L’initiative monnaie-pleine serait-elle complotiste ?

Arguments pour répondre notamment à l’article du journal “Le Courrier…” en lien ci-dessous.

M. Christian Gomez écrit :


Je viens de poster ceci sous le titre:

DEGRÉ ZÉRO

Donc, cher Monsieur, hors du “Grand Soir”, point de salut !
Votre article sonne comme un message d’outre-tombe, d’un monde rempli de monstres, Lénine, Staline, Mao, Pol Pot …., d’horreurs et de sang. Il sonne surtout incroyablement creux tant son indigence intellectuelle atteint des profondeurs abyssales. Je passerai sur les raccourcis de pensée qui fait de tous ceux qui ne pensent pas comme vous des complotistes anti-sémites de type pro-nazi. C’est trop bête et, surtout, ça pue trop le militant de base d’un marxisme léninisme archaïque. Je préfère relever toute l’étendue de votre ignorance que vous masquez sous un jargon marxisant que , d’ailleurs vous ne maitrisez même pas.
En économie, je vous le dis tout net, Mr Felli, et avec tout le respect que je vous dois, vous êtes “une bille”. Il n’y a pas besoin de faire appel au complot “judéo-maçonnique” pour avancer ces vérités simples que les plus grands économistes depuis Ricardo (Ricardo, Mr Felli, l’inspirateur de Marx!) jusqu’à des Minsky (Keynésien de gauche) ou Allais (Nobel 88, libéral mais non “laisser-fairiste”) , en passant par Simons , Fisher, Friedman (mon Dieu, quelle horreur!!!), Tobin…. ont proclamé:
1) Oui, dans un système bancaire à couverture fractionnaire, les banques créent de la monnaie par jeux d’écritures;
2) oui, cette activité est dangereuse car elle engendre une instabilité chronique du système économique, le faisant passer sans cesse de l’euphorie à la récession, voire à la dépression…
3)Oui, les profits liés à ce privilège sont injustifiables et devraient être récupérés par la collectivité, comme ils l’ont été dans le passé quand “battre monnaie” était encore un privilège régalien.
C’est donc tout naturellement que les partisans de l’initiative populaire “Monnaie Pleine” invitent leurs compatriotes au débat car il est possible de changer cette situation sans faire , comme le souhaiterait Mr Felli, de la Suisse une deuxième “Corée du Nord”… Au contraire, il s’agirait pour les suisses, grâce à leur démocratie, de reprendre en main cet instrument essentiel de leur destin tout en montrant au monde une voie pour reconstruire un système financier solide, viable et juste.
Mr Felli, je vous attends sur n’importe quelle estrade!
Christian Gomez
Texte ci-dessous de l’article mentionné.

https://drive.google.com/file/d/0B-p0lmjLtiXzV3pvTFY4QXA3MnR2ZjlNc2RHWDlJTlFrYmR3/view?usp=sharing

Autres arguments:


Analyse des réflexions de Monsieur Beitone sur la prétendue rumeur d’extrême droite à propos de la loi de 1973
30 décembre 2011.

par M. Étienne Chouard, professeur en Économie et gestion au Lycée Pagnol à Marseille,

Lire le pdf en lien ci-dessous, plus lisible. Merci.

https://drive.google.com/file/d/0B-p0lmjLtiXzTC1WMnRFRnJJMUN3VWJjS2ZJX1FWcm5IR200/view?usp=sharing

