de l'objet, selon, le Crédit-Social initié par Douglas, est formé par tous ce qu'il a fallu consommer donc payer, pour fabriquer cet objet. Voici un aspect vrai de la technique financière mise en œuvre dans le fonctionnement du Crédit-Social de Douglas. L'indissolubilité et l'intangibilité du lien rigide: prix de revient  et le prix de vente de l'objet.
 
Ici le signe et la chose forment donc un TOUT, une unité indissociable: objet-prix, dès le parcours: production-distribution, jusqu'au moment de la vente finale au consommateur où il s'en suivra normalement l'annulation du signe, donc annulation de l'argent ayant servi à l'achat final de l'objet neuf. Tout est net dans le circuit du Crédit Social ici esquissé en partie. 
 
Mais nous nous rendons compte à nos dépens que cette vérité économique technicienne qui fait partie de la Vie, du sens de la Vie, est amoindrie voire détruite dans la société par la pratique bancaire, financière et monétaire. Une pratique bancaire dont les mécanismes en usage qui vicient la valeur des échanges, appauvrit et mécontente les parties échangeantes. Car les conséquences viennent en grande partie du maintient, ici bas, du grand nombre dans la pauvreté malgré l'abondance évidente du monde qui nous entoure. Ainsi ces fatalités épuisantes et écrasantes de répétition: il est plus facile d'être riche et vertueux que d'être pauvre et vertueux. Louis Even nous rappelle qu'il ne sert à rien de sermonner des ventres creux tant que ces derniers n'ont aucune possibilité ni chance de se remplir… C'est son Éminence le cardinal Agré qui rappelait, ici même, dans une de ses remarquables interventions de l'année dernière, le cas de ce fidèle africain d'un village très pauvre questionnant le père qui venait de faire un sermon de carême en disant qu'il fallait ne faire qu'un repas par jour durant le temps du carême, en lui rappelant que les paroissiens de son endroit faisaient déjà carême toute l'année… Autant de raisons pour faire correspondre l'argent du pouvoir d'achat avec les progrès techniques de la production des biens.
 
Combien de fois Louis Even nous le rappelle. Avec des objets, je peux vivre matériellement, sans eux c'est  impossible. Il ne faut jamais se détacher de ces évidences. Avec de l'argent seul je ne peux pas vivre matériellement. Avec de l'argent ET des objets je peux vivre matériellement et uniquement parce qu'il y a des objets à se procurer par de l'argent à avoir et qui servent à la vie.
  
C'est ainsi que l'étalon de la création monétaire doit être la production elle-même. Ça ne peut être que cet étalon-là. Il est même dangereux, souvent usurpateur, voire usurier, de prendre des étalons monétaires autres que la production des biens découlant du savoir-faire et de la compétence des hommes. Douglas a mis en relief que, en définitive: la Production : c'est la Consommation. Ce lien technique donne une égalité: production(par consommation) = une certaine quantité de monnaie libre de dettes. Et dans ce cas cette monnaie est un vrai pouvoir d'achat.
 
Tandis que si la monnaie émise n'égale pas le pouvoir d'achat, il y a "
erreur". Et cette "erreur" vient de la confiscation de monnaie par les banques essentiellement par la ponction qu'elles opèrent avec les intérêts bancaires rajoutésle plus souvent d'intérêts composés. Cela rompt et diminue grandement le pouvoir d'achat pour le malheur des plus nombreux. La monnaie appartenant, dans la réalité, à la société productrice de tous les biens sans laquelle et sans lesquels la monnaie ne vaudrait rien. Tel est le "résultat" frustrant permis par des lois scélérates dont le but est de favoriser les banques. Les banques hypothèquent ainsi l'ensemble de la société et ses instances dont l'instance politique qui a une attitude plus que suspecte. Le discours des politiques nous crétinise en nous masquant la réalité financière qui ne nous apparaît ainsi que par les crises d'une économie financière totalitaire qui pollue et empoisonne l'économie normale et qui fait végéter misérablement la majorité des humains!
 
 
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2ÈME PARTIE, (de N°27)
 
Effets dévastateurs, mais toutes nos ressources nous appartiennent 
 
C'est à ce point qu'on se rend le mieux compte de cette embrouille, de cette confusion entretenue à dessein que constitue: la
"politique du crédit", cette expression galvaudée à souhait qui veut tout dire et son contraire! Cette politique du crédit, politique frelatée qui entraîne ou bloque l'économie réelle et donc la vicie. Alors que l'économie qui devrait rester saine ne l'est pas à cause du système financier où règnent tous les Bernard Madoff de la Terre. C'est ce que l'on supporte lamentablement. En tout premier ce que supportent de plus en plus les pays et les régions pauvres du monde et les classes pauvres et moyennes des pays "riches" dans la présente crise. Crise financière d'abord, puis crise financière et économique à la fois, où les faiseurs d'argent, "maîtres" chanteurs par leur politique du crédit commandent les «booms» et les «crises» et toute la vie économique et sociale, donc par cette politique du crédit voleuse et criminelle sans laquelle nul ne peut plus respirer selon la forte expression du pape Pie XI.
 
Tout pays qui aurait compris clairement que son propre développement commence par lui même et le contrôle de sa monnaie comme étant le reflet exact de sa production aura compris l'essentiel et fait un pas décisif vers ce qui peut le libérer. Car ces cénacles lointains, anonymes et prédateurs, tel que la Banque mondiale, le FMI, et tant d'autres griffes acérées, les maintiendront dans la prison économique et financière totalitaire sous promesses permanentes d'enchantements démocratiques frelatés et faux.  
  
Tous les développements et les progrès matériels se déployant dans un pays doivent lui assurer, à un certain degré (surtout avec le Crédit-Social), sa richesse, son aisance, son autonomie possible, sa puissance même. Voici qu'apparaît là, à tous les niveaux, et dans l'acte même de produire, ce quelque chose d'utile et d'efficace pour l'ensemble des habitants du pays. C'est le potentiel de maîtrise de sciences et de techniques dont le pays dispose (y compris les expériences qui contiennent des échecs qui restent comme autant de leçons à retenir pour les éviter plus tard). Il y a là le déploiement du potentiel réel du pays en question: les matières premières et la matière grise qui composent toutes les ressources naturelles et humaines, ce qui débouche sur la production réelle du pays, de l'ensemble des richesses pouvant y être utilisées. C'est là un sens de la Vie bien cultivé. Mieux qu'une promesse, c'est un résultat prouvé, tangible, présent, tout prêt à continuer sa croissance pour le mieux vivre de tous.
Il faut avoir conscience de tout cela et le garder à l'esprit en toutes circonstances, surtout quand il faut quotidiennement, se colleter aux mécanismes financiers et bancaires, ces coupe-jarrets prédateurs, redoutables chausse-trappes dans lesquelles tombe société productive.
 
Je pense que vous avez peut-être remarqué, dans ce rapide parcours résumé que je viens de faire à l'instant sur la prééminence vitale des objets fabriqués sur l'argent qui va avec, qu'il s'agit-là d'un bilan très fécond. C'est exactement l'inverse, le contraire des dettes et de leurs effets affreux, avec cet argent-dettes qui détériore le quotidien la vie de tant de gens traînant ce boulet toute la vie, vivant en payant et mourrant endettés, selon l'expression percutante de Monseigneur Aguer, archevêque de La Plata (Argentine). Tous ces problèmes d'argent qui enlèvent du sens à la Vie et qui flétrissent nos relations avec autrui, donc notre vie jour après jour. Ainsi cette situation des nouveaux-nés d'aujourd'hui même qui naissent avec des milliers d'euros et de dollars de dettes sur leur dos avant d'avoir poussé leur premier cri. Peut-on être fier?
 
