Pédo-criminels au pouvoir ?


N° 29 | 19.6.2016

Exergue

Cette 29e livraison d’Antipresse est un peu particulière. Face aux réactions alarmées ou hilares suscitées par la fameuse cérémonie du Gothard, le 1er juin (rapportée en brève dans Antipresse 28), nous avons décidé de consacrer un numéro spécial à ce «happening» étrangement sous-médiatisé en Suisse… et surcommenté jusqu’au délire dans le reste du monde.
Il nous a semblé, par-delà son fatras visuel et symbolique, que cet événement était hautement représentatif d’un état d’esprit et d’un état d’âme régnant dans les «élites» suisses et européennes au début du XXIe siècle. Une mise en scène aussi grossièrement explicite désarme toute analyse et ne laisse place qu’à la littérature et à la dérision.
Nous vous proposons donc notre réinterprétation, satirique et burlesque, de la vieille légende du Pont du Diable, inscrite dans les fondements mythologiques de la Suisse, mais actualisée à la lumière de la scénographie offerte au public par les sphères officielles de ce pays lors de l’inauguration solennelle de la plus ambitieuse œuvre commune de toute son histoire.
Vu la longueur exceptionnelle du texte, la rubrique du Désinvité a été supprimée dans cette édition.

NOUVELLEAKS par Slobodan Despot

ON NE TROMPE PAS LE DIABLE DEUX FOIS

Conte suisse 2.0
Note de l’auteur : Cette nouvelle version du « Pont du Diable » est une pure œuvre de fantaisie. Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé serait totalement fortuite.

I. Son petit train électrique

Le Prince des Ténèbres s’ennuyait depuis près de mille ans sur son rocher du Gothard lorsqu’il sentit, vers la fin du XXe siècle, des foreuses lui chatouiller le séant. Les industrieux descendants des Helvètes aux bras noueux venaient d’entamer le chantier de ce qui devait être le tunnel le plus long du monde. Il se frotta les griffes !
Depuis près de mille ans, il ruminait son humiliation par ces montagnards pour qui il avait construit un premier pont en une seule nuit. Leur modeste contrepartie consistait à lui céder la première âme qui le franchirait. Et ces madrés apprentis-banquiers lui avaient dépêché… une chèvre ! Cette fois-ci, il comptait bien récupérer son dû. Il attendit donc, patiemment ou impatiemment, on ne le sait pas : car que pèsent dix-sept années dans l’agenda du Diable ?
Dix-sept ans et onze virgule un milliards de francs plus tard, les gnomes désormais urbanisés organisèrent une grande fête pour inaugurer leur œuvre, dont ils s’attribuaient tout le mérite. Ils ne savaient pas qu’on ne creuse pas même une taupinière dans ces montagnes sans son aval. Ils ignoraient que les neuf vies perdues « par accident » au fil des travaux n’étaient qu’un acompte sur ses services. Un ouvrier tous les six kilomètres de galerie ! A l’époque, il avait demandé une âme pour dix mètres de passerelle… Mais il les avait laissés faire, se contentant de leur souffler quelques suggestions.
Les descendants n’étaient pas du même bois que les aïeux. Ils étaient plus réceptifs, plus « ouverts » comme ils le disaient eux-mêmes. Les retourner n’était qu’un jeu d’enfant. Le Malin décida que leur prodige d’Ingénierie serait son cadeau du millénaire, comme les éternels adolescents s’offrent un petit train électrique à cinquante ans.
Ce premier jour du mois de juin de l’an de grâce 2016, Satan s’installa donc devant son écran plasma et s’apprêta à savourer la cérémonie d’ouverture. Il fit défiler les chaînes nationales, mais ne trouva nulle part la retransmission. Les bulletins de nouvelles n’en passaient que des bribes, très brèves, très recadrées, avec des commentaires presqu’embarrassés. La grande messe noire que lui avaient annoncée ses espions était pourtant devisée à huit millions. Les nains avaient vu les choses en grand : six cents figurants, des chœurs, des orchestres, des écrans géants. Ces lèche-culs avaient même fait venir un metteur en scène allemand, pour flatter le grand empire voisin et bien montrer qu’ils ne savaient plus rien faire tout seuls. (Décidément, les temps ont bien changé, s’était dit l’Ennemi en se lissant les cornes.)
Tout cela était bien alléchant, mais à quoi bon si on ne le retransmettait pas en diablovision urbi et orbi? Les médias assommaient leur public avec des ouvertures de jeux olympiques qui coûtaient à peine davantage. Sans oublier l’incessant matraquage des events de l’Expo.02, en 2002… Et maintenant ?Black out sur le chantier du siècle ? Il mettrait bon ordre à tout cela ! En attendant, il se passa quelques vidéos de l’État islamique dont il goûtait l’exécution soignée et l’humour subtil.