Il
se trouve que je défends vigoureusement —depuis 5 ans— une thèse
importante, qu’on est en train de calomnier en la naturalisant d’extrême
droite (on n’est pas plus aimable). Je vais donc tâcher, point par
point, et de la façon la plus factuelle et incontestable possible, de
répondre à ces objections calomnieuses.
À L’ORIGINE DE LA CRITIQUE DE LA CRÉATION MONÉTAIRE PRIVÉE ?
Il
va falloir faire un travail de datation, mais pour ma part, j’ai
l’impression de travailler sur ce sujet (avec André-Jacques Holbecq,
Philippe Derudder, Maurice Allais et d’autres obscurs et courageux
pionniers) bien avant que qui que ce soit de très visible médiatiquement
en parle : les premiers échanges sur mon forum (“Reprendre le pouvoir
sur notre monnaie”) datent de l’été 2006. Les premiers écrits de Maurice
Allais contre le pouvoir de création monétaire des banques privées
datent de…1946, dans Économie et Intérêt (p 273 et s. par ex.). DE FAIT,
la loi de 1973 ne fait que parachever une longue évolution, en
accordant enfin le monopole de la création monétaire aux banques privées
(par la confiscation totale à l’État de ce droit pour son propre
usage).
L’accusation (facile et sans preuve) d’être “loin d’être innocent” est-elle elle-même innocente ?
Il
est quand même choquant de voir sa propre pensée ainsi rangée,
étiquetée, cataloguée avec les plus viles pensées qui soient, d’emblée,
d’autorité. Cet article commence mal.
Un livre écrit par un auteur
devenu antisémite n’est pas automatiquement antisémite. En l’occurrence,
le livre de Mullins n’est pas antisémite, pas du tout : c’est le
travail d’une vie de recherche, autour d’un enjeu sociétal crucial, avec
des preuves innombrables des faits allégués…
Autre chose, donc, que l’article que je suis en train de commenter…
Remarque
importante : chacun peut constater que l’assimilation systématique de
toutes les dénonciations des divers complots bancaires à une idéologie
d’extrême droite a comme EFFET indiscutable D’INTERDIRE TOUTE
DÉNONCIATION d’un quelconque complot bancaire, FONDÉE OU PAS. Certains
esprits libres trouvent la manoeuvre un peu facile : la saloperie qu’est
l’antisémitisme sert ainsi de bouclier formidable contre toutes les
dénonciations, MÊMES FONDÉES.
L’accusation systématique d’antisémitisme protège ainsi les banques les plus malhonnêtes. Ceci est UN FAIT.
UNE RUMEUR ?

L’affirmation que le Président de la République Pompidou a été
préalablement le Directeur de la banque Rothschild correspond à UN FAIT,
parfaitement incontestable.
Chacun peut se reporter à la définition
du CONFLIT D’INTÉRÊTS pour vérifier si, en l’occurrence, il y a un
risque ou pas pour l’intérêt général.
• L’affirmation que ce
Président (d’abord d’une grande banque privée, puis de la République) a
signé en 1973, au nom du peuple français, une mesure qui consiste à
obliger l’État à emprunter (principalement) aux banques privées l’agent
dont il a besoin (quand il en manque) moyennant un INTÉRÊT RUINEUX, et
surtout à un TAUX VARIABLE AU GRÉ DES HUMEURS DES MÊMES BANQUES (via des
“agences” complices), cette affirmation est aussi UN FAIT, parfaitement
incontestable.
• L’affirmation que cette mesure est contraire à
l’intérêt général (puisque tous les emprunts d’État sont devenus
mécaniquement coûteux) ET favorable à l’intérêt des banques privées (qui
perçoivent précisément ces intérêts, et dont fait partie, à plus d’un
titre, la banque Rothschild elle-même) est encore UN FAIT, parfaitement
incontestable.
• La constatation que la dette publique française
s’est progressivement envolée depuis cette année 1973, et que la charge
de cette dette s’est envolée dans le même mouvement, cette constatation
est encore UN FAIT, parfaitement incontestable.
Controverse “loi de 1973” : Chouard vs Beitone (29 déc. 2011) 1/4 http://etienne.chouard.free.fr/forum/viewtopic.php?id=81
Le
fait que la loi de 1973 ait été abrogée en 1994 ne conduit apparemment
pas ces innombrables blogueurs et autres auteurs de tracts à se poser la
moindre question.
De plus, bien avant cette loi, les banques commerciales assuraient déjà la création d’une bonne partie de la monnaie.
Par
ailleurs, la loi de 1973 ne fait que confirmer la possibilité ancienne
pour le Trésor d’obtenir des avances auprès de la Banque de France dans
le cadre d’une convention approuvée par le parlement.
Bref, une
analyse économique et historique même superficielle conduit à rejeter
l’explication incantatoire par “ la loi de 1973 ”.
Comme souvent, les rumeurs, en même temps qu’elles proposent une explication simpliste, occultent les vrais problèmes.

