La Banque WIR, le succès d’une banque suisse sans but lucratif

La courageuse Banque WIR dit la vérité, les francs wir ne sont pas des francs suisses, mais ils sont utiles et libres depuis 1934 !
Les autres banques mentent en disant que leurs francs sont des francs suisses et nous sucent le sang. 

http://www.initiative-monnaie-pleine.ch/amis/


Le Conseil Fédéral suisse admet le risque systémique



Selon le Conseil Fédéral suisse : « L’argent au sens du droit constitutionnel ne comprend pas cette monnaie scripturale des banques qui, contrairement aux avoirs à vue auprès de la BNS, connaît un risque d’insolvabilité. 

La croissance des substituts monétaires est laissée à la libre appréciation des marchés, conformément à la conception du secteur privé ancrée dans la Constitution. »

Réponse à la crise financière: principe de la coopérative et monnaie complémentaire

par W. Wüthrich, Zurich

hd. Ces prochaines
semaines, Horizons et débats publiera une série d’articles relatifs à
la crise financière. Le contexte mondial doit être examiné. Sans noircir
le tableau, nous esquisserons des réponses et tracerons des voies
permettant de surmonter la crise. L’histoire de la Caisse d’épargne
zurichoise d’aide aux paysans (voir no 35/36 d’Horizons et débats) a
marqué un début. L’exemple de la Banque WIR lui succède aujourd’hui.
Beaucoup de place sera consacrée aux idées de Raiffeisen.
Le 16 octobre 1934, une société coopérative a été
fondée, qu’il convient aujourd’hui de considérer comme unique dans sa
conception et son développement. Elle se nommait WIR Cercle économique
société coopérative, mais a changé de nom il y a quelques années et
s’appelle maintenant Banque WIR. On peut lire dans les statuts que la
Société coopérative WIR est une organisation d’entraide d’exploitations
commerciales, artisanales et de services. Elle a pour but de stimuler
ses participants, de mettre, par le système WIR, leur pouvoir d’achat au
service les uns des autres et de le maintenir dans leurs rangs afin de
procurer aux participants un chiffre d’affaires supplémentaire.1

Principe de base

La Société coopérative WIR est une communauté qui se
caractérise par un système monétaire complémentaire. Comme une banque
centrale, elle émet sa propre monnaie, qui circule parmi ses associés à
titre de moyen de paiement et dans laquelle elle octroie des crédits. La
valeur du WIR est liée au franc suisse (1 WIR = 1 CHF). Une
caractéristique principale est l’absence de taux d’intérêt. Les avoirs
en compte ne sont pas rémunérés. C’est une incitation à vite dépenser
l’argent et à accroître ainsi le chiffre d’affaires entre participants. A
l’origine, les avoirs n’étaient pas seulement non rémunérés: un droit
de rétention était perçu. Cela devait inciter encore davantage à
remettre l’argent rapidement en circulation.

Un exemple

La commission des crédits de la Société coopérative
WIR octroie un prêt hypothécaire de 100 000 WIR-CHF contre remise des
sûretés usuelles en matière bancaire. Toutefois, elle ne prête pas
l’argent de ses clients – comme le font les autres banques – mais émet
l’argent elle-même, aujourd’hui en cliquant sur l’ordinateur.
Contrairement au cas de l’institut d’émission, l’argent est créé non de
par la loi, mais par un contrat et par la disposition d’une communauté à
accepter l’argent de la société coopérative. Le preneur de crédit
utilisera l’argent pour bâtir une maison, par exemple. Il paiera les
artisans, qu’il connaît comme associés de la société coopérative.
Ceux-ci règleront ainsi des factures de matériaux établies par d’autres
associés qui, à leur tour, effectueront des paiements, etc. En règle
générale, les factures seront payées en WIR à raison de 30 à 40% du
montant total. Le solde sera payé en francs, car les entreprises
participantes versent leurs salaires en francs et de nombreux autres
frais, tels les impôts, ne peuvent pas être payés en WIR. – Ainsi, le
prêt hypothécaire résultant de monnaie nouvelle crée un chiffre
d’affaires dans la société coopérative pour de nombreuses années,
jusqu’à ce que le crédit soit remboursé.
Le taux de l’intérêt perçu ne se chiffre actuellement qu’à 1%. Il correspond à peu près à la marge d’intérêt2
dans les banques et atteint, en moyenne, à long terme, un tiers des
taux bancaires normaux. Il suffit à couvrir les frais et à constituer
des réserves suffi­santes. Cette possibilité s’offre parce que la
société coopérative produit la monnaie comme un institut d’émission. Une
banque normale reçoit des fonds d’épargne, paie de ce fait des intérêts
et prête l’argent à son tour. Elle payera aussi des intérêts pour
recevoir l’argent de l’institut d’émission.
Depuis 1936, la Société
coopérative WIR a le statut d’une banque et est soumise aux strictes
prescriptions de la Commission fédérale des banques. La loi sur les
banques prévoit un certain rapport entre les fonds propres et les
actifs. Le volume du crédit n’est donc pas illimité. La monnaie WIR est
couverte par des biens. Derrière chaque paiement effectué avec de la
monnaie WIR, il y a un échange de biens et de services.
La société
coopérative donne une plate-forme à ses membres pour s’offrir les uns
aux autres des biens et des services. En font partie, outre la liste des
participants – aujourd’hui en ligne – des brochures, des foires, des
services de distribution, etc. Plus de 90 000 visiteurs de toutes les
parties du pays ont visité l’an dernier les quatre grandes foires de
Zurich, Lucerne, Wettingen et Berne, afin de faire connaissance d’autres
coopérateurs et de leurs offres. De surcroît, les groupes régionaux
organisent des rencontres politiques et culturelles. En 2007, 53
manifestations ont eu lieu, qui ont attiré 1600 personnes.
Le système
exige que les participants planifient leurs besoins en francs WIR et
dressent un budget. Les francs peuvent être échangés à tout moment
contre des WIR. En revanche, les francs WIR ne peuvent être dépensés que
chez d’autres coopérateurs contre des produits ou des services. Ou
peuvent servir au remboursement d’un crédit. Un échange contre des
francs n’est pas possible.

Système de monnaie complémentaire

Selon la théorie monétaire, WIR est une monnaie
complémentaire. On entend par là l’accord conclu au sein d’une
communauté et visant à accepter une monnaie qui n’est pas la monnaie
nationale comme moyen d’échange. La monnaie complémentaire ne remplace
pas la monnaie nationale. Toutefois, elle exerce une fonction sociale
pour laquelle la monnaie nationale n’a pas été créée. Dans la Société
coopérative WIR, les associés se soutiennent mutuellement en achetant
les uns chez les autres avec leur propre monnaie et en pouvant recevoir
des crédits de la centrale très avantageux. C’est important à des
époques particulièrement difficiles sur le plan économique ou lors de
hausses de taux d’intérêt. Le bien-être est généré et le chômage
empêché.

Fondation de la Société coopérative WIR

Organisation d’entraide, la Société coopérative WIR a
été fondée en 1934 par Werner Zimmermann, Paul Enz et 14 autres
personnes – toutes convaincues par la théorie de la monnaie franche de
Silvio Gesell. La dépression économique a frappé durement les petites et
moyennes entreprises de l’époque. Les chiffres d’affaires se sont
effondrés et de nombreux collaborateurs n’ont plus pu être employés. Il
n’y avait pas de signe d’amélioration. Du point de vue de la doctrine de
la monnaie franche, la cause de ce désastre résidait dans
l’insuffisance de l’approvisionnement en monnaie et dans la perturbation
de la circulation monétaire par la thésaurisation de la monnaie. –
Comment cela s’est-il produit? De nombreuses banques ont fait faillite.
Dans la seule Europe, elles étaient plus de mille. De grandes banques,
telle la Kreditanstalt en Autriche, en faisaient partie. Beaucoup de
personnes avaient perdu confiance et conservaient leur argent de
préférence chez elles. En Suisse, on estimait que quelque 20% des
billets en circulation étaient thésaurisés hors du système bancaire.
Dans d’autres pays, le taux semble avoir été encore nettement supérieur.
Les banques disposaient ainsi de moins d’argent pour accorder des
crédits, ce qui a paralysé l’économie. Les monnaies étant liées à l’or,
les instituts d’émission ne pouvaient pas mettre autant d’argent en
circulation qu’elles le voulaient, contrairement à ce qui se passe
aujourd’hui.

Que faire?

Une organisation d’entraide devrait entraider. La
Société coopérative WIR a démarré avec 16 associés et un capital initial
de 42 000 francs. Le nom de WIR (nous) est non seulement l’abréviation
allemande de «Cercle économique société coopérative»; Werner Zimmermann
l’a défini aussi comme le contraire de «ICH» (moi). Une communauté peut
mieux défendre les intérêts de l’individu. A l’époque, les fondateurs du
WIR n’étaient pas seuls. Il y avait, dans le monde, de nombreuses
organisations semblables. Des associations et des villages entiers faits
d’êtres les plus divers se sont efforcés, par des organisations
d’échange et de la monnaie créée par eux-mêmes de s’opposer au climat
paralysant de la grande dépression économique. Le processus suivant leur
était commun:
1.    Pour compenser la limitation de la monnaie
nationale, ils ont créé une monnaie complémentaire dans un cadre
restreint, bien discernable.
2.    Ils ont pourvu le nouveau moyen
d’échange de l’attrait de ne pas garder ni thésauriser la monnaie, mais
de la dépenser rapidement. Non seulement les avoirs n’ont pas été
rémunérés, mais un droit de rétention a été perçu. Celui qui ne dépense
pas l’argent paie un droit. Cette obligation devrait empêcher que
l’argent soit thésaurisé par peur de l’avenir. Les blocages de la pensée
et de l’action – qui font aussi partie de l’image de la maladie
psychiatrique de la dépression – devraient ainsi être éliminés.

Organisations analogues

Les organisations d’entraide étaient répandues
surtout aux Etats-Unis, où le taux de chômage atteignait parfois 25%
(10% en Suisse). Elles constituaient la réponse de la société civile aux
problèmes quotidiens opprimants. De plus, les monnaies complémentaires
ont déjà une longue tradition aux Etats-Unis.
En Allemagne, de
nombreuses communes ont créé leur propre système monétaire lors de la
grande inflation des années 20. Lorsque la crise économique mondiale a
commencé, en 1929, la Société d’échange Wära a été fondée à Erfurt. Elle
se considérait comme une association voulant s’opposer à la crise et au
chômage sur le plan privé et de par sa propre initiative.

