Les courriels de Hillary Clinton vus plus en détail
Presidente du Public Banking Institute,
États-Unis
La courte visite à la Libye, en octobre 2011, de Hillary Clinton, sécrétaire d’État à l’époque, était décrite par les média comme “un tour de victoire”. “Nous venions, nous voyions et il est mort!“, elle chantait dans un interview de CBS [1] lorsqu’elle apprenait la capture et le meurtre brutal du chef libyen Muammar el-Qaddafi.
Mais le tour de victoire était prémature, écrivent Scott Shane et Jo Becker dans le New York Times [2]. La Libye était mise en veilleuse par le Département d’État, “comme le pays se désintégrait en chaos, menant à une guerre civile, qui déstabilisait la région, alimentant la crise des réfugiés en Europe et permettant l’État Islamique d’établir une base libyenne que les États-Unis essaient de contenir maintenant.”
L’intervention de l’UE-OTAN était soi-disant entreprise pour des raisons humanitaires, après des rapports d’atrocités de masse. Cependant, des organisations de droits de l’homme mettaient ces affirmations en doute [3] apès avoir constaté un manque de preuves [4]. Aujourd’hui, par contre, des atrocités vérifiables ont lieu. Comme Dan Kovalik écrivait dans le Huffington Post [5], “la situation humanitaire en Libye est un désastre, comme des milliers de détenus [incluant des enfants] dépérissent dans des prisons sans traitement judiciaire approprié,” et des “enlèvements et tueries ciblées se propagent.”
Avant 2011, la Libye avait atteint une indépendance économique, avec sa propre eau, sa propre production alimentaire, son propre pétrole et sa propre banque d’état. Sous Qaddafi elle avait évolué d’un des pays les plus pauvres au pays le plus riche d’Afrique. L’éducation et le traitement médical étaient gratuits [6]; avoir une maison était considéré comme un droit de l’homme; et les Libyens participaient dans un système de démocratie locale originale. [7] Le pays pouvait se vanter d’avoir le plus grand système d’irrigation au monde, le projet de “Grand Fleuve fabriqué par l’Homme” [8], qui portait de l’eau des déserts jusqu’aux villes et aux régions côtières; et Qaddafi avait entrepris de répandre son modèle sur l’Afrique entière.
Mais cela était avant que les puissances de l’UE-OTAN bombardent le système d’irrigation et démolissent le pays. Aujourd’hui la situation est tellement grave que le président Obama a demandé à ses conseillers de préparer des options, y compris un nouveau front militaire en Libye [10], et selon ce qui est rapporté, le Département de Défense se tient prêt avec “le spectre complet de toutes les opérations militaires requises”.
Le tour de victoire du sécrétaire d’État était, en effet, prématuré, si nous parlons du but officiel, à savoir une intervention humanitaire. Mais ses courriels, rendus publics récemment, révèlent un autre agenda derrière la guerre libyenne, et cet agenda-là avait été réalisé, il semble.
Des 3.000 courriels du serveur de courriels privé de Hillary Clinton, rendus publics fin décembre 2015, près d’un tiers venait de son confidant intime Sydney Blumenthal, l’aide des Clinton, qui est devenu notoirement connu lorsqu’il a témoigné contre Monika Lewinsky. Dans un de ses courriels [11], daté du 2 avril 2011, on peut lire:
Le gouvernement de Qaddafi détient 143 tonnes d’or et un montant similaire en argent…. Cet or avait été accumulé avant la rébellion actuelle et était destiné à être utilisé pour établir une monnaie pan-africaine basée sur le Dinar d’or libyen. Ce projet visait à offrir aux pays francophones africains, une alternative au franc français (CFA)
Sur la source de cette information, le courriel dit:
Selon des gens bien informés cette quantité d’or et d’argent représente plus de 7 milliards de dollars. Des fonctionnaires des services secrets français ont découvert ce projet peu après le début de la rébellion actuelle et cela a été un de facteurs qui ont influencés la décision du président Nicolas Sarkozy d’engager la France dans l’attaque sur la Libye. Selon ces personnes les plans de Sarkozy’s sont motivés par les motifs suivants:
- Un souhait d’obtenir une plus grande partie de la production de pétrole libyenne,
- Augmenter l’influence française en Afrique du Nord,
- Améliorer sa situation politique interne,
- Offrir une opportunité aux militaires français de réaffirmer leur rôle dans le monde,
- Répondre aux soucis de ses conseillers sur les projets à long terme de Qaddafi, pour remplacer la France comme pouvoir principal en Afrique francophone
Remarquablement absent est toute mention sur des soucis humanitaires. Les objectifs sont l’argent, le pouvoir et le pétrole.
D’autres confirmations explosives dans les courriels récemment rendus publics sont détaillées par le journaliste d’investigation Robert Parry. [12] Elles comprennent des admissions de crimes de guerre, d’entraîneurs d’opérations spéciales à l’intérieur de la Libye presque dès le début des protestations, et d’Al Quaeda intégré dans l’opposition soutenue par les États-Unis. Des thèmes-clef de propagande pour l’intervention violente sont reconnus n’être que des rumeurs. Parry suggère qu’ils pourraient bien émaner de Blumenthal lui-même. Ils comprennent l’accusation bizarre que Qaddafi avait une “politique de viols” comprenant la distribution de Viagra à ces troupes, une accusation que l’ambassadice des Nations Unies, Susan Rice, utilisait ultérieurement dans une présentation de l’ONU. Parry demande rhétoriquement:
Pensez-vous qu’il serait plus facile pour l’Administration d’Obama d’obtenir du support américain pour ce “changement de régime”, s’il explique comment les Français veulent voler les richesses de la Libye et maintenir leur influence française néo-coloniale sur l’Afrique – ou est-ce que les Américains réagiraient mieux à des thèmes de propagande sur Gaddafi distribuant du Viagra à ses troupes pour qu’ils puissent mieux violer des femmes, pendant que ses tireurs d’éilite ciblent des enfants innocents? Bingo!
La tentative menaçante de Qaddafi pour établir une monnaie africaine indépendante n’était pas prise à la légère par les intérêts occidentaux. En 2011, Sarkozy aurait appelé le chef libyen une menace pour la sécurité financière mondiale. [13] Comment ce petit pays de six millions d’habitants pouvait poser une menace pareille? D’abord quelques informations d’arrière plan.
