N’ayez pas peur !

 

Nous avons tous entendu le président de
la Confédération dans son allocution, et l’on ne peut être que surpris
par l’ampleur des moyens mis en oeuvre pour faire échouer une initiative
pourtant évidente.
L’initiative demande une chose simple,
que les pédophiles condamnés ne puissent plus travailler avec des
enfants, parce que ce n’est pas nécessaire pour les pédophiles et que ça
ne l’est pas non plus pour les enfants.
Cette chose si simple, ils disent qu’ils
nous la donnent par leur nouvelle loi, car, dans le fond, ils sont du
même avis que nous, ils pensent aussi que les pédophiles ne doivent pas
se retrouver un jour avec des enfants. Si la loi et l’initiative vont
dans le même sens, comment pourraient-elles s’opposer ? Ces deux textes
fonctionnent très bien ensemble, la loi ajoute des interdictions de
périmètre et l’initiative soulage les juges d’une décision parfois
difficile à prendre en rendant les interdictions systématiques pour les
pédophiles qu’ils décideront de condamner. Contrairement à ce qui a pu
être dit, nous ne nous sommes jamais opposés à cette loi, mais, seule,
elle ne suffira pas.
Ils disent aussi que nous voudrions
faire condamner les enfants de 16 ans qui auraient une histoire d’amour
avec plus jeunes qu’eux. En 2013, nous avons expliqué que ce n’était pas
l’intention de notre texte et nous nous sommes engagés, devant le
Parlement, à ne pas demander cela après la votation. Mais ils continuent
de faire comme si de rien n’était et nous accusent de vouloir
embastiller les amours de jeunesse.
De quoi ont-ils peur ? Nous ne le savons pas. Nous ne connaissons par leurs raisons et ne les comprenons pas.
Depuis 13 ans que je me bats, aucun des
textes de la Marche blanche présentés en votation populaire et acceptés
par vous n’a fait condamner d’adolescents amoureux et parfaitement
innocents. Notre cible, ce sont les pédophiles, pas les enfants.
C’est pourquoi je m’engage aujourd’hui,
devant vous, solennellement, et vous jure sur l’honneur que notre
initiative n’aura pas les effets qu’ils prétendent et ne visera que de
vrais pédophiles qui auront abusé d’enfants, d’enfants impubères, cela
va de soi, sinon ce n’est plus de la pédophilie, ou de personnes
dépendantes, handicapées mentales. C’est cela notre texte, c’est ça
notre initiative.
Nous ne sommes une menace ni pour l’Etat
de droit ni pour la proportionnalité, mais, devant leur insistance à
répéter qu’ils sont de notre avis tout en cherchant à empêcher notre
initiative d’aboutir, quelque chose nous dit que nous avons raison de
continuer. Nous vous demandons de nous aider, d’aider les enfants. Nous
vous demandons de voter oui.
Christine Bussat, Marche blanche
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