L’observation 1) que l’article 104 du traité de Maastricht a remplacé
(quasiment mot pour mot) l’article 25 de cette loi de 1973 ; 2) que cet
article 104 n’a fait l’objet de rigoureusement aucun débat pendant la
campagne référendaire de 1992 (de la même façon que l’article 25
n’avait, lui non plus, fait l’objet d’aucun débat en 1972) ; 3) que ce
remplacement d’un article de loi (qu’une autre loi pouvait encore
défaire) par un article de traité entre plusieurs pays, a comme EFFET de
rendre INACCESSIBLE aux électeurs français ce sabordage monétaire,
cette triple observation est encore un FAIT, parfaitement incontestable.
Je
ne parle pas encore de la révolte qui peut légitimement envahir les
citoyens qui découvrent trop tard cette honteuse trahison des prétendues
élites ; je ne parle pour l’instant QUE DE FAITS
—————————-

Par contre, l’affirmation que les constatations de fait ci-dessus sont
UNE RUMEUR D’EXTRÊME DROITE, cette affirmation n’est PAS UN FAIT : c’est
une calomnie, une rumeur malveillante, précisément.
Nous sommes donc
à fronts renversés : les affabulateurs sont ceux qui prétendent les
dénoncer. Je ne suis évidemment pas d’extrême droite et je ne permets
pas qu’on le suggère ainsi sans réagir : cet article ressemble plutôt à
un commérage calomnieux.
QUI OUBLIE DE “SE POSER DES QUESTIONS” ?
L’abrogation
de la loi de 1973 a eu lieu pour permettre son remplacement immédiat
par l’article 104 de Maastricht, qui dit exactement la même chose. Tout
le monde sait cela, y compris “les blogueurs”, mais apparemment pas
notre spécialiste.
Effectivement, il y a longtemps que les banques
privées se sont arrogé le droit de créer la monnaie. Tout le monde le
sait, et tout le monde (sauf notre donneur de leçon) sait aussi que la
loi de 1973 a amplifié le phénomène, qu’elle l’a même porté à son comble
— crime de haute trahison contre l’intérêt général — puisque,
désormais, l’État, qui pouvait encore jusque-là créer gratuitement la
monnaie dont il avait besoin, ne peut plus le faire : à partir de 1973,
tout le monde doit passer par la case (payante) “banque privée” pour
avoir accès à la monnaie, même l’État ! Et Monsieur le dénicheur de
rumeurs antisémites voudrait nous faire croire qu’il ne s’est quasiment
rien passé d’important en 1973 ?
C’est amusant.
Ah oui ? La loi de 1973 ne ferait que confirmer une possibilité ancienne ?
Notre défenseur de la loi de 1973 ne voit pas ce qui a changé en 1973 ?
On va donc le rappeler en deux mots :

AVANT la loi de 1973, les (éventuels) intérêts (dont le TAUX était
fixés par l’État lui-même) étaient versés à la Banque centrale,
c’est-à-dire restaient dans les comptes du Trésor public, DONC SANS
CHARGE D’INTÉRÊTS (si je verse un intérêt dans ma propre caisse, il ne
me coûte rien : un enfant comprend ça, mais pas notre fin limier).

APRÈS la loi de 1973, les intérêts versés (dont les TAUX sont fixés par
les marchés financiers dont les principaux acteurs sont… des banques
privées ou des aigrefins à leur service) SORTENT des comptes publics
(pour aboutir dans des poches très privées, souvent bancaires) ce qui
constitue désormais UNE CHARGE publique (aujourd’hui, elle est d’environ
50 milliards par an, une paille).
=> Tout le monde, à gauche
comme à droite, (tout le monde sauf notre grand chasseur de légendes
urbaines) est en train de comprendre que CE FARDEAU DE LA SOUMISSION AUX
MARCHÉS FINANCIERS ÉTAIT — dès le départ ! — incontestablement NON
NÉCESSAIRE (et donc quelque peu étrange, de la part de “grands
serviteurs” de l’État).
Quand notre dénonciateur de fascistes nous
avoue que son analyse économique et historique fut superficielle (sic),
on comprend mieux 😉
Ah ! Soyez concentrés : on va nous expliquer les vrais problèmes, mais pas de façon simpliste, hein ?
Au
fait, ramener toute critique des intrigues bancaires à une rumeur
antisémite, ce n’est pas simpliste, ça non. Et ça ne servirait pas,
précisément, à occulter les vrais problèmes, par hasard ?
Il est amusant, cet article, finalement.