Ce sont les banques, et non pas les gouvernements, qui créent la plus grande partie de l’argent dans les économies occidentales, comme la Banque d’Angleterre confirmait récemment. [14] Cela se fait depuis des siècles par un processus appeléprêter avec une “réserve fractionnelle”. A l’origine, ces réserves étaient de l’or. En 1933 le président Franklin Rooseveldt remplaçait l’or domestiquement par des réserves créées par la banque centrale, mais l’or restait la monnaie de réserve internationale.
En 1944 le Fond Monétaire International et la Banque Mondiale étaient crées à Bretton Woods, à New Hampshire, pour unifier ce système créé par les banques mondialement. Une règle du FMI disait qu’aucun argent en papier ne pouvait avoir de support d’or. Un approvisionnnement en argent, créé de façon privée comme une dette à intérêts, exige un approvisionnement en débiteurs continuel. Et durant la demie-siècle suivante la plupart des pays en développement se retrouvaient endettés envers le FMI [15]. Ces prêts venaient avec des conditions attachées, comprenant des politiques de “réformes structurelles” avec des mesures d’austérité et la privatisation des biens publics.
Après 1944 le dollar des EU était négocié de façon interchangeable avec de l’or comme monnaie de réserve. Et lorsque les États-Unis n’étaient plus capables de maintenir le soutien d’or de leur dollar, ils concluaient un accord avec l’OPEC pour soutenir le dollar avec du pétrole, créant le “pétro-dollar”. Le pétrole ne serait vendu qu’en dollars, qui seraient déposés dans des banques de Wall Street et dans d’autres banques internationales.
En 2001, mécontent de la valeur diminuante des dollars que l’OPEC recevait pour son pétrole, Saddam Hussein d’Irak rompait l’accord et vendait du pétrole en euros. Un changement de régime suivait rapidement, accompagné de la destruction massive du pays.
En Libye, Qaddafi rompait l’accord également, mais il faisait plus que vendre son pétrole dans une autre monnaie.
Comme le bloggueur Denise Rhyne [16] détaille ces développements:
Depuis des décennies la Libye et d’autres pays africains avaient tenté de créer un étalon d’or pan-africain. Qaddafi de Libye et d’autres chefs d’état africains avaient voulu une ‘monnaie dure’, indépendante et pan-africaine.
Sous la direction de Qaddafi des nations africaines s’étaient réunies au moins deux fois pour une union monétaire. Les pays ont parlé de la possibilité d’utiliser de dinar libyen et le dirham d’argent comme la seule monnaie pour acheter du pétrole africain.
Jusqu’à l’invasion récente des EU/OTAN le dinar d’or était émis par la banque centrale libyenne (CBL). La Banque Libyenne appartenait pour 100 pourcent à l’État et était indépendante. Les étrangers devaient passer par la CBL pour pouvoir commercer avec la Libye. La banque centrale se servait des 143,8 tonnes d’or pour émettre le dinar libyen.
Qaddafi (président de l’Union Africaine en 2009) concevait et finançait un plan pour unir les États souverains d’Afrique avec une monnaie d’or unique (les États-Unis d’Afrique). En 2004, un parlement pan-african (53 nations) établissait des plans pour laCommunauté Économique Africaine – avec une monnaie d’or unique en 2023.
Les nations africaines produisant du pétrole se préparaient à abandonner le pétro-dollar et à demander de l’or pour le pétrole et le gas.
Qaddafi avait fait plus que d’organiser un coup monétaire africain. Il avait démontré qu’une indépendance financière pouvait être réalisée. Son plus grand projet d’infrastructure, le ‘Grand Fleuve fabriqué par l’Homme’, transformait les régions arides en un panier de pain pour la Libye et le projet de 33 billions de dollars avait été financé sans intérêt, et sans dette extérieure, par la propre banque de l’État libyen.
Cela pouvait expliquer pourquoi cette pièce d’infrastructure critique était démolie en 2011. L’OTAN ne bombardait pas que la conduite d’eau [17] mais annihilait le projet complètement en bombardant aussi l’usine qui fabriquait les tuyaux nécessaires pour la réparer. Mutiler un système d’irrigation civile qui sert à 70 pourcent de la population ne ressemble guère à une intervention humanitaire. C’est plutôt comme le professeur canadien Maximilian Forte le décrit dans son livre basé sur des recherches poussées “Slouching Towards Sirte: NATO’s War on Libya and Africa (Titubant vers Sirte: la guerre de l’OTAN contre la Libye et l’Afrique)” :[18]
Le but de l’intervention militaire des États-Unis était de stopper une évolution émergeante vers l’indépendance et le réseau de collaboration à l’intérieur de l’Afrique, qui aurait facilité une auto-suffisance africaine accrue. Une telle indépendance est en conflit avec les ambitions géo-stratégiques et les ambitions de politique économique de pouvoirs hors du continent européen, à savoir celles des États-Unis.”
Les courriels de Hillary Clinton jettent aussi la lumière sur un autre énigme remarqué par les commentateurs de la première heure. Pourquoi, en moins de quelques semaines de combat, les rebels montaient leur propre banque centrale?
Robert Wenzel [19] écrivait dans The Economic Policy Journal en 2011:
Cela fait supposer qu’on ait à faire avec quelque chose de plus qu’une bande de rebels courant en tous sens et qu’il y ait ici des influences assez sophistiquées. Je n’ai jamais entendu parler d’une banque centrale, qui dans l’espace de quelques semaines émerge d’une révolte populaire.
C’était tout très suspicieux, mais comme Alex Newman concluait [20] dans un article en novembre 2011:
Si sauver les banques centrales et le système monétaire mondial corrompu était véritablement parmi les raisons pour destituer Gaddafi, …. ça nous ne pourrons jamais le savoir avec certitude – au moins pas publiquement.
Là l’histoire se serait terminée – suspicieuse mais non-vérifiée comme tant d’histoires de fraude et de corruption – s’il n’y avait pas eu les courriels de Hillary Clinton rendus publics après une enquête du FBI. Ils ajoutent un poids subtantiel aux suspicions de Newman: L’intervention violente n’était pas primairement pour la sécurité du peuple. C’était pour la sécurité du système mondial des banques, de l’argent et du pétrole.