Et pourtant nous savons fabriquer (et en progressant!) tout ce dont nous avons besoin! Et nos descendants, sans doute, saurons encore mieux le faire compte tenu des expériences accumulées et des exigences d'attention impérative pour cesser les prédations contre l'environnement et l'écosystème, car les hommes, fils de Dieu, sont mariés avec la Création de Dieu dont nous dépendons.
 
Avec ce savoir-faire nous sommes potentiellement sauvés. Sauvés matériellement s'entend. Mais en réalité, avec le Crédit-Social nous serions vraiment sauvés dans le présent sans les hypothèques prédatrices et étouffantes du système financier et de la mondialisation s’y rapportant. Tandis qu'avec l'argent qui échappe à notre contrôle, nous ne sommes pas sauvés matériellement et encore moins spirituellement, mais nous sommes enfoncés et anéantis au lieu de profiter de notre maîtrise féconde et productive, individuellement et collectivement des dons de Dieu. Nous voilà réduits à une vie végétative à cause de la place prise par le système financier et ses dettes tueuses par les priorités et les contraintes artificielles inventées que les faiseurs d'argent ont imposé à la société productrice, laquelle risque toujours de réagir bien trop tard, ses demandes de réformes financières risquant très gros d'être "récupérées" par les pouvoirs en place… notamment par les relais de la haute maçonnerie

 
Observation au passage.
Au final, la mondialisation est un phénomène très néfaste qui demanderait un gros ouvrage à lui seul. La mondialisation économique et financière est comme un genre de sida qui détruit de l'intérieur les structures et les défenses immunitaires des nations et des peuples qui avaient mis tant de temps à se former. La mondialisation alias la globalisation est une interdépendance qui dissimule la dépendance tout cour à un gouvernement non déclaré mais bien réel et omniprésent sous l'idéologie pseudo-démocratique délétère et soporifique qui l'accompagne où, hélas, tant de catholiques se sont laissés avoir! C'est un drame! 
Fin de l'observation.
 
Encore une fois, Louis Even nous rappelle le bon sens naturel. Est-il possible de produire physiquement tels et tels biens naturels? Si oui, et bien on a pas le droit d'entraver sous aucun prétexte cette production physique possible qui correspond aux critères de la Vie et ses besoins, et encore moins sous les prétextes fallacieux et mensongers en nous rabâchant cultivant notre l'ignorance par: le "manque de crédits", sans même savoir que ce sont là les directives du moment des faiseurs d'argent. La société n'est pas au service des banques, mais l'inverse.
 
Nous assistons depuis des génération à cette opposition stupéfiante, dévastatrice et jamais mise au grand jour (et pour cause!…): dans ses objectifs: le bilan des banques est destiné à la satisfaction de leurs actionnaires et les résultats des bilans des banques, force est de le constater, s'opposent complètement au bien public. Les bilans des banques recèlent tout le contraire de la vie sociale et familiale, tout le contraire de ce qui est sain et fécond. Dans ce système financier délétère actuel, (au moins jusqu'en 2008) "meilleurs" est un bilan de banque pour la plus grande satisfaction des actionnaires, plus terribles en sont les effets dévastateurs sur la société productrice des biens grâce à laquelle l'argent tient pourtant sa valeur!

Pourquoi cet antagonisme dévastateur?  bilan des banques VS intérêts vitaux de la société 
 
Maintenant nous connaissons cette supercherie: en particulier la confusion entretenue entre le domaine public et le domaine privé. Soit, la création monétaire et son contrôle, domaine public par excellence, confondu avec le domaine privé. La création (et donc l'annulation) monétaire doit être pratiquée par un organisme central (ou office national ou plurinational de création et d'émission monétaire), et les banques ne doivent prêter que l'argent de leurs déposants. Donc il doit y avoir une couverture monétaire à 100% pour la zone économique considérée. Situation claire entre toutes. Tout l'inverse de ce qui se passe actuellement.
 
Ce qui se passe actuellement? L’inflation est considérée comme bénigne ou nulle par les inspirateurs libéraux monétaristes aussi longtemps que les salaires augmentent à un rythme plus lent que les prix des actifs. La loi d’airain libérale et monétariste sur les salaires a prévalu durant l’ère industrielle (paroxisme au 20ème siècle), même si les capacités excédentaires résultantes étaient absorbées par la consommation ostentatoire de la quasi seule classe aisée, cette époque a été également celle des révolutions socialistes et communistes filles dénaturées du capitalisme financier. Mais la même loi d’airain des salaires ne fonctionne plus à l’ère post-industrielle dans laquelle la croissance ne peut venir que de la demande de masse, car la surcapacité de production a augmenté au-delà de ce que peut absorber dans une démocratie la capacité de consommation ostentatoire d’une minorité, ceux qui sont classés par le major Douglas dans la catégorie B dans la formation des prix. Cette situation a été magistralement passée au crible par le major Douglas.
 
Dans toutes discussions, contacts, débats, communications, négociations, etc., gardons toujours à l'esprit tous les exemples fournis par Louis Even sur le thème central que c'est la société d'un pays qui est propriétaire des actifs de ce pays et non les faiseurs d'argents prédateurs, y compris à travers les impôts qui sont ainsi un vol. Sinon nous nous égarons dans un dédale d'explications et d'arguments hors de propos souvent pratiqués par des détracteurs du Crédit Social qui ne connaissent que son nom, ce qui ne fait pas avancer d'un pouce la compréhension de cette situation contre nature qu'il faut éliminer et remettre à sa place naturelle et vraie la création et le contrôle monétaire détenus par la société civile productrice, et ce, par tous les moyens.

Qui fait les produits? C'est la société dans son ensemble. Donc c'est la société du pays qui est propriétaire, créatrice et contrôleuse de la monnaie, de SA monnaie étant le reflet exact de la production du pays ou de telle zone économique. Cette monnaie, par le Crédit-Social (ou Argent-Social c'est pareil) véhicule ainsi un vrai pouvoir d'achat dont les transactions se font dans la vérité technique du rôle de la monnaie, c'est à dire des achats à solde = 0. Car actuellement, nous végétons de plus en plus sous deux tirs tueurs croisés: d'un côté les intérêts bancaires, surtout les intérêts bancaires composés, et d'un autre côté les taxes et impôts sans fins voleurs et ravageurs. Au bout de ce parcours du combattant nous sommes dépouillés, jusqu'à 53% de nos revenus (ponction officielles en France rien que par l'État soit 45% des revenus (soit presque 200 jours sur 365 jours, plus de 6 mois!!) mais à ces prélevements il faut rajouter les ponctions des dettes municipales et diverses, c'est pour ça que 53% de ponction est encore légèrement en dessous de la réalité…  
 
À titre indicatif (et là je ne parle même pas des intérêts à payer sur les dettes publiques), la masse des prestations versées par notre système français de protection sociale représente chaque année (chiffres de 2009) 554 milliards d'euros (soit environ 820 milliards de dollars canadiens), c'est près du tiers (31,1%) des revenus encaissés par les Français. De quoi soutenir la consommation en période crise disent certains, mais est-ce que ces 554 milliards d'euros de prestations malaisées, très coûteuses, avec paperasseries et enquêtes, etc., ne pourraient pas devenir ceci?: 554 milliards d'euros divisés par 64 millions d'habitants français, ce qui donne 8520 euros (environ 12 610 dollars canadiens) par personne et par an pour tous sans la moindre exception, bébés, vieillards, écoliers, ainsi que les handicapés et malades, etc, ou 721 euros (ou environ 1067 dollars canadiens) par mois. Je répète qu'ici je ne parle même pas des dettes publiques et de leur intérêts composés à payer massivement sans fin qui, s'ils étaient transformés en dividendes donneraient des revenus libres inimaginables à chaque citoyen français. Car quand on pense à l'aisance et à l'augmentation du pouvoir d'achat déterminant que produiraient seulement ces 721 euros mensuels de dividendes, en dehors des autres revenus (pour ceux qui en ont), alors que les impôts auraient disparus pour l'essentiel et tous les prix seraient allégés de l'énorme montant accumulé d'intérêts à payer qui augmentent actuellement les prix d'un gros tiers au moins et qui représentent l'addition de ce que paient en intérêts toutes les parties économiques impliquées dans le marché général. Ce serait un rénération de fond et une renaissance authentique.
 