Wörgl

Wörgl, commune de 5000 habitants située près d’Innsbruck, en Autriche, a attiré l’attention.3
Dans cette petite ville et ses environs immédiats, il y avait 1500
chômeurs. Le maire payait les travaux urgents de la commune et
partiellement aussi le salaire des employés avec des
«Arbeitswertscheine» (billets équivalant à la valeur du travail). Cet
argent communal était couvert à 100% par la monnaie nationale. Il
pouvait être utilisé au sein de la commune pour l’achat de marchandises
et de services. La nouvelle monnaie avait pourtant une particularité: A
la fin du mois, chacun devait faire tamponner les billets qui se
trouvaient en sa possession et devait payer une taxe de 1%. A la fin de
l’année cela représentait 12%. Cette dépense pouvait être évitée si l’on
dépensait la nouvelle monnaie avant la fin du mois. Le fait de ne pas
dépenser l’argent était donc «puni».
L’échange contre de la monnaie nationale était possible, mais uniquement contre une taxe de 2%.
Pour
la population de Wörgl, la participation à cette expérience monétaire
était en principe facultative. Elle s’est laissé persuader par son maire
et a accepté la nouvelle monnaie. La masse monétaire en circulation –
ce qui est bien compréhensible – a augmenté inéluctablement. Le chômage a
baissé d’un quart en une année et la situation financière de la commune
s’est améliorée de façon significative. Les recettes supplémentaires
(des taxes et des impôts) ont pu être utilisées pour des dépenses
sociales.
La nouvelle du succès de l’expérience monétaire de Wörgl
s’est vite répandue: Un système de paiement complémentaire intelligible
au sein d’une collectivité locale ou régionale assure la circulation
monétaire, fait baisser le chômage et assure la cohésion. D’autres
communes, avant tout en Autriche mais aussi au Liechtenstein (Triesen)
ont suivi l’exemple. L’expérience bien documentée a attiré l’attention
de politiques et de scientifiques du pays et de l’étranger. L’économiste
le plus connu de l’époque, John Maynard Keynes, s’est exprimé
positivement. Le Premier ministre français Daladier fut un des nombreux
politiciens qui ont visité Wörgl. Tout plaidait en faveur de l’extension
de cette expérience couronnée de succès. Mais il n’en fut pas ainsi.

Etouffement de l’entraide mutuelle

La monnaie alternative de Wörgl a été interdite – au
motif que seule la banque d’émission avait le droit d’émettre de la
monnaie. Les autorités étaient en général sceptiques envers les
organisations d’entraide et les monnaies de secours. En Allemagne et en
Autriche, elles ont été interdites encore avant la prise du pouvoir par
Hitler. Dans le débat politique, l’expérience de Wörgl a d’abord été
dénoncée comme une «bêtise». Ensuite elle a été qualifiée d’idée
communiste et, après la Seconde Guerre mondiale, de fasciste.
On a
entendu parler d’événements semblables aux Etats-Unis où des monnaies
complémentaires ont eu une très grande diffusion et où elles ont la
tradition la plus longue. En 1933, J. D. Roosevelt a été élu président
américain. Dans son discours d’investiture déjà, il annonça un programme
qui allait entrer dans l’histoire sous le nom de new deal. La
dépression économique avec son taux de chômage élevé devait être
combattue. Il annonça des mesures de soutien de l’Etat aux banques et de
nombreux et vastes programmes de création d’emplois. Comme les caisses
étaient vides, l’Etat dut s’endetter. – En même temps, Roosevelt annonça
l’interdiction des monnaies de secours de nombreuses organisations
d’entraide.
Roosevelt a-t-il eu du succès avec son new deal? Les
programmes de création d’emplois étaient sans doute mieux que rien. De
nombreuses personnes ont effectué un travail utile dans le cadre de ces
programmes. Le chômage est cependant resté élevé. La plupart des
historiens de l’économie sont aujourd’hui d’accord sur le fait que le
spectre de la dépression, aux USA comme en Allemagne, n’a disparu
qu’avec le passage à l’économie de guerre. Des solutions décentralisées
de la société civile auraient sans doute pu améliorer les programmes de
l’Etat de manière plus durable.4
En Suisse, les autorités
n’ont pas pris de mesures aussi rigoureuses contre les organisations
d’entraide qu’en Allemagne et aux Etats-Unis. On a fait la différence
entre organisations de droit public et de droit privé. La Société
coopérative WIR, organisation privée, a été tolérée. En 1936, elle a été
soumise à la loi sur les banques. Des requêtes de communes ont en
revanche été rejetées avec la même justification qu’en Autriche. Des
grandes communes comme Bienne et Brienz avaient planifié des expériences
semblables à celle de Wörgl.

WIR – le seul système de monnaie complémentaire ayant survécu à la guerre

Dans les pays scandinaves, de nombreuses
organisations d’entraide ont pu se maintenir avec leurs monnaies
complémentaires jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Elles se sont alors
toutes dissoutes. Les raisons résidaient d’une part dans des difficultés
internes et d’autre part dans les désordres de la guerre. – La Société
coopérative WIR a aussi connu des difficultés. Elle a cependant pris un
nouvel élan après la Seconde Guerre mondiale et avec le boom économique,
le nombre de ses membres a vite augmenté. Cela montre que la monnaie
complémentaire n’a pas des avantages seulement pendant une crise
écono­mique. Le mécanisme consistant à imposer une taxe à la monnaie WIR
a été tout à fait abandonné après la guerre. En cela, la coopérative
prenait quelque distance avec la théorie de la monnaie libre de Silvio
Gesell. – Cependant l’idée de prêts sans intérêt a été maintenue. Les
crédits WIR sont toujours sans intérêt.
Ce correctif avait des
raisons tout à fait pratiques: Une incitation aussi massive à dépenser
l’argent le plus vite possible s’était avérée bénéfique pour Wörgl. Mais
elle aurait été inadéquate en plein boom économique. A la différence de
la dépression des années 1930, il n’était plus nécessaire d’animer
l’économie dans les années de l’après-guerre. C’était le plein emploi et
les autorités suisses étaient occupées à freiner la haute conjoncture.

Une histoire changeante

La Société coopérative WIR a eu un long
développement. Du milieu des années 1960 aux années 1970, elle a vécu
une grave crise. Plusieurs membres ont vu dans le système WIR une
occasion bienvenue de vendre de la marchandise de moindre qualité à des
prix excessifs. Ou bien la monnaie WIR a été offerte dans des annonces
de journaux 20% plus chère. La société coopérative risquait de voir sa
réputation compromise et d’échouer. Il était nécessaire de lutter
résolument contre les abus. Le commerce des créances WIR a été interdit
par la société coopérative. Ainsi, jusqu’à aujourd’hui, d’année en
année, les membres qui enfreignent les statuts sont systématiquement
exclus. Le retour à l’idée d’entraide a ramené la société coopérative
sur la voie du succès.
62 000 membres environ participent
aujourd’hui au système WIR, uniquement des petites et moyennes
entreprises. Ils règlent entre eux des paiements d’un montant d’environ
1,65 milliard de francs WIR par année. En tenant compte du fait qu’un
paiement s’effectue en moyenne à raison de 30 à 40% seulement en WIR et
que le reste s’effectue en francs suisses, le montant des biens et des
services échangés au sein de la société coopérative représente plus du
double. Les crédits commerciaux et hypothécaires en WIR s’élèvent à
environ 860 millions.
La Société coopérative WIR dispose aujourd’hui
d’un système de monnaie complémentaire bien au point. Lors du jubilé, en
1984, le directeur de la Société de Banque Suisse de Bâle a déclaré: «A
partir d’une organisation d’entraide en temps de crise, WIR est devenue
une institution pour les PME financièrement saine, rigoureusement
organisée et parfaitement dirigée. Elle complète l’activité des banques
et ne constitue pas une concurrence.»
Mais les choses ont changé depuis quelques années.

Banque WIR

En 1998, la société coopérative s’est rebaptisée
Banque WIR. Elle a offert à ses membres des comptes de placement en
francs suisses aux intérêts attractifs, sans pour autant cesser
l’activité WIR. En 2000, elle s’est ouverte au public. Non seulement les
entreprises mais aussi les particuliers peuvent aujourd’hui recourir à
ses services et devenir membre de la coopérative. Aujourd’hui, chacun
peut effectuer ses opérations bancaires en francs suisses chez elle.
Ceux qui entrent dans le siège de Bâle pénètrent dans un bâtiment
moderne en verre, acier et béton qui n’a rien à envier aux autres
bâtiments bancaires. Des comptes d’épargne, de gestion, de placement en
francs suisses font partie de l’offre ainsi que des crédits
hypothécaires et commerciaux en francs suisses, en WIR ou mixtes.
La
banque, qui est présente dans toute la Suisse, a aujourd’hui un bilan de
plus de trois milliards de francs. Elle emploie à son siège de Bâle et
dans ses 8 agences, réparties dans toute la Suisse, un peu plus de 200
collaboratrices et collaborateurs et forme des apprentis. Il y a peu,
elle a aussi introduit la banque électronique.
La Banque WIR est
ancrée dans le monde des PME et a sa place dans un réseau multiple de
mesures d’entraide à ces PME. Elle s’est très bien imposée ces dernières
années. L’argent des clients en francs suisses augmente d’année en
année et a dépassé depuis longtemps la barre du milliard. Le nombre des
clients «normaux» (qui ne participent pas au système WIR) augmente
continuellement. Les organisations de consommateurs comparent souvent
ses conditions avec celles d’autres banques. La Banque WIR s’en tire la
plupart du temps de manière excellente. Cela n’est pas étonnant, car
elle dispose de structures légères et, en tant que coopérative, elle
n’est pas forcée d’obtenir un rendement maximal.
Elle organise ses
relations avec ses nouveaux clients comme avant, de manière
«coopérative». Elle met sur pied des ateliers. Dans ces réunions de
travail par petits groupes, il ne s’agit pas seulement d’information et
de conseil mais aussi d’un échange d’expériences et de l’élaboration en
commun de solutions globales.

En forme pour l’avenir

L’assemblée coopérative de la Banque WIR a
maintenant augmenté son capital à 17 millions de francs. L’intégration
d’un système de monnaie complémentaire dans une banque «normale» est
ainsi achevée. L’organisation d’entraide de 1935 est devenue, au bout de
bientôt 75 ans, une banque d’affaires, mais reposant toujours sur une
base coopérative. Elle a pour objectif ambitieux de devenir une banque
des PME pour toute la Suisse. Elle ne veut cependant pas être une banque
universelle5 mais élargir son offre «avec circonspection».
La gestion de fortune et les transactions boursières n’en font toujours
pas partie. En revanche, elle offre depuis 2006 un prêt écologique à 1%
d’intérêt pour des investissements dans des systèmes de chauffage à
énergie renouvelable. Mais son domaine principal reste toujours les
prêts à intérêt réduit en WIR, en CHF ou mixtes.
Dans le monde de la
finance, la Banque WIR est certainement la seule, mondialement, qui,
telle une banque d’émission, crée son propre argent et accorde des prêts
au sein de la coopérative et effectue des paiements. Les 62 000 PME
l’apprécient. Le scepticisme envers la monnaie complémentaire WIR s’est
dissipé depuis longtemps. La monnaie de la coopérative a reçu de la
British Standards Institution de Londres, avec l’accord de la Banque
Mondiale, le code CHW (selon ISO 4217) et a ainsi sa place dans le
système financier électronique.
La Banque WIR pourra bientôt fêter
son 75e anniversaire. Souhaitons beaucoup de succès à cette institution
novatrice nullement concernée par la crise financière.    •
1    Le présent texte se fonde sur les rapports de
gestion de la Banque WIR, l’exposé publié à l’occasion du jubilé de la
Société coopérative WIR, en 1984, et d’autres sources historiques.
2  
 Marge d’intérêts = écart entre les taux auxquels une banque rémunère
les fonds que lui confient ses clients et ceux qu’elle exige pour ses
crédits.
3    Cf. Fritz Schwarz, Das Experiment von Wörgl, Bern 1983.
4    B. Lietaer, Das Geld der Zukunft, Riemann 2002, p. 274
5    Une banque universelle offre tous les services bancaires.