II. Le debriefing

La cérémonie une fois terminée, le Prince des Ténèbres convoqua en sa caverne alpestre ses sbires et ses indics, qu’il avait infiltrés parmi le personnel et les invités de la manifestation. Ces démons mineurs se mirent à caqueter tous en même temps.
— Silence ! tonna le Maître des Enfers. C’est moi qui pose les questions. Et je ne veux entendre qu’une seule voix !… La cérémonie fut-elle en tout point conforme aux normes sataniques ?
— Oui, Maître ! s’écrièrent les démons d’une seule voix.
— Fut-elle cacophonique, puante et laide à souhait ?
— Oh oui, Maître !
— Mes attributs et symboles ont-ils été disposés en bonne place ?
— Oui, Maître !
— Honorés et vénérés sans équivoque ?
— Oui, Maître !
— Y a-t-on représenté mes fidèles lieutenants ?
— Oui, Maître, en l’apparence de Baphomet, le démon ailé aux seins de femme. On lui a même ajouté une jolie tête blafarde d’hydrocéphale mort-né.
— Et ma maudite personne ?
— Oui, Maître, sous l’effigie d’un grand bouc.
— A-t-on fait défiler l’humanité esclave à mes pieds ?
— Oui, Maître, sans le moindre doute. Une armée de prolétaires, tout d’orange vêtus, avançant au pas de zombie sous l’aile du Baphomet…
— Et mes domestiques humains, ces larves complaisantes ?
— Offerts comme sur un plateau en sous-vêtements blancs, Maître, et dans des poses lascives.
— Leurs plateformes, qui plus est, étaient poussées à grand-peine par des prolétaires, pour bien distinguer la caste initiée de la caste laborieuse, ajouta un démon isolé dans un élan de pédanterie.
— Une seule voix ou rien, ai-je dit !
Le démon dissident s’évapora aussitôt dans un nuage de soufre. Le lendemain, le Département fédéral de la Justice déplora par communiqué la disparition d’un de ses plus compétents chefs de service lors d’une randonnée en montagne.
— Il n’empêche, poursuivit le Tentateur après avoir foudroyé le bavard, cette attention aux détails me plaît. On reconnaît bien là l’esprit germanique ! Aurait-on poussé la prévenance jusqu’à convier ma fiancée, la Putain de Babylone ?
— Oui, Maître : la Femme Écarlate était bien là, impossible à confondre dans sa robe rouge ! Elle était grosse de vos œuvres et portait, par surcroît de dérision, un vicieux petit sac à l’effigie de la croix suisse…
— Ah, leur croix blanche ! Ils la mettent à toutes les sauces sitôt qu’il s’agit de fourguer du bibelot. Elle se vend si bien qu’on en aura bientôt oublié sa détestable signification !
Sur ces mots, le Diable fut pris d’un rire tonitruant qui fut enregistré par les sismographes dans tout le massif du Gothard.
— Bien ! Bien ! Bien ! Mes petits démoncules, tout ceci me paraît fort bien emmanché. A-t-on proclamé, en fin de compte urbi et orbi mon Nom maudit ?
La troupe démoniaque fut parcourue d’une hésitation. Un ange essaya de passer.
— Comment ? Je ne vous entends pas !
— C’est-à-dire, Maître… La cérémonie n’était guère verbale. Ce n’était pas le concept. Même les chants étaient dépourvus de paroles audibles.
— L’a-t-on écrit alors, en grandes lettres de feu et de suie ?
— Euh, l’écrit n’était pas non plus dans le concept, Maître… Mais ils ont vu Votre maudit visage se dessiner mille fois sur leur écran géant, avec des effets de stroboscopie…
— Maigre consolation… Un petit pentagramme, au moins ?
— Non, mais tous ont pu Vous admirer, sous la forme du Bouc, besognant sur scène la Femme Écarlate !
— Une telle scène, Maître, se passe de sous-titres, enchérit un incube imprudent qui fut aussitôt éviscéré. Le lendemain, on apprit qu’un illustre réalisateur suisse, dont les films dépassaient les mille entrées, était mort d’overdose.
— Je sens le doute en moi s’immiscer, marmonna le Diviseur. Vous n’allez pas me dire encore qu’on a invoqué une fois de plus l’Autre, l’Innommable…
— Vous voulez dire le Christ, Maître ? demanda un lémurien distrait qui fut immédiatement emporté dans un cri glaçant par des chauves-souris géantes. Le lendemain, un éminent professeur de théologie fribourgeois ne se présenta pas à ses cours.
Les autres n’en firent aucun cas, mais protestèrent à l’unisson :
— Oh, non, Maître ! Pas une seule fois ! Soyez tranquille !
— J’ai pourtant lu qu’on avait convoqué les prétendues « autorités religieuses »…
