Stigmatisation plus précise du système financier.

D’une autre source chrétienne, quoique non catholique celle-là,
est venue une stigmatisation plus précise encore du système financier actuel, à la suite d’une étude faite à la demande d’une Église d’Écosse, la Congregational Union of Scotland. 

Constatant la présence d’une pauvreté pénible en face même de l’abondance offerte,les autorités de cette Église jugèrent qu’il devait y avoir quelque chose de fondamentalement faux dans le système économique.


Un Comité fut nommé: le «Comité d’une doctrine chrétienne de

la richesse» pour examiner d’un point de vue chrétien le système
financier existant.

La première réunion de ce comité eut lieu le 22 septembre 1960.
Elle fut suivie de 16 autres. Le Comité consulta un grand nombre
d’économistes, de professeurs, de banquiers, d’hommes d’affaires,
de savants. Il publia le résultat de ses recherches dans un livre intitulé

Money, A Christian View: 

Une vue chrétienne de l’argent.

Système d’endettement préjudiciable.

A la page 42 de ce livre on trouve les conclusions suivantes:

1. Nous croyons que le système actuel de finance dette, dans
lequel pratiquement tout l’argent vient en circulation sous forme
de dette portant intérêt, est préjudiciable au bien être de l’humanité.
Il ne trouve aucune justification dans la nature des choses
et perpétue une fausse notion de la fonction de l’argent dans la
société humaine.
2. Nous croyons que le monopole virtuel dont jouit le système
bancaire est contraire à la raison et à la justice. Lorsqu’une banque
accorde un prêt, elle monnaie le crédit d’un client jugé digne
40 4. Le Pape Paul VI disait: Changer le système…
de crédit. Ce ‘monnayage’ est un service nécessaire, mais lorsque
la banque l’a fait, elle remet à l’emprunteur son propre crédit ainsi
monnayé comme une dette envers la banque, dette majorée de 6,
8 ou 9 pour cent. Il semble exister là une anomalie, masquée par
l’usage et l’habitude, qui demande examen. La véritable base du
crédit réside dans les actifs de la nation: individus, travailleurs,
compétences, richesses naturelles; dans l’énorme puissance de
production dont les hommes disposent aujourd’hui. La création
et la fonction de l’argent, du crédit financier, devraient être en
rapport exact avec ces faits physiques, et rien autre.
3. Convaincus qu’il n’est pas impossible à l’esprit humain de
concevoir un système financier d’où seraient exclus ces vices,
nous jugeons qu’un tel système financier corrigé s’impose et que,
comme chrétiens, nous avons le devoir impératif d’en presser
l’instauration.
Solution merveilleuse du Crédit Social:
Mettre le pouvoir d’achat au niveau de la production
Le Comité insiste donc, et avec raisons à l’appui, sur l’obligation
de changer le système financier. Il ne dit pas quelle technique
employer. Mais de toutes les propositions qui ont pu être faites
jusqu’ici pour un changement, seul le Crédit Social en offre de nature
à atteindre de façon directe les buts d’un système financier fidèle
à sa fonction propre dans l’économie. Ces buts:
Établir un système souple en accord constant avec les réalités
de la production et de la consommation;
Faire de l’argent un facteur déterminé et non plus un facteur
déterminant des activités économiques;
Financer toute production possible répondant aux besoins de
la population, selon la hiérarchie de leur urgence;
Maintenir le pouvoir d’achat au niveau de la production offerte
en face des besoins normaux de la population; et, pour permettre
à chaque personne d’exercer son droit fondamental à une
part de biens matériels, dans un monde où cela ne peut s’obtenir
sans argent, assurer à chaque individu un revenu attaché à sa
personne et non pas uniquement à son emploi.
Ce dernier point a été traité mille fois dans le journal Vers Demain
et le sera encore. Le refus de ce revenu attaché à la personne,
donc à la famille selon le nombre de ses membres, ce refus est
la cause d’une foule de maux. La poussée de l’économie actuelle
4. Le Pape Paul VI disait: Changer le système… 41
vers la multiplication de besoins matériels nouveaux, donc vers le
matérialisme, pour maintenir l’emploi; l’intervention croissante des
gouvernements pour s’occuper de fonctions qui relèvent normalement
des personnes elles-mêmes, des familles et des associations
libres; ces désordres, et bien d’autres, sont provoqués et accrus
par le refus de reconnaître à chaque personne le droit à un revenu.
Un revenu à seul titre de personne, et non pas seulement à titre
d’embauché, dans une économie qui a de moins en moins besoin
de labeur humain pour entretenir la production répondant aux besoins
normaux des hommes. D’ailleurs, tout individu actuellement
vivant n’est-il pas, avec tous les autres, cohéritier des progrès des
générations passées, donc co-capitaliste du plus grand facteur de
l’immense production moderne?
C’est ce statut de capitaliste, étendu à tous et à chacun, qui
doit prendre de plus en plus le pas sur le statut d’embauchés pour
8 millions de Canadiens encore salariés, et sur le statut de dépendants
ou de secourus pour les 12 millions qui, sans emploi lucratif,
ont quand même le droit fondamental de vivre pleinement leur vie.
Pour remédier aux maux causés par un système financier faux,
l’option créditiste n’est-elle pas infiniment supérieure aux offres
du communisme ou aux législations ‘étatisantes’ de nos pays qui
conduisent graduellement à une économie de régime communiste?

Source: https://drive.google.com/file/d/0B-p0lmjLtiXzXzgxZUotZzQxSzFEVHZBQm9qTlZYNW1OZnpr/view?usp=sharing

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