Finance: la meilleure vidéo !

La monnaie fait partie de notre quotidien. Elle
est au cœur de nos économies : elle permet les échanges des biens et des
services. Pourtant, personne ne sait vraiment qui la fabrique, ni
comment elle fonctionne. En partant de ce que tout le monde connait, ce
document explique les fondements des systèmes monétaire et bancaire, et
en décrypte certaines conséquences. Car c’est bien l’incompréhension du
système monétaire par la majorité des citoyens, des journalistes, des
politiciens et de nos élites au sens large, qui permet à la finance et
aux banques de régner sans entraves.

A diffuser largement sous toute forme utile.

Concepts abordés : la monnaie centrale / la monnaie scripturale / la
banque centrale / les banques commerciales privées / le mythe du troc /
le crédit à l’époque Sumérienne / l’invention de la monnaie / la monnaie
papier et les orfèvres / la couverture partielle des dépôts / la
monnaie fiduciaire / lien états – banques / le cours légale / conversion
entre monnaie scripturale et centrale / définition d’un dépôt bancaire /
transfert intra-bancaire / transfert interbancaire / le règlement
bancaires / la compensation / les chambres de compensation / la
disparition potentiel des dépôts / le trésor public / le risque
systémique / les actifs / les créances / actifs financier, actifs
matériels / bilan financier / bilan d’une banque / dépôts au passif /
créances à l’actif / la monétisation / le crédit bancaire / la création
monétaire ex-nihilo / destruction monétaire / le risque de contrepartie /
la circulation de la monnaie / la masse monétaire / la croissance / une
système de Ponzi / évolution exponentielle de la masse monétaire / les
agrégats monétaires / variation des agrégats monétaires / le
refinancement / prise en pension de titres par la banque centrale / le
marché interbancaire / l’effet domino / crise de liquidité / crise de
2008 / les saisies bancaires / le sauvetage bancaire / l’assouplissement
quantitatif / notions des endettements / l’usure / la concentration des
richesses / rôle de la banque centrale / évasion fiscale / l’état et
les marchés financiers / les intérêts de la dette / la planche à billet /
inflation et déflation / l’hyperinflation / lien entre forces armées et
monnaie / la réserve fédérale américaine / la banque des règlements
internationaux / démocratie / aristocratie / oligarchie / le
gouvernement représentatif / finance et médias / l’union européenne / le
lobbying / la destruction de la planète / la décroissance / l’esclavage
par la dette / la création de monnaie centrale / la monnaie du futur /
intérêt général et intérêt particulier / la dictature parfaite / le conditionnement des peuples / le prêt à penser / les solutions et alternatives.

Que dire de  plus que ces quelques commentaires sur youtube?


“Réalisé par Gabriel Rabhi, ce film va vraiment très très loin, dans la sincérité, la vérité, le progrès de la pensée de tous !
Personne n’avait fait à ce jour une telle synthèse, avec à la fois
autant de compétence, de capacité d’analyse et de proposition.
La profondeur et l’étendue à la fois philosophique, historique, logique
et économique du message porté par ce film, franchement, c’est du jamais
vu.
Il est visible en deux versions, longue et courte, et plusieurs extraits sont visibles sur le site de Gabriel : http://www.inter-agir.fr/
Partagez en masse ! Merci !”
Le film sur Youtube

Un évènement colossal, fruit de SIX MOIS de travail, à diffuser le plus largement possible :
Un film tout nouveau, sorti aujourd’hui même, 21 mars 2014 !
Réalisé par Gabriel Rabhi, ce film va vraiment très très loin, dans la sincérité, la vérité, le progrès de la pensée de tous !
Personne n’avait fait à ce jour une telle synthèse, avec à la fois
autant de compétence, de capacité d’analyse et de proposition.
La profondeur et l’étendue à la fois philosophique, historique, logique
et économique du message porté par ce film, franchement, c’est du jamais
vu.
Il est visible en deux versions, longue et courte, et plusieurs extraits sont visibles sur le site de Gabriel : http://www.inter-agir.fr/
Partagez en masse ! Merci !

AUTRE ACCÈS par  http://www.inter-agir.fr/  AVEC UNE VERSION COURTE  QUE VOICI EN LIEN DIRECT :  https://www.youtube.com/watch?v=JKX76J7j9os&feature=player_embedded

Votons oui en mai pour que les pédophiles ne travaillent plus avec des enfants

Les pédophiles doivent être interdits de travailler avec des enfants.

https://www.facebook.com/protegeons.les.enfants

Un délinquant condamné pour un délit sexuel
avec des enfants ou des personnes dépendantes (par ex., des infirmes)
doit perdre le droit d’exercer une activité professionnelle ou bénévole
avec des mineurs ou des personnes dépendantes. Voilà l’objectif de
l’initiative “pour que des pédophiles ne travaillent plus avec des
enfants”.

De nombreux pédophiles sont des récidivistes. Il
est donc important qu’ils ne puissent pas travailler avec des enfants,
que ce soit dans un cadre professionnel ou durant les loisirs. Voilà la
seule manière d’empêcher que des pédophiles puissent reprendre une
activité dans des écoles, des institutions d’handicapés ou des sociétés
sportives. On ne voit pas pour quelles raisons un tel délinquant sexuel
doive, après avoir purgé sa peine, reprendre une activité qui le remette
en contact avec des victimes potentielles. Il existe suffisamment
d’autres métiers.
Une loi récemment adoptée par le Parlement prévoit
certes une interdiction professionnelle de 10 ans, mais uniquement à la
suite d’une condamnation à une peine minimale de six mois. Cela ne
suffit pas. De nombreux pédophiles échapperaient à cette interdiction
professionnelle ou pourraient reprendre le travail avec des enfants ou
des mineurs après 10 ans déjà. Voilà pourquoi cette initiative est
indispensable: il faut imposer le principe selon lequel un délinquant
sexuel condamné est interdit à vie de travailler avec des enfants ou des
personnes dépendantes. Voilà la meilleure manière d’éviter la
répétition d’actes pénaux et de nouvelles victimes. Les intérêts des
enfants doivent passer avant ceux des délinquants condamnés.

L’initiative populaire «Pour que les pédophiles ne travaillent
plus avec des enfants» est soutenue par un comité interpartis. 
  1. Posté par adalbert le 15 mars 2014 à 13h16
    Tout
    d’abord saluons le courage et la détermination de Madame Bussat. Son
    témoignage illustre la lâcheté de certains élus de gauche, partisans de
    l’initiative, qui préfèrent renoncer à leurs convictions pour ne pas
    déplaire à la direction de leur parti, inféodé à l’idéologie
    soixante-huitarde « il est interdit d’interdire », proclamée par un
    certain Cohn-Bendit… On le constate aussi lors des votes sur des sujets
    de société « sensibles » au Conseil national où les groupes PS-Verts
    votent systématiquement à la quasi unanimité contre des mesures de
    durcissement des peines contre les pédophiles, pour l’adoption par des
    couples homosexuels (impliquant le risque de pédophilie), pour la
    dépénalisation des drogues dites « douces », sans parler du mariage gay
    et les atteintes répétées aux valeurs familiales et de l’éducation,
    discréditées constamment par le courant libéral-libertaire dominant.
    D’ailleurs, dans le même registre, cette volonté de « purification
    idéologique » à l’encontre de journalistes à contre-courant de l’opinion
    majoritaire sur les sujets sociétaux et autres se retrouve évidemment
    aussi dans les médias, en particulier dans la clique
    RTS-Tamedia-Ringier, qui voudrait imposer sa doxa au bon peuple !
  2. Posté par Frederic Bastiat le 13 mars 2014 à 18h14
    @Lafayette: « C’est consternant de connerie le socialisme suisse »
    Grossière erreur, il y a un mot en trop dans ta phrase. Le dernier.
  3. Posté par dominique degoumois le 12 mars 2014 à 23h23
    Soyons simplement humain, donc d’aucun partis, puisque tous pervertissent les esprits, et sans doute aussi les corps!
  4. Posté par Vergères P.M. le 12 mars 2014 à 20h41
    Mme
    Bussat est grande par son engagement désintéressé pour cette si noble
    cause qu’est la protection des enfants! Bravo à elle. Si je ne m’abuse,
    elle était de gauche, tout au moins au début de son combat. Je ne sais
    si elle l’est encore mais l’attitude scandaleuse de nombreux élus
    socialistes et le silence embarrassant d’autres gauchistes de tous crins
    devrait la convaincre que de ce côté-là de la politique, on ne défend
    pas l’individu, ni adulte, ni enfant. Les êtres qui peuplent cette
    planète sont autant d’instruments au service du système ou des déviances
    de ceux qui le font. Jacques Attali, n’avait-il pas d’ailleurs écrit
    dans l’un de ses livres: (je cite de mémoire) « le clonage est une bonne
    chose. Imaginez que vous cloniez un enfant. Cet être ne sera donc pas
    tout à fait un être humain (!!!!) il serait en quelque sorte un
    « clonimage ». Dans le cas de son usage, il ne pourrait donc plus être
    reproché d’être pédophile ». ça fait froid dans le dos n’est-ce pas ! Et
    bien la personne qui a écrit cette horreur n’est pas en prison, ni
    ostracisé, ni rejeté. Il est écouté comme un grand gourou par sa
    communauté !

Christine Bussat: « les élus de gauche sont interdits de soutenir l’initiative contre la pédophilie! » [Audio]

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Présidente du comité d’initiative «Pour que les pédophiles ne travaillent plus avec des enfants», Christine Bussat réagit aux récents propos de Jean-François Steiert et dit tout l’agacement que lui procure l’attitude pour le moins ambiguë de la gauche sur la pédophilie.
Christine Bussat
l’on comprend que Carlo Sommaruga aurait décidé de fusiller les
initiatives de la Marche Blanche parce que quelques UDC épars avaient eu
le malheur de rejoindre ses rangs.
Ne pouvant avoir la cause pour
elle seule, la gauche a préféré tenter de la détruire, comme un enfant
casserait un jouet qu’il ne peut posséder seul.
Christine Bussat ne comprend pas:

En quoi ça vous dérange qu’un pédophile soit éloigné des enfants, en quoi ça vous dérange?