— Certes, Maître, mais nous en avons profité pour jeter la discorde entre les pseudo-chrétiens en remplaçant le pasteur par un imam et en oubliant totalement l’orthodoxe ! Puis on les a tous envoyés en troupeau bénir un coin de tunnel désert. Personne n’en a fait cas.
— Ne me mentez pas ! rugit l’Obscur. La radio a bien rapporté la présence d’un évêque dans le cortège !
Sur ces mots, la troupe bigarrée des démons mineurs pouffa d’un rire franc qui laissa le Maître pantois.
— Mais non, Maître ! Ce n’était qu’un figurant avec une mitre ! Un évêque de carnaval ! Une potiche ! Un conciliaire !
— Vous me rassurez sur ce point. Mais mon triomphe est bancal. Au lieu de messe noire, les médias ne parlent que de « légendes montagnardes », de « folklore alpin »…
— Enfin, Maître… C’est ce qui figurait dans le communiqué de presse, pour berner le bon peuple avant la cérémonie. Vous savez très bien, Maître, que les journalistes ne regardent pas plus loin que le bout de leur nez, même quand ils se retrouvent face au Diable en personne dans un tunnel.
— Vous m’en direz tant ! Ne cherchez-vous pas à m’enfumer ?
La servile assemblée s’émut tant que chacun, malgré la menace, se remit à glapir pour lui-même.
— Depuis quand le folklore alpin comprend-il les scarabées égyptiens ?
— L’arbre de vie renversé ?
— Le sacrifice de l’Agneau ?
— La croix couchée ?
— Les esprits-meules de foin du vaudou ?
— La cheffe de cérémonie en tunique blanche déchirée ?
— Que vous faut-il de plus, Maître ?
Débordé par le tumulte, le Prince de ce monde renonça à sévir. Lorsque les mauvais esprits se furent calmés, il étira ses bras et parla ainsi :
— Je vous ai compris ! Cette cérémonie me plaît assez, ne serait-ce que par sa saine laideur foutraque ! A-t-elle été applaudie par le peuple, toujours friand de mardis gras et de saturnales ?
— Oh, Maître, les édiles étaient ravis !
— Les notables éblouis !
— Les conseillers abasourdis !
— Les communicateurs ébahis !
— Taisez-vous ! Une seule voix, je vous rappelle !
— Oui Maître, reprit le pandémonium d’une seule voix. Toute l’élite helvétique et eurocratique était là. Et elle applaudissait à tout rompre ! Les ministres et les chefs d’État avaient la bouche en cul-de-poule comme des satrapes goûtant les poèmes du sultan.
— Toute l’élite, cela fait combien de monde ? Était-ce un nouveau Woodstock, au moins ? Une Nuit debout ?
De nouveau, un ange tenta de passer. Cette fois-ci, il y réussit.
— Euh… Maître… On a visé surtout les décideurs. C’était le concept.
— Les décideurs, cela nous donne combien ?
— Mille personnes, Maître…
— Mille personnes ? Mille personnes ! Vous vous foutez de moi ? Pour une cérémonie à huit millions ? Quel gaspillage ! Je ne reconnais plus mes Suisses !
L’immense éclat de voix fit effondrer un pan de rocher dans le canton d’Uri. On déplora six victimes.
— C’est quand même tout ce qui compte en Suisse et en Europe, Maître.
— Ne me vendez pas votre baratin de relations publiques ! Pas à moi ! Les « tout ce qui compte » autoproclamés, ça vaut pipette ! Je les connais trop bien : ils travaillent presque tous pour moi. C’est le peuple qu’il me faut, les ignares, les candides, les béotiens, les supporters de football !
Dans son emportement, le Seigneur des Mouches se transforma en un tourbillon de glaires qui recouvrit l’infernal parlement de crachats gluants.
— C’est la télévision qu’il me faut, m’entendez-vous ? tempêta la nuée visqueuse. La télévision, pharmacie de l’immondice, hospice de la vulgarité, boulevard de la bêtise ! La télévision, ce vase d’iniquité, ce lavage de cerveau permanent ! La télévision, cet encéphalogramme du nivellement par le bas et le plus bas encore ! Bref…
Il s’était rhabillé en tissu de ténèbres et rassis sur son trône.
— Bref : je veux voir ma cérémonie transmise en Eurovision !
Les démons écarquillèrent leurs yeux injectés.
— En différé, Maître ? Aucun producteur ne la prendrait.
— Oui, Maître : c’est déjà une vieille histoire. Tout événement passé devient ringard dans l’heure, ajouta un lézard à lunettes rondes qui voulait faire l’avantageux. Il fut aussitôt vitrifié. Le lendemain, la Première chaîne nationale mit au concours le poste de rédacteur en chef de l’information.
— Qu’à cela ne tienne ! Amenez-moi les producteurs du spectacle !