                                                        *
 
Enfin voici, pour terminer, en abrégé, un petit extrait tiré du livre de Lanza del Vasto – Les Quatre Fléaux -, chapitre 3, paragraphe 2.
Lanza del Vasto (1901-1981) était un grand auteur franco italien, devenu hindouiste, il fut un ami très proche de Gandhi, puis, il fit retour au christianisme par "nécessité logique" selon ses propres termes, après la lecture de Saint Augustin.

 (début de l'extrait)
Comment la Possession engendre la Misère.
 
  "La possession, étant chose de raison, se pose avec une valeur générale, mais cette raison faisant suite à la Chute, la Possession généralise son contraire: La Misère.
  La Misère et l'Opulence sont le revers et l'avers de la même monnaie.
  En fait posséder veut dire exclure, ou bien rien ne veut rien dire du tout.
  Et nul traité d'Économie ou de Philosophie n'explique et ne démontre mieux la nature de la Possession qu'une planche clouée portant ces simples mots:
Propriété privée, défense d'entrer
  Même si la nature fournissait à tous les besoins de tous, la crainte-de-manquer qui est vague et sans limites, poussant chacun à l'accumulation illimitée, finirait toujours par instaurer le manque et justifier la crainte, par un cercle vicieux.
  C'est par un tour de notre Connaissance-du-Bien-et-du-Mal que l'excessive prudence crée le danger et l'excessive avidité, la pénurie.
  Il suffit que quelques-uns veuillent posséder pour que tous se voient forcés de gagner pour ne pas mourir. C'est ainsi que l'abus fait de l'abus un besoin et un droit.
  Mais le manque que la richesse crée autour d'elle est nécessaire à son maintien. Il est évident que la valeur du sou que j'ai dans ma poche dépend entièrement de son manque dans la poche d'un autre. S'il ne manquait à personne, personne n'en voudrait et il ne serait même pas bon pour le fumier.
  Or l'homme qui est seul riche au milieu d'un peuple de pauvres se trouve de ce fait considérablement plus riche que s'il était entouré de voisins riches, et disposant de plus de moyens de s'enrichir.
  Il possède aussi une conscience plus claire et une jouissance plus grande de ses possessions.
(….)
  La jouissance spécifique de la richesse c'est: (….) jouir de ce dont un autre ne peut jouir.
Il n'est d'ailleurs pas du tout nécessaire de jouir de ce qu'on a pour se réjouir de la considération que les autres ne l'ont pas. Cette satisfaction purement spéculative, autant que négative et fausse, s'appelle orgueil (….)."
(fin de l'extrait)

 
par M. Renaud  L a i l l i e r 

To Mr President Barack Hussein Obama

Dear President,

Thank you for your personal message.

For your fast reference, we give here a summary of our former mails and information sent to you and to your staff ( see annexes ).

We confirm the need of justice and truth in this very important and urgent affair.

Most people living in New-York are or will be very sick because of the asbestos dust coming from the three destroyed towers.

Why three ? The WTC Salomon no 7 was never hit by any plane, but destroyed on purpose with most documents in originals of the biggest scandals. ( Enron, UBS, Ferraye, Madoff, SEC …).

Swiss banks and Ferrayé Joseph, short summary …

        


Stripped of his rightful revenue by his Notary Pierre MOTTU with the connivance of Lawyers, Marc BONNANT and Dominique WARLUZEL, in Geneva – these swindlers have diverted tens of billions of Dollars. Of course, playing their part in this misappropriation of capital, are UBS SA and CREDIT SUISSE GROUP and its President Rainer E. GUT Inventor of the extinction and capping systems used to extinguish the burning Kuwaiti oil wells, Joseph FERRAYE is the victim of the embezzlement initiated by the French Government with the complicity of the Geneva Judiciary Authorities (Switzerland).

Swiss Judges among others cover the corrupt people and persecute the good people.
We risk an horrible nuclear war because of those corrupt people.
You have a big support from many people. Yes, we can…Yes, you can.

 
Avec mes meilleures salutations.
François de Siebenthal
14, ch. des Roches
CH 1010 Lausanne
Suisse, Switzerland
Admiration.
http://www.union-ch.com/file/portrait.wmv

Annexes:

Kennedy was against secret societies. Burdet and Ferraye too.
He was murdered. They are declared insane by same cupidous spirits.
Kennedy  John F. - Photo XL - John F. Kennedy
“The presidential office has been used to establish a conspiracy to destroy the freedom of the American people, and before leaving this office, I must inform the citizens of this critical condition.”
Kennedy just 10 days before he was killed. University of Columbia, 12th Nov. 1963.

True reasons of JFK murder.
Sure they are plots, see Kennedy or Ferrayé
Please, click below.

JFK SPEACH ON SECRET SOCIETIES

John F. Kennedy Speech. 01:35

Monetary and subprime crisis as bad results
John F. Kennedy with  wife Jacqueline and children, 1962


Below is a transcript of testimony in the Japanese Parliament that was broadcast live nationwide on NHK television. The Member of Parliament talking about 911 is Yukihisa Fujita from the Democratic Party of Japan. After the testimony Mr. Fujita says he got lots of phone calls from other members of Parliament thanking him for having the bravery to bring up 911 in Parliament. He also got one death threat.
Meanwhile, I asked the Foreign Correspondents Club of Japan to invite him for a press conference. Each of several attempts to send an e-mail to the FCCJ about this resulting in my hotmail account freezing and my computer crashing. Also, it was amazing to watch the shameless verbal acrobatics of American corporate journalists trying to prevent this press conference from taking place. Fortunately, journalists from the rest of the world supported a press conference and we will try to get it to take place as soon as possible.
The secret government’s control of Japan is falling apart. A few weeks ago one of Japan’s leading commercial TV networks also broadcast a 911 truth program during prime time. One other national network and several local networks have also broadcast such programs.
The people of Japan do not want to finance genocidal mass murderers any more.


Head of the committee:We will now begin the first session of the defense and foreign affairs committee.
We will now start discussing the special anti-terror law. .We now call on Mr. Yukihisa Fujita 
Fujita standing in front of microphone: .
This will be the last televised broadcast of this committee for so I would like to talk about the origin of the war on terrorism which was the attacks of 911. On September 11 of 2002 I went to a theater house for a charity concert to help build a school in Afghanistan. They chose to have the charity concert on that day as a gesture of respect for the dead. Normally 911 commemorative events are for the people who died in New York but the people who held this event decided that more innocent people died as a result of 911 in Afghanistan than in New York. So they built a grade school near where the statue of Buddha was destroyed in Bamiyan. The name of the school is “the school of hope.” They also lit candles to commemorate the dead both in Afghanistan and in New York in the year 2002, one year after the attacks. So, when discussing these anti-terror laws we should ask ourselves, what was 911, what is terrorism? So today, I would like to talk about the beginning of the war on terror.
So, I would like to ask the people who call this law an anti-terror law to realize that the biggest victim of the war on terrorism has been Afghanistan so I believe helping the people of Afghanistan should be our biggest priority. I would like to ask Mr. Inuzuka about this.

Tadashi Inuzuka walking to the microphone:

As Mr. Fujita says the main purpose of this law is to provide peace and security to Afghanistan. And, as he says, the biggest sufferers have been the people of Afghanistan. Afghanistan has 1.7 times the land area of Japan and 20 some million people live there. Also, because of a drought on the Eurasian continent close to 5 million have died due to water shortages. Even now 1 million people live close to the main battlegrounds. So, the main purpose is to provide stability to those war zones so in that context what should Japan do? However, instead of providing support by providing fuel to the U.S. forces we at the Democratic Party have decided that providing water is more important. The philosophy behind our anti-terror law is to get the ruling party to help deal with this problem.