Citons en rapidement quelques uns :

La crise des dettes souveraines dans la zone euro, n’est pas d’abord
liée au niveau d’endettement (le Japon, les États-Unis, la Grande
Bretagne sont plus endettés),
il s’agit d’une crise de la gouvernance au sein de la zone euro.
Quand
bien même la “loi de 1973″ expliquerait la montée de la dette publique
en France (ce qui n’est pas le cas), elle n’explique pas la crise des
dettes souveraines dans l’Union Européenne à laquelle il faut répondre
ici et maintenant.
– La France est bien passée d’un financement de la
dette publique très largement administré dans le cadre du “circuit du
Trésor”, à un financement par le marché.
On peut préférer une moindre dépendance à l’égard des marchés financiers,
mais sans oublier que le financement administré n’est pas sans inconvénients.
Et
sans oublier non plus que le passage au financement de marché était lié
à la volonté d’obtenir des crédits à moindre coûts sur un marché plus
profond et plus liquide.
– La crise actuelle des dettes souveraines en Europe est d’abord une crise liée à l’ampleur des mouvements spéculatifs
et la régulation insuffisante du système financier. C’est de cela qu’il faudrait discuter, et non de la loi de 1973.

L’augmentation brutale du taux d’endettement des Etats en Europe est
d’abord la conséquence de la crise économique mondiale qui s’est
déclenchée en 2007 à partir de l’éclatement de la bulle immobilière aux
Etats-Unis.
Ce qui est en jeu, c’est d’abord la relance de la
croissance et l’abandon des politiques de rigueur qui ne peuvent
qu’accroître la gravité de la situation économique.
Parfaitement : la
crise des dettes souveraines est DONC une construction de toutes pièces
par d’infâmes spéculateurs qui choisissent leurs proies et créent les
taux, les charges et les risques de défaut public sur des critères qui
n’ont rien à voir avec l’intérêt général.
L’expert appelle ça une “crise” (qui n’est pas une crise pour tout le monde, à l’évidence) ; moi, j’appelle ça un coup d’État.
Si : la loi de 1973 fait bien partie de l’explication. On va résumer :
La tenaille de la dette est composée de deux pinces :