III. Rencontre au sommet

Le soir même de la cérémonie d’inauguration, un étrange incident se produisit dans le tunnel du Gothard. Un train spécial avait été affrété pour un aller-retour dans les galeries avec les VIP et les organisateurs du spectacle. Vers le milieu du trajet, le conducteur crut voir une silhouette se jeter sur les voies et déclencha le frein d’urgence. Au même moment, la lumière vacilla et s’éteignit. Après quelques minutes, l’éclairage revint de lui-même et le train put repartir : le conducteur avait manifestement été victime d’une illusion d’optique.
On s’aperçut alors qu’il manquait quatre personnes dans la voiture présidentielle : le metteur en scène, l’acteur qui jouait le bouc et celui qu’on avait affublé d’ailes et d’une tête de bébé mort-né pour jouer l’Antéchrist, et puis surtout… Madame la Ministre des Transports, vedette et patronne de l’événement. Aucune porte n’avait été ouverte : ils étaient tous quelque part dans le train. Mais où ?
Pendant que les services de sécurité se grattaient le crâne, les quatre disparus se regardaient dans le blanc des yeux au milieu d’un vaste hall sans fenêtres orné d’immenses rideaux de velours rouge. De faibles néons grésillants dessinaient autour d’eux comme un test de Rorschach d’ombres et de mouvements indistincts. Puis une voix caverneuse résonna dans leurs têtes.
— Madame, Messieurs et tout ce qu’il y a entre deux, soyez les bienvenus en mon austère demeure !
Ils se tournèrent vers le coin le plus sombre de la cathédrale de béton et n’y virent qu’une paire de braises rougeoyantes.
— Je sais : ça fait un peu blockhaus. Mais nous faisons notre possible pour vous obliger.
Aussitôt, ils sentirent derrière leurs mollets le rebord de quatre fauteuils de cuir rouge et s’y assirent machinalement. La ministre fut la première à ouvrir la bouche :
— Où sommes-nous ? Si c’est un kidnapping, je vous avertis…
— Ne vous alarmez pas, Madame : vous êtes aussi libres que des humains peuvent l’être. Quant au lieu… vous n’êtes qu’à quelques mètres au-dessus de votre train, au milieu du Gothard.
— Comment cela ? Je connais par cœur les plans. Il n’y a rien au-dessus du tunnel.
— Rien sur les plans, non. Mais vous connaissez les ingénieurs : sitôt que vous leur parlez sécurité et progrès, ils se mettent en quatre. Cette annexe ne vous aura coûté que deux ou trois cents millions. Bien moins que la surfacturation de vos contractants…
— Qui êtes-vous d’abord, Monsieur ? s’empressa de demander la ministre, qui s’était recomposé une posture officielle.
— Vous le saurez assez tôt, Madame. Mais de grâce, épargnez-moi ce sourire idiot.
— Mais je ne souris pas. Je n’ai aucune envie de sourire !
— Elle ne sourit pas, Maître, flûta soudain une voix multiple et haut perchée, comme un chœur de castrats. Ce n’est que le rictus boutiquier des officiels suisses. Ils l’affichent tout le temps, même quand ils dorment.
— Ce me semble être une moquerie…
— Non, Maître, c’est une crampe des zygomatiques. A force de vouloir rassurer et plaire à tout le monde, elle est devenue congénitale. Ils ne s’en rendent même pas compte !
Les quatre otages assistaient médusés à ce dialogue sans visages.
— Madame, reprit la voix grave, je dois vous dire que vous m’avez fait un honneur et un grand plaisir par votre tenue.
Sans s’en rendre compte, la ministre jeta sur ses atours un regard coquet.
— Cela vient de chez…
— Oui, Madame : de chez nous. Une belle femme comme vous se postant en robe de vierge déchirée devant l’un de mes antres c’est… comment dire ? Du plus haut érotisme satanique !
— Et d’une belle dérision à l’égard de l’Autre, de l’Innommable… enchérit la voix plurielle.
Les quatre humains furent soudain pris de panique. Les deux comédiens se prirent par la main.