La question est posée…

Interview de Mme Christine Bussat, lesobservateurs.ch, 11.03.2014

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Site de l’initiative

Voir encore

Steiert: propagande socialiste contre l’initiative anti-pédophile

Forum: Yannick Buttet attrape Steiert sur la pédophilie

Pédophilie: il faut sauver le soldat Steiert

Initiative anti pédophiles: la grande peur du PS

Sommaruga à la course pour sauver les pédophiles

MàJ 3 : Yannick Buttet attrape Sommaruga sur la pédophilie

Pédophilie: Carlo Sommaruga ne croit pas en la récidive

Pédophilie: la droite se débat avec une gauche ambiguë

La protection de l’enfance veut des pédophiles à l’école

Logique de gauche: pas de fessées mais des attouchements

Trop méchants avec ces pauvres pédophiles !!!

Pédophilie: Un combat difficile

L’étrange combat du conseiller Sommaruga

Membres du comité

Andreas Aebi (le Conseil national, SVP/BE) ·
Thomas Aeschi (le Conseil national, SVP/ZG) ·
Céline Amaudruz (la conseillère nationale, SVP/GE) ·
Adrian Amstutz (le Conseil national, SVP/BE) ·
Caspar Baader (le Conseil national, SVP/BL) ·
Luc Barthassat (alt le Conseil national, CVP/GE) ·
Max Binder (le Conseil national, SVP/ZH) ·
Ivo Bischofberger (le Conseil des Etats, CVP/AI) ·
Christoph Blocher (le Conseil national, SVP/ZH) ·
Roland Borer (le Conseil national, SVP/SO) ·
Toni Bortoluzzi (le Conseil national, SVP/ZH) ·
Jacques Bourgeois (le Conseil national, FDP/FR) ·
Heinz Brand (le Conseil national, SVP/GR) ·
Toni Brunner (le Conseil national, SVP/SG) ·
Roland Büchel (le Conseil national, SVP/SG) ·
Jakob Büchler (le Conseil national, CVP/SG) ·
André Bugnon (le Conseil national, SVP/VD) ·
Yannick Buttet (le Conseil national, CVP/VS) ·
Martin Candinas (le Conseil national, CVP/GR) ·
Raymond Clottu (le Conseil national, SVP/NE) ·
Thomas de Courten (le Conseil national, SVP/BL) ·
Christophe Darbellay (le Conseil national, CVP/VS) ·
Fathi Derder (le Conseil national, FDP/VD) ·
Roland Eberle (le Conseil des Etats, SVP/TG) ·
Hans Egloff (le Conseil national, SVP/ZH) ·
Yvette Estermann (la conseillère nationale, SVP/LU) ·
Hans Fehr (le Conseil national, SVP/ZH) ·
Olivier Feller (le Conseil national, FDP/VD) ·
Doris Fiala (la conseillère nationale, FDP/ZH) ·
Sylvia Flückiger (la conseillère nationale, SVP/AG) ·
Peter Föhn (le Conseil des Etats, SVP/SZ) ·
Sebastian Frehner (le Conseil national, SVP/BS) ·
Oskar Freysinger (le Conseil national, SVP/VS) ·
Andrea Geissbühler (la conseillère nationale, SVP/BE) ·
Ueli Giezendanner (le Conseil national, SVP/AG) ·
Ida Glanzmann (la conseillère nationale, CVP/LU) ·
Alois Gmür (le Conseil national, CVP/SZ) ·
Petra Gössi (la conseillère nationale, FDP/SZ) ·
Jean-Pierre Grin (le Conseil national, SVP/VD) ·
Hans Grunder (le Conseil national, BDP/BE) ·
Jean-Paul Gschwind (le Conseil national, CVP/JU) ·
Bernhard Guhl (le Conseil national, BDP/AG) ·
Brigitte Häberli (la conseillère aux Etats, CVP/TG) ·
Ursula Haller (la conseillère nationale, BDP/BE) ·
Hansjörg Hassler (le Conseil national, BDP/GR) ·
Markus Hausammann (le Conseil national, SVP/TG) ·
Alfred Heer (le Conseil national, SVP/ZH) ·
Verena Herzog (la conseillère nationale, SVP/TG) ·
Lorenz Hess (le Conseil national, BDP/BE) ·
Hugues Hiltpold (le Conseil national, FDP/GE) ·
Thomas Hurter (le Conseil national, SVP/SH) ·
This Jenny (le Conseil des Etats, SVP/GL) ·
Rudolf Joder (le Conseil national, SVP/BE) ·
Hans Kaufmann (le Conseil national, SVP/ZH) ·
Peter Keller (le Conseil national, SVP/NW) ·
Hans Killer (le Conseil national, SVP/AG) ·
Hansjörg Knecht (le Conseil national, SVP/AG) ·
Alex Kuprecht (le Conseil des Etats, SVP/SZ) ·
Martin Landolt (le Conseil national, BDP/GL) ·
Christian Lohr (le Conseil national, CVP/TG) ·
Filippo Lombardi (le Conseil des Etats, CVP/TI) ·
Christian Lüscher (le Conseil national, FDP/GE) ·
Thomas Minder (le Conseil des Etats , SH) ·
Isabelle Moret (la conseillère nationale, FDP/VD) ·
Christoph Mörgeli (le Conseil national, SVP/ZH) ·
Thomas Müller (le Conseil national, SVP/SG) ·
Felix Müri (le Conseil national, SVP/LU) ·
Yves Nidegger (le Conseil national, SVP/GE) ·
Roberta Pantani (la conseillère nationale, Lega/TI) ·
Guy Parmelin (le Conseil national, SVP/VD) ·
Bruno Pezzatti (le Conseil national, FDP/ZG) ·
Gerhard Pfister (le Conseil national, CVP/ZG) ·
Nadja Pieren (la conseillère nationale, SVP/BE) ·
Lorenzo Quadri (le Conseil national, Lega/TI) ·
Fabio Regazzi (le Conseil national, CVP/TI) ·
Lukas Reimann (le Conseil national, SVP/SG) ·
Maximilian Reimann (le Conseil national, SVP/AG) ·
Natalie Rickli (la conseillère nationale, SVP/ZH) ·
Jean-François Rime (le Conseil national, SVP/FR) ·
Markus Ritter (Nationarlrat, CVP/SG) ·
Marco Romano (le Conseil national, CVP/TI) ·
Albert Rösti (le Conseil national, SVP/BE) ·
Pierre Rusconi (le Conseil national, SVP/TI) ·
Gregor Rutz (le Conseil national, SVP/ZH) ·
Peter Schilliger (le Conseil national, FDP/LU) ·
Daniela Schneeberger (la conseillère nationale, FDP/BL) ·
Pirmin Schwander (le Conseil national, SVP/SZ) ·
Erich von Siebenthal (le Conseil national, SVP/BE) ·
Jürg Stahl (le Conseil national, SVP/ZH) ·
Luzi Stamm (le Conseil national, SVP/AG) ·
Pierre-François Veillon (le Conseil national, SVP/VD) ·
Albert Vitali (le Conseil national, FDP/LU) ·
Hansjörg Walter (le Conseil national, SVP/TG) ·
Hansruedi Wandfluh (le Conseil national, SVP/BE) ·
Christian Wasserfallen (le Conseil national, FDP/BE) ·
Walter Wobmann (le Conseil national, SVP/SO) ·
Lothar Ziörjen (le Conseil national, BDP/ZH) · 
 

Adresse

Überparteiliches Komitee
„Pädophile sollen nicht mehr mit Kindern arbeiten dürfen“
Postfach 470
8702 Zollikon

PC-Konto 89-246868-8

www.kinder-schuetzen.ch
info@kinder-schuetzen.ch

Impressum

 

 

« Pour la sécurité alimentaire », une initiative fédérale suisse.

« Pour la sécurité alimentaire », une initiative capitale pour l’agriculture et les générations futures

 

Plusieurs raisons justifient de lancer maintenant cette initiative.
Ces raisons proviennent du changement du contexte international et
national mais aussi d’une tendance conduisant progressivement à un
affaiblissement de l’approvisionnement en denrées alimentaires issues
d’une production indigène.

LE CONTEXTE INTERNATIONAL, LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE GLOBALE

L’approvisionnement de la population mondiale en denrées alimentaires
est l’un des plus gros enjeux de notre temps. D’un côté, la demande en
denrées alimentaires ne cesse de croître et, de l’autre, les ressources
naturelles nécessaires à leur production sont limitées. L’évolution de
la demande en nourriture est liée à la croissance de la population
mondiale, au comportement des consommateurs et à leur pouvoir d’achat.

Croissance démographique et consommation

La population mondiale augmente à un rythme effréné. Elle a doublé
depuis 1960 et croît de 1 à 1,5 % par an. Le seuil des 9 milliards
d’individus sera probablement atteint d’ici 2050. De plus, la
consommation moyenne par habitant et par jour va augmenter.

Augmentation de la production de denrées alimentaires

Il y a deux moyens d’augmenter la production de denrées alimentaires :
en augmentant les surfaces ou les rendements par hectare. De 1961 à
2007, les terres arables ont augmenté de 227 millions d’hectares dans
les pays en développement alors que les pays industrialisés ont accusé
une perte de 40 millions d’hectares. Jusqu’en 2050, on estime que la
surface totale en terres arables devrait augmenter de quelque 71
millions d’hectares. Cette progression se fera, comme par le passé, au
détriment des forêts. Aujourd’hui, chaque habitant de la planète dispose
encore de 21 ares en moyenne. Selon la FAO, elle se réduira à 15 ares
par habitant d’ici 2050. Cela signifie que les rendements devront
progresser de plus de 1 % par an pour assurer l’alimentation de la
population mondiale.

Eau et énergie

À moyen et long termes, c’est l’eau qui deviendra le facteur de
production le plus critique. En 2000, 2’952 km3 d’eau ont été consommés
dans le monde. Déjà de nos jours, 50 % de la population mondiale dispose
d’un accès à l’eau limité ou insuffisant. L’agriculture a besoin d’une
grande quantité d’énergie. Les carburants et combustibles fossiles
représentent une part considérable des coûts de production. Par
conséquent, toute hausse des prix du pétrole fait automatiquement
augmenter les prix de la nourriture et la demande d’énergie d’origine
agricole. La production de cette énergie entre directement en
concurrence avec celle des denrées alimentaires au niveau de
l’utilisation des sols fertiles et de l’eau.

Landgrabbing

Depuis la crise alimentaire mondiale de 2007/2008, plusieurs pays ont
pris conscience de la fragilité de leur situation alimentaire. À la
suite de quoi, ils se sont mis à acheter d’immenses surfaces de terres
fertiles à l’étranger. Ces investissements sont à considérer d’un œil
critique. S’ils ont un caractère purement financier, ils peuvent
provoquer des dommages sociaux et écologiques qui entraîneront à leur
tour un appauvrissement de la population rurale et une régression de la
sécurité alimentaire au niveau local.


LE CONTEXTE NATIONAL

Évolution démographique

Le nombre de résidents en Suisse a fortement augmenté ces dernières années et la tendance va certainement se poursuivre.