première pince (loi 1973, puis art. 104 Maastricht 1992) : d’abord,
priver l’État du pouvoir de créer lui-même la monnaie dont il pourrait
avoir besoin.
– deuxième pince (40 ans de budgets votés toujours en
déficit) : ensuite, endetter l’État (lourdement mais progressivement,
insensible-ment) pour qu’il ait un jour absolument besoin des marchés
financiers (à cause de la première tenaille : tout se tient, le piège
est intelligent).
=> Si aujourd’hui, l’État pouvait emprunter
auprès de sa banque centrale, donc sans charge d’intérêts, il n’aurait
plus à emprunter aux marchés financiers et il se ficherait bien de leur
AAA d’escrocs.
Est-ce que c’est clair ?
Ou bien est-ce que c’est encore une rumeur d’extrême droite antisémite ?
Cette
phrase aux consonances scientifiques trompeuses est la manière
technocratique pour décrire une trahison ; un exemple académique de
novlangue.
Mais c’est un virtuose de l’euphémisme : “On peut préférer
une moindre dépendance”… Non : ON EXIGE UNE TOTALE INDÉPENDANCE de la
puissance publique par rapport aux marchés financiers.
Ah oui ?
Lequels ? Au regard du tsunami monétaire actuel, notre chasseur de
rumeurs antisémites va avoir du mal à équilibrer la balance.
Mais je
mets même mon collègue au DÉFI de donner un argument, UN SEUL, qui
justifie un tant soit peu la forfaiture de 1973. UN SEUL…
À moindre coût ?! Mais c’est une blague ?!? On se moque de qui, là ?
– En 1972, l’État a la possibilité d’emprunter sans charge d’intérêt.
– En 1973, une loi lui impose désormais une charge d’intérêt sur tous ses emprunts. Bilan actuel : 50 G€/an… Et ça grimpe !
– Et la raison invoquée (sans rire), c’est pour avoir des crédits “à moindre coûts” (sic) ???
Comment ça “à moindre coût” ???
Cerise sur le gâteau : “Sur un marché plus profond et plus liquide”…
— Diafoirus, sors de ce corps ! 🙂
Non,
pas “d’abord” : ces mouvements spéculatifs S’APPUIENT SUR l’impuissance
PRÉALABLE des États à créer la monnaie dont ils ont besoin, ils
s’appuient sur la cruelle DÉPENDANCE des États : celle qui a été
instituée quand ? En 1973. Et qui a été confirmée (et hissée au niveau
constitutionnel ET international, de façon à la rendre inaccessible aux
peuples) en quelle année ? En 1992. => Donc, BIEN AVANT.
La loi de
1973 est la première d’une longue série de décisions qui ont dérégulé
la finance : un État endetté ET privé de la création monétaire ne peut
plus qu’obéir à ceux dont il a désormais besoin de l’argent.
Ce n’est pas une “crise” : c’est un coup d’État, la prise de contrôle de notre force publique par des banques privées.
Absolument
pas. Cette analyse n’est pas clairvoyante : si la variation des taux
tenait tous à la crise globale de 2007, les taux varieraient de façon
comparable. Or, il n’en est rien : les taux varient du simple au décuple
entre des États endettés dans les mêmes proportions. Non : la variation
des taux est bien plutôt une instrumentalisation criminelle des taux
par des malfaiteurs en bande organisée (dont les “agences”) qui se
goinfrent (parce qu’il faut garder à l’esprit que des taux très élevés
—plus de 20% pour la Grèce !—, ça ne donne pas seulement une dette qui
explose et des difficultés publiques à emprunter : ça donne aussi des
revenus immenses —autant qu’indus— pour les créanciers, très privés,
faut-il le rappeler).
La croissance comme remède à un coup d’État… Hum.

Sur ce dossier aussi, la dénonciation de la loi de 1973 n’est d’aucun secours.

En invoquant la loi de 1973, on passe sous silence l’essentiel : le
traité de Maastricht et la définition qu’il donne des missions de la
Banque Centrale Européenne. De nombreux économistes (P. Artus, J.
Pisani-Ferry, H. Rey) ont souligné que pour mettre un coup d’arrêt à la
crise de la dette, il faudrait que la BCE annonce un taux d’intérêt
plafond sur les dettes publiques et son intention de racheter sans
limitation les titres de dette si ce taux est dépassé sur le marché.
J.C. Trichet, puis M. Draghi se sont refusés jusqu’ici à une telle
politique en invoquant la lettre des Traités et le statut de la BCE.
C’est cela qu’il faudrait changer et non la “loi de 1973″ abrogée depuis longtemps.