Head of the committee: Mr. Fujita
Mr. Fujita:
I would like to talk about the origins of this war on terrorism. You may recall that in November I asked you if terrorism was war or if it was a crime. And the whole start of this war on terrorism was 911. What I want to know is if this event was caused by Al Qaeda or not. So far the only thing the government has said is that we think it was caused by Al Qaeda because President Bush told us so. We have not seen any real proof that it was Al Qaeda. I would like to know why the Prime Minister thinks it was the Taliban who was responsible for 911. Committee Chief, I want to ask the Prime Minister because he was chief cabinet officer at the time.

Prime Minister Fukuda:
Since the attacks we have communicated with the U.S. government and other governments at different levels and exchanged information. According to secret information obtained by our government and reports put together by foreign governments the 911 attacks were carried out by the international terrorist organization known as Al Qaeda.

Mr. Fujita:
So, you are talking about both secret and disclosed information. My question is has the Japanese government carried out its own investigation using the police and other resources? It is a crime so surely an investigation needs to be carried out. When a Japanese journalist was shot in Myanmar you carried out an investigation. In the same way over 20 Japanese people died on 911 so surely the government carried out its own investigation and decided that Al Qaeda was responsible. So, what kind of investigation did you carry out? At the time you were Chief Cabinet Secretary so surely you would know better than anybody so I want to ask you about your investigation.

Prime Minister Fukuda:
After the 911 attacks the National Police Agency sent an emergency anti-terror team to New York. They met with U.S. government officials and gathered information about missing Japanese.

Mr. Fujita:
So you are saying over 20 people died as a result of a crime and most of those people were working in New York. Also there were some Japanese who died in the four airplanes that were hijacked. I would like to know exactly how many people died in the buildings and how many died in the airplanes. I also want to know how you confirmed this. I would like the Foreign Minister to answer for me.

Foreign Minister Masahiko Komura standing at right in front of microphone:
We found the bodies of over a dozen Japanese following the simultaneous terror attacks carried out on September 11 2001. We were also informed about the death of 11 more people by the U.S. authorities. In total 24 Japanese died in those attacks. Of those 2 were in the airplanes.

Mr. Fujita:
I would like to ask what flights the two Japanese who died in the airplanes were on and how you determined who they were. If the foreign minister does not know it is OK to get a bureaucrat to answer:

Foreign Ministry division chief Ryoji Tanizaki:

Since this a question of fact, I will answer. As the Foreign Minister said, of the 24 people who died two were on the airplanes. One of them was on United Flight 93 and the other was on American airlines flight 11.As for how we know this, well I do not have the information in front of me but we were told by U.S. authorities and, in general, they use DNA testing. So we believe that is how we know about those two people.

Mr. Fujita:
So you are saying you do not know because you do not have the documents. Also, you say you believe there was DNA testing but you do not know. So what I want to say today is that this was a crime and crimes are supposed to be investigated. So the government needs to inform the victims families of the results of their investigation. Also, instead of just observing the anniversary of 911 every year you must be gathering information and reacting to it. So, during the past six years have you been supplying the families of the deceased with information? I would like to ask the Foreign Minister to answer.

Foreign Minister Masahiko Komura:

So you do not want to ask any more about how we confirmed the deaths of Japanese but want to know about reports to the victims families? We provided the families with information about the bodies and about compensation funds. Also, for the 13 Japanese whose remains we found, we helped the families deal with the bodies. We also financial support visits to the World Trade Center site for the families on every anniversary.

Mr. Fujita:
Since I do not have much time I would like to ask about the suspicious information  being uncovered and the doubts people world wide are having about the events of 911. Many of these doubters are very influential people. In such circumstances I believe the Japanese government, which claims the attacks were carried out by Al Qaeda, should be providing the victims families with this new information. In that context I would like to ask several questions.
First of all I would like to get all members of the committee to look at this panel and look at the pictures I have provided you with. This is concrete evidence in the form of photographs and other types of information. The first photograph has computer graphics attached to show how large the plane that hit the Pentagon was. A 757 is quite a large airplane with a width of 38 meters. So as you can see even though such a large plane hit the pentagon there is only a hole that is too small for the airplane. This is a photograph taken of firemen at work and you can also see there is no damage of the sort an airplane that large should make. I would also like you to look at the lawn in front and notice that there are no airplane parts on it. Let us now look at the third picture, which is also of the pentagon taken from a U.S. TV news report has captions that show the roof of the Pentagon is still intact. Again even though a huge airplane is supposed to have hit, there is not enough corresponding damage. Now let us move to the next photograph. Here is a photograph of a hole, as Minister Komura knows the Pentagon is a very strong building with many walls. Yet the airplane has pierced them. But as you know, airplanes are made of the lightest possible material. An airplane made of such light material could not make a hole like that. Next I would like to show a photograph of how the airplane hit the building. The airplane made a U-turn, avoiding the Defense Secretary’s office and hitting the only part of the Pentagon that had been specially reinforced to withstand a bomb attack.
Also, in the middle of page five we have a comment from a U.S. airforce official. He says I have flown the two types of airplane used on 911 and I cannot believe it would be possible for someone who is flying one for the first time to be able to carry out such a maneuver. Also, as you know, they have not recovered the flight recorders from most of these 4 airplanes. Also, there were more than 80 security cameras at the Pentagon but they have refused to release almost all of the footage. In any case, as you have just seen there is no picture of the airplane or of its wreckage in any of these photographs. It is very strange that no such pictures have been shown to us.
As you know Japan’s self-defense forces have their headquarters in Ichigaya. Can you imagine if an airplane hit a major city, if an hour and a half after an airplane hit New York that an airplane could hit the Pentagon? In such a situation how could our allies allow such an attack to take place. I would like the Defense Minister to answer this.

Defense Minister Fuyushiba Ishiba:

I have not prepared so I will have to answer ad-lib. If such a situation took place then the airforce would send fighters up to shoot down any airplanes. This is what happened with an attack on the German constitutional court. In the case of Japan our reaction would depend on what kind of airplane it was, who was flying it and what their purpose was. However, according to our laws it might be hard to order an airplane to be shot down just because it was flying at a low level. We would probably have self-defense forces fly with it and ask for a cabinet decision. Since an airplane would have many people on board we would have do discuss what to do. This happened a long time ago but a Cesna airplane was flown into the house of a person called Yoshio Kodama. There was also an All Japan Airways flight bound for Hakodate that was hijacked and had the pilot killed. It would be best if such a thing never happened but we need to prepare new laws for such situations and discuss them in Parliament.

