Plus les années passent et plus les crémations augmentent. Un phénomène dû, notamment, à la mobilité sans cesse croissante des populations. La sépulture en épais granit, qu’il faut entretenir est de moins en moins prisée. Pour ces raisons et bien d’autres encore, touchant à la conception que l’on peut avoir de l’au-delà, les crématistes du Finistère ont soutenu fermement le projet quimpérois. Désormais, les Cornouaillais, ne seront plus obligés de se rendre à Brest ou Carhaix pour incinérer leurs proches (*). Il y a quelques jours, la première crémation a eu lieu.
Lumière apaisante
Ici tout n’est que sobriété et clarté. Pas de lumière vive mais une luminosité apaisante. Michel Corbel qui a obtenu la concession complète de cet équipement (construction et gestion pour 25 ans) est satisfait du travail accompli par l’architecte pont-l’abbiste Gilles Le Compes. « Il n’y connaissait rien. Il a d’abord dessiné les plans. Puis il est allé s’informer ailleurs sur des sites déjà existants ».
La construction du crématorium a débuté en avril 2007 à proximité du cimetière de Stang-Vihan, à Kerfeunteun au nord de la ville. « Ce n’était pas évident. Il a fallu décaisser 9.000 m³ de terre de la colline pour constituer le terrain d’assise », précise Gilles Corbel. Pour l’heure, un seul four, assisté par ordinateur et vidéo, fonctionne. Il monte à 900 ºC. Un second sera installé dans les prochains mois. Ce qui permettra d’atteindre les 650 crémations annuelles prévues.
Pas de rejet
« Les fours sont équipés d’un système de filtration par refroidissement très performant mais aussi très coûteux (400.000 €). Aucune particule n’est rejetée dans l’atmosphère. De même les mercures, dioxines et autres substances nocives sont récupérés à la base poursuit Michel Corbel. Seuls trois équipements de ce type ont été installés en France dont celui de Quimper ». Lors des cérémonies, les familles devront attendre une heure et demie avant que leur soient remises les cendres de leurs défunts. Désormais il est interdit de les disperser avant un mois. « Sous le coup de l’émotion beaucoup de gens le faisaient. Par la suite, parfois, ils le regrettaient. N’ayant pas d’endroit vraiment délimité pour se recueillir ». Passé ce délai d’un mois, les partisans de la dispersion seront tenus de déclarer dans la commune choisie, l’endroit exact où ils ont confié les cendres au vent. Ceci dans un souci de traçabilité. Pour que les générations futures qui le souhaiteraient puissent retrouver l’endroit précis où les particules sont tombées.
* À Carhaix et Brest environ 1.200 personnes sont incinérées par an.
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