Sources et références:
[1] CBS video interview: http://www.cbsnews.com/videos/clinton-on-qaddafi-we-came-we-saw-he-died/
[2] Scott Shane et Jo Becker dans le New York Times:http://www.nytimes.com/2016/02/28/us/politics/libya-isis-hillary-clinton.html?_r=0
[3] Les organisations de droits de l’homme doutent des rapports d’atrocités massives: http://www.independent.co.uk/news/world/africa/amnesty-questions-claim-that-gaddafi-ordered-rape-as-weapon-of-war-2302037.html
[4] Manque de preuves: http://www.counterpunch.org/2011/08/31/the-top-ten-myths-in-the-war-against-libya/
[5] Dan Kovalik dans le Huffington Post: http://www.huffingtonpost.com/dan-kovalik/clinton-emails-on-libya-e_b_9054182.html
[6] L’éducation et les soins médicaux étaient gratuits:http://www.counterpunch.org/2015/10/20/libya-from-africas-wealthiest-democracy-under-gaddafi-to-terrorist-haven-after-us-intervention/
[7] Un système original de démocratie locale:https://en.wikipedia.org/wiki/General_People’s_Committee
[8] Le Projet du Grand Fleuve fabriqué par l’homme:http://www.mathaba.net/news/?x=632945
[9] Les États-Unis et l’OTAN bombardent le système d’irrigation: http://www.truth-out.org/news/item/30999-war-crime-nato-deliberately-destroyed-libya-s-water-infrastructure
[10] L’option d’Obama pour un nouveau front militaire en Libye:http://www.counterpunch.org/2016/02/05/obama-readies-to-fight-in-libya-again/
[11] Courriel du 2 avril 2011, à Clinton de la part de son confidant intime Sidney Blumenthal: http://www.zerohedge.com/news/2016-01-09/clinton-email-hints-oil-gold-were-behind-regime-change-libya
[12] Robert Parry: Ce que Hillary savait sur la Libye:http://www.commondreams.org/views/2016/01/13/what-hillary-knew-about-libya
[13] Sarkozy: Qaddafi est une menace pour les finances globales:http://www.thenewamerican.com/economy/markets/item/4630-gadhafi-s-gold-money-plan-would-have-devastated-dollar
[14] Bank of England: L’argent est créé par les banques commerciales:http://www.bankofengland.co.uk/publications/Documents/quarterlybulletin/2014/qb14q1prereleasemoneycreation.pdf
[15] Les pays en développement attrapés dans des dettes envers le FMI:http://www.globalexchange.org/resources/wbimf/oppose
[16] Denise Rhyne: L’étalon d’or pan-africain de Gaddafi: http://www.youshouldbuygold.com/2011/10/end-of-african-gold-standard-the-oil-gold-relationship/
[17] L’OTAN bombarde l’infrastructure d’eau libyenne: http://www.truth-out.org/news/item/30999-war-crime-nato-deliberately-destroyed-libya-s-water-infrastructure
[18] Maximilian Forte: https://ceasefiremagazine.co.uk/review-slouching-sirte-natos-war-libya-africa-maximilian-forte/
[19] Robert Wenzel, dans The Economic Policy Journal http://www.economicpolicyjournal.com/2011/03/libyan-rebels-form-central-bank.html
[20] La conclusion d’Alex Newman:http://www.thenewamerican.com/economy/markets/item/4630-gadhafis-gold-money-plan-would-have-devastated-dollar
13 mars 2016
Ellen Brown est un procureur et l’auteur de douze livres, parmi lesquels le succès de vente Web of Debt (Étoile de dettes). Son dernier livre, The Public Bank Solution (La soultion d’une banque publique) explore historiquement et globalement des modèles de banque publique réussis. Son blog avec plus de 300 articles se trouve à EllenBrown.com Ecoutez “It’s Our Money with Ellen Brown” sur PRN.FM.
L’article original est sur http://ellenbrown.com/2016/03/13/exposing-the-libyan-agenda-a-closer-look-at-hillarys-emails/
Traduit par Rudo de Ruijter et publié avec la permission d’Ellen Brown.
Jean Ziegler en sauveur
Va-t-il sauver les otages suisses en Libye? La question fuse en première page du Matin. L’ex-conseiller national socialiste était hier à Berne. Il travaille en secret avec les autorités suisses, sans pour autant être officiellement mandaté, croit savoir Le Matin . Jean Ziegler pourrait donc être celui qui viendra à bout de la crise. Il reste, poursuit l’article, l’Helvète le plus qualifié pour approcher le premier des Libyens. Certains vont même jusqu’à affirmer que les relations sont plus profondes que le seul intérêt manifesté par le leader libyen pour les livres de Ziegler. Ce dernier répond que son seul intérêt n’est que scientifique. “Je trouve intéressant de rencontrer Kadhafi et de l’écouter, cela ne signifie pas que j’ai de l’influence sur lui”, affirme-t-il. Pour Jean Ziegler, la question c’est de savoir quand un signe viendra de la famille Kadhafi qui permettra d’enterrer la hache de guerre. Il ne faut pas oublier, rappelle Caroline Zuercher dans la Tribune de Genève et 24 heures , qu’avec la Libye les émotions passent avant la raison. Un contexte, selon Jean Ziegler, où l’on échappe à la rationalité évoquée par Micheline Calmy-Rey pour entrer dans l’affectif et l’honneur.
Les liens pétroliers et l’inventeur génial volé à Genève.
www.burdet.info M. M-E Burdet qui a demandé l’asile politique en Lybie

Le Canton de Genève a livré à Kashoggi les fonds énormes volés par les Marcos par corruption au plus haut niveau dans la “République” de Genève…et sans aucune enquête sérieuse pour empêcher que çà continue…et dans un silence complice de la plupart des “autorités”.
Les scandales analogues continuent sans fin visible…Des innocents paient pour les coupables.
Affaire Ferraye, Elf, Sirven, Leuna, Frégates de Taïwan, fonds Montesinos (Pérou), Marcos (Philippines), Mobutu (Ex-Zaïre), Abacha (Nigeria)… Plus récemment, Hussein (Irak), Salinas (Mexique) ou Duvalier (Haïti).