— En effet, jeunes gens : vous voici chez Satan ! Lucifer ou Belzébuth si vous préférez…
Le rocher trembla. Une lueur bleue parut dans le coin sombre et révéla quelques formes. Soudain, l’interprète d’Antéchrist poussa un cri aigu et se recroquevilla sur sa chaise, faisant tomber ses prothèses mammaires.
— Mais… Maître ! Ce n’est même pas un trans ! C’est un homme déguisé !
— On n’en avait pas sous la main… expliqua le metteur en scène comme pour s’excuser.
— Et alors ? Encore mieux ! Ce mauvais déguisement ne fait qu’ajouter le factice à la dérision. Mais qu’avez-vous donc, jeune homme ?
— Aah, rappelez ces araignées !
— Il est arachnophobe, ajouta le metteur en scène. Mais où voit-il des araignées ?
— Oh, cela me revient, fit l’Immonde. Ceux qui me craignent me voient sous l’aspect de leur pires cauchemars. Tu me paraissais plus fier en éventant les esclaves humains de tes ailes blanches, mon garçon…
Comme le comédien tremblait de tous ses membres, le Malin s’apitoya.
— Peut-être seras-tu plus à l’aise en compagnie de celui que tu singeais, mon fidèle Baphomet ?
L’ombre grouillante se changea aussitôt en un démon hideux à tête de bouc et ailes de chauve-souris, des seins de femme très pâles sortant de sa poitrine velue. Les trois autres se couvrirent la face, mais le pseudo-Antéchrist s’effondra au sol. Son âme s’envola au ciel comme la buée d’un vapoteur.
— Peste ! tonna le démon. Une âme de perdue !
— Malédiction ! Il n’a pas supporté la vision de la laideur. C’était un agent de l’Ennemi, de l’Autre, de l’Innommable…
— Vous pourriez lire plus attentivement les CV de vos figurants, monsieur le Régisseur, gronda le Pervers.
L’adipeux metteur en scène sembla se liquéfier.
— Pardon, monsieur… Satan ! Je… On ne m’y reprendra plus…
— Aucun risque, en effet. Et maintenant, Madame, à nous deux. Pourquoi avez-vous empêché le peuple de voir mon apothéose ?
— Mais… Je n’ai rien empêché du tout.
— Si. Vous avez réservé ma messe noire à un millier de VIP inutiles. Vous avez dépensé huit mille francs par place assise ! Pensiez-vous que le bon peuple ne méritait pas de voir le spectacle ? Qu’il n’était qu’une quantité négligeable ? Ou l’avez-vous simplement oublié dans l’équation, comme d’habitude ?
— N… non. C’était le concept.
— Eh bien, votre concept, vous allez le changer.
Instinctivement, la ministre avait déjà tiré son portable de son sac à main.
— Vous allez m’appeler vos collègues ministres aux manières de sommeliers, vos chefs de cabinet métrosexuels, vos copains patrons de presse et même s’il le faut vos camarades du Parti demicrotte-clampin. Et vous leur direz de passer mon apothéose en Eurovision !
Sur ces mots, le Bouc se manifesta pour la première fois :
— Excusez-moi, monsieur… monsieur Lucifer, mais je crois que c’est impossible. Le Diable lui-même ne pourrait faire repasser un event périmé à la télévision…
— Oui, que voulez-vous : au XXIe siècle, l’audimat est la divinité suprême, confirma le metteur en scène allemand.
Ce furent leurs dernières paroles. A la place du comédien, ne resta sur le fauteuil qu’un trophée de chamois, et une flaque de saindoux se substitua au lard germanique. La ministre, comprenant qu’on ne plaisantait plus, masqua son éternel sourire de la main gauche tandis que sa droite composait fébrilement des numéros.
— Ne vous pressez pas, Madame, le Diable a tout son temps, reprit la voix sur un ton patelin. Vous êtes désormais mon hôte chérie et choyée. En attendant que votre mission soit accomplie, nous enverrons un de nos démoncules prendre votre place. Vos concitoyens n’y verront que du feu. Quant à ces trois insignifiants, on aura oublié leur disparition dès les prochaines nouvelles de 20 heures…