Enfin, il faut rappeler que si l’on souhaite accroître la part relative
des consommations collectives dans le revenu national, il faut
nécessairement réduire la part relative des consommations privées.
Pour
que cela se produise de façon compatible avec la justice sociale, il
faut une réforme fiscale d’ampleur, donnant au système de prélèvement
fiscal et social un caractère véritablement progressif.
Croire que
l’on peut répondre aux besoins sociaux en finançant par la création
monétaire la construction d’école et d’hôpitaux ou la recherche
scientifique c’est entretenir une illusion dangereuse.
Certes, la
science économique nous enseigne que la création de monnaie joue un rôle
essentiel pour assurer la croissance en finançant par anticipation la
création de richesses futures, mais cela n’est pas contradictoire avec
la nécessaire prise en compte des contraintes de financement liées,
notamment à la répartition plus ou moins équitable des revenus.
Ce
serait l’honneur de la gauche, surtout de celle qui veut changer
radicalement l’ordre du monde existant, de poser les vrais problèmes
plutôt que d’alimenter la rumeur fantaisiste sur la “loi de 1973″.
Alain Beitone
Dernier ouvrage paru : Dictionnaire de sciences économiques (Armand Colin), 2010.
Point de vue | LEMONDE.FR | 29.12.11 | 10h15
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/12/29/la-loi-pompidou-giscard-rothschild-votee-en-1973-empecherait-l-etat-de-battre-monnaie_1623299_3232.html
Taratata
: le coût de la loi de 1973 est actuellement, pour la France, de 50
milliards d’euros par an (charge d’intérêts non nécessaires d’une dette
elle-même non nécessaire car elle n’a servi, depuis quarante ans, qu’à
payer les intérêts de cette même dette…) : chacun peut imaginer le
rendement, en termes de “croissance”, de ces 50 milliards s’ils étaient
versés, chaque année, dans d’innombrables poches de pauvres (qui
dépensent presque tout ce qu’ils gagnent, ce qui fait tourner
l’économie), plutôt que dans de peu nombreuses poches d’ultra-riches
(qui ne dépensent presque rien de ce qu’ils gagnent —tous leurs besoins
étant satisfaits depuis longtemps—, et qui jouent ces gains dans leur
casino de riches — les bourses— pour devenir chaque jour plus riches
encore, ce qui revient à jeter cet argent public dans un puits d’où on
ne le verra jamais ressortir, sauf contre intérêt — non merci).
Hé !
QUI “passe sous silence” l’article 104 du traité de Maastricht ?
Pas nous, sûrement pas “les blogueurs”…
L’auteur, par contre, oui. Ce qui rend insolite ce changement de cap.
Et
bien voilà ! Bienvenue au club ! 🙂 Voilà notre sycophante
antifasciste qui réclame, devinez quoi : la possibilité pour les États
d’emprunter à faible taux à leur banque centrale…
C’était bien la peine de faire toute cette histoire !
Dites,
vous ne seriez pas en train de devenir un petit peu nazi, par hasard ?
Parce que ça sent la dénonciation d’un complot, ça : la BCE qui refuse,
Trichet qui refuse, Draghi qui refuse… Vous ne seriez pas un peu…
disons… antisémite ? Attention hein ? Ça vient vite, “antisémite”, ces
temps-ci… Et les “antifas” rôdent, ils vous surveillent… Attention,
donc: je vous sens sur une mauvaise pente, là : vous êtes en train de
comprendre, et ça me fait un peu peur pour vous 🙂
Là, on se demande vraiment si notre anti-nazi a compris le sujet ou pas.
Mais, Danube-de-la-pensée-économique,
la loi de 1973 existe toujours (même abrogée) sous une autre forme : le
traité de Lisbonne, article 123 : “Il est interdit à la Banque centrale
européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après
dénommées “banques centrales nationales”, d’accorder des découverts ou
tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de
l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou
locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou
entreprises publics des États membres; l’acquisition directe, auprès
d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales
nationales, des instruments de leur dette est également interdite.” Et
c’est précisément cet article 123 qui constitue LE blocage que vous
dénoncez enfin à votre tour…
Passage obscur. Il y a un rapport avec le sujet ?
Voilà : yaka, fokon… et surtout : sans toucher aux institutions, n’est-ce pas, car le problème n’est pas là. Bien sûr, bien sûr…
Voilà
donc UNE ILLUSION DANGEREUSE : des démagogues (perfides et mal
intentionnés, attention) pourraient laisser croire que l’État pourrait
emprunter sans charge d’intérêt pour des investissements publics (comme
avant 1973, ou comme pendant les douze ans de la reconstruction, entre
1945 et 1958 où notre pays totalement dévasté et ruiné a pu, sans
emprunter aux marchés financiers, assumer sans problème des besoins
financiers colossaux !).
=> Logiquement, puisque ça coûte moins
cher à l’État (sans coûter plus cher à personne !), ça devrait être
mieux pour l’intérêt général…
MAIS NON : C’EST UNE ILLUSION DANGEREUSE. Mais pourquoi ?
Y
A PAS DE POURQUOI : c’est une illusion dangereuse, on vous dit : TRÈS
dangereuse même. Vous avez peur, hein ? Allez, circulez maintenant, y’a
rien à voir par là, on vous dit…
Voilà, c’est ça : la “science” “économique”…
Ah ? Un rôle essentiel ? Mais c’est intéressant, ça… 🙂
Bla bla bla.. “nécessaire”… bla bla bla “contraintes de financement”… bla
Bla
Voilà, c’est ça : “l’honneur de la gauche” … “vrais problèmes” … “rumeur fantaisiste” ……..
Pfff.
L’honneur
de la gauche serait de rendre au peuple sa souveraineté, à commencer
par sa souveraineté monétaire, mais pas seulement.
Par M.
Étienne Chouard.
Source:
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2011/12/30/178-analyse-des-reflexions-de-monsieur-beitone-sur-la-pretendue-rumeur-d-extreme-droite-a-propos-de-la-loi-de-1973