Production : Approvisionnement de la population en denrées alimentaires

Depuis 1980, la production de denrées alimentaires est passée de
20’500 TJ à 24’000 TJ, soit une hausse d’env. 15 %. Cette augmentation
est due en premier lieu au progrès technique, surtout en production
animale. L’augmentation est d’autant plus remarquable que, durant la
même période, d’autres facteurs ont eu un effet plutôt contreproductif,
notamment la perte de surfaces cultivées et l’extensification de
certaines surfaces pour des raisons écologiques.

Tendance à la baisse de l’auto-approvisionnement

La comparaison de l’évolution de la production et de la consommation
d’une population sans cesse croissante permet de faire ressortir que
l’agriculture a réussi de justesse à suivre le rythme de la croissance
démographique. En matière de protéines, de graisse et d’énergie, on
constate un léger recul depuis 1980. Quant à la couverture des besoins
en glucides, elle s’est surtout améliorée grâce à la progression de la
production de betteraves sucrières. Dans le taux net
d’auto-approvisionnement, on tient compte des importations de fourrage
pour la production de lait et de viande. Le fait que le taux net a
baissé un peu plus fortement que le taux brut d’auto-approvisionnement
est lié notamment à l’augmentation des importations des protéagineux
comme le soja.

Terres cultivées : principale ressource pour la sécurité alimentaire

Les terres cultivées sont la principale ressource naturelle pour une
production durable de denrées alimentaires. Elles incluent les surfaces
agricoles utiles ainsi que les zones d’estivage et représentent un tiers
de la surface de la Suisse. Nous avons besoin de ces terres cultivées
pour continuer à produire nous-mêmes, selon des normes écologiques et
éthologiques sévères, au moins une partie des denrées alimentaires que
nous consommons. Sans cette ressource limitée et non renouvelable qu’est
le sol, l’agriculture ne peut assurer ses différentes fonctions. Malgré
tout, chaque seconde, 1 m² de terre cultivée disparaît au profit de
routes, maisons, usines, etc. Cela représente plus de 35 km2 par an,
soit une superficie supérieure à celle du lac de Brienz. L’objectif
n’est pas de demander une protection absolue des terres cultivées mais
un usage précautionneux à tous les niveaux, pour que soient conservées
suffisamment de surfaces dédiées à la production durable de denrées
alimentaires.

Suffisamment de surfaces pour l’assolement.

Les meilleures terres sont particulièrement mises à contribution pour
de nouvelles constructions. Aujourd’hui déjà, les cantons ne peuvent
plus faire état de la superficie minimum de surfaces d’assolement
requise par la Confédération. La Suisse ne compte qu’un peu plus de 5
ares de terre arable par personne. Pour comparaison, en Chine, le pays
le plus peuplé au monde, ce sont 8 ares et en France 29 ares par
habitant.

Pertes de surfaces dans les régions de montagne

C’est surtout dans les régions de montagne que la forêt gagne
toujours plus sur les prairies et pâturages. Selon la statistique de la
superficie 1992/1997, 36 % des pertes de terres agricoles sont dues à
l’avancée de la forêt.


L’INFLUENCE DE LA POLITIQUE AGRICOLE SUR LA PRODUCTION AGRICOLE

Rappel du développement de la politique agricole depuis les années 1990

Depuis le début de la réforme de la politique agricole en 1992, des
progrès importants ont été réalisés au niveau de la durabilité. Le
découplage entre le prix des denrées alimentaires et le revenu agricole
et l’introduction des paiements directs ont été les déclencheurs de
cette évolution vers une agriculture plus durable. L’introduction de la
nouvelle loi sur l’agriculture en 1999 a renforcé cette tendance,
notamment en raison de la suppression des garanties de prix et
d’écoulement et de la subordination du droit aux paiements directs à la
fourniture des prestations écologiques requises. Des progrès ont été
réalisés au niveau des trois piliers de la durabilité : l’écologie, le
social et l’économie. Cependant, de graves lacunes existent encore dans
certains domaines, notamment au niveau des revenus agricoles qui restent
très bas.

Durabilité écologique

En 2012, plus de 98% de la surface agricole utile est exploitée dans
le respect des prestations écologiques requises (PER). Celles-ci sont
actuellement considérées comme un acquis. Elles constituent le «
standard » de base dans le domaine de l’écologie. En comparaison
internationale, les exigences des PER mises en place en Suisse restent
très élevées.

Durabilité économique

Depuis 1990, la valeur de la production agricole est passée de 14
milliards de francs à environ 10 milliards de francs en 2012. Cette
diminution est la conséquence logique du découplage qui a conduit à une
réduction du prix des denrées alimentaires. Seulement une partie de la
diminution de la valeur de la production agricole a été compensée par
l’introduction des paiements directs. Les coûts sont plus ou moins
restés au même niveau les vingt dernières années, ce qui est
problématique. En définitive, le revenu sectoriel de l’agriculture est
passé de plus de 4.3 milliards de francs en 1990 à environ 2.7 milliards
en 2012.

Durabilité sociale

Le revenu annuel moyen par unité de travail familial s’élève à francs
48’000.- par année en région de plaine, à francs 36’000.- en région de
collines et à francs environ 25’000.- dans les régions de montagne. Par
conséquent, le revenu dans le secteur agricole est indécemment bas. Il
est environ 40% inférieur aux salaires comparatifs. La politique
agricole se complexifie : au lieu de développer une politique agricole
qui se concentre sur la compensation des handicaps géographiques
(topographie, climats, etc.) et économiques (coûts de production plus
élevés) de la Suisse, nous avons une politique agricole qui impose de
nouvelles contraintes et qui n’améliore pas la compétitivité de
l’agriculture suisse. À cette complexité s’ajoutent une charge
administrative croissante, une réduction de l’autonomie avec comme
conséquence une perte de l’esprit d’entreprise. La Suisse a
besoin d’une politique agricole qui renforce la production de denrées
alimentaires indigènes sur la base d’un système durable au niveau des
aspects écologiques, sociaux et économiques.

La
nouvelle Politique agricole PA 14-17, telle que décidée par le
Parlement, traduite en ordonnances par l’Office fédéral de l’agriculture
et mise en application au 1er janvier 2014, entraîne des changements
importants pour les exploitants.

Au nombre des points satisfaisants, Prométerre relève :

  • La consolidation du budget agricole
  • La consolidation de la contribution pour le lait destiné à la fabrication de fromage
  • Le maintien des protections douanières (à quelques exceptions près, comme le blé)

En revanche, plusieurs nouvelles dispositions sont péjoratives pour l’agriculture. Parmi les principales :

  • La réforme des paiements directs affaiblit la production
  • La
    marge de manœuvre donnée par le Parlement est sous-exploitée (en
    particulier à travers les contributions à la production de céréales
    fourragères)
  • La force obligatoire, réclamée avec fermeté par les
    associations professionnelles pour permettre une gestion saine des
    quantités, n’a pas été retenue
  • Les charges administratives sont en forte augmentation

Cette
nouvelle Politique agricole et ses conséquences ont conduit l’Union
suisse des paysans (USP) à lancer une initiative populaire fédérale «
Pour la sécurité alimentaire ».

Aujourd’hui, les
habitants de la Suisse peuvent se procurer en suffisance des denrées
alimentaires de qualité. En regard des changements planétaires attendus,
notamment la croissance démographique mondiale, qu’en sera-t-il dans
20, 30, voire 50 ans ? C’est pour assurer la sécurité alimentaire des
générations futures et, pour corollaire, la productivité de
l’agriculture indigène, que l’USP a lancé l’initiative « Pour la
sécurité alimentaire ».

Les délégués de l’USP ont
approuvé la démarche lors de leur assemblée du 20 novembre 2013, par 265
voix contre 1. Après validation par la Chancellerie fédérale, attendue
pour le 4 février, elle sera officiellement lancée le 11 février à
Berne. Dès lors, le comité d’initiative aura 18 mois pour rassembler les
100’000 signatures nécessaires pour qu’elle aboutisse et que le sujet
soit soumis aux citoyennes et aux citoyens en votation populaire.


Les raisons de l’initiative « Pour la sécurité alimentaire »

  1. Anticiper
    et pouvoir faire face aux développements prévisibles au niveau
    international et national (croissance de la population, changement
    climatique, raréfaction des ressources).
  2. Maintenir à long terme
    un approvisionnement prépondérant de la population résidant en Suisse
    avec des denrées alimentaires indigènes.
  3. Lutter contre la perte des terres cultivées indispensables à la production agricole.
  4. Maintenir le haut niveau de qualité des denrées alimentaires dans notre pays.
  5. Donner des perspectives d’avenir aux familles paysannes de notre pays.


Les objectifs de l’initiative « Pour la sécurité alimentaire »

L’initiative
de l’Union suisse des paysans (USP) « Pour la sécurité alimentaire »
vise à combler les lacunes de la nouvelle Politique agricole en
complétant l’article 104 de la Constitution et en y inscrivant les
notions fondamentales telles que :

  • Le maintien ou l’augmentation de la production de denrées alimentaires indigènes
  • Le maintien de la qualité des denrées alimentaires indigènes
  • Le renforcement de la protection des surfaces agricoles productives
  • La préservation des ressources naturelles et énergétiques
  • L’amélioration de la sécurité alimentaire
  • L’amélioration du positionnement des producteurs dans la filière agroalimentaire
  • Le renforcement des liens producteurs-consommateurs

·
Site Internet de l’initiative

Qu’est-ce que l’Union Européenne ? L’ URSS.

www.familiaplus.com

à faire circuler largement, merci, le monde est déjà meilleur grâce à ce simple geste de solidarité.


UNION EUROPENNE = UNION SOVIETIQUE (ru, 9
mars 2013) – 





 Vladimir Boukovski est écrivain, ancien dissident soviétique et
prisonnier politique, il a passé 12 ans dans les geôles de l’URSS. 




Il vit
aujourd’hui à Cambridge/GB. 




Boukovski a exposé sa vision de l’U.E. et ses
similitudes avec l’URSS ici : 



http://www.youtube.com/watch?v=aXNAwEpOkC0



 


Voici la transcription (par l’ UNEC) du texte
de cette mémorable vidéo YouTube (parue le 27 mars
2013) :


« Il est très étonnant qu’après
avoir enterré le monstre URSS, on en construit un autre, tout à fait
semblable : l’Union Européenne. Qu’est-ce, au juste, que l’Union
Européenne ? Nous y répondrons peut-être en examinant
l’URSS.


L’URSS était gouvernée par 15
personnes non-élues qui se nommaient entre elles et qui n’avaient à rendre de
comptes à personne. L’U.E. est gouvernée par deux douzaines de personnes qui se
sont choisies entre elles, qui se réunissent à huis clos, qui ne rendent de
comptes à personne et qui sont indélogeables.


On pourrait dire que l’U.E. a un
parlement élu. Bien, l’URSS avait aussi une sorte de parlement : le Soviet
Suprême. Ils approuvaient sans discussion les décisions du Politburo, tout comme
au Parlement européen où le temps de parole de chaque groupe est limité et est
souvent de moins d’une minute par
intervenant.