Pétrole contre nourriture, Brozicek, Davidoff, Barschel, Marc Roger, Football club du Servette, Gastikah, Banque cantonale de Genève, BCV, Fonds de pension…
Les risques de guerres et d’explosions nucléaires sont sérieux. Ceux qui n’ont plus rien à perdre peuvent déclencher des catastrophes.
Invitation à réfléchir sérieusement avant qu’il ne soit trop tard.
Restituer les biens mal acquis : une situation d’urgence
Alors que plusieurs pays du Sud sont le théâtre des « émeutes de la faim » qui s’amplifient, la question de la restitution des biens mal acquis de potentats africains se pose avec une nouvelle acuité. Des centaines de millions de dollars liés aux biens mal acquis par des dictateurs resteraient bloqués en Suisse. Leur restitution directe pourrait servir à l’aide alimentaire d’urgence
Gilles Labarthe / DATAS
Entre 100 et 180 milliards de dollars : ce serait la somme des magots détournés par des dictateurs ces dernières décennies. S’il fallait aussi tenir compte des détournements opérés par leurs proches, les chiffres dépasseraient 1 000 milliards, selon une estimation de Michel Camdessus, ancien directeur général du FMI. Où s’envole tout cet argent spolié aux populations locales, principalement dans les pays du Sud, toujours « en développement » ? En grande partie, vers les paradis fiscaux et des Etats qui soutiennent ces régimes corrompus. En France, par exemple, où des potentats africains comme Bokassa ou Eyadéma profitaient d’appuis politiques et d’amitiés en très haut lieu. En Suisse également, comme le montre un document de travail du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD, voir note (1) ) qui a servi de base à une plainte collective déposée à Paris concernant les « biens mal acquis » (lire les encadrés).
Le phénomène n’est pas nouveau. En Suisse, les affaires se sont succédées, défrayant la chronique : fonds Montesinos (Pérou), Marcos (Philippines), Mobutu (Ex-Zaïre), Abacha (Nigeria)… Plus récemment, Hussein (Irak), Salinas (Mexique) ou Duvalier (Haïti) : plus de 7 millions de dollars qui restent bloqués en Suisse malgré l’approche de la date butoir (31 août 2008), tandis que le pays est lui aussi, comme le Cameroun, secoué par les « émeutes de la faim »…
Au total, plus d’un milliard se trouverait toujours bloqué dans nos coffres, dans l’attente d’une décision judiciaire définitive. Qu’en est-il de tout ce patrimoine ? Même en se concentrant sur la seule Afrique subsaharienne, la liste est édifiante. La disproportion entre les sommes recherchées et les sommes rendues, aussi. Le cas Abacha semble une exception (2).
4 à 5 milliards de dollars : c’était la fortune attribuée à Mobutu. Elle aurait pour une bonne moitié été planquée en Suisse. Seuls 3 millions ont effectivement été restitués au nouveau gouvernement de Kinshasa, au terme d’une longue procedure. Et la villa de Mobutu à Savigny (Vaud), mise en vente (3). « Environ 8 millions de francs suisses restent gelés, montant confirmé par les autorités suisses à notre demande », nous précise à Bâle Max Mader, d’Action place financière suisse. Il souligne que le délai est fixé à fin 2008 pour la restitution de cette somme.
Pour le Mali, la Suisse a certes rendu 2,4 millions de dollars du dirigeant Moussa Traoré (chassé du pouvoir en 1991). C’est bien peu : sa fortune était estimée à 1 ou 2 milliards, provenant en partie de centaines de kilos d’or enfouis dans des caisses métalliques et expédiées en Suisse. Pour la Côte d’Ivoire sous Houphouët-Boigny, qui avait une belle propriété à Cologny, la pêche au trésor en Suisse serait encore plus fabuleuse, a en juger par la liste établie par le CCFD (voir ci-dessous).
Voyons le sinistre Charles Taylor (Liberia, 1989-1996), inculpé pour crimes de guerre et jugé en ce moment devant le Tribunal spécial des Nations unies pour la Sierra Leone (TSSL) à La Haye : sur les 3 milliards amassés sur la vente, entre autres, de diamants du sang, de trafic d’armes et de bois tropicaux, seuls 2,1 millions ont été bloqués en Suisse… Là aussi, des experts s’interrogent : on sait pourtant qu’en 2002, « 25 % des fonds en provenance d’Afrique et déposés dans les banques suisses étaient libériens. Monrovia y disposait ainsi de 3,8 milliards de dollars (placements faits par le gouvernement et fonds détournés). Une somme supérieure à celle placée par l’Afrique du Sud (2,4 milliards de dollars) ou le Nigeria (900 millions de dollars), selon les estimations de la Banque nationale suisse », explique Anne Kappès-Grangé, journaliste à la rubrique économique de Jeune Afrique.
Autre procédure actuellement en cours au niveau international : celle concernant les fonds d’Arap Moi (Kenya, 1978 et 2002, despote notoire dont la fortune était estimée à 3 milliards de dollars, qui a inspiré le célèbre romancier John Le Carré). Dès 2003, le nouveau gouvernement kenyan a fait appel à un cabinet d’enquêteurs américains, Kroll Associates, spécialistes des affaires de restitution d’avoirs illicites, pour retrouver le magot volé (4). « On retrouva des comptes bancaires d’Arap Moi à la Citibank et à l’Union bancaire privée en Suisse », note le rapport du CCFD. Interrogé sur ce cas à Berne, le porte-parole de l’Office fédéral de justice, Folco Galli, répond que pour Arap Moi, « rien n’est bloqué en Suisse ».
L’enquête de Kroll retrace pourtant la fortune exfiltrée vers une trentaine de pays – dont plusieurs centaines de millions vers la Suisse, via une dizaine d’établissements bancaires, dont certains situés à Genève . Un des principaux intermédiaires de cette époque : Gabriel Moussa Katri, aussi branché sur des réseaux nigérians. Il est alors décrit par les chargés d’investigation comme « l’un des plus importants blanchisseurs d’argent à Genève ». A ce jour, « seul le Royaume-Uni a ordonné en 2005 le gel de près de 1 milliard de dollars volés dans les caisses de la Banque centrale du Kenya et transférés sur des comptes bancaires en Grande-Bretagne », poursuit le CCFD.