Mr. Fujita:
Since we are running out of time I would like to present a new piece of evidence. Please look at this panel. The first picture is one you see often of the two towers that were hit by hijacked airplanes. I could understand if this happened right after the airplanes hit but here we can see large piece of material flying a large distance through the air. Some flew 150 meters. You can objects flying in this picture as if there was an explosion. Here is a picture I took from a book. This lets you see how far the objects flew. The third picture is of a fireman who was involved in the rescue talking about a series of explosions in the building that sounded like a professional demolition. We cannot present video today so I have written a translation of what the fireman said. Here his is saying “it went boom boom boom like explosions were going off.”
Here is something said by a Japanese research team of officials from the fire department and the construction ministry. The interviewed a Japanese survivor who said that while she was fleeing there were explosions. This testimony appears in a report prepared with the aid of the construction ministry and the fire department. Now I would like you to see the following picture. Normally it is said that the twin towers collapsed because they were hit by airplanes. However, one block away from the twin towers is building number 7. It can be seen in the following map a block away from the WTC. This building collapsed 7 hours after the WTC buildings were attacked. If I could show you a video it would be easy to understand but take a look at this photograph. This is a 47 story building that fell in this manner (He drops and object to demonstrate). The building falls in five or six seconds. It is about the same speed as an object would fall in a vacuum. This building falls like something you would see in a Kabuki show. Also if falls while keeping its shape. Remember it was not hit by an airplane. You have to ask yourself if a building could fall in that manner due to a fire after 7 hours. Here we have a copy of the 911 commission report. This is a report put out by the U.S. government in July of 2004 but this report does not mention the collapse of the building I just described. It is not mentioned at all in here (he waves the book). FEMA also issued a report but they also fail to mention this building. Many people believe, especially after seeing the story about building number 7, that something is strange. Since this is an incident where many people died people think is should be investigated.
We are running out of time but I would also like to mention the put options. Just before the 911 attacks, ie on September 6th, 7th and 8th there were put options put out on the stocks of the two airlines United and American that were hit by hijackers. There were also put options on Merril Lynch, one of the biggest WTC tenants. In other words somebody had insider information and made a fortune selling put options of these stocks. The head of Germany’s Bundesbank at the time, who is equivalent to the Governor of the Bank of Japan, said there are lots of facts to prove the people involved in the terror attacks profited from insider information. He said there was lots of suspicious trading involving financial companies etc prior to the attacks. The had of the Bundesbank was willing to say this much. I would like to ask the Finance Minster about these put options. Did the government of Japan know about this, and what do you think about this? I would like to ask Finance Minister Nukaga about this.

Finance Minister Fukushiro Nukaga:
I was in Burkina Fasso in Africa when I heard about this incident. I decided to fly immediately to the U.S. but when I got to Paris I was told there were no flights to America. So I only heard what was reported later about the facts. I know there have been reports about the points you raise. So we made it obligatory that people provide ID for securities transactions and for suspicious transactions to be reported and we made it a crime to provide money to terrorist organizations. We believe the international financial system should not be abused. In any case, terrorism is a horrible thing and must be condemned. This type of terrorism cannot be stopped by one country but needs to be stopped by international society.

Mr. Fujita:

I would like to ask finance specialist Mr. Asao to tell me about put options. A group of people with large amounts of money, clear insider information and financial expertise would have been necessary for such a thing to take place. Could a few terrorists in Afghanistand and Pakistan carry out such a sophisticated and large scale set of transactions? I would like to ask Mr. Asao to respond.

Keiichiro Asao:
I understand put options are a deal to sell stocks at a fixed price. In this case somebody must have had insider information to carry out such transactions because nobody could normally predict these airlines would have their planes hijacked. So,   I believe this was certainly a case of insider trading.

Mr. Fujita:
Prime Minister, you were Chief Cabinet Secretary at the time and as somebody has already noted, this was an incident of the sort that humanity had never previously experienced. Also, there appears to be a lot more information about this incident coming out now than came out in the months after the attacks. Now that we are an internet and visual society, this information is being made public so if we look at the situation now, the whole starting point for these two laws , the start of the war on terror itself, as you have seen from the information I have presented, has not been properly investigated or analyzed. So I do not believe the government has acted properly by investigating this incident or asking the U.S. government for an explanation. So far we have not started refueling U.S. ships yet so I think we need to go back to the beginning and not just simply and blindly trust the U.S. government explanation and indirect information provided by them. There were too many victims so I think we need to start again from the beginning. We need to ask who the real victims of this war on terrorism are. I think the citizens of the world are its victims. Here in Japan we have disappearing pensions and disappearing records about victims of Hepatitis C contaminated blood but everything I have presented on facts and confirmable evidence. Let us talk about the vanishing black boxes, vanishing airplanes and vanishing remains. Also lots of the remains of these buildings have disappeared. Even FEMA says that prevented it from carrying out a proper investigation. We need to look at this evidence and ask ourselves what the war on terrorism really is. I can see the ministers nodding in agreement but I would like to ask Prime Minister Fukuda. Please look at me. I have heard that when you were Chief Cabinet Minister at the time you felt many strange things about these attacks. Do you not think it was strange?

Prime Minister Fukuda:
I never said I thought it was strange.

Mr. Fujita:
Prime Minister what about the origin of the war on terror and the idea of whether it is right or wrong to participate in it?  Is there really a reason to participate in this war on terror? Do we really need to participate? I would also like to ask about how to really stop terrorism.

Prime Minister Fukuda:

We believe based on evidence provided to us by the U.S. government that the attacks of 911 were carried out by Al Qaeda. We need to put an end to Al Qaeda terrorism. That is why international society is united in the fight against terrorism. Here, concerning a law passed by the Democratic Party last year and based on UN resolution 16595. This is a resolution passed in response to the terrorist attacks on the U.S.  So you passed the law agreeing with the UN didn’t you?

Mr Fujita:
Did you confirm about the bodies and the facts behind the resolution because that is why you claim to be participating in this war on terrorism. So I believe to end terrorism we need to pass a law that actually helps the people of Afghanistan. I would like Mr. Inuzuka to talk about the law and about the fight against terrorism.

Tadashi Inuzuka:

Among the many problems raised by MP Fujita the thing we need to worry most about is that the people in Afghanistan can live in peace and without worries. That is the core of the issue of ending terrorism. Without discussing this but just operating behind the back lines by supplying oil and not thinking about the entire situation or the people involved it is nonsense to debate this law. This law should be made for peace and security in Afghanistan. Our country needs to pass a real anti-terror law. 


Explosive News

By Jennifer Harper
February 24, 2010 “Washington Times” — A lingering technical question about the Sept. 11 terrorist attacks still haunts some, and it has political implications: How did 200,000 tons of steel disintegrate and drop in 11 seconds? A thousand architects and engineers want to know, and are calling on Congress to order a new investigation into the destruction of the Twin Towers and Building 7 at the World Trade Center.
“In order to bring down this kind of mass in such a short period of time, the material must have been artificially, exploded outwards,” says Richard Gage, a San Francisco architect and founder of the nonprofit Architects & Engineers for 9/11 Truth.
Mr. Gage, who is a member of the American Institute of Architects, managed to persuade more than 1,000 of his peers to sign a new petition requesting a formal inquiry.
“The official Federal Emergency Management [Agency] and National Institute of Standards and Technology reports provide insufficient, contradictory and fraudulent accounts of the circumstances of the towers’ destruction. We are therefore calling for a grand jury investigation of NIST officials,” Mr. Gage adds.
The technical issues surrounding the collapse of the towers has prompted years of debate, rebuttal and ridicule.
He is particularly disturbed by Building 7, a 47-story skyscraper, which was not hit by an aircraft, yet came down in “pure free-fall acceleration.” He also says that more than 100 first-responders reported explosions and flashes as the towers were falling and cited evidence of “multi-ton steel sections ejected laterally 600 ft. at 60 mph” and the “mid-air pulverization of 90,000 tons of concrete & metal decking.”
There is also evidence of “advanced explosive nano-thermitic composite material found in the World Trade Center dust,” Mr. Gage says. The group’s petition at www. ae911truth.org is already on its way to members of Congress.
“Government officials will be notified that ‘Misprision of Treason,’ U.S. Code 18 (Sec. 2382), is a serious federal offense, which requires those with evidence of treason to act,” Mr. Gage says. “The implications are enormous and may have profound impact on the forthcoming Khalid Shaikh Mohammed trial.”
How was Johnson ?