IV. Épilogue

Le metteur en scène et les deux comédiens ne furent jamais retrouvés dans le train officiel. Le mystère de leur disparition demeura entier et le tunnel du Gothard, comme le pont médiéval, fut baptisé depuis lors le tunnel du Diable. Quant à la ministre, elle finit par sortir du cabinet de toilette où elle était allée se repoudrer minutieusement. Elle a repris ses fonctions avec entrain et même soufflé l’office fédéral de la Culture à un collègue endormi. Elle annonce d’importants événements culturels et médiatiques en Suisse pour ces tout prochains mois.
http://desiebenthal.blogspot.ch/2016/06/fraudes-electorales-scandale-du-st.html

Résistances:




Frauds in Votations and General Assemblies

N’oublions pas que cette inauguration a eu lieu le 1er juin, jour d’ouverture du mois du Sacré-Coeur. Satan est vraiment au faîte de sa puissance, c’est trop visible.

« Les Suisses ont mis sur l’une des cérémonies d’ouverture auprès les plus bizarres de l’histoire à marquer l’achèvement du plus long tunnel du monde. Célèbre pour leurs trains, les organisateurs encordés dans plus de 600 danseurs, acrobates et acteurs dramatiques et même composé très propre thème musical de la nouvelle route comme ils ont tiré tous les arrêts pour l’inauguration de mercredi dans le tunnel du nord du portail à Erstfeld. 

La chancelière allemande Angela Merkel, le président François Hollande de la France et le Premier ministre italien Matteo Renzi sont tous venus dans le sud de la Suisse pour, une célébration fastueuse optimiste, avec des groupes de musique et des danseurs. »

Quand la Suisse a offert 17 milliards de dollars pour les attentats du 11 septembre

Jacqueline de Croÿ – 20 janvier 2010

Tout commença en 1991, après qu’une milice incendia 1164 puits de pétrole Koweïtiens. La destruction des tours anéantira 4000 enquêtes sur le blanchiment d’argent, qui devaient mener au vol de 157 milliards de dollars issus de la mise à feu des puits de pétrole, dont 17 milliards ont été assurés par la Suisse. Le dossier a atterri dans le Secret Défense français, joint au dossier de pédopornographie Zandvoort, via le réseau Coral.