Faute d’informations, le rapport du CCFD « sèche » aussi sur la fortune exfiltrée des anciens potentats africains qui ne font l’objet d’aucune procédure en cours, mais qui posent problème. « De forts soupçons existent sur des biens mal acquis au Tchad, Togo, Centrafrique, Cameroun… ». Après 38 ans de règne et une fortune familiale estimée à 4 milliards de dollars, une enquête aurait pu être ouverte pour récupérer les comptes en Suisse et au Liechtenstein du général Gnassingbé Eyadéma (Togo). Hélas : c’est un de ses fils qui lui a succédé au pouvoir, en avril 2005.
Notes:
(1) « Biens mal acquis… profitent trop souvent. La fortune des dictateurs et les complaisances occidentales », Document de travail, direction des études et du plaidoyer, CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement), Paris, mars 2007. Sur les biens mal acquis en Suisse, voir aussi l’ouvrage collectif de Dominique Froidevaux, Bernard Bertossa, Sébastien Guex, Edouard Dommen, Gérard Perroulaz et Gertrud Ochsner, La Suisse dans la constellation des paradis fiscaux, éditions d’En bas/COTMEC, Lausanne, 2002.
(2) Sur plus d’un milliard placé en Suisse, les trois quarts ont été restitués. 7 millions sont toujours bloqués aujourd’hui, nous informe à Berne l’Office fédéral de justice.
(3) Une vue aérienne de son ancienne demeure est disponible sur le site : www.swisscastles.ch
(4) Pour un apercu, lire: Xan Rice, “The looting of Kenya. Leak of secret report exposes corrupt web”, The Guardian, 31 août 2007.
Houphouët-Boigny, investisseur en Suisse
Parmi les perles trouvées dans le rapport du CCFD et concernant la Suisse, celle-ci : « Félix Houphouët-Boigny dirigea la Côte d’Ivoire pendant trente-trois années, de 1960 à 1993. Il fut sans doute l’un des chefs d’Etat africains les plus riches d’Afrique. R. Baker évalue sa fortune à 7 milliards de dollars. Le Quid, en 1992, un an avant la mort du dictateur ivoirien, l’évaluait à 11 milliards. Le président ivoirien aurait possédé une dizaine de propriétés en région parisienne (…). A cela s’ajoutent d’autres propriétés, si l’on en croit la Lettre du Continent. Il détenait aussi une maison en Suisse (Chêne Bourg) et une propriété en Italie, à Castel Gondolfo. Il possédait aussi des comptes à l’étranger, notamment en Suisse (UBS, SIB, Everlasting). Il avait d’ailleurs déclaré à des enseignants ivoiriens en grève : « Quel est l’homme sérieux dans le monde qui ne place pas une partie de ses biens en Suisse ? ». Pays qu’il connaissait bien puisqu’il y avait de multiples sociétés immobilières (SI Grand Air, SI Picallpoc, Intercafco) et était actionnaire des bijouteries horlogeries huppées de Genève : Piaget et Harry Winston. Cet argent, il l’obtenait principalement du pillage des ressources du pays, café et cacao. (…) Son successeur, Henri Konan Bédié, a connu plus d’ennuis. Non pas en France, où il entretenait des relations avec les hommes politiques qui lui offrirent d’ailleurs l’exil quand il fut renversé par un coup d’Etat en décembre 1999. Mais en Suisse, où ses comptes furent gelés le 8 mars 2000 par l’Office fédéral de justice. Ce dernier avait en effet reçu une demande d’entraide judiciaire de la justice ivoirienne pour bloquer les comptes de l’ancien président, qui aurait notamment détourné 24,8 millions de dollars d’aide européenne à la santé. Seulement 5 à 7 millions de francs suisses furent bloqués dans neuf banques concernées. L’entraide judiciaire accordée à la Côte d’Ivoire n’a depuis pas été poursuivie, faute de volonté politique des nouvelles autorités ivoiriennes ».
Quand des intérêts privés sont en jeu, les choses vont plus vite : ainsi en mars 2008, « La société Vistra (Genève), qui avait fait valoir une créance de 3,5 millions d’euros de la SA Gase Immobilier sur l’Etat béninois, a saisi le 14 février des avoirs en Suisse de la Sonapra (coton) et du CNCB (Conseil national des chargeurs du Bénin) », informe La Lettre du Continent.
GLE / DATAS
Retour sur des affaires « françafricaines », courantes et à venir
Villas, comptes courants, fonds de placement, dépôts à terme ou comptes d’investissement sont encore plus difficiles à dépister pour des dirigeants encore en exercice, ayant recours à des prête-noms et des sociétés écran.
Qu’en est-il par exemple de Paul Biya, président du Cameroun depuis 25 ans, qui vient de modifier la Constitution pour briguer un énième mandat, malgré de violents des mouvements de contestation ? Il aurait lui aussi passablement investi en Suisse, notamment dans l’immobilier, selon un de nos informateurs. On sait qu’il passe plus de temps à Genève que dans son propre pays, et qu’il est un excellent client de l’hôtel Intercontinental : Herbert Schott, ancien directeur de l’établissement de luxe, peut en témoigner.
La liste des « biens mal acquis » s’allonge avec les mentions du Gabon, de la Guinée équatoriale et du Congo-Brazzaville, « caricatures d’une kleptocratie familiale » : trois pays très riches en pétrole, mais classés parmi les plus pauvres du monde, où la population peine à survivre. En 1997, en plein coeur de l’affaire Elf et à la suite d’une commission rogatoire internationale de la France, le juge d’instruction suisse Paul Perraudin, saisissait les comptes de deux protagonistes (Alfred Sirven et André Tarallo), cherchait les bénéficiaires ultimes de cet argent et découvrait un compte bancaire à la Canadian Imperial Bank of Commerce (CIBC) de Genève, dont profitait Omar Bongo.
De son côté, le président congolais Denis Sassou Nguesso « détiendrait des comptes en Suisse, aux Etats-Unis et sans doute en France, pour lesquels il n’a jamais été inquiété », selon le CCFD. Questionné sur les avoirs du clan Sassou Nguesso en Suisse, un confère français nous suggère de regarder du côté du juriste suisse et « agent » spécialisé dans les préfinancements d’affaires pétrolières congolaises, Nicolas Junod . Un autre nous apprend que le demi-frère aîné du président, Maurice Nguesso, aurait créé une fondation qui porte son nom. Elle aurait signé, le 6 mars à Lugano, un accord pour la commercialisation de 180 millions de barils de brut congolais…
Les « affaires françafricaines », avec leus réseaux Foccart, occultes et parallèles, ont presque toujours une antichambre en Suisse. En témoigne un autre scandale, celui de l’implication du fils Mitterrand dans le trafic d’armes en Angola (Jean-Christophe, surnommé « papa m’a dit », a finalement reconnu avoir perçu une « rémunération » de 1,8 million de dollars de la société Brenco, sur un compte en Suisse).