Depuis début juin 2009, un nouveau site “dette et monnaie” se propose de résumer tout ce qui a trait à la monnaie et à la dette publique
C’est sur http://monnaie.wikispaces.com , avec renvoi automatique par http://www.detteetmonnaie.fr
Nous n’oublions pas pour autant le site “ faux-monnayeurs
Bonjour,

Cette grille d’analyse des arguments rhétoriques est assez utile pour répondre à ce genre d’attaque.
http://www.informationisbeautiful.net/visualizations/rhetological-fallacies/arguments-rhetologiques-fallacieux/

C’est très bon signe, cela signifie que les arguments actuels sont difficiles à contrer autrement que par l’émotionnel…

Sinon, l’antisémitiste étant déjà tombé, il manque encore le terroriste,
le complotiste, dont la sous-espèce du septembriste est assez
recherchée, l’ovniste, l’apollotiste, et le révisioniste, je crois avoir
fait l’inventaire du petit entomologiste le plus habituel 🙂

Toutefois je me demande s’il ne vient pas d’identifier une nouvelle espèce, le banquiste, ou bien l’antibanquiste ?

On as de la chance, Christoph, le cycliste ne fait pas partie de la liste des nuisibles actuellement 😉

Cordialement,
Bernard Dugas

Triste article du Courrier par
ROMAIN
FELLI*

Le plein de confusions

JEUDI 19 MARS 2015
UN MONDE À GAGNER
S’attaquer à Mammon,
dénoncer le pouvoir des banques et de l’argent! Proposer au contraire de
reconstruire l’économie sur des bases «saines», débarrassées de la
spéculation, du parasitisme et de la corruption. Avoir enfin une monnaie
forte qui ne soit pas manipulable par d’obscurs financiers! N’y a-t-il
pas là la base d’un programme de gauche? Les syndicats et les mouvements
progressistes ne devraient-ils pas embrasser de tels mots d’ordre?
Non.
Nous entendons simplement là la rhétorique classique de la théorie du
complot (généralement antisémite) qui se pavane sous des oripeaux
anticapitalistes.
L’exploitation capitaliste produit un monde fantastique. La domination
de classe, qui est si évidente pour ceux qui la subissent sous la forme
de l’esclavage ou du servage, apparaît souvent diluée dans la société
capitaliste. Le contremaître, le chef, le directeur des RH semblent être
tout autant des victimes du système que la personne au bas de
l’échelle. Ce caractère abstrait de la domination s’incarne alors dans
des entités fétichisées, comme l’argent. C’est l’argent, semble-t-il,
qui semble décider des délocalisations. Ce sont les «marchés»,
semble-il, qui exigent des baisses de salaire. Ce sont les banques,
semble-t-il, qui refusent de prêter et condamnent le petit commerce.
Ainsi la domination de la classe capitaliste s’efface. La question de
la propriété des moyens de production (de l’industrie, du sol, etc.)
disparaît au profit de la dénonciation du pouvoir obscur de l’argent.
Dans le fond, toute la crise pourrait s’expliquer par les manipulations
d’une caste de «banquiers cosmopolites» qui œuvreraient dans leur propre
intérêt au détriment du «peuple». Ces explications par le complot,
surtout celui attribué aux juifs, ont malheureusement jonché l’histoire
de l’opposition au capitalisme, dès les origines du mouvement ouvrier:
il suffit de se référer aux ignobles écrits antisémites de Proudhon.
Elles permettent de laisser tomber la lutte des classes: travailleurs et
patrons seraient à part égales victimes du pouvoir des banquiers
parasites.
Evidemment, les banques jouent un rôle-clé dans le développement du
capitalisme, et certaines de leurs manipulations ont joué un grand rôle
dans la crise de 2008. Mais il n’y a rien d’obscur là-dedans: ces
actions découlent de l’incitation à la recherche du profit maximal, qui
n’est pas un trait de caractère de certaines personnes, mais une
nécessité systémique pour pouvoir survivre en tant qu’entreprise
capitaliste. Surtout, la financialisation de l’économie ne découle
nullement du pouvoir obscur des banques de créer de l’argent (même si
l’affaiblissement de certaines régulations bancaires ont accéléré les
choses) mais de l’accroissement massif de l’exploitation du travail
depuis le début des années 1980 et de l’accaparement de la valeur créée
par le capital. L’activité de la sphère financière et bancaire ne fait
que traduire et amplifier les conséquences du néolibéralisme pour les
travailleuses et travailleurs.
Alors, bien sûr, des réformes sont nécessaires, dans une direction
socialiste. Dans l’immédiat, il faut accroitre les régulations
bancaires. Et la gauche aurait dû se saisir du «sauvetage» d’UBS pour
demander qu’on la garde dans le domaine public. La socialisation du
crédit, et son organisation démocratique et régionale (surtout pas aux
mains de la BNS!), pour des projets économiques de transformation
sociale et écologique peuvent constituer une demande stratégique. Mais
cela n’a pas grand-chose à voir avec les dénonciations des milieux
complotistes du pouvoir des banques.