Who is behind ?
World government, terrorism, microchip


Kennedy  John F. - Photo XL - John F. Kennedy
Here a small portion of the list of those killed this very day, because of the greed of some very high officials allied to the dark forces…
CT3 William B. Allenbaugh, USN
08 Jun 1967
LCDR Philip M. Armstrong, Jr. USN
08 Jun 1967
SN Gary R. Blanchard, USN
08 Jun 1967
SN Francis Brown, USN
08 Jun 1967
CT2 Ronnie J. Campbell, USN
08 Jun 1967
CT3 Jerry L. Converse, USN
08 Jun 1967
CT2 Robert B. Eisenberg, USN
08 Jun 1967
CT3 Jerry L. Goss, USN
08 Jun 1967
CTI Curtis A. Graves, USN
08 Jun 1967
CTSN Lawrence P. Hayden, USN
08 Jun 1967
CTI Warren E. Hersey, USN
08 Jun 1967
CTSN Alan Higgins, USN
08 Jun 1967
SN Carl L. Hoar, USN
08 Jun 1967
CT2 Richard W. Keene, Jr., USN
08 Jun 1967
CTSN James L. Lenau, USN
08 Jun 1967
CTC Raymond E. Linn, USN
08 Jun 1967
CTI James M. Lupton, USN
08 Jun 1967
CT3 Duane R. Marggraf, USN
08 Jun 1967
CTSN David W. Marlborough, USN
08 Jun 1967
CT2 Anthony P. Mendle, USN
08 Jun 1967
CTSN Carl C. Nygren, USN
08 Jun 1967
LT James C. Pierce, USN
08 Jun 1967
ICFN David Skolak, USN
08 Jun 1967
CTI John C. Smith, Jr., USN
08 Jun 1967
CTC Melvin D. Smith, USN
08 Jun 1967
PC2 John C. Spicher, USN
08 Jun 1967
GMG3 Alexander N. Thompson, Jr., USN
08 Jun 1967
CT3 Thomas R. Thornton, USN
08 Jun 1967
CT3 Philippe C. Tiedtke, USN
08 Jun 1967
LT Stephen S. Toth, USN
08 Jun 1967
CTI Frederick J. Walton, USN

08 Jun 1967
Sgt Jack L. Raper, USMC
08 Jun 1967
Cpl Edward E. Rehmeyer, USMC
08 Jun 1967
Allen M. Blue, NSA
08 Jun 1967


Lev. 25: 23

כג וְהָאָרֶץ, לֹא תִמָּכֵר לִצְמִתֻת–כִּי-לִי, הָאָרֶץ: כִּי-גֵרִים וְתוֹשָׁבִים אַתֶּם, עִמָּדִי. 23 And the land shall not be sold in perpetuity; for the land is Mine; for ye are strangers and settlers with Me.

Maurice Allais, Professor of Economics at the National School of Mining Engineering in Paris, France and the 1988 Nobel Prize Winner in Economics, had this to say, in his book “Les conditions monétaires d’une économie de marché” (The Monetary Conditions of a Market Economy p. 2): “In essence, the present creation of money, out of nothing, by the banking system is, I do not hesitate to say it in order to make people clearly realize what is at stake here, similar to the creation of money by counterfeiters, so rightly condemned by law. In concrete terms, it leads to the same results.”

And finally, let us quote Mackenzie King, while he was campaigning, in 1935, to become Prime Minister of Canada: “Until the control of the issue of currency and credit is restored to government and recognized as its most conspicuous and sacred responsibility, all talk of the sovereignty of Parliament and of democracy is idle and futile.”



answer to  Barack Obama info@barackobama.com



Usage frauduleux de brevets.

Si vos amis ou connaissances peuvent prouver un usage frauduleux de ces brevets par des vendeurs illégitimes dans votre pays ou ailleurs, vous receverez au moins 5 millions de francs suisses.

Nous ne ferons rien contre ces pays mais contre les vendeurs occidentaux escrocs.

Quelques videos à voir pour mieux comprendre

Quelques images en vidéo pour mieux saisir les enjeux…des milliards volés et soustraits aux impôts. Un vol au dépens de tous les citoyens.
Cliquer le lien ci-dessous, les autres ont été à nouveau censurés…
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Vidéo ( trop souvent censurée…)
« Sans aucun doute »
Julien COURBET – TF1

Plus une deuxième vidéo de 17 minutes d'entretien entre l'inventeur et M. Burdet pour vous expliquer les grandes lignes de la corruption des pouvoirs judiciaires et politiques.
Cliquer le lien ci-dessous, les autres ont été à nouveau censurés…
http://video.google.fr/videoplay?docid=-698047735755472484&q=ferraye
Et attendre quelques minutes le chargement des images, merci.
http://www.googleswiss.com/fr/geneve/jf/video.html Pour large diffusion, merci.

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Avec mes meilleures salutations.
François de Siebenthal
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à faire circuler largement, merci, le monde est déjà meilleur grâce à ce simple geste de solidarité.
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Traduction dangereuse de Caritas in Veritate

Mauvaise traduction dangereuse en anglais de Caritas in Veritate         …je pense surtout à la création des Monts de Piété ( traduit par pawnbroking…)         …I am thinking especially of the birth of pawnbroking…         Amour et don versus … profit et avarice 65. Il faut enfin que la finance en tant que telle, avec ses structures et ses modalités de fonctionnement nécessairement renouvelées après le mauvais usage qui en a été fait et qui a eu des conséquences néfastes sur l’économie réelle, redevienne un instrument visant à une meilleure production de richesses et au développement. …Si l’amour est intelligent, il sait trouver même les moyens de faire des opérations qui permettent une juste et prévoyante rétribution, comme le montrent, de manière significative, de nombreuses expériences dans le domaine du crédit coopératif….L‘expérience de la microfinance elle aussi, qui s’enracine dans la réflexion et dans l’action de citoyens humanistes – je pense surtout à la création des Monts de Piété –, doit être renforcée et actualisée, surtout en ces temps où les problèmes financiers peuvent devenir dramatiques pour les couches les plus vulnérables de la population qu’il faut protéger contre les risques du prêt usuraire ou du désespoir. Il faut que les sujets les plus faibles apprennent à se défendre des pratiques usuraires, tout comme il faut que les peuples pauvres apprennent à tirer profit du microcrédit, décourageant de cette manière les formes d’exploitation possibles en ces deux domaines. Puisqu’il existe également de nouvelles formes de pauvreté dans les pays riches, la microfinance peut apporter des aides concrètes pour la création d’initiatives et de secteurs nouveaux en faveur des franges les plus fragiles de la société, même en une période d’appauvrissement possible de l’ensemble de la société.   65. Furthermore, the experience of micro-finance, which has its roots in the thinking and activity of the civil humanists — I am thinking especially of the birth of pawnbroking — should be strengthened and fine-tuned. This is all the more necessary in these days when financial difficulties can become severe for many of the more vulnerable sectors of the population, who should be protected from the risk of usury and from despair. The weakest members of society should be helped to defend themselves against usury, just as poor peoples should be helped to derive real benefit from micro-credit, in order to discourage the exploitation that is possible in these two areas. Since rich countries are also experiencing new forms of poverty, micro-finance can give practical assistance by launching new initiatives and opening up new sectors for the benefit of the weaker elements in society, even at a time of general economic downturn. Nonobstant cet effort proposé à tous, le pape exhorte les opérateurs financiers à rectifier leur agir en revenant à la justice, à « redécouvrir le fondement véritablement éthique de leur activité afin de ne pas faire un usage abusif de ces instruments sophistiqués qui peuvent servir à tromper les épargnants. L’intention droite, la transparence et la recherche de bons résultats sont compatibles et ne doivent jamais être séparés » (CIV, n. 65). Dans l’heureux souvenir des Monts-de-Piété catholiques (création par un religieux récollet italien Barnabé de Terni en 1462 ; confirmée au concile de Latran V en 1515)Le terme français vient de la « mauvaise traduction en français de l'italien monte di pietà, “crédit de pitié” »[1], de monte, « valeur, montant », et pietà, « pitié, charité ». L'idée du mont-de-piété est née en 1462, quand un moine récollet italien, Barnabé de Terni, cherche un moyen de combattre l’usure et les taux d'intérêt abusifs pratiqués à l'époque. Il est alors à l'origine de la création du Monte di Pietà, à Pérouse en Italie. Dix ans plus tard, le Monte dei Paschi di Siena est établi à Sienne avec le même objectif. Cet établissement propose alors un système de prêt sur gage à faible intérêt ou gratuit. Des initiatives semblables voient le jour dans d’autres villes d’Italie. Au Ve concile de Latran, en 1515, le pape Léon X reconnaît officiellement les monts-de-piété.