Dans l’U.E., il y a des centaines de
milliers d’eurocrates avec des salaires faramineux, du personnel, des
serviteurs, des bonus et des privilèges, une immunité judiciaire à vie,
simplement mutés d’un poste à un autre quoi qu’ils fassent ou ne fassent pas
bien. N’est-ce pas exactement comme le régime soviétique ?


L’URSS a été créée par la contrainte
et très souvent avec l’occupation armée. L’U.E. se crée, certes non pas par la
force armée, mais par la contrainte et la pression
économique.


Pour continuer d’exister, l’URSS
s’est étendue toujours plus. Dès qu’elle a cessé de s’étendre, elle a commencé à
s’effondrer. Et je pense qu’il en sera de même pour
l’U.E.


On nous avait dit que le but de
l’URSS était de créer une nouvelle entité historique : le Peuple, et qu’il
fallait oublier nos nationalités, nos traditions et nos coutumes. C’est la même
chose avec l’U.E. Ils ne veulent pas que vous soyez Anglais ou Français, ils
veulent que vous soyez tous une nouvelle entité historique : les Européens.
Faire disparaître vos sentiments nationaux et vous forcer à vivre en communauté
multinationale. 73 ans de système en URSS ont abouti à plus de conflits
ethniques que nulle part ailleurs dans le monde.


L’une des grandes ambitions de l’URSS
était de détruire l’État-nation. Et c’est exactement ce que nous voyons en
Europe aujourd’hui.  Bruxelles veut
engloutir les États-nations pour qu’ils cessent
d’exister.


Le système soviétique était corrompu
de la tête aux pieds, et il en est de même pour l’U.E. La corruption endémique
que nous voyions dans la vieille URSS fleurit en U.E.  Ceux qui s’y opposent ou qui la
dénoncent sont réduits au silence ou punis. Rien ne change. En URSS nous avions
le goulag. Je pense qu’on l’a aussi dans l’U.E.  Un goulag intellectuel nommé « le
politiquement correct ». Quand quelqu’un veut dire ce qu’il pense sur des
sujets de race ou de genre, ou si ses opinions diffèrent de celles approuvées,
il sera ostracisé. C’est le début du goulag, le début de la perte de votre
liberté.


En URSS, on pensait que seul un État
fédéral éviterait la guerre. On nous raconte exactement la même chose dans
l’U.E.  Bref, la même idéologie et
les mêmes systèmes. L’U.E. est le vieux modèle soviétique servi à la sauce
occidentale. Mais j’insiste, comme l’URSS, L’U.E. porte en elle les germes de sa
propre perte. Hélas, quand elle s’écroulera, car elle s’écroulera, elle laissera
derrière elle une immense destruction et de gigantesques problèmes économiques
et ethniques.


Le vieux système soviétique n’était
pas réformable, L’U.E. non plus. Mais il y a une alternative à être gouvernés
par ces deux douzaines de responsables autoproclamés à Bruxelles. Cela s’appelle
l’indépendance. Vous n’êtes pas forcés d’accepter ce qu’ils ont planifié pour
vous. Après tout, on ne vous a jamais demandé si vous vouliez les rejoindre.
J’ai vécu dans votre futur et ça n’a pas
marché. »

“Guide” de Mgr Rey en vue des élections

Accueil du site > Eglise du Var Paroisses > L’évêque > Messages > A propos des prochaines élections municipales et européennes

A propos des prochaines élections municipales et européennes

Communiqué de Mgr Dominique Rey

 

Publié le mardi 4 février 2014

A propos des prochaines élections municipales
et européennes, monseigneur Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon,
publie le communiqué ci-après.


La dignité de l’action politique



“S’impliquer en politique est une obligation pour le chrétien”,
affirmait récemment le pape François rappelant ainsi que la vocation des
baptisés les conduisait à trouver dans le monde le milieu et le moyen
de leur sanctification, du don de soi aux autres. “La politique est le domaine de la plus vaste charité”,
rappelait encore le Pape. Parce qu’elle est au service de la
construction de la communauté humaine, la politique, qui vise à
l’aménagement et à la gestion de la dimension sociale de l’existence
humaine (en englobant toutes les activités temporelles, familiales,
culturelles, éducatives, économiques, écologiques), n’est-elle pas
appelée à exprimer, à sa manière, le mystère de la communion trinitaire,
même si elle ne réalise qu’une ébauche inachevée du Royaume de Dieu ?

Alors qu’on décèle dans l’opinion publique, à la fois une vraie
déception et une certaine défiance vis-à-vis de l’action politique,
comme chrétiens et citoyens nous avons l’obligation morale de
réhabiliter la politique au sens noble du terme, et nous avons le devoir
de participer aux élections.

Désigner des élus

Les élections sont l’occasion de désigner des hommes et des femmes
qui se mettent au service de tous dans la recherche du bien commun. Ils
ne doivent pas être l’otage d’une idéologie ou d’intérêts personnels. Le
choix du candidat doit se faire sur la base de ses qualités
personnelles (loyauté, dévouement à la chose publique, prudence,
intégrité, désintéressement), mais aussi à partir de ses compétences et
son expérience personnelle, de ses convictions affichées, et d’un
programme sérieux. Il ne faut pas se laisser abuser par les slogans
racoleurs ou le vernis médiatique, mais apprendre à discerner avec
clairvoyance

les valeurs fondamentales que portent les candidats et qui vont
s’incarner dans des décisions significatives touchant en particulier :

- Le souci prioritaire du pauvre
alors que surgissent dans notre société en crise de nouvelles formes de
précarité, d’injustice et d’exclusion et qui est menacée par le repli
sur soi. “L’individualisme diffus ainsi que le matérialisme mercantile conduisent à une “culture du déchet”
(pape François), où les plus faibles sont rejetés comme inutiles ou
réduits à “l’assistanat”. Quelle politique en matière d’hébergement
d’urgence, de logement social, quelle politique d’emploi seront
effectivement mises en route par tel ou tel candidat ?

- Le respect de la vie humaine depuis la conception jusqu’à la fin naturelle.
L’avortement
demeure un drame considérable, même si on cherche à le banaliser. La
loi sur l’égalité hommes-femmes en fait un véritable droit, élargissant
même le délit d’entrave à l’IVG à toutes les actions empêchant l’accès à
l’information. Evoquer les traumatismes personnels et collectifs
qu’entraîne durablement l’avortement devient ainsi un délit.

Quelle est la position des candidats qui bénéficieront de nos
suffrages, sur l’avortement, alors que l’Assemblée Nationale vient de
banaliser l’accès à l’IVG par la suppression de la notion de
“détresse” ?

Quelles sont leurs propositions d’accueil et de soutien en faveur des femmes qui désirent garder leur enfant à naître ?

A propos de l’euthanasie, tandis qu’on prépare l’opinion publique à
reconnaître le suicide médicalement assisté, sont-ils prêts à soutenir
et encourager une vraie solidarité avec les personnes en fin de vie, en
particulier par le développement des soins palliatifs ?

- La promotion de la cellule familiale fondée sur l’union et la complémentarité de l’homme et de la femme, et ouverte à la procréation.

La famille est le berceau de l’humanité et permet son apprentissage.
Quelle est la position de l’homme politique que nous voulons soutenir,
sur la loi concernant le mariage entre personnes de même sexe ? Quelle
est la position de ceux que nous allons élire sur la loi concernant le
mariage entre personnes de même sexe ?

Quelle politique familiale et éducative soutiendront-ils, tandis qu’on cherche à banaliser l’expérimentation de l’idéologie du gender
à l’école, et qu’au Parlement européen on incite les Etats à accéder à
toutes les revendications des lobbies LGBT et à reconnaître « des droits sexuels et génésiques »
(à l’avortement, au recours à la PMA et à la GPA pour les couples de
personnes de même sexe…) sous couvert de lutte contre “l’homophobie” ?

- Le respect de la liberté de conscience
et de la liberté religieuse. Dans certaines régions du monde
(Proche-Orient, Syrie, Irak, Arabie Saoudite…) mais aussi en Europe et
en France notamment, outrages et insultes à l’égard des chrétiens se
multiplient : profanation de lieux de culte, dérisions publiques
véhiculées par les médias, provocations et caricatures… tout cela au nom
de la liberté d’expression.

Toutes les formes de diffamation et de discrimination, qu’elles soient
de nature raciste, antisémite ou toute forme d’offenses faites aux
personnes homosexuelles sont une atteinte grave à la dignité de la
personne humaine, de même que tout acte anti-religieux, et en
particulier anti-chrétien qui blesse profondément la conscience des
croyants, doit être sanctionné par la loi ou pour le moins dénoncé.

- L’attention aux questions écologiques.
Les problèmes liés à la pollution, au traitement des déchets, ou encore
le gaspillage et l’épuisement des ressources naturelles sont devenus
extrêmement sensibles. La crise écologique ne concerne pas uniquement la
protection de l’environnement. Elle a une résonance anthropologique
face à la dénaturation du mariage et de la filiation et, à la
manipulation transgressive de la vie. Elle implique également le choix
de modes de vie qui s’exonèrent du culte de la performance ou a
contrario, du malthusianisme démographique.
Quelle vision du monde, de l’homme et du progrès entend-on promouvoir ?

La présence des chrétiens à la société civile

Dans une société marquée par la sécularisation et l’indifférence
religieuse, les élections offrent une occasion aux chrétiens de faire
entendre leur voix, non seulement pour condamner ou critiquer les
évolutions, mais aussi pour porter les attentes, sortir du fatalisme,
souligner les espérances et les potentialités de notre temps, et être
une force de proposition alternative. Les chrétiens doivent apprendre à
faire de la “politique au quotidien” en mettant en œuvre de
nouvelles solidarités intra nationales et internationales, des réseaux
de proximité et de fraternité, en mobilisant l’opinion publique autour
des problématiques de notre temps. Face aux tenants d’une laïcité
d’exclusion tentée de marginaliser toute forme d’expression de la foi ou
de la cantonner à l’intime, les nouvelles générations engagées en
politique seront attentives aux exhortations que le pape François leur
adresse : “Allez courageusement à contre courant, servez la Vérité du
Christ, et n’acceptez pas les ‘valeurs avariées’ de la société qui
ruinent la vie et suppriment l’espérance”.


Cette présence incisive, parfois contestataire, mais aussi
propositionnelle des chrétiens, nécessite une solide formation à la
doctrine sociale de l’Eglise, aux questions éthiques et
anthropologiques ; une réelle présence au monde, en particulier au
niveau local ; la participation active aux différentes expressions de la
démocratie ; l’inscription dans une culture du dialogue et de
l’engagement. Les élus qui attestent de leur foi chrétienne doivent
témoigner de la cohérence entre leur foi et leur engagement politique.