Deux inventions venaient de bouleverser la planète : l’une pour éteindre un puit de pétrole incendié en cinq minutes alors que le procédé original prenait six mois ; l’autre pour empêcher que le pétrole n’inonde le désert, alors que le procédé original obligeait à condamner le puit et en forer un nouveau.
Joseph Ferrayé pensait que le juste prix des royalties lui revenant pour ses inventions à 30 millions de dollars par extinction de puit de pétrole en feu. Il serait l’homme le plus riche du monde, si le système judiciaire européen n’avait pas été rodé à légaliser n’importe quelle escroquerie par le vol des pièces principales du dossier au greffe des tribunaux, pour ensuite déclarer le plaignant fou sur base d’un faux rapport psychiatrique.
Le procédé Ferrayé assurait l’extinction des incendies koweïtiens en trois mois, alors que le système traditionnel assurait une catastrophe économique et écologique de 8 à 12 ans, avec une retombée de 5.000 tonnes de suie par jour. L’administration française classe l’invention de Joseph Ferrayé “Secret Défense” français, puis fait chanter le Koweït pour lui extorquer 100 millions de dollars par puit de pétrole, alors que la convention originale prévoyait 30 millions. Les puits de pétrole étant hautement inflammables, une centaine d’incendie doivent être éteints chaque année. Le prix de l’extinction est descendu 80 millions. Les royalties n’ont jamais été versées à l’inventeur, mais volées par une multitude de sociétés et fondations, dont aux réseaux financiers d’Al Qaïda et deux sociétés contrôlées par le beau-père d’Oussama Bin Laden.
La famille Bin Laden vient d’un modeste village du Yémen, que le père quitta adolescent, pour trouver du travail en Arabie Saoudite. Il fonda une entreprise de construction prospère. Il se tua dans un accident d’hélicoptère en 1967, laissant 22 veuves et 54 orphelins. Le petit Oussama avait alors 11 ans et hérita de 80 millions de dollars, mais devenu grand, il préféra l’habit traditionnel et la protection du droit à la dignité des arabes, au faste nouveau riche. Il avait donc une prédisposition psychologique contre la multiplication du prix de l’extinction des puits de pétrole. La fortune familiale fut mystérieusement multipliée par cinq. Yeslam Bin Laden, l’un des grands frères d’Oussama, distribua 16.2 milliards à ses frères et soeurs dans le cadre d’une dite “sortie d’indivision” de la fortune de leur père, en 1994, soit 27 ans après son décès. Il leur versa 300 millions chacun, à partir de ses comptes suisses, alors que la part originale de l’héritage n’était que de 80 millions chacun, entreprises comprises, à la mort de leur père.
En 1995, des mystérieuses sociétés sont prêtes à verser 17 milliards de royalties à Joseph Ferrayé. Le montant qui lui revient est alors de 117 milliards pour les feux Koweitiens, et 34 milliards pour les quatre années suivantes, d’où 151 milliards. Les 17 milliards proposés représentent un montant équivalent à l’addition du brusque enrichissement de la famille Bin Laden, et d’un misérable 800 millions hors taxe que Jacques Chirac, alors président Français, lui “concède” pour qu’il retire sa plainte du 29 janvier 1996.
Les enjeux sont si gigantesques, que les pots-de-vin atteignent 200 millions de dollars pour priver Joseph Ferrayé de défense. Les 17 milliards se volatilisent. Les conseillers de Joseph Ferrayé deviennent soudain multimillionnaires. Curieusement, la fortune de Yeslam Bin Laden apparaît revenir à l’état auquel son père lui avait laissé. Ceci permet de supposer que la famille Bin Laden est susceptible d’avoir voulu rendre à Joseph Ferrayé ce qui lui revenait, pour qu’il puisse reprendre le contrôle de ses inventions, et les sortir des mains des bandits français.
Le plus extraordinaire vient de Bernard Bertossa, le Procureur Général de Genève, qui a jugé Joseph Ferrayé fou de réclamer ses royalties, tout en refusant de constater que les pièces principales du dossier avaient été volées au greffe, en plein nuage des attaques du 11 septembre !
Le World Trade Center, considérés comme les bâtiments les plus sûrs du monde, abritait les archives informatiques de Wall Street. Il y avait alors 4’000 enquêtes menées au sein des tours sur les transactions boursières louches portant sur le blanchiment d’argent, qui devaient inexorablement mener aux gigantesques royalties volées à Joseph Ferrayé.
En refusant à Joseph Ferrayé le fruit de son invention par une moquerie du droit international, la Suisse a payé 17 milliards de dollars les attentats du 11 septembre. Clairement, si Oussama Bin Laden avait voulu réduire un bâtiment en poussières, il aurait choisi le Palais de Justice de Genève.
Une étrange torsion du destin permettra à Joseph Ferrayé de croiser le chemin du Werkgroep Morkhoven, une ONG belge active au démantèlement des réseaux de production de photos de crimes réels. Ils furent frappés de constater les inventions classées “secret défense” français se retrouvent dans le même panier que la culotte d’un haut magistrat français, identifié en 1982, sur une photo pédopornographique. L’ONG a alors cherché la corrélation entre l’extinction de puits de pétrole et la culotte du magistrat.