En France [modifier]

En France, un mont-de-piété est fondé à Avignon en 1610 par la Congrégation de Notre-Dame de Lorette, mais la ville est à cette époque une cité papale depuis 1348, et le restera jusqu'en 1791. C'est à Paris que le fondateur de La Gazette de France, Théophraste Renaudot, ouvre le premier mont-de-piété en 1637. Cinq ans plus tard, le roi Louis XIII autorise plusieurs autres villes du royaume à établir des monts-de-piété. Après la mort de Richelieu et de Louis XIII, un arrêt du Parlement met fin à l’institution sous la pression des usuriers. Il faut attendre une ordonnance du roi Louis XVI, le 9 décembre 1777, pour qu'elle soit rétablie. En juillet 1805 (8 Thermidor de l'an XIII), le décret impérial no 850 interdit aux maisons de prêt de Paris de recevoir des dépôts et de pratiquer des prêts sur nantissement, et ordonne le transfert des dépôts au mont-de-piété[2]. Le même jour, l'empereur Napoléon Ier et le secrétaire d'État Hugues-Bernard Maret signent le décret no 851 relatif à l'organisation et aux opérations du mont-de-piété de Paris[2]. Le 24 octobre 1918, un décret transforme les monts-de-piété en caisses de crédit municipal. Le mont-de-piété de Paris devient ainsi le Crédit municipal de Paris. Le changement de dénomination correspond au développement de ses activités bancaires parallèlement aux prêts sur gages.
source: Wikipedia
  Profit et avarice versus amour et don…  

Une troisième guerre mondiale

Les signes annonciateurs d’une troisième guerre mondiale s’accumulent

par Eberhard Hamer (www.mittelstandsinstitut-niedersachsen.de)

http://versdemain.org/images/Compte-Goutte.gif

Les USA traversent, non seulement en raison du rachat des dettes des banques par l’Etat, mais aussi de leur dette publique qui avait déjà énormément augmenté – leurs crédits à l’étranger leur coûtent 1 milliard de dollars par jour – leur pire crise financière depuis la Seconde Guerre mondiale. Si les flux financiers cessent ou s’ils se détournent du dollar, les USA sont en faillite.
Pourtant les USA ne font pas un effort d’économie suffisant pour réduire leur dette publique croissante. Ils n’augmentent pas les impôts pour accroître leurs recettes, ne tentent guère de rogner sur les budgets publics, surtout pas sur leur budget militaire, celui qui a le plus augmenté.
Il faut dire que les USA, en divers endroits du monde, ont engagé au total 200 000 soldats. C’est pourquoi personne n’a compris que le plus grand chef de guerre du monde ait reçu le Prix Nobel de la paix bien qu’il ait renforcé ses troupes. Peut-être était-ce une mesure préventive, car la guerre en Iran dépend avant tout de lui.
Les exemples de chefs politiques qui, confrontés à un échec économique, ont choisi la guerre comme dernier recours pour se maintenir au pouvoir abondent dans l’his­toire. C’est encore plus vrai lorsqu’un pays connaît des crises économiques successives et que la guerre semble le seul moyen d’en sortir. C’est ainsi que les USA ont surmonté leur plus grave crise économique du XXe siècle en entrant dans la Première Guerre mondiale, la crise économique mondiale en entrant dans la Seconde, et ils pourraient donc être tentés de résoudre la troisième crise écono­mique de la même manière. Les deux guerres mondiales ont en effet permis aux Etats-Unis non seulement de venir à bout de leurs deux plus gros endettements, mais aussi de devenir la première puissance économique mondiale. La tentation est donc forte d’essayer une troi­sième fois le même remède.
Dans ce contexte toute une série de préparatifs de guerre semblent alarmants:
1.    Le Premier ministre israélien, un homme d’extrême-droite, est un va-t-en-guerre imprévisible. Il se plaint constamment d’avoir reçu de la part de l’Iran des menaces variées dont aucune n’a jusqu’ici résisté à l’examen. Mais il hausse de plus en plus le ton et au cours des derniers mois il a fait la tournée des principales capitales mondiales pour y chercher un soutien. Il paraît même que Madame Merkel lui a juré la fidélité des Nibelungen, comme l’avait fait avant les précédentes guerres mondiales Guillaume II aux Autrichiens ou les ­Anglais et les Français à la Pologne.
2.    Israël a déjà positionné les sous-marins nucléaires qu’elle a achetés à l’Allemagne, armés de missiles à ogives nucléaires, en face de l’Iran et, non content d’avoir reconstruit et pointé sur l’Iran la base de lancement géorgienne que les Russes avaient détruite il y a un an et demi, y a fait envoyer un renfort de 90 spécialistes états-uniens.
3.    De semaine en semaine la presse, sous l’influence d’Israël, hausse le ton à l’égard de l’Iran pour différents motifs – une cam­pagne de propagande analogue à celle qui a permis de faire accepter, voire soutenir la guerre en Irak dans le monde entier en répandant des affirmations mensongères.
4.    Les préparatifs militaires ne chôment pas non plus. Certes les troupes états-­uniennes n’ont toujours pas réussi à «pacifier» les deux pays voisins, l’Irak et l’Afgha­nistan. Mais ils y entraînent à la guerre la plus grosse concentration de troupes au monde. En outre, ils ont regroupé au large de l’Iran la plus grosse flotte militaire qu’ils aient jamais réunie. Le comité du Nobel a donc fait un bon calcul en cette affaire: pas de guerre en Iran sans l’assentiment du Président des USA, surtout s’il s’agit d’un Prix Nobel de la paix. Toutefois la pression des banques, des multinationales, du lobby de l’armement, de l’armée et du lobby israélien pourrait contraindre les USA à entrer en guerre, si Israël menait une première frappe contre l’Iran et que les puissances précitées voulaient protéger leurs intérêts.
N’oublions pas que les USA ne sont pas seulement la nation la plus endettée du monde, mais aussi que l’effondrement de leur de­vise sig­nifie celui de leur empire. La soi-disant «unique puissance hégémonique mondiale» implose en ce moment exactement comme l’a fait l’URSS il y a vingt ans. Les Chinois ont déjà fait comprendre qu’ils ne reconnaissent plus son hégémonie. Le Président des Etats-Unis se trouve donc, si Israël frappe, face à un dilemme désespéré: doit-il continuer à s’enliser dans les sables mouvants de la crise financière, économique et sociale ou chercher le salut dans une guerre mondiale, qui a déjà permis deux fois aux Etats-Unis d’en sortir gagnants.
Le danger d’une nouvelle guerre mon­diale n’a jamais été aussi grand depuis la fin de la Seconde. C’est à juste titre que depuis un an les mises en garde aux USA se sont accrues, venant surtout de certains milieux intellectuels européens. Mais nous ne pourrons pas l’empêcher.
Une guerre en Iran ne resterait pas un événement limité, même si au départ il ne s’agissait que de missiles.
Aux côtés de l’Iran se rangeraient les Chinois, directement ou indirectement, et probablement les Russes, pour ne pas laisser les troupes états-uniennes s’approcher de leurs frontières et la puissance des USA devenir excessive.
Les membres de l’OTAN seraient contraints de se ranger aux côtés d’Israël et des USA, surtout s’ils avaient auparavant prêté le serment des Nibelungen. Il faut donc nous attendre à voir l’Europe participer, elle aussi, à la guerre.