Témoigner du courage de la foi

Le pape François nous encourage à ne pas fuir le monde dans le découragement, la nostalgie, les lamentations et la démagogie. “Ce ne sont pas les chrétiens de salon qui changeront le monde, en le commentant du haut du balcon ! “

Prenons acte de notre statut minoritaire et redécouvrons que “ce sont les minorités créatives qui déterminent l’histoire.”
(Benoît XVI)
Ce que les chrétiens ont de meilleur à offrir aux gouvernants ou à ceux
qui briguent un mandat, c’est leur prière. Nous avons le devoir de prier
pour tous ceux qui sont dépositaires d’une part d’autorité, (même si
nous ne partageons pas leurs idées). Pourquoi ne pas recourir à Dieu
pour qu’Il les bénisse et inspire leurs projets ?


Trouvons dans le Christ la force d’aller de l’avant avec courage ! Le
premier pas consiste à sortir de nous-mêmes et à travailler à devenir
des saints. “Les saints sont les vrais réformateurs et c’est seulement d’eux que vient la véritable révolution.” (Benoît XVI)

Nous n’oublions pas que nous devons à des chrétiens convaincus, tels que
Konrad Adenauer, Robert Schuman et Alcide de Gasperi, d’avoir jeté les
bases de la construction européenne. Que ceux qui s’engagent en
politique se confient particulièrement au bienheureux Charles d’Autriche
et aux saints patrons de l’Europe (saint Benoît de Nursie, saints
Cyrille et Méthode, sainte Brigitte de Suède, sainte Catherine de
Sienne, sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix).

Mgr Dominique Rey, le 16 janvier 2014

- Merci
de ne pas reproduire sans un accord préalable et sans citer la source
par la publication d’un lien explicite au site internet diocésain.

- Demandez cet accord à : serdicom@diocese-frejus-toulon.com




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Le Pape François: un long interview

Le Pape François a accordé un long interview à Il
Corriere della Sera. Les médias distillent quelques répliques au compte
gouttes. Ma traduction intégrale (5/3/2013)

Ma première année de Pape

     
«Benoît XVI n’est pas une statue. Il participe à la vie de l’Eglise»
Bergoglio et sa première année de Pape: «Grande attention aux divorcés. Sur les unions civiles, il faut évaluer au cas par cas »
http://www.corriere.it/cronache/14_marzo_04/vi-racconto-mio-primo-anno-papa-90f8a1c4-a3eb-11e3-b352-9ec6f8a34ecc.shtml 4 mars 2014
Ferruccio de Bortoli
(traduction benoit-et-moi)
—–

Un
an s’est écoulé depuis ce simple «buonasera» qui a ému le monde entier.
Une période de douze mois si intense – non seulement pour la vie de
l’Eglise – a du mal à contenir le grand nombre de nouveautés et les
signes profonds d’innovation pastorale de François.
Nous sommes dans
une petite pièce de Santa Marta. Une fenêtre donne sur une petite cour
intérieure qui découvre un minuscule coin de ciel bleu. C’est une très
belle journée, printanière, tiède. Le Pape débarque à l’improviste,
d’une porte avec un visage détendu, souriant. Il regarde, amusé, les
trop nombreux enregistreurs que l’anxiété sénile d’un journaliste (l’auteur de l’article fait sans doute de l’auto-dérision)
a placés sur une table. «Ils marchent tous? Oui? C’est bien». Le bilan
d’une année? Non, il n’aime pas les bilans. «J’en fais seulement une
fois tous tous les quinze jours, avec mon confesseur».

* * *

– Vous, Saint-Père, de temps en temps, vous téléphonez à des gens qui vous demandent de l’aide. Et parfois, qui n’y croient pas.

«Oui,
c’est arrivé. Quand quelqu’un appelle, c’est parce qu’il veut parler,
une question à poser, un conseil à demander. Comme prêtre à Buenos
Aires, c’était plus facile. Et pour moi, ça reste une habitude. Un
service. Je le sens à l’intérieur. Bien sûr, maintenant ce n’est pas
aussi facile à faire étant donné le nombre de personnes qui m’écrivent».

– Et il y a un contact, une rencontre dont vous vous rappelez avec une affection particulière?

«Une
dame veuve de quatre-vingts ans, qui avait perdu son fils. Elle m’a
écrit. Et maintenant, je l’appelle tous les mois. Elle est heureuse. Je
fais le prêtre. Ça me plaît».

– La relation avec votre prédécesseur. Vous arrive-t-il de demander un conseil à Benoît XVI?

«Oui.
Le pape émérite n’est pas une statue dans un musée. C’est une
institution. Nous n’étions pas habitués. Il y a soixante ou soixante-dix
ans, il n’existait pas d’évêque émérite. C’est venu après le Concile.
Aujourd’hui, c’est une institution. La même chose doit se produire pour
le pape émérite. Benoît XVI est le premier et peut-être qu’il y en aura
d’autres. Nous ne savons pas. Il est discret, humble, il ne veut pas
déranger. Nous en avons parlé et nous avons décidé ensemble qu’il
serait mieux quil voie des gens, qu’il sorte et participe à la vie de
l’Église
. Une fois, il est venu ici pour la bénédiction de la statue
de l’archange saint Michel, puis à déjeuner à ainte Marthe, et après
Noël, je lui ai adressé l’invitation à participer au Consistoire et il a
accepté. Sa sagesse est un don de Dieu. Certains auraient voulu qu’il
se retire dans une abbaye bénédictine loin du Vatican. J’ai pensé aux
grands-parents qui avec leur sagesse, leurs conseils donnent de la force
à la famille et ne méritent pas de finir dans une maison de retraite (!!)».


Votre manière de gouverner l’Église nous a semblé celle-ci: vous
écoutez tout le monde et décidez seul. Un peu comme le général des
jésuites. Le pape est un homme seul?

«Oui et non. Je
comprends ce que vous voulez me dire. Le pape n’est pas seul dans son
travail, car il est accompagné et conseillé par beaucoup de monde. Il
serait un homme seul s’il décidait sans entendre ou en faisant semblant
de ne pas entendre. Mais il arrive un moment, quand il s’agit de
décider, de mettre une signature, où il est seul avec son sentiment de
responsabilité».

– Vous avez innové, critiqué certaines des
attitudes du clergé, secoué la Curie. Avec une certaine résistance, une
certaine opposition. L’Eglise a déjà changé comme vous l’auriez voulu il
y a un an?

«En Mars dernier, je n’avais aucun projet pour changer l’Église. Je ne m’attendais pas à ce transfert de diocèse (de Buenos Aires à Rome?),
disons les choses comme ça. J’ai commencé à gouverner en essayant de
mettre en pratique ce qui avait émergé du débat entre cardinaux dans les
diverses congrégations. Dans ma façon d’agir, j’attends que le Seigneur
me donne l’inspiration. Je vous donne un exemple. On avait parlé du
soin spirituel des personnes qui travaillent à la Curie, et qui ont
commencé à faire des retraites spirituelles. Il fallait donner plus
d’importance aux Exercices spirituels annuels: tous ont droit à passer
cinq jours de silence et de méditation, tandis qu’avant, dans la Curie,
on écoutait trois prédications par jour et ensuite certains continuaient
à travailler» (le Pape explique ici pourquoi il a “délocalisé” les exercices spirrituels de Carême)

– La tendresse et la miséricorde sont l’essence de votre message pastoral …

«Et
de l’Évangile. C’est le centre de l’Evangile. Sinon, on ne comprend pas
Jésus-Christ, la tendresse du Père qui l’envoie pour nous écouter, nous
guérir, nous sauver».

– Mais ce message a-t-il été compris?
Vous avez dit que la françoismania ne durera pas longtemps. Il y a
quelque chose, dans votre image publique, que vous n’aimez pas?

«J’aime
être avec les gens, avec ceux qui souffrent, aller dans les paroisses.
Je n’aime pas les interprétations idéologiques, une certaine mythologie
du pape François. Quand on raconte, par exemple, que je sors la nuit du
Vatican pour aller pour nourrir les sans-abri dans la Via Ottaviano.
Cela ne m’est jamais venu à l’esprit. Sigmund Freud a dit, si je ne me
trompe pas, que dans chaque idéalisation, il y a une agression.
Dépeindre le pape comme une sorte de superman, une espèce de star, me
semble offensant. Le pape est un homme qui rit, qui pleure, qui dort
bien et qui a des amis comme tout le monde. Une personne normale. “

– De la nostalgie de votre Argentine?

«La
vérité est que je n’ai pas de nostalgie. Je voudrais aller rendre
visite à ma sœur, qui est malade, la dernière de nous cinq. J’aimerais
la voir, mais cela ne justifie pas un voyage en Argentine: je l’appelle
au téléphone et ça suffit. Je ne pense pas y aller avant 2016, car en
Amérique latine, je suis déjà allé à Rio. Maintenant, je dois aller en
Terre Sainte, en Asie et en Afrique».

– Vous venez de renouveler votre passeport argentin. Vous êtes pourtant toujours un chef d’Etat.

«Je l’ai renouvelé car il arrivait à expiration».

– Les accusations de marxisme, en particulier aux États-Unis, après la publication de Evangelii Gaudium, vous ont-elles déplu?

«Pas
du tout. Je n’ai jamais partagé l’idéologie marxiste, parce qu’elle
n’est pas vraie, mais j’ai connu beaucoup de bonnes personnes qui
professaient le marxisme».

– Les scandales qui ont troublé la
vie de l’Église sont heureusement derrière. Il vous a été adressé, sur
la délicate question des abus sur mineurs, un appel publié par Il Foglio,
signé entre autres par les philosophes Besançon et Scruton, pour que
vous fassiez entendre votre voix contre les fanatismes et la mauvaise
conscience du monde sécularisé qui respecte peu l’enfance.

«Je
veux dire deux choses. Les cas d’abus sont terribles parce qu’ils
laissent des blessures très profondes. Benoît XVI a été très courageux
et a ouvert une route. L’Eglise a beaucoup fait sur cette route.
Peut-être plus que quiconque. Les statistiques sur le phénomène de la
violence contre les enfants sont impressionnantes, mais elles montrent
aussi clairement que la grande majorité des abus se produit dans
l’environnement familial et le voisinage. L’Eglise catholique est
peut-être la seule institution publique à s’être remuée avec
transparence et responsabilité. Personne d’autre n’a fait plus.
Pourtant, l’Église est la seule à être attaquée».


Saint-Père, vous dites “les pauvres nous évangélisent”. L’accent mis sur
la pauvreté, l’impression la plus forte de votre message pastoral, a
été prise par certains observateurs comme une profession de paupérisme.
L’Evangile ne condamne pas le bien-être. Et Zachée était riche et
charitable.

«L’Evangile condamne le culte de la richesse. Le
paupérisme est l’une des interprétations critiques. Au Moyen Age, il y
avait beaucoup de courants paupéristes. Saint-François a eu le génie de
mettre lthème de la pauvreté dans le chemin évangélique. Jésus dit que
l’on ne peut servir deux maîtres, Dieu et la richesse. Et quand nous
serons jugés au jugement dernier (Mt 25), la proximité avec la pauvreté
sera prise en compte. La pauvreté éloigne de l’idolâtrie, elle ouvre la
porte à la Providence. Zachée fait don de la moitié de sa fortune aux
pauvres. Et à ceux qui tiennent les greniers remplis de propre égoïsme,
le Seigneur, à la fin, présentera les comptes. Ce que je pense de la
pauvreté je l’ai bien exprimée dans Evangelii Gaudium».

