Les investissements de la BNS dans l’industrie des énergies fossiles sont contraires aux intérêts de la Suisse

Mardi 24 avril 2018, les Artisans de la transition publient une nouvelle étude sur les placements de la Banque nationale suisse dans l’industrie des énergies fossiles aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Alors que cette institution gère l’une des plus importantes fortunes au monde, elle n’a toujours pas de politique climatique. Ce faisant, la BNS est en retard sur l’évolution de la finance internationale, en contradiction avec les politiques climatiques fédérales et nuit aux intérêts de la Suisse.
Rapport 1
Les investissements de la BNS dans l’industrie fossile aux Etats-Unis : une catastrophe financière et pour le climat
Jeudi 16 décembre, les Artisans de la transition publient un rapport sur les placements de la Banque nationale suisse aux Etats-Unis. Pour les Artisans de la transition, South Pole Group a passé en revue les 2535 titres que la BNS possède aux Etats-Unis, évalué les émissions de CO2dont ils sont responsables et l’évolution de leur valeur du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2015, date du dernier exercice pour lequel les émissions de CO2 des entreprises sont connues.
Les résultats sont éloquants : avec moins de 10 % de sa fortune placés à la Bourse des Etats-Unis, soit 61,5 milliards de dollars/francs (les deux monnaies sont à parité), la Banque nationale suisse (BNS) émet autant de CO2 que la Suisse entière et contribue à placer le monde sur une trajectoire de +4°C à +6°C de hausse de la température. Très loin, donc, de l’objectif de l’accord de Paris qui vise à limiter cette hausse bien en dessous de 2°C. Et au lieu d’obtenir de solides rendements financiers, la BNS a perdu, avec ses placements dans l’industrie fossile aux Etats-Unis, 4 milliards de dollars/francs en trois ans.
Cette étude ne vise pas à stigmatiser la BNS, mais à attirer l’attention de tous les investisseurs, c’est-à-dire de tout le monde, sur le fait que la place financière helvétique ignore la bulle carbone et que cela nuit tant au climat qu’à ses rendements financiers. En conséquence, les Artisans de la transition interpellent le Conseil fédéral et le Parlement fédéral pour qu’ils demandent à la BNS de modifier sa politique de placements qui, sur le chapitre du climat, ne respecte à l’évidence pas l’intérêt général du pays comme le demande la loi sur la BNS. Cette politique est, de plus, en totale contradiction avec l’objectif du Conseil fédéral de réduire de 20 % les émissions de CO2de la Suisse par des projets à l’étranger.
Les Artisans de la transition interpellent en outre tous les gestionnaires d’actifs, en particulier les responsables des placements des caisses de prévoyance, pour qu’ils évaluent leur exposition à l’industrie fossile et les pertes que cette exposition engendre. L’exemple de la BNS montre que ces pertes sont déjà très importantes. La priorité est de désinvestir des 200 entreprises les plus lourdement impliquées dans l’industrie fossile, le CU200, avec pas ou peu de chances de se reconvertir. Et de se tourner vers des services financiers qui analysent les portefeuilles d’actifs pour les rendre compatibles avec le respect de l’accord de Paris.
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