* ROMAIN FELLI,  le Courrier, Genève. Chercheur et militant.
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Portrait de m346

Le point de Godwin

M. Felli , vous venez d’atteindre le point de Godwin. Félicitations !
La “reductio ad hitlerum” de toute forme de réflexion qui dépasse le
cadre strict d’un académicien subventionné est la rhétorique commune et
indigente d’un esprit habité par le sentiment reptilien de la sécurité
issu de la récitation du catéchisme sociocapitalocaviar. Nul doute
qu’avec cette logorrhée tout dialogue est pourri d’avance et que vous ne
serez jamais en porte-à-faux avec l’esprit mondain.
Nul doute non plus, M. Felli, que vous continuerez à faire ce que
font bien des chercheurs frétillants dans leur petit poste universitaire
: brasser de l’air avec des mots convenus sans déranger qui que ce
soit, pendant que le reste de l’Europe crève sous le poids de
l’austérité. Avec cette attitude, le monde peut se décomposer
tranquillement sous le poids de l’argent-dette, tandis que vous
continuez à siroter, béatement et les yeux bien fermés, sur votre île de
certitudes convenues, les cocktails sirupeux de la bien-pensance
tiédasse, adombrés par nos impôts.
C’est pourquoi je n’argumenterai pas contre tant de mauvaise foi,
laissant aux lecteurs du Courrier le soin de lire d’autres articles
publiés dans ce même journal, dont l’éditorial du 1er février de
Philippe Bach, qui saluait l’ouverture d’un dialogue que vous tentez de
refermer. Comme si l’absence de dialogue pouvait faire avancer la prise
de conscience. De la part d’un soi-disant libre-penseur, bravo,
magnifique autogoal.
Eh bien M. Felli, restez dans votre petit bureau bien chauffé si vous
ne voulez pas discuter, si vos arguments marginalisants – qui relèvent
de la manipulation mentale, réduisant les gens qui ne pensent pas comme
vous à des CONSPIRATIONNISTES ANTISÉMITES – se veulent incapables de
contribuer au débat national. Je signale en passant que vous êtes ici à
la limite du pénal, il ne manque plus que vous citiez des noms.
Le plein de confusion, c’est justement votre gloubi-boulga indigeste, votre rideau de fumée, vos accusations sans fondements.
Honte à vous.
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