– Vous
avez indiqué dans la mondialisation, en particulier financière,
certains des maux qui agressent l’humanité. Mais la mondialisation a
arraché des millions de personnes à la pauvreté. Elle a donné l’espoir,
un sentiment rare à ne pas confondre avec l’optimisme.

«C’est
vrai, la mondialisation a sauvé beaucoup de gens de la pauvreté, mais
elle en a condamnés beaucoup d’autres à mourir de faim, car avec ce
système économique, elle devient sélective. La mondialisation à laquelle
pense l’Eglise ne ressemble pas à une sphère, dans laquelle chaque
point est équidistant du centre et donc où l’on perd la particularité de
chaque peuple, mais à un polyèdre, avec ses différentes faces, où
chaque peuple conserve sa propre culture, sa langue, sa religion et son
identité. La mondialisation actuelle “sphérique” économique, et surtout
financière, produit une pensée unique, une pensée faible. Au centre, il
n’y a plus la personne humaine, juste l’argent».

– Le thème de la famille est au cœur des travaux du
Conseil des huit Cardinaux. Depuis l’exhortation Familiaris consortio de
Jean-Paul II, beaucoup de choses ont changé. Deux synodes sont prévus.
On s’attend à de grandes nouveautés. Vous avez dit des divorcés: ils ne
doivent pas être condamnés, ils doivent être aidés.

«C’est un
long chemin que l’Eglise doit accomplir. Un processus voulu par le
Seigneur. Trois mois après mon élection, on m’a soumis les thèmes du
Synode, on a proposé de débattre sur ce qu’était l’apport de Jésus à
l’homme contemporain. Mais à la fin, avec des passages graduels – qui
pour moi étaient des signes de la volonté de Dieu – on a choisi de
discuter de la famille qui traverse une crise très grave. Il est
difficile de la former. Les jeunes gens se marient peu. Il y a beaucoup
de familles séparées dans lesquelles le projet de vie commune a échoué.
Les enfants souffrent beaucoup. Nous devons donner une réponse. Mais
pour cela, il faut beaucoup réfléchir, en profondeur. C’est ce que le
Consistoire et le Synode font. Il faut éviter de rester à la surface. La
tentation de résoudre tous les problèmes avec la casuistique est une
erreur, une simplification des choses profondes, comme le faisaient les
pharisiens, une théologie très superficielle. C’est à la lumière de la
réflexion profonde qu’on pourra sérieusement s’attaquer aux situations
particulières, y compris celles des divorcée, avec de la profondité
pastorale».

– Pourquoi l’exposé du cardinal Walter Kasper lors
du dernière consistoire (un abîme entre la doctrine sur le mariage et
la famille, et la vie réelle de beaucoup de chrétiens) a-t-il autant
divisé les cardinaux? Comment pensez-vous que l’Eglise pourra parcourir
ces deux années de chemin ardu pour atteindre un large et serein
consensus? Si la doctrine est ferme, pourquoi faut-il un débat?

«Le
cardinal Kasper a fait une présentation très profonde et belle, qui
sera bientôt publiée en allemand, et a affronté cinq points, le
cinquième était celui des seconds mariages. J’aurais été inquiet si lors
du Consistoire il n’ y avait eu aucun débat intense, cela n’aurait
servi à rien. Les cardinaux savaient qu’ils pouvaient dire ce qu’ils
voulaient, et ils ont présenté de nombreux points de vue différents, qui
enrichissent. Les confrontations fraternelles et ouvertes font croître
la réflexion théologique et pastorale. De cela, je n’ai pas peur, et
même je le recherche».

– Dans un passé récent, il était
habituel de faire appel à ce qu’on appelle les “valeurs non
négociables”, surtout en matière de bioéthique et de morale sexuelle.
Vous n’avez pas repris cette formule. Les principes doctrinaux et moraux
n’ont pas changé. Ce choix n’indique-t-il pas un style moins préceptif
et plus respectueux de la conscience personnelle?

«Je n’ai
jamais compris l’expression “valeurs non négociables”. Les valeurs sont
des valeurs, c’est tout, je ne peux pas dire que parmi les doigts d’une
main il y en a un de moins utile que l’autre. Donc, je ne comprends pas
en quel sens, il peut y avoir des valeurs non négociables. Ce que
j’avais à dire sur le thème de la vie, je l’ai écrit dans Evangelii
Gaudium».

– De nombreux pays légifèrent sur les unions civiles. C’est un chemin que l’Eglise peut comprendre? Mais jusqu’à quel point?

«Le
mariage est entre un homme et une femme. Les États laïcs veulent
justifier les unions civiles pour s’adapter aux différentes situations
de cohabitation, poussés par la nécessité de réglementer les aspects
économiques entre les personnes, comme par exemple assurer l’assistance
maladie. Ce sont des pactes de coexistence de différents types, dont je
ne saurais pas énumérer les différentes formes. Il faut voir les
différents cas et les évaluer dans leur variété».

– Comme sera promu le rôle de la femme dans l’Eglise?

«Encore
une fois, la casuistique n’aide pas. Il est vrai que la femme peut et
doivt être plus présente dans les lieux de décision de l’Eglise. Mais
j’appelerais cela une promotion de type fonctionnel. Seulement de cette
manière, on ne va pas bien loin. Nous devons plutôt penser que l’Église a
l’article féminin “la”: elle est féminine depuis ses origines. Le grand
théologien Urs von Balthasar a beaucoup travaillé sur cette question:
le principe marial guide l’Église à côté de celui pétrinien. La Vierge
Marie est plus importante que tout évêque ou tout apôtre.
L’approfondissement théologal est en cours. Le Cardinal Rylko, avec le
Conseil des Laïcs, travaille dans ce sens avec beaucoup de femmes
expertes dans diverses disciplines».

– A un demi-siècle
d’Humanae Vitae de Paul VI, l’Eglise peut-elle reprendre le thème du
contrôle des naissances? Le cardinal Martini, votre confrère, a estimé
que le moment était maintenant venu.

«Tout dépend de la façon
dont est interprété Humanae Vitae. Paul VI lui-même, à la fin,
recommandait aux confesseurs beaucoup de miséricorde, d’attention à des
situations concrètes. Mais son caractère génial a été prophétique, il a
eu le courage de s’opposer à la majorité, de défendre la discipline
morale, d’exercer un frein culturel, de s’opposer au néo-malthusianisme
présent et futur. La question n’est pas de changer la doctrine, mais
d’aller en profondeur et de veiller à ce que la pastorale prenne en
compte les situations et ce qu’il est possible de faire pour les
personnes. Cela aussi sera discuté dans le chemin du Synode».


La science évolue et redessine les frontières de la vie. Cela a-t-il un
sens de prolonger artificiellement la vie dans un état végétatif? Le
testament biologique peut-il être une solution?

«Je ne suis
pas un spécialiste en questions bioéthiques. Et je crains que chaque
phrase que je prononce puisse donner lieu à équivoque. La doctrine
traditionnelle de l’Eglise dit que nul n’est obligé d’utiliser des
moyens extraordinaires quand on sait qu’on est en phase terminale. Dans
mon travail pastoral, dans ces cas, j’ai toujours recommandé des soins
palliatifs. Dans les cas plus spécifiques, il est bon d’avoir recours,
si nécessaire, aux conseils de spécialistes».

– Le prochain
voyage en Terre Sainte portera-t-il à un accord d’intercommunion avec
les orthodoxes que Paul VI, il y a cinquante ans, était presque arrivé à
signer avec Athénagoras?

«Nous sommes tous impatients
d’obtenir des résultats “fermés”. Mais le chemin de l’unité avec les
orthodoxes, c’est avant tout de marcher et de travailler ensemble. A
Buenos Aires, dans les cours de catéchèse, venaient des orthodoxes. Je
passais les fêtes de Noël et le 6 Janvier avec leurs évêques, qui
parfois même demandaient conseil à nos bureaux diocésains. Je ne sais
pas si l’histoire que l’on raconte est vraie, qu’Athénagorasautait
proposé à Paul VI qu’ils envoient tous les théologienssur une île de
discuter entre eux. C’est une boutade, mais il est important que nous
marchions ensemble. La théologie orthodoxe est très riche. Et je pense
qu’ils ont en ce moment de grands théologiens. Leur vision de l’Église
et de la synodalité est merveilleuse».

– Dans quelques années,
la plus grande puissance mondiale sera la Chine avec laquelle le
Vatican n’entretient pas de relations. Matteo Ricci était jésuite, comme
vous.

«Nous sommes proches de la Chine. J’ai envoyé une
lettre au président Xi Jinping, quand il a été élu, trois jours après
moi. Et il m’a répondu. Les relations sont là. C’est un grand peuple que
j’aime».

– Pourquoi, Saint-Père, ne parlez-vous jamais de l’Europe? Qu’est-ce qui ne vous convainc pas dans le projet européen?

«Vous
vous souvenez du jour où j’ai parlé de l’Asie? Qu’est-ce que j’ai dit?
(Ici, le journaliste s’aventure dans des explications, rassemblant de
vagues souvenirs , avant de se rendre compte qu’il était tombé dans un
piège sympathique). Je n’ai parlé ni de l’Asie, ni de l’Afrique, ni de
l’Europe. Seulement de l’Amérique latine quand j’étais au Brésil, et
quand j’ai dû recevoir la Commission pour l’Amérique latine. Il n’y a
pas encore eu l’opportunité de parler de l’Europe. Cela viendra»

– Quel livre lisez-vous ces jours-ci?

«’Pietro e Maddalena’, de Damiano Marzotto sur la dimension féminine de l’Église. Un très beau livre».

– Avez-vous réussi à voir quelque bon film, une autre de vos passions? «La grande beauté» a remporté l’Oscar. Vous le verrez?

«Je
ne sais pas. Le dernier film que j’ai vu, c’était “La vie est belle” de
Benigni. Et avant, j’avais revu La Strada de Fellini. Un chef-d’œuvre.
J’ai aussi aimé Wajda …».

– Saint-François avait eu une jeunesse insouciante. Je vous le demande: avez-vous été amoureux?

«
Dans le livre “Le jésuite”, je raconte que j’ai eu une petite amie à 17
ans. Et j’en parle aussi dans “Sur la Terre comme au Ciel”, le livre
que j’ai écrit avec Abraham Skorka. Au séminaire, une fille m’a fait
tourner la tête pendant une semaine».

– Et comment cela a-t-il fini, si je ne suis pas indiscret?

«C’étaient des choses de jeunes. J’en ai parlé avec mon confesseur» (Grand sourire).

Que pense le pape des principes non négociables?
François nominé pour le Nobel de la paix

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