En 1998, le parrain du réseau pédocriminel de Zandvoort a remis sa collection de 88’539 photos pédopornographiques à l’ONG pour flanquer la pagaille dans le réseau qui avait décidé de se débarrasser de lui. Parmi ces photos, celle du magistrat avec un garçon de 11 ans, tout deux culotte baissée. Ce magistrat a été exposé dans le dossier Coral en 1982, conjointement avec 340 personnalités, parmi lesquels les plus hauts fonctionnaires français qui s’entendent pour priver Mr Ferrayé de ses royalties.
Le Werkgroep Morkhoven a cherché durant dix ans, où ce magistrat avait caché sa culotte. Elle a été retrouvée en 2008, par l’intermédiaire de Patricia Poupard, une des parties civiles du dossier Zandvoort, dans le “Secret Défense” français, avec mention “dossier classé – interdiction d’y puiser”. Il est alors apparu que le dossier Zandvoort/France pouvait être rouvert par des faits nouveaux : la juge Ringot avait en effet déclaré un non lieu, en l’absence 80’000 pièces du dossier, et sans se prononcer sur la culotte de son confrère !
Il s’avère que tous les plaignants ont été victimes d’un piège identique à celui tendu à Joseph Ferrayé. De multiples faux accidents mettent la famille en danger. Une association de malfaiteurs, sous le couvert d’associations d’aide aux victimes, d’avocats marrons et autres prétendus “experts”, les poussent à fuir. Un barbouze offre d’assister la famille dans sa fuite. Ceux qui tombent dans le piège perdent généralement tous leurs acquis : maison, sécurité sociale, emploi, etc. Ils sont condamnés pour les faits qu’ils ont exposés, et incarcérés si possible, sur base d’un dossier incomplet assorti d’une expertise psychiatrique.
Il est piquant de constater que le Procureur Bertossa est incidemment à l’origine “piège suisse” des victimes françaises de Zandvoort. Il a en effet eu originalité d’ouvrir le dossier sur base d’une fraction des cédéroms qu’il a reçu d’une ONG suisse, le CIDE, (Comité International pour la Dignité de l’Enfant), sans inviter l’ONG belge en possession du dossier complet. Il a ensuite convoqué des citoyens français qui soupçonnaient que leurs enfants figurent dans le fichier pour visionner une FRACTION du dossier en Suisse. La procédure normale eut voulu d’envoyer officiellement des policiers suisses en Belgique pour interroger les auteurs de la découverte, puis éventuellement en France, dans le cadre des liens franco-suisse du réseau.
Le CIDE, par l’intermédiaire de son fondateur, le Sénateur Glatz, a donné le dossier Coral à Marcel Vervloesem, mais en lui cachant qu’il connaissait le fameux magistrat à la culotte “Secret Défense”. Il a également eut l’originalité de promettre un asile politique en Suisse aux parents français invités par Bertossa, alors que son ONG fournissait un avocat à l’ex-époux d’une de ces mères, afin de la poursuivre pour enlèvement parental. Glatz employait le psychiatre Salem, qui avait l’originalité de déclarer les mères folles, parfois même sans les avoir vu.
Toutes les mères françaises piégées par le rêve suisse ont été incarcérées pour “enlèvement parental”, déclarées folles, en l’absence de 80.000 pièces à leur dossier. De même, en Belgique, Marcel Vervloesem, chercheur du Werkgroep Morkhoven qui a signé la plainte sur le réseau pédocriminel de Zandvoort, a été incarcéré trois ans après une condamnation… en l’absence de 42 pièces de son dossier.
Le même Salem a porté plainte, en même temps que plusieurs personnes qui ont roulé Mr Ferrayé dans la farine, contre ses plus vifs défenseurs. Ils ont obtenu de faire condamner Mr Ulrich à 4.5 ans de prison, et Mr Burdet à 22 mois de prison pour “diffamation”.
Depuis, Glatz et Salem ont préconisé à un collectionneur de pédopornographie de la RSR, la Radio Suisse Romande, un traitement psychiatrique, parce que sa collection était “limite”, plutôt que de confier le dossier à la police afin de retrouver les victimes. La justice suisse a estimé que la collection dépassait les limites et a condamné le collectionneur à dix jours-amendes avec un sursis de deux ans. En revanche, Jorge Resende, l’informaticien qui a apporté la collection à la police, est menacé de prison pour avoir porter atteinte à l’honneur de ces messieurs !
Mr Resende est en réel danger. Mr Ulrich est détenu à la prison d’Orbes, malgré deux infarctus, donc manifestement dans des conditions de détention visant à le tuer. Les autorités suisses refusent de libérer Mr Burdet, alors qu’il a déjà effectué sa peine, dans l’espoir d’une grève de la faim de plus qui le tuerait. Les autorités belges sont encore plus sordides: elles ont interdit le traitement du cancer de Mr Vervloesem et l’ont mis en régime de déshydratation, donc aussi dans le but de le tuer.
Les pièces exposées par le dossier Zandvoort mènent à l’industrie du film snuff, donc des films de meurtres réels vendus à 25.000 euros pièce.
Je crois comprendre, dit Joseph Ferrayé, que ces gens ont volé tant d’argent et sont si pervertis, qu’ils ne savent pas comment dépenser cet argent.
Le Werkgroep Morkhoven recherche naturellement si le magistrat à la culotte “Secret Défense” ne serait pas tombé dans un puits de pétrole, par l’intermédiaire des sociétés et fondations créées pour détourner les royalties Ferrayé.
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Éditeur responsable: Fondation Princesses de Croÿ et Massimo Lancellotti – 10 Rue Faider – 1060 Bruxelles – Belgique – Droit de réponse: postmaster@droitfondamental.eu

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