Un dossier qui reviendra très bientôt sous les feux de l’actualité : le procès de l’ « Angolagate », qui s’ouvrira le 29 septembre 2008 à Paris. Instruit par le juge Philippe Courroye, actuel procureur de Nanterre, il verra comparaître avec une quarantaine de personnes dont Charles Pasqua, Pierre Falcone, Arkady Gaydamak, Jacques Attali, Jean-Christophe Mitterrand et Paul-Loup Sulitzer. « Ce procès fera référence à des transferts d’argent via la Suisse », nous rappelle à Londres Sarah Wykes, de l’ONG Global Witness.
Gilles Labarthe / DATAS
Biens mal acquis: que des saisies symboliques ?
En portant plainte en mars 2007 pour « recel de détournement d’argent public » contre plusieurs chefs d’Etat africains et leurs familles, qui auraient acquis en France des biens immobiliers grâce à des détournements d’argent public dans leur pays, les associations Survie, Sherpa et la Fédération des Congolais de la Diaspora entendent dénoncer « un scandale qui n’a que trop duré ». Leur action s’inscrit « dans un vaste mouvement international de plaidoyer impulsé notamment par des ONG et des juristes, pour la saisie et la restitution de ces biens et avoirs « mal acquis » », comme l’explique à Paris un porte-parole de Survie.
Les biens des dirigeants africains Omar Bongo (au pouvoir au Gabon depuis 41 ans) et Denis Sassou Nguesso (revenu au pouvoir au Congo-Brazzaville après avoir ordonné une répression meurtrière en 1997, qui s’est poursuivie les années suivantes) sont particulièrement visés par la plainte, la première du genre en France à concerner des despotes encore en exercice.
Après analyse du dossier, le Parquet de Paris annonce le 18 juin l’ouverture d’une enquête préliminaire, confiée à l’Office central de répression de la grande délinquance financière. Depuis, cette enquête « a permis de confirmer intégralement l’ensemble des informations communiquées s’agissant du patrimoine immobilier acquis et utilisé par Denis Sassou Nguesso et Omar Bongo ainsi que par leurs familles », notent les ONG.
Le 23 novembre 2007, la plainte est classée sans suite, « en raison notamment du fait que les infractions dénoncées ne seraient pas suffisamment caractérisées ». Une décision « consternante », selon les associations, qui ne vont pas en rester là. Avec une dizaine d’autres ONG, dont Global Witness et les sections françaises d’Oxfam, Secours catholique Caritas et Transparence International, elles ont lancé en décembre 2007 une pétition pour réclamer la restitution des biens mal acquis des dictateurs aux populations spoliées .
Le 10 avril dernier était encore organisée à Paris la « saisie symbolique » d’un hôtel particulier de la famille Bongo. Situé rue de la Baume, dans le 8ème arrondissement, ce bien immobilier vaut la bagatelle 18 million d’euros. L’action a été initiée par la Cellule françafrique, réseau dénonçant le soutien actif de la France à des potentats africains, en présence d’Odile Biyidi, présidente de Survie et de Marc Ona Essangui, de la société civile gabonaise.
Gilles Labarthe / DATAS
Lire le communiqué :
http://www.asso-sherpa.org/Dossier%20Page%20index/CPbiensmalacquisfr.pdf.
La pétition est disponible en ligne : http://www.biensmalacquis.wb.st
Des campagnes similaires en Suisse
La Suisse est un lieu de séjour privilégié pour des potentats vieillissants qui souhaitent poursuivre leurs affaires au calme. Outre le secret bancaire et les connexions avec de nombreuses filiales de banques suisses établies dans les Caraïbes, certains en profitent pour se refaire une santé à la fameuse clinique privée de Genolier, surnommée « la clinique des chefs d’Etat africains », qui dispose même d’une suite présidentielle. Genève leur donne garantit aussi un accès aux organisations internationales. C’est aussi à Genève, une des capitales du trading pétrolier et du commerce de cacao, qu’est établi le siège pour l’Afrique et le Moyen-Orient de beaucoup de multinationales anglo-saxonnes. C’est à Crans-Montana qui se tient en été un forum économique, sorte de « mini-Davos » dédié à l’Afrique et aux « pays émergeants »…
Au DFAE, on se veut rassurant : « La Suisse a un intérêt fondamental à ce que ces valeurs patrimoniales d’origine criminelle ne soient pas investies dans la place financière suisse. Elle s’est donc dotée d’un arsenal de lois et de procédures pour réprimer le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la corruption, grâce auquel elle peut lutter efficacement contre la criminalité financière des potentats ».
A Genève, l’avocat François Membrez se montre très sceptique : « les dispositions suisses en matière de lutte conter el blanchiment sont insuffisantes pour limiter, voire empêcher l’arrivée du produit de la corruption politique. L’arsenal législatif est aussi insuffisant pour la restitution de ces fonds, on le voit actuellement avec les affaires Duvalier et Mobutu ». A cela s’ajoute le manque de volonté politique.
La multiplication des cas peut faire douter de l’efficacité de nos autorités. Difficile d’avoir une vision claire de la situation : sur la somme des biens mal acquis actuellement bloqués en Suisse, on manque d’informations. Sur une fuite de capitaux estimée à 187 milliards de dollars entre 1970 et 1996 pour les seuls pays d’Afrique subsaharienne, 20 milliards seraient planqués sur des comptes bancaires suisses, selon des chiffres étonnants publiés dans The Economist en juillet 2005. D’autres sources concordantes évaluent le total à plus d’un milliard. Un montant qui ne nous a été ni confirmé, ni démenti au Département fédéral des affaires étrangères. « Nous ne faisons pas de statistique là-dessus », nous répond Folco Galli, de l’Office fédéral de justice. Les autorités suisses ont-elle d’ailleurs bloqués des avoirs liés au clan Mugabe (Zimbabwe) ? « Je n’ai jamais entendu quelque chose ».