Quelles seraient pour nous les conséquences d’une troisième guerre mondiale en Iran?

1.    Toute guerre avec l’Iran entraînerait la fermeture immédiate du détroit d’Ormuz et un dramatique renchérissement du pétrole, et ceci d’autant plus que la guerre se prolongerait. Du pétrole plus cher, c’est toujours des coûts plus élevés pour l’économie et les consommateurs. Nous devons donc nous attendre à des pénuries, des restrictions et des augmentations de prix pour les biens de consommation.
2.    Toute guerre nécessite un surcroît d’armement. L’industrie mondiale de l’armement – et en particulier aux USA – se frottera les mains, elle sera utilisée à pleine capacité et pourra se développer. Il y aura des retombées dans les secteurs annexes, par exemple l’automobile, le textile, les chantiers navals, l’aéronautique et d’autres encore. La production augmentera, même si les prix en font autant.
3.    Les grands gagnants seront les banques. On ne parlera plus de produits financiers to­xiques et de banquiers gangsters; les banques centrales devront financer la guerre par la création de monnaie. Les banques pourront de nouveau accorder des crédits. Dans un premier temps l’inflation maintiendra le dollar jusqu’à la fin de la guerre. C’est seulement après la guerre, comme d’habitude, que l’on procédera au grand nettoyage et qu’on expiera les péchés de la finance de guerre.
Les vassaux des USA doivent casquer pour les besoins financiers du maître, on l’a déjà vu avec les guerres d’Irak et d’Afghanistan. La guerre n’appauvrira donc pas seulement Israël et les USA, mais nous tous. Comme il n’y a pas d’argent pour financer une guerre, on devra recourir à l’inflation, comme lors des deux premières guerres mondiales; nous devons donc nous attendre à une inflation vertigineuse.
S’ils entrent en guerre avec l’Iran, les USA mobiliseront aussi l’OTAN («clause de ­défense collective»). Le gouvernement devra alors expliquer à nos soldats pourquoi ils ne doivent plus seulement s’ac­quitter de leur tâche en Afghanistan, mais aussi en Iran, et réunir une majorité au Bundestag pour voter son budget de guerre. Le SPD et les Verts (Fischer) ont déjà voté une entrée en guerre sous le prétexte fallacieux d’un «maintien de la paix». Une troisième guerre mondiale, malgré la pression états-unienne, rencontrera plus de réticence. Et dans la population le refus devrait être massif et peut-être mener à la démission du gouvernement trop docile.
Mais peut-être le gouvernement Merkel voit-il lui aussi dans une guerre une issue politique à sa situation bloquée par l’aide aux banques, le surendettement public, le collapsus financier qui menace les systèmes de protection sociale et les troubles sociaux que risquent d’engendrer de véritables redressements de cap.
La guerre est à nos portes. Les mois qui viennent nous diront si nous allons être entraînés dans une troisième guerre mondiale ou si nous y échapperons encore.    •
(Traduction Horizons et débats)http://versdemain.org/images/Gros_Banquier.gif

La politique occidentale de l’affrontement avec l’Iran se heurte à l’opposition du Mouvement des non-alignés

km. Depuis que le nouveau directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le Japonais Yukia Amano, largement soutenu par les puissances occidentales, a affirmé dans son rapport sur l’Iran présenté mi-février – sans toutefois ap­porter de réelles preuves – que ce pays travaillerait probablement au développement d’une ogive nucléaire, les gouvernements des Etats-Unis, de la France, de la Grande Bretagne et de l’Allemagne font entendre leur voix pour exiger des sanctions plus appuyées.
Pour l’instant, le Conseil de sécurité de l’ONU n’est pas encore en possession d’un texte de résolution contre l’Iran. Il est uniquement question d’éventuels projets de sanctions de la part des Etats-Unis et de l’Union européenne. Ainsi, le «New York Times» du 3 mars laissait entendre qu’il y aurait un projet de résolution en route, fruit d’une entente entre le gouvernement américain et les gouvernements engagés de l’Union européenne. Selon ce projet, les sanctions devraient toucher brutalement les échanges bancaires, la circulation maritime et le secteur des assurances, ainsi que les fortunes à l’étranger et les possibilités de déplacements d’Iranien «suspects». Seraient visés tout particulièrement les gardes révolutionnaires qui détiendraient une part essentielle de l’économie iranienne. L’industrie pétrolière iranienne ne serait pas touchée directement.
Il est intéressant de constater que, selon un article de «Spiegel Online» du 23 février, les projets de l’UE iraient plus loin, comme cela ressort d’un rapport secret de 13 pages, intitulé «Non-Paper on political and economic context of sanctions against Iran». Il est proposé dans ce rapport de s’en prendre énergiquement au secteur financier, aux assurances d’investissements en Iran ainsi qu’au secteur de l’énergie. Si ces projets étaient exécutés, la population iranienne aurait à en souffrir gravement dans sa vie quotidienne.
Le fait que le Conseil de sécurité n’ait pas encore produit de texte de résolution viendrait du fait que la Russie et la Chine s’y opposent. D’autres pays, membres actuels du Conseil de sécurité, tels que la Turquie, le Brésil et le Liban, préfèrent miser sur des négociations plutôt que sur des sanctions.
Il est vrai que le gouvernement des Etats-Unis, de même que la chancelière alle­mande, Angela Merkel, ont déclaré vouloir appliquer des sanctions plus contraignantes, même sans l’aval du Conseil de sécurité. Le gouvernement allemand renforce son influence sur les autres gouvernements de l’Union européenne pour qu’ils acceptent des sanctions plus dures, cela surtout depuis la visite du gouvernement et du président israéliens à Berlin.
Les Etats-Unis, l’UE et leurs alliés se heurtent à la résistance du Mouvement des non-alignés (NAM) qui regroupe 118 pays. Le 25 février, il a protesté auprès du Conseil des gouverneurs de l’AIEA contre le rapport du nouveau directeur sur l’Iran et assuré ce pays de leur soutien de sa position en ma­tière nucléaire.
Toutefois, on ne trouve pas ce document sur le site Internet de l’AIEA, mais seulement sur des sites iraniens, notamment www.presstv.ir/pop/Print/?id=120019 ou english.farsnews.com/printable.php.
Dans sa déclaration le Mouvement des non-alignés met l’accent sur le droit sans réserve de tous les Etats d’utiliser l’énergie nucléaire dans des projets pacifiques. Ces pays font savoir leur refus de sanctions renforcées par leur volonté de mettre en avant la diplomatie et le dialogue, considérés comme la seule voie menant à une solution durable. De plus, ils mettent en garde «envers toute attaque, voire simplement la menace d’une attaque, contre des installations nucléaires pacifiques qui présenteraient un grave danger pour les populations et l’environnement et seraient une grave violation du droit international». Ce groupe d’Etats vise la conclusion sur une base internationale d’une interdiction de toute attaque ou menace d’attaque.
Il apparaît donc que ce sont uniquement les gouvernements américain, d’une partie de l’Union européenne et surtout d’Israël qui menacent gravement l’Iran. On ne peut cependant pas désigner qui, au-delà des sanctions, envisagerait le déclenchement d’une guerre. Le gouvernement américain ne se prononce pas en la matière, les gouvernements de l’Union européenne se positionnent en ordre dispersé – le gouvernement allemand a jusqu’à présent déclaré fermement qu’il s’oppose au déclenchement d’une guerre. Le gouvernement israélien envisage, lui, l’éventualité d’une attaque.
Mais les gouvernements américain, de l’Union européenne et israélien ne représentent nullement la «communauté internationale». La grande majorité des pays de ce monde sait très bien où l’accentuation du conflit mènerait la planète et veut s’engager sur une autre voie.

à faire circuler largement, merci, le monde est déjà meilleur grâce à ce simple geste de solidarité.

Krach ?

Solutions…

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