Plusieurs ONG suisses mènent des campagnes sur les « biens mal acquis » : à Bâle, Action place financière Suisse suit les développements concernant la fortune d’une douzaine de potentats. De son côté, la Déclaration de Berne s’est beaucoup investie dans l’affaire concernant des transferts douteux sur un compte bancaire à Genève de millions de dollars à la fin des années 1990, provenant de revenus pétroliers destinés au remboursement de la dette angolaise envers la Russie. Elle a encore dénoncé en février dernier « l’inertie du Procureur général (Daniel Zappelli, ndlr) et du Juge d’instruction du canton de Genève dans une enquête financière pendante depuis 2000 ». François Membrez, vice-président du comité TRIAL, rappelle que si la justice genevoise avait agi à temps, elle aurait pu éviter que 500 millions de dollars liés au remboursement de la dette angolaise quittent subrepticement les banques suisses – dont UBS Genève – et « partent en fumée ». Pour l’heure, le comité TRIAL s’occupe « principalement du dossier Duvalier et dans une moindre mesure, du dossier Mobutu », explique Sandrine Roth.
Gilles Labarthe / DATAS
Le journal “La Liberté” de Fribourg révèle dans ses éditions du 19 et 28 avril 2008 notamment les faits suivants:
Une séance secrète du Conseil fédéral a eu lieu le 14 novembre 2007, séance au cours de laquelle il a été décidé de soustraire de nombreuses pièces dans un dossier pénal international, notamment sous enquête en Suisse et en Allemagne.
Les juges d’instruction suisse et allemand chargés de ces affaires et la justice notamment allemande ont été bloqué à de nombreuses reprises dans ces affaires impliquant notamment en plus la Libye, le Pakistan, des émirats arabes, la Malaisie, l’Angleterre, les USA (CIA)…
Les mêmes parties sont aussi impliquées dans les affaires Brozicek et Ferraye notamment, aux plus hauts niveaux des États concernés.
En effet, si un juge apprend des faits qui démontrent des cas de corruptions graves, il doit faire diligenter une enquête ou des enquêtes.
Ceci avec grande prudence car ces corruptions touchent le plus haut du panier.
Rainer Vollmerich a été condamné en 2005 à plus de 7 ans de prison. Gerhard Wisser à 18 ans avec sursis…dont 3 à résidence…
Les forces de l’ordre laissent toujours courir dans la nature un tueur à gages de 2,30 mètres, du nom d’Alan KURTOVIC, qui, montrant un jour à Joseph FERRAYE, le silencieux qu’il transportait dans son attaché-case, en outre des deux revolvers qu’il portait dans des holsters sous ses aisselles, lui proposa de le mettre à son service. Il lui déclara avoir été au service des complices de Pierre MOTTU, Dominique WARLUZEL et Yeslam BIN LADEN pour des affaires analogues et sensibles, pour des solutions de dernier ressort.
Délits d’initiés avant le 9-11
Il a été possible d’établir que la majeure partie des transactions avait été ” portée ” par la Deutsche Bank et sa filiale américaine d’investissements, Alex. Brown [ 3]. Cette société était dirigée, jusqu’en 1998, par un personnage haut en couleurs, A. B. Krongard. Capitaine des Marines, féru de tir et d’arts martiaux, ce banquier est devenu conseiller du directeur de la CIA et, depuis le 26 mars, numéro trois de l’Agence de renseignement américaine. Compte tenu de l’importance de l’investigation et de l’influence d’A. B. Krongard, on aurait pu penser qu’Alex. Brown aurait coopéré sans difficulté avec les autorités pour faciliter l’identification des initiés. Il n’en a rien été.
De même, on aurait pu penser que la révélation par Ernest Backes [ 4], il y a quelques mois, de l’existence d’enregistrements des principales transactions interbancaires par deux organismes de clearing aurait facilité la traque des enquêteurs. Là encore, il n’en a rien été.
La fortune d’Oussama Ben Laden



Si l’on ajoute à ces avoirs des stocks d’armes de la première guerre d’Afghanistan qu’Oussama Ben Laden aurait pu conserver, sa fortune peut être évaluée dans une fourchette de 300 à 500 millions de dollars. On est donc bien loin des 6 milliards de dollars évoqués par certaines personnalités politiques.
Les partenaires financiers d’Oussama Ben Laden

La Bank of Credit and Commerce International (BCCI) était un établissement anglo-pakistanais présent dans soixante-treize pays. Elle était conjointement détenue par trois grandes familles : les Gokal (Pakistan), les Ben Mahfouz (Arabie saoudite) et les Geith Pharaon (Abu Dhabi).
Elle fut utilisée par Ronald Reagan pour corrompre le gouvernement iranien pour qu’il retarde la libération des otages américains de l’ambassade de Téhéran et saboter ainsi la fin de la présidence de Jimmy Carter (opération dite ” October Surprise “). Puis, sous l’impulsion de l’ex-directeur de la CIA et vice-président George Bush (père), l’administration Reagan utilisa encore la BCCI pour faire transiter les dons saoudiens aux Contras du Nicaragua, et pour faire transiter l’argent de la CIA vers les Mujahidines en Afghanistan. La BCCI est également impliquée dans les trafics d’armes du trader syrien Sarkis Sarkenalian, dans le scandale Keatinga aux USA, dans les affaires du trader Marc Rich, dans le financement du groupe Abu Nidal, etc. En définitive, la banque sombra lorsqu’il fut établi qu’elle blanchissait aussi l’argent du Cartel de Medellin. Elle grugea un million de petits déposants lorsqu’elle ferma ses portes.

De la BCCI au Carlyle Group

Le Carlyle Group est présidé par Frank C. Carlucci (ancien directeur adjoint de la CIA, puis secrétaire à la Défense). Il est conseillé par James A. Baker III (ancien chef de cabinet du président Reagan, puis secrétaire au Trésor, enfin secrétaire d’État sous Georges Bush père) et Richard Darman (ancien directeur du Budget).
Pour le représenter à l’étranger, le Carlyle Group a recours à John Major [ 13] (ancien Premier ministre britannique) et Georges Bush père [ 14] (ancien directeur de la CIA, puis président des États-Unis).
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Affaire Lady D
Gillery réfute la thèse officielle d’un banal accident de la route, dans lequel la princesse Diana trouva la mort le 31 août 1997. L’enquêteur laisse également de côté la théorie du complot selon laquelle le mari de la Reine d’Angleterre aurait commandité l’assassinat de Lady Di pour l’empêcher de mettre au monde un hypothétique enfant conçu avec Dodi Al-Fayed. Même si le réalisateur reconnaît que la princesse de Galles, personnage controversé, était devenue gênante pour l’establishment britannique et pour la famille royale, notamment en raison d’opinions politiques exprimées librement depuis son divorce avec le prince Charles. Selon lui, Diana dérangeait bien des intérêts économiques et politiques. Une série de témoignages viennent corroborer cet état de fait.
Mais la piste que Francis Gillery choisit de creuser concerne avant tout Dodi Al-Fayed. Le fils du milliardaire égyptien Mohamed Al-Fayed et neveu du marchand d’armes saoudien Adnan Khashoggi serait devenu la cible d’intérêts malveillants.
Un portrait d’Al Fayed
Ce documentaire de 90 minutes brosse un portrait du père Al-Fayed, en insistant sur la manière dont il a forcé les portes de la City à Londres, ne se faisant pas que des amis. En pénétrant dans les sphères opaques du business, du luxe, du pouvoir et des groupes d’influence, Gillery rassemble les pièces d’un puzzle complexe. Il aboutit à une hypothèse : Dodi se serait arrêté à Paris de manière inattendue le 30 août 1997 pour négocier une affaire sensible et serait tombé dans un piège, Lady Di l’accompagnant.
Le réalisateur met aussi à mal, l’une après l’autre, les pièces du dossier officiel, et notamment les analyses de sang pratiquées après l’accident sur la dépouille du chauffeur de la Mercedes noire, Henri Paul. Les expertises médico-légales sont toujours contestées en justice. Mais Gillery ne se contente pas de démonter la thèse officielle. Il essaie de trouver une raison technique à cet accident peu banal. Là encore, son analyse est surprenante.
Le 31 août 2007, l’affaire sera frappée de prescription en France. Côté Anglais, une enquête criminelle a finalement été ouverte en janvier 2004. Aucun jugement n’a été rendu. Parmi d’autres éléments édifiants avancés par Gillery, le MI5 et le MI6, les services secrets britanniques, ne pouvaient ignorer les risques que Diana prenait aux côtés de Dodi. Ce documentaire, décidément, dénote avec l’ensemble de la programmation destinée à honorer la mémoire de la princesse.
Il avait rendez-vous avec un Saoudien ou Koweïtien et un Français. C’est le même milieu corrompu par Kashogi à Genève…qui a acheté quelques personnes à Genève pour sortir les fonds Marcos…et Brozicek…et Sanchez…Barschel … et Gastikah etc
[1] Cf. ” Black Tuesday : The World’s largest Insider Trading Scam ? ” par Don Radlauer, International Policy Institute for Counterterrorism, Israël, 9 septembre 2001. http://www.ict.org.il/articles/arti…
[2] http://www.iosco.org/iosco.html
[3] Cf. ” Suspicious Profits Sit Uncollected Airlines Investors Seem to Be Lying Low ” par Christian Berthelsen, et Scott Winokur, San Francisco Chronicle, 29 septembre 2001.
[4] Cf. Révélation$, par Denis Robert et Ernest Backes, Les Arènes éd., 2001. http://www.arenes.fr/livres/page-li…
[5] http://www.saudi-Binladen-group.com (depuis le 11 septembre, ce serveur est momentanément indisponible).
[6] François Genoud, exécuteur testamentaire du dr. Goebbels, passait pour ” le banquier du IVe Reich “. Il travaillait en lien avec de nombreux groupes anti-juifs dans le monde et finança notamment des actions de ” Carlos “.
[7] Les éléments relatifs à la fortune personnelle d’Oussama Ben Laden sont empruntés à une étude non publiée, réalisée par un cabinet privé à la fin de l’année 2000, dont Intelligence OnLine s’est fait l’écho et qui a été largement citée dans la presse.
[8] Cf. Audition de James Woolsey, directeur de la CIA, devant le Sénat US, 3 septembre 1998.
[9] Le scandale de la BCCI a fait l’objet d’une abondante littérature. Nous nous sommes principalement référés à ” The BCCI Affair “, report by Sen. Joseph Kerry (D-Mass.) and Sen. Hank Brown (R-Colo.) to the Senate Committee on Foreign Relations, Subcommittee on Terrorism, Narcotics and International Operations, 30 septembre 1992. Texte intégral consultable sur http://www.fas.org/irp/congress/199….
[10] Initialement la SICO se dénommait CYGNET.
[11] Cf. ” Fuel for Fantasy “, Forbes, 3 septembre 1990 ; et ” Ex-Bush Aide Turns to Stumping for Kuwait… While Jr. Reaps Oil Windfall “, The Guardian, 12 décembre 1990.
[12] ” Terror link TVs guard UK “, The Observer, 14 octobre 2001.
[13] Cf. ” John Major link to Ben Laden dynasty “, Sunday Herald , 7 octobre 2001.
[14] Cf. ” Bush of Arabia “, The Nation, 27 mars 2000 et ” Elder Bush in Big GOP Cast Toiling for Top Equity Firm “, The New York Times, 5 mars 2001.
[15] Voir aussi ” L’axe Bush-Pasqua “, Amnistia.Net, 6 février 2001. http://www.amnistia.net/news/articl…
COMMANDO K 9 DETECTIVE INC. | 5305 LIMESTONE RD | (302)-234-9693 |
Commando K 9 Detective Inc
Local | (202) 396-3800 |
1914 Benning Rd NE
Washington, DC 20002
Invitation pour coordonner les résistances:
Les risques de guerres et d’explosions nucléaires sont sérieux. Ceux qui n’ont plus rien à perdre peuvent déclencher des catastrophes.
Invitation à réfléchir sérieusement avant qu’il ne soit trop tard.
http://www.union-ch.com/articles.php?lng=fr&pg=267
In english: http://www.union-ch.com/articles.php?lng=en&pg=267
www.pavie.ch/mobile
www.pavie.ch
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